Chapitre 16
DING DONG (Héhéhé)
Les deux jeunes filles attendaient derrière la porte, surexcitées. Elles étaient toutes deux vêtues de mini jupe et mini haut. Noa, tout sourire s'adressa à Nataku:
«Ah, ça fait tellement longtemps que je ne pouvais plus porter ces jupes! Ça fait vraiment étrange d'en reporter!
-J'aime bien… Je me sens jeune! Je suis bien motivée pour passer une nuit de folie…
-Ça fait tellement longtemps… Et vu qu'on sort peu en général… Oh la porte s'ouvre!»
Noa sauta au cou de James en poussant un cri de joie:
«Wow, Noa, t'es… Ravissante!
-Thaaaaanks Jaaaaames! Allez, on y va!»
Et voilà James et Lucius, entraînés par leurs homologues féminins vers la gare. Les deux jeunes filles discutaient devant tandis que nos deux protégés les regardaient, d'un air dubitatif. Car ce soir, les demoiselles étaient survoltées, elles n'arrêtaient pas de parler.
«Et donc, quand j'ai été faire les soldes et que j'ai vu ce petit haut! Nan mais tu te rends compte! S'ils nous voyaient, qu'est-ce qu'ils diraient.
-J'avoue que ce serait drôle à voir… Mais bon… Tu l'as acheté combien finalement ce débardeur? Il faut absolument que tu me donnes les noms de tes boutiques!
-Et bien, figure-toi que ces boutiques mol… françaises sont géniales! Ce haut ne m'a coûté que cinquante euros. Par contre, je ne me souviens plus du nom de la boutique! C'est bien dommage!
-Effectivement, c'est dommage… Il est tellement magnifique… Et pas cher avec ça! Mais bon, j'avoue que j'aime le mien aussi… Ces nuances rosées sur le bleu, j'ai tout de suite craqué!
-Dommage qu'il n'y ait pas d'hologrammes dessus, moi je dis! Et puis tu as vu comment les jeunes de notre âge s'habillent? Sérieusement, je pensais que cette mode était terminée depuis belle lurette!»
Noa se retourna furtivement vers James et Lucius.
«Et de là à ce que Lucius s'habille en gothique avec des jupes et James en sexy lover… Sérieusement, je ne pensais pas ça d'eux! Ça me fait bien rire!
-Il y a beaucoup de choses auxquelles je ne m'attendais pas, tu sais… Rien que le fait qu'ils aient arrêté de se taper dessus… Mais j'avoue que leur transformation est fulgurante, autant sur le plan physique que moral, crois-moi!
-Oh, ça je veux bien te croire! Hihihi! Lucius était furieux que je l'interrompe... Encore, à ce que j'ai cru comprendre… Ah lala… Regarde-moi ces T-shirts… Quand on les achète, on pense qu'il sont tout sérés, mais en fait, ils sont trop larges et après, sil faut réparer les accros... Ça va nous donner du travail tout ça! Et je ne peux te cacher que j'attends d'avoir ça!
-Effectivement… Pff… Quelle idée on a eu, quand même, d'y aller en train? C'est loin…
-Oui, qu'est-ce que c'est long! Je préfère y aller en voiture! D'ailleurs, tu ne sais pas en parlant de voitures! J'ai dû nettoyer la mienne la semaine dernière… Elle devient vraiment inutilisable! Je pense que je vais en changer! D'ailleurs, maintenant elle crachote, ça devient dangereux en cas de coup de vent! Que de soucis ménagers tout de même! Oh, regarde cette station! 'Javel', c'est rigolo comme nom!
-Oui… C'est vrai… Pour ta voiture, essaie d'en acheter une plus chère la prochaine fois, elle sera de meilleure qualité et pas complètement inutilisable comme celle que tu as… Nous descendons!
-Hum… Oui… Mais tu sais je fait tellement peu de transport avec… Tiens… Nataku… Tu ne sais pas où ont disparu James et Lucius?
-Ils sont plus là? Zut… Il faut absolument les retrouver… On pourra pas les surveiller discrètement sinon… Ils peuvent pas être loin… Tu vois quelque chose à droite?
-Non, rien du tout! A gauche non plus d'ailleurs! Ah si, regarde de long cheveux blond qui volent au vent comme dans la pub pour le shampoing! Je crois que Lucius vient de nous filer entre les doigts! Et impossible de le retrouver dans cette foule! Ça me fait penser au jour ou une de mes amis a perdu un de ses chats dans la forêt, nous avons passé la nuit à le chercher! Pauvre Arabella…
-Je n'ai pas la moindre intention de passer le nuit à les chercher… A mon âge! Ce serait perdre son temps…
-Effectivement! Surtout que, les connaissant, on n'a aucune chance! Bon… On les retrouvera bien chez eux… Si James ne se perd pas! On va le voir ce feu d'artifice?
-Je te suis!»
Les deux jeunes filles, un sourire innocent aux lèvres, se fondirent dans la foule en essayant de repérer tous les beaux garçons qu'elles pourraient trouver.
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Nous avions supporté les bavardages inintéressants de Noa et Nataku pendant tout le trajet de train… Je m'apprêtais à passer une soirée ennuyante à souhait, jusqu'à ce que James me tire par la manche à la sortie du train et m'entraîne loin des deux jeunes filles… Nous avons couru jusqu'à un endroit suffisamment éloigné d'elles deux pour qu'elles ne nous retrouvent pas… Je ne peux m'empêcher de sourire en pensant à leur réaction lorsqu'elles se rendront compte que nous ne sommes plus sagement derrière elles… Et puis, ça me fait plaisir d'être avec James… Sans fond sonore insupportable…
«Je pensais que tu voudrais passer la soirée avec Noa?
-Ecoute 'Alors mon mini haut à cinquante euros' 'Naaaan mais donne-moi le nom de la boutiqueuh' 'Hihihi' 'Hohoho'… Entre ça et toi, le choix ne se pose pas!
-Tant mieux… Je crois qu'étrangement… J'aurais pas supporté de passer la soirée avec elles… Bon, alors, maintenant qu'on leur a échappé, on y va à ce feu d'artifice?
-C'est où?
-Euh… Très bonne question… On n'a qu'à demander?
-Trouvons des anglaiiiiis!
-Mais tu sais, James… Je parle français…
-Ui, mais heu… Ok.»
Après avoir demandé poliment le lieu du feu d'artifice et être passés pour des abrutis, nous nous sommes dirigés vers la tour Eiffel en suivant les pancartes pour les voitures et donc… En faisant un grand détour… Mais on est arrivé… Il faut dire, on le voit quand on est arrivé, vu le nombre de personnes qui sont assises patiemment en train d'attendre… La foule qui parle, qui s'agite qui crie, qui rit, qui marche, qui court, qui se bouscule, se tasse… Je crois que c'est pire que Noa et Nataku… C'est elles… multipliées à l'infini… Je vais ressortir de là crevé…
«Je vois… Tu veux t'installer où?»
Il est où ce type? Oh nan! Me dites pas que je vais devoir passer la nuit seul dans cette foule… J'aurais tant voulu passer cette nuit sur Paris avec lui… Le monde est injuste…
«JAMES? T'es où?»
Et avec cette foule, il est dur à trouver… Des petits bruns, y'en a partout… Mais aucun n'est le mien… Une main me tapote le bras…
«Bah, chui là!
-Me fais plus jamais une peur pareille!
-De quoi tu parles?
-J'ai cru que je t'avais perdu… Me laisse pas seul dans cette foule… Je survivrais pas…»
Depuis quand je souris aussi souvent?
«Mais je n'ai jamais eu l'intention de te laisser seul au milieu de ce monde effrayant et… effrayant…
-Heureusement! Bon alors, tu veux t'installer où?
-Bah ici…»
James s'assoit tranquillement par terre…
«Je vois…»
Et depuis quand je ris aussi souvent? Je le suis et m'assois à ses côtés… Bon, maintenant, je suppose qu'on est censé attendre… La question est: combien de temps?
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Dix minutes à attendre, ça use, ça use, dix minutes à attendre, ça use ma patience… Onze minutes à attendre, ça use, ça use, onze minutes à attendre, ça use ma patience… Douze minutes à attendre…
«RHAAAAAAAA, c'est looooong!»
Je me lève et gesticule dans tout les sens! J'en ai marre, marre, marre! J'en peux plus!
«Tu vas où? T'as dit que tu me laisserais pas seul!»
Je me rassois, énervé… et me relève!
«Alors, pars avec moi! Fuyons! Au bout du monde!
-Je te suis où tu veux James! Jusqu'à ce que j'en ai marre…»
Je soupire.
«Parce que moi, je serais en mesure de te lasser un jour…»
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'une explosion retentit, suivie d'un jet de lumière dans le ciel. Je tourne ma tête vers l'arrivée de lumière et souris.
«Bon, tu veux toujours partir?
-Oooooh, regarde la belle rouuuuugeeeee! Regarde Luciuuuuus! Je vais prendre une photo, tiens!»
Je suis fasciné par le spectacle! Y a rien à dire, c'est beau… Et mon appareil est d'accord!
«Oui, je vois… T'es pas obligé de montrer du doigt James… C'est grand, tu sais…
-Ouais c'est grand… Graaaaaand!»
Je me mets à rire! Ma bonne humeur est revenue… Et puis j'entraîne Lucius sous les rais de lumière et me mets à courir vers eux, tel un papillon attiré par la lumière… Ça me fait rire, éviter les gens, ne pas rater un moment du spectacle et se sentir libre…
«Jaaaaames! Arrêêêêête… Où tu veux aller comme ça? Arrêêêêête, on dérange tout le monde!
-Alors, partons Lucius! Rentrons chez nous et dansons sous les étoiles! Amusons nous!»
Je l'entraîne dans une rame de métro vide et me mets à l'embrasser passionnément, ma langue lui demande l'accès à sa bouche avec ferveur puis, sans lui laisser le temps de quoi que ce soit, je le pousse avec moi dans le métro encore vide.
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Et bien, moi qui demandais une invitation, je crois que je suis servi… Je ne demandais pas tant… Et je n'imaginais pas tant d'empressement et de passion… On dirait qu'il ne fait pas grand cas du fait que l'on puisse nous voir… A vrai dire, moi non plus… Parce que tout ça me plaît énormément… Il y a de l'ardeur, du désir et du danger… Que demander de plus?
Je me laisse entraîner dans cette rame de métro vide, qui s'en va vers notre paradis… Un monde qui n'appartient qu'à nous… Cette nuit qui n'appartient qu'à nous… Je laisse sa langue jouer avec la mienne et ses mains courir sur mon corps, me faisant frissonner… C'est dur de se concentrer dans ces moments-là… Pourtant, il faut bien qu'il y ait un cerveau dans notre couple, qui surveille un minimum les stations… Histoire qu'on n'atterrisse pas n'importe où… Mais bon, là en l'occurrence, je suis plutôt en train de décoller… Et j'ai beau essayer de me calmer, je ne peux empêcher mon cœur de battre plus vite, ni ma respiration de s'accélérer…
« Jamesssss… C'est… le prochain… arrêt… Versailles…
-Hum… Tant mieux… j'en peux plus…»
Le train s'arrête et je prends James par la main… Nos regards se croisent… Enflammés, enfiévrés… Je le tire et nous ouvrons les portes… Tout va tellement vite… Je ne sais comment, nous nous retrouvons dans notre appartement… Où ses mains entreprennent d'étudier les moindres courbes de mon corps…
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Je n'en peux plus, j'ai craqué, totalement craqué, je ne contrôle plus rien, plus rien de cette passion enfiévrée qui m'habite depuis si longtemps et que je n'arrive plus à contenir… Tout est parti si vite, sur un coup de tête, l'envie de ses lèvres, l'envie de son corps… l'envie de lui.
Je lui enlève sa chemise avec passion, lui dévore le torse de baisers enfiévrés, léchouille, mordille les endroits sensibles, passe mes mains le long de sa colonne vertébrale. Puis je l'entraîne vers le lit, enlève ma chemise durant une des courtes secondes de répit que je m'octroie et me penche sur lui, l'allonge avec passion sur son lit et le regarde, plongeant mes yeux au plus profond de son âme.
«Je t'aime Lucius!»
Il me sourit, les joues déjà rosies par le désir et je ne lui laisse pas le temps de me donner une quelconque réponse, que je capture ses lèvres avec passion. Mes doigts parcourent sont torse fin, essayant de lui procurer le plus de plaisir que je suis en mesure de lui donner, ma bouche quitte ses lèvres pour aller découvrir son cou, je remonte légèrement le long de la mâchoire que je couvre de baiser humides, puis je vais mordiller l'oreille offerte et si sensible. J'ai envie de lui, comme je n'ai jamais eu envie de personne. Envie de sentir son corps frémir de désir, le sentir se crisper sous mes baisers, se détendre sous mes caresses. Et puis j'entends sa voix, déjà rauque de désir, me supplier.
«James… Dis-le-moi encore…»
J'arrête les supplices de luxures que je faisais subir à son oreille et lui susurre au creux de celle-ci:
«Je t'aime Lucius, je t'aime, je t'aime, je t'aime! Je t'aime comme je n'ai jamais aimé et comme je n'aimerai jamais! Et si besoin est…»
Je déplace légèrement mon visage pour me retrouver plongé dans ces deux lacs d'acier, mes lèvres à quelques millimètres des siennes.
«Si besoin est, je te le répéterai à l'infini.»
Je souffle légèrement sur ses lèvres avant qu'il ne relève légèrement la tête pour les capturer, je sens ses doigts fins et légèrement froids dessiner des arabesques sur mon dos, j'ai chaud, extrêmement chaud de ce désir que je ne contrôle plus du tout, de nos deux corps si près l'un de l'autre, du contact de nos lèvres et de nos langues, du contact de nos jambes entremêlées. J'ai chaud de le sentir si près de moi et de devoir attendre encore, attendre que le désir soit à son paroxysme…
Je quitte la bouche de mon amour pour retourner explorer son torse opalin, laissant vagabonder mes mains le long de ses cuisses, caressant doucement la peau à travers le tissu. Mes mains s'avancent, essayent de faire glisser la jupe de Lucius le long de ses jambes, pendant que mes lèvres et ma langue lui léchouillent tendrement le nombril, puis laissant la jupe où elle est, je remonte mes mains au niveau de son bassin et remonte son torse, laissant une grande traînée de salive en ligne droite jusqu'à sa jugulaire. Puis, déplaçant mes mains le long de ses flancs, remontant jusqu'à ses épaules, caressant chaque parcelle de peau possible, ma bouche retourne à la sienne, doucement, délicatement, amoureusement, et mes mains parcourent ses bras…
C'est un des baisers les plus longs, les plus sensuels et les plus enivrants auquel j'ai jamais goûté, sa langue entraînant la mienne dans une valse lente, sublime et délicate. Je l'aime, et rien ne pourra me faire changer d'avis… Mes yeux se ferment, me laissant tout le plaisir des sensations seules, de cet amour partagé.
Emporté dans ce monde onirique qu'est le nôtre, je me laisse envahir par cette sensation de plénitude totale, mes doigts s'emmêlent avec les siens, je me sépare à contrecœur de ses lèvres pour aller à la rencontre de son cou, je bifurque vers son épaule et commence à l'explorer, cherchant tous les endroits sensibles, capables de soutirer un gémissement de plaisir à Lucius, je descends lentement, couvrant ses bras de baisers, le pli de son coude de petits coups de langue, son avant-bras bandé de baisers doux et soyeux. Puis j'arrive à sa main, j'en embrasse la paume, mordille l'index, le léchouille, l'embrasse, passe au majeur, puis à l'annulaire et à l'auriculaire qui subissent tous le même traitement. Puis je reviens léchouiller la paume, embrasse le poignet et remonte. Voilà ma bouche confrontée encore une fois au bandage, ce bandage blanc comme la neige qui se défait déjà un peu et qui me gêne dans mon passage, je mordille le morceau de tissu qui dépasse, tire un peu dessus pour enlever ce fichu bandage qui ne me donne pas l'accès total au corps de celui que j'aime et puis soudain…
Qu'est-ce que c'est que ça? Une marque noire… Comme un tatouage, apparaît alors que le bandage se retire. Non… Ce n'est pas… pas possible… Il faut que j'en sois certain… Je ne veux pas le croire avant d'en être sûr… Je me redresse légèrement, déroule la bande à l'aide de mes deux mains et regarde le tatouage, exposé à l'air libre, trônant sur l'avant-bras de celui que j'aime…
Je relève doucement, lentement la tête vers lui, mes yeux me brûlent, j'ai le cœur serré… Merlin par pitié, faites que ce soit un cauchemar! Je ne veux pas, je ne peux pas y croire… Pas lui… Je le pensais différent… Mais non… En fin de compte, ce n'était qu'un leurre… qu'un mensonge éhonté… Comment je dois le prendre, moi? Pourquoi est-ce qu'il me le cachait, pourquoi est-ce… Ma voix n'est plus qu'un murmure glacé, un courant d'air gelé sortant de mes lèvres.
«Malfoy…»
Je rebaisse les yeux sur le symbole gravé à tout jamais sur son avant-bras, je sais que mon regard est devenu aussi gelé que ma voix…
«Qu'est-ce que c'est que ça?»
