Bon, je vais arrêter là la nostalgie pour vous laisser profiter de ce dernier chapitre. Vous verrez, le ton est un peu différent, c'est normal c'est l'épilogue. J'espère que vous aimerez le choix que j'ai fait de cet sorte de fin et j'attends vos commentaires sur ce chapitre et la fic en entier.
Bonne lecture et bonnes fêtes !
Chapitre 29 : Un nouveau départ.
Hermione venait d'arriver. Elle était la dernière mais il fallait dire qu'elle était la seule à avoir utilisé des moyens moldus pour se rendre au petit cimetière du village le plus proche des manoirs Black et Potter. Comme les autres, elle était entièrement vêtue de gris.
La couleur des vêtements avait posé problème. En effet, il était hors de question de porter du noir, comme pour un enterrement moldu ou sorcier. En même temps, il était difficile de venir tous habillés de blanc ou de rouge sans que les deux employés moldus des pompes funèbres ne se posent encore davantage de questions qu'ils ne le faisaient déjà. Ils avaient donc opté pour le gris. Hermione rejoignit les autres adolescents. Eridan n'avait accepté la présence que de leurs plus proches amis ce qui signifiaient qu'étaient présents, outre les familles Black et Potter, Ron et Ginny, le reste de la famille Weasley ayant préféré s'abstenir, Hermione, Drago et sa mère, Silane et sa tante, et bien évidement Rémus et Rogue. Silane était arrivée avec un bouquet de chardons, Drago avec une plante carnivore comme on pouvait en trouver dans les pépinières moldues et Eridan avait des roses noires particulièrement épineuses, sûrement trop pour ne pas avoir été magiquement modifiées. Les autres avaient préféré s'abstenir…
Les fossoyeurs semblaient particulièrement mal à l'aise et ils se dépêchèrent de descendre le cercueil qui contenait le corps de Voldemort. Finalement, il n'avait pas été très difficile de le récupérer. Non seulement parce qu'ils avaient le gouvernement de leur côté mais aussi parce que le gouvernement en question ne savait pas quoi faire du corps et craignait que ne s'organise un trafic d'organes du Seigneur des Ténèbres à des fins de magie noire. Autant dire que la demande d'Eridan avait été plutôt bien accueillie, particulièrement parce qu'elle voulait l'enterrer dans un cimetière moldu ce qui était, d'une certaine manière, un moyen d'exiler Voldemort du monde sorcier et des mémoires sorcières.
Harry avait pu apercevoir le corps et il n'avait pas eu besoin de plus de quelques secondes pour s'apercevoir qu'il était caché sous de nombreux sortilèges d'illusion. Il avait vu Eridan s'arrêter plus longuement devant le corps, le regardant fixement. Elle avait fini par reculer et ordonner de fermer le cercueil. C'est bien Voldemort avait-elle murmuré en grimaçant. Ce n'était donc pas une fausse identité que les gens du ministère avaient cherché à cacher sous des couches de sortilèges. C'était donc l'état du corps. La haine et la vengeance avaient encore une fois frappé. Et Harry espérait que ce serait la dernière fois…
Une fois le cercueil descendu au fond du trou, Silane, Drago et Eridan jetèrent leurs fleurs puis Eridan jeta la première poignée de terre. Les autres suivirent… Quand vint le tour de Harry, il se pencha vers la fosse afin de vérifier ce qu'il lui avait semblé apercevoir lorsque le cercueil avait été porté. Il avait bien vu ! Non seulement le cercueil était métallique mais en plus il était cadenassé ! Sachant que c'était Eridan qui l'avait choisi, il se demanda un instant si son amie ne devenait pas un peu paranoïaque. Quoique quand on connaissait Voldemort et sa manie de toujours rester vivant, après tout lui aussi aurait pu se faire appeler le Survivant, il ne paraissait pas si fou de prendre quelques précautions ! Vous voulez dire quelques mots ? demanda l'un des fossoyeurs. Tous se tournèrent vers Eridan.
Vous pouvez reboucher.
Les deux hommes obéirent puis posèrent la simple dalle de béton. Ils prirent la fuite au premier geste d'Eridan leur enjoignant qu'ils pouvaient prendre congé. Aucune stèle ne surmontait la dalle où se trouvait juste gravé : Tom Elvis Jedusor, suivi de ses dates de naissance et de mort. Eridan sortit une petite plaque de sous ses vêtements et la déposa sur la tombe. Harry s'approcha pour la lire : Puisses-tu ne jamais revenir. Juste ces simples mots. Harry jeta un coup d'œil vers son amie. Elle se tenait debout devant la tombe, la tête légèrement baissée, dans une attitude proche du recueillement. Harry s'aperçut que les adultes se tenaient quelques pas en arrière. Il se rendit compte qu'ils avaient du mal à se sentir concernés. Le Voldemort qui les avaient enfermés et celui qu'ils avaient arrêté étaient trop différents. Même pour Rogue qui avait été un de ses mangemorts, même pour Circé qui était biologiquement sa fille. Ron et Hermione rejoignirent les adultes. Harry jeta encore un regard sur la tombe en se demandant si, pour lui, Voldemort avait jamais eu une véritable existence humaine ou s'il n'avait été qu'un concept, celui du mal ou quelque chose du même genre. Il fit un pas en arrière, observant les trois adolescents qui demeuraient devant la tombe, Drago et Silane encadrant Eridan.
Il ne pourra plus nous pourrir la vie, murmura Silane.
Ni la diriger, chuchota Drago.
Les deux adolescents avaient chuchoté, comme si cela avait été un sacrilège d'élever la voix. Ils firent demi-tour, laissant Eridan seule devant la tombe. La jeune fille avait les lèvres et les poings serrées et le regard perdu quelque part, dans le passé sans doute, mais les yeux résolument secs. Eridan ne pleurait jamais, elle l'avait dit, à cause de Voldemort. Elle n'allait tout de même pas pleurer quand elle l'enterrait !
Harry, qui était le plus proche, vit son amie prendre une grande respiration, jeter un dernier regard à la tombe puis s'éloigner. Harry la rejoignit et glissa son bras sous le sien.
Ça va ? lui demanda-t-il.
Oui. C'est fini maintenant. Vraiment fini.
Les deux adolescents suivirent les autres qui se dirigeaient vers un petit restaurant dans le village proche du cimetière.
Maintenant, notre seul souci doit être de préparer Noël. Le plus beau Noël de notre vie ! lui murmura Harry.
Ce ne sera pas trop difficile. Je n'ai jamais vraiment fêté Noël.
Et bien, c'est le moment parfait pour connaître un véritable Noël. Et je veux le Noël le plus traditionnel possible !
La dinde aux marrons, les pères Noël accrochés au toit, les guirlandes multicolores envahissant toute la maison et le vrai sapin répandant ses aiguilles partout ? demanda Eridan d'un air moqueur.
Harry la regarda, un peu embarrassé.
Tu as raison, ça risque d'être un peu kitsch comme ça…
Un peu !
D'accord, très kitsch ! Mais on va s'arranger et on va se faire le plus beau Noël aménagé qui soit ! s'exclama Harry.
Les deux adolescents échangèrent un regard avant d'éclater de rire sous les regards étonnés et amusés des autres qui venaient d'entrer dans le restaurant. Harry continuait à sourire. Il se serait déguisé en père Noël si cela avait eu une chance de faire oublier son passé à Eridan, si cela avait pu la faire sourire. Mais la jeune fille était forte et volontaire et elle avait décidé d'aller de l'avant alors il devrait pouvoir éviter d'avoir à se ridiculiser ! Et il devait aussi se soucier de lui. Lui aussi devait mettre de côté son passé et ouvrir les bras à l'avenir !
Harry et Eridan entrèrent dans le quatorzième magasin de la journée. Ils avaient fait les boutiques moldues le matin et s'occupaient des magiques maintenant. Harry n'aurait jamais crû que préparer Noël puisse être aussi éreintant ! Ils s'étaient séparés avec leurs parents pour aller plus vite mais la cohue était-elle que cela ne servait pas à grand chose. Note pour plus tard, pensa Harry, penser à faire les courses de Noël avant le vingt-trois décembre !
Si j'entends encore un seul chant de Noël, je tue quelque chose ! s'exclama Harry en sortant du quatrième magasin de décorations magiques de Noël.
Et c'est toi qui voulais un Noël le plus traditionnel possible ! se moqua Eridan.
Mais ce sont tous les mêmes et ça fait des heures qu'on les entend !
Mais pourquoi les écoutes-tu si tu ne les supportes plus ?
Harry regarda son amie en se demandant si elle avait perdu l'esprit.
Je ne crois pas vraiment avoir le choix !
Eridan éclata de rire.
Et à quoi te sert d'être sorcier, Harry ?
Le jeune homme rougit et se jeta un sort de sélection auditive sous les rires moqueurs d'Eridan. Qu'est-ce qui nous reste encore à faire ? demanda-t-il.
Pour les décorations, on a tout. Les parents s'occupent du repas. Il ne reste plus qu'à terminer les cadeaux.
Harry poussa un soupir en voyant la foule qui se pressait dans les magasins. Et le pire, c'était qu'après Noël, il faudrait préparer le Jour de l'An, qu'il faisait chez eux, et où ils seraient beaucoup plus nombreux ! Harry se sentit soudain très fatigué. Mais comment faisaient les gens normaux !
Le vingt-quatre décembre au soir, Harry était plutôt fier de lui. Il avait passé toute la journée à décorer avec Eridan le manoir des Black où ils passaient Noël. Et le résultat était plutôt réussi ! Des cheveux d'anges scintillants cachaient toutes les portes, des guirlandes de petites lumières faisaient comme des étoiles un peu partout dans la maison, des étoiles lumineuses se baladaient magiquement dans tout le manoir et le tout était mêlé à de petits morceaux de miroirs qui renforçaient encore l'impression d'être dehors, sous le ciel étoilé. Le sapin lui-même n'était composé que de milliers de petites ampoules lumineuses sous lesquels s'amoncelaient des montagnes de cadeaux. Il n'y avait plus grand chose de traditionnel mais les courses de Noël avaient fini de convaincre Harry que le traditionnel, ce n'était pas pour lui !
En dehors des familles Black et Potter, seuls Rémus et le professeur Rogue avaient été invités. Noël se passait en famille, et il n'y avait aucun doute sur le fait que Rémus fasse partie de leurs familles et quant au professeur Rogue… Bien sûr il était désormais le parrain d'Eridan et c'était triste de penser qu'il pourrait passer Noël tout seul. Mais Harry avait aussi d'autres hypothèses. Quoi qu'il en soit, cela ne gênait pas Harry. Le professeur Rogue était ce qu'il était, et rien que de penser qu'il allait devoir supporter les disputes de Drago et Silane à la rentrée vengeait Harry de toutes les petites humiliations qu'il lui avait fait subir ! Quant à Sirius et à son père, ils avaient promis de se comporter comme des adultes responsables, ce qui n'avaient bien évidemment convaincu personne. Mais ils avaient aussi promis de faire des efforts et vu les menaces de Circé et de sa mère, il était plus que probable qu'ils tiennent cette promesse-là !
Rémus et Rogue arrivèrent vers dix-neuf heures. Si Harry avait bien pensé que le professeur Rogue quitterait ses éternelles robes noires pour une tenue plus festive, il n'avait absolument pas imaginé ce qu'il voyait devant ses yeux. Harry jeta un regard à Eridan qui avait l'air aussi abasourdi que lui.
Rémus, Séverus, vous voilà enf… Lily se tut brusquement en voyant à son tour la tenue de Rogue.
Tu es sûr que tu vas bien, Sev ? demanda Circé en lui jetant de drôles de regards. Rémus se mordait les lèvres pour ne pas éclater de rire mais d'autres n'avaient pas autant de scrupules et Harry entendit son père et Sirius exploser de rire derrière lui. Qu'avez-vous encore fait ! s'écria Lily, les poings sur les hanches et le regard furieux dirigé vers James et Sirius. Ils ont dit à Séverus qu'il devait absolument se fondre dans l'atmosphère Gryffondor, réussit à dire Rémus malgré le rire silencieux qui le secouait.
Harry hocha lentement la tête. C'était donc pour cela que le professeur Rogue était entièrement vêtu de rouge.
Une atmosphère Gryffondor ! cria Circé. Je ne compte pas, sans doute ! Dois-je vous rappeler que j'étais à Serpentard !
James et Sirius s'étaient subitement arrêtés de rire.
Vous vous étiez déguisé en Gryffondor. Je croyais que c'était en père Noël, dit Eridan de cet air incroyablement sérieux qu'elle prenait parfois au lieu de rire. Toi qui voulais un Noël traditionnel, Harry, vois ! On a même réussi à faire venir le père Noël !
Harry fit mine d'observer sérieusement le professeur Rogue.
Il faudrait rajouter la barbe, approuva-t-il, peinant à garder son sérieux.
Derrière James et Sirius étaient morts de rire et les trois autres, Rogue exclus, peinaient manifestement à ne pas les suivre. Et cela n'arrangea rien quand, sur un geste d'Eridan, une longue barbe blanche poussa sur le visage de Rogue.
En plus, on sait déjà où trouver un renne ! s'exclama Eridan en jetant un coup d'œil vers James qui arrêta immédiatement de rire au contraire des autres qui pouffèrent de plus belle, Rogue aussi. James se trouva pourvu d'une paire de bois qu'il n'arrivait pas à retirer.
Tu as raison. Maintenant, il nous manque plus que les lutins ! s'exclama Harry. Et aussitôt Sirius et Rémus se retrouvèrent avec des chapeaux biscornus et des chaussures à grelots. Et voilà, maintenant c'est vraiment Noël ! s'exclamèrent en cœur Harry et Eridan.
Les quatre hommes avaient l'air assez piteux et Lily et Circé devaient se tenir aux murs pour ne pas tomber tant elles riaient.
Alors que la soirée battait son plein, James et Sirius avaient entamé un bras de fer magique, Harry restait prudemment à l'écart de Rémus et du professeur Rogue.
Quelque chose ne va pas ? lui demanda Eridan.
Le professeur Rogue a dit que j'allais lui payer ça à Poudlard ! s'exclama-t-il en désignant les hommes déguisés. Et Rémus a acquiescé !
Eridan sourit en sortant des morceaux de papier de sa poche. Si jamais ils projettent quoi que ce soit contre nous, ils auront leur photo de Noël accrochée dans la Grande Salle de Poudlard.
Harry prit les deux clichés en souriant à son tour.
C'est très Serpentard ça, ma chère !
Merci, merci.
Harry observait les deux photos en se disant que ce serait vraiment dommage de ne pas les exposer.
Le reste de la soirée fut aussi festif. Et ponctuée d'éclats de rire. Il fallait dire que le moindre mouvement de Sirius, Rémus et même de James à qui Lily avait accroché des grelots sur les bois, déclenchait un concert de tintements et que quiconque posait les yeux sur l'un des quatre déguisés ne pouvait s'empêcher d'éclater de rire. Cela fit oublier la dinde brûlée, Lily avait dit que c'était la dernière fois qu'elle confiait la moindre nourriture à surveiller à James. Et ils passèrent la soirée à se gaver de pâtisseries car James et Sirius avaient voulu suivre une tradition moldue française, celle des treize desserts, mais ils ne savaient pas que de nombreux fruits faisaient normalement partie de ces desserts et ils avaient acheté maintes glaces, bûches de Noël, gâteaux et autres pâtisseries ! Ce fut donc avec un taux de glycémie probablement supérieur au taux maximal vital que la soirée se termina, à plus de quatre heures du matin. Et Harry passa sa nuit à rêver du professeur Dumbledore qui lui courrait après en l'accusant de lui avoir volé ses bonbons au citron. Ce fut donc dans un état plutôt comateux que Harry émergea dans la cuisine du manoir des Black, personne n'ayant trouvé le courage de rentrer chez soi, même pas ses parents et lui qui n'habitaient pourtant qu'à une centaine de mètres. Harry se laissa tomber sur une chaise, en observant Eridan et Rogue, les deux seules autres personnes déjà levées. Ils avaient tous les deux l'air en pleine forme pourtant Harry était sûr de les avoir vus abuser des pâtisseries. Enfin surtout Rogue à cause du pari lancé par Sirius. D'ailleurs, il n'avait aucune idée du gagnant…
Eridan lui tendit une tasse. Harry la prit, y jetant un rapide coup d'œil, et faillit la laisser s'écraser sur le carrelage. Il ne savait pas ce qu'était la mixture mais en tout cas, ce n'était certainement pas du café ! Ou alors, on avait inventé un café mauve à bulles oranges pendant son sommeil.
C'est une potion de Séverus contre la crise de foie, le mal de cœur et l'estomac barbouillé, expliqua Eridan. C'est très efficace !
Harry jeta à nouveau un coup d'œil à la mixture. Il l'approcha de sa bouche mais vraiment, l'odeur était trop ignoble.
C'est vraiment très efficace, répéta Eridan en insistant sur le vraiment.
Harry aurait parié que l'efficacité de la potion était due à son odeur, propice à déclencher l'élimination naturelle de tout ce qu'il y avait en trop dans l'estomac. Mais il prit son courage à deux mains, n'était-il pas un fier Gryffondor, bon d'accord plutôt stupide Gryffondor, se boucha le nez et avala la potion d'une seule gorgée. L'effet fut immédiat.
Ouah ! Vraiment efficace. Finalement, ça a une utilité les potions !
Rogue lui jeta un regard blasé mais ne répondit pas.
Vous l'avez préparé ce matin professeur ? Vous avez réussi dans votre état !
Je crois que nous pourrions nous appeler par nos prénoms en dehors de Poudlard, Harry, grimaça le professeur Rogue en butant sur le prénom. Par contre, faites une seule tentative à Poudlard et je vous le ferai regretter tout le reste de votre courte vie !
Harry fit glisser sur sa langue le prénom de son cher professeur de potion. Séverus, non Sev, ça sonnait mieux ! D'accord, Sev, tu permets que je t'appelle Sev, n'est-ce pas ? Et de te tutoyer…
Les yeux du professeur Rogue semblèrent se révulser. Et Harry sourit en pensant à ce qu'il allait pouvoir faire à Poudlard. Harry, je te préviens que si jamais à Poudlard… commença un Rogue furieux qui n'avait manifestement pas besoin de la légilimancie pour savoir ce que Harry pensait.
Eridan agita rapidement des photos devant le nez du professeur Rogue en souriant du même air particulièrement ironique que Harry.
Séverus Rogue laissa tomber sa tête sur la table dans un grand bruit sourd. Eridan lui tapota la main.
Je sais, je sais… C'est dur la vie… Mais ça ne vaut pas la peine de pleurer ! Le gémissement que poussa le terrible maître des potions de Poudlard convainquit Harry qu'il devait absolument se procurer une caméra.
Le trente et un décembre, le manoir Potter était en effervescence. Harry avait su dès son réveil, en fanfare à sept heures du matin (merci maman pour ce réveil en douceur !) que cela n'allait pas être sa journée. Il n'était pas plus tôt levé que sa mère l'avait traîné dans le salon pour qu'il l'aide à ranger et décorer. Il eut à peine le temps de croiser son père, qui devait avoir le même air endormi et désespéré que lui, avant d'être lancé dans un nettoyage encore plus furieux que celui du square Grimmaurd avant sa cinquième année. Lily veut que tout soit parfait, murmura James entre deux bâillements. N'espère même pas y échapper…
Harry avait déjà dû subir une coupe de cheveux la veille, sa mère ayant fait venir un coiffeur magique au manoir, sous les regards goguenards d'Eridan. Ils étaient tous les six passés sous les ciseaux du coiffeur, bien entendu en pure perte pour son père et lui. Heureusement que la magie existait parce que le coiffeur, énervé par la rébellion de ses cheveux, avait fini par le raser entièrement. Il était bien entendu qu'Eridan avait passé tout le temps de sa coupe à se moquer de lui mais Harry avait supporté les choses avec calme et maturité. Il regrettait juste de ne pas être là quand le coiffeur s'apercevrait que ses cheveux avaient pris une délicate couleur rose bonbon presque impossible à retirer. Harry avait de justesse réussi à éviter de devoir mettre une tenue choisie par sa mère en abandonnant lâchement son père dans un magasin de vêtements avec sa mère. Le Jour de l'An était peu fêté parmi les grandes familles sorcières aussi Sirius, Circé et Eridan regardaient les préparatifs survoltés de Lily avec un certain amusement et, dans le cas de Sirius, un certain désolement pour Harry et son père.
Harry James Potter, pas la peine de te cacher, je sais que tu sais cuisiner. C'est au moins une chose que tu auras apprise chez ta tante. N'espère pas pouvoir y échapper ! Et Sirius, c'est pareil pour toi ! Je sais que tu sais cuisiner !
Harry et Sirius échangèrent un regard désolé avant de rejoindre Lily et Circé dans la cuisine. Lily avait décidé de tout préparer à la moldu, la cuisine sorcière et qui plus est anglaise manquant sérieusement de classe selon elle ce qui, en toute honnêteté, était plutôt vraie.
James Potter ! Approchez-vous de cette cuisine à plus de deux mètres et je vous jure que vous comprendrez votre douleur ! s'écria Lily alors que James essayait de s'approcher discrètement de la cuisine pour voir ce qui se préparait. Tu n'as qu'à installer ce qu'il faut pour le buffet !
James allait répliquer mais il fut sauver de justesse par la sonnerie de la porte d'entrée. Rémus et Séverus, puisqu'il pouvait l'appeler par son prénom, étaient venus plus tôt, comme ils l'avaient promis à Noël, pour leur donner un coup de main. Séverus, viens nous donner un coup de main en cuisine ! Et toi Rémus, tu n'as qu'à aider James avant qu'il ne casse quelque chose…
Eh ! Dis tout de suite que je ne suis qu'un butor maladroit…
Lily qui était sortie de la cuisine au coup de sonnette lui jeta un regard ironique. C'est bon, je n'ai rien dit, maugréa James en prenant le chemin du salon sous les rires des autres.
Est-ce que je peux faire quelque chose ? demanda Eridan.
Je te remercie ma chérie, mais ce n'est pas la peine…
Si un jour j'avais pu me douter que mes mains pourraient m'éviter du travail ! s'exclama la jeune fille.
A ces mots, tous se figèrent et la regardèrent fixement.
Et bien quoi, je croyais qu'il fallait positiver ! Vous auriez préféré que je m'insurge en clamant que je n'étais pas handicapée et que la magie me permettait de vivre comme tout le monde ? Un silence embarrassé perdura. Oubliez ce que je viens de dire. Je vais aller chercher des châtaignes, ce sera très bon grillées dans la cheminée…
Eridan fit demi-tour et ils entendirent la porte d'entrée se refermer derrière elle. Harry lança un regard interrogatif à sa mère qui hocha la tête. Il jeta son tablier sur une chaise et se précipita derrière son amie. Il la rejoignit à quelques mètres derrière le manoir.
Je suis désolée, murmura-t-elle. Ça m'a échappé…
C'est rien, répondit Harry. Tout ne peut pas être parfait, on ne peut pas faire comme si tout notre passé n'avait jamais existé… Et puis, tu m'as donné une bonne excuse pour abandonner la cuisine !
Eridan sourit.
Il y a un bosquet de châtaigniers par-là, ça me semble quand même une bonne idée…
Ça va ? lui demanda-t-il.
Eridan lui jeta un regard interrogatif.
Je veux dire que pour le moment, j'avais plutôt l'impression que ça allait mais… Tu faisais semblant ?
Eridan réfléchit quelques secondes.
Non. Je ne crois pas… J'essaie de voir le côté positif des choses. La plupart du temps, ça suffit à me faire me sentir bien. Je me suis juste laissée emporter tout à l'heure…
Il faut reconnaître que ce n'était pas très subtil de la part de ma mère…
Non. Tu sais, je ne suis pas complexée par ça. Je ne me sens pas handicapée ! Avec la magie, je peux faire comme tout le monde et pour la douleur… Les potions de Séverus sont très efficaces. C'est juste… Je ne sais pas trop, ça m'a échappé, bêtement… Je n'ai pas réfléchi à ce que je disais…
Au moins, ça signifie que tu te sens assez à l'aise pour ne pas penser longuement le moindre de tes faits et gestes et que tu te laisses aller à tes impulsions…
C'était pas vraiment une réussite cette fois-ci !
Harry laissa échapper un léger rire.
Non, peut-être pas. Mais il ne doit pas y avoir de tabou dans une famille, enfin c'est ce que je pense, alors il faut bien de temps en temps parler de tout même des choses qui posent problème. Et je ne m'en sors pas mieux ! Moi aussi, ça m'arrive de dire des trucs que je regrette. Ce n'est pas toujours facile…
Non c'est vrai. Mais on essaie au moins !
Au bout d'un certain temps et d'un certain nombre de châtaignes ramassées, Eridan proposa de rentrer.
Ma mère va encore me demander de cuisiner. Mais pourquoi a-t-elle voulu tout faire à la manière moldue ! Et pourquoi n'avons-nous pas d'elfes de maison ! se lamenta Harry.
Demande à Hermione.
Harry grimaça.
Mais je suis tout à fait d'accord pour les payer !
Sauf que dans ce cas, j'ai bien peur qu'aucun elfe de maison n'accepte de travailler pour un salaire. Ils ne sont pas encore prêts pour ça. Oh, Hermione finira bien par réussir. Elle obtient toujours ce qu'elle veut et aux dernières nouvelles, elle voulait diriger le ministère des créatures magiques afin d'obtenir l'égalité entre elles et les sorciers. Je suis sûre qu'elle réussira…
Moi aussi. Et c'est bien ce qui inquiète Ron !
Vers dix-neuf heures, les premiers invités arrivèrent. Ce furent d'abord les Weasley au grand complet, Bill étant accompagné de Fleur Delacourt, Charlie de Tonks et Percy de Pénélope Dauclaire, et Hermione qu'ils avaient emmené, ses parents ne se sentant pas assez à l'aise pour assister à une réception sorcière. Ron, Hermione et Ginny rejoignirent Harry et Eridan dans un coin du gigantesque salon. Ron et Ginny regardaient d'un air embarrassé les coupes de champagne que leur avait données Harry. Les plats étant tous typiquement moldus, et venant de divers horizons géographiques, ceux qui venaient de vieilles familles sorcières étaient tous un peu perdus, à la grande joie de Lily. La conversation entre les cinq adolescents s'engagea rapidement sur Noël, les cadeaux reçus… Une conversation tout ce qu'il y avait de plus banale, de plus normale mais Harry voyait bien qu'une question taraudait Hermione mais qu'elle n'osait pas la poser.
Vas-y, Hermione, pose ta question ! dit Harry. Et bien… J'ai lu la Gazette ces derniers temps…
Depuis plus de deux ans, pensa Harry mais sans le dire.
Et j'ai remarqué que Pettigrow ne faisait pas partie des mangemorts qui ont été jugés. J'aurai voulu savoir… La jeune fille se tut, embarrassée.
Tu voulais savoir ce qu'il était devenu ? demanda Eridan.
Hermione hocha la tête. Harry et Eridan échangèrent un regard amusé.
D'accord, dans ce cas, il faut transplaner chez moi. Donne-moi ta main Ginny, je vais te faire transplaner. Et sur ces mots d'Eridan, les cinq adolescents disparurent dans un pop caractéristique. Ils réapparurent dans le manoir des Black sans le moindre mal ; Ron, Hermione et Harry ayant profité des vacances de Noël pour passer leur permis de transplanage. L'avantage avec Hermione et sa folie des études c'était qu'ils connaissaient déjà toute la théorie quand ils avaient enfin pu passer leur permis. Suivez-moi ! dit Eridan en les entraînant dans une partie du manoir dans laquelle ils n'étaient jamais allés, en dehors de Harry.
Eridan ouvrit une porte donnant sur une petite pièce ronde au centre de laquelle, sur une petite table, elle aussi ronde, trônait une cage. Une cage tout ce qu'il y avait de plus banale avec une mangeoire, un biberon d'eau, de la paille sur le sol et une roue. Les cinq amis s'approchèrent. Aussitôt, la roue se mit en branle et ils purent distinguer une petite bête grise à trois pattes qui moulinaient férocement dans la roue.
On ne vient pas très souvent car le vétérinaire a dit qu'on le stressait, expliqua très sérieusement Eridan. Dès qu'il voit quelqu'un, il panique et se met à pédaler le plus vite possible dans sa roue. Vous l'avez soustrait à la justice magique ! s'exclama Hermione. Mais vous ne…
Harry toussa fortement. Au milieu de sa toux, on pouvait clairement entendre les noms Rita Skeeter. Hermione rougit et ne rajouta rien.
La ministre de la magie est au courant, expliqua Eridan. Elle estime que l'Angleterre sorcière nous doit bien ça. Et puis, une prison est une prison…
Je suppose que oui, reconnut Hermione, de mauvaise grâce.
Ron se tenait assez éloigné de la cage, préférant ne pas approcher celui qui avait été pendant si longtemps Croutard pour lui. Mais Ginny n'avait pas ses scrupules. La jeune fille s'était approchée, penchée sur la cage et tapotait les barreaux du doigt. Le rat s'était reculé le plus qu'il pouvait, tremblant et semblant prêt à faire une crise cardiaque.
Ginny ! gronda Hermione. Ce n'est pas une raison pour le torturer !
Nous avons promis de ne pas lui faire du mal, approuva Eridan. S'il était retrouvé mort de crise cardiaque, je crains que nous aurions quand même quelques problèmes.
Vous croyez qu'il reprendrait sa forme humaine, s'il mourait ? demanda Ron.
Les autres réfléchirent.
Aucune idée, finit par répondre Harry. Mais s'il reprend sa forme humaine alors qu'il est toujours dans sa cage…
Les autres grimacèrent, peinant à ne pas rire. Nous ferions mieux de retourner à la fête avant que les autres ne s'inquiètent. Tous approuvèrent et transplanèrent à nouveau.
Où étiez-vous ? demanda Drago en les voyant apparaître. Lui et sa mère étaient arrivés pendant leur absence, de même que Neville et sa grand-mère, Luna et son père, Silane et sa tante, Maugrey Fol'Œil, Kingsley Saccklebott et son amie, Androméda Tonks et son mari et manifestement aussi Mondingus Fletcher dont seul le chapeau dépassait de derrière le bar. Nous étions allés dire bonjour à une vieille connaissance.
Drago préféra manifestement s'en tenir à cette réponse.
Par contre, Silane, Drago. Vous avez intérêt à vous comporter correctement parce que si vous gâcher la fête, je peux vous jurer que je trouverai un moyen particulièrement sadique pour vous le faire regretter ! s'exclama Eridan en jetant un regard suspicieux aux deux adolescents. Drago hocha simplement la tête.
Je sais parfaitement me comporter, moi ! s'insurgea Silane.
Eridan lui jeta un regard mi-moqueur mi-blasé.
Bon, d'accord c'est pas vrai mais je te promets de faire un effort.
Harry poussa un soupir de soulagement ; sa mère l'aurait tué si quoi que ce soit avait ruiné sa fête.
Hagrid était arrivé avec les professeurs McGonagall et Dumbledore, les petits fours circulaient, des discussions enjouées se faisaient entendre un peu partout, certains dansaient au son d'une musique prenante… Harry observait tout cela un peu à l'écart, un sourire aux lèvres. Il aimait cette atmosphère de fête, sans soucis autre que de savoir s'il y aurait assez de champagne pour tout le monde, il valait mieux d'ailleurs que sa mère ne s'aperçoive pas qu'il en était déjà à sa quatrième coupe… Tous ces gens heureux, pleins de vie, cette ambiance, ces cris… Manifestement Ginny avait raconté à Fleur que Maugrey s'amusait à regarder à travers les vêtements grâce à son œil magique… La guerre était véritablement finie. Il n'y avait plus à craindre des attentats, des assassinats. Voldemort mort et ses mangemorts ou morts ou emprisonnés, une nouvelle vie s'offrait à l'Angleterre sorcière. Bien sûr, ils n'étaient pas à l'abri d'un nouveau mage noir. Le racisme et l'intolérance ne disparaissaient pas en même temps que la mort de leur grand maître. Mais des gens luttaient contre cela. Tout était à reconstruire, le matériel comme les pensées. Ce seraient à eux, les nouveaux adultes de mettre tout en œuvre pour éviter qu'une telle chose ne se reproduise !
J'ai lu dans la Gazette que tu avais légué l'un des manoirs de Voldemort et une forte somme d'argent pour la création d'un orphelinat sorcier, disait Hermione à Eridan.
Oui. Je trouve normal que l'argent de Voldemort serve à dédommager ses victimes. Je me demandais ce que je pouvais faire d'autre… Si tu as des idées… Il faudrait que j'y réfléchisse. Mais peut-être que tu pourrais créer une bourse d'études pour les sorciers pauvres. Et peut-être aussi pour les sorciers issus de famille moldue. Quelque chose pour faciliter leur entrée dans le monde magique…
C'est une excellente idée. Je vois très bien le genre. La Bourse Tom Elvis Jedusor pour aider les enfants de moldus à s'intégrer dans le monde magique !
Tu deviens affreusement sarcastique, se moqua Harry en s'approchant des deux jeunes filles. Je savais bien que la fréquentation de Sev était mauvaise pour la santé.
Sev ? Hermione le regardait bizarrement. Harry sourit en pensant que Rogue allait le tuer.
Le professeur Rogue, expliqua Harry, toujours souriant.
Hermione le regardait d'un air interloqué.
Si tu penses vraiment que la fréquentation de Séverus est dangereuse, ce n'est pas pour moi que tu devrais t'inquiéter. Oncle Rémus le fréquente beaucoup plus…
Hermione passait de l'un à l'autre, de plus en plus ébahie.
Oncle Rémus ? C'est vrai que ça sonne bien !
Je trouve aussi.
Harry étouffa un rire alors qu'une idée lui traversait l'esprit.
Qu'y a-t-il ? lui demanda Eridan.
Je me disais juste que si jamais Rémus et Sev se rapprochaient encore plus… Comment crois-tu qu'il réagirait si je l'appelais Tonton Sev ?
Harry et Eridan éclatèrent de rire. Hermione les regardait maintenant comme s'ils avaient perdu l'esprit ce qui ne faisait que renforcer leur hilarité. Et cela ne s'arrangea pas quand le professeur Rogue, de sa voix doucereuse, leur demanda ce qui les mettait dans un tel état. Hermione ne savait plus où se mettre et Harry et Eridan étaient à deux doigts de se rouler sur le sol. Le professeur Rogue préféra s'éloigner, tout en leur jetant des regards suspicieux.
Harry finit par se remettre et appela les autres au son d'un :
Il faut qu'on vous montre des photos de notre Noël, je suis sûr que vous allez les trouver intéressantes !
Alors, pas trop stressés par la reprise des cours dans quelques jours ? demanda Fred en s'approchant du groupe d'adolescents.
C'est vrai que vous avez les ASPICs à la rentrée, ajouta Georges.
Harry et Ron leur firent mine de se taire. Mais c'était trop tard…
Oh mon dieu ! Les ASPICs ! s'écria Hermione. Je les avais oubliés avec tout ça…
Ça, c'était plutôt incroyable !
Après tout ce qu'on a vécu, ça ne devrait pas être trop difficile… Ce ne sont que des examens, dit Harry, espérant calmer Hermione.
Mais vous ne vous rendez pas compte que ça fait presque trois mois que nous n'avons plus cours !
Les correcteurs et les professeurs le savent bien. Je suis sûre qu'ils vont aménager les examens cette année, tenta de la rassurer Eridan.
Et après tout ce que nous avons fait, ils pourraient nous les donner nos ASPICs ! grommela Ron.
Mais le regard que lui lança Hermione le convainquit qu'il aurait mieux fait de se taire.
A minuit, tout le monde leva son verre pour fêter la nouvelle année et s'embrassa selon une coutume française, pour aller avec le champagne. Bon, je pense que tout le monde sera d'accord avec moi pour considérer que cette année est pleine de promesses, dit Circé. Je ne vais pas faire un discours pour rappeler que la guerre est finie, je crois que nous le savons tous parfaitement, mais je voulais tous vous remercier pour tout ce que vous avez fait, pour votre courage dans ces moments difficiles et tout simplement, je vous remercie d'être ce que vous êtes… Sinon, pour éviter de nous plonger dans la nostalgie, je voulais vous annoncer une nouvelle. Certains le savent, avant toute cette histoire j'écrivais des romans pour adolescents sous le pseudonyme d'Hécate. J'ai décidé de reprendre mon travail et mon nouveau roman sera dans toutes les bonnes librairies dès qu'elles ouvriront leurs portes. Je pense aussi écrire un roman pour raconter ce qui s'est passé ces dernières années, afin que personne n'oublie, et pour cela j'espère que vous m'apporterez votre aide…
Harry sourit. Les choses avaient changé, sur des bases qui mêlaient l'ancien et la nouveauté. Une nouvelle année s'ouvrait, et avec elle une nouvelle vie. Et les symboles ne manquaient pas…
Lily a aussi une annonce à faire mais elle est très intimidée et elle n'a même pas le droit de boire une coupe de champagne pour s'encourager… Aller Lily, c'est à toi !
Harry se tourna vers sa mère. Elle était resplendissante, ses yeux brillaient et elle rougissait de voir tous ces regards sur elle. Et bien, avec la nouvelle année, je voudrais vous annoncer la venue dans quelques mois d'un nouveau Potter. Je suis enceinte de trois mois et je voulais que vous, mes amis, vous soyez au courant…
De nombreuses félicitations s'ensuivirent. Tu le savais ? demanda Ron.
Bien sûr ! Mes parents me l'ont annoncé hier mais ils voulaient que cela reste secret jusqu'à aujourd'hui.
Prépare-toi à souffrir. Tu vas voir que le travail de grand frère n'est pas de tout repos ! s'exclama Ron sous les hé ! outrés de sa sœur.
Harry rit. Cela lui avait fait bizarre d'apprendre que dans six mois, il serait grand frère. Et il se rappelait encore l'inquiétude de ses parents quand ils lui avaient annoncé. Mais Harry était sûr que ce serait super et puis… ce n'était pas comme s'il risquait d'être jaloux !
Rogue a l'air particulièrement horrifié, remarqua Drago.
Ça c'est parce qu'il vient de comprendre qu'il ne sera pas encore à la retraite quand un nouveau Potter prendra place sur les bancs de Poudlard ! s'exclama Eridan ce qui déclencha de grands rires.
Il était plus de sept heures du matin, tous les invités étaient partis, leurs parents étaient couchés et Harry et Eridan étaient assis dehors, dans l'herbe sur leur petite colline. Appuyés l'un contre l'autre, ils attendaient que le soleil se lève en grignotant des chocolats.
C'était une belle fête, dit Eridan.
Oui. C'était agréable de voir des gens souriants, heureux, ne craignant plus pour leur vie ou celle de leurs proches. La guerre est bien finie. Et c'était le moment parfait pour le montrer.
Une fête bien symbolique, approuva Harry. Une nouvelle aube pour un nouveau jour d'une nouvelle année pour une nouvelle vie…
Les deux adolescents regardaient le soleil poindre à l'horizon.
Mais toujours avec toi, ajouta Harry en lui prenant la main.
Eridan rit et son rire sonna comme des milliers de promesses d'avenirs.
Qui sait ce que l'avenir nous réservera ?
FIN
