Merci pour vos reviews ;

Snapye, je suis contente que tu trouves que je garde les persos d'origine, parfois je me demande si je ne les ai pas trop modifiés mais puisque cela ne semble pas déranger… Pour ce qui est des mythes gréco-latins, je suis étonnée de voir comme cela peut plaire. Et après, on raconte que la mythologie n'intéresse plus personne !

Demoiselle Lou de Tylmarade, merci beaucoup, tu me fais rougir… pour ce qui est de la Grèce antique, des explications dans ce chapitre.

Zabou, un certain nombre de lecteurs avaient comme toi deviné qui étaient les parents d'Eridan, il faut dire que la plupart des indices que j'avais laissé étaient assez simples. Par contre, comprendre le lien exact avec Voldemort était plus difficile puisque, finalement, je suis partie à contre pied de tout, ou presque, ce que disait JK Rowling à son sujet. Pour ce qui est de Dumbledore, en fait depuis le tome 5, il m'énerve particulièrement et cette fic m'a plus ou moins servi de vengeance… mais rassure-toi, je compte tout de même essayer de le réhabiliter, je pense dans le chapitre 20. Et puis, il faut dire une chose, si vraiment il est le plus grand sorcier qui existe, pourquoi ne s'occupe (ou ne s'est-il pas occupé) de Voldemort ? C'est vrai à la fin, JK Rowling lui donne un rôle ambigü !

Bonne lecture!

Chapitre 18 : Le loup dans la bergerie ?

Harry rejoignit les autres peu avant d'arriver à la Grande Salle. Il entendit Hermione expliquer qu'elle comprenait enfin l'attitude de Pattenrond et de Buck à l'égard d'Eridan. C'était parce qu'ils avaient reconnu chez Eridan le sang et la magie qui la reliait à Sirius…

Il ne restait plus grand monde dans la Grande Salle, juste des élèves des trois dernières années. Il fallait dire qu'il était plus de minuit… Harry aperçut avec étonnement le professeur Androji. Elle participait pourtant le moins possible à la vie de Poudlard et encore moins aux fêtes ! Elle fit une drôle de tête en le voyant mais Harry ne s'en soucia pas. Il sentait sur lui le regard de Malfoy. Un regard qui avait quelque chose de furieux et de dangereux, mais aussi quelque chose d'interrogatif… Les deux adolescents échangèrent un regard noir, chargé d'animosité. Mais Harry rompit le contact en constatant qu'un certain nombre de Serpentards, quelques Serdaigles et deux ou trois Poufsouffles s'étaient réunis dans un coin de la salle, un air mauvais sur le visage. Malfoy suivit son regard et parut un peu étonné, et même légèrement inquiet. La vingtaine d'élèves avait l'air d'attendre quelque chose et Harry avait la nette impression que c'était mauvais signe pour eux. Peut-être parce que Lestrange trônait au milieu de ce groupe…

Harry désigna les élèves à Ron et Hermione qui étaient toujours à ses côtés. Hermione fronça les sourcils. Manifestement, elle aussi trouvait que quelque chose n'allait pas. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, le fait que Malfoy ne soit pas avec les autres ni même ne paraissait au courant inquiétait encore davantage les trois amis.

Harry entendit un bruit derrière lui. Il cessa de fixer le groupe d'élèves pour voir ce qui se passait. Le professeur Androji s'était avancée au centre de la Grande Salle et avait transformé sa baguette en épée de magie pure. Vu la tête que faisaient les autres professeurs, ce n'était absolument pas prévu.

Le professeur Androji leva son épée et commença à prononcer une étrange litanie dans une langue que Hermione reconnut être du grec ancien. D'un peu partout de la salle, des lumières jaillirent, formant un cercle de magie autour du professeur. Le professeur Dumbledore voulut s'approcher du professeur de défense mais il fut repoussé par un champ de force. Il ne pouvait pas l'approcher, encore moins l'arrêter !

Le groupe autour de Lestrange paraissait particulièrement excité, trépignant sur place et allant même pour certains jusqu'à pousser des petits cris de gorets. Un vent violent se leva, entourant le professeur Androji dans un tourbillon de lumières et de magie. Tourbillon qui faisait vaciller tous les objets de la pièce et les gens devaient s'arc-bouter pour réussir à demeurer debout.

Rémus et le professeur Rogue peinèrent à rejoindre Harry et ses amis, la baguette sortie prêts à jeter un sort au moindre danger. Harry, Ron et Hermione les imitèrent et pointèrent leurs baguettes vers la forme tourbillonnante.

L'afflux de magie, violent comme une tempête, assourdissant, jeta tout le monde à terre. Harry se sentait écrasé par une masse énorme et élastique. Seule le professeur Androji était debout ; figure guerrière traversée d'éclairs. Une déchirure se fit dans l'espace, laissant apparaître des silhouettes terribles, démesurées et déformées par la magie. Puis tout se calma soudain. Le professeur Androji tomba à genoux, le vent s'apaisa, les lumières s'éteignirent et le silence se fit. Un silence angoissant, planant comme le brouillard. Puis, brisant le silence, une voix froide s'éleva, tranchant la pénombre comme un cimeterre :

Expelliarmus !

Harry vit sa baguette voler ver le possesseur de la voix, de même que les baguettes de toutes les autres personnes de la salle. Même celle de Dumbledore !

Au centre de la pièce, entouré de ses fidèles partisans, trônait, sûr de lui, Voldemort aux pieds duquel s'amassaient les baguettes. Voldemort se tourna vers Dumbledore :

Un seul geste de ta part, vieux sorcier, et je tue toutes les personnes de cette salle.

Harry vit Dumbledore se voûter. Il se rappela la colère qu'il avait éprouvée contre le vieil homme peu de temps auparavant. Et maintenant, le directeur de Poudlard semblait avoir pris vingt ans et être prêt à tomber au moindre souffle. Et Harry ne ressentait plus de haine ni de colère envers le vieux directeur mais juste de la pitié. Le sort que Voldemort lui réservait n'était sûrement pas enviable. En même temps, Harry se dit que son propre sort ne l'était certainement pas plus !

Voldemort éclata de rire. Un de ses rires froids, effrayants comme on pouvait s'y attendre de la part d'un méchant. Seulement, en dehors du cliché, il y avait ce sentiment de froid et de peur comme savaient le provoquer les détraqueurs. Pourtant, il n'y en avait pas. C'était Voldemort qui dégageait cette atmosphère. Cette atmosphère de mort, de souffrance et de deuil…

Voldemort observa les sorciers qui lui faisaient face, un sourire amusé aux lèvres. Il arrêta son regard sur Harry et son sourire s'élargit.

Potter ! Mon cher petit Potter ! Bientôt un an que nous ne nous étions vus. Comme le temps passe… Et ce sera la dernière fois… Quel dommage ! Je commençais à trouver nos rencontres amusantes… Mais c'est la vie, n'est-ce pas ? Les gentils héros meurent sous les sorts des grands méchants supers puissants. C'est dans l'air du temps… déclama Voldemort d'un ton badin.

Harry resta silencieux. Si la situation n'était pas si tragique, elle aurait pu être comique. Entendre le terrible Voldemort s'essayer à l'humour et à l'ironie d'une manière si pitoyable… Malheureusement, si Voldemort n'était pas un bon orateur, il était un puissant sorcier, maniant parfaitement la baguette. Et l'avada kedavra !

Voldemort se tourna vers Rogue. Celui-ci était blafard mais gardait la tête haute, soutenant sans faiblir le regard de Voldemort. Probablement était-il prêt à mourir sans montrer la moindre peur… Harry écarquilla les yeux. Il y avait à peine quelques minutes, Rogue lui avait semblé humain et maintenant, il lui paraissait courageux, digne de Gryffondor ! Harry n'était pas sûr que son équilibre mental y survivrait. Il jeta un regard à Voldemort. En fait, il n'était pas certain qu'il ait jamais à se soucier de son équilibre mental ou d'un autre.

Harry trouvait étonnant son propre calme, comme s'il était extérieur à ce qui était en train de se passer, comme si cela ne le concernait pas… Mais peut-être que l'inéluctabilité de sa situation, prophétie ou pas, l'avait peu à peu habitué à l'idée de sa propre mort. Harry n'était pas certain que ce soit une bonne chose. Il ne voulait pas mourir comme une machine. Il était un être humain. Un humain avec ses sentiments, ses émotions et ses sensations et il mourrait en humain ! Même si cela signifiait encore plus de douleurs…

Que vois-je ! s'exclama Voldemort, d'un air enjoué qui était plus effrayant que des traits déformés par la haine sur un visage tel que celui de Voldemort. Tu m'as trahi pour un vieillard sénile et presque impotent et pour un gamin bigleux et mal coiffé ! Tu baisses dans mon estime, mon cher Séverus. Je croyais que tu avais de meilleurs goûts !

Voldemort souriait de toutes ses dents, dents que Harry avait imaginées plus pointues mais apparemment, physiquement, Voldemort restait plus proche d'un être humain que d'un tyrannosaure.

Harry se surprit à prier tout et n'importe quoi pour que Voldemort cesse de faire de l'humour, ou plutôt d'essayer ! Il préférait en finir rapidement. Et décemment…

Le regard de Harry fut soudain attiré par le professeur Androji qui se relevait difficilement, s'appuyant sur son épée qui avait manifestement pris une forme matérielle.

Ma fille, murmura-t-elle. Ma petite fille… Vous aviez promis… Je vous ai obéi… J'ai fait tout ce que vous vouliez… Rendez-la-moi !

Sa fille ? pensa Harry, horrifié. Alors cette fois-ci, il ne s'agissait pas d'un véritable mangemort. Mais d'une mère qui avait seulement voulu sauver son enfant et qui pour cela… Harry sentit son cœur se soulever. Voldemort était un monstre ! Pire que cela, il était le Mal ! Et malheureusement…

Ta fille ?

Voldemort se retourna vers Lucius Malfoy, toujours souriant.

Tu t'es bien occupé d'elle, n'est-ce pas Malfoy ?

Une enfant délicieuse, répondit le mangemort, une lueur perverse brillant au fond de ses yeux glacés. Dommage qu'elle n'ait pas supporté…

Le professeur Androji poussa un cri de rage et de désespoir et se rua vers Voldemort, l'épée brandie vers lui.

D'un geste négligeant, Voldemort pointa sa baguette vers elle :

Avada kedavra.

Une lumière verte jaillit de la baguette et frappa l'amazone d'Artémis. La femme fut arrêtée en pleine course mais elle tomba au ralenti, presque silencieusement. Seule son épée, en heurtant le sol, fit résonner dans la Grande Salle un son métallique, le son du glas…

Elle commençait à m'ennuyer, dit Voldemort d'un air blasé… Bon, finis de jouer ! Venez à moi, mes chers enfants !

Le groupe d'élèves que Harry avait repéré s'avança vers Voldemort, l'air à la fois ravi, excité et angoissé. Les mangemorts leur rendirent leurs baguettes et les accueillirent dans leurs rangs.

Harry remarqua que Malfoy n'avait pas bougé et ne faisait pas mine de le faire. Il était nonchalamment appuyé sur le mur et semblait attendre. Mais son teint, encore plus pâle qu'à l'habitude, dénotait avec son air détendu.

Et bien mon petit Drago, qu'attends-tu ? demanda Voldemort, toujours effroyablement souriant.

Malfoy junior ne parla ni ne bougea. Tout le monde le regardait maintenant et Harry se demandait à quoi il jouait. Il cherchait à se faire remarquer ? ou quoi ?

Drago ! appela Lucius Malfoy, qui commençait à s'énerver.

Le jeune homme planta ses yeux dans ceux de son père. Il se rapprocha de quelques pas, les mains enfoncées dans les poches de son pantalon et un air de profond ennui fixé sur son visage comme un masque. Harry avait d'ailleurs l'impression que le jeune homme jouait un rôle, mais pour qui ? Et pourquoi ?

Drago ! répéta Lucius Malfoy, laissant paraître sa colère.

Voldemort fixait le jeune Malfoy sans que celui-ci ne montre aucune gêne.

Va. Te. Faire. Foutre ! dit Malfoy en articulant excessivement chaque mot et en joignant à ses paroles un doigt d'honneur en direction de son père et du maître de celui-ci.

Harry se demanda s'il n'était pas en train de devenir fou. Il devait rêver, il ne pouvait pas avoir entendu et vu ça ! En même temps, et même si son cerveau hurlait au bug général, Harry devait reconnaître que c'était bien de Malfoy d'en faire trop. Et si rajouter ce geste n'était pas de trop, Harry ne savait pas ce que c'était !

Quel langage ! se moqua Voldemort. Décidément Lucius, l'éducation que tu as donnée à ton fils laisse à désirer… Ce n'est pas que vos petites discussions père fils m'ennuient mais…

Lucius Malfoy commençait à paraître très mal à l'aise. Cela, ajouté à sa fureur, donnait un mélange assez étonnant.

Drago ! hurla son père qui avait pris un teint d'écrevisse trop mûre. Il va falloir s'expliquer… Viens ici tout de suite !

Plutôt mourir !

Harry jeta un regard étonné à Malfoy junior. Depuis quand le blond avait-il un air exalté et des attitudes suicidaires ? Harry se demanda à quel moment la situation avait dérapé. Décidément, cette soirée était particulière et si Voldemort ne le tuait pas, Harry n'était pas certain qu'il arriverait à se remettre facilement de cette nuit.

Voldemort écarta Malfoy père brutalement en lui susurrant : Nous réglerons cette histoire plus tard…

Puis, pointant sa baguette vers Drago Malfoy :

Alors comme cela, tu veux mourir ?

Malfoy fils se redressa, l'air fier et hautain.

Très bien… continua Voldemort. Tes désirs sont des ordres, petit dragon ! Avad…

Clap ! Clap ! Clap !

Tout le monde se retourna brusquement vers l'endroit d'où provenait la voix.

Fabuleux ! Le Grand, l'Unique, Merlin soit loué, Voldemort a réussi à entrer à Poudlard et à coincer tout le monde en les prenant par surprise ! … Vous devriez vraiment éviter d'essayer de faire de l'humour. Cela vous rend encore plus pitoyable que vous n'êtes déjà !

Voldemort fit une drôle de tête et Harry l'entendit murmurer quelque chose en jetant un regard à Drago Malfoy.

Eridan ! s'exclama Voldemort. Toi ici ! Mais que fais-tu là ? Je n'aurai jamais imaginé te trouver ici…

Vous venez de répondre à votre question.

Après quelques instants de silence, Voldemort ajouta :

Toi vivante !

Si vous vouliez me voir morte, vous auriez dû vérifier que vous aviez réussi à me tuer. Règle numéro un : Ne jamais laisser un cadavre sans s'assurer qu'il ne reviendra pas se venger…

Se venger ? C'est ce que tu veux ? Ne dis pas de bêtises… La vengeance ne t'apportera rien. Finalement, je suis content que tu sois vivante. Allez, je suis bon prince ! Je veux bien remettre les choses à zéro entre nous… Rejoins-moi !

Voldemort tendit l'une de ses mains aux longs doigts comme des pattes d'araignées qui auraient des griffes.

Eridan jeta un regard dégoûté à la main.

C'est une blague, j'espère ?

Tu auras l'Angleterre à tes pieds et bientôt le monde. Tu seras mon héritière, ma descendante, mon successeur…

Si je voulais avoir le monde à mes pieds, je ne ferais certainement pas appel à vous et je me débrouillerais seule…

Prétentieuse ! Mais je te pardonne… Si tu étais autrement, tu ne serais pas digne de Serpentard…

Laissez donc ce pauvre Serpentard en paix ! Son nom dans votre bouche est une injure à tout ce qu'il croyait… Et je vous ferais remarquer que je suis à Gryffondor…

Voldemort serra les poings.

Laissons là ces considérations. Viens ! Je suis prêt à oublier tous nos petits différents passés…

Oublier ? Même si je le pouvais, je ne le ferais pas… répondit Eridan d'un ton triste.

Rejoins-moi !

Jamais !

Voldemort tourna les yeux vers les élèves et les professeurs qui suivaient la joute verbale. Un sourire cruel naquit à nouveau sur son visage de serpent.

Tu changeras d'avis quand je les aurais tous tués…

Je ne vous laisserai pas faire.

Et comment comptes-tu m'en empêcher ? Je t'ai brisé les poignets à la magie noire !

Ron étouffa un cri à côté de Harry. Le jeune homme se tourna un instant vers son ami avant de hausser les épaules et de se concentrer à nouveau sur Eridan.

Vous croyez vraiment que j'aurais pu passer inaperçue dans une école de magie si je ne pouvais en faire ? Finalement, vous m'avez permis d'accéder à une autre forme de magie, beaucoup plus intéressante… Je devrais presque vous remercier pour ça…

Tu bluffes !

Si c'est vous qui le dites…

Voldemort paraissait hésiter. Finalement, il pointa sa baguette vers Harry.

Avada kedavra !

Harry vit la lumière verte jaillir vers lui. Il se força à garder les yeux ouverts. S'il devait mourir ce soir, il mourrait debout et ferait face à la mort sans peur ! Du moins, sans avoir l'air absolument terrifié…

Eridan leva une main ouverte et murmura quelques mots indistincts. Aussitôt, le sort fut bloqué et fit apparaître un champ de force de magie pure qui entourait tous les otages de Voldemort.

Alors Voldemort ? Je bluffe ?

Voldemort faisait une drôle de tête. Ce n'était pas vraiment le seul… Il fallait reconnaître qu'il n'était censé n'exister aucun moyen de contrer l'avada kedavra et là… Eridan l'avait arrêté avec une apparente simplicité.

Intéressant… murmura Voldemort. Mais si c'est tout ce que tu peux faire…

Voldemort leva à nouveau sa baguette.

Basilisortia ! cria le psychopathe à face de serpent.

Une épaisse fumée sortit de la baguette de Voldemort et quand elle se dissipa enfin, Harry vit apparaître le plus gros basilic qu'il avait jamais vu. Il força immédiatement Ron et Hermione à détourner les yeux du regard meurtrier du monstrueux serpent. Il faisait au moins le double de la taille d'Eridan et Harry commençait à craindre vraiment pour son amie. Mais la jeune fille demeurait calme et ne montrait aucune peur.

Elle leva les poignets vers le reptile gigantesque :

Genius ! s'exclama-t-elle.

Les deux bracelets en argent en forme de serpents s'animèrent peu à peu, se tortillant puis glissant le long des poignets d'Eridan. Ils se laissèrent tomber sur le sol et se dirigèrent vers le basilic, trop petits et trop rapides pour qu'il parvienne à les saisir avec ses monstrueux crochets empoisonnés. Les deux serpents, toujours de couleur argent, s'enroulèrent autour du basilic, grandissant au fur et à mesure qu'ils étouffaient le monstrueux reptile. Les deux serpents argentés finirent par recouvrir entièrement le basilic. Le monstrueux serpent fondit en une brume argentée et les deux serpents reprirent leur taille, leur forme de bracelets et leur place aux poignets de la jeune fille.

Et bien Voldemort ? Que penses-tu de ceci ?

Pour sa part, Harry aurait applaudi son amie avec sincérité et enthousiasme si cela n'avait pas risqué de déclencher une réaction violente de la part d'un psychopathe qui avait l'avada kedavra rapide !

Ce n'est pas un jeu, Eridan ! grogna Voldemort. N'es-tu capables que d'user de sorts de défense ?

Eridan fit apparaître l'épée de magie pure de Serpentard, faisant pousser un grognement à Voldemort.

Je te proposerai bien un duel à l'épée mais je ne suis pas sûre que tu saches faire apparaître une épée, ironisa Eridan.

Voldemort étouffa un cri de rage mais il reprit contenance.

C'est cette petite sotte d'Androji qui t'a appris à manier l'épée ? Je pense que son cadavre pourra au moins servir de sac d'entraînement ! se moqua Voldemort en désignant le corps d'une main négligente.

Harry vit Eridan se raidir quand elle aperçut le corps. Mais quand elle se retourna vers Voldemort, elle paraissait encore plus décidée qu'auparavant. Une sorte d'aura l'entourait, une aura de colère et de haine qui ne manqua pas d'inquiéter Harry. Et apparemment, cela ne rassurait pas spécialement Voldemort non plus.

Serpentard ! appela Eridan. Réponds à mon appel ! Réponds à ta dernière descendante ! On attaque ton école, que vas-tu faire ?

Une rafale de vent s'engouffra dans la salle, faisant frémir tout le monde et éteignant toutes les bougies sauf deux qui éclairaient faiblement la salle d'une lueur fantomatique. Harry avait l'impression d'une mise en scène mais il n'en aurait pas mis sa main à couper.

Harry avait la même impression de froid que lorsqu'il se trouvait à proximité de détraqueurs mais par contre, il n'entendait rien. Il frissonnait seulement de froid en regardant les flammes vacillantes des bougies. Puis les cris se firent entendre, comme les mugissements du vent. Harry se recouvrit les oreilles de ses mains tant le bruit était insupportable mais il finit par les retirer lorsqu'il commença à reconnaître des mots.

Mooooon écoooooooole… Trrrrraîaîaîaîtrrrre… Veeeeeengeaaaaaansssssse… Mooooon écoooooooole…

Harry se demanda si cette voix sifflante et mugissante était bien celle de Serpentard ; d'une sorte de fantôme mort depuis des siècles. En tout cas, Voldemort semblait le croire et il regardait de tous côtés, la baguette virevoltant avec lui.

Tu as peut-être gagné cette manche mais nous nous retrouverons, je te le promets ! Et cette fois, tu n'auras pas d'aides de l'ancêtre ! Si tu n'es pas avec moi, tu es contre moi et je te le ferais payer !

Voldemort disparut dans un petit bruit sec, suivi par ses mangemorts mais laissant en plan les élèves qui les avaient rejoints.

La salle reprit immédiatement son aspect habituel et chaleureux.

Tout le monde va bien ? demanda Eridan en renvoyant les baguettes à leurs propriétaires.

Quelques réponses, essentiellement sous forme de grognements parvinrent de toute la salle. Harry et Eridan échangèrent un sourire puis la jeune fille se tourna vers Malfoy.

Drac ?

C'est rien, répondit le jeune homme. Je crois juste qu'en plus du reste mon bien cher père est un pédophile…

Eridan grimaça. Décidément, pensa Harry, il avait dû louper quelque chose !

Je ferais mieux de prévenir ma mère, ajouta le Serpentard.

Harry regardait alternativement Eridan et Malfoy. Certes le Serpentard semblait être tout sauf un mangemort, ce qui était déjà assez difficile à avaler mais dorénavant difficilement discutable, mais en plus, il semblait très bien connaître Eridan. Et à partir du moment où Eridan était apparue, Voldemort n'avait plus paru étonné de l'attitude de Malfoy junior. Bon, il était vrai que Voldemort ne s'était, à partir de ce moment, plus préoccupé, pour autant qu'il ait jamais été préoccupé, que d'Eridan… Quoiqu'il en soit, Harry ne comprenait pas.

Il vit Malfoy quitter discrètement la Grande Salle, profitant pour filer du fait que la grande majorité des personnes présentes étaient bien trop secouées pour s'apercevoir de quoi que ce soit. Harry se rapprocha d'Eridan, entraînant Ron et Hermione à sa suite. Rémus et Rogue leur emboîtèrent le pas et ils se retrouvèrent à nouveau tous les six dans un coin de la salle.

C'était vraiment Serpentard ? demanda Hermione.

Non, une simple illusion…

Harry allait poser une question à propos de Malfoy mais Ron le coupa dans son élan.

Il t'a vraiment brisé les poignets ? demanda-t-il à Eridan.

La jeune fille hocha la tête et retira l'un de ses gants, révélant une main dans un état affreux, entièrement bleu foncé, couverte de cicatrices dont certaines étaient encore ouvertes et les veines qui transparaissaient à travers la peau semblaient charrier un sang noir et empoisonné. Hermione étouffa un cri. Harry vit Rémus serrer les poings de colère quant à Ron il paraissait horrifié.

Pourquoi il a fait ça ? demanda Harry tout en se disant qu'il devait avoir l'air stupide mais au moins, Hermione ne semblait pas savoir non plus.

Briser les poignets d'un sorcier à la magie noire, c'est une manière de le priver de magie, expliqua Ron en ne pouvant empêcher un frisson. On ne peut pas le soigner et le sorcier dont les poignets ont été ainsi brisés ne peut plus utiliser une baguette, ni rien d'autre en fait, et donc ne peut plus faire de magie…

Mais, bredouilla Harry. Tu fais de la magie, Eridan…

C'est de la magie sans baguette et une magie qui n'est ni de la magie blanche ni de la magie noire. C'est une forme de magie différente, qui ressemble sans doute un peu à la magie originelle mais je ne sais pas de quoi elle est capable et je passe mon temps à faire semblant d'utiliser la magie normale et à inventer des sorts…

Cela expliquait tous les sorts qu'Hermione n'avait jamais vus nulle part, cela expliquait comment Eridan faisait pour faire de la magie sans baguette…

Est-ce que ça te fait toujours mal ? demanda Harry.

Eridan haussa les épaules mais Harry pouvait voir qu'elle se mordait les lèvres alors qu'elle essayait de remettre son gant. Rogue sortit une fiole et une seringue de sa robe de sorcier et les tendit à la jeune fille qui les prit avec gratitude. Avec la seringue, la jeune fille s'injecta dans chaque main une dose de l'étrange potion que lui avait donnée le professeur Rogue.

Je croyais que ça ne pouvait pas se soigner…

En effet, c'est impossible, répondit Rogue.

Harry le regarda sans comprendre.

Mais le professeur Rogue a créé une potion pour atténuer la douleur, expliqua simplement Eridan.

Harry ne répondit pas. Il ne comprenait toujours pas pourquoi Rogue aidait Eridan mais s'il était sûr d'une chose, c'était qu'aussi étonnant que cela puisse paraître, Rogue avait véritablement aidé et protégé Eridan depuis le début de l'année. Et c'était bien là la seule chose qui comptait vraiment. Décidément, il allait vraiment falloir qu'il revoie ses jugements sur son professeur de potion. Et pas que sur lui d'ailleurs…

Eridan, tu peux nous expliquer à quoi joue Malfoy ?

Drago ? Mais à rien, il est juste lui-même ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps.

Tu peux t'expliquer ?

Je vous ai dit que quatre des plus proches mangemorts avaient donné leurs enfants à Voldemort pour en faire des armes. Lucius Malfoy fait partie de ses mangemorts, c'est même le dernier encore vivant…

Mais dans ce cas, pourquoi a-t-il agi ainsi jusqu'à cette année ? demanda Hermione. Il semblait tout à fait d'accord avec tout ce que faisait son père et Voldemort…

Et je croyais que tu avais dit que Voldemort les avait tués !

Je suppose que Drago doit la vie à sa mère. Narcissa Malfoy n'a jamais été une mangemorte et elle a toujours essayé de protéger son fils, et les autres enfants par la même occasion. Et elle avait une certaine influence sur son mari… Je suppose qu'elle l'a supplié pour que Drago ne soit pas tué et que Voldemort a dû finir par accepter à condition que Drago ne représente plus un danger. C'est pourquoi son père l'a soumis aux sortilèges de l'impérium et d'oubliettes pendant toutes ses années…

Et c'est quand il t'a vu dans le train que les sortilèges sont tombés ? demanda Hermione.

Eridan hocha la tête.

Oui, ça a été un véritable choc, il me pensait morte depuis longtemps. Imaginez comment vous réagiriez si vous voyiez apparaître devant vous des personnes que vous avez plus ou moins vu se faire tuer !

Pourtant, il ne s'est pas montré plus sympa après, répliqua Ron.

Il ne nous insultait plus et se contentait de nous ignorer, le contredit Hermione.

On a trouvé que cela pouvait être utile que Voldemort ne sache pas encore qu'il avait repris ses esprits. Et puis, ce n'est pas très facile de sortir de ces sortilèges. D'autant plus que si le sortilège d'oubliettes a si bien fonctionné, c'est parce que d'un certain côté, Drago préférait oublier tout ce qui s'est passé avant…

Harry ne pouvait pas imaginer ce qui s'était passé avant. Ou plutôt il ne le voulait pas ! Il comprenait trop bien ce que pouvait signifier avoir passé son enfance sous la botte de Voldemort.

Le jeune homme soupira discrètement. Décidément, tout devenait beaucoup plus compliqué. Auparavant, il y avait d'un côté les gentils et de l'autre les méchants, ayant presque tous étés à Serpentard, et pas de mélange entre les deux, même Rogue pouvait sans grands efforts être classé dans la catégorie méchant mangemort. Mais maintenant… Ce n'était plus aussi simple, le monde n'était plus en noir et blanc comme dans un jeu d'échec. Non, tout était plutôt en demi-teinte, une palette de gris du plus clair au plus foncé en passant par la case floue. Mais cela s'était la vraie vie et non pas un monde d'enfants…

Cette soirée avait remis en cause tout ce qu'il savait, tout ce qu'il croyait… Non, pas tout. Rien ne remettrait en cause son amitié pour Ron et Hermione, rien ne remettrait en cause ses sentiments pour Eridan.

Au moins maintenant, murmura Hermione, on sait qui a fait venir toutes ces créatures…

Harry et Ron la regardèrent sans comprendre.

Le professeur Androji, expliqua Hermione, un peu lassée. C'était une amazone d'Artémis, voilà pourquoi il lui était facile de se procurer des monstres mythologiques. Finalement, la potion n'aura servi à rien…

Harry étouffa un soupir. Le professeur Androji. Encore une personne en demi-teinte. Ce n'était pas une mangemorte et pourtant, elle avait essayé de le tuer. Mais c'était pour sauver sa fille, sa fille que Voldemort retenait prisonnière et que Malfoy père… Harry ne voulait pas y penser ! En même temps, le professeur Androji lui avait appris à se battre à l'épée magique. Avait-elle voulu lui donner une chance ? Harry ne voulait plus y penser. Elle était morte maintenant, et sa fille aussi et cela faisait encore deux cadavres de plus dans sa conscience… Quand Voldemort cesserait-il de détruire les familles, de tuer des personnes, de détruire les autres… Quand il le tuerait ? La prophétie n'était rien ! Oui, mais Eridan avait raison. Dans les faits cela ne changeait pas grand chose car pour Voldemort, c'était lui l'homme à abattre. Quoique… Il y avait aussi Eridan…

Il faut que je voie quelque chose, dit Harry aux autres. Je reviens bientôt.

Et sans se soucier des regards interrogatifs de ses amis, Harry quitta la Grande Salle. Il fallait qu'il parle à Malfoy. Seul. Harry se rappela ses derniers mots. Il avait dit qu'il devait prévenir sa mère. Il s'était sans doute rendu à la volière. Avec un peu de chance, il s'y trouverait encore.

Harry prit donc le chemin de la volière mais il n'eut pas besoin d'aller aussi loin car il croisa Malfoy sur le chemin.

Malfoy ! appela-t-il.

Le blond se retourna.

Qu'est-ce que tu veux, Potter ? demanda-t-il, un brin agressif.

Parler.

Malfoy hésita quelques instants avant de hocher la tête.

Pas ici, suis-moi !

Malfoy l'entraîna dans le parc, absolument désert après les événements qui venaient de survenir dans la Grande Salle. Malfoy s'assit négligemment sur le dossier d'un banc, le regard tourné vers le lac qui miroitait au clair de lune.

Je suppose qu'Eridan a tout raconté, murmura Malfoy, évitant soigneusement le regard de Harry qui se tenait debout devant lui.

Elle nous a raconté à propos de Voldemort, de l'armée qu'il voulait créer…

Malfoy n'avait même pas frémit en entendant le nom du lord noir.

Ne la juge pas. Pas sur ce qu'il l'a obligée à faire. Tu sais ce qu'il faisait pour l'obliger à utiliser l'avada kedavra sur des gens ? Il enlevait un quelconque moldu et le torturait pendant des heures et des heures sous ses yeux. Jusqu'à ce que les cris, les supplications, les prières du moldu finissent par la décider à abréger ses souffrances…

Harry ferma les yeux, comme pour bloquer les images qui lui venaient à l'esprit. Il n'était pas sûr de vouloir savoir, pas sûr de pouvoir le supporter. Il savait que Voldemort était un monstre, il n'avait pas besoin de preuves supplémentaires pour être convaincu !

Je ne la juge pas. Ou si je le fais c'est pour en conclure qu'elle est la personne la plus courageuse que je connaisse et une victime de plus de Voldemort. Et c'est la fille de mon parrain, de Sirius Black…

Je vois… Je me demande si ma mère le savait… Peut-être. Voldemort devait le savoir…

C'est ce que pense Eridan.

Les deux jeunes hommes restèrent silencieux.

Ne lui fait pas de mal ! reprit soudain Malfoy d'un ton décidé. Je considère Eridan comme… je ne sais pas comment l'expliquer… Nous avons partagé tant de choses, vu tant d'horreurs… Disons comme ma petite sœur, ce serait le plus proche de la réalité. Si jamais tu lui fais le moindre mal, tu auras affaire à moi et je peux t'assurer qu'à côté, Voldemort serait du gâteau !

Harry étouffa un rire nerveux.

Je ne compte pas lui faire le moindre mal. Jamais ! Et je crois que je comprends très bien le concept de grand frère hyper protecteur !

Ah oui, Weasley ! N'oublie pas Potter ! Je saurais te retrouver n'importe où que tu te caches !

Harry sourit. La nouvelle vie qui avait commencé ce soir là était beaucoup plus compliquée, et au moins aussi incertaine, que la précédente. Mais en toute honnêteté, Harry pensait qu'il s'en était plutôt bien sorti jusque là.

Mu par une impulsion soudaine, il tendit la main vers Malfoy. Le Serpentard mit un certain temps à remarquer sa main et ensuite, il écarquilla les yeux.

T'es vraiment pas net, Potter ! Tu avais refusé de serrer la main d'un sale gosse, stupide et détestable et tu veux maintenant la serrer à un assassin véritable ?

Harry haussa les épaules.

Si je te considère comme un assassin, alors je devrais considérer Eridan de même, n'est-ce pas ? Et puis, j'ai compris que tu comptais beaucoup pour elle. Il faut bien qu'il y ait une raison… Et je peux bien normaliser nos relations pour elle…

Pour elle…

De plus, après cette nuit, je crois que tu pourrais légitimement prétendre recevoir le titre de membre honoraire de la maison Gryffondor !

Ne m'insulte pas Potter !

Harry sourit, étouffant un léger rire.

Tu vas me snober parce que j'ai refusé de te serrer la main la première fois que nous avons pris le Poudlard Express ?

Malfoy releva la tête et planta ses regards dans les siens.

J'étais insupportable à l'époque.

Il tendit sa main vers celle de Harry.

Ça ne change rien à ce que je pense de toi, Potter !

J'y compte bien !

Les deux garçons échangèrent une franche poignée de main. Harry considérait toujours Malfoy comme une personne dangereuse et capable d'être au moins aussi désagréable et blessant que Rogue mais ils étaient dans le même camp. Harry sourit. Ron allait faire une crise cardiaque quand il lui dirait qu'il avait serré la main de Malfoy. Mais il s'en remettrait ; il avait fait beaucoup de progrès lui aussi, et cette nuit pouvait difficilement être oubliée…

Le lendemain matin, quand ils se rendirent dans la Grande Salle, des murmures les accompagnèrent. Les élèves les regardaient bizarrement, surtout Eridan. Harry en conclut que les plus jeunes avaient été informés par leurs aînés. Quoiqu'il en soit, les élèves avaient l'air perturbé. Harry comprenait pourquoi. Lui-même l'était un peu alors que, contrairement aux autres, il connaissait toute l'histoire. Ou peut-être que justement, connaître toute l'histoire était plus perturbant ? Harry ne savait pas et il n'était pas certain que cela avait beaucoup d'importance. Ce qui en avait davantage en revanche, c'était que les élèves les observaient en murmurant et Harry détestait cela. Malgré toutes les fois où cela lui était déjà arrivé, il ne supportait toujours pas. Il observa Eridan. La jeune fille se comportait exactement comme d'habitude, alors même qu'elle était très certainement le sujet principal de toutes les conversations. Harry haussa les épaules. Elle devait avoir raison, cela ne valait pas le coup de s'en faire…

Ils étaient à peine assis à la table des Gryffondors que les murmures reprirent de plus belle. Harry suivit les regards des autres. Malfoy venait d'entrer. Il traversa la salle sans jeter un seul regard et s'installa à la table des Serpentards, éloignés de tous les autres élèves. La table de la maison du serpent était maintenant séparée en trois. D'un côté Lestrange et toute sa clique qui jetaient des regards mauvais à Malfoy et faisaient des gestes de menaces dans la direction du blond qui ne semblait y prêter aucune attention. De l'autre côté de Malfoy se trouvaient Callista Prince et les autres Serpentards de l'AD qui ne savaient manifestement pas vraiment comment réagir vis à vis de leur préfet de sixième année.

Eridan avait suivi ses regards et observait la table des Serpentards avec une certaine inquiétude. Harry eut soudain une idée en se rappelant de ce que Rémus et Rogue avaient raconté sur la mère d'Eridan. Et puis, de cette façon, les autres auraient vraiment une raison de les regarder comme s'ils étaient des extraterrestres ! Et ça devrait les sortir de leur peur de la nuit précédente… Harry sourit. Décidément, il lui arrivait vraiment de réagir comme un Serpentard ! Et dire qu'il y avait quelques heures à peine il aurait considéré cela comme une insulte… Il planta ses regards dans les yeux d'Eridan. Ils se sourirent, Eridan ayant parfaitement compris ce qu'il prévoyait de faire. Ils se levèrent en même temps. Hermione les observa un instant d'un air étonné avant de se lever à son tour, ayant manifestement compris elle aussi. Ron finit par se lever à son tour en haussant les épaules et les suivit à travers la Grande Salle. Tous les quatre se dirigèrent vers la table des Serpentards, attirant sur eux les regards surpris et interrogatifs de la quasi-totalité des élèves et des professeurs. Ils s'assirent près de Malfoy déclenchant des regards ahuris, voire des quasi-évanouissements de la quasi-totalité de la salle. Rémus et Rogue avaient à peine parut surpris et le loup-garou, qui avait passé la nuit à Poudlard, leur avait souri. Quant au professeur de potions, il s'efforçait de rester le nez dans son assiette, manifestement pour cacher une crise de rire provoquée par l'air qu'affichaient les autres professeurs.

A la table des Serpentards, Lestrange commença à ouvrir la bouche, sans doute pour dire quelque chose sur Hermione, tout en commençant à se lever. Mais un simple geste de la part d'Eridan le convainquit de se rasseoir et de se taire. Cela ne l'empêchait pas de jeter des regards mauvais, et pleins de promesses de tortures, vers eux mais Harry s'en fichait. Si des simples regards avaient pu tuer, il serait au courant depuis longtemps.

De l'autre côté, Callista Prince, après un premier mouvement de surprise, entama une conversation avec Hermione sur les ASPICS comme si la présence de la jeune préfète de Gryffondor à la table des Serpentards était le chose la plus naturelle qui soit.

Malfoy leva vers eux un sourcil interrogateur.

Tu nous as semblé manquer de compagnie, tout seul dans ton coin, expliqua Eridan.

Malfoy poussa un soupir faussement désespéré.

Pour une fois que je n'avais pas à me coltiner Parkinson, la glue pékinoise !

Harry étouffa un rire. Décidément, la table des Serpentard n'était pas si désagréable ! Et la nourriture y était aussi bonne qu'ailleurs…

Harry finit par se rendre compte que leur petite escapade du côté des Serpentards avait donné des idées aux autres élèves. En effet, tout le monde s'était installé selon les affinités et non plus selon les maisons sous les regards effarés d'un certain nombre de professeurs et du groupe de Serpentard présidé par Lestrange. Harry sourit, assez content d'être à l'origine de cette pagaille. Et pour une fois, même les Serpentards n'étaient pas en reste puisque, non seulement certains avaient rejoint d'autres tables, mais surtout ils se faisaient squatter par une bande de Gryffondors.

Harry était plutôt satisfait du tour que prenaient les choses. La nuit dernière avait été la fin de quelque chose et il avait le sentiment étrange d'être dans un entre-deux, quelque temps avant l'installation d'un nouveau monde. Nouveau monde qu'il espérait naîtrait de la défaite de Voldemort et de la naissance d'une Angleterre où tous les sorciers, quels qu'ils soient, auraient les mêmes droits. Une société plus juste, plus égale… Harry savait parfaitement que c'était un comportement d'idéaliste, voire même un peu naïf, mais ce matin, tout semblait possible et Harry savait qu'il devait profiter des moindres instants heureux dans la guerre qui continuait à l'extérieur des murs protecteurs de Poudlard…

dans la tradition romaine, chaque homme possède un Genius qui est une sorte de bon génie. Or le Genius protecteur du foyer est généralement représenté sous la forme d'un serpent. Qui a dit que les cours de latin ne servaient à rien !