Merci beaucoup Opalina, contente d'avoir trouvé une autre personne qui aime la mythologie. Ce chapitre est plus calme, enfin tout est relatif…
Zabou, merci pour tes quatre reviews. Effectivement, le nom d'Adolf Lestrange est lié à Hitler, que veux-tu je cherchais un prénom qui fasse méchant et forcément, c'est celui-là qui m'est venu automatiquement à l'esprit. Pour connaître la famille d'Eridan, encore un chapitre mais je peux te le dire, tu as trouvé une bonne partie. Par contre, elle n'est aucunement liée à Peter, mais l'idée serait intéressante à développer. Sinon, je suis bien contente que tu aimes le perso d'Eridan. J'espérai vraiment qu'elle ne ressemblerai pas trop à une mary-sue… je crois bien que toutes les créatures mythologiques dont je parle existent, par contre, leur description est souvent arrangée (ou totalement inventée quand je n'ai trouvé nulle part de description !). Je ne sais pas, par contre, s'il y a beaucoup de sujet où on traite de mythologie mais bon… Sinon, tu as parfaitement raison, Eridan n'a pas eu une enfance heureuse et c'est un euphémisme mais là aussi, tu comprendras dans le chapitre 17. Mince, tu vas finir par me faire culpabiliser si tu lis ma fic au lieu de bosser (même si je fais exactement la même chose : je lis des fics ou j'écris les miennes au lien de bosser ! Ce n'est quand même pas de notre faute si c'est plus intéressant !).
Bonne lecture ! (et je crois que je vais être obligée de poster le chapitre 17 rapidement si je ne veux pas être lynchée…)
Chapitre 16 : La marque.
Harry, Ron et Hermione s'étaient encore une fois retrouvés à l'infirmerie alors qu'Eridan avait encore une fois réussit à y échapper grâce à l'aide du professeur Rogue. Harry se posait d'ailleurs de plus en plus de questions à propos des relations entre la jeune fille et son professeur. Depuis quand le professeur Rogue aidait-il un de ses élèves ? Et surtout une Gryffondor !
Quand ils étaient enfin ressortis des souterrains, ils s'étaient retrouvés face à face avec un professeur Rogue couvert de sang, l'air furieux et la baguette levée comme s'il allait leur jeter un sort. Hermione avaient étouffé un cri de frayeur et Harry avait failli faire demi-tour immédiatement. Il fallait dire que Harry ne savait pas ce qui était le pire entre une chimère et un Rogue énervé. Les deux devaient se valoir… Mais le professeur Rogue avait baissé sa baguette en les voyant et après avoir demandé à Eridan d'aller l'attendre dans son bureau, il avait conduit les trois autres adolescents à l'infirmerie.
C'était là que Harry, Ron et Hermione se trouvaient depuis ce temps là. Eridan était venue les voir plusieurs fois, leur apportant des nouvelles des réparations dans Poudlard. En effet, le château avait souffert des attaques des monstres mythologiques et il avait fallu toute la magie de Poudlard pour qu'il retrouve son aspect originel.
Hermione avait profité du fait qu'ils étaient momentanément coincés à l'infirmerie pour reprendre les révisions et, entre son stress et la fatigue causée par les révisions maladives qu'elle leur imposait, Harry et Ron commençaient à avoir envie de l'étouffer avec l'un de ses énormes grimoires ! Aussi quand madame Pomfresh leur permit enfin de quitter l'infirmerie le matin du jour qui devait voir revenir les autres élèves, Harry et Ron se sentirent l'âme de condamnés à mort libérés pour vice de procédure.
Quand les autres élèves revinrent, il fallut expliquer et réexpliquer avec force détails ce qui s'était passé pendant l'attaque. Harry aurait tout donné pour être celui qui écoutait une aventure extraordinaire et non pas celui à qui s'était arrivé. Heureusement, Ron, sous l'œil vigilant d'Hermione qui reprenait ses moindres oublis, ornementations…, semblait prendre plaisir à jouer les conteurs et Harry pouvait rester à l'écart. Evidemment, Ron et Hermione ne pouvaient raconter que la version modifiée que leur avait fait apprendre Dumbledore. Il n'était bien sûr pas question de parler du dragon de Poudlard ! Sans quoi, des élèves auraient pu, malgré tous les dangers, être tentés d'aller visiter les souterrains… Harry voyait mal comment qui que ce soit pouvait avoir envie de risquer délibérément sa vie mais il se rendait compte que toutes ses aventures et la mort des gens qu'il aimait l'avaient beaucoup fait mûrir…
Les cours reprirent. Evidemment, les professeurs n'arrêtaient pas de leur parler des examens de fin d'année qu'ils devaient considérer comme des ASPICS blancs, de les inciter à travailler toujours plus, à réviser tous leurs cours depuis leur première année… tout en les surchargeant bien évidemment de nouveaux devoirs. Mais Harry trouvait qu'il y avait quelque chose de réconfortant là-dedans. L'angoisse des examens, la fatigue et le stress liés aux études… tout cela était normal, tous les étudiants connaissaient ça. Et il se faisait l'impression d'être un étudiant en magie comme les autres et non plus Harry Potter le Survivant, celui qui devait tuer Voldemort ou se faire tuer par lui. Oui, c'était rassurant… même s'il avait un devoir de métamorphoses, un d'enchantements et un de potions pour la semaine suivante, même s'il devait absolument s'entraîner aux combats magiques, même si Hermione devenait hystérique à tel point que Ron et Ginny, qui devait passer ses BUSES à la fin de l'année, avaient fini par proposer de lui jeter un sort de sommeil jusqu'au jour des examens, même si Eridan était parfaitement calme et amusée devant leur frénésie de révisions de dernières minutes, amusement qui se teintait étrangement d'une certaine tristesse…
Harry se laissait prendre à ce stress, à cette surcharge de travail, à cette ambiance d'examens pour ne pas penser à ces ombres qui envahissaient son esprit par instants. Ces ombres qui auraient dû être des noms sur des tombes ; ces ombres qui s'appelaient prophéties, destins ; ces ombres sans visages qui seraient les prochaines victimes de Voldemort ; ces ombres qui l'empêchaient de dormir, qui le noieraient si un détraqueur s'approchait de lui ; ces ombres du passé, celles du présent et celles de l'avenir… A côté d'elles, quel poids pouvait bien avoir quelques petits examens ?
Un matin, deux semaines avant les examens, au petit déjeuner, Hermione poussa une exclamation, réveillant tous ceux qui avaient encore passé une nuit blanche à réviser. Elle gardait les yeux fixés sur son journal et Harry craignit le pire. Y avait-il eu une nouvelle attaque ? D'autres morts ? Mais Hermione le rassura d'un sourire.
Ils parlent des élections…
Ron faillit lui arracher son journal des mains mais le regard noir que lui jeta la jeune fille l'en dissuada. Eridan leva les yeux de son journal. Elle avait comme d'habitude commencé par les dernières pages et Harry s'aperçut que ces pages traitaient en fait de faits divers sur les moldus. Qu'est-ce que la jeune fille pouvait bien chercher dans ses pages ? La présence d'attaques de mangemorts chez les moldus ?
Harry fut tiré de ses pensées par Hermione qui résumait à haute voix l'article qu'elle lisait :
Ils parlent des nominés pour le poste de Premier ministre. Ils disent que devant le refus de Dumbledore de se présenter, Gédéon Ulric Charon était celui qui avait le plus d'avance dans les sondages. Mais manifestement, cela a amené Amos Diggory, et ton père, Ron, à se retirer de la candidature au profit d'Amélia Susan Bones ce qui la plaçait en tête dans les sondages. Mais Fudge vient de s'allier avec Charon donc il n'y a plus que deux candidats, Charon et Bones qui sont à peu près à égalité dans les sondages.
Tu crois que Bones a une chance de gagner ? s'inquiéta Harry.
Hermione haussa les épaules.
J'espère. Enfin, nous serons fixés le jour des élections, c'est à dire dans quatre jours…
Peut-être, commença Ron, mal à l'aise, qu'on pourrait faire quelque chose ici…
Que proposes-tu ? demanda Eridan.
Et bien, s'enhardit Ron, on pourrait faire campagne dans Poudlard. Après tout, certains des élèves et les professeurs votent n'est-ce pas ? Donc, on pourrait s'assurer qu'ils votent Bones et pas Charon.
Les professeurs voteront tous Bones, ils suivront l'avis du professeur Dumbledore et tout le monde sait qui il soutient, dit Eridan.
Mais Rogue… commença Ron.
Rogue ne peut pas voter. En tant qu'ancien mangemort, ses droits civiques lui ont été retirés pour une durée indéterminée. Mais s'il avait pu voter, il aurait choisi Bones, répliqua Eridan.
Il y a beaucoup de personnes à qui on a retiré les droits civils ? demanda Harry avec l'espoir que la plupart des mangemorts, ayant pour la plupart été inquiétés par la justice à un moment ou un autre, ne pourraient pas voter.
La plupart des mangemorts pourront voter, ils se sont débrouillés pour racheter leurs droits civiques et Fudge n'a même pas osé les retirer à Malfoy ! s'emporta Hermione. Alors qu'il a été emprisonné ! Par contre, Fudge et Ombrage les ont retirés à tous ceux qui ne correspondaient pas à leurs critères de bons citoyens sorciers, et c'est à peine s'ils ne les ont pas retirés à ceux dont les parents sont des moldus. Ils n'ont pas pu le faire à cause de l'opposition d'un certain nombre de sorciers, mais c'était tout juste…
Les sorciers qui ne correspondent pas à leurs critères ? grogna Harry.
C'est à dire ceux qu'ils appellent des hybrides, murmura Hermione. Les demi-géants, les loups-garous…
Harry tapa du poing contre la table, manquant renverser son bol.
Ils retrouveront tous leurs droits si Bones est élue, répondit doucement Eridan pour calmer Harry.
C'est pour ça qu'il faut qu'on fasse campagne ! s'exclama Ron.
Mais, et les examens… commença Hermione.
Au diable les examens ! s'exclama Harry. C'est bien plus important !
Ginny ! appela Ron.
Elle doit préparer ses BUSES ! s'exclama Hermione pour l'empêcher de prévenir la jeune fille.
Dans un pays gouverné par Charon, je crains qu'avoir ses buses n'ait plus d'importance, dit Eridan. Nous aurons besoin de Ginny, elle est très douée pour le journalisme et nous aurons peut-être besoin de l'aide de son amie Luna…
Devant l'insistance de ses trois amis, Hermione céda et Ginny fut mise au courant.
La guerre de la presse pouvait débuter…
A l'excitation provoquée par l'approche des examens, on passa à l'excitation d'une campagne électorale. Les membres de l'AD collaient des affiches partout, les frères Crivey et Luna ayant réussi, Harry ne préférait pas savoir comment, à se procurer des photographies des deux candidats. Les Serpentards qui appartenaient à l'AD, Callista Prince en tête, en avaient même collées dans les quartiers des Serpentards. Lestrange avait été furieux et il avait arraché les affiches jusqu'à ce que Hermione découvre un dérivé de la glue perpétuelle. Harry s'était étonnée que Callista Prince ait d'elle-même décidé d'afficher ses opinions politiques dans sa salle commune. Certes, Harry savait qu'elle s'entendait bien avec Eridan mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle aille jusque là. Il fallut qu'Eridan lui explique que Callista voulait devenir ministre de la magie et que, pour préparer son arrivée, elle trouvait parfait qu'une femme soit élue avant elle. D'autant plus qu'elle était féministe. Harry n'avait plus posé de questions à ce sujet. Malfoy avait adopté la même attitude que pendant toute l'année, c'est à dire qu'il ne faisait rien, ne montrait rien et se contentait d'observer. Du moins c'est ce qu'il semblait mais Harry voyait mal Malfoy se contenter de la place d'observateur et il ne pouvait s'empêcher de craindre que le jeune homme prépare un mauvais coup.
Le journal des frères Crivey était presque entièrement consacré aux élections. On pouvait y trouver des biographies des deux candidats, des interviews de certains élèves, dont Harry bien entendu, les résultats des sondages officiels et de ceux que certains Serdaigles faisaient au sein de l'école…
Bien évidemment, les Serpentards réagirent et lancèrent leur propre campagne en faveur de Charon, campagne dans laquelle pots-de-vin et menaces semblaient avoir une place prioritaire.
Pendant les deux premiers jours, les préfets et les instigateurs des campagnes réussirent à maintenir un certain calme. Mais très vite, cela dégénéra et il devenait difficile de se déplacer dans le château sans tomber sur des bagarres entre partisans de chacun des deux camps, il devenait dangereux de se promener seul si on portait un badge pour l'un ou l'autre des candidats… Les préfets n'arrivaient plus à maintenir l'ordre, les professeurs pas plus et Rusard avait fait une crise de nerf et refusait de sortir de son bureau. De toute façon, il ne se sentait pas concerné car en tant que cracmol, il ne pouvait voter.
Plusieurs fois, des professeurs vinrent se plaindre à Hermione ou Harry. La jeune fille était furieuse mais Eridan la rassura en lui faisant remarquer que dans moins de deux jours, ils seraient fixés et qu'ainsi les choses se calmeraient. Harry espérait qu'elle avait raison.
En cours de potions, le professeur Rogue était encore plus furieux qu'à l'habitude ce qui était plutôt mauvais signe pour la copie que Harry venait de lui rendre. A la fin du cours, le professeur lui demanda où ils avaient trouvé les informations sur Charon qu'on pouvait lire dans le journal de Poudlard. En effet, Ginny avait écrit sur lui de nombreux articles très détaillés sur sa vie au service de Voldemort. Harry n'avait aucune idée sur comment il allait s'en sortir, craignant que le professeur Rogue en profite pour lui donner sa première retenue de l'année. En parlant de cela, Harry ne pouvait que s'étonner. Il ne lui semblait pourtant pas avoir été plus sage que les années précédentes. Mais peut-être était-ce que tout ce qu'il avait fait, il l'avait fait parce qu'il était poursuivi par une quelconque créature mythologique et que, même avec la plus mauvaise foi du monde, il était difficile de le lui reprocher.
C'est moi, professeur, qui leur ait donné ses informations.
Harry se retourna vers Eridan qui s'était approchée d'eux. Le professeur Rogue lui jeta un drôle de regard avant de hocher la tête et de les laisser sortir. Il y avait peut-être une autre raison pour expliquer qu'il n'avait eu encore aucune retenue : le professeur Rogue ne semblait pas vouloir en mettre à Eridan, or la jeune fille passant la plupart du temps avec lui…
Le jour des élections, la tension était à son comble. Dès le petit déjeuner des élèves commencèrent à s'insulter et s'il n'y avait eu Dumbledore, Harry aurait parié qu'il y aurait eu une bataille dans la Grande Salle. Et il imaginait mal que les élèves se contentent d'envoyer de la nourriture à la tête du camp adverse !
Ensuite, il y avait eu bataille devant la salle qui devait servir pour le vote des élèves et des professeurs. Des élèves avaient essayé d'en empêcher d'autres d'aller voter par des menaces et parfois même en leur jetant des sorts ! Et Harry avait eu la désagréable surprise de voir que ceux qui se prêtaient à cela n'étaient pas que des partisans de Charon.
Il avait fallu que le professeur Rogue, un professeur Rogue particulièrement énervé, peut-être parce qu'il ne pouvait voter, se plante dans la pièce pour qu'enfin les élèves puissent voter sans pression. Et le professeur Dumbledore s'était assuré que tous les élèves ayant dix-sept ans ou plus soient allés voter de peur que certains aient l'idée de jeter quelques sortilèges à leurs camarades…
Harry regarda Ron et Hermione aller voter avec envie. En effet ses deux amis avaient eu dix-sept ans pendant l'année. Harry se consola en se disant qu'Eridan ne pouvait pas voter non plus, en parlant de cela il n'avait aucune idée de sa date de naissance, ni Malfoy et cela était particulièrement réjouissant.
Le professeur Dumbledore refusa de donner les résultats de Poudlard, mais vers vingt et une heures, il fit venir tous les élèves et tous les professeurs dans la Grande Salle pour annoncer les résultats nationaux.
Un silence de plomb semblait peser sur la salle. On aurait pu croire qu'un Silencio avait été jeté sur la salle.
Le professeur Dumbledore se racla la gorge.
Tous les regards étaient tournés vers lui, même ceux des professeurs qui paraissaient inquiets.
Avec cinquante-cinq pour cent des voix, le nouveau ministre de la magie est…
Tout le monde retint son souffle. Tout l'avenir de l'Angleterre sorcière se jouait.
Amélia Susan Bones !
Des cris de joie jaillirent de toutes les tables. Tout le monde commença à se jeter dans les bras les uns des autres, s'embrassaient… sauf évidemment une poignée d'élèves dont la majorité se trouvait à Serpentard. Harry vit même McGonagall se jeter dans les bras de Rogue jusqu'à ce que l'un et l'autre se rendent compte de leur position et s'écartent brusquement et gênés.
Malgré le chahut, Harry entendit le professeur Dumbledore préciser qu'Amos Diggory devenait le nouveau ministre de la justice et qu'Arthur Weasley devenait le premier conseiller de la ministre. Ron et Ginny furent féliciter chaleureusement par les Gryffondors et des félicitations leur parvinrent des autres tables.
Il était près de vingt-deux heures quand les élèves retournèrent dans leurs salles communes. Mais tout le monde savait que personne n'irait se coucher.
Et en effet, dans la salle de Gryffondor, la fête battait son plein. Des Feuxfous Fuseboums provenant du magasin des Weasley avaient envahi tout le château et en particuliers la tour de Gryffondor, certains élèves étaient revenus les bras chargés de victuailles qu'ils avaient demandées aux cuisines, le fond sonore était si fort que personne n'entendait la musique, pourtant à tue-tête…
La fête avait commencé depuis une quinzaine de minutes à peine quand on frappa à la porte de Gryffondor. C'était les élèves de Serpentard qui faisaient partie de l'AD. Callista, toujours à leur tête, expliqua qu'ils ne pouvaient pas faire la fête dans leur salle commune et demandaient donc à pouvoir assister à celle-ci. C'était soir de fête, personne ne s'y opposa. Mais voyant cela, chacun alla chercher ses amis des autres maisons et la tour de Gryffondor finit par accueillir les trois quarts des élèves de toute l'école.
Harry aperçut vers deux heures du matin le professeur McGonagall mais celle-ci sembla renoncer et quitta la salle sans faire le moindre commentaire.
La fête se termina peu avant l'aube.
Au matin, les élèves étaient tout sauf frais et beaucoup manquèrent s'endormir sur leurs cours. Heureusement, les professeurs ne semblaient pas plus en forme qu'eux. Dean Thomas dit que les professeurs avaient dû faire la fête de leur côté, Hermione rétorqua qu'ils n'avaient sans doute pas pu dormir à cause du bruit que les élèves faisaient. Harry n'en était pas certain, mais quand il avait aperçu McGonagall, elle portait un chapeau pointu et avait l'air un peu éméché…
L'excitation de la victoire s'estompa peu à peu et les examens se rappelèrent aux souvenirs des élèves. Il ne restait plus qu'une semaine avant les examens. Et à peine davantage pour le bal de fin d'année que le professeur Dumbledore avait décidé d'organiser pour remplacer tous ceux qui avaient été annulés dans l'année. Et Harry ne savait pas ce qui lui causait le plus de soucis. Les examens ou le bal ? Il n'avait encore invité personne et ne savait pas qui il pourrait inviter. Ou plutôt, il savait très bien qui il aurait voulu inviter mais il ne savait pas comment lui demander ni quelle serait sa réaction. Après tout, elle réagissait toujours de manière étrange. Et elle avait dit qu'elle avait d'autres choses à faire que d'aller à un bal la dernière fois et qu'elle ne savait pas danser ce qui était aussi son cas en fait. Ah ! Ils auraient fait une belle paire ! Il valait mieux qu'il ne l'invite pas. Comme cela, ils ne se ridiculiseraient pas… Comme cela il n'aurait pas à entendre son refus… Et puis, il n'était pas le seul dans ce cas. Ron non plus n'avait pas de cavalière et pourtant, lui aussi devait savoir qui il voulait inviter ! Au moins, ils seraient deux à ne pas avoir de cavalières… Il était vraiment idiot !
Harry en était là de ses pensées quand il vit que Ron s'était levé et avait ouvert la porte du dortoir. Il n'était pourtant pas plus de deux heures du matin. Qu'allait donc faire son ami ? Après un instant d'hésitation, Harry décida de le suivre. Il se recouvrit de sa cape d'invisibilité et descendit les escaliers le plus silencieusement possible derrière son meilleur ami.
Eridan était dans la salle commune, une fois de plus. Elle était assise à une table et lisait un de ces énormes grimoires qu'elle se procurait dans la réserve grâce à l'autorisation du professeur Rogue. Harry vit Ron se diriger vers la jeune fille. Celle-ci se tourna vers lui, l'air étonné.
Ron ? Que fais-tu ici ?
Je peux te poser une question ? bredouilla le rouquin.
La jeune fille parut encore plus étonnée mais elle acquiesça et lui fit signe de s'asseoir.
C'est à propos d'Hermione…, commença-t-il.
Harry sourit sous sa cape.
Hermione ? Tu ferais mieux de demander à ta sœur, elle la connaît mieux que moi…
Non ! Surtout pas Ginny !
Eridan l'observait d'un air où se mêlait la surprise et un certain amusement.
J'ai juste besoin de ton avis…
A quel sujet ?
A propos du bal…
Eridan continuait d'observer le jeune homme, un air interrogateur sur le visage. Harry savait combien elle pouvait être intimidante quand elle vous fixait ainsi dans les yeux et il lui semblait que la question que voulait lui poser Ron n'était pas des moins embarrassante. Mais son ami n'était pas un Gryffondor pour rien. Il prit son courage à deux mains… prit une profonde inspiration… ferma et ouvrit plusieurs fois les poings… se mordit les lèvres…
Harry avait comme l'impression qu'il aurait préféré se retrouver face à une chimère déchaînée…
Comment crois-tu que Hermione réagira si je l'invite au bal ? finit par murmurer très vite Ron.
Je pense, Ron, qu'elle va te tuer…
Ron manqua une respiration. Harry faillit jeter sa cape et se précipiter vers son ami. Que racontait Eridan ? Il fallait qu'il invite Hermione…
… si tu ne l'invites pas, continua Eridan en souriant. Et tu ferais mieux de le faire rapidement avant qu'elle ne finisse par accepter une autre invitation !
Tu as raison ! s'exclama Ron. Je vais y aller tout de suite…
Le jeune homme s'était levé…
Ron, il est deux heures du matin et même si Hermione doit être plutôt impatiente que tu l'invites, je doute qu'elle soit ravie que tu viennes la réveiller à cette heure-là alors que les examens sont dans quelques jours à peine. Sans compter que les garçons ne peuvent pas aller dans le dortoir des filles…
Ron devient écarlate et se laissa retomber sur sa chaise.
Tu as raison… je suis idiot…
Il faut croire que ça ne gêne pas trop Hermione…
Ron devint encore plus rouge si c'était possible.
Et toi, finit-il par dire, tu vas aller au bal avec Harry ?
Il ne m'a pas invitée, répondit simplement la jeune fille.
Elle n'avait laissé percer aucune émotion au grand dam de Harry qui ne perdait pas une miette de la conversation tout en se sentant un peu coupable d'espionner ses amis.
Mais il va le faire, c'est certain ! En tout cas, il en meurt d'envie…
Harry ne savait pas s'il devait étrangler Ron ou s'il devait le remercier.
Tu accepteras ? continua Ron.
Je ne sais pas…
Harry eut l'impression que son cœur allait s'arrêter de battre.
Tu n'as pas envie d'y aller avec lui ?
La jeune fille leva les yeux vers Ron. Harry s'aperçut qu'ils étaient de ce bleu clair qu'ils prenaient quand elle effleurait son passé ou quand elle était triste.
Ce n'est pas la question. La question c'est : est-ce que ça ne fera pas plus de mal que de refuser ?
La jeune fille avait à peine murmuré ces derniers mots mais ils ne manquèrent pas de frapper Harry. Qu'avait-elle voulu dire ?
Ron regarda Eridan d'un drôle d'air.
Si tu as envie qu'il t'invite et que lui aussi, je ne vois vraiment pas pourquoi tu devrais te soucier d'autres choses… Bon, je ferais mieux de retourner me coucher…
Eridan suivit des yeux le jeune homme qui remontait à son dortoir. Elle semblait songeuse…
Harry se dit qu'il ferait mieux de retourner dans son dortoir au cas où Ron envisagerait de lui parler et regarderait de l'autre côté des rideaux.
Il fit un pas en direction des escaliers…
Harry ? s'étonna Eridan.
Le jeune homme hésita puis il fit demi-tour et alla s'asseoir en face de la jeune fille après avoir retiré sa cape.
Je suis désolé… Je ne voulais pas vous espionner… c'est juste que… bredouilla le jeune homme.
Eridan haussa les épaules.
Je suppose que tu as tout entendu…
Harry se sentit encore plus gêné. Il avait l'air encore plus idiot maintenant.
Est-ce que… tu veux venir au bal avec moi ? finit-il par demander.
Après tout, il était trop tard pour reculer maintenant.
Tu m'invites ?
Harry lui jeta un drôle de regard.
Tu veux que je me jette à genoux avec un bouquet de fleurs ? lui demanda-t-il.
La jeune fille sourit, étouffant un rire. Harry savait que sa question était complètement stupide mais il aimait tellement quand elle souriait…
Je ne crois pas que ce soit nécessaire !
Tu vas venir au bal avec moi ? demanda à nouveau le jeune homme.
Eridan leva les yeux vers lui. Harry ne pouvait détacher son regard des yeux de la jeune fille. Même s'il l'avait voulu, il ne l'aurait pu tant les yeux verts d'Eridan avaient un pouvoir d'attraction sur lui. Il se serait noyé dans son regard sans rien faire pour l'empêcher, sans même y songer…
Harry finit par sortir de ce rêve éveillé dans lequel l'avait plongé l'étrange regard hypnotique de son amie.
J'aimerai vraiment que tu accepte… Quoi qu'il se passe ensuite, avait-il rajouté en repensant aux étranges paroles qu'Eridan avaient prononcées devant Ron.
Tu es sûr de toi ?
Je n'ai jamais été aussi sûr.
Eridan resta silencieuse. Elle continuait à l'observer mais de manière moins directe. Elle semblait peser ses propos et ses propres secrets. Que cachait donc la jeune fille ? Qui était-elle vraiment et que lui était-il arrivé pour que la moindre référence au passé rende ses yeux de ce bleu clair, miroir de sa tristesse ? Harry n'en savait rien. En revanche, ce qu'il savait c'était que cela n'avait pas d'importance pour lui. Qui qu'elle soit, cela ne changerait rien à ce qu'il éprouvait pour elle, cela ne changerait pas son comportement et encore moins son envie d'aller au bal avec elle !
D'accord, murmura la jeune fille. Je viendrai au bal avec toi.
Harry faillit sauter de joie et il serra ses mains dans les siennes en souriant. Il la lâcha rapidement en voyant la grimace qu'elle essayait de cacher. Lui avait-il fait mal ? Il allait s'excuser quand la jeune fille le coupa :
Nous ferions mieux d'aller dormir. Les examens sont pour bientôt et je ne crois pas que j'arriverai à supporter le stress d'Hermione si je ne dors pas !
Harry acquiesça et se leva à son tour.
Je suis vraiment content que tu aies accepté d'être ma cavalière pour le bal.
Harry monta l'escalier qui le conduisait à son dortoir. Il pouvait sentir le regard de son amie sur lui et c'est à peine s'il entendit ses derniers mots.
J'espère que tu ne le regretteras pas…
Mais avant qu'il se retourne pour lui demander ce qu'elle avait voulu dire, elle avait disparu dans son dortoir. Harry resta planté quelque temps, à fouiller l'obscurité des yeux pour essayer d'apercevoir la jeune fille et de comprendre ses paroles. Mais quand il fut certain qu'elle ne reviendrait pas, il se dirigea lui aussi vers son dortoir. Elle avait accepté de venir au bal avec lui, c'était la seule chose qui comptait…
Et les examens commencèrent. Epreuves théoriques et pratiques. Harry craignait particulièrement les épreuves de potion mais aussi l'épreuve, uniquement pratique, de combats magiques. En effet, il s'agissait de faire des duels et c'était le professeur qui choisissait contre qui il devait combattre. Harry espérait vraiment qu'il n'aurait pas à se battre contre Eridan. Non seulement par ce qu'elle était vraiment très douée mais surtout parce qu'il ne voulait pas risquer de la blesser et que ce risque le paralyserait complètement. Harry remarqua avec un certain amusement que Malfoy regardait lui aussi le tableau de duels avec inquiétude. Mais il parut soulagé. Harry finit par réussir à s'approcher du tableau. Il devait combattre contre Malfoy. Au moins, cela ne le changerait pas trop. Quant à Eridan, elle devait combattre contre le professeur Androji. Bref, il n'y avait pas de changements par rapport aux cours mais Harry trouvait que c'était injuste pour Eridan. En effet, comment son professeur pourrait la juger correctement alors qu'elle était en train de combattre contre elle ?
Finalement, Harry avait eu raison de craindre l'épreuve de combats magiques. Cela faisait près d'une heure qu'il combattait contre Malfoy et ni l'un ni l'autre n'arrivaient à prendre de l'avance sur son adversaire. Harry commençait à fatiguer, il avait quelques blessures, légères certes, mais qui commençaient à lui faire mal, et il lui restait encore plusieurs épreuves à passer dans les jours suivants. Bref, il en avait marre !
Finalement, ce fut l'arrivée du professeur Dumbledore qui mit fin au combat, un combat sans vainqueur ni vaincu. C'était bien la première fois de l'année que Harry était content de voir le vieil homme. Il aurait presque pu mettre sa main au feu que le professeur Androji les aurait laissés combattre jusqu'à ce qu'ils tombent d'épuisement !
Les épreuves de potions se passèrent mieux que ce qu'avait craint Harry. Il fallait dire que cette année, le professeur Rogue avait été étonnamment moins détestable. Harry savait qu'il devait cela à Eridan bien qu'il ne comprit pas l'attachement qui liait le professeur le plus détesté de Poudlard et la mystérieuse Eridan.
Sinon, les jours passaient et se ressemblaient. A peine sortis des épreuves, ils se précipitaient dans leur salle commune pour réviser l'épreuve suivante sous les regards amusés d'Eridan qui se contentait de lire ses énormes grimoires dans des langues qui ne ressemblaient à rien de ce que Harry connaissait.
Hermione était hystérique. Non seulement pour ses propres épreuves mais aussi pour celles de Ron et de Harry et pour les BUSES de Ginny. Elle stressait pour les quatre ce qui n'améliorait pas leur propre état et les fatiguait encore davantage. Alors qu'ils ne se couchaient qu'à des heures très avancées de la nuit, ou plutôt très tôt le matin !
Le soir de la veille de la fin des examens, Hermione était tellement stressée, le lendemain il y avait histoire de la magie et pratique de métamorphoses, que Harry commençait à se demander si un petit stupéfix ne pourrait pas arranger les choses. Mais finalement, Ron trouva une autre solution, au moins aussi efficace.
Hermione ! s'exclama-t-il soudain.
La jeune fille sursauta, faisant tomber ses précieuses notes d'histoire qui s'éparpillèrent joyeusement dans la salle commune désertée par les autres Gryffondors.
Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai oublié une leçon ?
Est-ce que tu veux venir au bal avec moi ?
Harry se rappela qu'il ne l'avait toujours pas invité. En effet, avec les examens qui approchaient, Hermione s'était lancée dans de frénétiques révisions et il avait été impossible de lui adresser la parole ou du moins de recueillir une parole sensée de sa part.
Hermione ouvrit de grands yeux, laissa tomber sa plume qui fit une grosse tâche d'encre sur la biographie de Baltazar Mug, ministre de la magie plus de deux cents ans plus tôt et qui n'avait de notable que son incompétence presque égales à celle de Fudge.
Qu'est-ce que tu as dit ? demanda la jeune fille rougissante d'une toute petite voix.
Manifestement, elle avait totalement oublié ses notes d'histoire de la magie, qu'elle connaissait probablement par cœur de même que le programme des septièmes années. Harry sourit. Ce n'était pas souvent que la préfète de Gryffondor se trouvait bouche bée devant une question de Ron !
Je t'ai demandé si tu voulais venir au bal avec moi, répéta Ron d'un air sûr de lui que Harry lui connaissait peu.
Hermione ouvrit deux ou trois fois la bouche avant de répondre.
Bien sûr.
Et elle retourna dans ses notes. Mais vu qu'elle avait saisi la biographie recouverte d'encre de Baltazar Mug et qu'elle n'avait fait aucun commentaire, Harry doutait qu'elle lise quoi que ce soit !
Deux jours après la fin des examens, ce fut le bal tant attendu. Harry et Ron attendaient dans la salle commune de Gryffondor que leurs cavalières respectives descendent. L'un et l'autre étaient assez mal à l'aise dans leur tenue de soirée même si, heureusement pour Ron, et pour Hermione ! les jumeaux lui avaient offert une nouvelle robe qui lui allait plutôt bien. Harry devait reconnaître qu'il avait craint que les frères de Ron ne lui trouvent une robe encore plus affreuse que celle qu'il avait en quatrième année mais manifestement, ils avaient tenu leur promesse…
Dans la salle commune, il restait peu de personnes, la plupart ayant déjà rejoint la Grande Salle. Mais il restait Dean, qui devait aller au bal avec Ginny, et Hermione avait demandé à Harry de surveiller Ron pour qu'il ne fasse pas un scandale en voyant sa sœur. Harry n'était pas très sûr de ce que cela signifiait mais il avait crû comprendre que la tenue de Ginny était… disons un peu osée !
Ce n'était pas exactement le mot qui serait venu à l'esprit d'Harry quand il aperçut la sœur de son ami descendre de son dortoir. Harry essaya de se forcer à se concentrer sur le visage de Ginny, ses lèvres rouge sang, ses tâches de rousseur, ses cheveux roux qu'elle avait coupés pour qu'ils lui arrivent un peu au-dessus des épaules, ses yeux marrons dont les paupières étaient ombrées de rouge… Mais Harry ne put empêcher son regard de dériver sur la tenue que portait l'adolescente. Elle portait une robe rouge extrêmement moulante et dont les pointes les plus longues lui arrivaient à peine au-dessus des genoux. Elle était chaussée de longues bottes en cuir noir qui s'arrêtaient un peu en dessous de ses genoux, une très large ceinture bleu marine ceignait sa taille, le décolleté, orné d'une dentelle marine, était droit, laissant découvertes les épaules, mais un trou au niveau de la poitrine laissait apercevoir un peu plus que la naissance de ses seins. Ses poignets étaient chacun orné de deux bracelets en or et un ras du cou ceignait son cou blanc… Harry se tourna vers Ron. Il ne disait rien. Sans doute était-il trop choqué pour cela… Dean aussi semblait choqué, remarqua Harry, mais lui avait l'air ravi.
Dean s'approcha pour prendre le bras de sa cavalière. Harry sentit que Ron allait se mettre à crier et il essaya frénétiquement de trouver quelque chose à dire pour le calmer. Il put heureusement éviter à son cerveau d'avoir une surchauffe car Hermione choisit ce moment précis pour apparaître, captant immédiatement le regard de Ron, au grand soulagement de Dean et Ginny qui en profitèrent pour s'éclipser. La jeune préfète avait relevé ses cheveux en chignons et les avait ornés de perles turquoise assorties à ses boucles d'oreilles et la pierre qu'elle portait en collier. Elle portait un bustier mauve, à petites fleurs stylisées et turquoises, dont les manches s'évasaient cachant ses mains. Sa longue jupe était d'une coupe classique et toute sa tenue révélait tout de même la jeune femme sage. Mais une jeune femme radieuse et que Ron n'avait sans doute jamais vue aussi belle. Le rouquin avait manifestement oublié totalement la tenue provocante de sa sœur et c'est avec timidité qu'il proposa son bras à Hermione.
Eridan arrive bientôt, répondit Hermione à la réponse muette de Harry. Vous nous rejoignez là-bas ?
Harry hocha la tête et regarda ses amis quitter la salle commune. Il était seul maintenant et il commençait à craindre que son amie ait changé d'avis et ne veuille plus l'accompagner.
Harry se laissa tomber dans un fauteuil devant la cheminée éteinte. De toute façon, si elle ne venait pas, il n'irait pas non plus !
D'un sort, il fit venir le journal de Sirius jusqu'à lui. Il en était arrivé à la septième année des maraudeurs. Quelle ne fut pas surprise de voir que la lettre suivante concernait le bal de fin d'année ! Harry commença sa lecture et se retrouva immédiatement dans la Grande Salle, une vingtaine d'années plus tôt. Le premier couple qu'il reconnut était celui que formaient ses parents. Harry se rappela que Sirius lui avait dit que ses parents avaient commencé à sortir ensembles en septième année. En tout cas, ils avaient vraiment l'air très amoureux l'un de l'autre. A tel point que Sirius n'arrêtait pas de les charrier.
Allez James ! Elle ne va pas s'envoler ta Lily jolie ! C'est ce qui s'appelle dévorer quelqu'un des yeux ! Tu sais Lily, tu aurais dû prendre en compte la vue de ton cavalier, il est myope comme une taupe, c'est pour cela qu'il a presque le nez dans ton décolleté…
Sirius ! s'écria une Lily rougissante.
Au lieu de te moquer de nous, maugréa James, tu ferais mieux de t'occuper de ta cavalière, là voilà qui vient vers nous !
Harry se retourna en même temps que son futur parrain. Il ne pouvait pas distinguer le visage de la jeune fille qui s'approchait. Harry en conclut que ce devait être la même Serpentard dont son parrain n'avait cessé de parler depuis le fameux match de Quidditch. La jeune fille portait des vêtements verts et argents. Harry se demanda si c'était de la provocation, d'autant plus que sa ceinture représentait un serpent. Harry essayait de distinguer ce que représentaient ses étranges bracelets quand un bruit le tira de sa lecture.
Harry releva la tête et aperçut Eridan.
Tu es là depuis longtemps ? demanda-t-il.
La jeune fille haussa les épaules.
Je ne voulais pas te déranger dans ta lecture…
Harry observa la jeune fille. Elle avait laissé ses cheveux détachés et portait une longue robe vert foncé dont la couleur s'harmonisait à merveille avec ses yeux. La robe lui tombait jusqu'aux chevilles mais elle était fendue de chaque côté jusqu'à mi-cuisses. Son décolleté couvrait à moitié ses épaules et laissait apercevoir le collier à la licorne ailée qu'il lui avait offert à Noël et une chaîne dont le pendentif était caché, comme à son habitude, sous ses vêtements. Ses manches trois quart laissaient voir des serpents en argent enroulés autour de ses poignets. Sa tenue avait quelque chose de Serpentard qui fit immédiatement penser Harry à la jeune Serpentard qui accompagnait son parrain au bal de leur septième année. Mais Harry chassa rapidement cette idée et prit le bras de la jeune fille pour l'emmener dans la Grande Salle.
Harry aperçut avec un étonnement particulier une personne qu'il connaissait bien et qui discutait avec le professeur Rogue. Harry écarquilla les yeux. C'était Rémus. Même s'il était de dos, il l'aurait reconnu entre mille. Mais que faisait-il à Poudlard ? Et pourquoi discutait-il avec Rogue ? Harry eut peur tout d'un coup. S'était-il passé quelque chose d'horrible ? Il vit Rogue faire un geste dans sa direction. Rémus se retourna et les observa. Harry vit le regard du dernier ami vivant de ses parents se poser sur Eridan et se voiler. La jeune fille le regardait aussi, un peu étonnée.
Qui est-ce ? demanda-t-elle.
Rémus Lupin. Il a été professeur ici lors de ma troisième année et c'était l'un des meilleurs amis de mes parents.
C'est un loup-garou.
Eridan avait dit cela simplement sans peur ni dégoût. Harry s'étonna. Il ne lui semblait pas avoir donné le nom du loup-garou qu'il connaissait. Mais sans doute se trompait-il sinon, comment Eridan aurait-elle pu savoir ? Harry fit un petit geste à Rémus qui lui répondit en souriant. Mais Harry ne pouvait pas s'empêcher de constater que l'homme avait une drôle d'expression qu'il n'arrivait pas à déchiffrer…
Harry finit par oublier la présence étrange de Rémus Lupin, se contentant de conserver dans son esprit l'idée d'aller lui parler à un moment ou à un autre.
Le repas était délicieux et il y avait quelque chose d'amusant à voir tous les élèves et les professeurs vêtus de leurs plus beaux atours, même les élèves les plus jeunes qui avaient le droit de participer au bal jusqu'à vingt-deux heures.
Ginny s'était installée à l'autre bout de la table des Gryffondors mais Harry n'était même pas sûr que c'était nécessaire. En effet, Ron n'avait d'yeux que pour Hermione. Harry ne pouvait s'empêcher de penser que ce n'était pas trop tôt et il espérait de tout cœur que son ami ne ferait rien de stupide qui ruinerait tout. Mais Hermione avait l'air suffisamment heureux pour laisser passer beaucoup de choses à Ron alors Harry se détourna de ses amis pour diriger ses regards vers sa cavalière. La jeune fille observait la table des professeurs ou pour être plus exact, elle observait le professeur Rogue et Rémus Lupin.
Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il.
Eridan se retourna vers lui.
Il faudra que tu me présentes à ce Rémus Lupin, comme cela je comprendrais peut-être pourquoi il me regarde de cette manière quand il croit que nous ne le voyons pas.
Harry hocha la tête mais il fut à nouveau détourné de ses pensées par le professeur Dumbledore qui se leva, fit reculer les tables et annonça que le bal pouvait commencer.
Harry vit ses camarades s'élancer sur la piste de danse les uns après les autres. Même Ron avait fini par inviter Hermione !
Tu veux danser ? demanda-t-il à Eridan.
Je ne sais pas danser…
Moi non plus. Mais est-ce que ça a vraiment de l'importance.
Eridan étouffa un léger rire.
Sans doute pas, lui répondit-elle en lui tendant la main.
Harry l'entraîna sur la piste de danse. Sans se soucier des autres danseurs ni vraiment de la musique, Harry et Eridan s'amusaient…
Harry n'aurait pas su dire combien de danses ils avaient dansé mais ils finirent par se retrouver près de Ron et d'Hermione.
Ils s'écartèrent un peu de la piste de danse pour discuter un peu plus loin. Ce n'est qu'à ce moment que Harry remarqua Lestrange, dont la cavalière était Parkinson. Harry chercha Malfoy des yeux. Il l'aperçut de l'autre côté de la salle avec sa cavalière, une Serdaigle de cinquième année. Il revint à Lestrange qui les fixait d'un regard mauvais. Il se rappela qu'il ne s'était toujours pas vengé d'Eridan pour la porte qu'elle lui avait envoyée en pleine tête. Harry commença à s'inquiéter quand il vit le jeune homme prononcer quelque chose. Il s'aperçut que Lestrange avait sa baguette dans sa main…
Eridan, attention !
Il poussa la jeune fille en même temps que celle-ci esquissait un simple geste de la main qui créa un bouclier magique sur lequel s'écrasa le sort. Mais Harry avait bien autre chose à se préoccuper que du fait que son amie venait de créer un bouclier sans utiliser une baguette. Lorsqu'il l'avait poussé, il avait malencontreusement accroché sa manche, révélant l'épaule droite de son amie.
Une épaule sur laquelle se trouvait une marque.
Une marque qu'il connaissait parfaitement et qui lui donnait des sueurs froides.
Une tête de mort par la bouche de laquelle sortait un serpent.
Le cœur de Harry manqua un battement…