Bon, me voilà de retour de Grèce, c'était vraiment super et merci à tous ceux/celles qui m'ont souhaité un bon voyage. Merci à tous mes reviewers :
Lannes, je vois que la mort de Fudge a fait des heureux… Je peux comprendre que tu n'aies pas apprécié le retour des parents, je reconnais très bien que je ne suis même pas sûre que j'aurai aimé une histoire où ils seraient revenus même si je suis assez fière d'avoir réussi à faire passer leur retour presque comme plus problématique qu'autre chose et surtout pas comme tout est bien dans le meilleur des mondes. Pour Malfoy, le fait qu'il soit un «gentil» dans le sens où il est du côté des gentils et non pas qu'il soit devenu un parangon de vertue, c'est important pour mon histoire mais manifestement, même si tu n'aimes pas trop et que c'est contraire à tes propres idées, ça ne te gêne pas pour lire. Je me trouve parfois dans le même cas, je lis une fic où il y a quelque chose de tout à fait contraire à la mienne mais ça ne m'empêche pas de continuer à lire… En tout cas, contente que malgré tout mon histoire te plaise.
Tusaisqui, le comportement de Malfoy, c'est tout une affaire. Il reste malfoy, c'est à dire un type moqueur, ironique et sarcastique mais en même temps, il voudrait aussi se faire accepter par les autres, pardonner et pouvoir se pardonner lui-même pour son comportement passé. Comme eridan (et à peu près tous les personnages de ma fic) il est enseveli sous une montagne de culpabilité et c'est une raison qui explique que parfois il paraîtrait presque agréable ! sinon, comme tu le dis, harry est plus mâture donc il est normal qu'il pardonne à drago, surtout qu'il sait maintenant ce qui a vraiment de l'importance et ce qui en a moins. Par contre ron… c'est ron ! il ne peut pas pardonner et accepter si vite malfoy ! il faut au moins qu'il fasse semblant de le détester encore quelque temps, sinon on pourrait dire que la fréquentation d'Hermione le changerait trop ! Et oui, ils se rappellent de temps en temps qu'ils sont des adolescents, surtout que sans cela, leurs nerfs auraient fini par lâcher…
MariaJuana, félicitation pour avoir lu ma réponse jusqu'au bout, il en fallait du courage ! Quant à faire une suite, et bien de la même manière que j'ai dit que j'arrêterai ma fic à noël, je pense qu'une suite n'aurait pas de sens. En plus de ça, le sixième tome va bientôt sortir en français et non seulement ça va rendre encore plus hors sujet ma fic mais en plus comme ce tome m'a beaucoup déçue, je trouve plus difficile d'écrire une fanfiction sur Harry potter surtout que cette déception m'a fait revoir mon avis sur les tomes précédents et que du coup, mon enthousiasme pour ces bouquins a beaucoup décrû mais par pour lire des fanfictions ! Il me faut bien reconnaître une chose à jk rowling c'est qu'elle a créé un univers et des personnages qui ont beaucoup de possibilités, par contre je trouve que ce qu'elle en a fait est plutôt décevant. Bien sûr ce n'est qu'un avis personnel qui n'engage que moi…
Didinepotter, ah encore une partisane du couple harry/eridan ! Et bien comme j'ai dû déjà le dire, pour qu'ils pensent à être un couple, il faudrait déjà qu'ils puissent avoir le temps de penser à autre chose que : attention, un avada kedavra ! Baisse-toi, Voldemort vient de jeter un sort… et d'autres choses tout aussi réjouissante.
Romain, merci beaucoup. Pour ce qui est de l'identité de la tête… disons que je connais et vois certains de mes lecteurs et que je sentais qu'elles allaient me tuer si je les laissais dans le doute (je l'ai déjà fait suffisamment de fois pour craindre les conséquences de mes mots !).
Clémence Black, ne t'inquiète pas, je compte aller jusqu'au bout de ma fic. Et vous devriez encore être surpris !
Anagrammes, quel plaisir d'avoir à nouveau un mot de toi ! Ah le retour de rémus… je crois que j'aime bien rompre avec les traditions. Et puis les malédictions c'est fait pour être rompues, non ? j'aime beaucoup ta formulation : «un prof de DCFM se périme après un an d'utilisation» ! Qu'Eridan ressente pour Harry au moins une profonde amitié est certain, ne t'inquiète pas. Plus, je crois que tout le monde peut comprendre qu'elle a d'autres choses à penser que de savoir ce qu'elle ressent exactement pour Harry… Draco jacassant comme une oie, oui c'est l'idée. C'est que derrière ces airs froids et insensibles, le p'tit drago c'est un type angoissé et pas du tout sûr de lui… Je rigole bien sûr ! Mais bon, pour lui aussi une thérapie ad vitam aeternam ne serait pas de trop ! Eridan, James Bond ? Je n'avais pas vu les choses sous cet angle (je pense que james bond s'est fait moins torturé et qu'il a mieux profité de son rôle (je parle du nombre de femmes qui finissent dans son lit) mais en même temps, je suis pas trop fan donc je connais mal) je pensais plus à donner un côté réaliste et concret en parlant de l'aspect financier de Voldy and co. Et bien sûr que j'ai un compte à Gringott's ! c'est juste qu'il est un peu vide pour le moment… pour la fin de ta review, entre les images bizarres et les lettres qui s'intervertissent, j'ai un peu eu l'impression que tu avais fumé la moquette mais bon, c'ets pas grâve. Quant à ton règlement de compte avec TuSaisQui, je veus bien faire l'arbitre tout en vous rappelant qu'on ne frappe pas l'arbitre ! (surtout quand c'est aussi l'auteur et qu'on espère avoir la suite un jour !). La tête de Fudge séparée du corps t'a coupé l'appétit ! Quand je pense que d'autres ont entamé une petite danse de la victoire…
Zabou, Mayoune, Dinue, Laure, merci beaucoup et voici la suite.
Bonne lecture !
Chapitre 25 : L'artefact.
Pendant quelques instants, la Grande Salle fut absolument silencieuse. Tout le monde semblait sous le choc. Et cela pour plusieurs raisons : La première était bien sûr que dorénavant plus personne ne pouvait nier le retour de Voldemort. Il y avait aussi le fait que, pour une grande parie des élèves, c'était le premier cadavre qu'ils voyaient, ou plutôt le premier morceau de cadavre ! Et enfin la tête coupée ajoutait une brutalité, une forme de barbarie qu'on n'associait pas aux Avada Kedavra qui paraissaient plus propres, plus humains que la décapitation par quelques moyens que ce soit ! Sans compter évidemment l'identité de la victime. Certes Fudge n'était plus le ministre de la magie mais il l'était resté suffisamment longtemps pour que, malgré son incompétence et sa paranoïa notoires, il reste un symbole important pour la communauté magique.
Eridan fut la première à reprendre ses esprits :
Ça faisait longtemps qu'on savait qu'il avait perdu la tête mais jusqu'à présent je n'avais pas compris que c'était au sens littéral, dit calmement la jeune fille en saisissant son verre.
Harry cligna plusieurs fois des yeux, ramené à la réalité par l'ironie de son amie.
Je suppose que nous devrions avoir de la peine pour lui, réfléchit Harry.
Disons que personne n'aimerait être à sa place, répondit Ron qui avait toujours les yeux fixés sur la tête.
Je croyais qu'il était parti aux Etats Unis, finit par dire Hermione.
Les trois autres lui jetèrent un regard interrogatif.
Il a déclaré dans la Gazette qu'il émigrait aux Etats Unis pour ne pas voir l'Angleterre sorcière sombrer dans la décadence, expliqua la jeune fille.
La décadence ? répéta Harry.
Hermione hocha la tête.
Et bien, il ne reste qu'à espérer que Voldemort a trouvé Fudge avant son départ et non pas que Fudge ait voulu devenir un mangemort pour remettre l'Angleterre dans le droit chemin et que Voldemort ait fini par s'en débarrasser pour incompétence, déclara Eridan.
Oh, génial ! ironisa Harry. Maintenant j'ai encore moins de peine pour ce type-là ! Empêchez-moi de dire qu'il l'a cherché, je pourrais me sentir coupable pour mon manque de compassion…
Eridan haussa les épaules.
Il y a des limites à la compassion. Au-delà, ça s'appelle de la stupidité !
Harry allait répondre quand le professeur Dumbledore se leva :
Nous venons une fois de plus d'assister à la vision de la magie de Voldemort, commença-t-il. Et à son pouvoir de discorde et de peur. Que les préfets ramènent les élèves dans leurs maisons ! Je crois que tout le monde a subi suffisamment d'émotion pour aujourd'hui !
Hermione fut la première à se lever et s'assura que les préfets suivaient bien les ordres de Dumbledore. Les chaises raclèrent sur le carrelage et les élèves se dépêchèrent de rejoindre leurs maisons d'une manière quasi automatique, la peur et l'horreur paralysant toute pensée personnelle.
Harry, Ron et Eridan attendirent Hermione dans leur salle commune désertée par les autres Gryffondors. La jeune fille se laissa tomber à côté de Ron. Elle avait l'air épuisé.
Les premières années sont terrorisés. Et les préfets guère plus rassurés, expliqua-t-elle. Pour l'instant, ils se contentent de suivre les ordres de Dumbledore comme des zombies mais je préfère ne pas imaginer quand leur panique va s'exprimer !
Ron passa un bras autour des épaules de la jeune fille qui s'appuya contre lui.
Je ne sais pas si je ne préférerais pas que les élèves crient, pleurent, paniquent, dit Eridan. S'ils réagissent, leur peur pourra se changer en colère, et leur colère en combat ! Mais là, ils sont tellement effrayés qu'ils ne sont plus que des moutons tremblant promis à l'abattoir !
Les trois autres hochèrent la tête.
Je suppose qu'en tuant Fudge de cette manière, et en envoyant sa tête à l'école, Voldemort voulait semer la panique, dit Harry.
Et bien il a parfaitement réussi ! grogna Ron. Qu'espère-t-il, qu'on se rende !
Il sait très bien que Dumbledore ne se rendra jamais mais je pense qu'il veut semer la discorde. Si les sorciers sont désunis face à lui, il lui sera plus simple de remporter la victoire, expliqua Eridan d'une voix amère.
Je crois que je vais aller me coucher, dit Hermione d'un air lasse. Les choses paraîtront peut-être plus claires après une bonne nuit de sommeil…
Ron hocha la tête et après les habituelles bonnes nuits, Harry et Eridan se retrouvèrent seuls dans la salle commune.
Ils ont été perturbés aux aussi, dit Harry, même s'ils le cachent.
Eridan poussa un soupir.
Je pense qu'ils espéraient encore et malgré tout que Voldemort ne reviendrait plus.
Harry commençait à comprendre ce que ressentaient les autres et ses amis. Ceux qui ne savaient réellement pas que Voldemort était vivant et ceux qui, inconsciemment, ne voulaient, ne pouvaient pas y croire. L'espoir était une drôle de chose, parfois bonne quand c'était la seule lumière au bout du couloir, parfois mauvaise comme cette fois-ci car occultant la réalité. Harry n'avait pas compris à quel point les gens avaient voulu se persuader de la mort de Voldemort. Pourtant, ce n'était pas la première fois. Déjà, ils l'avaient cru mort une fois alors qu'il n'était que momentanément et en partie disparu. Pour lui, c'était différent. Sa vie s'était tellement construite autour de Voldemort et de son combat contre lui qu'il peinait à imaginer sa vie sans Voldemort. C'était peut-être stupide mais même s'il n'avait pas eu à s'inquiéter sur le moyen de se débarrasser de Voldemort en faisant le moins de victimes possibles, il s'inquiéterait de sa vie future. Car jusqu'à présent, et même si la prophétie n'existait finalement pas, il avait toujours eu un but dans sa vie : combattre Voldemort. Mais après ? Que lui resterait-il ? A vivre, répondrait très justement toute personne sensée. Oui mais seulement, il n'était pas sûr de savoir vraiment ce que vivre voulait dire. Il avait tellement l'habitude de survivre…
Qu'allons-nous faire maintenant ? demanda Harry, sortant de ses pensées.
Je ne sais pas. Attendre, je pense. Et se préparer au combat qui viendra nécessairement.
Harry acquiesça. Rien de nouveau pour cette année donc.
Le lendemain matin, Hermione leur fit passer leurs emplois du temps alors qu'Eridan écrivait quelque chose.
Que fais-tu ? lui demanda Harry en saisissant machinalement son emploi du temps.
J'écris une lettre à Sirius et Circé pour leur raconter ce qui s'est passé ici…
Harry nota une fois de plus qu'elle n'avait pas dit ses parents mais qu'elle les avait appelés par leurs prénoms. Il y avait quelque chose de bizarre là-dedans quand on se rappelait qu'Eridan n'hésitait pas à les appeler ses parents tant qu'elle les pensait morts. Mais Harry savait qu'il ne fallait pas brusquer les choses, Eridan était ce qu'elle était, et elle avait une façon bien à elle de prononcer leurs prénoms qui leur donnait une dimension différente de tous les autres.
Je pense que la Gazette doit déjà avoir fait ses gros titres de ce matin avec la tête de Fudge, dit Hermione en lui tendant à elle aussi son emploi du temps.
Certainement mais connaissant la Gazette, je préfère qu'ils sachent l'exacte vérité.
C'est vrai, tu as raison, on ne peut pas faire confiance à la Gazette !
Je devrais écrire à mes parents aussi, réfléchit Harry. Et toi aussi Ron. Pas la peine qu'ils aient le temps de croire aux mensonges de la Gazette !
Harry jeta finalement un regard à son emploi du temps. Et il constata qu'il avait une plage de deux heures qui était restée blanche. Il se pencha sur l'emploi du temps d'Eridan et constata le même espace vide. Mais Ron et Hermione ne l'avaient pas.
Qu'est-ce que c'est que ces heures libres ? demanda-t-il.
Ce sont les heures où vous auriez dû avoir combats magiques, expliqua Hermione. Avec la mort du professeur Androji, l'option a dû être annulée. C'est pourquoi le professeur McGonagall vous attend dans son bureau avant le premier cours.
Quoi ? Mais le premier cours est peine dans une demi-heure ! s'exclama Harry.
Alors je crois que nous ferions mieux d'y aller maintenant, répondit Eridan en rangeant sa lettre dans une poche et en se levant.
Harry la suivit jusqu'au bureau de leur directrice de maison. Ils arrivèrent en même temps que trois autres élèves qui avaient fait partie de l'option du professeur Androji, parmi lesquels se trouvait Malfoy. Harry et lui échangèrent un salut poli, Eridan se montra plus chaleureuse.
Les onze élèves entrèrent dans le bureau et se retrouvèrent face au professeur McGonagall.
Il reste peu de temps avant votre premier cours aussi je serais brève, dit la femme. La disparition du professeur Androji nous oblige à fermer l'option de combats magiques car personne ne peut reprendre ce cours. Je vous propose alors trois solutions. Tout d'abord vous pouvez, si vous avez une autre option, considérez ces heures comme libres, ou prendre une des options déjà existantes si cela peut compatir avec votre emploi du temps…
Huit des élèves n'attendirent pas la troisième solution pour choisir l'une ou l'autre des deux premières et quitter la salle, plutôt heureux finalement d'échapper à une nouvelle année de combats magiques. Le professeur McGonagall les regarda partir un peu contrariée mais elle finit par se rappeler qu'il lui restait encore trois élèves.
Et qu'elle est la troisième proposition, professeur ? demanda Harry.
Et bien les professeurs Rogue et Lupin ont proposé d'assurer une option de défense avancée contre les forces du mal et de lutte contre la magie noire.
Très bien, répondit Harry, approuvé par Eridan et Malfoy.
Dois-je comprendre que vous désirez tous les trois poursuivre cette option ? demanda le professeur, un peu intriguée de les voir si corrects les uns envers les autres.
Exactement professeur, c'est possible ? demanda Harry. Je veux dire, accepteront-ils de nous faire cours même s'ils n'ont que trois élèves ?
Oh, ça ne changera pas trop le professeur Rogue, répondit la directrice adjointe non sans une pointe de sarcasme.
Malfoy fit mine d'être particulièrement intéressé par ses ongles alors qu'Eridan esquissait un léger sourire. Harry essaya vainement de cacher un léger rire en se demandant si le but ultime du professeur Rogue n'était pas de ne plus avoir d'élèves mais il fut coupé dans ses pensées ironiques par la réponse du professeur de métamorphoses.
Bien sûr qu'ils accepteront de vous faire cours. Je pense qu'ils seront même très satisfaits d'avoir des élèves aussi doués et intéressés que vous par ces matières…
Le professeur McGonagall leur jeta encore un regard étonné alors que Malfoy souriait d'un air très fier de lui au compliment, que l'ironie se lisait dans les yeux d'Eridan et que lui-même se demandait si le professeur Rogue serait si ravi que cela de l'avoir encore deux heures de plus par semaine. Enfin, il avait tout de même reconnu qu'il avait mûri. Et d'une certaine manière, le retour de son père et de Sirius devait pouvoir permettre à Rogue de reporter sa haine envers ses véritables destinataires et donc de l'épargner, du moins il l'espérait. Harry haussa les épaules mais une idée germa dans sa tête en voyant que le professeur McGonagall n'arrivait pas à comprendre qu'ils puissent se supporter Drago et lui.
Allez, Eridan, Drago, je crois que nous allons être en retard pour notre premier cours de l'année et comme c'est avec le professeur Rogue, nous ferions mieux d'y aller maintenant !
Et il donna aux deux adolescents une légère et amicale poussée dans le dos. Harry vit les yeux du professeur s'écarquiller exagérément sous la surprise. Décidément, il devenait de plus en plus Serpentard !
Ils étaient à peine hors de vue du professeur McGonagall que Malfoy se tourna vers lui, un air particulièrement sarcastique sur le visage.
Qu'as-tu essayé de faire ? Tu voulais qu'elle ait une crise cardiaque ? Ce n'est pas très Gryffondor, tout ça ! Ou alors… Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de notre saint Potter national ?
Harry haussa les épaules puis son sourire s'étira, le faisant paraître dangereux et un peu fou :
Le Choixpeau voulait m'envoyer à Serpentard…
Quoi ! le coupa Malfoy dont la surprise se mêlait à l'horreur.
Eridan laissa échapper un petit rire.
Mais j'ai refusé et le Choixpeau m'a envoyé à Gryffondor.
Malfoy exagéra la mimique montrant qu'il était soulagé, une main à l'endroit où devait se trouver son cœur.
T'es pas bien ! J'ai failli avoir une crise cardiaque avec tes histoires ! Toi à Serpentard…
Et alors ? Je croyais que Serpentard ne signifiait pas forcément mangemort… Et depuis quand tu as un cœur ?
Depuis toujours mais il sert juste au fonctionnement de mon organisme. Et il est vert !
C'est vrai ? Mon pauvre Drago, il faut absolument que tu ailles voir un médecin alors, je crains que ce soit plutôt mauvais signe, s'exclama Eridan d'un air véritablement sérieux et inquiet.
Si sérieux et inquiet que les deux garçons mirent plusieurs secondes avant de comprendre que la jeune fille se payait leurs têtes. Malfoy fit mine de bouder et regarda sa montre.
Ce n'est pas que je m'ennuie en votre présence mais… commença-t-il de son habituelle voix traînante. Mais le cours de Rogue commence dans deux minutes et c'est à l'autre bout du château ! hurla-t-il, affolé.
Harry se dit que la tête qu'il faisait lui-même devait bien valoir une photo tant l'horreur devait se peindre sur sa figure. Il se tourna vers Eridan mais la jeune fille secoua la tête. Alors les trois adolescents partirent en courant dans l'espoir de traverser la totalité du château en moins d'une minute trente.
Ils arrivèrent essoufflés et débraillés et avec cinq minutes de retard devant la porte de la salle de Rogue. Mais manifestement, le professeur n'était pas encore arrivé car les élèves attendaient devant la porte.
Rogue n'est pas là ? demanda Harry entre deux halètements.
Non, répondit Hermione. Mais qu'est-ce que vous faisiez tous les trois ?
Nous étions chez le professeur McGonagall, répondit Eridan pour le laisser reprendre son souffle.
Mais tous les autres sont là depuis longtemps !
Harry jeta un regard mauvais aux autres élèves qui avaient suivi l'option du professeur Androji. Voilà au moins une raison qui expliquait qu'ils étaient partis si rapidement et sans même prendre le temps d'apprendre ce qu'était la troisième proposition ! Enfin, en même temps, il n'était pas mécontent de se retrouver juste avec Eridan et Malfoy pour un cours qui avait l'air si passionnant et qui serait enseigné par Rémus. Par Rogue aussi mais bon, on ne pouvait pas tout avoir !
Sur ces pensées, le professeur Rogue arriva, expliquant son retard par une entrevue avec le professeur McGonagall au sujet de la nouvelle option.
Je parie qu'elle s'est débrouillée pour trouver le professeur Rogue et le retenir pour nous donner le temps d'arriver, chuchota Eridan alors qu'ils entraient en classe.
Oh non ! Maintenant je vais devoir remercier la vieille chouette pour m'avoir sauvé la mise ! Quelle déchéance ! s'exclama Malfoy, une main sur le front et le regard pointé vers le plafond.
Harry étouffa un rire sous les regards étonnés de Ron et Hermione. Il haussa les épaules dans leur direction. Ce n'était quand même pas de sa faute si les faux airs de comédienne que se donnait Malfoy le faisaient rire !
Harry reprit son sérieux en se rappelant que moins de vingt-quatre heures plus tôt, la tête de Fudge avait atterri sur le carrelage de la Grande Salle. Il aurait dû se sentir triste et horrifié Mais il ne ressentait rien de tout cela. Il n'aurait pas été jusqu'à dire que la mort de Fudge lui avait fait plaisir, de toute façon, aucun des crimes de Voldemort ne pouvait lui faire plaisir. Quoique s'il avait tué Bellatrix Lestrange, Peter Pettigrow, Lucius Malfoy… Bon d'accord, sa compassion s'était quelque peu amenuisée ces derniers temps mais comme le disait Eridan, au-dessus d'un certain point, ce n'était plus de la compassion mais de la stupidité et de la naïveté. Et ça rendait beaucoup moins précieuse la compassion si on en éprouvait pour n'importe quoi ! Et tant pis si ces raisons sonnaient davantage Serpentard que Gryffondor ! Saint Potter naïf et candide, c'était fini ! Surtout si certaines personnes trouvaient le moyen de mourir sans qu'il n'ait à les tuer… Tout cela pour dire que la mort de Fudge ne lui faisait pas vraiment de peine. Mais elle l'inquiétait. En effet, même s'il n'était plus ministre de la magie, Fudge devait être bien protégé et Voldemort l'avait tout de même tué ! A moins qu'il n'ait voulu devenir mangemort comme l'avait suggéré Eridan ce qui ne faisait rien pour le rassurer. Si lui avait voulu devenir mangemort, combien d'autres avaient suivi ? Et combien se disaient maintenant que rejoindre Voldemort était le seul moyen de survivre ? Evidement, ils ne s'agissaient que des sang-pur. Les sang-mêlé et les sorciers nés de parents moldus n'avaient plus qu'à se laisser envahir par le désespoir…
Harry frappa du poing sur sa table, faisant vaciller son chaudron. Il ne pouvait pas laisser les choses comme cela ! Il ne pouvait pas laisser Voldemort faire ! Il ne pouvait pas… Son regard croisa celui, furieux, du professeur Rogue qui semblait le fixer depuis un moment déjà. Harry laissa retomber son poing, qu'il avait à nouveau prévu de cogner contre cette malheureuse table qui ne lui avait pourtant rien fait, et se dépêcha de se plonger dans son chaudron en espérant de toutes ses forces que Rogue arrêterait de le fixer pour qu'il puisse demander à Hermione ou Eridan ce qu'ils étaient censés faire comme potion.
Harry ne dut qu'à une question d'Eridan d'échapper au regard crucificateur de son professeur de potion. Une chose était sûre, si Voldemort ne le tuait pas, Rogue y parviendrait sûrement à coup de crise cardiaque.
Harry s'efforça de calmer les battements de son pauvre cœur tout en essayant de suivre les consignes de Hermione sur la préparation du véritasérum. Une potion simple pour commencer l'année, avait osé dire le professeur Rogue alors que tout le monde savait bien que peu de personnes étaient capables de la préparer ! Rien d'étonnant alors à ce que sa potion ait pris une teinte fuchsia au lieu de transparente.
Malfoy, profitant que Rogue était occupé ailleurs, par la potion bleu marine de Neville, se pencha sur le chaudron de Harry.
Intéressant. Je pensais que tu savais au moins lire, Potter. C'est écrit plumes d'hippogriffe, pas concentré d'ailes de dragon. A moins que tu ne saches pas faire la différence entre un hippogriffe et un dragon…
Bien sûr que si ! Le dragon c'est celui qui te carbonise et l'hippogriffe, celui qui te lacère de tes griffes. Nous sommes bien placés pour le savoir. J'ai dû faire face à un dragon en quatrième année et toit tu t'es fait "presque" arracher le bras par un hippogriffe en troisième année. Tu ne te rappelles pas ? Et comment va ton bras en fait ?
Mieux que ton cerveau, de toute évidence ! Et ça ne m'empêche pas de faire des potions parfaites, au contraire de toi…
Harry jeta un regard blasé vers la potion, effectivement parfaite, de Malfoy avant de retourner vers la sienne qui en plus d'être fuchsia était maintenant constellée de points oranges.
Et en plus, tu n'as vraiment aucun goût ! ajouta Malfoy en regardant la potion de Harry comme si elle lui donnait la nausée.
Ce qui était bien possible. En tout cas, Harry trouvait qu'elle faisait mal aux yeux.
Eridan leva les yeux de sa potion, probablement parfaite et en profita pour observer Harry, Malfoy et la potion fuchsia à pois oranges. La jeune fille finit même par se lever pour mieux voir.
C'est bien la première fois que je vois une potion avec des motifs, chuchota la jeune fille d'un air intéressé.
Malfoy hocha la tête.
Je me demande bien que peuvent être ses propriétés, continua Eridan en remplissant une fiole pour pouvoir observer la potion de plus près.
Explosives, bredouilla Harry en voyant que le professeur Rogue regardait dans leur direction en fronçant les sourcils.
En même temps, trois élèves autour d'un même chaudron, surtout si ce chaudron était le sien, cela devenait forcément louche pour Rogue ! Et cela ne risquait pas de s'arranger puisque Hermione venait de les rejoindre. Harry vit le professeur Rogue se diriger vers eux à grandes enjambés. Et dire que l'année précédente, il n'avait eu aucune retenue…
Potter, qu'est-ce que vous avez encore fait ? demanda le professeur d'un air à la fois lassé et furieux.
Vous avez déjà vu une potion de cette couleur, professeur ? demanda Eridan en lui tendant la fiole.
Potter, votre stupidité n'a donc aucune lim… Quelle couleur intéressante ! se coupa lui-même le professeur en observant la fiole.
Vous n'en avez jamais vu de ce genre ? redemanda Eridan.
Non… Qu'avez-vous mis dans ce chaudron Potter ?
Au début, je pensais juste qu'il avait interverti les plumes d'hippogriffes avec du concentré d'ailes de dragon. Cela aurait expliqué la couleur fuchsia mais pas les pois. Il doit y avoir autre chose ! dit Malfoy.
On dirait un peu des précipités chimiques, proposa Hermione.
Le professeur Rogue leva vers elle un regard qui ne pouvait s'empêcher d'être intéressé.
Quand on mêle certains éléments chimiques, cela forme de nouveaux éléments solides de diverses couleurs, c'est ce qu'on appelle des précipités, expliqua Hermione.
Intéressant, il faudra que je me procure des livres… Je suppose que vous ne vous souvenez pas de ce que vous avez mis là-dedans, Potter ?
Harry reconnut son ignorance et observa avec inquiétude des rayures vertes se former dans sa potion.
Très bien. Si vous ne voulez pas écoper d'une retenue, je vous conseille de ne plus vous approcher de ce chaudron. Granger, Malfoy et Black vous allez m'aider à tester le contenu de ce chaudron jusqu'à la fin du cours !
Harry se recula prudemment, laissant les trois élèves et le professeur Rogue plonger des fioles dans le chaudron et tester différents ingrédients et formules. Ils avaient l'air de beaucoup s'amuser.
A la fin du cours, Ron et Harry attendaient les autres devant la porte. Ils sortirent bons derniers, tous les trois en même temps, plongés dans une discussion qui semblait les passionner.
C'est fantastique, Harry ! Ta potion est totalement inédite et le professeur Rogue a accepté que nous le retrouvions à la fin des cours pour continuer à travailler dessus ! s'exclama Hermione, surexcitée, sous les regards effarés des deux garçons.
Et dire que je croyais être un véritable désastre en potion…
Mais tu es un désastre, Harry ! s'exclama Malfoy. Mais comme toute catastrophe, tu as parfois une utilité…
Et sur ces bonnes paroles Hermione, Eridan et Malfoy les précédèrent jusqu'à la salle de métamorphose tout en continuant de parler de la fameuse potion.
Harry s'efforça de ne plus penser à sa potion durant la semaine qui suivit. En effet, il avait bien d'autres soucis : il allait falloir qu'il fasse de nouvelles sélections pour remplacer Katie Bell au poste de poursuiveur car la jeune fille avait passé ses ASPICS l'année précédente, il devait lui-même passer ses ASPICS à la fin de l'année, Voldemort était toujours vivant, il devait absolument écrire à ses parents et il fallait qu'il trouve un moyen pour que Ron ne saute pas sur Drago au moindre sarcasme de celui-ci. En effet son étrange potion avait eu pour conséquence de rapprocher Drago, Hermione et Eridan, ce qui ne plaisait évidemment pas à Ron, et cela d'autant plus que Malfoy restait Malfoy, c'est à dire qu'il ne se privait pas de lancer des sarcasmes à tous même si ce n'était plus sur les origines d'Hermione ou la famille de Ron.
Il se trouvait actuellement dans la bibliothèque à essayer de rédiger un devoir de potions, de même que Ron, pendant que les trois autres qui avaient été dispensés du devoir cherchaient dans d'énormes et poussiéreux grimoires des réponses à la composition de la potion de Harry.
Ce sont des ailes de chauve-souris ou des toiles d'araignées venimeuses qu'il faut mettre dans le véritasérum ? demanda Harry qui ne s'en sortait décidément pas avec son devoir.
Eridan, Hermione et Malfoy levèrent les yeux de leur grimoire.
Aucun des deux, répondit Hermione en soupirant. Les seuls ingrédients provenant d'animaux dans cette potion sont les plumes d'hippogriffes, tous les autres sont des végétaux ou des minéraux.
Et dire que je pensais pendant toutes ces années que tu faisais semblant d'être aussi sous-doué en potions, se moqua Malfoy. Tu es vraiment désespérant !
Tu oublies que je suis Saint Potter, Drago ! Si j'avais été excellent en potions, ni toi ni Rogue n'auraient pu trouver moyen de m'humilier et comme je sais que c'est mauvais pour votre moral…
Mais c'est qu'il commence à avoir du répondant, le petit Gryffondor ! Peut-être devrais-je me méfier, il va bientôt mordre…
Harry éclata de rire. C'était sa nouvelle technique devant les sarcasmes de Malfoy et cela embêtait beaucoup le blond. Puisqu'il allait manifestement devoir le supporter, Hermione avait raison, il valait mieux ne pas se soucier de ce qu'il disait.
Malfoy boudait, Eridan et Hermione souriaient, amusées, et Ron semblait quelque peu perdu. Bref, tout allait parfaitement bien.
Le lendemain matin, Harry comprit que les jours paisibles étaient terminés et qu'il allait avoir bien d'autres chats à fouetter que de se préoccuper des sarcasmes de Malfoy quand il vit la tête que faisait Hermione lisant la Gazette et le silence inhabituel qui s'installa dans la Grande Salle. Harry reposa son toast, à peine entamé, quelque chose lui disait qu'il n'allait plus avoir faim.
Il y a eu une nouvelle attaque, murmura Hermione d'une toute petite voix.
Harry ferma les yeux, comme s'il pouvait ainsi chasser les images que les mots d'Hermione venaient de faire naître dans son esprit.
Où ? demanda-t-il d'une voix qu'il trouva lui-même dépourvue d'émotion.
A croire qu'il savait que bientôt, l'émotion allait le submerger.
A Meltingvalley. C'est un village où vivaient des sorciers, des cracmols, et les familles moldues de certains sorciers. Quelques centaines de personnes…
Il y a eu des morts je suppose…
Quinze morts, vingt-quatre blessés graves dont sept entre la vie et la mort, et une centaine de personnes blessées moins gravement.
Harry se força à respirer lentement. Il avait l'impression que la grosse boule dans sa gorge allait l'étouffer.
Des personnes que nous connaissions ? demanda-t-il d'une voix cassée.
Hermione ne répondit pas. Ron lui prit le journal des mains. Harry le vit parcourir la une des yeux puis se figer. Il emprunta son journal à Eridan. Et il comprit pourquoi ses amis avaient été incapables de lui répondre. Cho était morte, de même que son père. Sa mère était gravement blessée et son frère aîné à peine moins gravement. Harry ne ressentait plus rien pour Cho mais apprendre qu'elle était morte… C'était difficile à croire. Quelques mois plus tôt, il l'avait encore croisée dans les couloirs de Poudlard et même si elle cherchait à l'éviter depuis l'épisode Marietta, même s'il ne ressentait plus rien pour elle, même pas de la colère… elle n'aurait pas dû mourir, c'était injuste ! Harry se força à continuer sa lecture macabre. D'autres noms lui sautèrent au visage. Le père des jumelles Patil était gravement blessé et leur petit frère était mort, Dawlish, l'auror qui s'était trouvé dans le bureau de Dumbledore avec Kingsley Shacklebot après la découverte de l'AD par Ombrage, était mort lui aussi et d'autres personnes aussi qui avaient le même nom de famille que certains des élèves. Harry reposa le journal sur la table. C'est à ce moment là qu'il se rendit compte que Parvati pleurait dans les bras de Lavande. Il vit la jeune fille se lever et rejoindre sa sœur jumelle qui s'était approchée du professeur McGonagall. D'autres élèves les imitèrent. Sûrement ceux qui avaient de la famille parmi les victimes. Puis les professeurs McGonagall et Chourave les emmenèrent hors de la salle.
Harry se mordit les lèvres. Dans la Grande Salle il n'y avait pas un bruit et personne ne faisait le moindre geste. Harry croisa le regard de Malfoy. Le jeune homme était encore plus pâle qu'à l'habitude et il serrait les poings. Harry se retourna vers ses amis.
Ça ne peut plus durer ! Il faut faire quelque chose !
Mais quoi ? demanda Ron en faisant mine de frapper du poing contre la table.
Hermione empêcha son geste.
Je ne pense pas que ce soit le bon endroit ni le bon moment pour se faire remarquer, réussit-elle à prononcer d'une voix qui annonçait les sanglots.
Tu as raison. Sortons d'ici ! dit Harry.
Comme personne ne faisait attention à eux, ils purent partir sans se faire remarquer, à part de Malfoy qui les rejoignit, un air de déterré sur le visage. Les cinq adolescents s'enfermèrent dans la Salle sur Demande. Ils restèrent un moment silencieux, plongés dans de sombres pensées, n'imaginant que trop bien l'horreur qui s'était déroulée dans le village de Meltingvalley. Harry sentait la culpabilité l'engloutir comme une vague, l'attirant vers les profondeurs pour le noyer. S'ils n'avaient pas échoué en août, Voldemort serait mort et ce massacre n'aurait pas eu lieu. Tous ces gens seraient encore vivants, ils vivraient heureux… C'était de sa faute, il avait échoué ! Harry peina pour remonter à la surface. Il savait que la culpabilité ne le mènerait à rien. Que ce n'était pas en s'appesantissant sur ses responsabilités qu'il pourrait aider des gens et éviter que ce massacre ne se reproduise !
On ne peut pas laisser un tel massacre se reproduire ! s'exclama Harry en donnant un coup de poing dans le mur.
La douleur le ramèna momentanément à la réalité. C'est bien beau de faire de telle déclaration, encore faudrait-il connaître un moyen pour éviter que Voldemort recommence. Trouver un moyen de le battre, définitivement cette fois-ci.
Mais comment ? demanda Hermione. Nous sommes à Poudlard et lui… on ne sait pas où, à préparer la prochaine attaque…
Le trouver n'est pas très difficile, dit Eridan. Il suffit de faire une potion de localisation avec du sang…
Nous n'avons pas de sang de Voldemort, contredit Ron.
Pas besoin, on a le mien. Je suis sa petite-fille, nous avons donc du sang en commun. La potion n'est pas très facile mais elle est faisable…
Du moins si on ne laisse pas Harry s'en approcher ! se moqua Malfoy.
Mais il se tut rapidement, mal à l'aise. Manifestement, il n'avait pas pu s'empêcher de lancer cette pique mais cela ne lui avait pas permis de se sentir mieux. Au contraire !
Quant à sortir de Poudlard, ce n'est pas difficile. Il y a toujours le passage qui mène à la cave de chez Honeyduck ou celui de la cabane hurlante, dit Harry.
Vous voulez dire… que nous n'avons d'autre choix que d'aller combattre Voldemort ? demanda Ron, la voix tremblante.
Comme… comme vous cet été ? bégaya Hermione.
Harry se sentit très mal. Il ne voulait pas entraîner ses amis dans un nouveau combat. Il ne voulait pas qu'ils vivent ce que lui et Eridan avaient vécu peu de temps auparavant. Il ne voulait pas risquer de les perdre, de les voir souffrir, mourir… Et s'il voulait être tout à fait honnête, il n'avait aucune envie de se retrouver devant Voldemort une fois de plus. Il avait vraiment espéré avoir plus de temps, jusqu'à la fin de l'année par exemple, pour ne pas changer les habitudes. Mais s'il attendait, cela voulait dire de nouvelles victimes, d'autres blessés, d'autres morts, d'autres pleurs… Il ne pouvait pas attendre, il était incapable de le supporter !
Il vaut mieux que vous ne veniez pas, tenta Harry en se tournant vers Ron et Hermione.
Nous ne te laisserons pas l'affronter sans nous ! bredouilla Ron. Nous ne t'abandonnerons pas…
Ensemble pour le meilleur et pour le pire, approuva Hermione bien que tremblante.
Jusqu'au bout, continua Ron.
Harry se sentit ému de l'amitié indéfectible qui le liait à ses amis. Ils avaient pris l'habitude de se confier mutuellement leur vie, d'affronter la mort ensemble… Leur amitié était leur force ! Leur faiblesse aussi… Une fois encore, la dernière sans doute…
Crétins de Gryffondors ! s'exclama Malfoy avec colère. N'êtes-vous donc jamais capables de réfléchir ! Faut-il toujours que vous vous laissiez guider par vos impulsions ! Vous croyez vraiment que deux ou trois personnes de plus vous permettront de vaincre Voldemort ! Vous n'avez pas oublié ce qui s'est passé la dernière fois que vous l'avez affronté ? Et il était seul ! Vous croyez vraiment qu'il vous attendra seul cette fois-ci ? Harry, Eridan ! Vous croyez vraiment qu'en agissant de cette manière vous pourrez arriver à un meilleur résultat que la dernière fois ? Ce sera encore pire ! Vous n'en reviendrez pas et Voldemort, lui, sera toujours là, plus puissant que jamais !
Il a raison, murmura Eridan. C'était une idée stupide. Nous ne réussirions qu'à nous faire tuer, je doute que cela arrange nos affaires !
Harry sentit la colère enfler en lui. Mais une colère dirigée contre lui-même. Colère d'être aussi stupide et, qui sait, imbu de lui-même ! Colère d'être aussi impuissant et de devoir être le spectateur passif des massacres de Voldemort.
On ne peut rien faire alors ? demanda Ron, révolté.
Une part de Harry lui disait qu'il valait mieux se battre, faire quelque chose ! que d'attendre impuissant et inactif ! Même s'il mourait ! Après tout s'il ne faisait rien, il ne faisait qu'attendre que Voldemort vienne le tuer ! Qu'est-ce que cela changeait au final ? Mais une autre partie de lui, plus sage sans doute, disait qu'avec un peu plus de temps, il pourrait peut-être avoir une idée pour vaincre Voldemort, devenir plus puissant. D'une certaine manière, c'était plus facile d'écouter la partie impulsive de soi-même que de devoir supporter l'attente et d'écouter sa raison. Malfoy devait avoir raison, c'était sans doute ses instincts de Gryffondor qui l'incitait à réagir de cette manière, à écouter ses impulsions, à se laisser guider par ses passions…
Il y a peut-être un autre moyen, bredouilla Malfoy.
Il tira un étrange objet d'une de ses poches. Cela semblait constitué de deux disques, l'un sur l'autre, le plus grand faisant une demi-douzaine de centimètres de diamètre, dans un métal qui ressemblait assez à de l'argent pur gravé de runes. Une pierre parfaitement ronde et d'une étrange couleur noir moucheté de doré était enchâssée en son centre. Le tout semblait entouré d'un halo de brume et sentait la magie à plein nez.
Comment l'as-tu retrouvé ? demanda Eridan, peinant à retrouver son souffle.
C'est mon père qui l'avait récupéré. Je l'ai retrouvé dans ses affaires quand j'ai ouvert certains de ses comptes cet été. Apparemment il l'a réparé…
Mais pourquoi ? demanda Eridan. Que comptait-il en faire ? Je croyais que Voldemort avait ordonné que cet objet soit détruit !
Malfoy haussa les épaules.
Faut croire que mon père est encore plus stupide qu'on le croyait…
Vous pouvez nous expliquer ce que c'est ? demanda Harry brusquement.
Eridan et Malfoy se tournèrent vers les trois autres, un air un peu embarrassé sur le visage.
C'est… l'artefact que nous avions utilisé pour priver Voldemort de sa magie. Mais le père de Drago nous avait surpris et ça a très mal fini…
Harry se rappela que c'était l'un des souvenirs que lui avait racontés Eridan et que c'était après cet épisode que Voldemort avait tué les trois autres enfants, avait brisé les poignets d'Eridan et que Drago avait été soumis aux sortilèges de l'impérium et d'oubliettes.
Il fonctionne vraiment ? demanda Ron, en tendant sa main vers l'artefact mais en la retirant avant de le toucher.
Il a l'air, répondit Eridan.
Donc, ça voudrait dire que nous pourrions l'utiliser pour priver Voldemort de sa magie ? demanda Hermione.
Il faut utiliser la figure du pentagramme.
Le silence seul répondit à cette déclaration d'Eridan. La figure du pentagramme, la figure d'amplification la plus puissante connue, celle qui permettait d'amplifier la puissance d'un sort par mille.
Tu te rappelles la méditation magique que vous aviez utilisée ? demanda Hermione.
Ça n'a pas d'importance, on ne peut pas la réutiliser !
Pourquoi ? demanda Harry.
Il faut adapter la méditation aux personnes qui composent la figure, expliqua Eridan.
Tu veux dire… que nous allons devoir inventer une méditation magique ! s'exclama Hermione.
Ce n'est pas le plus compliqué. Il faut aussi que nous nous fassions inconditionnellement confiance…
Les quatre autres baissèrent les yeux.
Vous trois, vous vous faisiez inconditionnellement confiance, ça se voit, continua Eridan en s'adressant à Harry, Ron et Hermione. Drago et moi aussi, le temps ne change pas cela, et je pense que nous avons suffisamment prouvé que Harry et moi nous faisons confiance. J'ai aussi confiance en vous deux…
J'ai confiance en vous tous, déclara Harry sans se soucier du regard étonné que lui jetait Drago.
J'ai confiance en toi, Eridan. Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement et… je crois que Drago nous a montré qu'on pouvait lui faire confiance quand il s'est retrouvé face à Voldemort en juin, déclara Hermione. Donc pour moi ça va…
Tous se tournèrent vers Ron.
J'ai confiance en vous trois bien sûr, finit par dire Ron de mauvaise grâce, mais… De toute façon, ce n'est pas en disant qu'on fait confiance à quelqu'un qu'on lui fait vraiment inconditionnellement confiance !
La volonté a un rôle très important en magie, répondit doucement Eridan. Drago ?
Le jeune Malfoy semblait fasciné par ses chaussures mais il releva la tête à l'appel d'Eridan.
Je pense qu'à choisir je donnerais bien davantage ma confiance à… Ron qu'à d'autres.
Ron ? demanda Hermione.
Je suppose que c'est possible, répondit le rouquin en s'efforçant d'éviter le regard de Malfoy que cela arrangeait bien.
Il faut aussi trouver un moyen pour ne pas être interrompu, dit Drago. Pas la peine de refaire la même erreur…
Il faudrait trouver des personnes pour nous protéger. Car tant qu'on effectue le pentagramme, nous sommes impuissants, expliqua Eridan.
Mais qui…
Harry fut coupé par l'ouverture de la porte de la Salle sur Demande.
Je savais bien que nous vous trouverions ici, dit Ginny.
Derrière elle, Neville et Louna entrèrent dans la pièce et refermèrent la porte sur eux.
Je crois que tu as la réponse à ta question, Harry, dit Eridan en désignant d'une main les nouveaux arrivants.
Non. Je ne veux pas que d'autres personnes soient en danger à cause de…
Ils seront en danger de toute manière, répliqua Drago. Tu crois vraiment que Poudlard restera longtemps hors de portée de Voldemort ? Dois-je te rappeler qu'il a réussi à entrer en juin dernier ?
Eh ! Je vous rappelle que nous sommes là ! Alors ne parlez pas de nous comme si nous étions absents ! s'écria Ginny.
Tous se retournèrent vers elle.
Peut-être pourriez-vous nous dire de quoi vous parlez, proposa-t-elle.
Hermione se chargea de leur expliquer le plan.
Très bien, je suis d'accord, répondit Ginny aussitôt qu'Hermione eut fini.
Mais… commença Harry.
Il n'y a pas de mais qui tienne Harry ! Moi non plus je ne supporte pas de rester sans rien faire ! Et comme Malfoy l'a dit, nous ne serons bientôt plus en sécurité nulle part, pas même à Poudlard ! le coupa Ginny.
Neville et Louna échangèrent un regard.
Pour nous aussi c'est d'accord, dit le Gryffondor en s'asseyant auprès des autres.
Dans ce cas, pourquoi ne pas prendre Ginny pour le pentagramme ? demanda Ron. Question confiance ce serait plus simple…
Parce que Drago a déjà fait un pentagramme et que j'ai besoin de lui pour m'aider ! répondit Eridan d'un ton qui n'admettait aucune réplique. De plus vous êtes frère et sœur donc votre sang est très proche or cela peut interagir avec la magie.
Ron baissa la tête, convaincu.
Bon, puisque c'est d'accord, il va falloir inventer la méditation magique, dit Hermione pour changer de sujet.
Il faut prendre en compte les spécificités de chacun des membres du pentagramme, dit Eridan. Il y a une potion employant le sang qui permet de savoir mais je ne connais pas la formule.
On pourrait peut-être demander au professeur Rogue, proposa Hermione.
Non, il se douterait de ce que nous comptons faire et il essaierait de nous en empêcher. Il faut qu'il ne se doute de rien !
Donc il va falloir chercher dans la bibliothèque…
Dans la réserve.
Hermione hocha la tête.
Et nous nous allons nous entraîner à la défense contre les forces du mal, dit Ginny. Louna et moi avons décidé de suivre l'option de défense avancée et nous pourrions nous entraîner le soir avec Neville. Tu pourrais peut-être nous donner un coup de main de temps en temps, Harry ?
Oui, je suppose que vous n'aurez pas besoin de moi pour faire cette potion. Et Ron pourra nous aider aussi, plus on est nombreux mieux c'est, non ?
Bien, puisque tout le monde sait ce qu'il a à faire, Harry et Ron vous n'avez qu'à rester ici et entraîner Ginny, Louna et Neville et nous nous allons chercher dans la réserve de la bibliothèque…
En plein jour ? s'étonna Harry.
Eridan a un pass pour la réserve et depuis ta potion, le professeur Rogue l'a étendu à Drago et à moi, expliqua Hermione. En plus ta potion nous donne un prétexte tout trouvé pour expliquer nos recherches !
Décidément, Harry, tes désastres sont très utiles ! se moqua Drago avant de suivre les deux filles.
Harry ne vit pas la semaine s'écouler entre les entraînements avec Ginny, Louna et Neville et les recherches avec les autres. Heureusement, Hermione, Eridan et Drago faisaient un bon groupe de recherche et ils ne mirent pas longtemps à trouver la formule de la potion. Et ensuite, ils se consacrèrent à sa réalisation. Au début, Harry avait un peu hésité à donner son sang. Il ne pouvait s'empêcher de penser que toute potion utilisant du sang humain tirait plus ou moins sur la magie noire et il s'était toujours promis de ne jamais y toucher. Mais il finit par accepter, se rappelant qu'ils n'avaient pas vraiment le choix s'ils voulaient se débarrasser de la menace Voldemort.
Dix jours s'étaient écoulés depuis l'attaque sur le petit village de Meltingvalley. La potion pour trouver leurs caractéristiques étaient terminés et Hermione, Eridan et Drago travaillaient dessus pour changer les caractéristiques en méditation magique. Les entraînements de défense se poursuivaient et Ginny, Luna et Neville avaient atteint une maîtrise des sorts de défense peu commune pour leur âge et même pour des sorciers plus expérimentés. Et les jumelles Patil n'étaient toujours pas revenues. Le jour de l'attaque, elles avaient rejoint leur mère au chevet de leur père et elles s'y trouvaient toujours. D'ailleurs, la plupart des élèves qui comptaient de la famille parmi les victimes de l'attaque n'était pas revenu. Rappelant un peu plus l'attaque et la cruauté de Voldemort.
Ce matin là, Harry grignotait sans entrain un toast couvert de marmelade de citron en attendant que les filles reçoivent la Gazette. C'était la même chose tous les matins. Il était incapable d'avaler quoi que ce soit avant de savoir si oui ou non il y avait eu une nouvelle attaque. Pour le moment, aucune attaque n'avait suivi celle de Meltingvalley mais Harry n'était pas naïf. Il savait parfaitement qu'il y aurait d'autres attaques, d'autres actions de Voldemort… Jusqu'à ce qu'ils parviennent à l'arrêter ! Et c'était à cela qu'ils s'employaient.
Les hiboux arrivèrent enfin et Harry en vit deux se diriger vers leur coin.
Il faudrait peut-être s'occuper de la potion de localisation, dit Eridan en ouvrant machinalement son journal. Maintenant que nous avons presque la totalité de la méditation, il serait peut-être temps de savoir où il se cache…
Je pense que ça ne sera plus nécessaire, répondit Hermione, plongée dans son journal.
Aussitôt, Harry, Ron, Neville et Ginny levèrent la tête vers elle. La jeune fille étala la une de son journal en face d'eux. En première page s'étalait une large photo représentant Azkaban, la prison des sorciers, reconstruite pour donner encore plus de frissons. Et en titre, on pouvait lire : Azkaban : le nouveau QG de Vous-Savez-Qui, et en sous titre, après avoir été la prison d'un certain nombre de partisans du Lord noir, Azkaban est devenu entre ses mains le nouvel enfer de ses opposants.
Harry mordit dans son toast. Voldemort, Azkaban… Après tout, il ne voyait pas ce qu'il y avait de choquant là-dedans. De toute façon, Azkaban avait toujours été un enfer pour les adeptes de la liberté et un lieu de tortures. Que ce soit au nom du ministère ou de celui de Voldemort, les personnes enfermées n'avaient jamais été traitées avec humanité ! Mais maintenant, ils savaient où Voldemort se terrait. Et ce n'était pas parce qu'il était caché dans une île presque inaccessible et formée d'une forteresse sorcière qu'ils ne parviendraient pas à y entrer ! Harry était fermement décidé. Il ne supporterait pas une nouvelle attaque. Alors ou ils auraient réussi à débarrasser l'Angleterre de la menace Voldemort avant la fin de l'année, ou ils seraient morts ! Mais dans tous les cas, ce serait la fin.
On pourra y entrer ? demanda Harry.
Je ne pense pas qu'il aura mis une protection de sang. Il compte sur la peur qu'il inspire et sur celle qu'inspire la prison pour décourager les plus déterminés. Et dans notre cas, une protection de sang ne nous empêcherait pas de passer puisque Voldemort est mon grand-père et qu'il t'a pris du sang pour se reconstituer, expliqua Eridan.
La jeune fille avala une tasse de café.
Je suppose que vous ne savez pas transplaner…
Non et Ginny et Louna n'ont pas encore l'âge pour passer leur permis, dit Hermione.
Je n'arriverai pas à vous transporter tous en même temps, grimaça la jeune fille.
Et je doute que nous réussissions à passer notre permis en quelques jours. Cela voudrait dire qu'il va encore falloir repousser notre action, grimaça Harry.
Il y a toujours les sombrals, murmura Neville. Et maintenant, en plus, on les voit tous.
Hermione, Ginny et Ron approuvèrent. Harry mit un peu plus de temps à comprendre comment ils pouvaient voir les sombrals. En fait ce devait maintenant être le cas d'un certain nombre d'élèves. Tous ceux qui étaient encore présents lorsque Voldemort avait débarqué à Poudlard et qu'il avait tué le professeur Androji !
Harry réfléchit à la proposition de Neville d'utiliser à nouveau les sombrals. Certes ces étranges animaux sauraient les conduire à Azkaban mais avait-il vraiment envie de les réutiliser ? La dernière fois, cela avait mal fini… Même si finalement Sirius n'était pas mort ! Mais les sombrals remuaient en lui de sombres souvenirs. En même temps, il n'avait pas vraiment le choix, une fois de plus !
C'est une bonne idée, finit-il par répondre.
Donc, ça c'est réglé. Il reste un autre problème, dit Hermione. Même si je trouve des livres donnant le plan d'Azkaban, j'ai bien peur que Voldemort n'ait changé des choses. Comment allons-nous nous repérer ? Nous ne pouvons pas arriver n'importe où et tomber n'importe quand sur Voldemort ! Il y a une préparation…
Il y a bien une solution… hésita Eridan. Mais je ne suis pas sûre que tu accepteras ?
Elle s'était tournée vers Harry. Le jeune homme s'inquiéta. Qu'allait-il encore devoir faire ?
Vas-y, explique !
Tu te rappelles que j'ai bloqué ton lien avec Voldemort ?
Harry bloqua sa respiration. Il ne voulait pas qu'elle continue, surtout pas ! Il savait ce qu'elle allait lui demander et il ne le voulait pas ! Tous le regardaient maintenant et Eridan attendait qu'il lui dise de continuer. Harry hésita. Une petite voix dans sa tête se rebellait totalement alors qu'une autre disait que c'était un sacrifice nécessaire pour être définitivement débarrasser de Voldemort. Ensuite il n'aurait plus à le supporter. Plus jamais…
Dis-le, soupira-t-il.
Je pourrais rétablir le lien. Juste quelques heures ! Le temps que tu parviennes à te faire une idée du nouveau quartier général de Voldemort.
Harry ferma les yeux et se mordit les lèvres. Après il n'aurait plus à se soucier de Voldemort, se répétait-il en boucle pour se convaincre. Il accepta.
Je suppose qu'il vaudra mieux travailler sur des bases. Je chercherai des plans d'Azkaban, dit Hermione.
Je rouvrirai le lien après les cours et le refermerai pour dîner. D'accord Harry ? demanda Eridan.
Harry hocha la tête en se disant que la journée allait être longue.
Harry fut songeur toute la journée. Entre son lien avec Voldemort qui devait être rouvert, ce qui signifiait à nouveau voir à travers les yeux de Voldemort, la méditation qui était presque terminée et leur plan dont la réalisation se rapprochait de plus en plus, il y avait de quoi s'inquiéter. Il ne cessait de penser que quelque chose allait mal tourner et que d'autres personnes encore allaient mourir à cause de lui. Il savait bien que sa culpabilité était non fondée mais il ne pouvait s'en empêcher…
Harry ? appela Rémus à la fin du cours de défense avancée.
Harry fit signe à Eridan et Drago de ne pas l'attendre. Il fallait qu'ils terminent la méditation.
J'ai remarqué que tu étais souvent dans la lune aujourd'hui. C'est le fait que Voldemort ait récupéré Azkaban qui te met dans cet état ? Je comprends que ça doit te rappeler des mauvais souvenirs… Entre l'attaque encore récente et l'emprisonnement de Sirius mais…
Harry se sentit coupable de mentir à Rémus. Il s'inquiétait pour lui mais pas pour les bonnes raisons. Il lui cachait ce qu'ils avaient prévu car il savait qu'il essayerait de l'en empêcher. Et il cachait ce qu'il préparait à ses parents aussi. Les lettres qu'il leur écrivait étaient pleines de mensonges et cela d'autant plus que Harry était préoccupé depuis qu'ils avaient pris leur décision. Et Rémus l'avait remarqué et l'avait signalé à ses parents. Il avait donc fallu à nouveau mentir, raconter que c'était parce que des élèves de leur maison et de leur année avait de la famille morte ou blessée dans l'attaque et qu'il s'inquiétait pour eux. Eridan et lui en étaient arrivés à écrire leurs lettres ensembles pour qu'ils ne se contredisent pas. Et Harry avait l'impression de trahir sa famille nouvellement reconstituée. Décidément, avoir une famille avait une véritable tendance à compliquer les choses.
Ne t'inquiète pas Rémus, ça va aller. Ce n'est pas la première attaque de Voldemort et ce ne sera pas la dernière. On apprend à survivre tu sais. Je m'inquiète juste pour Parvati et pour les autres. Ce qu'ils vivent est vraiment difficile…
Harry grimaça intérieurement. Il commençait à être vraiment doué dans le mensonge ! Il se dégoûtait et en même temps, il savait qu'il se dégoûterait au moins autant s'il attendait sans rien faire que Voldemort attaque de nouvelles personnes, fasse de nouvelles victimes…
Rémus n'avait pas l'air très convaincu mais il le laissa tout de même partir, ne pouvant prouver ce qu'il ressentait.
Harry rejoignit ses amis d'assez mauvaise humeur, humeur qui ne s'arrangea pas quand, après l'avoir presque traîné dans la Salle sur Demande, Hermione avait étalé devant lui de multiples plans d'Azkaban et, qu'une plume dans les mains, elle attendait qu'Eridan rouvre le lien.
Tu es bien sûr que tu veux le faire ? demanda Eridan en voyant la tête qu'il faisait.
Ce n'est pas comme si j'avais le choix ! rétorqua-t-il, un brin amer.
Eridan le fixa sans faire le moindre geste.
Je me sentirais encore plus mal si je ne le fais pas, rassure-toi !
Eridan hocha la tête et Harry vit Ron prendre lui aussi une plume.
Bien Harry. Je vais rouvrir le lien mais pour être sûr que tu ne te noies pas dans ta vision et que tu puisses nous raconter en direct ce que tu vois, je vais garder tes mains dans les miennes. Et dès que tu te sens partir, dis-le et je refermerai immédiatement le lien. D'accord ?
Harry hocha la tête, incapable de dire le moindre mot. Eridan lui prit les mains. Harry trouvait ce geste étonnamment réconfortant et rassurant. C'était comme un fil qui lui permettait de rester accrocher à la réalité.
Prêt ? demanda la jeune fille.
Harry hocha la tête. Aussitôt, il fut assailli par des visions. Au début, il ne vit rien, tout était sombre mais il pouvait ressentir le froid, glacial, entendre ce silence oppressant et sentir la peur. Des détraqueurs ! Il était entouré de détraqueurs. Harry entendait déjà les cris dans sa tête. Il paniqua et cria. Aussitôt il se retrouva dans la Salle sur Demande, ses mains agréablement emprisonnées dans celle d'Eridan.
Ça va ? s'inquiéta-t-elle.
Oui, répondit Harry en reprenant son souffle. C'est juste que je n'avais pas pensé qu'il y aurait des détraqueurs. Vas-y, recommence !
Et Harry fut à nouveau plongé dans l'enfer d'Azkaban.
Ils passèrent une bonne moitié de la nuit dans la Salle sur Demande. Harry alternait les temps de visions et les temps de pause. De plus, il fallait aussi compter sur la mobilité de Voldemort. En effet si le psychopathe à tête de serpent n'avait pas bougé cela n'aurait guère été utile ! Mais au final, ils obtinrent un plan à peu près fidèle du nouveau quartier général de Voldemort. Apparemment, il n'avait pas changé grand chose des plans originaux, réussissant par un phénomène assez extraordinaire à rendre le lieu encore plus sinistre qu'avant.
Les huit adolescents se trouvaient dans la Salle sur Demande. Ginny, Louna, Neville et Drago les avaient rejoints quand le plan avait été terminé. Harry constata avec surprise qu'Hermione et Eridan les avaient fournis en carNets afin de pouvoir communiquer facilement et discrètement. Il fut un peu vexé de ne pas avoir été mis au courant mais en même temps, il devait reconnaître qu'il ne s'était guère soucié de tous ces détails techniques et les avait laissés à ses amies. Il se demanda quels moyens les quatre autres avaient trouvé pour se déplacer dans le château la nuit sans se faire prendre par Rusard ou son abominable Miss Teigne mais préféra ne pas poser la question à haute voix. Ils avaient autre chose à faire.
Eridan étala le plan devant les autres et, désignant une salle assez grande mais pourvue d'une seule porte, elle expliqua :
C'est ici que nous devrons mettre notre plan à exécution. Voldemort y a installé sa bibliothèque et je sais qu'il a l'habitude de faire des recherches tous les matins vers huit heures…
Il a peut-être changé, murmura Ron.
Non, il est réglé comme du papier à musique. Il sera dans cette salle à huit heures précises. Nous devons y être deux heures avant pour tout mettre en place…
Harry tiqua. Il y avait quelque chose dans la formulation d'Eridan qui le gênait.
A six heures du matin, tu veux dire de ce matin ?
La jeune fille hocha la tête.
Mais ce n'est pas trop tôt !
La méditation est terminée et il vaut mieux ne pas trop attendre. Elle risquerait d'être obsolète. Pourquoi, tu as quelque chose de prévu pour demain ?
Demain… Le lendemain, il y aurait enfin dû avoir les sélections pour trouver le poursuiveur qui manquait. Harry les avait repoussées le plus possible car il avait d'autres choses à faire et que l'attaque était encore proche, mais en même temps il était pressé. Il n'était pas remonté sur un balai depuis le mois de juin et voler lui manquait. L'excitation des matchs aussi… Le lendemain, il aurait dû avoir un cours avec Hagrid et un avec Rémus. Il aurait voulu pouvoir leur faire ses adieux. Mais c'était stupide, ils auraient risqué de comprendre ce qu'ils projetaient de faire. Mais il aurait dû recevoir une lettre de ses parents. Il aurait aimé pouvoir la lire, avoir des nouvelles d'eux, une dernière fois… Il aurait voulu… En fait, Harry ne savait pas ce qu'il aurait voulu, à part ne pas devoir être dans cette situation, mettre une fois de plus ses amis en danger, devoir une fois encore affronter Voldemort…
Harry soupira. Est-ce qu'une fois, une seule fois dans sa vie de sorcier, il pourrait être insouciant ?
Nous ne connaissons pas la méditation magique, dit-il.
Il nous reste trois heures pour l'apprendre.
Et les sombrals ?
Ils s'en sont occupés pendant que nous construisions le plan d'Azkaban. Huit sombrals nous attendent cachés près du lac.
Harry hocha la tête. Cette fois, c'était vraiment la dernière ligne droite. Il était stupide de croire que tout le monde pourrait s'en sortir cette fois-ci. Ou ils réussissaient à avoir Voldemort et avec beaucoup de chance, un miracle, ils seraient tous vivants ou Voldemort gagnait. Au moins ne verraient-ils pas sa victoire ! Piètre réconfort…
C'est bon. C'est quoi la méditation ?
Moi qui voulait revenir à ma moyenne de douze pages word, c'est raté. Voilà encore un long chapitre et les prochains risquent de l'être aussi (mais je pense qu'il n'y en aura que quatre).
