Merci à tous mes reviewers.
Bon anniversaire à Harry Potter, JK Rowling et à moi (faut jamais s'oublier) mais aussi à Anagrammes (avec deux jours de retard) et à Tusaisqui (avec un jour d'avance)!
Un fan, merci beaucoup, j'espère que ce chapitre répondra à tes attentes.
Didinepotter, faire en sorte que harry et eridan sortent ensembles et qu'aucun des deux ne meurent. Voyons, la première demande entraîne la seconde (à moins de parler de nécrophilie ou de spiritphilie (j'aime bien inventer des mots)… dans le premier cas, il faudrait que harry et eridan puissent penser à autre chose qu'au fait qu'ils ont un psychopathe à face de serpent à vaincre et dans le deuxième cas… il faudrait qu'ils parviennent à le vaincre sans mourir ! comme tu t'en doutes, je ne peux répondre à ta question et ce chapitre…
Romain, de l'action dans ce chapitre ? oui, c'est plus que probable pour le plus grand malheur de harry et d'eridan qui ne demanderaient rien d'autre que de pouvoir se reposer, non ?
Lannes, merci par contre même si je n'ai pas vraiment lu le vrai tome 6, je sais qu'il ne ressemble en rien à ma fic (mais ça, je le savais avant même que le tome 6 sorte) j'espère pour autant que ma fic te plaira toujours.
Zabou, tu espère que harry et eridan vont en mettre plein la gueule à son altesse ! et bien, eux aussi l'espèrent (et sans doute un bon paquet de lecteurs).
Mayoune, un chapitre mouvementé ? oui, il pourrait difficilement ne pas l'être. harry et eridan inconscients ? oui et non. Il ne faut pas oublier qu'ils n'ont pas vraiment le choix et ils savent parfaitement que voldemort les attend, qu'il a tout fait pour les faire venir à lui… alors est-ce vraiment de l'inconscience ou une action certes désespérée mais réfléchie ? ça, c'est aux lecteurs d'en juger.
Atalante, merci de m'avoir fait remarquer mon erreur, elle est normalement corrigée maintenant, du moins sur certains sites. Je suis très flattée que ma fic soit ta fic préférée et j'espère qu'elle le restera.
J'espère qu'aucun lectueur ne fait partie de la Société Protectrice des Personnages de Fictions car sinon, je suis mal !
Bonne lecture !
Chapitre 22 : Jeux de massacre.
Harry et Eridan avancèrent jusqu'à la forteresse. De près, elle paraissait encore plus imposante, tout en pierres noires. La porte, en fer forgé, lourde et massive, s'ouvrit devant eux sans qu'ils aient besoin de faire le moindre geste. Manifestement, Eridan avait raison, ils étaient attendus. Les deux adolescents entrèrent et la lourde porte se referma derrière eux dans un grand bruit sec. Harry ne sursauta même pas ; il s'y était attendu.
Le couloir dans lequel ils pénétrèrent était sombre mais ils parvenaient à peu près à voir où ils mettaient les pieds.
Où allons-nous maintenant ? demanda Harry.
A la salle du trône…
La salle du trône ?
C'est ainsi qu'on appelle la pièce où Voldemort réunit ses mangemorts. Il a toujours rêvé d'avoir le sang pur et d'être de famille noble alors…
Harry ne répondit pas et continua à marcher. Eridan semblait pouvoir se diriger les yeux fermés. Il était probable qu'elle connaissait le manoir par cœur.
Les couloirs et les pièces s'enchaînaient. Des pièces souvent vides, ou presque, les murs de pierres, à nu, glaçant un peu plus encore l'atmosphère de tombeau de la forteresse. Cependant, Harry était persuadé d'avoir vu des choses non identifiables bouger dans certaines pièces, sur les murs ou le sol pavé. Mais il préféra ne pas y prêter attention ; d'une part car il n'était pas certain qu'il aimerait ce qu'il verrait, d'autre part car ils avaient autre chose à faire : se débarrasser d'un psychopathe ophidien !
Enfin, ils arrivèrent dans une sorte de laboratoire plein de cornues et d'alambics dans lesquels des liquides étranges bouillonnaient au-dessus de feux magiques. Partout des tubes, des tuyaux, des récipients étranges semblant davantage sortir d'un laboratoire de chimie que d'un de potions, à l'exception des chaudrons fumants bien entendu ! Harry se demanda un instant à quoi pouvaient bien servir ces potions mais là encore, il ne s'attarda pas. Il n'avait pas le temps de répondre à sa curiosité. Des escaliers faisaient suite au laboratoire. Harry et Eridan les montèrent et arrivèrent dans un couloir faiblement éclairé par la maussade lumière du jour qui passait à travers des meurtrières et par des torches qui ne dégageaient aucune chaleur mais une épaisse fumée qui piquait les yeux et le nez.
Nous arrivons dans la partie habitée de la forteresse, dit Eridan. Ça va me faire bizarre de passer devant ce qui fut ma chambre. Enfin si on peut parler de chambre…
La partie habitée n'était pas plus chaleureuse que la précédente. De lourdes tentures noires et rouge sang recouvraient les murs, des torches plantés dans les murs et des lustres couverts d'or supportant des bougies noires éclairaient faiblement les pièces et les couloirs, laissant les coins dans les ténèbres et des ombres tout envahir… Le sol, recouvert d'un plancher en bois acajou, craquait sous leurs pas et tous les meubles, certes rares, que pût apercevoir Harry, étaient lourds, imposants, en bois d'ébène mêlé d'ivoire.
Mais ils passèrent peu à travers les grandes salles, Eridan les entraînant rapidement à travers un dédale de couloirs, tous si semblables, si sombres, si effrayants. Dans l'un d'eux, des têtes de créatures magiques, accrochées en trophées, semblaient les suivre des yeux. Harry s'arrêta devant une tête de licorne, persuadé d'avoir vu des larmes perler aux coins des yeux d'ambre de la créature merveilleuse. Eridan, qui n'avait pas même ralenti sa course, revint sur ses pas et leva ses yeux vers la licorne.
Elle faisait partie de l'un des programmes d'expérimentations magiques de Voldemort, expliqua la jeune fille d'une voix terne. Heureusement pour elle, elle est morte avant que les modifications apparaissent… D'autres n'ont pas eu cette chance… Avance sans regarder les têtes ! Certaines sont insupportables…
Harry observa le visage figé de son amie, comme pour y trouver une réponse aux multiples questions qui se bousculaient dans son esprit mais il finit par laisser tomber et préféra concentrer ses regards sur la jeune fille qui le précédait dans les couloirs de la forteresse.
Harry n'aurait su dire depuis combien de temps ils marchaient dans le manoir et encore moins quels chemins ils avaient parcourus quand Eridan s'arrêta devant une porte en bois d'ébène, cloutée et possédant un judas grillagé.
C'était ma chambre ici, finit par murmurer la jeune fille.
Harry avait perçu le tremblement dans la voix de son amie mais poussé par la curiosité, il tourna la poignée. A son grand étonnement, la porte s'ouvrit. Harry avait pensé que les multiples verrous ou Eridan l'en empêcheraient, pourtant la porte s'était ouverte sur une grande pièce sombre, presque vide. Eridan fit quelques pas dans la pièce. Harry la suivit. Un lit, un bureau, une bibliothèque pleine de livres de magie noire, une armoire remplie de robes de sorciers, une salle de bain dans une pièce adjacente… Le tout faiblement éclairé par des bougies noires aux flammes vacillantes. C'était froid, austère, certainement pas une chambre convenant à une petite fille !
Une trace au-dessus du lit attira l'attention de Harry qui faisait le tour de la pièce du regard. Le jeune homme s'approcha alors qu'Eridan semblait figée au centre de la pièce, comme prisonnière de ses souvenirs. C'était une empreinte. Une empreinte de main dans une matière épaisse et sombre. Harry aurait mis sa main à couper que c'était du sang, du sang depuis longtemps séché. Il approcha sa propre main pour la comparer avec l'empreinte. L'empreinte était minuscule. C'était une toute petite main qui l'avait laissée. Une toute petite main d'enfant ! Harry se recula vivement et, tournant la tête pour ne plus voir l'empreinte et ce qu'elle devait signifier, il croisa le regard d'Eridan. Regard qui se posait simultanément sur l'empreinte et sur Harry. Regard peuplé d'ombres…
Partons ! dit fermement la jeune fille après s'être secouée. Ne faisons pas attendre Voldemort !
Ils ressortirent de la chambre. La porte claqua derrière eux, cela devenait une habitude, et pendant longtemps, ils entendirent les verrous se refermer, apparemment sans l'aide de personne.
Harry avançait machinalement, essayant de se concentrer sur ce qui les attendait. Une rencontre avec Voldemort. La dernière. Rencontre qui se finirait au minimum par la mort de quelqu'un. Au minimum… Harry fixa son regard sur son amie qui le précédait dans les couloirs du manoir. Il ne voulait pas qu'elle meure ! Il ne le supporterait pas ! Mais il était absolument stupide d'imaginer qu'il pourrait convaincre Eridan de renoncer à ce combat. D'autant plus que, la prophétie étant hors jeu, il n'y avait pas de véritable raison pour que ce combat soit le sien, mais déjà sans doute un peu plus que ce soit celui d'Eridan. Harry étouffa un soupir. Ce n'était certes pas la première fois qu'il allait aux devants de la mort mais c'était bien la première fois que c'était réfléchi. La première fois qu'il pensait à toutes les conséquences de ses gestes avant même de les faire…
Harry et Eridan finirent par arriver devant de gigantesques portes d'ivoire sur lesquels étaient sculptées différentes scènes représentant les enfers mythologiques, chrétiens et même des scènes faisant plus directement référence aux actions de Voldemort. Voyant que Harry ne pouvait détacher ses yeux des portes, Eridan expliqua :
Dans Virgile, on accède aux enfers par des portes d'ivoire. Il faut croire que Voldemort connaît ses classiques !
C'est surtout qu'en plus du reste, Voldemort est mégalomane, répondit Harry d'un ton pince-sans-rire.
Eridan haussa les sourcils.
Il n'y a rien d'étonnant à cela, c'est même un peu cliché. Enfin, je ne pense pas que nous soyons venus ici pour discuter des différents troubles psychologiques de mon cher grand-père…
La jeune fille se tourna vers les portes, à moins de deux mètres d'elles, et tendit la main vers elles :
Sésame, ouvre-toi !
Sésame ? s'étonna Harry qui ne savait plus très bien s'il devait rire ou pleurer.
Eridan haussa les épaules.
Il s'agit de Voldemort, ne l'oublie pas !
Difficile de l'oublier !
Harry avait à peine terminé sa phrase que les portes commencèrent à s'ouvrir dans un silence bien plus angoissant que tous les grincements du monde.
Les deux portes s'ouvraient de manière parfaitement synchronisée, révélant peu à peu l'intérieur de la pièce. La salle était ronde et le plafond aussi haut que celui d'une cathédrale. Il y avait d'ailleurs un peu de cela. Un froid vif régnait dans cette pièce aux dimensions hypertrophiées. Le sol était fait de pavés de verre noir, les murs étaient recouverts de lourdes tentures noires et ors sauf là où se tenaient des vitraux dans les tons noirs, verts, rouges ou argents et représentant toutes les formes de supplices imaginables et même les autres. Harry aperçut un énorme orgue d'église fait d'ébène, d'ivoire et de cornes de licornes, accolé à la paroi la plus opposée à eux et il distingua d'autres meubles lourds et sombres un peu partout près de la paroi.
Des bougies noires flottaient le long d'un tapis rouge sang séché d'une cinquantaine de mètres. De chaque côté du tapis se trouvaient de sombres bancs d'églises jusqu'à une demi-douzaine de mètres du centre de la pièce où se dressait le trône. Le trône, en ébène, ivoire et or représentait un dragon qui entourait de ses monstrueuses pattes griffues et de ses ailes une sombre silhouette assise.
Harry reprit la main d'Eridan et ils s'avancèrent d'un même pas dans la pièce. Les portes se refermèrent derrière eux dans le même silence sépulcral que lors de leur ouverture, silence seulement troublé pas le cliquetis qu'elles firent quand elle se furent totalement refermées. Aussitôt une lumière jaillit de nulle part pour éclairer exclusivement le trône et la créature qui s'y trouvait. Une créature décharnée, aux yeux rouges remplis de haine, possédant deux fentes comme les serpents à la place du nez, qui se tenait très droite, ses mains aux longs doigts calmement posées sur les accoudoirs du trône et un énorme serpent immobile à ses pieds.
Voldemort dardait ses regards haineux vers eux mais à part cela, il était parfaitement immobile, sa longue robe noire cachant le moindre de ses mouvements même ceux inconscients. Il paraissait calme et… pas vivant. Harry aurait pu croire qu'il s'agissait d'une statue s'il n'y avait eu ces yeux et ces regards fixés sur eux qui les brûlaient jusqu'aux tréfonds de leur être.
Une main se leva avec nonchalance et de l'orgue s'échappa une grave et profonde marche funèbre.
Tu parles d'une mise en scène ! chuchota Harry.
C'est Voldemort.
Harry hocha la tête. Eridan avait raison, que pouvait-il attendre d'autre d'un psychopathe mégalomane comme Voldemort ?
Avançons, ce n'est pas la peine de faire attendre son altesse plus longtemps, repris la jeune fille.
Les deux adolescents avancèrent donc sur le tapis ensanglanté. Harry s'efforçait de suivre le pas égal de son amie pour n'avoir ni l'air de se précipiter ni celui de freiner des quatre fers. Il s'agissait d'avoir l'air aussi détendu que les deux autres. En parlant de cela, Harry se serait attendu à croiser d'autres mangemorts. D'habitude, Voldemort aimait avoir de fidèles spectateurs et là... ils étaient seuls tous les trois. Ce qui allait se passer n'aurait aucun témoin, la narration de ce qui allait se produire dépendrait exclusivement de ceux qui en ressortiraient vivants…
Eridan, Harry, dit Voldemort d'un ton mondain en faisant un petit geste de la main qui pouvait vaguement ressembler à un geste de salutation. Ravi de voir que vous avez répondu à mon invitation dans ma modeste demeure…
Harry leva les yeux au ciel. Il n'allait pas recommencer ! Ne se rendait-il pas compte qu'il était ridicule ou cherchait-il à les déstabiliser ?
Ma chère Eridan, as-tu remarqué que rien n'avait changé ? Je me suis dit que tu aimerais retrouver tes souvenirs d'enfance…
Harry sentit Eridan se crisper mais elle ne laissa rien paraître en dehors du fait qu'elle avait accentué la pression sur la main de Harry.
Allez, ma faiblesse me perdra mais je vous propose une dernière fois de vous joindre à moi, dit Voldemort jouant les grands seigneurs.
Pourquoi, vous ne vous satisfaites plus d'une bande de fous et d'imbéciles ? demanda Harry d'un air faussement étonné.
Quitte à jouer un rôle, autant aller jusqu'au bout !
Je dois reconnaître qu'un peu de sang neuf et possédant un cerveau ne serait pas de refus. Alors que décidez-vous ? demanda Voldemort d'un ton mielleux.
Vous êtes décidément buté, répondit calmement Eridan. Je croyais avoir été claire à Poudlard. Quant à Harry, je doute que votre tendance à essayer de l'assassiner régulièrement depuis qu'il a un an le pousse à rejoindre vos rangs. Et je ne parle pas du fait que vous avez assassiné ses parents. Me trompè-je Harry ?
Pas du tout. Il faut croire que je suis un petit peu rancunier, ironisa Harry.
Le jeune homme savait que toute conversation avec Voldemort faisait généralement plus que friser les divagations les plus dingues mais depuis le mois de juin, cela atteignait des sommets et il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi il se prêtait si facilement à ce jeu. Peut-être pour éloigner la peur de son esprit. La peur ou sa conscience. Après tout, ne s'apprêtait-il pas à essayer de tuer quelqu'un ? Même si ce quelqu'un se révélait être Voldemort, il s'agissait tout de même de tuer !
Très bien, susurra Voldemort. Puisque c'est comme ça, je ne vois pas l'intérêt de poursuivre plus avant cette conversation.
L'homme se dressa de toute sa hauteur squelettique et pointa sa baguette vers les deux adolescents.
Avada kedavra !
La lumière verte jaillit sans déclencher la moindre réaction de la part de Harry. Mais il se retrouva propulsé derrière un banc avant que le sort ne puisse l'atteindre.
Tu veux vraiment mourir dès maintenant ? lui cria Eridan dans les oreilles.
Je pensais que tu créerais un bouclier…
Je ne peux pas faire un bouclier assez puissant pour lutter contre un Avada !
Mais c'est bien ce que tu as fait à Poudlard !
A Poudlard oui ! Tout le château est magique et habité d'une façon ou d'une autre par les fondateurs. Et ils aident tous ceux qui veulent protéger Poudlard et en plus, je suis l'héritière de Serpentard…
Tu veux dire que tes pouvoirs sont beaucoup moins puissants qu'à Poudlard !
Oui !
Harry allait répondre quelque chose quand la voix froide et monstrueusement calme de Voldemort se fit entendre.
Allons, allons, ce n'est pas du jeu si vous vous cachez ! Vous tenez vraiment à mourir cachés derrière un meuble, comme des lâches ?
Un sort orange jaillit de la baguette de Voldemort et vint frapper le banc juste devant celui derrière lequel les deux amis se cachaient. Le banc explosa, projetant partout dans la salle des morceaux de bois.
Harry avait sorti sa baguette et commençait à se redresser quand Eridan le força à se baisser.
Pas d'ici ! Passe derrière le banc suivant et couvre-moi !
Harry obéit et dans un bond, il se jeta derrière un autre banc, attirant l'attention de Voldemort par un Expelliarmus qui rata sa cible. Voldemort sourit et s'avança vers Harry, évitant ses Expelliarmus et ses Stupéfix grâce à un bouclier.
Il éclata de rire.
C'est vraiment trop facile, je suis déçu…
Mais pendant ce temps, Eridan avait contourné Voldemort et, protégée par le trône monstrueux, elle jeta un sort à Voldemort. Celui-ci ne l'évita qu'en se jetant lui aussi derrière un banc.
Mais les meubles étaient des protections bien dérisoires face à la magie et Harry et Voldemort changèrent de caches une bonne dizaine de fois en moins de dix minutes pour éviter d'être explosés en même temps. Seul le trône semblait résister aux sorts et offrir une protection convenable à Eridan.
Les sorts et les morceaux de bois volaient dans toute la salle sous les notes de l'orgue qui avait entamé une marche macabre et féroce.
Stupéfix ! Protego ! Doloris ! Incendio ! Impedimenta ! Expelliarmus ! Impero ! Les sorts se succédaient, les classiques de Harry, les impardonnables de Voldemort et ceux, silencieux et imprévisibles, d'Eridan. Harry savait ce qui arriverait si Voldemort et lui lançaient un sort en même temps l'un contre l'autre. Mais le mage noir le savait aussi et tous les deux s'efforçaient d'éviter d'arriver à une telle situation. Ce n'était pas si difficile dans un tel environnement. Il aurait déjà fallu qu'ils parviennent à se viser correctement…
Réducto ! cria Voldemort.
Harry eut juste le temps de crier Protego avant que le banc derrière lequel il se cachait n'explose. Il n'eut le temps de se cacher derrière un autre banc que grâce à l'intervention d'Eridan qui fit fondre le meuble derrière lequel se trouvait Voldemort. Mais elle ne put jeter un autre sort, devant éviter un doloris.
Harry se rendit compte que la lumière qui éclairait le trône dévoilait trop Eridan. Il jeta donc un sort pour éteindre toutes les lumières. Les premières secondes, il fut désorienté mais un Incendio, jeté par Voldemort vint frapper un meuble à la droite de Harry et éclaira un instant la pièce. Harry répliqua immédiatement mais lui aussi rata sa cible. La scène n'était éclairée que par les petits incendies qui brûlaient de-ci de-là et par les sorts qui fusaient de partout comme des éclairs.
Et l'orgue continuait de jouer, toujours plus fort, toujours plus vite. Ne pouvant plus le supporter, Harry lui jeta un sort mais il le rata et le sort vint se fracasser contre l'un des vitraux. La scène représentant un homme soumis à la question explosa dans une cascade d'éclats de verre qui se répandirent un peu partout. Pendant quelques secondes, les trois combattants restèrent figés, les yeux braqués sur les morceaux de verre coloré qui volaient à travers la pièce. Puis sans prévenir, le combat reprit. Un meuble explosa et, d'un Wingardium Leviosa, Voldemort projeta un énorme morceau sur Harry. Le jeune homme eut juste le temps de se jeter au sol et de rouler sous un autre banc. Un autre vitrail explosa.
Harry serrait les dents, des morceaux de verre enfoncés dans le corps. Il se redressa en grimaçant pour jeter un sort et fut touché par un Doloris. Il retomba, la douleur lui vrillant le corps. Il entendit le rire de Voldemort et ses pas s'approcher. Mais un éclair de lumière fusa de derrière le trône et Voldemort dut se jeter derrière un banc. A la place où il se trouvait quelques secondes auparavant, même les pavés avaient été réduits en miettes. Le Doloris ayant été interrompu, Harry parvint à se redresser et vit un sort rebondir sur le trône et venir toucher l'orgue qui se mit à jouer une marche militaire assourdissante.
De sa position privilégiée, Eridan jetait sort sur sort sans que Voldemort ne puisse l'atteindre et du même coup, l'occupant suffisamment pour que Harry parvienne à récupérer son souffle et une partie de ses capacités.
Harry s'aperçut que Voldemort s'était réfugié derrière un meuble, légèrement sur le côté du trône. Il avait momentanément cessé de jeter des sorts mais tournait ses regards vers une masse apparemment inerte tout près du trône. Malgré le vacarme produit par l'orgue, Harry crut distinguer des sifflements provenant de Voldemort et de la masse qui se mit à remuer. La masse verdâtre s'étira et se mit à ramper en sifflant en direction d'Eridan qui ne semblait s'apercevoir de rien. Harry comprit enfin. Quels idiots ils faisaient ! Comment avait-il pu l'oublier ?
Attention Eridan, Nagini s'approche !
Voldemort accentua ses sifflements, ses ordres pour que l'énorme serpent attaque la jeune fille. Mais Eridan aussi était fourchelangue et un combat de sifflements s'engagea entre le grand-père et la petite-fille. Harry voyait le serpent se balancer d'avant en arrière, un peu comme un autiste, hésitant. Mais il pouvait voir que le serpent était bien plus intéressé par les ordres de Voldemort que par ceux d'Eridan. Et Harry voyait Nagini glisser doucement vers la jeune fille, la bouche entrouverte. Harry savait très bien qu'il était parfaitement inutile de mêler sa voix à celle des autres. Nagini l'écouterait encore moins qu'Eridan et un Stupéfix rebondirait sur la peau luisante du reptile. Il voyait Eridan lui demander d'agir du regard. Mais Voldemort lui tournait le dos. Harry haussa les épaules. Il n'était plus temps de jouer les nobles chevaliers, ils combattaient un monstre qui devait être éliminé, c'était tout.
Harry leva sa baguette et la pointa vers Voldemort.
Stupéfix !
Voldemort eut tout juste le temps de se retourner pour dévier le sort qui vint frapper un vitrail qui explosa sous le choc. Les morceaux de verre et de métal tombèrent en pluie sur les combattants. Harry protégea son visage derrière ses bras en même temps qu'il entendit Voldemort conjurer un bouclier. Quand il releva la tête, ce fut pour apercevoir le serpent de Voldemort décapité par un énorme morceau de vitrail sur lequel on pouvait encore distinguer une guillotine et sa victime.
Le silence seul régna lors de cette macabre découverte. Même l'orgue s'était tût. Puis Voldemort poussa un cri terrible, un cri de rage et… de douleur ? Mais le cri fut couvert par les rugissements de l'orgue qui entreprit un cantique diabolique.
Voldemort se redressa de toute sa hauteur cadavérique et pointant sa baguette vers le trône, il hurla :
Animato Draco !
Le sort toucha le trône de plein fouet. Tout d'abord, Harry crut que Voldemort avait raté son sortilège car rien ne se passait puis un horrible grondement se fit entendre. Un grondement qui semblait venir à la fois des entrailles de la terre et du trône lui-même. Un frémissement toucha le dragon-trône. Harry faillit se donner une claque. Un meuble ne pouvait pas frémir, ce n'était qu'un obj… Le dragon déplia ses ailes, tendit le cou et poussa un rugissement effrayant qui couvrit même les accords désordonnés de l'orgue. Harry ne put s'empêcher de faire un pas en arrière et de pousser un cri quand une patte du monstre s'abattit pile à l'endroit qu'avait occupé Eridan quelques secondes auparavant. Le dragon rugit de dépit alors que Voldemort éclatait de son rire à glacer les sangs.
Frénétiquement, Harry enchaîna les Stupéfix sur le dragon mais non seulement il savait très bien qu'il fallait une douzaine de sorciers confirmés pour atteindre un véritable dragon mais en plus celui-ci était fait d'un meuble en matériaux rares et précieux ! Comme il s'y attendait, ses Stupéfix n'eurent d'autres effets que d'attirer le dragon vers lui.
L'animal battait des ailes, créant une mini-tempête, et rugissait, dégageant une étrange et dérangeante odeur d'anti-mite.
Harry se réfugia à nouveau derrière un banc tout en sachant que c'était une protection encore plus dérisoire face au dragon que face à Voldemort. Et effectivement, le dragon balaya le banc et Harry d'un coup de patte rageur avant de mettre le feu à un meuble qui se trouvait juste derrière Harry. Le jeune homme s'écrasa contre un mur, à quelques mètres à peine de Voldemort mais celui-ci n'eut pas le temps d'en profiter, devant éviter les sorts qu'Eridan lui jetait. Harry se releva difficilement. Il avait mal partout mais il savait qu'il ne pouvait pas prêter attention à sa douleur. Ce serait signer son arrêt de mort que de seulement s'arrêter le temps de compter ses blessures !
Le dragon cracha un jet de flammes vers eux, se moquant manifestement complètement que Voldemort se trouve lui aussi dans sa ligne de mire. Harry roula sur le sol et se retrouva derrière des morceaux de bancs, à côté d'Eridan et face au dragon. Voldemort, lui, avait transplané pour se retrouver derrière son monstre qu'il encourageait de la voix et par des sorts qui l'énervaient à défaut de lui faire le moindre mal.
Prépare-toi à jeter un sort d'Aqua, lui chuchota Eridan.
Quoi !
Le sort d'Aqua le plus puissant que tu puisses…
Harry se demanda un instant si son amie avait perdu l'esprit. Comment un simple sort d'eau pourrait-il vaincre un tel dragon ? Mais Harry faisait confiance à Eridan, il n'avait pas vraiment le choix en fait, et pointant sa baguette sur le dragon, il concentra le plus de puissance magique qu'il put…
Aqua !
Un jet d'eau énorme et assez puissant pour déplacer une voiture jaillit de sa baguette, manquant le projeter en arrière, et se dirigea en bouillonnant vers le dragon. Mais avant qu'elle ne l'atteignit, l'eau claire et pure se teinta de trouble et dégagea une fumée blanche qui piquait les yeux et le nez. Le liquide heurta le dragon de plein fouet mais la créature ne bougea pas d'un pouce. Cependant, le contact avec le liquide le fit pousser des hurlements absolument horribles. Des hurlements de douleur ! Et Harry comprenait pourquoi ! Quelle que soit la manière dont Eridan s'y était prise, elle avait changé l'eau du sort de Harry en un acide corrosif qui rongeait la peau du dragon. Harry ne pouvait se détacher de l'horrible spectacle qui se déroulait sous ses yeux. La chair du dragon se dissolvait dans une horrible odeur de brûlé et de produits chimiques et il ne pouvait s'empêcher de tousser pour ne pas s'étouffer à cause des émanations toxiques produites par la corrosion des écailles de dragon tout en essayant de ne pas vomir malgré sa forte nausée.
Voldemort était furieux et avant même que son dragon ne fut entièrement consommé, il avait lancé une demi-douzaine d'Avada Kedavra aux deux adolescents. Heureusement pour eux, la fureur le faisait mal viser et ils purent se réfugier derrière un banc, le seul qui avait pour le moment échappé au massacre.
Harry en profita pour observer Eridan. Ses habits étaient dans un état lamentable : en partie brûlés, déchirés, ensanglantés… De nombreuses coupures encore sanglantes striaient son visage et il reconnaissait de nombreuses marques de coups. Il n'était sans doute pas dans un meilleur état qu'elle mais par contre, il doutait fortement d'afficher le même air décidé que son amie.
Et maintenant ? demanda Harry qui avait longtemps hésité avant d'ouvrir la bouche, encore trop dégoutté pour être sûr qu'il n'allait pas recracher tout ce qu'il avait ingéré à la cérémonie au ministère.
Maintenant ? Nous allons faire honneur au professeur Androji !
Et la jeune fille fit apparaître son épée vert émeraude, l'épée de Serpentard. Harry haussa les épaules et l'imita, faisant apparaître une large épée de couleur cuivrée au pommeau orné de bois de cerf. Tenant sa baguette dans sa main gauche et son épée dans l'autre, il sortit de sa cachette en même temps qu'Eridan et se dirigea vers Voldemort. En les voyant, Voldemort fit un sourire qui lui défigura le visage et fit apparaître un large sabre qui semblait fait en fumée noire ou en ombres. En le voyant, Eridan ne put empêcher un léger mouvement de recul.
Une épée de néant ! Ne la laisse surtout pas te toucher !
Harry pensait que ce conseil était bon quelle que soit cette épée même si le qualificatif de néant semblait encore renforcer le danger de cette lame.
Harry se lança à l'attaque. Voldemort para de son sabre tout en jetant un Doloris à Eridan. La jeune fille conjura un bouclier qui absorba la majorité du sort. Harry et Eridan lancèrent une seconde attaque conjointe. Le seigneur des ténèbres conjura un bouclier sur lequel vint frapper la lame de Harry et para l'attaque d'Eridan. Harry voulut en profiter pour jeter un Expelliarmus mais son sort fut intercepté par l'épée de néant qui le lui renvoya. Harry dut se jeter à terre pour éviter d'être touché par son propre sort. Il n'eut pas le temps de voir comment se débrouillait Eridan car il manqua de peu se faire trancher en deux par l'épée. Il ne dut sa survie qu'à ses excellents réflexes développés par le Quidditch et toute une vie d'attaques. Harry roula sur lui-même, sauta sur ses pieds et para de son épée la nouvelle attaque de Voldemort.
Harry se redressa mais il dut se jeter en arrière pour éviter d'être coupé en deux par l'épée de néant.
Destructo ! cria Voldemort en dirigeant sa baguette vers le plafond.
Dans un effroyable bruit d'explosion, le sort heurta le plafond. Des pans entiers se détachèrent et retombèrent sur les trois combattants. Harry conjura en toute hâte un bouclier mais il ne put éviter d'être touché par certains morceaux alors que Voldemort semblait miraculeusement épargné.
Harry passa la main sur son visage, essayant d'essuyer le sang qui salissait ses lunettes, dont un verre était brisé, mais ne réussissant qu'à étaler un peu plus son sang. Sa main descendit sur ses lèvres, profondément coupées, et sa mâchoire probablement brisée. Il ne tiendrait plus longtemps comme cela, il fallait qu'il fasse vite.
Le jeune homme se jeta sur Voldemort, son épée et sa baguette en avant, avec toute sa rage et sa fureur. Le mage parut d'abord surpris mais il se reprit, fit un pas de côté et avant que Harry ne comprenne, il se retrouva par terre, victime d'un croche-pied et d'un coup dans le dos. Harry eut à peine la force de se retourner pour voir ce que faisait Voldemort. Celui-ci venait de jeter un sort à Eridan, la forçant à se réfugier à nouveau derrière un meuble. Voldemort éclata de rire.
C'est vraiment trop facile ! s'exclama Voldemort. Pauvres petits enfants qui croyaient pouvoir me vaincre ! Maintenant, il est temps de passer aux choses sérieuses…
Voldemort pointa sa baguette vers Harry, un sourire effrayant aux lèvres. Avec une ironie qui devait être propre à l'instrument de musique, l'orgue entama une marche nuptiale. Harry se força à ne pas fermer les yeux. Quand l'Avada viendrait, il l'accueillerait fièrement, comme son père…
Desossis Cruor !
Avec étonnement, Harry vit un sort de couleur laiteuse se diriger vers lui et non pas la lumière verte qu'il s'était attendu à recevoir. Mais il comprit très vite que ce sort là était bien pire quand une douleur insupportable lui vrilla tous les os. Il eut l'impression que quelque chose à l'intérieur de son corps s'amusait à réduire en bouillie tous ses os un à un. Tous ces os sans exception aucune, pas même la colonne vertébrale, pas même le crâne. Harry comprit rapidement que ce n'était pas qu'une impression. Il ne pouvait plus faire le moindre mouvement conscient mais son corps se tordait dans des convulsions et des spasmes silencieux car même sa mâchoire était en miettes. Sa tête roula en arrière, l'obligeant à contempler ce qui se trouvait juste à sa verticale et qui pour le moment se trouvait être le visage affreusement ravi de Voldemort.
Tu as mal, saint Potter ?
Harry voulut lui cracher des insultes au visage mais il ne le put, sa langue étant noyée dans un flot de sang et d'os broyés. Le sourire de Voldemort s'élargit le faisant encore davantage ressembler au chat dans Alice au pays des merveilles. Harry vit à nouveau Voldemort pointer sa baguette vers lui. Elle n'était qu'à quelques centimètres à peine de son visage, Voldemort s'étant penché vers lui, mais il ne pouvait la saisir. Il était totalement impuissant, totalement démuni !
Comme c'est triste Potter, il va être temps de nous dire adieu. Et cette fois-ci, tu ne pourras pas faire revenir tes parents en forçant ma baguette à les régurgiter par le Priori Incantatum !
Voldemort se baissa encore davantage pour saisir la baguette de Harry qui reposait près de sa main. Il tendit ses longs doigts comme des pattes d'araignée, prêt à saisir le précieux morceau de bois… Mais un sort le toucha avant qu'il n'ait pu effleurer la baguette. Voldemort fut projeté à l'autre bout de la pièce et s'écrasa contre un mur, entraînant l'une des lourdes tentures dans sa chute.
Harry entendit des pas précipités se diriger vers lui puis il aperçut Eridan qui s'était agenouillée à ses côtés.
Voldemort ? réussit-il à prononcer d'une voix faible et bégayante.
Il va mettre quelque temps à se dépêtrer de la tenture. Harry, je ne peux pas réparer tes os, je ne sais pas si j'y arriverai mais dans tous les cas, nous n'avons pas le temps. Par contre, je peux faire en sorte que tu puisses à nouveau bouger. Mais ça n'enlèvera pas la douleur…
Fais-le…
Harry s'entendait et se comprenait à peine et sa voix était pâteuse mais sa détermination, elle, était ferme.
Eridan remua à peine les lèvres et Harry se sentit glacé de l'intérieur. C'était une sensation très désagréable et qui n'enlevait pas du tout la douleur mais il réussit à prendre la main que lui tendait Eridan.
Doloris !
Le sort atteignit Eridan dans le dos mais la jeune fille frémit à peine et finit de remettre Harry debout.
Ah oui, c'est vrai, j'oubliais que tu avais l'habitude ! s'exclama Voldemort qui avait manifestement réussi à se dépêtrer de sa tenture. Mais rassure-toi, j'ai un sort rien que pour toi… Jugula Cruor !
Le sort atteignit Eridan sans qu'elle ne put l'éviter car elle avait refusé de lâcher Harry qu'elle soutenait. Harry vit son amie se tendre et une ombre envahir ses prunelles mais elle ne le lâcha pas et ne prononça pas le moindre mot. Peu à peu, des blessures sanglantes apparurent sur tout son corps et un filet de sang s'écoula de sa bouche. La jeune fille l'essuya d'une main rageuse et darda un regard de haine pure vers Voldemort.
Pointe ton épée et ta baguette vers Voldemort et répète après moi Terra Tremblum Foudat Ecroulat ! chuchota la jeune fille à son oreille.
Harry obéit et bientôt il vit naître devant eux une boule d'énergie lumineuse. Harry dut lever la main qui tenait l'épée pour se protéger les yeux mais il continuait de prononcer les mots du sortilège pendant que la boule d'énergie s'enfonçait dans le sol.
Un grondement sourd jaillit du sous-sol. Harry espéra qu'aucun monstre n'allait en sortir, même si c'était Eridan qui l'avait conjuré. Il commençait à en avoir plus que marre des monstres ! Le grondement s'amplifia et Harry sentit tout le bâtiment frémir. Puis le sol se mit à trembler, entraînant les murs et le plafond dans sa danse. Soudain, le sol entre Voldemort et eux explosa sous la puissance d'un jet d'énergie qui les éblouit et les propulsa, eux et tous les meubles, dans les airs.
Harry se sentit s'envoler et s'écrasa sur les pavés qui n'avaient pas été arrachés par la violence de l'explosion. Il se releva sans trop de mal, après tout il n'avait plus rien à se casser ! Harry jeta un regard abasourdi autour de lui. Tout était en miettes : il n'y avait plus aucun meuble entier, les tentures étaient déchirées, brûlées quand elles n'avaient pas tout simplement été réduites en un tas de cendres, tous les vitraux sans exception avaient été brisés… Il régnait un climat d'apocalypse qui n'était troublé que par la valse langoureuse que jouait l'orgue. Harry chercha Eridan et Voldemort des yeux. La jeune fille se relevait difficilement à quelques mètres de lui et il se précipita pour lui donner un coup de main.
Les deux adolescents cherchaient Voldemort dans ce désordre indescriptible. Ils savaient qu'il n'avait pas disparu, qu'il n'était pas mort. Mais où était-il !
Dangereux comme sort, murmura Harry.
Il n'aurait pas dû être si puissant. Je me suis laissée emporter, il faut que je me maîtrise…
Je ne suis pas sûr que ce soit absolument nécessaire, bredouilla Harry qui venait d'apercevoir Voldemort, l'épée dans une main, la baguette dans l'autre et ses yeux rouges lançant des éclairs.
Voldemort s'avançait vers eux à grandes enjambées furieuses. Il avait l'air en bien meilleur état que les deux adolescents qui se soutenaient l'un l'autre.
Voldemort éclata à nouveau de rire.
Pauvres petites larves ! Vous avez vraiment crû que vous pourriez vaincre le plus grand sorcier de tous les temps !
Les deux adolescents le regardèrent s'avancer sans savoir quoi faire. Harry commençait à se dire que cela avait été une erreur de venir dans le manoir, une erreur de croire qu'ils pourraient affronter Voldemort sur son propre terrain alors même que c'était le mage noir qui avait fixé le rendez-vous. Il avait eu le temps de tout préparer lui qui avait déjà beaucoup plus d'expérience qu'eux ! Mais avaient-ils eu vraiment le choix ? Harry pensait que non. D'une façon ou d'une autre, ils se seraient retrouvés dans cette situation. Quelle importance que ce soit maintenant ou plus tard !
Voldemort était maintenant à moins d'un mètre d'eux. Il leva son épée d'ombres et l'abaissa d'un geste vif dans l'idée de trancher l'un des deux adolescents. Harry pouvait voir l'épée se rapprocher dangereusement d'eux dans un ralenti surréaliste. Mais l'épée fut soudainement stoppée dans sa course. Harry s'aperçut qu'Eridan l'avait saisie dans ses mains. L'épée traversa l'une des mains de la jeune fille apparemment sans rencontrer de résistance mais sans la couper non plus. Eridan tomba à genoux et Harry la rejoignit au sol.
Oups ! s'exclama Voldemort en souriant. J'ai touché un endroit sensible ?
Eridan !
Harry voyait la souffrance sur le visage de son amie et elle tenait sa main touchée serrée contre son corps. Harry ne savait pas ce que faisait une épée de néant mais il était persuadé que c'était quelque chose d'horrible.
Ne t'inquiète pas, mes mains ne peuvent pas être plus détruites qu'elles ne le sont déjà !
La jeune fille lui fit un faible sourire et relevant la tête, elle croisa le regard de Voldemort. D'un geste brusque, elle donna un coup d'épée qui aurait proprement coupé Voldemort en deux s'il n'avait pas transplané un peu plus loin juste à temps.
Harry et Eridan coururent comme ils purent se réfugier derrière un amas de pavés et de meubles brisés. Peinant à reprendre son souffle, Eridan murmura :
Il est trop fort. Nous ne pourrons jamais le vaincre comme ça.
Harry lui jeta un regard désespéré.
Il reste une solution mais… commença la jeune fille.
Mais quoi ? Quelle solution ?
Un sort de néantisation. Il détruira tout à cent mètres à la ronde.
Tout ?
Tout sans exception. Ça ne devrait toucher que le manoir et ceux qui s'y trouvent. Personne d'autre…
De toute façon, nous allons mourir, n'est-ce pas ?
Eridan hocha lentement la tête.
Nous ne pouvons pas le vaincre… mais nous pouvons le détruire ! En même temps que nous…
Harry hocha la tête. Ils n'avaient pas le choix. Ils allaient mourir. Même si Voldemort n'attendait pas pour leur jeter d'autres sorts, ils mourraient ! Harry était assez conscient pour comprendre que leurs blessures étaient mortelles. Et s'ils mouraient alors que Voldemort vivait… Ce serait encore pire qu'avant qu'ils ne décident d'aller le combattre. Ils n'avaient pas le choix ! C'était la seule solution.
Fais-le, murmura Harry d'une voix tremblante.
Eridan hocha lentement la tête et commença à tracer des formes cabalistiques sur le sol avec son sang.
Affalé sur le sol, Harry pouvait entendre l'orgue qui jouait à nouveau une marche funèbre. Pour une fois, c'était de circonstance. Le jeune homme observait son amie tracer les dessins d'une main tremblante et il pouvait la voir frissonner.
Quand elle eut fini, il la rejoignit au centre du dessin. Harry ne savait pas ce que faisait Voldemort. Il préparait probablement quelque chose mais il y avait peu de risque qu'il se doute de ce qu'ils faisaient.
Harry prit la jeune fille dans ses bras. Cette fois-ci, c'était vraiment la fin mais au moins ce serait aussi la fin de Voldemort. Harry eut une dernière pensée pour ses amis, la famille Weasley, Rémus… et tous les autres. Il regretta de n'avoir pu s'excuser auprès de Dumbledore, de n'avoir pu lui dire qu'il comprenait qu'il n'avait toujours cherché qu'à le protéger… Mais c'était trop tard maintenant. Harry pouvait sentir les lèvres d'Eridan remuer contre son cou et prononcer d'une voix tremblante ces mots qui devaient être les derniers : Ad Neo Expecto Fut.
Le silence et le noir se firent, soudain. Pendant quelques microsecondes, Harry eut l'impression d'être en communion avec l'univers tout entier puis…
Je crois que vous allez me tuer… je vous jure que j'essaierai de mettre le prochain chapitre rapidement !
