Chapitre 20 : Papier bavard.
Cela faisait déjà deux jours que Harry était chez son oncle et sa tante et il n'attendait plus qu'une chose, avoir enfin dix-sept ans ! Ce n'était pas que son oncle, sa tante ou son cousin le maltraitait… Comme l'année précédente, ils s'efforçaient de l'ignorer le plus possible, allant même jusqu'à nier son existence pour son oncle et son cousin ce qui convenait fort bien à Harry. Mais la magie, ses amis et Eridan manquaient à Harry. D'autant plus que les derniers événements n'étaient pas ce qu'il y avait de plus simples à digérer. Heureusement il y avait les carnets et Harry était à peine arrivé dans sa chambre qu'il avait trouvé des messages de chacun de ses amis lui demandant s'il était bien arrivé. Harry leur avait aussitôt répondu, bénissant le carNet comme il l'avait rebaptisé. C'était d'autant plus ingénieux que le carNet avait l'air d'un carnet parfaitement banal aussi sa famille n'avait rien trouvé à y redire, ne pouvant imaginer qu'il s'agissait d'un objet magique.
Harry ouvrit le carNet et y inscrivit Eridan. La jeune fille ne tarda pas à lui répondre, Harry savait qu'elle avait inventé un système pour être automatiquement mise au courant si quelqu'un se connectait. Hermione avait dû faire de même, Ron était obligé d'attendre que sa famille le laisse en paix pour qu'ils ne s'aperçoivent pas que lui et ses amis pouvaient échanger des informations, et quant à lui, il était tellement désœuvré qu'il passait le plus clair de son temps à faire ses devoirs, le carNet ouvert devant lui.
Salut, apparut sur le carNet de Harry.
Salut. Comment vas-tu ?
Bien. Le professeur Dumbledore est venu nous parler hier soir…
Que voulait-il ? Se plaindre de l'attitude de Rémus et de Rogue ? Leur dire qu'ils nuisaient à l'Ordre du Phénix et qu'ils faisaient le jeu de Voldemort ?!
Non. Il cherchait la concorde. Il est venu s'excuser. Et s'expliquer…
Qu'a-t-il trouver comme excuse ?
Tu es encore en colère contre lui, n'est-ce pas ? Moi je ne le suis pas. Et Rémus et le professeur Rogue ne le sont plus.
Il a utilisé un sort pour vous convaincre ?!
Bien sûr que non ! Il s'est juste expliqué…
Harry ne répondit rien. Il n'était pas du tout convaincu et n'était pas prêt à pardonner à Dumbledore.
Il a expliqué que quand j'étais venue pour la première fois dans son bureau, il avait crû à un piège de Voldemort. Je te rappelle que Voldemort venait juste de retrouver sa puissance, du moins c'était ce qu'il pensait. Il était logique qu'il pense que Voldemort chercherait un moyen de t'atteindre. Ce qu'il a fait d'ailleurs, en t'attirant au département des mystères… Franchement, quand on y réfléchit, il aurait vraiment fallu qu'il soit stupide pour qu'il me croie !
Et la marque !
C'est vrai, il pouvait jeter un sort pour la dater et ainsi comprendre qu'au moins une partie de ce que je lui racontais était vrai. Mais pour des sorciers comme Voldemort et Dumbledore, il n'est pas impossible de faire mentir la date d'un sortilège… Et mon histoire était si incroyable ! Et j'étais loin d'être convaincante…
Il ne t'a quand même pas accuser !
Bien sûr que non ! C'est moi qui ai compris en me remémorant la scène… Je ne lui ai pas montré mes mains, ni aucune de mes cicatrices ni ne lui en ai parlé. Je lui ai juste raconté la vérité sur ce qui s'était passé le trente et un octobre alors même que je ne pouvais expliquer pourquoi Voldemort avait rencontré ma mère en même temps qu'il était venu chez tes parents. Et le professeur Dumbledore ne savait pas pour ma mère et Sirius… De plus, cela faisait longtemps que je cherchais à fuir Voldemort et je ne suis allée voir Dumbledore que pour décharger en partie ma conscience. Tout ce que je voulais c'était lui raconter la vérité pour qu'il puisse lutter contre lui et puis partir. Oublier. Passer à autre chose. Je ne tenais pas mais alors vraiment pas à devoir tout expliquer, prendre une place dans la lutte. Pas à ce moment là ! Je venais à peine de retrouver ma liberté… En toute honnêteté, j'étais plutôt contente que Dumbledore me demande de quitter l'Angleterre. Ce n'est qu'après que j'ai compris que ça ne marcherait jamais, que je devais lutter ! Et face à moi, il y avait Albus Dumbledore caractérisé par le fait qu'il offrait sa confiance aux gens qui n'inspirent confiance à personne et spécialisé dans la deuxième chance. Tout le monde connaît cette facette de Dumbledore et Voldemort le premier ! Quand on y réfléchit, cela aurait été tout à fait possible que Voldemort envoie une adolescente lui raconter une chose de ce genre dans l'espoir de gagner sa confiance et de t'approcher. Réfléchi ! Un élève aurait eu de grande facilité à te tuer si seulement il avait su le faire. Et Dumbledore pouvait facilement imaginer que Voldemort avait formé un adolescent à l'assassinat. Après tout, c'est bien ce qu'il a essayé de faire… Il cherchait juste à te protéger et craignait un piège de Voldemort. Il s'est juste trompé de piège… En plus, il avait déjà beaucoup de soucis avec le ministère… Et il ne savait vraiment pas que Sirius était… était mon père. Il m'a avoué que la première fois qu'il m'avait vue, je lui avais rappelé quelqu'un, mais il ne savait pas qui ! Comme pour toi, Ron et Hermione. Comme pour les professeurs McGonagall et Hagrid, et sans doute quelques autres mais disons que ces deux-là connaissaient bien Sirius et assez ma mère. Elle était tout le temps avec les maraudeurs et une Serpentard avec des Griffondors, et en plus ceux qui passaient leur temps à faire des farces, cela se remarquait !
Mais pourquoi n'a-t-il pas changé d'attitude envers toi quand Rogue lui a expliqué ?
Parce qu'il s'en voulait et qu'il avait déjà du mal à se regarder dans une glace en ce qui te concernait et qu'il ne s'était pas senti le courage d'endosser cela aussi. Et il faut avouer que le professeur Rogue ne l'a pas particulièrement aidé. Il lui avait crié dessus et le professeur Dumbledore en était si abasourdi, et aussi si étonné que le professeur Rogue prenne la défense de la fille de Sirius Black… qu'il a préféré laisser faire les choses. Il faut bien lui reconnaître qu'il n'a jamais non plus essayé de m'éloigner de vous ni n'a rien fait qui aurait pu me nuire depuis que je suis élève à Poudlard. Et si je regretterai toujours de ne pas avoir pu connaître mon père, je ne regrette pas que le professeur Dumbledore se soit comporté de cette façon envers moi cette année. Si ça n'avait pas été le cas, le professeur Rogue ne se serait pas comporté ainsi et… je sais que lui et toi ne vous entendez pas mais… il compte beaucoup pour moi, il m'a beaucoup aidée…
Je l'ai remarqué et je serais toujours reconnaissant pour ça…
Le professeur Dumbledore a été plutôt perturbé ces derniers temps. Avec tout ce qui lui est tombé dessus, sa culpabilité envers toi d'abord puis envers moi, le fait qu'il se soit rendu compte qu'il avait fait des erreurs, qu'il n'était pas aussi infaillible qu'il le croyait et que donc il avait été présomptueux… je crois que tout ça, ça a fait un peu trop et il lui est arrivé d'agir sans réfléchir. Comme pendant la discussion avec Rémus et le professeur Rogue par exemple, même s'il ne regrette pas d'avoir changé l'adresse du quartier général de l'Ordre. Comme ça, il a dit que j'avais un chez-moi et puis, les autres membres n'aimaient pas cet endroit… je les comprends, c'était encore assez sinistre quand je suis arrivée mais j'ai fait quelques petits changements. J'espère qu'ils te plairont mais vu la réaction de Rémus, je pense que je n'ai pas trop à m'inquiéter…
Harry se demanda ce qu'avait fait la jeune fille. Peut-être avait-elle réussi à débarrasser la maison du portrait de son insupportable grand-mère… Décidément, Eridan n'était pas gâtée question grands-parents ! Harry ne pouvait s'empêcher de se demander qu'elle avait été la réaction de madame Black quand elle avait compris que sa petite fille était aussi celle de Voldemort. Peut-être avait-elle été fière… En tout cas, elle n'avait pas dû le rester longtemps si Eridan lui avait expliqué sa façon de penser !
Nous avons pardonné à Dumbledore, j'espère que tu le pourras aussi. Je ne te demande pas de lui pardonner maintenant, mais au moins d'y réfléchir. Et quand tu nous rejoindras square Grimmaurd, le professeur Dumbledore viendra pour discuter avec toi. On va dire que la dernière discussion que vous avez eue tous les deux était à un moment inopportun, qu'il fallait que chacun puisse prendre le temps de réfléchir à tout ce qui s'était passé…
Je te promets que j'y réfléchirai. C'est tout ce que je peux te promettre…
C'est parfait. Si tu avais automatiquement adhéré à tout ce que j'avais dit, j'aurai pu douter de ta sincérité… Maintenant, je sais que tu vas peser les choses…
Harry sourit. Décidément, Eridan était inimitable. Harry reposa sa plume, la conversation était terminée. Maintenant il allait falloir qu'il réfléchisse à ce que lui avait dit Eridan à propos de Dumbledore. Bien sûr, Harry savait qu'il devait pardonner au directeur de Poudlard, au moins pour le bien de l'Ordre. Mais ce qu'il voulait savoir c'est s'il voulait vraiment lui pardonner…
Harry conversait au moins une fois par jour avec Eridan, un peu moins souvent avec Ron et Hermione qui l'aidait parfois dans ses devoirs. Harry trouvait finalement que ces vacances étaient moins terribles que ce qu'il avait craint. Une semaine s'était écoulée quand Harry s'aperçut que Ron venait de se connecter. Il était plus de minuit mais Harry ne dormait pas. Il dormait peu depuis l'année précédente de toute façon.
Harry ? Tu es réveillé ?
Oui. S'est-il passé quelque chose de grave pour que tu me joignes à cette heure ?
Non, non, rassure-toi. C'est juste que nous venons d'arriver au nouveau QG de l'Ordre. Et devine quoi, Hermione viens aussi d'arriver…
Tu dois être content…
Harry s'étonna de ne pas obtenir de réponse. C'était étrange… A moins bien sûr que…
Hermione est avec toi ?
Oui, juste à côté. Elle me fait d'ailleurs dire que tu devrais dormir…
Vous n'avez pas l'air de dormir non plus !
On est arrivé depuis peu de temps. Et quand Hermione a su que j'allais te joindre, elle m'a rejoint dans ma chambre…
Harry sourit. Ron ne se rendait vraiment pas compte de ce qu'il écrivait. Mais Harry se voyait mal écrire quoi que ce soit à ce sujet alors que Hermione lisait probablement par-dessus son épaule !
Harry ? Tu es toujours là ?
Oui. Alors comment est le nouveau QG ?
Beaucoup moins oppressant que l'ancien. C'est l'une des demeures de Dumbledore et ça ne semble pas vieux et hanté !
Harry voyait bien ce que voulait dire Ron. Il avait toujours eu l'impression que la maison des Black était habitée par de sombres présences, des sortes de souvenirs non digérés et qui rendaient l'atmosphère de la maison lourde et étouffante. Et cela avait été encore pire après que Sirius… avait disparu derrière le voile.
Il y a beaucoup de monde ?
Et bien nous avons vu un certain nombre de membres de l'Ordre mais nous ne sommes arrivés que depuis quelques heures. Mais la maison est vraiment très grande. Je crois qu'il y a beaucoup de personnes qui logent ici… En tout cas, la maison est très vivante et il y a beaucoup de passage… Et toi, ça va ?
Grâce au carNet oui. Je suis content de vous savoir en sécurité. Je commençais à m'étonner que tu restes au terrier et Hermione chez elle…
Je crois qu'il a fallu rajouter des sécurités et d'autres trucs de ce genre ici avant que nous arrivions. Et il a fallu créer des sortes de portoloins… Hermione dit que ça s'appelle des téléporteurs… Comme ça, personne ne sait vraiment où on se trouve. Enfin je crois que certains le savent, je veux dire à part Dumbledore bien sûr ! Il y a une réunion ce soir mais ma mère ne nous a pas laissés approcher de la salle de réunion ! D'ailleurs en parlant de ma mère, je crois l'entendre, il vaut mieux que nous nous couchions avant qu'elle découvre quelque chose ! Bonne nuit Harry, à plus !
Harry reposa sa plume. Ron et Hermione avaient raison, il devrait se coucher… Seulement, il avait tellement de mal à s'endormir… et il continuait à faire des cauchemars… Mais il ne voulait pas inquiéter ses amis…
Le lendemain, dans la nuit, Eridan se connecta. Harry se précipita. La jeune fille ne s'était pas connectée de la journée et il commençait à s'inquiéter.
Tu ne dors pas Harry ?
Non. J'ai attendu toute la journée que tu te connectes…
Je suis désolée mais Dumbledore est revenu nous voir et il m'a fallu réfléchir à une question qu'il m'a posée…
Que voulait-il ?
Nous dire que le nouveau QG de l'Ordre était totalement sécurisé et que tout le monde nous y attendait si nous le souhaitions…
Tu vas y aller ?
J'ai hésité. C'était difficile mais j'ai fini par refuser. Tu comprends, le square Grimmaurd, c'est la seule chose qu'il me reste de mon père. Et en fouillant la maison, j'ai commencé à trouver certaines choses qui peuvent un peu m'expliquer mon père… Et puis, au nouveau QG, il y a tous les autres membres de l'Ordre et… je ne suis pas sûre que je pourrais supporter leurs regards et leurs questions… Bien sûr, je sais que Dumbledore leur a raconté qui j'étais et tout le reste mais… ce n'est pas pareil et… je ne veux pas voir dans leurs yeux ni pitié ni peur ni reproches… J'ai déjà assez de mal à me regarder en face…
Tu n'es pas responsable de ce que Voldemort fait ni de ce qu'il t'a forcée à faire !
C'est plus compliqué que ça et tu le sais très bien, Harry ! Même si je sais parfaitement que je ne pouvais rien faire, ça n'empêche pas la culpabilité…
Je sais… Qu'a dit Dumbledore ?
Qu'il comprenait. Et Rémus et le professeur Rogue se sont arrangés pour partager leur temps entre le nouveau QG, les missions de l'Ordre et moi au square Grimmaurd. Je leur ai dit qu'ils pouvaient me laisser seule de temps en temps s'ils avaient besoin mais ils n'ont pas semblé d'accord. Ils vont s'arranger pour qu'il y ait toujours au moins l'un des deux avec moi…
Heureusement ! Je ne veux pas que tu restes seule !
J'ai l'habitude Harry. Mais au moins maintenant Rémus et le professeur Rogue vont pouvoir être à nouveau considérés comme des membres à part entière de l'Ordre du phénix et l'Ordre n'est plus divisé.
Oui, c'est une bonne nouvelle. Et sinon, comment se passe la vie square Grimmaurd avec Rémus et Rogue ?
Plutôt bien. Je passe mon temps à redécorer ou fouiller la maison. Rémus me donne un coup de main de temps en temps mais le professeur Rogue ne veut pas toucher aux affaires qui ont pu appartenir à mon père… Tu ne le croiras pas, mais ça fait plutôt rire Rémus. Il dit que le professeur Rogue fait des manières et des fois, ils se disputent comme un vieux couple ! C'est drôle mais quand je commence à rire, ça a plutôt tendance à les calmer…
Un vieux couple ! ! !
Quelque chose ne va pas Harry ?
Non rien. Ils ne font que se disputer ?
Bien sûr que non, mais en fait ils s'arrangent surtout pour ne pas se retrouver seuls tous les deux. Seulement, quand on est ensemble tous les trois, ils me racontent des histoires du temps où ils étaient élèves à Poudlard et comme tu t'en doutes, ils ont rarement la même vision des choses, alors ils finissent par se disputer ! Sinon, avec le professeur Rogue nous étudions le sang de Rémus. Qui sait, peut-être que nous finirons par trouver quelque chose pour guérir définitivement la lycanthropie ou au moins éviter la transformation…
Ce serait vraiment bien !
Oui. Mais pour l'instant, tout ce qu'on a découvert c'est qu'on pouvait utiliser le sang de loup-garou pour les potions qui nécessitent l'action de la pleine lune. Comme ça, ça permet de pouvoir faire certaine potion à n'importe quel moment de l'année. Mais rien encore qui pourrait guérir de la lycanthropie… Enfin, on ne désespère pas de trouver un jour…
Tu n'arrives pas à dormir n'est-ce pas ?
Pourquoi, tu as envie de dormir et tu n'oses pas me le dire ?
Harry pouvait imaginer le petit sourire ironique de la jeune fille alors qu'il lisait ces mots. Il jeta un coup d'œil à sa montre. Il était près de trois heures du matin. Il ne s'était pas rendu compte de l'heure…
Bien sûr que non ! Mais je n'arrive pas à dormir moi non plus.
Cauchemars ?
Oui.
Moi aussi.
Quel genre de cauchemars ? Moi j'ai l'impression de me trouver en face d'une armée de détraqueurs me faisant revivre les pires moments de ma vie : la mort de mes parents, celle de Cédric, celle de Sirius… et celles de toutes les autres victimes de Voldemort… Et c'est comme avec les Erinnyes, ils disent tous que c'est ma faute… Et parfois, j'ai l'impression que Voldemort parvient encore à m'envoyer des images. Je vois des images de morts, de crimes, de carnages… Cela semble tellement réel !
Mais ça ne l'est pas sinon on en parlerait dans les journaux. A moins que ce soit des souvenirs…
Des souvenirs ?!
Des souvenirs des crimes de Voldemort qu'il t'enverrait… Tu es sûr qu'il ne peut plus pénétrer dans ton esprit ?
J'ai beaucoup progressé en occlumencie, même le professeur Rogue a dû le remarquer. Et je continue à faire des exercices quotidiennement…
Mais est-ce que cela ressemble aux autres fois où Voldemort t'a fait voir des choses ?
Je ne sais pas. Je ne suis pas sûr mais… je ne crois pas. En fait, je pense surtout que c'est mon esprit qui me montre tout ça. Un peu comme si mon inconscient essayait de donner formes à ma culpabilité…
Où as-tu entendu parler d'inconscient dans ce sens ?
Je crois qu'Hermione m'a parlé une fois de la psychanalyse, de Freud et de l'inconscient ou quelque chose comme ça. Je ne me souviens plus très bien…
Dis surtout que tu ne l'as pas vraiment écoutée !
Peut-être. Mais j'ai quand même retenu que l'inconscient pouvait se manifester de différentes manières notamment par l'intermédiaire des rêves !
Oui, tu dois avoir raison…
A quel sujet ? Sur le fait que j'ai quand même retenu quelque chose de ce que m'a dit Hermione ?
Non ! Sur le fait que ces images et ces cauchemars sont une manifestation figurée de ton sentiment de culpabilité.
Harry ne répondit pas immédiatement. Il se sentait plutôt mal à l'aise et ne savait trop quoi dire.
Et toi, c'est quoi tes cauchemars ?
Je vois Voldemort tuer. Tuer et torturer. Mais ses victimes n'ont pas de visage, pas de traits caractéristiques… Il y a juste les cris, la peur, la douleur, la mort…
Harry grimaça en lisant ces mots. Décidément, ce soir, il n'avait pas trouvé un sujet de conversation bien gai ! En même temps, cela faisait du bien de pouvoir parler de ses cauchemars à quelqu'un, à quelqu'un qui pouvait comprendre… Et puis, puisqu'ils n'arrivaient pas à dormir, autant combler le temps ! Encore qu'il avait parfois trouver des conversations plus agréables pour passer le temps.
Ouh là ! Il commence à se faire tard. Ou plutôt tôt !
Harry regarda sa montre. Il était plus de cinq heures du matin. Il n'avait pas vu le temps passer.
Je crois que je ferais mieux d'essayer de dormir quelques heures car si demain j'ai d'énormes cernes sous les yeux et que Rogue apprend que c'est parce que j'ai passé la nuit à discuter avec toi, il risque de te lancer une malédiction et je suis certaine qu'il en connaît de bonnes !
Tu as raison. Essaie de dormir…
Harry referma le carNet. Lui aussi ferait mieux d'essayer de dormir un peu. De toute manière, il n'avait rien de mieux à faire !
Salut Harry, comment vas-tu ? C'est Ginny. Ron et Hermione ont fini par me parler des carnets et Hermione a fini par accepter de me passer le sien. De toute façon, elle partage l'autre avec Ron…
Je suis désolé que nous ayons oublié de te passer un carnet, je demanderai à Eridan si elle peut t'en faire un.
Ce serait super ! Mais dis-moi, Eridan a-t-elle pensé à les commercialiser ? Parce que l'idée est vraiment géniale, ça remplacerait ces pauvres hiboux et au moins, il n'y aurait pas de risque d'interception…
Tu veux mettre des milliers de malheureux hiboux au chômage !
Je ne rigole pas Harry, c'est vraiment une idée super ! Je suis sûre que ça ferait un véritable tabac…
Décidément, tu as vraiment l'esprit commercial, comme les jumeaux ! A moins que ce soit parce que tu aimerais communiquer avec Dean…
Je ne peux ni envoyer de hiboux ni en recevoir ! Je n'aurai pas de nouvelles de lui de toutes les vacances ! Je ne pourrais même pas savoir s'il va bien à moins qu'on n'en parle dans la gazette et dans ce cas… Et je ne peux même pas en parler à mes frères sinon ils se moqueraient de moi. Ce n'est vraiment pas juste ! Ron lui a Hermione…
Ils se sont enfin décidés ? Ils sortent ensembles ?
Non. Enfin pas officiellement mais ils sont probablement les seuls à croire qu'ils ne sont que des amis ! Mais vraiment, je ne sais pas ce qu'ils attendent pour se déclarer. Je n'ai jamais vu des personnes aussi niaises ! Encore s'il ne s'agissait que de Ron, je pourrais comprendre mais Hermione ! Je pensais qu'elle avait un peu plus de jugeote que cela. Quoique que, si elle est tombée amoureuse de mon frère…
Harry se prit à sourire. C'était pourtant rare depuis le début des vacances. Mais Ginny avait décidément un don pour lui remonter le moral. Il fallait avouer que les histoires entre Ron et Hermione étaient toujours amusantes… En même temps, il commençait à se dire qu'il allait être obligé de mettre son grain de sel dans leurs histoires sinon, il n'était pas prêt de les voir ensembles avant d'avoir deux fois l'âge de Dumbledore. Au minimum !
Harry ? C'est Ron… et Hermione ! Comment vas-tu ?
Ça va. Et vous ?
Bien. Tu as eu Eridan dernièrement ? Le professeur Dumbledore nous a dit qu'il l'avait invité à venir ici mais elle a refusé.
Oui, elle me l'a dit et m'a expliqué son choix…
D'un côté c'est dommage qu'elle ne vienne pas mais d'un autre… Je crois que c'est plus simple. Je ne sais pas trop comment les autres auraient réagi vis à vis d'elle. En fait, je pense qu'ils ne savent pas comment ils devraient réagir et encore moins comment ils réagiraient vraiment. Sinon, Dumbledore a dit devant nous que tu pourrais venir ici dès que tu auras atteint ta majorité. Je crois qu'il sait que nous pouvons communiquer. Je ne sais vraiment pas comment il l'a découvert car nous n'en avons parlé à personne et Ginny a juré qu'elle n'avait rien dit non plus. Mais bon, il ne nous a rien reproché… En même temps, il n'y a rien à reprocher. Personne ne peut intercepter ces messages. Il ne va quand même pas nous reprocher de te remonter le moral !
Je crois que je ferais comme je l'avais prévu…
Quoi ?! De quoi tu parles ?
De l'invitation de Dumbledore. Je pense que dès le premier août, j'irais square Grimmaurd. Mais je suis content que Dumbledore ait pensé à moi.
Je comprends que tu préfères la rejoindre. Tu nous manqueras mais tant que tu n'es pas seul et déprimé, ça nous va ! Et on pourra peut-être se voir quand même quelques jours. Peut-être au chemin de Traverse pour faire nos courses pour la rentrée…
J'aimerais bien mais ça m'étonnerait beaucoup qu'ils nous laissent aller au chemin de Traverse. Pas après l'attaque qu'il y a eu là-bas…
Tu as raison… Mais tu pourras venir nous voir au QG ? Ou nous nous pourrions venir…
J'aimerais bien voir à quoi ressemble le nouveau QG. J'essaierai de convaincre Eridan de venir y passer quelques jours…
C'était déjà le vingt juillet. Plus que onze jours pensait Harry. Il s'était fabriqué un calendrier et rayait avec joie les jours qui le séparaient de son départ définitif de la maison des Dursley.
Il était encore près de minuit et tout le monde, sauf Harry, dormait dans la maison. Harry aurait été incapable de dormir alors qu'Eridan ne l'avait pas joint de la journée et qu'elle n'avait répondu à aucun de ses messages. Il était très inquiet d'autant plus qu'il n'avait eu aucune nouvelle de Ron, Hermione et Ginny car madame Weasley avait prévu pour les trois adolescents une série de tâches qui devaient les occuper toute la journée et les fatiguer suffisamment pour qu'ils ne puissent pas créer d'ennuis à l'Ordre et du même coup, si fatigués qu'ils ne lui avaient pas répondu. Madame Weasley était persuadée que l'inactivité était mauvaise pour des adolescents trop curieux dans une maison où se déroulaient des réunions de l'Ordre. Mais il fallait reconnaître qu'elle les avait surpris à essayer de tirer des informations à Tonks contre la promesse qu'ils ne diraient rien de ses relations avec Charlie. C'était Ginny qui avait eu l'idée et qui avait réussi, par Harry ne savait quels moyens, à convaincre Hermione de se lancer dans l'opération. Le seul résultat qu'ils avaient obtenu était qu'ils étaient maintenant surveillés presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre et occupés tout autant et que madame Weasley avait entraîné Tonks et Charlie dans la cuisine pour une discussion assez houleuse où elle avait prononcé à au moins trente-sept reprises, d'après Ginny, les mots mariage et date. Discussion d'où Charlie et Tonks étaient ressortis dans un drôle d'état et depuis, ils s'efforçaient de fuir madame Weasley sous les rires du reste de la famille. Harry appréciait de connaître tous ces petits détails d'une vie de famille qui le rapprochaient des gens qu'il aimait. Mais cette nuit, il n'était pas d'humeur à imaginer la scène. Il était trop inquiet du silence d'Eridan. Aussi quand son nom apparut sur le carNet, il se précipita sur sa plume.
Eridan ! Où étais-tu ? J'étais inquiet…
J'étais toujours square Grimmaurd…
Que s'est-il passé ? Dumbledore est revenu ?
Non. J'ai juste reçu l'exemplaire de la Gazette.
De la Gazette mais qu'est…
Il y a eu une autre attaque…
Une attaque ! De Voldemort ! Il y a eu des morts ?
Harry se tendit en attendant la réponse. Cela ne finirait donc jamais ? Faudrait-il vraiment qu'il le tue pour que Voldemort cesse d'apporter mort et désolation ?
La nuit dernière, une dizaine de mangemorts a attaqué une maison dans laquelle vivait la famille Perks.
Perks ?!
La famille de Sally-Anne et de Marie-Rose. Il n'y a pas eu de survivant…
Harry laissa tomber sa plume. Sally-Anne Perks était une Serdaigle de son année et elle avait fait partie de l'AD. Marie-Rose, sa petite sœur, était rentrée à Poudlard l'année précédente et elle avait été envoyée à Gryffondor. Une facétieuse gamine portant toujours deux tresses et ayant des tâches de rousseur. Elle aussi était entrée dans l'AD et malgré son jeune âge, elle était plutôt douée…
Harry ne pouvait accepter l'idée qu'il ne les reverrait pas en septembre. Ce n'était pas possible. C'était injuste ! Il n'avait pas le droit, pas le droit !
Pourquoi ? Pourquoi !
Leur mère descendait d'une vieille famille de sorcier alors que leur père était d'ascendance moldue. Et leur frère aîné était un cracmol…
Ce n'est pas juste ! Ce n'est pas une raison !
Bien sûr que non ! Ils n'ont pas de raison et ils ne sont jamais justes ! Ils veulent juste tuer et faire régner la terreur dans le monde sorcier !
Harry s'aperçut qu'il avait serré le poing sur sa baguette. Il ne s'était même pas aperçu qu'il l'avait prise. Cela faisait tellement mal ! Il se sentait tellement impuissant alors qu'il devrait faire quelque chose !
Une part de lui voulait avoir davantage de détails. Une part de lui qui était directement liée à sa culpabilité.
Ils les ont tués avec un avada kedavra ?
Non. Et ne cherche pas à savoir comment ils sont morts ! Cela ne changera rien, absolument rien ! On ne peut rien y faire !
L'écriture d'Eridan était rageuse, incrustée dans le papier. Et Eridan utilisait la magie pour écrire, ne pouvant se servir de ses mains. Il fallait donc qu'elle soit particulièrement bouleversée pour que ses émotions puissent se lire dans son écriture.
Je voudrais… je voudrais tellement pouvoir faire quelque chose…
Mais quoi ? Tout ce que tu arriveras à obtenir, ce sera ta mort et dans ce cas… Ce sera aussi la mort du seul espoir que Voldemort soit défait car tu resteras toujours leur espoir ! Ils ne savent rien de la vérité de toute façon…
Harry savait qu'elle avait raison. Mais il n'en pouvait plus de rester chez les Dursley à ne rien faire alors qu'à l'extérieur des gens mourraient, massacrés par les sbires de Voldemort. Harry s'aperçut qu'il avait brisé sa plume entre ses doigts crispés. La tête dans les mains, il essaya de retrouver un semblant de calme. Il fallait qu'il pense à autre chose sinon, il allait vraiment devenir fou et il allait faire une bêtise.
Ce que je ne comprends pas c'est que ma cicatrice ne se manifeste plus lors des attaques de Voldemort. Tu crois que c'est grâce à l'occlumencie ? Pourtant, je ne l'ai pas sentie depuis la rentrée dernière…
L'occlumencie n'a rien à voir là-dedans. C'est moi…
Pardon ? Je ne comprends pas…
Je savais que la cicatrice était un lien entre toi et Voldemort et je ne voulais surtout pas qu'il puisse s'apercevoir à travers toi que j'étais en vie et à Poudlard. Alors j'ai fermé le lien.
L'occlumencie n'a servi à rien alors ?
Bien sûr que si. Fermer un lien de cette sorte n'a rien de définitif et Voldemort n'a pas cessé de tenter de le rouvrir. Mais grâce à l'occlumencie, tu as pu le garder fermer. Et contrairement à l'occlumencie, fermer le lien te permettait de ne plus sentir ta cicatrice.
Je suppose que tu as inventé le sort pour fermer le lien, sinon Dumbledore l'aurait fait.
En quelque sorte. J'ai mélangé un certain nombre de sorts mêlés d'occlumencie. Je suis désolée de t'avoir utilisé comme cobaye…
Je ne t'en veux pas. Il fallait que tu le fasses ! Et au moins, ça m'aura éviter d'avoir mal à ma cicatrice cette année…
Je suppose qu'on peut voir les choses comme ça…
Ils ne vont pas s'arrêter là n'est-ce pas ? Je veux dire… il va y avoir d'autres morts ?
Il n'y a pas de raison qu'ils arrêtent de tuer. Ils aiment tuer, faire souffrir, faire régner la terreur… Et il n'y a personne pour les arrêter…
Il y a l'Ordre !
Ils ne sont pas assez puissants. Ni assez nombreux.
Harry avait parlé de l'attaque à Ron, Hermione et Ginny. Il n'arrivait pas à la sortir de son esprit. D'autant plus qu'Hermione s'était débrouillée pour obtenir un exemplaire de la Gazette et qu'ils avaient ainsi pu découvrir comment était morte la famille Perks. Et depuis, Harry ne pouvait fermer les yeux sans imaginer leurs corps suppliciés. Et la culpabilité le rongeait. Une fois de plus, une fois encore. Il ne pouvait pas rester sans rien faire ! Il fallait qu'il fasse quelque chose ! Et que la prophétie n'existe pas réellement ne changeait rien. Voldemort l'attendait ! Il le provoquait ! Hermione disait qu'il cherchait à l'attirer dans un piège. Elle avait sans doute raison mais s'il ne faisait rien, il allait devenir fou !
Il était vingt heures, le trente juillet, et Harry était dans le salon des Dursley, devant les informations télévisuelles. Le présentateur apparut et annonça les gros titres. Le premier attira l'attention de Harry. Il s'agissait des habitants d'un immeuble dans le Londres moldu. Il y avait une trentaine de morts et un peu moins de personnes inconscientes ou transformées en zombies d'après le qualificatif utilisé par le présentateur. Harry sentit son estomac se contracter. Cela ne pouvait pas… Non ce n'était pas possible… Il ne fallait pas…
Enfin le sujet fut traité. On voyait quelques habitants de l'immeuble, le regard vide, la démarche de zombie, amorphes, muets. Ceux qui étaient morts ou inconscients avaient le visage crispé, tétanisé par la peur, le malheur et les enquêteurs parlaient de l'étrange froid qui régnait dans l'immeuble. A part cela, aucune porte n'avait été fracturée et les médecins et les médecins légistes n'avaient trouvé aucune explication à ce qui s'était passé. Et personne n'avait été épargné aussi les enquêteurs n'avaient pour le moment aucune piste.
Harry lui savait. Des détraqueurs. Voldemort avait lâché des détraqueurs dans un immeuble moldu ! Et le résultat c'était une cinquantaine de personnes ayant perdu leur âme et parfois la vie. C'était horrible !
Harry remonta précipitamment dans sa chambre sans se soucier des regards inquisiteurs de son oncle et sa tante. Il claqua la porte, balaya d'un geste tout ce qui se trouvait sur son bureau, regarda se briser en mille morceaux un verre qui s'y trouvait quelques secondes auparavant, bourra son lit de coups de poings tout en essayant d'étouffer ses cris et ses sanglots de rage.
Finalement, épuisé, il se fraya un chemin à travers les débris jusqu'à son bureau. Il ramassa le carNet et une plume qui n'avait pas trop souffert et retourna s'installer sur son lit.
Eridan ?
Oui.
Je viens de voir les informations moldues à la télé. Il s'est passé une chose affreuse dans un immeuble de Londres…
C'était une attaque de détraqueurs. Ils en ont parlé dans la Gazette.
Comment se fait-il que le ministère de la magie n'ait rien fait pour camoufler cela ?
Ils étaient trop occupés. Trois trolls ont attaqué le ministère. Ils étaient certainement envoyés par Voldemort pour les détourner des moldus. Il n'y a pas eu de victimes mais de nombreux dégâts. Et la pauvre Bones a dû mal à calmer ses troupes. Enfin, elle est toujours plus efficace que Fudge. Je viens d'avoir Hermione, l'atmosphère du QG l'inquiétait alors elle m'a demandé si j'avais des nouvelles. Ron est très inquiet pour son père qui était au ministère. Mais d'après les dernières nouvelles il va bien.
Harry s'aperçut qu'il avait cassé sa plume en deux à force de la triturer d'énervement et d'inquiétude.
Minuit sonna à l'horloge du salon. Harry sortit la tête de ses coussins. Il avait dix-sept ans, il était majeur. Harry hésita quelques secondes. Normalement, il devait attendre le lendemain matin que des membres de l'Ordre viennent le chercher. Mais il n'en pouvait plus. Harry se décida rapidement. D'un coup de baguette magique, il pouvait utiliser la magie maintenant qu'il était majeur, il rangea et réduisit la totalité de ses affaires. Il écrivit un rapide mot aux Dursley pour leur dire qu'il ne reviendrait plus jamais. Il déposa le mot sur la table de la cuisine puis sortit silencieusement de la maison.
Il faisait nuit. La lune dans son premier quartier éclairait paresseusement la rue. Harry resta un moment immobile, appréciant la fraîcheur de la nuit, la légère brise qui ébouriffait ses cheveux. Il hésita encore. Devait-il appeler le magicobus ? Harry finit par décider que ce n'était pas prudent et il se dirigea tranquillement vers le premier arrêt de bus.
Il passa deux heures dans les transports moldus bus et métro et à marcher avant de se retrouver devant le 12, square Grimmaurd. Devait-il frapper au risque de réveiller tout le monde ? Il n'était pas censé être là… Finalement Harry essaya d'ouvrir la porte. Elle s'ouvrit sans même un grincement. Harry la referma en espérant que personne n'allait se jeter sur lui, la baguette sortie. Harry avança dans la maison, éclairé par sa seule baguette. Il avait prévu de s'installer dans la cuisine en attendant que les autres se réveillent mais il aperçut de la lumière dans le salon. Il s'approcha et poussa la porte.
Harry entra. Rogue était assis dans l'un des fauteuils devant la cheminée, éteinte, et lisait un livre, manifestement traitant des potions de soins pour blessures de magie noire. Harry n'était pas sûr de vouloir le déranger. Connaissant l'amabilité et la sympathie que lui portait son professeur de potions, il se demandait si ce n'était pas du suicide. Mais en voulant faire demi-tour, il marcha sur une lame de parquet branlante qui émit un fort grincement dans le silence de la pièce. Sans même lever les yeux de son grimoire, Rogue lui indiqua les escaliers de la main. Harry s'y dirigea, étonné de n'entendre aucune remarque acerbe de la part de son professeur.
Au milieu des escaliers se trouvait Eridan. Elle l'attendait.
