Merci pour vos reviews. Apparemment, le retour des parents ne vous a pas déplût, je suis vraiment soulagée !
Anagrammes, non en effet même s'il n'y a pas vraiment d'actions, du moins pas dans le sens où on l'entend généralement, il n'y a pas de repos non plus. Tu as trouvé belle la réaction de Harry ? Moi je la trouve surtout mature. En effet, j'ai décidé de le faire mûrir un peu le ryry ! Il était temps ! Il est un peu amorphe ? Et bien, au début c'est plutôt normal, il vient juste de sortir du coma et direct il tombe nez à nez avec ses parents qu'il croyait morts depuis seize ans et ensuite, et bien ça ne s'arrange pas vraiment ! En ce qui concerne Narcissa, c'est normal qu'elle ait réussi à divorcer. En effet son mari est reconnu comme mangemort, pendant le temps où Harry et Eridan étaient dans le coma, tout le monde considérait Voldemort comme mort, et j'ai toujours considéré que la famille black était plus riche et plus ancienne que celle Malfoy alors si en plus Narcissa avait le soutien de Dumbledore et du ministre de la magie pour divorcer, où est le problème ? L'absence du mari ? Aucune importance, on ne va quand même pas se soucier de l'avis d'un mangemort, non ?
MariaJuana, tout d'abord ne t'inquiète pas ni pour la longueur de ta review (tu viens juste de gagner le concours de ma plus longue review, félicitations !) ni pour le « polluage » de l'espace review : J'aime tellement les reviews que tant que ce n'est pas des insultes, rien ne me dérange ! En tout cas, merci beaucoup tu m'as vraiment fait rougir… tu trouves que mon style est meilleur dans mes derniers chapitres, je suis d'accord j'ai beaucoup progressé depuis le début de cette fic (ça se voit rien qu'au nombre de pages par chapitre, même si bien sûr ce qui compte ce n'est pas la quantité mais la qualité !). En ce qui concerne l'erreur, en fait Voldemort s'est caché de certains de ses mangemorts, pas de tous : par exemple il y avait les parents des enfants dont il voulait faire une armée mais aussi quelques autres. Eridan dit juste que Malfoy est le dernier mangemort ayant su la vérité qui soit encore vivant. Mais ce n'était peut-être pas très clair… en effet, les parents d'Eridan et son lien avec Voldemort étaient trouvables, ce qui l'était moins était comment Voldemort avait pu élever Eridan. De même pour le «traître» ce qui m'intéressait plus c'était que ce n'était pas exactement un traître, pas un mangemort, mais une mère désespérée prête à tout pour revoir sa fille. J'ai horreur du manichéisme alors forcément… en tout cas, je suis contente que tu aies trouvé que les réactions de Harry et d'Eridan face à leurs parents sonnaient justes, j'ai eu du mal à écrire le chapitre et je ne voulais surtout pas que ça fasse tout est bien dans le meilleur des mondes ! Pour ce qui est de Harry et de ses parents, j'en parle un peu : Harry comme ses parents essaient de faire semblant de constituer une famille normale, Harry lui étant prêt à faire semblant, mais en se souciant des problèmes d'Eridan, il cherche aussi à éviter de se poser des questions sur ses propres problèmes. Et puisqu'ils vivent tous ensembles et que les parents se parlent entre eux, il faut considérer que Sirius a raconté à James et Lily la conversation qu'il a eue avec Harry et qui concernait presque autant Harry qu'Eridan en réalité. Mais comme pour Eridan à la fin du chapitre précédent, rien n'est facile et les liens créés sont fragiles et dans son cas, un peu fabriqués. Tu trouves que Harry aurait dû secouer Eridan. En effet, il aurait pu mais il connaît bien la jeune fille et il sait très bien que s'il commençait à lui parler de ses parents, elle répliquerait en lui parlant des siens et cela Harry ne le veut pas, il n'y est pas vraiment prêt. Se sachant trop concerné, il préfère faire appel à d'autres personnes qui le sont moins mais connaissent tout de même Eridan. Il ne faut pas oublier que même s'il a beaucoup mûri, même s'il semble mieux prendre les choses que son amie, il est très perturbé. Et comme je le dis à un endroit, il sait très bien qu'Eridan va mal et qu'elle culpabilise à cause de son comportement envers ses parents alors il se voit mal la secouer, ce n'est pas vraiment son genre ! Est-ce que Harry et Eridan vont finir ensembles ? En effet, les sentiments de Harry sont plus flous et cela pour plusieurs raisons : tout d'abord il lui a fallu s'assurer que ce qu'il ressentait pour elle n'était pas dû qu'au fait qu'elle lui rappelait Sirius et ensuite… ensuite alors qu'ils se rapprochaient bien gentiment square grimmaurd en évoquant leurs passés catastrophiques, voilà que Voldemort refait parler de lui et qu'il faut agir. Puis leurs parents reviennent… bref, on ne peut pas dire qu'ils ont vraiment le temps de penser à leurs sentiments et leur relation. Pour l'instant, ils se contentent de savoir qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre et se confier absolument tout et qu'ils sont bien ensembles. Pour répondre vraiment à la question, je dirais qu'il te faut attendre la suite ! En effet je compte arrêter ma fic pour Noël de leur cinquième année, c'est pour le symbolisme de la date plus qu'autre chose. En fait, j'aurai pu aller jusqu'à la fin de l'année mais ça n'aurait fait qu'étaler les événements dans le temps et rien changer au nombre de chapitres (qui n'est pas encore bien défini). Quant à aller plus loin dans l'histoire que ce que je prévoyais, ça n'aurait aucun intérêt, je ne me sens pas d'écrire quand il ne se passe rien (je ne suis pas en train de dire qu'une énorme météorite aura fait exploser la terre, tuant net tout ce qui vit, mais en dire plus gâcherait le suspense !). Tu espérais que j'aille jusqu'au bout de ta review, moi j'espère que tu iras jusqu'au bout de mes explications (bon courage !) Et encore merci !
Romain, merci, bien contente que ce chapitre ne t'aie pas déplût.
Tusaisqui, alors comme ça je t'ai surprise ! (très fière de moi, alors j'arrive même à surprendre les personnes qui me connaissent, cool !) Bien contente que tu aies aimé et j'espère que tu seras revenue de ta surprise pour lire ce chapitre ( ! ).
Mayoune, contente que ça t'ait plût et oui, le chapitre était long (plus de 20 pages word) mais je ne pouvais pas le couper sans risquer de ne pas réussir à exprimer ce que je voulais.
Zabou, merci à toi aussi. En effet, je ne voulais pas que Harry saute dans les bras de ses parents comme si tout était normal. J'ai essayé de me mettre à la place de Harry et d'Eridan (et c'est très difficile vu la vie que je leur ai collée (et que jk rowling a collée à Harry)) et d'écrire ce que j'aurai ressenti tout en m'assurant que ça collait avec leurs caractères respectifs. Autant dire que c'est le chapitre le plus difficile que j'ai dû écrire pour l'instant et je suis vraiment rassurée et contente qu'il t'ait plût !
Nounours, merci beaucoup. Comme je l'ai dit à MariaJuana, si je ne continue pas jusqu'à la fin de la septième année c'est, d'une part pour le symbolisme de Noël et d'autre part parce qu'au niveau de l'histoire je ne vois pas l'intérêt de poursuivre ma fic. Mais vous pourrez toujours me donner votre avis sur la question quand je posterais ce que je pense, pour l'instant, être la fin. Et malheureusement, il faut bien que les histoires aient une fin… sinon, étant donné que j'ai reçu ta review par mail, pourrais-tu me dire, juste par curiosité, sur quel site tu lis ma fic car je l'ai postée sur trois sites différents.
Dinue, merci. Je pousserais bien un soupir de soulagement (je n'ai plus besoin de faire mon testament) si je n'étais pas trop occupée à essayer d'effacer cette couleur pivoine de mon visage…
Bonne lecture à tous !
Chapitre 24 : Tête à claques.
Comme d'habitude, le quai du Poudlard Express était bondé, animé par les cris et les rires des enfants, les cris, les au revoir et les pleurs des parents… mais pour une fois, Harry y était avec ses parents. Cela faisait bizarre, sans aucun doute, mais c'était agréable. Même si tout le monde ne cessait de les fixer. Après tout, Harry avait l'habitude d'attirer l'attention et ce n'était probablement pas la dernière fois.
Harry et Eridan étaient toujours sur le quai, attendant Ron, Hermione et Ginny, avec leurs parents et Rémus. Pour l'instant le loup-garou servait d'attache à la réalité pour les deux couples, comme le fait d'habiter tous ensembles les avait aidés dans cette période difficile. Mais les deux couples avaient dit qu'ils allaient trouver chacun une maison afin que pour les vacances de Noël, que les deux adolescents passeraient évidement dans leur famille, ils aient une vie encore plus proche de la normale. En ce qui concernait la maison du square Grimmaurd, Sirius avait dit qu'elle appartenait à Harry et Eridan, comme cela avait été légalement dit lors de la cérémonie au ministère, et qu'ils pouvaient en faire ce qu'ils voulaient. Pour le moment, Harry et Eridan avaient décidé de la garder en l'état. Elle pourrait toujours servir s'ils voulaient passer du temps à Londres, en effet leurs parents avaient déjà décidé qu'ils voulaient habiter à la campagne.
La famille Weasley apparut enfin, suivit de près par Hermione et ses parents. S'ensuivit une série d'embrassades et de questions auxquelles Harry et Eridan n'avaient pas le temps de répondre avant que les autres n'en posent de nouvelles.
Il fut bientôt plus que temps pour les adolescents de prendre le train. Il y avait quelque chose d'amusant pour Harry à se voir à la fenêtre faire de grands signes de la main tout en sachant qu'une fois à Poudlard il allait devoir envoyer régulièrement des lettres. Pour la très grande majorité des élèves c'était pourtant des actions tout ce qu'il y a de plus normales, habituelles, mais pour lui… Tout avait tellement changé pendant ces vacances et il n'y avait pas que le fait que, à l'âge de la majorité, l'âge où certains quittaient leur famille, lui en avait retrouvé une. Non, il y avait aussi le fait d'avoir délibérément regardé la mort en face. Certes, ce n'était pas la première fois qu'il s'était retrouvé dans une situation qui pouvait être mortelle mais c'était la première fois qu'il choisissait vraiment, en pleine connaissance de cause ! Il avait mûri, il le savait, et pas seulement parce que le professeur Rogue et Sirius le lui avaient dit mais… il le sentait.
Quand le quai de la gare eut totalement disparu, Harry se retourna vers ses amis. Hermione souriait jusqu'aux oreilles et bombait le torse afin de montrer à tous l'insigne qu'elle portait : celui de préfète en chef.
Toutes mes félicitations Hermione, dit-il. Mais je dois avouer que j'en aurais mis ma main à couper !
Les autres hochèrent la tête.
Qui est le préfet en chef ? demanda Neville qui les avait rejoint.
Anthony Goldstein, de Serdaigle, répondit la jeune fille. Vous voyez de qui je parle ?
Harry hocha la tête. Goldstein faisait partie de l'AD depuis sa création. En dehors de cela, il le connaissait peu mais le Serdaigle avait une réputation de garçon intelligent, responsable (quoi d'étonnant pour un Serdaigle ?), il était de leur côté et les rares fois où Harry avait discuté avec lui, il l'avait trouvé sympathique. Il ferait sans doute un bon préfet en chef.
Nous devons aller dans le wagon des préfets, ajouta Ron. Vous trouvez un compartiment et on vous rejoint ?
Harry hocha la tête. Il observa Hermione, Ron et Ginny partirent puis se tourna vers Eridan et Neville.
Je vais essayer de trouver Louna, dit le jeune homme. On se voit plus tard.
Harry hocha la tête puis se tourna vers Eridan.
Bon, nous voilà à nouveau tous les deux. Tant mieux, si on se débrouille bien on n'aura à raconter nos vacances qu'une seule fois !
Ça va déjà pas être triste ! Allons chercher un compartiment avant qu'ils ne s'échappent.
Ils, c'était Edwige, Pattenrond et Coq que leur avaient confiés Hermione et Ron, et Avada le faucon d'Eridan. Décidément, son amie avait parfois un drôle de sens de l'humour. Et encore, apparemment, il devrait s'estimer heureux, Eridan lui avait avoué qu'au début, elle voulait l'appeler Voldy ! Enfin, il paraissait que le rire était une bonne thérapie…
Les deux adolescents s'installèrent dans un compartiment vide, le dernier compartiment du dernier wagon. Cela devenait une habitude, il allait finir par croire qu'il leur était réservé ! Harry posa ses bagages et jeta un regard ému sur son environnement. C'était sa dernière rentrée à Poudlard. En septembre prochain, il ne reprendrait pas le Poudlard Express, il ne retournerait pas à l'école de magie mais il poursuivrait ses études ailleurs. Etudes de quoi ? A priori d'auror, ce métier lui convenait bien et il s'était donné du mal pour avoir une chance d'y parvenir en réussissant ses buses de potions. Enfin, il suivrait des études d'auror s'il n'était pas mort d'ici là ! Etonnamment, cette idée ne l'inquiétait pas. Non pas parce qu'il se fichait bien de mourir mais parce qu'il s'était encore une fois retrouvé face à Voldemort cet été et qu'il était toujours vivant. Certes, Voldemort était plus fort qu'Eridan et lui réunis, mais il n'était tout de même pas parvenu à les tuer ni n'avait finalement remporté la victoire ! Alors à quoi bon s'inquiéter pour le moment ? Harry allait finir par croire qu'il était finalement beaucoup plus chanceux que ce qu'il n'avait crû tout d'abord…
Tu m'as l'air bien mélancolique, lui dit Eridan.
Je pensais juste que c'était notre dernière année à Poudlard, l'école me manquera…
Je crois que je peux comprendre… Profite de cette dernière année, même s'il y a les ASPICS à la fin…
Les ASPICS ! Hermione va être folle !
Eridan eut un de ses petits sourires ironiques qui rappelait le professeur Rogue.
Mince, j'ai oublié de demander à Ginny si elle avait réussi ses buses ! s'exclama soudain Harry en accentuant la grimace que l'idée d'une Hermione obnubilée par les ASPICS avait fait naître sur son visage.
Elle n'a raté que l'épreuve théorique d'astronomie. Sinon, elle a eu acceptable en pratique d'astronomie, aux deux épreuves de botanique et en histoire de la magie, effort exceptionnel en théorie d'enchantements, de métamorphoses, de soin aux créatures magiques, pour les deux épreuves de potion et pour l'épreuve d'étude des moldus. Et si tu as bien compris, elle a eu optimal en pratique d'enchantements, de métamorphoses et bien entendu pour les deux épreuves de défense.
Elle devait être plutôt fière ! Et ses parents aussi… Comment l'as-tu su ?
Hermione me l'a dit quand elle est venue square Grimmaurd.
Oh.
Le silence s'installa à nouveau. Harry n'avait pas vraiment envie de reparler de cette période pour le moment. Il savait que les liens qu'ils avaient tissés étaient fragiles et il n'était pas certain qu'ils résisteraient à une trop grande inspection de leur part. Mieux valait se laisser un peu de temps pour s'habituer aux choses…
Harry laissa son regard survoler l'espace autour de lui pour venir se poser sur son amie. Ils s'étaient encore rapprochés pendant les vacances, non seulement parce qu'ils avaient partagé des moments difficiles mais aussi parce qu'ils se connaissaient de mieux en mieux. Désormais, Harry ne pouvait imaginer sa vie sans Eridan mais que ressentait-il exactement pour elle ? Une très grande amitié, un amour fraternel ou un véritable amour ? Les choses étaient un peu embrouillées dans son esprit et le fait qu'elle soit la fille de son parrain n'arrangeait rien. Sans doute y avait-il un mélange des trois, mais dans ce cas comment devait-il réagir ? Harry se dit finalement qu'il ne servait à rien de s'interroger là-dessus et qu'il valait mieux laisser les choses se faire, à leur rythme, et voir ce que cela donnerait.
Il s'aperçut qu'il fixait Eridan depuis plusieurs minutes et la jeune fille l'avait remarqué !
Je me demande ce qu'ils font, ils sont bien longs… finit-il par bredouiller, un peu gêné.
Hermione est préfète en chef. Je suppose que le surplus de responsabilités que cela entraîne prend du temps. Et Ron doit l'attendre.
Tu as sans doute raison…
A ce moment, la porte de leur compartiment s'ouvrit. Harry n'avait entendu aucun bruit, cela excluait donc de manière presque certaine Ron, et donc Hermione.
Ce furent la blondeur et la pâleur de Malfoy qui apparurent dans l'encadrement de la porte.
Ça vous dérange si je me joins à vous ? Je tiens autant que possible à éviter certains de mes camarades…
J'imagine ! grimaça Harry.
Surtout que certains, étant majeurs, ont dû rejoindre les rangs de Voldemort pendant l'été, continua Malfoy.
Pas la peine de demander des noms, maugréa Harry.
Et encore des mangemorts supplémentaires, grimaça-t-il.
Vas-y, installe-toi Drago, finit-il par dire d'un ton plus amical après avoir échangé un regard avec Eridan.
Granger et Weasley ne devraient pas tarder, précisa Drago, la réunion des préfets est terminée et seuls les préfets en chef avaient encore des choses à voir.
Le silence plana un instant, laissant s'installer un certain malaise.
Alors, comment ça se passe avec vos parents ?
Mieux, répondit Eridan. Je suppose qu'il faut juste un peu de temps pour s'y faire… Mais c'est agréable d'avoir des parents qui nous aiment… même si ça fait bizarre.
Et toi, avec ta mère ça va ? demanda Harry.
Oui. Ça fait plaisir de la voir sourire, ça faisait longtemps… Le divorce avec mon père et les retrouvailles avec sa famille ont fait d'elle une nouvelle femme, une femme heureuse ! Et je crois que moi aussi j'ai changé…
C'est sûr ! s'exclama Harry. Si ce n'était pas le cas, tu ne serais déjà pas ici à discuter avec nous !
Un léger sourire amusé fleurit sur le visage de Drago Malfoy, un sourire si différent de ceux, sarcastiques, dont il avait tant l'habitude que Harry manqua ne pas le reconnaître.
L'avantage avec le divorce, continua Drago, c'est que ma mère a pu récupérer tous ses biens et une partie de ceux de mon père pour moi alors que le ministère avait essayé de garder tous nos biens sous scellés… Comme ça on a pu récupérer des objets utiles pour l'Ordre…
Cela faisait étrange d'entendre Drago parler ainsi de l'Ordre mais après tout, lui et sa mère en faisait maintenant partie et leur connaissance des mangemorts était bien utile.
Drago n'arrêtait pas de parler et Harry pensait comprendre pourquoi. D'une part, il devait vouloir convaincre qu'il était maintenant de leur côté, et peut-être même se convaincre lui-même, et d'autre part il devait se sentir un peu mal à l'aise de se trouver avec eux, ou plutôt avec lui, Eridan ne devant pas lui poser de problèmes. Habituellement, il s'en serait sorti par quelques sarcasmes mais aujourd'hui c'était différent, il ne cherchait sans doute pas à devenir son ami mais à se faire accepter et reconnaître comme l'un des leurs. Et après tout, Harry avait fait le premier pas en lui tendant la main en juin et en lui demandant de l'aide quelques jours plus tôt. C'était cela se comporter comme un adulte, enfin c'était comme ça que Harry l'imaginait.
En fait, et toi Eridan, tu as toujours les codes et les clés des comptes de Voldemort, non ?
Si mais comme il est nécessaire que je me rende en personne à Gringott, je n'ai pas pu m'en occuper…
L'important c'est que Voldemort ne peut pas utiliser ces ressources !
Harry leur jeta un regard interrogatif.
Tu ne croyais quand même pas que Voldemort se rendait régulièrement à Gringott pour retirer de l'argent ? se moqua Drago. J'imagine bien la scène. Bonjour monsieur le gobelin, je suis Tom Elvis Jedusor, alias Voldemort, je voudrais prendre un peu d'argent dans l'un de mes comptes… Mais bien sûr monsieur Jedus…
Je le sais ! Eridan me l'a dit, mais je ne comprends pas pourquoi il faut qu'Eridan y aille en personne ! Tu ne pouvais pas confier les clés et les codes à quelqu'un ?
Déjà, les comptes sont à mon nom et il y a des protections de sang, c'est une mesure de protection très rare mais Voldemort avait des choses très précieuses à conserver… Je suis la seule à pouvoir entrer dans les salles de Gringott. Voldemort comptait sur moi pour lui ramener tout ce qu'il voulait. Et pour les banques moldues, il y a des systèmes de protection qui ne fonctionnent qu'avec mon empreinte digitale et ma rétine.
Ah parce qu'il a aussi des comptes dans des banques moldues !
Evidemment, il ne pouvait pas être tributaire d'une seule banque ! Il a des comptes dans des banques moldues, certaines anglaises et certaines étrangères et il a aussi des comptes dans des banques sorcières à l'étranger, expliqua Eridan.
Ce qui signifie en gros qu'Eridan est immensément riche, précisa Drago d'un air amusé.
Eridan haussa les épaules. A ce moment là, la porte du compartiment s'ouvrit sur Ron et Hermione. A la vue de Malfoy, tranquillement assis en face d'Harry et à côté d'Eridan, ils se figèrent.
Malfoy eut un de ses sourires ironiques et désabusés. Il leva les yeux vers le plafond mais Harry voyait bien qu'il ne faisait que faire semblant de se ficher de ce que pensaient de lui Ron et Hermione. Décidément, il n'était entouré que par des gens à la fierté exacerbée !
Hermione finit par reprendre ses esprits et s'assit à côté de Harry.
Qu'est-ce qu'il fait là, lui ? demanda assez violemment Ron en désignant Malfoy de la main.
Ne t'inquiète pas, belette, je ne compte pas partager mon air avec des gens comme toi, cracha le blond en se levant.
Je l'ai invité à se joindre à nous. Drago, reste-là et Ron, assieds-toi ! ordonna Harry.
Ron lui jeta un drôle de regard en l'entendant appeler Malfoy par son prénom mais il s'assit sans rien dire et Malfoy l'imita.
Alors cela s'est arrangé avec vos parents ? demanda Hermione pour briser le lourd silence qui menaçait de s'installer...
Je pense que oui, répondit calmement Eridan. C'est toujours aussi étrange mais je crois que tout le monde fait ce qu'il faut pour que cela se passe bien.
Tant mieux, répondit Hermione. Je préfère vous prévenir, il y a de nombreuses rumeurs qui courent à votre sujet et certaines sont vraiment…
Eridan haussa à nouveau les épaules.
Ce ne sera pas la première fois, répondit Harry. On s'habitue à tout. Ou presque…
Ron sembla hésiter à parler puis finalement, il se décida :
Il y en a une par exemple qui dit que Rogue est ton parrain, Eridan…
Malfoy sortit de sa contemplation du plafond pour tourner un regard interrogatif vers Eridan.
C'est vrai, il l'est devenu hier. Décidément, les rumeurs circulent vite !
C'est vraiment ton parrain ! s'exclama Ron d'un air où se mêlaient surprise et une certaine horreur.
J'imagine que ça a dû être une scène intéressante, murmura Hermione qui grimaçait légèrement.
Tu parles ! s'exclama Harry. J'ai crû que mon père allait s'étouffer et que le professeur Rogue allait s'évanouir !
J'espère qu'il n'aura pas eu de mal pour retourner à Poudlard, c'est vrai qu'il était plutôt dans un état second quand il est parti…
Ouais, c'est vrai que ce n'est pas fréquent de voir Rogue aussi choqué, continua Harry, amusé. Mais on a bien ri…
Même vos pères ? demanda Drago, d'un air qui ne feignait plus le désintéressement le plus total.
Finalement oui, quand ils ont vu qu'on se moquait tous de l'air choqué de Rogue, horrifié de mon père et résigné de Sirius.
Harry s'aperçut que Ron les regardait converser tranquillement avec un air ébahi. Il ne se sentait pas d'expliquer qu'il avait décidé de considérer Malfoy comme… disons un camarade à défaut d'un véritable ami pour le moment. Ron finirait bien par comprendre tout seul, enfin il l'espérait.
Je suppose qu'il ne sera pas plus sympa avec nous pour autant ? finit par demander le rouquin.
C'est Rogue, répondit Harry dans un haussement d'épaule.
Il était tout de même beaucoup moins partial l'an dernier et ses cours étaient beaucoup plus agréables, rappela Hermione. Et je ne pense pas que cela va changer cette année.
Sans doute pas, répondit Eridan. Mais je doute qu'il devienne un professeur adoré de ses élèves, il aime beaucoup trop son rôle de professeur sadique pour ça !
Un léger rire parcourut les passagers du compartiment. Puis le silence se fit à nouveau, devenant lourd, presque palpable.
Voldemort n'est vraiment pas mort ? demanda Ron d'une petite voix.
Non, répondit calmement mais fermement Eridan. Et il refera bientôt parler de lui.
Le silence s'installa à nouveau, un silence qui laissait planer l'ombre d'une réflexion silencieuse.
Je suppose que c'était un trop beau rêve, murmura Drago.
Nous finirons bien par l'avoir un jour, répondit Eridan d'un air sérieux.
Tu crois ? demanda Ron d'un air dubitatif.
J'en suis sûre ! Il est impossible de le laisser prendre le pouvoir !
Et puis, ce n'est pas comme si nous n'avions pas l'habitude de le combattre régulièrement, ajouta Harry d'un ton moins léger qu'il ne le voulait.
Il haussa les épaules. De toute façon, ses amis n'étaient pas dupes. Toutes les personnes présentes dans ce compartiment savaient quelle décision lui et Eridan avaient prise lorsqu'ils étaient partis combattre Voldemort. Et s'ils ne pouvaient comprendre tout ce que cela impliquait pour eux, ils devaient comprendre qu'ils avaient changé et que leur détermination à abattre Voldemort s'était encore renforcé si c'était possible.
Maintenant, il faut attendre que Voldemort face un geste, dit Eridan. C'est comme un jeu d'échec et c'est à lui de jouer !
La porte du compartiment s'ouvrit à nouveau. Ginny, Neville, Louna et Dean apparurent. Ils jetèrent un drôle de regard à Malfoy mais semblèrent estimer que si cela ne posait pas de problème à Harry alors cela ne leur en posait pas non plus.
Ils commencèrent à parler de leurs vacances et l'atmosphère lourde et sombre qui s'était installée à la mention du nom de Voldemort s'évanouit peu à peu devant les tons enjoués et les sujets plus futiles. Harry se surprit même à rire au récit de Louna. Malgré les quelques articles sérieux qui avaient paru dans le Chicaneur grâce à eux, le journal gardait son caractère loufoque et Louna racontait que, suite à une lettre anonyme leur indiquant qu'en Ecosse avait été aperçue une famille de rampants à crête, son père et elle avaient monté une expédition pour essayer de photographier les créatures. Harry n'avait pas la moindre idée de ce qu'étaient les rampants à crête et au vu de l'air qu'affichait Hermione, ce devait encore être des créatures à l'existence soumise à caution. Quant aux photographies, Harry aurait été bien en peine de dire ce qu'elles représentaient !
Vous avez une idée de qui va être le nouveau professeur de défense ? demanda Ginny peu avant que le train n'arrive en gare de Pré-Au-Lard.
Harry se rappela qu'une fois de plus, le professeur n'avait pas survécu à une année d'enseignement. Il se rappela la mort du professeur Androji et les raisons de l'aide qu'elle avait apporté à Voldemort. Il grimaça, il ne tenait pas à se souvenir de cela. Mais c'était vrai qu'une fois de plus, le professeur n'avait pas duré plus d'un an. A croire que le poste était vraiment maudit !
Aucune idée, répondit-il. J'espère juste que ce n'est pas Rogue. Même si nos rapports se sont améliorés, je préfère qu'il reste professeur de potions !
Il ne me semble pas qu'il ait proposé sa candidature à Dumbledore, répondit Eridan.
Sans compter qu'il doit être encore plus difficile de trouver un professeur de potions compétent, précisa Drago.
Parce que tous les professeurs de défense que nous avons eus étaient compétents ! se moqua Harry.
Drago fit mine de bouder mais personne ne pouvait être dupe.
Je ne pense vraiment pas que ce sera le professeur Rogue, reprit Eridan. Pendant les vacances il m'a dit qu'il voulait reprendre ses recherches en potions, il a donc tout intérêt à rester professeur de cette matière. Par contre je n'ai aucune idée de qui est le nouveau professeur de défense. Je n'ai même pas eu l'idée de poser des questions à ce sujet cet été…
Harry hocha la tête. Il n'avait pas vraiment eu le temps de se poser la question lui-même. Il ne restait plus qu'à espérer que cette fois-ci, ce ne serait pas un mangemort ou quelqu'un travaillant pour Voldemort ! Harry se rappela ce qu'il avait dit au professeur Dumbledore en juin. Il espérait vraiment que ce qu'il ait dit n'arrive jamais. Non pas qu'il craignait que Dumbledore engage sciemment Voldemort, bien que particulièrement loufoque, il n'était pas fou à ce point. Mais Voldemort devait sans doute connaître de nombreux sorts de métamorphoses et quel meilleur moyen pour pénétrer à Poudlard que de prendre la place du nouveau professeur de défense ?
Les filles et les garçons se séparèrent pour se changer, les préfets firent une dernière inspection puis le train entra en gare de Pré-Au-Lard. Harry et Eridan se dirigèrent vers l'une des diligences tirées par les sombrals. Il se rappela que Ron, Ginny et Hermione ne pouvaient pas les voir la rentrée précédente, or n'étaient-ils pas censés avoir vu Sirius mourir ? Il aurait dû comprendre qu'il n'était pas vraiment mort ! C'était une preuve ! Et cela s'appliquait aussi pour ses parents ! Il était censé avoir assister à leur mort, au moins celle de sa mère qui était morte devant ses yeux, pour son père il était un peu moins sûr, or jusqu'à la mort de Cédric Diggory, il n'avait jamais vu les sombrals ! Il aurait dû comprendre ! En même temps, qu'aurait-il pu faire ? Même s'il avait pu être persuadé que ses parents étaient toujours en vie, ou du moins qu'ils n'étaient pas morts lors de la fameuse nuit d'Halloween, comment aurait-il pu se douter de l'endroit où ils se trouvaient et du moyen de les en délivrer ? Non, c'était stupide de s'en faire pour cela, il n'aurait de toute façon rien pu faire ! Et cela ne servait pas à grand chose d'y penser maintenant…
Eridan et lui attendaient leurs amis devant une diligence.
Ça me fait bizarre de penser que je passerai Noël en famille. Tu crois qu'ils auront trouvé une maison ? demanda-t-il.
Sûrement. En presque quatre mois et étant donné qu'ils n'ont aucun problème d'argent, ça ne devrait pas être trop difficile !
Tu as raison. J'espère qu'ils choisiront bien. C'est drôle de se dire qu'on ne connaît absolument pas les goûts de nos parents…
Ce n'est pas la seule chose que nous ne connaissons pas à leur sujet !
Harry jeta un regard inquiet à son amie.
Ne t'inquiète pas, je ne vais pas recommencer comme avant. Mais ça ne sert à rien de se cacher les yeux ! Nous ne savons presque rien sur eux et l'inverse est aussi vrai ! Maintenant il va falloir apprendre à se connaître…
Mes parents m'ont demandé de leur écrire, les tiens aussi je suppose. On pourrait peut-être commencer par leur parler de nous, de ce qu'on aime, fait… Si on se débrouille bien, on pourrait leur donner des informations sur nous sans qu'ils ne s'en rendent vraiment compte et ainsi ne pas risquer de les vexer…
Quelle preuve de tact ! se moqua Malfoy qui passait à côté d'eux. Je ne connaissais pas cette facette de ta personnalité…
Harry lui fit une grimace alors qu'Eridan levait un sourcil moqueur qui s'adressait probablement aux deux. Malfoy commença à s'éloigner.
Tu comptes rejoindre tes amis, Drago ? demanda Harry en indiquant Crabbe et Goyle de la main.
Je ne vois plus l'utilité de m'encombrer avec ces montagnes de muscles décérébrées !
Alors pourquoi ne te joindrais-tu pas à nous ?
Drago fit une drôle de tête. Il fixa Harry quelques instants de l'air de celui qui se demande si le monde s'est mis à tourner dans l'autre sens puis échangea un regard avec Eridan. La jeune fille haussa les épaules.
Tu ne peux déjà plus te passer de ma présence, Harry ? ironisa-t-il en insistant sur le prénom.
Je fais une thèse sur le mauvais caractère, tu es un sujet d'étude de choix !
Mince, et en plus tu deviens sarcastique ! Eridan, je crois que tu as une mauvaise influence sur notre saint Potter national…
J'ai toujours eu une mauvaise influence sur les gens ! En général, ils finissent par se faire tuer…
Drago et Harry se tournèrent vers la jeune fille, l'air horrifié.
Oubliez ce que j'ai dit, murmura la jeune fille en voyant la tête qu'ils faisaient. Je regretterai toujours de ne pas avoir eu plus d'influence sur Voldemort…
Ce n'est pas grave, l'important c'est qu'il n'en a pas eu sur toi ! répondit Drago.
Harry hocha la tête. Avoir de l'influence sur Voldemort, cela lui paraissait tellement impossible ! Harry tourna la tête et aperçut Ron et Hermione qui s'approchaient, bons derniers, Hermione ayant sans doute voulu vérifier que tous les élèves étaient bien entrés dans les diligences.
Voilà Ron et Hermione, dit Harry, nous allons pouvoir y aller.
Eridan grimpa dans la diligence et Drago la suivit alors que Ron et Hermione étaient arrivés auprès de Harry. Hermione jeta un coup d'œil au Serpentard avant de lui emboîter le pas. Harry allait l'imiter quand Ron le retint par le bras.
Que fait-il là ? demanda-t-il, le ton de sa voix révélant une certaine colère.
Je l'ai invité.
Harry eut l'impression de se retrouver quelques jours en arrière quand Rogue était apparu square Grimmaurd et que Sirius et son père avaient eu à peu près la même réaction que Ron.
Mais c'est Malfoy !
Drago, rectifia machinalement Harry.
Et devant le regard perdu de Ron, il ajouta :
N'oublie pas ce que nous a dit Eridan, il était sous oubliettes et surtout sous impérium durant toutes ces années. Il n'est pas responsable de ce que l'autre Drago Malfoy nous a dit et fait !
Peut-être, mais ça n'explique pas pourquoi tu l'as invité à venir avec nous !
Je pense que personne ne lui fera bon accueil alors j'ai décidé de l'inviter. De toute façon, il va falloir t'y faire, Ron, Drago risque d'être plus présent maintenant, je n'oublie pas qu'il est un ami d'Eridan !
Ron avait toujours un air incrédule mais il monta dans la diligence sans faire d'autres commentaires. Harry ne savait pas trop pourquoi il avait défendu Drago et pourquoi il l'avait invité. Certes il pensait tout à fait ce qu'il avait dit à Ron mais il savait aussi qu'il était peu probable que Drago aurait fait la même chose si la situation avait été inversée. Mais peut-être qu'il tenait à montrer qu'il n'était pas comme lui ? Qu'il écoutait son cœur avant toute chose, comme un bon petit Gryffondor ! Peut-être qu'il voulait juste faire plaisir à Eridan ? Plus sûrement, Harry voulait montrer, et se montrer, qu'il avait mûri et que les vieilles querelles d'enfance ne dirigeraient pas sa vie. D'une certaine manière, il voulait s'éloigner du modèle que son père, Sirius et Rogue lui avaient laissé. Et puis, il se rendait aussi compte d'une chose. Lui n'avait pas vraiment eu le choix de son camp, de lutter. Il avait directement été catalogué dans une catégorie et il s'était contenté, encore que ce mot était peu approprié, de suivre la voie qu'on lui avait tracée. Mais c'était différent pour ceux que tout destinait à suivre la voie des ténèbres. Eux avaient dû faire un choix, un choix difficile qui les avait éloignés de leurs proches. Et puis les choses n'étaient jamais simples. Il n'oubliait pas ce que lui avait dit Eridan un soir. Qu'elle aurait sans doute suivi la voie de son grand-père s'il ne la lui avait pas indiquée à coup de doloris et d'autres tortures ! C'était d'abord ce qu'il lui avait fait subir qui l'avait dressé contre lui et ensuite elle avait pu décider que ses pensées et ses actes étaient mauvais. Dans ces cas-là avait-elle dit, il y a deux solutions : lutter ou être brisé mais certainement pas devenir un bon petit soldat obéissant ! Et c'était la haine plus qu'autre chose au début du moins qui l'avait poussée à lutter… Aucun d'entre eux n'avaient vécu les mêmes choses, ne pouvaient comprendre ce qu'ils avaient ressenti. C'était pour cela que Harry préférait pardonner les erreurs passées et accepter de donner une deuxième chance à ceux qui la demandaient. Harry sourit légèrement en montant à son tour dans la diligence. Il fallait bien reconnaître une chose à Dumbledore, c'était qu'il avait toujours, à l'exception de cette fois avec Eridan, appliqué cette philosophie. Et même si Harry avait éprouvé de la colère envers le vieux directeur cette année, il lui avait pardonné, l'avait au moins en partie compris, et reconnaissait qu'il avait eu sur lui une grande influence, et une bonne influence !
Ron boudait mais Harry n'y prêtait pas grande attention. Il savait qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur et même si cela avait été le cas, Hermione aurait été là pour y remédier. Mais l'ambiance dans la diligence restait tendue et un sentiment de malaise planait. C'était différent de l'atmosphère du compartiment du Poudlard Express car ils avaient été plus nombreux, et Drago s'était noyé dans le nombre, et le peu de temps où ils étaient restés tous les cinq, Ron et Hermione avaient trop de questions pour se soucier du Serpentard. Mais maintenant, c'était différent et Harry ne savait pas lui même quel sujet aborder pour détendre l'atmosphère.
Je voudrais m'excuser pour toutes les fois où je t'ai traitée de sang-de-bourbe, Granger, et toutes les fois où j'ai insulté ta famille, Weasley, murmura Drago.
A ces mots, les quatre autres occupants de la diligence tournèrent vers le Serpentard un regard qui oscillait entre l'ahurissement le plus total pour Ron à un léger étonnement manifesté par un haussement du sourcil pour Eridan. C'était bien la première fois que Harry entendait Drago s'excuser de quoi que ce soit.
J'accepte tes excuses, répondit Hermione, et tu peux m'appeler par mon prénom.
Seulement si tu fais de même…
Ron n'avait rien dit mais une pression sur sa main de la part de Hermione et un coup de pied dans le tibia de la part de Harry le décidèrent à prendre une décision.
Excuses acceptées, grommela-t-il en tendant sa main vers Drago.
Harry sourit. Si même Ron pouvait se comporter comme un adulte alors rien n'était perdu… Drago prit la main de Ron.
Et appelle-moi Ron, des Weasley y en a plein, Malfoy !
Drago !
Merveilleux ! s'exclama Harry qui se sentait étrangement euphorique tout d'un coup. Je savais bien que vous pourriez vous entendre !
T'emballes pas, Harry, c'est juste une question de politesse ! Et tu devrais vraiment éviter d'abuser du wisky pur feu si ça te fait cet effet ! se moqua Drago.
Harry ne put s'empêcher de rire. Eridan regardait aussi Drago avec un sourire moqueur aux lèvres.
C'est bien la première fois que je t'entends t'excuser, lui dit-elle, moqueuse.
Et c'est aussi la dernière fois ! Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude non plus !
Harry rit de plus belle. Les autres échangèrent des regards qui pouvaient vaguement passés pour inquiets, du moins inquiets pour sa santé mentale !
Harry, tu sais qu'il ne faut pas abuser des sortilèges d'allégresse ? demanda Drago d'un air faussement inquiet. Tu sais qu'à forte quantité, c'est considéré comme une drogue ?
Harry ! s'horrifia Hermione. Tu n'as pas fait ça !
Harry voulut répliquer que ce n'était que des diffamations mais l'air qu'affichait Hermione était tellement proche de celui de McGonagall quand elle leur faisait la morale qu'il ne put s'empêcher d'éclater de rire à nouveau. Maintenant, Ron et Drago le regardaient comme s'il avait vraiment perdu l'esprit et qu'ils se demandaient s'il valait mieux sauter par la fenêtre de la diligence ou le balancer lui dehors !
Ne vous inquiétez pas, dit Eridan d'un air sérieux. Ce sont juste ses nerfs qui ont lâché. Je suppose que tous les événements de cet été, c'était trop pour la sensibilité de notre cher Harry.
Eh ! fut la seule réponse que put fournir Harry.
Devant le petit sourire moqueur affiché par Eridan, il se mit à bouder. Mais la situation lui sembla si stupide au bout de quelques secondes à peine qu'il ne put s'empêcher d'éclater à nouveau de rire, immédiatement suivi par ses amis cette fois-ci. Ce que ça faisait du bien de rire. Bien sûr, ils étaient toujours en guerre, il y aurait toujours des morts qu'ils pleureraient et il risquait fort d'en avoir de nouveaux, mais la vie continuait et il y avait des moments où cela faisait vraiment du bien de se rappeler qu'ils n'étaient qu'une bande d'adolescents de seize ou dix-sept ans !
Drago les quitta dans la Grande Salle pour rejoindre la table des Serpentards. Harry le suivit des yeux et s'aperçut qu'il n'était pas mal accueilli par les Serpentards qui avaient fait partie de l'AD l'année précédente. Harry en fut soulagé. Il n'aimait pas devoir se soucier de Malfoy et il imaginait très bien que le Serpentard ne le supporterait pas.
Harry écouta, encore vaguement amusé, la nouvelle chanson du choixpeau. Elle parlait d'espoir, de jours difficiles encore à venir mais d'un espoir au bout du chemin. Manifestement, Dumbledore avait pris au sérieux l'affirmation d'Eridan : Voldemort n'était pas mort. Pourtant il n'avait pas encore fait parler de lui. La répartition commença. Harry n'y prêta qu'un intérêt poli, occupé par ses pensées, pendant que Hermione reprochait à Ron de ne penser qu'à son estomac et qu'Eridan semblait encore plus perdue dans ses pensées que lui.
Ce n'est pas étonnant que Voldemort n'ait encore rien fait ? demanda-t-il.
Laisse-lui le temps de se remettre ! J'espère bien que mon sortilège lui a au moins collé une énorme migraine ! répliqua Eridan d'un ton amer. Non, sans rire, le sort n'a peut-être pas fonctionné mais il a tout de même eu un impact. Lequel exactement je n'en ai aucune idée mais je pense, j'espère ! que Voldemort en a souffert ! Et ensuite, il lui a fallu convaincre ses mangemorts qu'il n'était pas mort. C'est tout de même la deuxième fois !
On dit que la troisième fois, c'est la bonne !
Espérons-le…
Harry s'aperçut que de nombreux regards étaient tournés vers Eridan et lui. Des regards qu'il n'arrivait pas vraiment à déchiffrer. Il y avait un mélange de peur, d'excitation et d'admiration. Décidément, il fallait qu'il sache ce qui avait été dit à la communauté magique sur ce qu'ils avaient fait cet été. Et connaître les rumeurs aussi ! Il faudrait qu'il demande à Ron et Hermione quand ils seraient dans leur salle commune. En attendant, mieux valait penser à autre chose. Il se rappela soudain leur conversation dans le train à propos du professeur de défense et son regard se porta pour la première fois de la soirée sur la table des professeurs. Il y retrouva les habituels professeurs à l'exception de Rogue. Et nulle part trace d'un nouveau professeur. Ron qui suivait son regard, ayant manifestement réussi à échapper aux reproches de Hermione, murmura :
Tu crois que Dumbledore n'a pas réussi à trouver un professeur de défense, cette année ? Ça ne serait pas si étonnant vu ce qui a tendance à leur arriver !
Il ne doit pas encore être arrivé, vous n'avez pas remarqué qu'il y a deux chaises libres ? demanda Hermione en leur jetant un regard noir, probablement pour avoir troublé la répartition par leurs chuchotements.
En tout cas ce que j'ai remarqué c'est que Rogue n'est pas là ! s'exclama Ron. Vous croyez qu'il a démissionné ?
Ou alors c'est juste qu'il ne s'est pas encore remis d'avoir été désigné comme le parrain d'Eridan ! se moqua Harry.
Criez-le plus fort aussi ! s'exclama la jeune fille d'un air faussement fâché. Il y a peut-être des Gryffondors qui ne doivent pas avoir entendu ! Dois-je vous rappeler ce que nos chers camarades de maison pensent de mon nouveau parrain !
Harry et Ron pouffèrent.
Vous ne pouvez vraiment pas vous empêcher d'être des gamins ! s'exclama une Hermione excédée.
Et bien, considérant le fait qu'en pratique je n'ai jamais été une gamine, j'estime avoir le droit de me comporter comme telle quelques minutes par an…
Hermione n'osa rien répliquer et se retourna vers d'autres élèves pour leur rappeler son rôle de préfète en les faisant taire.
C'est vrai que faire de lui ton parrain la veille de la rentrée, c'est un coup à ne pas avoir cours pendant au moins une semaine ! s'exclama Ron.
Arrêtez ! Vous allez finir par me faire culpabiliser ! Et je ne vois vraiment pas pourquoi ça devrait le rendre malade, je vais finir par me sentir vexée !
Les deux garçons essayèrent en vain d'étouffer leurs rires dans leurs serviettes mais ils ne purent empêcher Hermione de leur jeter un regard à glacer un brasier. Mais Harry s'en fichait. Ce n'était pas souvent qu'ils avaient la possibilité de rire et de dire des bêtises, et cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu Eridan blaguer avec eux. Les dernières semaines avaient été éreintantes et ils avaient bien le droit de faire une pause. Il savait qu'elle ne durerait guère alors il fallait en profiter. Et même Hermione le savait, sinon elle ne s'efforcerait pas de se retourner vers les élèves à répartir pour cacher ses rires. Cette année commençait dans la bonne humeur et tant pis si Harry savait que cela ne durerait pas ! Il se rappela soudain l'année précédente. A la même époque, il était encore obnubilé et désespéré par la mort de Sirius mais déjà intéressé par l'étrange nouvelle élève dont il connaissait maintenant une bonne part des secrets. Les choses avaient bien changé ! Cette fois-ci il ne pleurait plus la mort d'un proche, au contraire, mais en même temps ils se retrouvaient presque au même point. Voldemort était toujours là, attendant son heure pour agir et installer les ténèbres sur l'Angleterre.
La répartition se termina enfin. Dumbledore se leva, faisant taire tous les murmures et tourner tous les regards vers lui. Harry s'aperçut ainsi que les deux places libres à la table des professeurs étaient maintenant occupées. Rogue en occupait une et avant que Harry ne put attirer l'attention de ses amis sur la place à côté de celle du professeur de potions, Dumbledore parla :
Je suis heureux de vous accueillir pour une nouvelle année. Je suppose que les événements de cet été sont connus par la plupart d'entre vous. La gazette a écrit à ce sujet mais j'ai le regret de vous informer que tout ce qui est écrit dans ce journal n'est pas tout à fait vrai. Le neuf août dernier, il est vrai que deux de vos camarades ont affronté Voldemort…
Un frisson parcourut la salle à ce nom et de nombreux regards se tournèrent vers la table des Gryffondor et plus précisément sur Eridan et lui. Génial, ironisa le jeune homme, maintenant c'était certain, il allait avoir des livres entièrement consacrés à lui ! Et dire qu'il y avait des gens qui ne rêvaient que de devenir des héros… Ils devraient commencer par ne pas avoir peur d'un simple nom !
Cependant, continua le professeur Dumbledore, personne n'a trouvé la mort dans cet affrontement. Vos camarades sont toujours vivants et leur action a permis à quatre prisonniers de Voldemort de retrouver leur liberté après de très longues années pour certains. Malheureusement, Voldemort n'a lui non plus pas trouvé la mort dans cet affrontement et il faut donc se préparer au pire. Il reviendra, il continuera à semer discorde, mort et désolation. C'est pourquoi nous nous devons de rester prudents et solidaires. Ce n'est qu'ensemble que nous pourrons sortir de cette période sombre dans laquelle nous nous trouvons. Et pour finir sur une note plus gaie avant que je n'annonce le début du festin, je voudrais vous présenter le nouveau professeur de défense contre les forces du mal…
La silhouette à côté du professeur Rogue se leva permettant à ceux qui ne l'avaient pas encore reconnu de le faire.
Il a déjà enseigné cette matière il y a quelques années et a accepté de reprendre ce poste. Il a juste tenu à ce que je rappelle, et précise à certain, qu'il est un loup-garou et qu'il est donc souhaitable d'éviter son bureau les nuits de pleine lune. Chers élèves, je vous présente Rémus Lupin, votre nouveau professeur de défense…
Une salve d'applaudissement jaillit de toutes les tables, accompagnés de cris de joie, et il est inutile de préciser que la table des Gryffondors était la plus bruyante. Et Harry remarqua, avec un certain amusement, que même Hermione s'était levée et applaudissait sans faire le moindre commentaire à Dean et Seamus qui avaient entrepris de frapper sur leurs assiettes avec leurs couverts pour faire davantage de bruit. Harry ne savait comment exprimer sa joie à l'idée d'avoir à nouveau Rémus, l'un des meilleurs amis de ses parents et de son parrain, comme professeur et son soulagement : non seulement pour sa dernière année à Poudlard il allait avoir un professeur compétent mais en plus il pouvait être certain que ce n'était pas un adepte de Voldemort !
Harry croisa le sourire d'Eridan. Oui décidément, cette année commençait bien ! Harry se demanda un instant comment ses parents et ceux d'Eridan réussiraient à se débrouiller sans Rémus pour leur rappeler la réalité mais il chassa cette pensée de son esprit, ils étaient assez grands pour se débrouiller seuls ! Et les problèmes qui allaient nécessairement venir avec le déroulement de l'année pouvaient attendre, non ?
Je vous rappelle aussi que la forêt interdite est comme son nom l'indique interdite à tous les élèves, qu'il est interdit de se jeter des sorts dans les couloirs et de faire tout un tas d'autres choses que notre concierge sera heureux de vous indiquer. De plus, monsieur Rusard m'a chargé de vous rappeler les objets interdits dans l'enceinte de l'école. Cependant, la faim commençant à se faire sentir et la liste étant trop longue, notamment parce que toute nouvelle invention des frères Weasley y est directement inscrite, vous pourrez consulter la liste qui est afficher à la porte du bureau de notre cher concierge. Et maintenant, voilà que vos estomacs et le mien m'indiquent que je n'ai déjà que trop tardé alors je n'ai plus que deux mots à vous dire : Bon appétit !
Aussitôt les tables se couvrirent de mets tous plus succulents les uns que les autres pour la plus grande joie de tous.
Ron venait de terminer sa quatrième part de tarte à la citrouille, et semblait enfin repu, quand le vautour apparut dans la Grande Salle. Aussitôt tous les regards se tournèrent vers le volatile. Les élèves qui quelques secondes auparavant étaient somnolents par l'effet conjugué d'une journée chargée et d'un bon repas retrouvèrent tout leur intérêt pour l'inquiétant volatile et le paquet qu'il portait. C'était un étrange paquet de forme vaguement ronde, de couleurs rouge et noir en majorité et qui exhalait une odeur désagréable. Le vautour finit par lâcher ce qu'il tenait au centre même de la salle avant de repartir à tire d'ailes. La chose tomba sur le carrelage et rebondit une fois dans un bruit qui évoquait des os se brisant. Harry finit par comprendre de quoi il s'agissait. C'était une tête. Et malgré les traits déformés par la peur et la marque des ténèbres qui était dessinée sur le visage, Harry sut à qui elle avait appartenu. Mais peut-être était-ce à cause du chapeau qui était miraculeusement resté enfoncé sur la tête ! Cornélius Fudge, l'ancien ministre de la magie, avait trouvé là une fin bien cruelle…
Au début, j'avais prévu de ne pas mettre la dernière phrase et de vous laisser sans savoir à qui appartenait cette tête. Mais sachant que je pars dix jours en Grèce, je me suis dit que ce serait vraiment trop cruelle de ma part (et surtout suicidaire !)…
