Merci beaucoup, Yza, mais je vais finir par me sentir responsable de faire faire des nuits blanches à mes lecteurs… enfin, je suppose que passer une nuit à lire une fic est plus agréable que de la passer à travailler !

Zabou, en ce qui concerne dumbledore, comme tu dis dans ma fic, il n'y a plus de prophétie donc on peut se poser la question. Mais bon, promis dans le chapitre 20, dumbledore redeviendra le vieux fou que tout le monde (ou presque) adore. L'erreur est humaine… sinon, merci beaucoup pour tes commentaires. Décidément, je crois que beaucoup de personnes ont apprécié que Harry and co aillent squatter la table des Serpentards.

Bonne lecture !

Chapitre 19 : Les rêveries des promeneurs solitaires.

Harry marchait avec Rémus dans les couloirs de Poudlard. L'ancien professeur ne devait pas tarder à quitter le château et Harry avait voulu avoir une conversation seul à seul avec lui.

Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu'ils marchaient en silence et Harry ne savait pas trop comment aborder la conversation. Il y avait tant de choses qu'il voulait lui demander et ce n'était même pas suffisamment clair dans son esprit pour qu'il sache comment les exprimer.

Comment vas-tu Harry ? finit par demander Rémus.

Bien, répondit le jeune homme, assez perplexe par la question. Pourquoi est-ce que ça n'irait pas ?

A cause de toutes les révélations d'hier… Ce n'est pas très agréable d'apprendre d'un coup que tout ce qu'on croyait était faux…

Oui, mais c'est important de ne plus croire en des mensonges…

Et comment trouves-tu la vérité ?

Harry haussa les épaules.

Honnêtement, je trouve que la vérité rend tout beaucoup plus compliqué. Mais c'est mieux. Je veux dire… je crois que la vérité est mieux que les mensonges auxquels je croyais. Et je suis content que la prophétie n'existe pas vraiment. J'aime pouvoir être libre de choisir mon destin même si en fait…

Rémus hocha la tête.

Tu en veux beaucoup à Dumbledore ? demanda l'homme.

Je ne sais pas trop. Je crois qu'il pensait vraiment faire ce qu'il y avait de mieux pour moi mais qu'il s'est trompé… Mais toi, tu es en colère contre lui ?

Oui. Bien sûr. C'est difficile d'accepter le fait qu'il ne nous ait rien dit…

A propos d'Eridan ?

Rémus hocha la tête.

Et de tout ce qu'elle a révélé à Dumbledore…

Mais, commença Harry. Il ne savait pas ? Qu'Eridan était la fille de sirius ? Il ne le savait pas quand elle est venue le voir la première fois ? Il n'aurait pas consciemment empêché Eridan de connaître son père ?

Je pense qu'il n'a pas fait le rapprochement. Du moins pas tout de suite. Je ne pense pas qu'il ait compris avant… le voile. C'était beaucoup plus simple pour Séverus et pour moi de comprendre à qui nous faisait penser Eridan. Nous avons bien connu ses deux parents et surtout nous savions parfaitement qu'ils s'aimaient. Et puis, Séverus m'avait préparé…

Il t'a prévenu ?

Pourquoi crois-tu que je sois venu au bal ? Il a fini par me dire que l'un des nouveaux élèves n'était autre que la fille de Sirius. C'est pour ça que je suis venu. Il fallait absolument que je la voie de mes propres yeux… Comment a réagi Séverus quand il a vu Eridan pour la première fois ? Tu t'en rappelles ?

Ce serait difficile d'oublier. Tout d'abord il n'a pas fait très attention à elle mais comme elle était nouvelle et à Gryffondor, il lui a posé une question très difficile pour la piéger. Mais quand il l'a vraiment vue, on a crû qu'il allait s'évanouir et il a donné des points à Gryffondor comme elle avait répondu juste !

Et c'est ensuite qu'il lui a parlé et demandé si elle était la fille de Circé…

Comment le sais-tu ?

Nous avons un peu bu la nuit dernière, expliqua Rémus un peu gêné. Un peu trop bu…

C'est pour ça que Rogue a manqué éclater de rire ce matin ! Je me disais bien que même la tête que faisaient les autres professeurs ne pouvaient pas expliquer le fait que Rogue puisse trouver quelque chose drôle !

Rémus sourit.

Pourquoi… Pourquoi Sirius n'a jamais parlé de Circé ? finit par demander Harry.

Je suppose que c'était trop difficile pour lui et qu'il voulait essayer d'oublier. C'est sans doute pour cela qu'il l'avait rendue invisible dans le journal…

Oui je comprends. On ne peut pas dire qu'il m'ait beaucoup parlé de mes parents non plus…

Moi non plus et j'en suis désolé. Les arguments de Dumbledore semblaient vraiment bons… Mais je n'aurai pas dû l'écouter…

Tu m'as donné le journal, je crois que c'est le meilleur moyen pour moi de les connaître.

C'est possible. C'était très noble de ta part de le partager avec Eridan. Elle avait l'air assez secoué. J'imagine qu'elle ne s'attendait pas à savoir qui était son père…

Et dire que je me suis demandé toute l'année à qui elle me faisait penser, surtout quand ses yeux devenaient bleus !

Tu ne pouvais pas imaginer que Sirius avait une fille…

Non, sans doute pas.

Harry resta silencieux.

Est-ce que tu sais pourquoi… pourquoi Rogue se comporte comme ça avec elle ? Je croyais qu'il détestait Sirius et j'ai crû comprendre qu'il n'appréciait pas spécialement la mère d'Eridan…

Je crois que c'est assez compliqué et que Séverus ne le sait pas très bien lui-même… mais disons tout d'abord qu'il a été vraiment très surpris de voir Eridan et qu'il a ensuite été très en colère contre Dumbledore. Quoique tu puisses penser de Séverus, et quoiqu'il pensait de Sirius, jamais au grand jamais il n'aurait sciemment empêcher Eridan de rencontrer son père. Ensuite, il y a le fait qu'Eridan porte la même marque que lui et qu'elle a probablement les mêmes raisons que lui de vouloir oublier une part de son passé… Ils ont tous les deux dû obéir à Voldemort. Et puis, je crois qu'il l'a considérée comme sa dernière chance…

Sa dernière chance pour quoi ?

Pour se racheter, pour pouvoir se regarder en face… Tu sais, je crois que c'est difficile pour lui d'avoir été un mangemort…

C'est ce qu'Eridan dit…

Oui, je suppose qu'elle comprend cela. Et elle, elle ne risque pas de le juger. S'occuper de l'enfant d'un de ses anciens ennemis, ça c'était quelque chose dont il pourrait être fier. En plus, Eridan a dû lui apparaître comme étant seule et ayant besoin d'aide. Dumbledore n'était pas vraiment prêt à l'aider et elle ne connaissait personne d'autre… Alors qu'il t'a toujours considéré comme un enfant choyé et gâté, au moins par Dumbledore…

C'est pourtant loin d'être la vérité, grimaça Harry d'un ton amer.

Rémus posa une main sur son épaule.

Moi je le sais, mais Séverus ne le savait pas jusqu'à ce qu'il te donne des cours d'occlumencie l'an dernier. Et ensuite, il a essayé de le nier… C'était différent avec Eridan. En plus, il s'est senti utile en créant une potion pour qu'elle ne souffre pas de ses mains massacrées et parce qu'il était la seule personne à qui elle pouvait se confier…

Dis-moi, il devait vraiment avoir beaucoup bu pour qu'il raconte tout ça !

Tu peux le dire, nous étions ivres morts ! Une chance que Séverus connaisse des potions contre la gueule de bois !

Si tu étais saoul, comment tu as réussi à retenir tout ce qu'il t'a dit ?

J'ai utilisé une plume à papote, je me doutais bien que j'aurais besoin d'un grand nombre de bouteilles de whisky pur feu…

C'est un peu Serpentard comme méthode, non ?

Si, sourit Rémus. On découvre tous les jours des choses sur soi-même, n'est-ce pas ?

Harry hocha la tête.

Et sur les autres…

Séverus n'est pas un mauvais homme, du moins il ne l'est plus. Je sais que ça peut être difficile à croire mais…

Je le crois, tu n'as pas besoin de me convaincre. Et ce n'est pas le seul pour lequel j'aurai dû me défaire de mes préjugés…

Tu penses à Drago Malfoy ?

Oui, et à sa mère. Je crois que Sirius aurait été content de savoir qu'une autre de ses cousines était en fait une personne fréquentable…

J'en suis persuadé. Au fait, félicitations pour ce matin. J'ai bien crû que le professeur MacGonagall allait faire une crise cardiaque !

Harry se mordit les lèvres pour ne pas rire. Puis reprenant un peu son sérieux, il finit par poser une question qui lui trottait dans la tête depuis que Rémus avait dit qu'il avait fait boire Rogue.

Comment as-tu réussi à faire autant boire Rogue ?

Rémus se mordit les lèvres mais finit par répondre :

Nous venions d'avoir une discussion avec Dumbledore. Pour être exact nous lui avons surtout hurlé dessus et nous nous sommes disputés à tel point que Dumbledore a perdu son calme…

Harry leva vers l'homme des yeux comme des soucoupes.

Comment…

Après tous les événements de la nuit, je crois que nos nerfs ont lâché et nos paroles ont très largement dépassé nos pensées… J'ai un peu honte de m'être autant emporté… Mais Dumbledore s'est emporté lui aussi et n'a rien dit pour arranger les choses, au contraire ! Il a même fini par décider de déplacer l'Ordre du phénix…

Quoi !

L'Ordre n'est plus square Grimmaurd. Dumbledore l'a installé ailleurs…

Mais je croyais que c'était le meilleur endroit possible…

En fait, tout le monde s'en plaignait. Il régnait là-bas une atmosphère morbide, surtout depuis que Sirius…

Une fois de plus, Rémus ne finit pas sa phrase. Harry avait remarqué qu'il n'arrivait pas à parler de la mort de Sirius. Lui il le comprenait, il souffrait comme lui…

Est-ce que tu sais où je vais aller pour les vacances ?

Dumbledore tient à ce que tu ailles chez ton oncle et ta tante…

Harry se renfrogna.

Mais tu seras majeur le 31 juillet. Tu pourras faire ce que tu veux en août. Sévérus et moi seront square Grimmaurd avec Eridan. Tu pourrais nous rejoindre… Enfin si tu en as envie.

Ce serait vraiment avec joie. Mais tu ne crois pas que Dumbledore voudra m'en empêcher ?

Tu auras dix-sept ans, Harry. Tu n'auras plus besoin de la tutelle de qui que ce soit…

J'aurai tellement aimé pouvoir vivre avec les gens que j'aime !

Et moi j'aurai aimé pouvoir te le permettre. Mais je n'ai légalement aucun droit sur toi… Et Sirius était considéré comme un criminel…

Harry eut envie que Rémus le prenne dans ses bras. Non pas comme un enfant se blottirait dans les bras de sa mère mais plutôt comme l'embrassade d'un père et d'un fils adulte se séparant pour une durée indéterminée et un futur incertain. Mais il n'osa pas et dut se contenter d'une pression sur l'épaule avant que le dernier maraudeur ne quitte Poudlard.

Harry resta plusieurs minutes immobile avant de se décider à sortir dans le parc du château. Il se dirigea vers le lac.

Il était seul, tous les élèves devaient être en train de déjeuner et le calme du parc était reposant et propice à la réflexion. Il avait plu toute la nuit mais le soleil venait de se lever, éclairant de ses rayons les gouttes de pluie qui parsemaient le paysage. Harry aimait marcher dans l'herbe humide, il aimait l'odeur de l'herbe mouillée, cette étrange atmosphère d'entre deux…

Il se retrouva bientôt devant le lac et s'assit sur le même banc où, la nuit précédente, il avait échangé une poignée de main avec Malfoy. Il avait besoin de mettre ses idées au clair. Il ne s'était pas retrouvé seul depuis les événements de la veille et la conversation qu'il avait eue avec Rémus l'avait convaincu qu'il était nécessaire de faire le point.

Au moins maintenant, la plupart des événements étranges de l'année avaient une explication. Les attaques de créatures mythologiques, l'attitude de Malfoy et celle de Rogue, tout ce qui avait trait à Eridan… Eridan qui était la fille de Sirius. Et la petite fille de Voldemort. Voilà donc pourquoi elle le comprenait si bien, pourquoi elle se sentait aussi coupable des attaques de Voldemort… Mais il y avait plus. C'était Voldemort qui l'avait élevée et qui avait voulu faire d'elle, et des autres enfants, une arme. Eridan n'avait pas dit grand chose de cette période de sa vie mais le peu qu'elle avait raconté, ajouté à ce qu'avait dit Malfoy et à l'attitude de Rogue laissaient imaginer le pire… Il avait dû les torturer, les torturer de toutes les manières possibles. Mais ce n'était pas le pire. Le pire s'est ce qu'ils avaient dû faire à cause de Voldemort. Malfoy avait dit qu'ils étaient des assassins. Mais comment devait-on vraiment considérer des assassins qui sont aussi des victimes ? Harry se rappela ce que lui avait dit, une nuit, Eridan à propos de Rogue. «A ton avis, que voit-il quand il ferme les yeux ? Lui craint et puissant ? Non, il voit les visages de ses victimes, leur corps qu'il a torturé, leurs yeux ouverts sur l'horreur, le cri qui ne sortira jamais de leur bouche mais qui l'accuse d'autant plus qu'il est silencieux…» Maintenant il savait que cela la concernait aussi. Et elle devait aussi culpabiliser à cause de la mort des trois autres enfants…

Harry leva les yeux vers le ciel comme pour une prière muette. Même si Voldemort mourait, cela ne changerait rien au passé. La disparition de Voldemort entraînerait la construction d'une nouvelle société qui, avec un peu d'espoir, serait meilleure. Mais pour Eridan, pour lui, pour tous les autres qui étaient si impliqués dans cette guerre qu'ils n'avaient presque d'existence que par et pour elle, que se passerait-il ? Que se passerait-il quand la peur du lendemain, la lutte contre les mangemorts… ne les occuperaient plus ? Ils se retrouveraient seuls face à leur passé, leurs morts et leur culpabilité… Harry sentit le désespoir s'abattre sur lui. Certes, il pouvait espérer qu'un jour, la menace Voldemort disparaîtrait. Mais pas le reste… A moins bien sûr qu'après la mort de Voldemort, il se jette un sortilège d'oubliettes pour recommencer totalement une nouvelle vie. Mais il ne voulait pas tout oublier. Il ne voulait pas oublier ses amis, la famille qu'il s'était construit, Sirius, sa vie à Poudlard, Eridan… Non, quoiqu'il arrive maintenant, il fallait qu'il apprenne à vivre avec tout ce qui pesait sur sa conscience, tout en sachant qu'il ne pourrait jamais faire disparaître toute sa culpabilité. Il allait devoir se construire avec, en essayant de ne rien faire qui pourrait empirer les choses… D'un certain côté, cela lui paraissait plus difficile que de battre Voldemort, que d'être le combattant désigné par une prophétie… Harry commençait à comprendre que le fait que la prophétie n'existait pas était à double tranchant. Bien sûr, maintenant il était libre de choisir sa vie, son destin. Il pouvait s'il le voulait quitter l'Angleterre et faire comme s'il pouvait oublier tout ça. Après tout, il n'y avait aucune raison pour que ce soit lui qui doive s'occuper de Voldemort, d'autant plus qu'il n'était pas forcément le plus capable… Oui, il avait la liberté de choisir. Et avec cette liberté la responsabilité de ses choix et l'incertitude de son avenir. D'un certain côté, c'était beaucoup plus simple avec la prophétie. Il savait ce qu'il avait à faire et il ne pouvait pas y échapper. Maintenant, c'était différent. C'était à lui de construire son avenir dans un monde qui s'était particulièrement complexifié. Fini les gentilles victimes innocentes et les méchants bourreaux. Maintenant bourreaux et victimes étaient parfois les mêmes personnes ! Et Harry se trouvait seul pour faire le tri… Il comprit tout ce qu'impliquait le «est-ce que tu vas bien ?» de Rémus. Mais il n'avait pas voulu ennuyer le dernier maraudeur, il n'avait pas voulu le noyer sous d'autres problèmes, d'autres craintes, difficultés, lui qui en avait déjà tant…

Harry se leva. L'immobilité lui pesait. Il se retrouvait seul avec ses pensées qui le mettait face au visage effrayant de la vérité, à celui dangereux de ses choix… Il était tellement plus simple de s'évader dans l'action ! D'oublier pour un temps… Mais ce n'était pas le simple qu'il devait faire mais le juste. Et celui-là, il fallait déjà le trouver !

Harry se dirigea vers la forêt interdite. Il regretta d'avoir laissé son balai dans sa chambre. Voler lui aurait probablement permis de s'évader mieux que toute autre chose. Mais il n'aurait certainement pas pu réfléchir. Réfléchir à tout ce qui s'était passé cette année, à tout ce qu'il avait appris depuis la veille… Il avait dit à Rémus que la vérité était mieux que le mensonge. Bien sûr, il préférait ne plus baser sa vie sur des mensonges afin de pouvoir la contrôler et de ne pas être un simple jouet dans les mains de Dumbledore ! Ce qu'il avait appris sur Eridan le rassurait aussi. Maintenant, il savait qu'il pouvait lui faire confiance, qu'il pouvait faire confiance à ce que son cœur lui disait… Tout ce qu'il trouvait étrange prenait un sens. Comme par exemple le fait qu'Eridan soit fourchelangue. Comme lui c'était à cause de Voldemort mais dans son cas c'était plus simplement parce que cette particularité se transmettait héréditairement… Mais il avait aussi appris que la vie pouvait vraiment être dégueulasse ! Ses parents et son parrain étaient finalement morts pour rien puisque la prophétie n'était rien ! Dumbledore, le grand adepte de la deuxième chance, avait refusé une seule fois sa confiance et cette deuxième chance et résultat, Eridan ne connaîtrait jamais son père. Alors qu'elle aurait pu le rencontrer ! Alors que cela aurait pu tout changer ! Changer d'autant plus qu'elle connaissait la vérité sur Voldemort ! Oui, la vie pouvait être vraiment dégueulasse ! Rien que de penser à ce que Voldemort avait fait subir à Eridan, sa petite-fille ! Et il avait assassiné sa propre fille ! Et il pouvait rajouter Malfoy, sacrifié à l'ambition de son père… Un véritable Serpentard celui-là ! Quoique… Finalement Serpentard était plutôt émouvant… Et dire que si la véritable histoire des fondateurs avait été connue, peut-être que rien de tout ça ne se serait passé… En fait, rien ne se serait sans doute passé si, au temps des fondateurs, certains n'avaient pas été envahis par la jalousie et prêts à tous les crimes pour satisfaire leurs ambitions… C'était à désespérer du genre humain et par moments, Harry se demandait si cela valait vraiment la peine de lutter. Quand on voyait tout ce que les humains, moldus comme sorciers, étaient capables de faire comme monstruosités… Et ce n'était pas lui qui pourrait y changer quelque chose…

Harry aperçut Eridan qui marchait à la lisière de la forêt interdite. Il esquissa un léger sourire. Peut-être pouvait-il se donner une chance…

Tu sais qu'il n'est pas très prudent d'aller dans la forêt interdite ?

Eridan se retourna vers lui.

Il n'y a plus de risques de tomber sur une créature mythologique et je doute qu'il y ait beaucoup de choses plus dangereuses que Voldemort et une troupe de mangemorts…

Harry baissa la tête, penaud.

Mais tu peux m'accompagner si tu veux.

Harry accepta et suivit la jeune fille. Il marchèrent silencieusement pendant une dizaine de minutes puis Eridan s'arrêta. Elle lui fit signe de rester le plus silencieux possible et écarta les branches d'un buisson.

Il n'y avait pas de mots pour décrire l'émotion qui le saisit à la vue de ce spectacle. C'était trop beau, trop pur, trop…

Harry se sentit étrangement apaisé en observant la licorne d'un blanc immaculé lécher le petit corps doré de son poulain qui devait avoir une heure tout au plus. Dans ce tableau, il n'y avait absolument aucune méchanceté, aucune laideur d'aucune sorte… Tout n'était que pureté, harmonie, innocence… Autour, la forêt était calme, les rayons du soleil éclairaient une petite cascade et aucun bruit ne venait troubler le calme et l'enchantement de ces lieux, seuls le son de l'eau et les chants des oiseaux s'entendaient…

Harry et Eridan se retirèrent aussi silencieusement qu'ils étaient venus pour ne pas troubler la petite famille.

La pureté et l'innocence incarnées, murmura Harry. Et c'est pareil pour les gens… Comment as-tu su que je me demandais ce qu'il y avait à sauver dans ce monde ?

Eridan sourit légèrement.

Je me suis moi-même si souvent posée la question. Parfois, c'est tellement désespérant…

Harry hocha la tête.

Il y a toujours de l'espoir même dans les heures les plus sombres, murmura la jeune fille.

Harry hocha la tête. Il laissa son esprit vagabonder librement. Il se sentait si bien auprès d'elle. Elle le comprenait mieux que personne et aussi paradoxal que cela puisse paraître, avec elle il n'était plus le Survivant mais simplement Harry, même si évidement le Survivant était une partie de Harry. Mais les gens considéraient si souvent l'inverse, que Harry était une partie du Survivant… Harry laissa ses pensées revenir sur les derniers événements et un fait, minime certes, lui sauta aux yeux.

Il l'appelle Séverus ! s'exclama-t-il soudain, saisi d'étonnement.

Eridan se tourna vers lui, surprise.

Rémus. A chaque fois qu'il parlait du professeur Rogue, il disait Séverus, c'est la première fois que je l'entends l'appeler par son prénom, expliqua Harry qui se sentait un peu confus. Et ils ont l'air de bien s'entendre… Après tout, ils vont rester tous les deux square Grimmaurd avec toi pendant les vacances…

Harry se tût, embarrassé.

Tu étais au courant ?

Eridan hocha la tête.

Le professeur Rogue me l'a annoncé tout à l'heure.

Les deux adolescents restèrent silencieux.

Et cela t'embête-t-il qu'ils développent une relation d'amitié ?

Harry resta silencieux quelques secondes, le temps de réfléchir à ce qu'il en pensait vraiment.

Non, je pense que c'est plutôt une bonne chose. Ils étaient seuls tous les deux alors s'ils peuvent se réconforter ensembles…

Ces derniers mots laissèrent une drôle d'impression à Harry. Il espérait qu'il ne s'agissait que d'amitié parce que sinon… Sinon cela risquait de compliquer encore plus les choses et Harry les trouvait déjà suffisamment compliquées comme cela. Quoique… Et si… Harry chassa ces pensées de son esprit. Si, après réflexion, l'idée ne le gênait pas, il ne tenait pas, mais alors vraiment pas, à imaginer…

Il remarqua que Eridan le regardait avec amusement. Il se demanda ce qu'elle pouvait bien penser. Il était prêt à parier qu'elle dirait que chacun avait droit au bonheur et elle aurait raison. Mais ce n'était certainement pas à lui de se préoccuper de ça !

Est-ce que ça te gêne, demanda Eridan redevenant plus sérieuse, que je reste avec eux square Grimmaurd ?

Harry resta silencieux. Est-ce qu'il était jaloux d'Eridan parce que la jeune fille allait passer ses vacances square Grimmaurd avec Rémus, et Rogue (mais en ce qui concernait la présence du professeur de potions, il n'avait guère de raison d'être jaloux) ? La réponse fut immédiate. Non il n'était pas jaloux d'Eridan et il ne le serait jamais et d'autant plus que la savoir en sûreté et avec des gens qui s'occuperaient d'elle le rassurait.

Bien sûr que non, répondit Harry. Et de toute façon, dès que je serais majeur, je vous rejoindrai. Je suis même prêt à faire la paix avec Rogue s'il est d'accord ! Enfin, je vous rejoindrai si cela ne te dérange pas…

J'en serais très contente.

Harry sourit. Finalement, les vacances s'annonçaient plutôt bien. Qu'était un mois passé en compagnie de son oncle, sa tante et son cousin ? Après tout, il avait vécu bien pire, il devrait pouvoir survivre !

Tout en parlant, Harry et Eridan étaient revenus au château. Ils étaient à peine rentrés dans la lourde bâtisse que le professeur MacGonagall l'appela :

Potter, le professeur Dumbledore voudrait vous parler.

Harry étouffa un soupir. Il se tourna une dernière fois vers Eridan qui sourit pour le réconforter. Harry lui rendit son sourire puis suivit, résigné et déçu, son professeur de métamorphose vers le bureau du directeur. Harry se demandait ce qu'il lui voulait. Amer, il remarqua que Dumbledore le convoquait au seul moment où il n'avait plus aucune question à lui poser. Il n'avait même pas envie de savoir pourquoi il n'avait pas eu confiance en Eridan. Il se rendit compte avec un certain étonnement à quel point l'avis du vieil homme l'indifférait. Le professeur McGonagall donna le mot de passe : sorbet au citron, et laissa Harry.

Tout en regardant la gargouille qui gardait le bureau du directeur se déplacer, Harry se demanda si la passion de Dumbledore pour les sucreries ne relevait pas d'un trouble physique ou même psychologique grave. La gargouille ayant libéré le passage, Harry arrêta là sa première et dernière tentative de diagnostique médical et monta les escaliers tout en se demandant une nouvelle fois ce que lui voulait le directeur de Poudlard.

Il frappa à la lourde porte en bois puis entra. Le professeur Dumbledore était assis à son bureau et transférait des pensées à sa pensine posée sur le bureau. La pensine rappelait de mauvais souvenirs à Harry et, le professeur Dumbledore ne s'étant manifestement pas aperçu de sa présence, il fut tenté de prendre la fuite pendant qu'il le pouvait encore.

Ah, tu es là, Harry ! dit le professeur, penché sur sa pensine. Approche-toi et prends un siège. Encore une minute et je suis à toi…

Harry obtempéra et vit le professeur pointer une nouvelle fois sa baguette sur sa tempe et tirer un filament argenté. Harry hésita, rendu prudent pas ses mauvaises expériences, mais il finit par se laisser tenter et glissa un œil vers la pensine. Il n'y aperçut qu'Eridan faisant face à Voldemort. Harry étouffa un soupir de soulagement et se détendit. Il ne s'agissait que des événements de la veille, pas d'une mauvaise nouvelle. Il eut encore le temps d'apercevoir une dernière image, représentant Rémus et le professeur Rogue dans une grande colère avant que le vieux directeur ne range sa pensine.

Dumbledore se rassit et croisa les mains sous son menton, le regard fixé sur Harry. Le jeune homme soutint son regard et se rendit compte par la même occasion que le directeur de Poudlard avait retrouvé son air de vieux loufoque omniscient qu'appréciait Harry ses quatre premières années. Il se demanda si c'était naturel ou si cela faisait partie d'une stratégie de Dumbledore pour le ramener dans ses filets. Mais Harry n'était pas dupe, il n'était plus ce petit garçon naïf et inconscient que Dumbledore pouvait considérer comme son pion. Il avait changé, mûri et apprendre que la prophétie n'était rien lui avait fait comprendre qu'il devait faire ses choix, seul, et assumer ses responsabilités. Plus personne ne lui dirait ce qu'il devait choisir, à qui il devait faire confiance. Dorénavant, il n'acceptait que des conseils, solidement argumentés !

Comment vas-tu Harry ? finit par demander Dumbledore qui le regardait toujours à travers ses lunettes en demi-lune.

Compte tenu que je viens d'apprendre que vous m'avez encore une fois menti, et pas qu'à moi d'ailleurs, je vais plutôt bien merci.

Je ne cherchais qu'à te protéger…

C'est aussi ce que je préfère penser.

Harry se trouvait particulièrement sarcastique. Décidément, le choixpeau devait avoir raison. Il aurait tout à fait eu sa place à Serpentard.

J'ai fait des erreurs, je le reconnais…

L'erreur est humaine et à moins que vous ne m'ayez menti une fois de plus, vous êtes humain.

Tu m'en veux beaucoup Harry ? Une tasse de thé ?

Volontiers. Je ne crois pas que cela en vaille la peine.

Dumbledore se crispa tout en lui tendant une tasse fumante.

Du sucre ? Qu'est-ce qui n'en vaut pas la peine ?

Deux, merci. De vous en vouloir. Vous avez fait ce que vous pensiez juste, du moins je veux le croire.

Du lait ? Je suppose que Rémus t'a dit que j'avais déplacé le quartier général de l'Ordre du phénix…

Non merci. En effet.

Décidément, cette conversation avait quelque chose de surréaliste.

Des biscuits ? Et tu n'es pas curieux de savoir où je l'ai installé ?

Merci. Je suppose que vous me le direz si c'est ce que vous aviez prévu et, dans le cas contraire, vous ne me direz rien alors pourquoi poser la question.

Un silence tendu s'installa.

Vous devriez faire attention à votre diabète, ajouta Harry en remarquant que le professeur envisageait de mettre son septième morceau de sucre dans sa tasse.

C'est aimable de ta part de te soucier de ma santé. Je suppose que Rémus t'a aussi dit qu'il serait square Grimmaurd avec le professeur Rogue et mademoiselle Droujes…

Black ! Son nom est Black ou éventuellement Jedusor, il ne sert à rien d'utiliser de stupides anagrammes entre nous.

Tu dois retourner chez ta tante pour les vacances Harry. C'est important.

J'y passerai le mois de juillet. Ensuite, votre petit pion aura atteint la majorité et la liberté…

Il s'agit de ta sécurité Harry !

Je pense être suffisamment concerné pour savoir où je serais le plus en sécurité. Mais ne vous inquiétez pas, je resterai un gentil et obéissant petit garçon jusqu'à ce que je sois légalement considéré comme un homme. Vous devriez être content…

Je craignais que tu ne le prennes ainsi Harry. Que tu ne préfères les écouter…

Je préfère leur version à la votre. Et au moins, je suis sûr qu'aucun d'entre eux ne me considère comme un pion !

Harry se leva.

Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Je suppose que vous devez répondre à des centaines de lettres de parents angoissés par la venue de Voldemort dans votre établissement.

Harry se dirigea d'un pas tranquille vers la porte. Il l'ouvrit puis se retourna une dernière fois.

Au fait, puisque aujourd'hui je peux vous parler. Pour le professeur de défense de l'an prochain, engagez directement Voldemort, ce sera plus simple.

Harry referma la porte derrière lui. Il se sentait étrangement libéré et commençait à accepter la part Serpentarde qu'il avait en lui. Après tout, le monde était complexe, il n'y avait pas d'un côté les gentils Gryffondors et de l'autre les méchants Serpentards…

Harry retrouva ses amis dans la salle commune de Gryffondor. Il leur raconta ses entretiens avec Rémus et le professeur Dumbledore. Hermione parut assez horrifiée par le fait que Dumbledore avait déménagé l'Ordre du phénix et par l'attitude qu'avait eu Harry à l'encontre du directeur.

Il n'était plus question que quiconque me manipule ! s'exclama Harry un brin énervé. Il fallait bien que je le lui fasse comprendre…

Mais tu ne comprends pas ! Maintenant, l'Ordre est divisé. Voldemort risque de prendre l'avantage…

Harry se rembrunit. Il n'avait pas pensé à cela. Qui allaient croire les autres membres de l'Ordre ? Probablement Dumbledore… Et de toute manière, il y allait avoir une véritable fracture dans l'Ordre. Alors que la guerre était très loin d'être terminée !

Je me demande comment vont réagir mes parents, murmura Ron.

Harry étouffa une exclamation.

Je crois que je vais leur envoyer une lettre pour tout leur expliquer, continua Ron. Il faudrait aussi qu'on raconte la vérité à Ginny… Enfin, si ça ne te gêne pas Eridan…

Je pense que c'est la meilleure solution. Il faut absolument éviter qu'il y ait une véritable fracture au sein de l'Ordre. J'essaierai de convaincre Rémus et le professeur Rogue de pardonner à Dumbledore. Il faudrait que de votre côté, vous diffusiez la vérité sur Voldemort et que vous essayiez de convaincre les autres de ne pas considérer Rémus et le professeur Rogue comme des traîtres.

L'été va être chargé, dit Hermione. Et je me demande si je vais passer toutes mes vacances avec mes parents ou…

C'est trop dangereux ! s'exclama Ron. Il n'y a pas de protections chez toi…

Peut-être, mais avec la division de l'Ordre et son changement d'adresse, j'ai bien peur qu'il soit difficile pour moi de rejoindre le nouveau quartier général et même de communiquer…

Ron avait l'air horrifié et Harry n'était pas loin de faire la même tête que lui. Il était évident que personne ne les laisserait communiquer par hibou, c'était trop dangereux. Cela voulait donc dire qu'ils n'auraient pas de nouvelles des uns et des autres pendant au moins un mois !

Pour ce qui est de la communication, je crois avoir une solution, dit Eridan en faisant apparaître quatre carnets sous les regards étonnés des trois autres.

Qu'est-ce que…, commença Ron.

Tu te rappelles Hermione que tu m'as expliqué le fonctionnement d'Internet lors de l'un de leur entraînement de Quidditch ? Et bien, j'ai juste essayer d'adapter l'idée aux sorciers.

Hermione parut soudain très intéressée et saisit l'un des carnets pour l'examiner. Mais à ce qu'en voyait Harry, il avait l'air parfaitement normal.

Il y en a un pour chacun d'entre nous. Il suffit d'écrire le ou les noms des personnes avec qui on veut communiquer et ensuite, tout ce qu'on écrira sur le carnet s'inscrira instantanément sur le carnet de la personne dont on a inscrit le nom. Et bien sûr, personne ne peut repérer cela.

Harry et Ron saisirent chacun un carnet. Harry le regardait comme s'il s'agissait du plus merveilleux trésor qu'il avait jamais vu. Eridan venait de lui donner un moyen, non seulement de ne pas être totalement coupé du monde de la magie, mais surtout de pouvoir communiquer avec ses amis et avec elle.

Ça fonctionne vraiment ? demanda Ron aussi émerveillé que Harry.

Harry était persuadé que c'était parce qu'il allait pouvoir communiquer avec Hermione ! En même temps, il était plutôt mal placé pour se moquer…

Je suis sûre qu'il doit y avoir moyen de voir la personne avec qui on communique ! s'exclama Hermione. Comme avec une webcam… J'essaierai de trouver un moyen pendant les vacances…

Harry sourit. Il y avait décidément quelque chose de rassurant à voir qu'il y avait des choses qui ne changeaient pas. Et il devait avouer que l'idée de pouvoir voir ses interlocuteurs lui plaisaient. Et puisque Hermione allait forcément trouver un moyen...

Harry prit le Poudlard Express avec un sentiment qu'il n'arrivait pas vraiment à déterminer. Etait-ce parce que les vacances commençaient et qu'il allait donc être éloigné de Poudlard, ce lieu qu'il considérait comme sa maison, et de ses amis pendant au moins un long mois ? Parce que quitter Poudlard signifiait se retrouver plongé dans la guerre sans protection ? Quoique qu'on ne pouvait pas dire que Poudlard avait été épargnée par les attaques. En fait, à par l'attaque sur le chemin de Traverse qui avait fait sept morts et Azkaban, seule Poudlard avait subi des attaques. Et si Harry comptait bien, il y en avait eu six dont une à Pré-au-Lard et une orchestrée par Voldemort en personne. Bref, l'idée que Poudlard était le seul endroit en sécurité et le seul endroit que Voldemort n'avait jamais osé attaquer était sérieusement à revoir !

Harry et Eridan se dirigèrent vers un wagon pendant que Ron et Hermione rejoignaient Ginny dans le wagon des préfets. Harry essaya de faire le point sur l'année qui venait de se terminer. Il n'arrivait pas à se sortir de la tête toutes les attaques qu'ils avaient subies. Après tout, les attaques avaient empêché plusieurs bals, d'autres sorties à Pré-au-Lard, les derniers matchs de Quidditch et donc la remise de la coupe de Quidditch de même que la coupe des quatre maisons. C'est à peine si les attaques n'avaient pas empêché les examens. Examens que Ron et Harry avaient correctement réussis et que Hermione et Eridan avaient bien entendu largement réussis. Hermione avait à nouveau atteint des sommets avec un nombre d'épreuves, toutes réussies cela va sans dire, plus qu'impressionnant. Harry ne comprendrait jamais où Hermione trouvait le temps de travailler toutes ces matières. Enfin, les professeurs avaient au moins réussi à préserver cela des traditions de l'école mais l'année prochaine, que resterait-il ? En fait, il devait surtout se demander s'il survivrait à la prochaine année et même s'il serait encore vivant pour faire sa dernière année. En effet, la guerre faisait rage même s'il n'y avait pas encore de véritables champs de bataille…

Le voyage se passa sans incident, ils ne pouvaient plus compter maintenant sur l'habituelle visite d'adieu de Malfoy et compagnie, et dans le silence. Personne ne savait quoi dire. Harry pouvait sentir que tous, au moins inconsciemment, se demandaient s'ils reverraient les autres un jour. C'était plutôt déprimant mais tellement compréhensible, tellement logique !

Le train arriva et Harry et ses amis descendirent sur le quai. Ils dirent au revoir à Neville et Luna puis se dirigèrent vers leurs familles respectives. Harry put remarquer que seule sa tante était venue le chercher. C'était inhabituel mais sans doute que cela s'expliquait par le fait que l'oncle Vernon devait craindre d'être à nouveau abordé par des sorciers. Pétunia se tenait un peu à l'écart et affichait l'air le plus neutre possible.

Madame Weasley le salua et Harry remarqua qu'elle jetait un drôle de regard à Eridan. Ron et Ginny allaient devoir passer leurs vacances à expliquer la vérité à leurs parents… Rémus était un peu à l'écart de la famille Weasley. Manifestement, personne ne savait plus comment ils devaient se comporter les uns avec les autres. Harry se dirigea vers lui. Il échangea quelques mots avec le dernier des maraudeurs alors que celui-ci attrapait les valises d'Eridan. Harry vit que sa tante commençait à s'impatienter.

Nous t'attendons donc pour le mois d'août, lui rappela Rémus.

Courage, et n'oublie pas de nous écrire, lui sourit Eridan.

Harry hocha la tête et se dirigea vers sa tante. Elle se mit en route sans lui adresser la parole. Harry se retourna et fit un dernier geste vers ses amis. Juste un mois se répéta-t-il, ensuite je retrouverais Eridan et Rémus.

Ils arrivèrent à la voiture. L'oncle Vernon les attendait à l'intérieur. Il avait l'air aussi heureux de voir Harry qu'à l'habitude. Juste un mois, se répéta une nouvelle fois Harry en prenant place dans la voiture après avoir incité Hedwige à rester silencieuse.