Merci à tous mes reviewers !

Didine Potter, mais pourquoi tiens-tu tant à ce que Harry et Eridan sortent ensembles ? Tu ne trouves pas qu'ils ont déjà assez de problème comme ça ? Sans compter qu'ils sont de moins en moins sûrs de survivre… Chaque chose en son temps ! Enfin si jamais ils en ont le temps…

MariaJuana, il est évident que JK Rowling ne peut pas exploiter tous ces persos, et que c'est tant mieux pour les auteurs de fanfics, mais ce qui m'embête c'est que le peu qu'elle développe de ses persos ne me convient pas. Et au final, je trouve qu'il y a des fanfictions beaucoup mieux que l'original ! Enfin, contrairement à certains auteurs JK Rowling n'interdit pas les fanfics et elle a créé un univers fantastiques à exploiter. Ce que je veux dire c'est que je serais incapable d'écrire la suite du tome 6 et que je ne vais pas recommencer une suite du tome 5. Cela ne m'empêche pas d'écrire, notamment des histoires originales que je ne publie pas, mais peut-être qu'après cette fic, j'en écrirais une autre mais en me servant uniquement de l'univers de HP. Cela dépendra de ce que les gens en pensent. Si tu veux avoir une idée sur cette fic, tu peux aller sur mon blog (adresse dans ma bio) où il doit y avoir quelque part un résumé et un descriptif des persos. Pour ce qui est d'aérer le chapitre, le problème est que j'écris sous word alors que le site n'accepte pas ce programme donc je suis obligée de remettre les chapitres sous format texte et résultat je perds toute ma mise en page. Mais je vais essayer d'améliorer les choses un petit peu car c'est vrai que les gros blocs c'est galère à lire. Sinon, tu crois que tu sais comment va se finir ma fic ? Même s'il ne reste que peu de chapitre, je pense pouvoir encore vous surprendre ! Enfin, on verra bien !

Nornors alias Nounours, merci beaucoup. J'essaierai d'aller lire ta fic quand j'en aurai le temps mais le problème est que je n'ai pas du tout aimé le sixième tome de Rowling or, comme tu écris une suite de ce tome, j'ai peur de ne pas pouvoir apprécier pleinement ton écriture et ton histoire à cause du tome 6. Enfin, j'essaierai quand même.

Mayoune, merci et courage pour lire les suivants, tu vas y arriver !

Zabou, encore une qui aime les chapitres longs, tant mieux je n'ai plus à m'inquiéter.

Halzin, un(e) nouvel(le) reviewer ! alors comme ça tu aimes le côté mystérieux et sarcastique d'Eridan ! Et encore, les premiers persos que j'inventais étaient bien pire question sarcasme, à tel point que c'était trop. Je suis contente de voir que là, non seulement ça ne choque pas mais qu'en plus ça plaît !

Tusaisqui, et voilà, maintenant on m'accuse de pousser mes lecteurs à se droguer et à boire ! Je devrais prévenir ! Mais je le fais, du moins en général. Là, par exemple je vous previens de ne pas manger pendant la première partie de ce chapitre car vomir sur le clavier n'a jamais fait du bien à un ordinateur ! Pourquoi je finis toujours mes chapitres comme ça ? Mais pour garder des lecteurs et puis ça m'amuse, la preuve je l'ai encore fait ! Mais ne soit pas horrifiée parce que j'ai appelé Malfoy le blond, c'est juste un moyen de le décrire. J'ai bien dû dire le rouquin pour Ron une fois ou deux ! Et puis, ma fic est du point de vue de Harry qui est brun… C'est bien d'une blonde de se vexer ! (pourquoi est-ce que je sens que je vais me faire tuer ? Pitié, je ne pensais pas ce que j'ai dit ! Au secours ! Sauvez-moi sinon je ne pourrai pas écrire la suite !).

Anagrammes, et oui comment se venger et se débarrasser et de Fudge (en se foutant de sa gueule) et de Cho. Ah, il ne fait pas bon être des persos que je n'aime pas… La ponctuation ne s'affiche pas ? Ce site m'énerve (quoi que les autres c'est pas vraiment mieux, ils marchent une fois sur deux.) Harry cynique ? Oui, un peu. Mais en ce qui concerne Fudge, il ne peut pas oublier tout ce qu'il lui a fait, le fait qu'il se soit allié à un mangemort pour se faire réelire et puis, le cynisme, c'est aussi un moyen de mettre de la distance pour ne pas se sentir trop mal. Tu ne voies pas Drago bouder ? Moi au contraire je l'imagine très bien. Et puis, ça va bien avec ce que j'ai essayé de faire dans les derniers chapitres, c'est à dire rappeler que malgré tout, ce sont encore des adolescents et que même s'il leur arrive des trucs et qu'ils doivent prendre des décisions que même des adultes auraient du mal à prendre, ils restent toujours des ado par certains côtés. J'ai bien écris Louna. En fait, je ne sais jamais comment ça s'écrit, je viens d'aller regarder et oups ! c'est Luna. J'ai rectifié dans ce chapitre mais j'ai la flemme de corriger tous les autres chapitres.

Sinon, Tusaisqui et Anagrammes, je vois que votre baston est toujours d'actualité. dans ce cas, je n'ai qu'une chose à dire, que la plus folle gagne !

Sinon, je précise pour tout le monde, ne mangez pas pendant la lecture de la première partie de ce chapitre, je pense à écrire une autre fic, très différente, si vous voulez savoir de quoi il est question, vous pouvez aller voir sur mon blog (adresse dans ma bio).

Bonne lecture !

Chapitre 26 : Ceux qui vont mourir te saluent…

Le voyage à dos de sombrals se déroula plutôt bien. Evidement, il faisait encore nuit, froid et Harry aurait largement préféré voler sur un balai mais c'était supportable. Et puisque les autres pouvaient dorénavant voir les sombrals, c'était moins désagréable pour eux. Harry aurait même parié qu'Eridan préférait de loin ce moyen de transport aux balais. Sans compter que les sombrals étaient bien plus rapides. Harry ne savait pas trop s'il s'habituait à ce moyen de transport ou si le voyage était plus agréable que le premier qu'il avait fait mais il lui fallait bien admettre qu'il était beaucoup moins crispé. En même temps, s'il se souvenait bien, lors de son premier voyage, il était inquiet pour Sirius qu'il croyait prisonnier de Voldemort. C'était tout à fait différent cette fois-ci ! C'était eux qui venaient à Voldemort, eux qui avaient prévu un piège… C'était probablement encore plus de la folie mais il n'était plus temps de douter. Et comme l'avait souvent répété Harry, ils n'avaient pas vraiment le choix. A moins d'être capable de supporter sur la conscience de nouvelles attaques et de nouvelles victimes. Là, les seules victimes seraient Voldemort et ses mangemorts ou eux. Mais Harry préféra ne pas s'attarder sur le sujet. Il savait qu'il ne supporterait pas la mort de ses amis. Il ne fallait pas qu'il y pense, sans cela il serait paralysé et il gâcherait tout leur plan.

Harry s'aperçut qu'ils survolaient une grande étendue d'eau. La mer très probablement. Ils approchaient, Harry pouvait le sentir et il aurait parié que la masse sombre qu'il apercevait à l'horizon était la forteresse d'Azkaban sur son île. Le froid s'intensifia et Harry était bien incapable de dire si la température avait réellement baissé ou si c'était la proximité d'Azkaban qui le faisait frissonner. Azkaban et ses détraqueurs…

En approchant davantage, Harry put distinguer la forteresse. Elle semblait ne faire qu'un seul bloc duquel jaillissaient trois tours biscornues qui révélaient plus que tout le reste l'appartenance magique du bâtiment. Les murs, Harry le savait, faisaient plusieurs mètres d'épaisseur et n'étaient percés que de rares et étroites ouvertures, semblables à des meurtrières, devant permettre de passer une baguette. Pour tout dire, Azkaban ressemblait beaucoup aux châteaux forts du Moyen Age, aussi massive, imprenable, mais qui était, en plus, protégée par de nombreux sortilèges. Il n'y avait qu'une seule porte, donnant directement sur la mer pour obliger les éventuels voyageurs à venir à Azkaban par bateau. Harry savait aussi qu'il n'était pas possible de transplaner à Azkaban en dehors d'une pièce bien cachée derrière les murs qui lui faisaient face.

Les sombrals atterrirent sur le toit sans faire le moindre bruit. Eridan et Drago descendirent élégamment alors que les autres, Harry y compris, vacillaient sur leurs jambes à cause de l'effort fourni pour rester sur le dos des étranges animaux.

Vous avez l'air habitué à ce genre de chevauchée, dit Harry davantage pour briser le silence que pour avoir une réponse.

Mais le regard embarrassé que les deux adolescents s'échangèrent lui fit changer d'avis.

Tu ne veux pas le savoir, marmonna Eridan.

Dis toujours !

Voldemort avait pris l'habitude de nous faire combattre toutes sortes de monstres afin de le divertir. Et il avait trouvé amusant de nous faire combattre montés sur différentes créatures telles que des licornes, des sombrals ou des chevaux ailés, voire même des dragons.

Harry ne répondit pas. Quelque chose lui disait qu'il ne tenait effectivement pas à avoir plus de détails.

Un peu comme une corrida ? demanda Hermione.

Eridan hocha la tête.

Pour un homme qui hait tant les moldus, il semble pourtant apprécier certaines de leurs traditions, dit Luna.

Voldemort est un être paradoxal, répondit simplement Eridan en haussant les épaules. Allez, il vaudrait mieux ne pas traîner.

Harry s'aperçut que les sombrals s'étaient envolés, sans doute pour rentrer à Poudlard. Il ressentit comme un pincement au cœur. Personne n'avait songé au retour. Comment feraient-ils si les sombrals étaient partis ? Ou était-ce une façon de lui faire comprendre que personne ne pensait vraiment revenir, qu'il n'y avait plus de retour possible ? Harry s'efforça de détourner ses regards de l'endroit à l'horizon où les sombrals avaient disparu. Il ne devait penser qu'à une seule chose dorénavant. Il devait remplir sa mission ! Et le reste n'avait pas d'importance…

Il frissonna sans savoir si c'était à cause du froid, de la présence proche des détraqueurs ou si c'était seulement l'inquiétude de ce qui les attendait. Il suivit ses amis qui s'étaient engagés sur les toits. Ils devaient atteindre le coin le plus sombre de la cour intérieure pour pouvoir descendre en espérant ne pas attirer l'attention. L'aube n'était pas encore là, il était trop tôt pour ce premier jour d'octobre, et la lune et les étoiles étaient cachées derrière de sombres et menaçants nuages qu'ils avaient traversés à dos de sombrals. Le temps étaient parfait pour ne pas se faire repérer mais en même temps, ils avaient été obligés d'allumer leur baguette pour voir où ils mettaient les pieds. Et c'était dangereux. Une pluie fine se mit à tomber, rendant les toits glissants. Bien que peu puissante, la pluie parvenait à s'insinuer à travers les vêtements et ils se retrouvèrent trempés avant qu'Hermione ne pense à jeter un sort pour les protéger de la pluie. Mais la pluie avait au moins eu pour conséquence positive de réduire encore davantage les risques de rencontres avec des mangemorts.

Glissant, râlant, soufflant, ils parvinrent tant bien que mal jusqu'au coin sombre. Là, Eridan conjura une corde. Drago descendit le premier, suivi de près par Ginny, Hermione, Ron, Neville, Luna puis Eridan. Harry avait décidé de passer le dernier mais en sentant l'état de la corde, il regretta. La corde était trempée. Harry savait bien que sa solidité n'était pas remise en cause puisque c'était une corde magique mais elle était très glissante et il franchit les derniers mètres dans une glissade qui lui brûla la paume des mains alors qu'il ne pouvait pas produire le moindre son pour exprimer sa douleur.

Ombres mouvantes, ils se déplacèrent furtivement, longeant les murs jusqu'à une petite porte datant du temps où Azkaban était la prison du ministère, qui menait directement de la cour à la morgue. Hermione et Eridan avaient pensé que c'était la porte la moins susceptible d'être gardée car personne ne devait savoir que la morgue avait deux entrées dont une qui rejoignait le reste du bâtiment. Hermione avait trouvé ce passage dans un très ancien livre, écrit par un prisonnier qui avait été détenu avant que les détraqueurs ne deviennent les gardiens d'Azkaban. Le prisonnier avait profité de son travail à la morgue pour creuser un tunnel et il était parvenu à fuir. Harry s'était demandé pour quel crime il avait été enfermé mais il savait bien que c'était une question superflue. La seule chose qui les intéressait chez ce prisonnier c'était son passage inconnu de tous. Enfin ils l'espéraient !

La porte s'ouvrit sans grincer ce que Harry n'était pas sûr de considérer comme un bon signe. L'odeur les saisit immédiatement. Une effroyable odeur de charognes en décomposition. Harry dut se retenir de vomir et, malgré le peu de lumière dont ils disposaient, les autres n'étaient pas dans de meilleur état. Ils comprirent rapidement de quoi il s'agissait. Les mangemorts avaient continué d'utiliser la morgue, ou plutôt ils s'en servaient comme charnier pour toutes les personnes qu'ils avaient mortellement torturées. Certains cadavres étaient dans un tel état de décomposition qu'ils n'avaient plus grand chose d'humain et les autres étaient si mutilés… Hermione, Neville et Ginny ne purent s'empêcher de vomir. Ron était plus pâle qu'un cachet d'aspirine bien qu'il commençait à tirer sur le verdâtre et Luna semblait plus que jamais ailleurs, à tel point qu'elle paraissait avoir réellement perdu l'esprit. Harry dut se retenir au mur et se forcer à détourner les yeux, les mains sur le nez et la bouche, pour ne pas vomir à son tour. Seuls Drago et Eridan étaient imperturbables, froids, et Harry n'imaginaient que trop bien pourquoi. Ce n'était probablement pas la première fois qu'ils se trouvaient devant une telle horreur. L'idée seule manqua de peu décider l'estomac de Harry à rejeter la totalité de ce qu'il avait mangé ces derniers jours.

Eridan traversa la salle, ses yeux couleur orage brillant à la lumière de la sphère de lumière qu'elle avait conjurée. Drago la rejoignit et à eux d'eux ils déplacèrent des chariots sur lesquels reposaient définitivement les victimes de Voldemort. Quand le chemin fut dégagé, ils ouvrirent un tiroir, un de ceux dans lequel on entreposait les cadavres dans les morgues moldues. Ils en retirèrent un vieux squelette et un tunnel étroit s'ouvrit devant eux.

Je ne pense pas qu'il soit utile de s'attarder ici, dit Eridan.

Ils s'approchèrent tant bien que mal, peinant à ne pas vomir ou s'évanouir. L'estomac de Harry se révulsa à l'idée d'entrer dans le tunnel qui avait abrité pendant des années, voire peut-être même un siècle, un corps. Il se sentit brusquement devenir claustrophobe et il dut se gifler mentalement pour accepter de s'approcher.

Drago pénétra le premier puis les autres suivirent, plus que réticents mais ne pouvant guère faire autre chose.

Tu veux que je ferme la marche ? demanda Eridan à Harry quand il ne resta plus qu'eux.

Non, ça va aller. Je crois…

Eridan lui jeta un dernier regard puis elle s'engagea à son tour dans l'étroit boyau. Harry attendit quelques instants, seul dans cette morgue où il avait l'impression qu'à tout moment les cadavres mutilés et en putréfaction allaient se relever pour lui voler les membres et les organes qui leur manquaient. Se sentant au bord de la panique et de la nausée, il se précipita presque dans le tunnel. Il faisait absolument noir et sous ses genoux et ses mains craquaient d'étranges choses. Harry n'entendait plus les autres et craignant de s'être perdu, et tout en sachant qu'il ferait mieux de ne pas le faire, il alluma sa baguette. Et ce qu'il vit le fit immédiatement regretter ce geste. Le tunnel était envahi de toiles d'araignées avec leurs locataires, parfois grosses comme le poing, et sur le sol se trouvaient de petits os et quelques morceaux de charogne que les rats avaient dû traîner dans ce boyau qui leur servait de repère. Harry faillit hurler devant ces morceaux de chair sanguinolente et ces os qui craquaient sous lui. Il se força à respirer et à relever la tête. Il croisa alors le regard d'Eridan.

Il vaut mieux ne pas voir, lui dit-elle simplement.

Harry hocha la tête, incapable de prononcer le moindre son. Il éteignit sa baguette et, marchant à quatre pattes, rampant presque, il suivit son amie dans ce tunnel qui devait les mener à Voldemort. Génial, une nouvelle interprétation de voyage en enfer !

Harry tenta de se focaliser sur leur plan mais ce n'était pas très facile et pas seulement parce que le sol sur lequel il rampait était couvert de choses craquantes et gluantes et qu'il avait maintenant plus qu'une vague idée de ce que c'était. En effet, leur plan reposait finalement en grande partie sur la chance. Rien ne prouvait que l'artefact fonctionnait vraiment, ni qu'ils parviendraient à faire un pentagramme et Voldemort pouvait très bien venir accompagné dans la bibliothèque. Bien entendu, il fallait déjà qu'ils y parviennent sans se faire prendre, à cette bibliothèque !

Enfin Harry aperçut une légère lueur devant lui et il pouvait sentir un air moins fétide et glacé sur son visage. Il accéléra inconsciemment sa reptation. Bien que la lueur était légère, s'étant habitué à l'obscurité, il pouvait distinguer les contours de la personne qui le précédait immédiatement, c'était à dire Eridan. Quand il la vit disparaître alors que le tunnel ne semblait pas faire de coude, il comprit qu'ils étaient arrivés au bout et que la voie devait être libre, sinon Drago qui était en tête le leur aurait dit. A moins qu'il ne soit tombé dans un piège et les autres à sa suite ! Que l'expédition était un échec et qu'ils allaient tous mourir dans d'affreuses souffrances ! Harry ralentit considérablement l'allure et sortit sa baguette, prêt à jeter un sort à la première personne, ou chose, puisque Azkaban était peuplée de détraqueurs, qui essaierait de l'arrêter. Il s'approcha lentement, silencieusement, de l'ouverture. Il s'apprêtait à jeter un coup d'œil de l'autre côté, se penchant, en équilibre sur ses pointes de pieds, quand on attrapa son bras, le projetant hors du tunnel. Harry ne dut qu'à ses réflexes de ne pas se fracasser le crâne contre le sol de pierres. Mais il ne put empêcher un gémissement de s'échapper de ses lèvres quand ses mains, déjà brûlées par la corde, rencontrèrent violemment le sol et durent supporter son poids augmenté par la force de propulsion. Harry se redressa presque immédiatement et pointa sa baguette vers son agresseur avant de laisser retomber son bras. Derrière lui ne se trouvaient que ses amis qui affichaient pour la plupart un visage moqueur voire même triomphant pour Ginny. Manifestement, c'était à la jeune fille qu'il devait son atterrissage peu élégant sur le sol. Il lui jeta un regard noir qui ne sembla lui faire aucun effet puis se détourna d'elle pour observer l'endroit où ils se trouvaient.

Ils étaient dans un couloir assez étroit, sombre, le sol couvert de pavés glissant, les murs suintant l'humidité et un air de renfermé circulant difficilement parmi tout cela. Manifestement l'endroit était peu utilisé.

Harry se tourna vers Hermione. La jeune fille sortit la carte qu'elle avait dessinée et se pencha dessus. Après quelques secondes, elle indiqua une direction. Tous sortirent leur baguette, qu'ils avaient rangée pour traverser le tunnel, sauf Eridan bien sûr puisqu'elle n'en avait pas besoin. Le plus silencieusement possible, ils s'engagèrent dans le couloir, suivant les indications que Hermione leur chuchotait. Tout était silencieux. Seul le bruit de leur pas rompait ce silence angoissant, un bruit à peine perceptible car ils faisaient attention pour ne pas attirer des mangemorts. Mais Harry craignait bien davantage de se retrouver en face d'un détraqueur qu'en face d'une bande de mangemorts. Mais ils ne rencontrèrent personne. A croire que six heures moins le quart, c'était vraiment trop tôt pour les uns et les autres. Ils devaient tous dormir comme des bienheureux… Des bienheureux rêvant de détruire une grande part de l'humanité mais des bienheureux quand même ! Harry se demanda si les détraqueurs dormaient. Et même si Voldemort dormait… Cette dernière question était stupide. Voldemort était un être humain, un être humain monstrueux certes, mais il faisait bien partie du genre humain. Ou du moins il en avait fait partie. Eridan était là pour le prouver. Après tout elle était sa petite-fille et il fallait bien qu'il eut été un être humain pour avoir des descendants. Harry chassa ces pensées de son esprit, ce n'était pas franchement le moment de s'interroger sur la nature profonde de Voldemort alors qu'ils allaient tenter de s'en débarrasser définitivement. Et si sa nature avait eu un quelconque intérêt pour le détruire, c'était trop tard maintenant…

Ils finirent par arriver devant une lourde porte en bois avec des ferrures. Derrière devait se trouver la bibliothèque. Le lieu de leur piège. Le lieu qui verrait peut-être la défaite finale de Voldemort. Leur dernière chance…

Ils s'étaient arrêtés devant la porte, hésitants. Harry pouvait entendre leurs respirations, irrégulières, et il pouvait même entendre les battements de son cœur, désordonnés, précipités. Derrière cette porte, ils trouveraient ou l'enfer ou la rédemption. C'était tout ou rien maintenant. Et il n'était plus temps de reculer. Il fallait aller jusqu'au bout dorénavant.

Harry poussa la porte. Elle n'opposa aucune résistance mais s'ouvrit dans un grincement qui les fit sursauter. Harry passa sa tête par l'entrebâillement et tenta d'apercevoir quelque chose. Il n'y avait aucune lumière et même en scrutant l'obscurité, il ne distingua aucun mouvement, aucune présence vivante qu'elle quelle soit. Harry laissa échapper un soupir de soulagement et entra. Les autres le suivirent et Harry entendit Eridan refermer la porte derrière eux, les plongeant dans le noir.

Lumos ! chuchota-t-il.

Un rai de lumière jaillit de sa baguette, éclairant faiblement la pièce. Les autres l'imitèrent et il put observer les lieux où ils se trouvaient. C'était une grande salle, très haute de plafond. Les murs étaient couverts d'étagères dégorgeant de manuscrits et grimoires en tout genre et plusieurs étagères, vacillantes tant elles étaient chargées, trônaient dans différents endroits de la salle. Malgré tout, il y avait encore de la place pour une table avec un fauteuil à l'air confortable et au centre exactement de la pièce un grand espace était vide de toute chose. Harry laissait ses regards traîner un peu partout sur la pièce et, en levant les yeux, il s'aperçut que le plafond était couvert de signes cabalistiques. Le peu qu'il voyait des murs aussi ce qui lui fit penser qu'ils en étaient recouverts eux aussi. Seul le sol en était dépourvu, recouvert d'un parquet acajou. C'était plutôt impressionnant…

Magnifique ! s'exclama Hermione en se dirigeant vers l'une des étagères. Je n'avais jamais vu autant de livres de magie, même à Poudlard ! Je suis sûre que Voldemort a des inédits…

Hum ! Je crois que nous avons autre chose à faire Hermione ! dit Ron.

Rougissant, la jeune fille s'excusa et revint au centre de la pièce. Eridan, qui observait elle aussi les lieux, reporta son regard sur le plancher et plus précisément au centre de la pièce.

Voldemort est tellement prévisible, murmura-t-elle manifestement pour elle-même. C'est parfait. Les lieux ne pourraient pas être plus adaptés.

Elle releva la tête en entendant les pas d'Hermione. La préfète en chef avait bien du mal à quitter les livres du regard.

Ne regrette pas trop de ne pouvoir les lire Hermione, lui dit-elle. La très grande majorité sont des livres de magie noire et une bonne part sont écrits dans des langues que tu ne connais pas.

Hermione hocha la tête mais Harry connaissait l'attraction de son amie pour les livres. Elle les rejoignit pourtant au centre.

Que faut-il faire ? demanda-t-elle.

Ce que nous avons prévu, répondit simplement Eridan.

Elle s'agenouilla au centre de la pièce et sortit un flacon d'un cristal magnifique et rouge transparent qui laissait entrevoir son contenu : un liquide visqueux et rouge sombre. Harry savait ce que le flacon contenait, du sang de chacun des participants du pentagramme, mélangé à un poison foudroyant. Il fallait donc faire très attention. Moins d'une goutte ingérée ou passée dans le sang provoquait le mort en une demi-seconde !

Eridan déboucha le flacon. C'était elle qui s'en chargeait car elle était bien la seule dont la main ne risquait pas de trembler puisqu'elle ne l'utilisait pas. Et si l'utilisation d'une baguette était impossible, la magie sans baguette, elle, était parfaitement adaptée ! Harry se demanda comment ils avaient fait la première fois. Eridan ne savait pas encore se passer de baguette magique, elle n'y avait pas encore été obligée par ses poignets brisés à la magie noire par Voldemort. Elle avait dû simplement le déboucher à main nue. C'était de la folie ! Mais probablement pas plus que ce qu'ils étaient en train de faire…

Le poison devenait particulièrement violent dans les premières secondes de son exposition à l'air puis sa nocivité se dissipait peu à peu jusqu'à un point qui, s'il était encore mortel, ne l'était qu'à très forte dose. Ils attendirent donc plusieurs minutes en silence, parfaitement immobiles et Harry se surprit à retenir sa respiration. Mais même en le sachant, il ne se remit à respirer que lorsque Eridan déclara que deux minutes s'étaient écoulées et qu'il n'y avait donc plus aucun risque. Harry prit une grande bouffée d'air et regarda son amie tremper un pinceau dans le flacon et commencer à dessiner sur le parquet. Drago puis Hermione l'imitèrent. Peu à peu apparut sur le sol une étoile à cinq branches composée de triangles de différentes tailles et entourée et remplie de figures géométriques allant du losange au cercle en passant par le carré et par tout un tas de signes cabalistiques, certains ayant leurs jumeaux sur les murs ou le plafond.

Si la figure du pentagramme appartenait à la magie mêlée, Harry savait que la figure d'amplification était aussi liée à l'aritmancie et à l'alchimie, ces matières compliquées et plus ou moins incompréhensibles à base de théorèmes et de formules mathématiques et chimiques. Sachant cela, l'apparition progressive du pentagramme sur le sol de la bibliothèque d'Azkaban avait quelque chose de fantastique et de fascinant. De magique aussi bien sûr, mais cela c'était normal…

Le pentagramme fut bientôt terminé et Harry eut l'impression qu'il s'incrustait dans le plancher avant de disparaître.

Tout le monde se rappelle de ce qu'il a à faire ? demanda Hermione.

Oui. Luna, Neville et moi nous devons barricader la porte et tenir le plus longtemps possible dès que Voldemort sera pris au piège, répondit Ginny.

Les autres hochèrent simplement la tête. Harry avait l'estomac tellement noué qu'il était bien incapable de prononcer le moindre mot. Cela allait être pratique lorsqu'il devrait réciter la méditation ! La méditation !

Je ne m'en rappelle plus ! bredouilla-t-il. Je ne me rappelle plus de la méditation !

Il avait tout oublié : aucun mot, aucune syllabe ne lui revenait. C'était la catastrophe ! Il allait tout gâcher ! A cause de lui, ils allaient rater leur piège et tous mourir… Harry était si mal que c'est à peine s'il s'aperçut qu'Eridan s'était approchée.

Chut, lui dit-elle doucement en mettant un doigt sur ses lèvres. Calme-toi et ne panique pas ! Ne laisse pas les détraqueurs avoir la moindre prise sur ton esprit… La méditation est en toi, elle est toi ! Elle reviendra quand tu en auras besoin… Respire !

Harry s'aperçut qu'il avait encore retenu sa respiration. Il expira longuement, semblant expulser sa panique en même temps et réussit à sourire à son amie.

La jeune fille étouffa un léger rire :

Je vais vraiment finir par croire que Drago a raison et que tu es vraiment trop Gryffondor pour être capable de faire autre chose que te jeter aux devants du danger sans réfléchir !

Eh !

Allez, il est huit heures moins vingt. Que tout le monde se cache et se tienne prêt ! ordonna Eridan en se glissant derrière une étagère pleine de livres.

Harry se cacha derrière une autre étagère. Au moins ce n'était pas les cachettes qui manquaient. Maintenant, il fallait espérer que Voldemort n'était pas encore assez paranoïaque pour vérifier magiquement qu'il n'y avait pas de présence indésirable entre les murs d'Azkaban. Il était normalement assez sûr de lui pour faire confiance à la peur qu'il inspirait et celle qu'inspirait la prison d'Azkaban. Enfin, il fallait l'espérer…

Harry regarda sa montre. Cinq minutes s'étaient écoulées depuis qu'il s'était caché. Seulement cinq minutes ! Harry étouffa un soupir. Il n'aimait pas attendre, vraiment pas, et tant pis si Malfoy avait raison de dire qu'il n'était qu'un Gryffondor impulsif ! Attendre ainsi, cela signifiait ne pas pouvoir s'empêcher de penser à tout ce qui pouvait mal tourner, qui risquait de mal tourner, qui allait mal tourner… Harry se donna mentalement une claque. Il ne fallait surtout pas qu'il pense à cela. Il devait rester concentré et sûr de lui et ne surtout pas se dire qu'il ne se rappelait plus la méditation ! Il se força à respirer calmement et profondément en tentant de retrouver l'état de calme qui l'avait saisi au seul contact de la main d'Eridan sur ses lèvres. Harry secoua la tête. La panique le rendait guimauve, c'était de pire en pire !

Harry s'efforça de chasser ces pensées de son esprit. Il ne devait penser à rien qui pourrait l'amollir et faiblir sa détermination. Il essaya de se consoler en pensant que ses amis ne devaient pas être plus à l'aise, chacun caché derrière une étagère pleine de livres. Hermione devait être folle. Etre à quelques centimètres à peine de livres inédits et ne pas pouvoir les consulter ! Harry aurait parié qu'elle devait avoir lu chaque titre au moins une demi-douzaine de fois. Peut-être qu'elle comptait les mots, les syllabes, les lettres pour se calmer les nerfs ? Harry jeta un coup d'œil aux grimoires. Mais la plupart était dans des langues qu'il ne connaissait pas et puis franchement, lire des traités de magie noire ne lui avait jamais paru un agréable moyen de passer le temps !

Harry était accroupi derrière son étagère depuis maintenant un quart d'heure et il commençait à se sentir ankylosé. Et il avait des fourmis dans les jambes. Et des fourmis très entreprenantes qui remontaient de plus en plus ! Harry essaya de s'en débarrasser le plus silencieusement possible en bougeant les orteils mais c'était une véritable torture. Il s'apprêtait à taper sur ses jambes, et tant pis pour le silence ! quand la porte de la bibliothèque s'ouvrit. Il se figea, se mordant les lèvres pour s'empêcher de réagir à son invasion de fourmis. Une lumière jaillit, éclairant la pièce puisque la seule fenêtre était cachée par de lourds et sombres rideaux.

Une silhouette s'avança. C'était Voldemort. Harry jeta un coup d'œil à sa montre. Elle indiquait huit heures précises. Apparemment Voldemort avait aussi un côté maniaque. Mais est-ce qu'il existait une seule maladie psychologique qu'il n'avait pas !

Voldemort s'avança dans la pièce mais il semblait sur le qui-vive, comme s'il se doutait que quelque chose n'allait pas. Pourtant il avançait toujours et n'avait pas sorti sa baguette. Peut-être qu'il n'était juste pas très bien réveillé ? Cette idée fit à la fois sourire Harry et l'ennuya. Il sourit parce que c'était drôle d'imaginer Voldemort dans le pâté mais il était ennuyé parce que cela lui rappelait qu'il était censé être un être humain. Et sa conscience se rebellait contre l'idée de faire du mal à un être vivant, humain qui plus est ! Ils ne comptaient même pas le tuer ! se morigéna-t-il.

Voldemort s'arrêta au centre de la pièce, comme s'il avait senti quelque chose. Ou s'il réfléchissait.

C'était le moment. Harry jaillit de sa cachette en même temps que ses amis. Ron, Hermione, Drago, Eridan et lui se placèrent chacun à une pointe du pentagramme, faisant apparaître celui-ci dans une lueur rougeâtre. Voldemort cria de rage et pour appeler ses mangemorts mais il ne put faire le moindre mouvement, il était déjà prisonnier du pentagone central du pentagramme.

Harry eut juste le temps d'entendre Ginny, Luna et Neville se précipiter sur la porte pour la bloquer et la surveiller alors que des bruits se faisaient entendre à l'extérieur de la pièce, avant qu'il ne fut englouti dans la méditation magique.

Eridan avait eu raison. Alors qu'une seconde auparavant il n'aurait pu prononcer un seul mot de la méditation, voilà qu'elle s'écoulait de ses lèvres presque naturellement. C'était si simple, si naturel. C'était sa méditation, elle venait de lui, elle était lui ! Et la méditation naissait dans son esprit, son cœur, la moindre de ses entrailles et sortait par ses lèvres sous forme de mots mais aussi par tous les pores de sa peau sous une forme magico-lumineuse que Harry ne comprenait pas mais qui lui semblait parfaitement naturelle.

Harry se sentait bien. C'était fantastique ! Il avait l'impression de pouvoir accéder à toutes les parties de son être, même les plus secrètes, et de les comprendre. De se comprendre ! Et de pouvoir agir sur lui. C'était si simple, il suffisait de penser et cela arrivait. Fini les petits désagréments. Plus de fourmis dans les jambes, plus de douleurs dans les muscles, plus de fatigue, plus de peur ! Juste lui et la magie. Une magie extrêmement puissante mais bénéfique qui courait dans ses veines, ses muscles, ses organes, la moindre parcelle de son corps. La magie le nourrissait et elle se nourrissait de lui. Il avait l'impression d'être tout puissant ! Et la magie qui le traversait et qui naissait en lui, de lui, était comme un pont entre lui et les autres. Ils étaient liés, unis. Et pas seulement avec les deux personnes immédiatement à côté de lui mais avec les quatre autres membres du pentagramme, comme si la magie ne suivait pas un chemin linéaire unique mais que de chaque personne partaient des faisceaux de magie qui se dirigeaient vers chacune des autres selon des tracés qui n'avaient plus rien de rectilignes.

Il était en harmonie avec les autres. Non, c'était même plus que ça ! Ils étaient un tout, un tout unique uni par la magie. Une magie qui avait accès partout en eux et qui révélait tout sur eux-mêmes et sur les autres. Harry avait l'impression que sa conscience voyageait sur la magie et visitait ses camarades, apprenant tout d'eux, leurs joies, leurs peines, leurs douleurs. Mais il n'y avait pas d'images, pas de mots, juste des concepts abstraits qui se noyaient dans la magie qui arrondissait, adoucissait, uniformisait la totalité qu'ils formaient. Ils étaient en harmonie totale, parfaitement bienheureux et insouciants et Harry se laissaient bercer par la magie et ce fabuleux sentiment de plénitude qui le portait tout entier…

Et puis Harry rencontra une résistance. Il y avait quelque chose, quelqu'un qui ne faisait pas partie de leur communauté. Qui était extérieur et qui voulait entrer ! Ou les détruire ! La première réaction de Harry fut de ne pas s'en préoccuper. Ils étaient si bien tous les cinq, bien plus forts que tout le reste, pourquoi s'inquiéter ? Il suffisait de contourner l'obstacle… Mais l'obstacle n'avait aucunement l'intention de se laisser contourner et devant l'apathie de Harry, il redoubla d'efforts, se faisant plus présent, plus insistant, plus dangereux. Harry sentit alors une rage folle l'habiter. Une rage multipliée par le lien qu'il avait avec les autres et il se jeta contre l'obstacle. Mais plus il luttait comme un forcené, plus l'obstacle s'insérait dans leur totalité, creusant une brèche, et plus Harry était furieux. D'autant plus furieux que la magie qui les unissait était devenue sombre, douloureuse, électrique. Par vagues fracassantes, Harry se jetait sur l'ennemi et celui-ci en profitait pour s'immiscer dans leur cocon de magie.

Harry eut soudain l'impression de se prendre une grande claque et d'entendre dans sa tête Eridan lui crier de se concentrer. La claque calma sa fureur, les paroles d'Eridan le firent chuter. Ils n'étaient pas une totalité ; au sein de l'harmonie, ils étaient plusieurs personnalités. Cette constatation lui fit reprendre pied sur terre et Harry se rappela ce qu'Eridan avait dit à propos du pentagramme. Ce n'était pas dangereux uniquement parce que les participants d'un pentagramme étaient impuissants extérieurement mais c'était aussi dangereux car il était facile de se laisser envahir, posséder par la magie et d'en devenir dépendant, un peu comme une drogue. Certains sorciers étaient ainsi restés coincés éternellement, ni vivants ni morts, dans un pentagramme et Harry avait bien failli tomber dans ce piège ! Et il avait failli tomber dans un autre en déchaînant sa fureur contre l'élément extérieur et qui n'était autre que Voldemort. A cause de cela, il avait failli briser le pentagramme et les conduire tous à leur dissolution dans le néant ! Harry frissonna. Il ne fallait pas lutter directement contre l'élément étranger qu'était Voldemort. Il faisait partie du pentagramme, il était inclus dans la figure en tant que réservoir de magie et en tant que cible.

Afin d'éviter de retomber dans les mêmes folies, Harry se concentra sur Voldemort. Le sorcier, bien que prisonnier du pentagramme, n'était évidemment pas resté sans rien faire. Harry en avait fait les frais ! Voldemort luttait de toute sa puissance et de toute sa magie pour essayer de les forcer à briser le pentagramme. Et Harry avait failli tomber dans le piège ! Ce n'était pas la première fois que Voldemort était prisonnier d'un pentagramme, il savait ce qu'il devait faire ! Alors que dans leur camp, seuls Drago et Eridan savaient ce qu'ils faisaient. Et Harry se rendait bien compte que leur pentagramme était fragile. Ils ne se connaissaient pas assez, ils étaient trop différents, avaient eu des vies trop dissemblables, leur confiance était quelque peu fabriquée et ils avaient des personnalités déjà bien établies… Harry pouvait sentir toutes ces fragilités, toutes ces aspérités dans la magie maintenant qu'il était redescendu de son petit nuage. Très probablement, le premier pentagramme qu'avaient effectué Eridan et les autres devait être moins fragile. Ils étaient plus proches, plus semblables, se connaissaient tous les cinq depuis longtemps, avaient vécu les mêmes choses et ils n'étaient que des enfants. Leurs personnalités étaient encore assez malléables pour s'emboîter les unes dans les autres. Mais ce devait être aussi plus dangereux d'un autre côté. Ils avaient dû être totalement pris dans le pentagramme, totalement imperméables à ce qui se passait à l'extérieur. Et l'extérieur les avait abattus sous la forme de Lucius Malfoy.

Harry se força à se concentrer. Cela ne se finirait pas de cette manière cette fois-ci. Il ne le fallait pas ! Il ne le laisserait pas faire ! Tout en s'efforçant de maintenir le lien, Harry s'efforça de distinguer les autres, comme des personnalités certes liées mais séparées, différentes. Et il essaya de les visualiser. Les autres d'abord, puis Voldemort, puis l'extérieur. Il devait être partout ! La première personne qu'il distingua clairement fut Eridan, nimbée de magie. Harry aurait probablement dit qu'elle avait quelque chose de mystique, de fascinant s'il ne s'était déjà rendu compte que le pentagramme l'avait plongé dans un état extatique qui devait être proche de l'état d'un drogué en plein planage. Harry se secoua mentalement et tourna ses regards vers chacun de ses camarades. Ils avaient tous l'air concentré et Ron avait l'air lui aussi de sortir d'une transe. Il était probable que l'un des trois autres avait dû le sortir de son extase comme Eridan l'avait fait pour lui.

Harry parvenait maintenant à voir clairement non seulement les parties constitutives du pentagramme, c'était à dire ses amis et Voldemort, mais aussi l'extérieur, les contours de la bibliothèque se faisaient moins flous, tout en conservant le lien et l'impression d'harmonie et de puissance. C'était vraiment étrange, il avait l'impression de s'être dédoublé et de pouvoir ainsi contempler le pentagramme de l'intérieur et de l'extérieur. Cela devait faire à peu près le même effet que lorsqu'on devenait un fantôme et qu'on apercevait son corps. Rien de particulièrement réjouissant mais en même temps, cela ne lui paraissait pas inquiétant non plus.

Harry se concentra sur Voldemort. Le sorcier avait gardé ses hypnotisants yeux rouges ouverts et à travers le prisme du pentagramme, ils paraissaient immenses et extérieurs à Voldemort. Leur résister était difficile mais Harry se força à ne pas détourner le regard. Même s'il avait l'impression que Voldemort, avec son regard brûlant, se creusait un chemin au fer rouge dans son esprit. Sa cicatrice le brûlait atrocement et il se sentit suffoquer. Il faillit crier et se débattre avant de comprendre que c'était encore une tentative de Voldemort pour lui faire briser le pentagramme. Il ne pouvait pas lui faire de mal et sa cicatrice ne devait plus le brûler maintenant qu'Eridan avait refermé le lien. Il se jouait juste de lui. Il ne devait pas y penser, pas lui prêter attention et se concentrer sur le pentagramme, c'était la seule chose qui comptait !

Harry parvint à repousser la douleur et à oublier les yeux rouges de Voldemort sans replonger dans l'extase du pentagramme. Il était si bien parvenu à se contrôler qu'il commença à entendre des bruits. Il lui fallut un certain temps pour comprendre que les bruits étaient extérieurs au pentagramme, qu'ils venaient de la porte et qu'ils étaient probablement dus à des mangemorts essayant d'entrer et à leurs amis qui essayaient de les en empêcher. Harry comprit que Voldemort ne cherchait pas tant à les faire briser le pentagramme mais à gagner du temps pour que ses mangemorts parviennent à le délivrer. Il fallait qu'ils se dépêchent ! Mais Harry savait qu'Eridan attendait qu'ils soient tous concentrés dans le pentagramme mais sans être emportés par lui, pour passer à la seconde étape de leur plan.

Harry se força à respirer calmement et à se détendre malgré les cris qu'il entendait derrière lui. Il ne devait pas penser que Ginny, Neville et Luna étaient sans doute en danger et qu'ils luttaient contre des mangemorts. Il ne pouvait rien faire pour eux pour le moment. La moindre tentative pour les aider ne ferait qu'empirer les choses. La seule chose qu'il pouvait faire, c'était réussir leur plan et pour cela, il devait se concentrer uniquement sur le pentagramme !

Harry ne savait pas depuis combien de temps ils étaient dans le pentagramme quand il vit Eridan sortir l'artefact de sous son pull. Elle tendit les mains vers le ciel, l'artefact reposant dans ses paumes ouvertes. Harry vit ses lèvres bouger. Il ne pouvait pas entendre ce qu'elle disait, c'était trop difficile de se concentrer et sur les sons et sur le pentagramme, mais il savait de quoi il retournait. Et il n'avait pas besoin de lire sur ses lèvres ! Il savait que la jeune fille avait commencé à réciter la formule pour activer l'artefact. Harry redoubla de concentration. Il allait falloir qu'il lui réponde tout en maintenant le pentagramme. Non seulement pour la puissance mais aussi parce que c'était le seul moyen pour qu'ils soient parfaitement synchronisés.

Harry se laissa envahir par le pentagramme et par l'union qu'il représentait et enfin, il sentit les paroles. Il ne les entendait pas mais il les sentait au plus profond de son être, comme si elles s'inscrivaient sur les circonvolutions de son cerveau et qu'il avait des yeux, à l'intérieur de son crâne, pour les lire.

Esprits anciens de toutes les magies, écoute mon appel ! clama Eridan.

Cinq voix, cinq appels, c'est magique ! répondirent les quatre autres d'une même voix, d'un même esprit, d'un même cœur.

Esprits anciens de toutes les magies, renais parmi nous !

Cinq voix, cinq appels, c'est magique !

Esprits anciens de toutes les magies, nous te demandons ton aide !

Cinq voix, cinq appels, c'est magique !

Esprits anciens de toutes les magies, prive ce sorcier de sa magie !

Cinq voix, cinq appels, c'est magique !

Esprits anciens de toutes les magies, prends ce pouvoir comme gages !

Cinq voix, cinq appels, c'est magique !

Esprits anciens de toutes les magies, utilise notre puissance pour renaître et agir !

Une voix unique. L'appel d'une union à une autre. D'un tout à un autre. Nous sommes un comme tu es plusieurs.

Nais en nous !

Cinq voix, cinq appels, c'est magique ! clamèrent les cinq participants dans un dernier cri, montant vers le ciel, qui résonna longtemps à l'intérieur du pentagramme et de chacun.

Harry vit l'artefact s'élever comme par magie. La pierre centrale dégageait une lumière vive et noire, aveuglante, déchirante, mortelle. Harry entendit un bourdonnement dans ses oreilles et la lumière le traversait de toutes parts, douloureuses comme des milliers d'aiguilles plantées dans son corps. La lumière l'explorait, le fouillait. Elle lui prenait quelque chose mais Harry ne savait pas quoi et il se sentait devenir de plus en plus faible. Pourtant, il savait qu'il ne devait absolument pas lutter contre cette force. L'artefact fonctionnait avec leurs magies. Il se nourrissait d'elles pour prendre celle de la victime du pentagramme. Et pour déposséder un sorcier de sa magie, il fallait utiliser une quantité de magie extrêmement importante. De la même manière que pour créer un espace d'anti magie, il fallait un acte très avancé de magie !

Harry sentait aussi l'union s'affaiblir. L'artefact puisait particulièrement dans la puissance du pentagramme mais cela n'empêchait nullement qu'il se sente affaibli. Le pentagramme avait permis d'augmenter leur magie mais pas d'en créer une autre, cela c'était impossible ! Ils étaient donc condamnés à se faire ponctionner leur puissance magique par l'artefact. Et la ponction était d'autant plus importante que Voldemort luttait de toute sa magie contre l'artefact qui voulait le priver de sa magie. Harry avait la tête qui tournait et il ne savait plus très bien si les hurlements qu'il entendait dans sa tête venaient de la porte de la bibliothèque, de Voldemort ou bien de lui-même.

Harry avait l'impression de se retrouver dans un kaléidoscope. Des images, hachées, jaillissaient dans son esprit au milieu de la douleur. Le visage de Voldemort, rendu presque méconnaissable par la souffrance et la colère. Eridan l'enjoignant à garder courage. Luna, Ginny et Neville devant une porte en mauvais état. Des éclairs de lumières. Ron et Hermione qui semblaient au bord de l'évanouissement. La baguette de Voldemort qui semblait imploser. Drago plus pâle que jamais, un filet de sang coulant au coin de sa bouche. Une porte qui explosait laissant apparaître de sombres silhouettes. Des éclairs lumineux, partout, déchirants et des cris, de peur, de rage, de douleur et même, de satisfaction !

Dans une dernière image, Harry eut l'impression que l'artefact explosait dans une brûlante lumière noire et que l'onde de choc se répercutait, recouvrant d'abord Voldemort avant de les recouvrir eux-mêmes. Harry se sentit imploser de toutes parts puis il perdit connaissance…

Harry comprit que son évanouissement n'avait pas dû durer plus de quelques secondes quand il rouvrit les yeux. Il était affalé sur le sol, de même que Drago, Hermione, Ron et Eridan, entourant un Voldemort, toujours debout, sa baguette à la main. Mais à voir la manière dont il la regardait, il était évident qu'il était dorénavant incapable de s'en servir.

Harry aperçut les débris de l'artefact. Sous la puissance magique qu'il avait absorbée, l'objet avait manifestement explosé. Mais cela n'avait plus d'importance ! Ils avaient réussi ! Harry se laissa aller à sourire mais son sourire s'évanouit en voyant la tête que faisait Eridan. Harry se retourna, grimaçant à cause de la douleur provoquée par ce geste, pour suivre son regard. Et il comprit. Oui, ils avaient réussi mais non, ils ne s'en sortiraient pas. Ils étaient trop fatigués, ils avaient trop mal pour affronter un autre combat. Et de toute manière, ils n'étaient pas vraiment en position de combattre, ils n'étaient plus que des victimes attendant le couteau du sacrificateur.

Traînant derrière eux Ginny, Luna et Neville, un groupe de mangemorts les entouraient. Un groupe commandé par un Lucius Malfoy qui souriait d'un air ravi. Ils étaient faits comme des rats ! En parlant de rat, Harry n'apercevait Pettigrow nulle part. Pas qu'il aurait aimé le voir, cela soit dit en passant.

Le regard de Malfoy senior se porta sur Voldemort puis du sol où on pouvait encore apercevoir des traces du pentagramme et des morceaux de l'artefact au Lord noir. Son sourire s'agrandit.

Cher maître, ironisa-t-il, êtes-vous autant dépourvu de magie qu'un moldu ?

Voldemort ne répondit rien, se contentant de darder sur son ancien bras droit un regard brûlant de haine.

Tu dis n'importe quoi ! s'écria Bellatrix Lestrange. Personne ne peut faire ça ! Sûrement pas quelques sales gamins !

Idiote ! Ne vois-tu pas qu'il a perdu toute son aura de puissance ? Il n'est plus rien !

Menteur !

Bellatrix fit un pas rageur en direction de son beau-frère. Mais avant qu'elle ne l'atteigne, il avait levé sa baguette vers elle et lancé, d'un ton badin :

Avada kedavra !

Bellatrix tomba, morte, un air véritablement surpris sur le visage.

Si quelqu'un d'autre n'est pas d'accord pour me reconnaître comme le nouveau seigneur, je suis tout prêt à répéter ce geste, dit Malfoy dans un sourire carnassier.

Les autres mangemorts ne firent pas le moindre mouvement, trop habitués à obéir pour avoir seulement des velléités d'indépendance.

Ginny, Luna et Neville furent propulsés contre les cinq autres qui réussirent tant bien que mal à se réunir. Mais ils étaient toujours à terre.

C'est parfait, absolument parfait ! s'exclamait Lucius Malfoy en déambulant dans la bibliothèque. Vous avez fait exactement ce que j'attendais de vous. Décidément, mon cher Drago tu es vraiment trop prévisible ! Dès que j'ai su que tu avais récupéré l'artefact, j'ai compris que vous alliez essayer de vous en servir…

Dans ce cas, pourquoi ne pas nous avoir arrêtés ? demanda Hermione, incapable de se taire.

Tu ne vois pas ? J'avais pourtant entendu dire que tu étais plutôt intelligente… On se trompait sans doute. Je dois dire que je ne sais toujours pas comment vous êtes arrivés et entrés ici mais je savais que l'article sur Azkaban et l'attaque vous convaincraient à agir. Il ne me restait plus qu'à mettre des sorts pour savoir où et quand vous interviendriez. Et ensuite, il suffisait de vous laisser le temps d'aller jusqu'au bout !

Harry ne comprenait pas. Est-ce qu'ils s'étaient fait avoir ? Est-ce que l'artefact n'avait pas fonctionné ? Mais dans ce cas, comment expliquer l'attitude de Malfoy à l'égard de Voldemort ?

Harry jeta un regard vers Eridan mais la jeune fille était tournée vers Voldemort. Harry suivit son regard. Celui qui avait été le plus grand mage noir d'Angleterre avait le visage fermé et un regard haineux en direction de son ancien serviteur. Alors Harry commença à comprendre.

Comme si j'allais rester sous les ordres d'un vulgaire sang-mêlé qui n'est pas même capable de se débarrasser de deux adolescents ! Et qui est assez stupide pour leur proposer un duel sans chercher à les piéger ! Et pourquoi se compliquer la vie quand d'autres peuvent faire le travail à notre place ?

Tu me dégoûtes ! cracha Drago à son père. J'ai honte d'être ton fils !

Harry était abattu. Ils venaient de troquer un seigneur noir contre un autre ! Et même si Lucius Malfoy lui semblait moins dangereux que l'avait été Voldemort, on ne pouvait pas vraiment qualifier leur action de victoire. Surtout que le nouveau mage noir paraissait encore plus dépourvu de moral que l'ancien, et ce n'était pas peu dire !

Ne t'inquiète pas, je ne serai bientôt plus le père de personne ! sourit méchamment Malfoy senior. Et ensuite, je m'occuperai de ta mère !

Il pointa sa baguette vers eux.

Toi aussi ! ordonna-t-il à Voldemort. Rapproche-toi d'eux. On ne va quand même pas se fatiguer à vous tuer un à un.

Harry aperçut Eridan se lever et il décida de l'imiter. Il mourrait debout ! Bientôt, ils furent tous debout, se soutenant les uns les autres, et Voldemort juste derrière eux. Cela faisait vraiment bizarre d'être du même côté que Voldemort. Et Harry n'aurait jamais pu rêver cauchemar plus horrible.

Cela n'aurait pas dû se finir comme ça ! murmura Eridan. Non, pas comme ça…

Lucius Malfoy jouait avec sa baguette, les autres mangemorts derrière lui pointant leur baguette vers le groupe d'adolescents et Voldemort.

Harry se mordit les lèvres. Ils s'étaient fait avoir et ils allaient maintenant mourir en laissant un nouveau mage noir. Vraiment, quelle réussite !