Amour hebdomadaire

Auteur : Garouf (ou Grouwf pour les intimes)

Disclamer : Je crois bien que tous les personnages sont à JK Rowling (ou sa boîte de prod' mais en tout cas, c'est pas les miens et j'y gagne absolument rien), seule l'idée du scénario est à mouahahaha !

Rating : Un bon petit R qui je pense se justifiera par la suite, c'est mon tout premier mais ya un début à tout comme on dit.

Résumé : Pour oublier ses sentiments à sens unique pour Draco, Harry décide de suivre le conseil d'Hermione. Il se met donc à écrire les histoires d'amour qu'il aurait rêvé vivre avec son serpentard et la gazette lui propose bientôt de les publier chaque semaine, séduite par le talent du gryffondor. slash HP/DM

Note de l'auteur : Bonjour tout le monde ! Voici le deuxième chapitre qui j'espère vous plaira autant que le premier même si j'ai eu un peu de mal à l'écrire. Je tenais d'ailleurs à tous vous remercier pour tous vos encouragements, j'étais assez surprise (agréablement, je vous rassure) de recevoir autant de review pour cette première partie. Celle-ci est assez longue, beaucoup plus que l'autre, mais comme je voulais absolument vous offrir le point de vue de Draco, je n'ai pas osé couper plus tôt. Donc bon courage pour tout lire, lol !

RAR : Je n'ai pas le temps de répondre personnellement à tout le monde alors je vais seulement le faire pour ceux qui posaient des questions dans leur review. Mais je vous rassure, personne ne sera délaissé pour autant :)

Sahada : Je ne pense pas que j'écrirai les histoires d'Harry en entier à chaque fois, sinon j'y passerai un temps fou et je serai obligée de faire tout un tas de One Shot. Par contre, je vous offrirai quelques passages quand un des personnages lira la Gazette et qu'il la commentera. J'espère que ça te suffira :P Pour ta fic, je n'ai pas encore eu le temps d'aller la lire mais je le ferai dès que je le pourrai ! Alors merci beaucoup pour ta review et j'espère que la suite te plaira

Lee-NC-Kass : Mdr ! Bien sûr, un Ryry/Drake, pourquoi ça ne m'étonne même pas de vous voir aussi enthousiastes ;) Par contre pour le : ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants... Je ne vous garantis pas que ce ne sera pas le cas mais je pense que ça va prendre encore un peu de temps ! Quant à Hermione, elle aura une place assez importante tout le long normalement et je vous assure qu'elle ne sortira ni avec Harry, ni avec Draco. Rassurées ? Pour votre serpentard préféré, comme vous le verrez à la fin de ce chapitre, il va effectivement lire les histoires à notre cher gryffondor... Mais je n'en dis pas plus, vous découvrirez ça en lisant ce chapitre ! En tout cas merci de votre review, ça m'a vraiment fait plaisir (surtout que mon R à l'air d'avoir été apprécié, lol) bizzzz

Miss Voldemorette : Arf, faudra quand même attendre un peu avant que les deux se rendent compte que leurs sentiments sont pas à sens unique... Mais ça viendra, ne t'en fais pas pour ça :) Merci pour ta review et j'espère que ce chapitre te plaira ! Bisous

Zoomalfoy : Pour l'encre --; J'espérais justement que personne me dirait ça, lol ! C'est vrai que la magie aurait sûrement pu effacer les tâches mais ça m'arrangeait plus que ça ne soit pas le cas... Alors comme c'est l'auteur qui décide hein ! Pour le pseudo, tu vas voir ça tout de suite mais je me suis pas trop attardée sur le sujet, en fait. Quant à la réaction de Draco en lisant les histoires.. Hihihi, je ne te dis rien et te laisse découvrir ça par toi même ! En tout cas merci de ta review, de tes encouragements et de ton enthousiasme, j'espère que tu ne seras pas déçue ! Kissouilles

Alexiel : Toi ? Une obsédée ? Naaaaan. Bien que tu mériterais d'être une serpentard sur O&F, on a justement un topic en cours qui explique combien on assume notre côté pervers :D mdr. En tout cas, merci de ton soutien et j'essaierai de faire des beaux lemons pour mériter mon beau R, ce qui je suis sûre ne te déplaira pas...

Selene : He he he ! Tu as parfaitemen raison de poser cette question puisque j'y avais justement pensé et qu'Harry va se prendre la tête là dessus. Tu auras même ta réponse dans ce chapitre alors je n'en dis pas plus. Merci pour ta review et j'espère que tu ne seras pas déçue par la suite !

Oxaline : Ravie de te voir ici aussi :) Ca prouve que je fais toujours pas fuir mes lecteurs, mdr. En tout cas, merci tout plein pour tes compliments, je vais essayer de garder un ton léger dans cette histoire et d'y mettre le plus d'humour possible ! Biz et à bientôt

BlackNemesis : Vive les bug de ffnet, hein ? En tout cas je suis ravie de voir que tu n'as pas abandonné l'idée de m'envoyer une review en cours de route :) Ca me fait d'autant plus plaisir que je viens de découvrir ta fic 'Sortir des ténèbres' que je n'ai pas encore fini de lire mais que pour l'instant j'adore ! En tout cas, merci beaucoup pour tous tes commentaires et compliments qui me vont droit au coeur. La thérapie par l'écriture comme tu l'appelles, c'est également un sujet qui me tient à coeur puisque c'est mon principal moyen de relaxation. Je me suis donc arrangée pour qu'Harry ressente la même chose :P J'espère aussi que je serai capable de mener mon histoire aussi bien que toi et aussi bien que tu sembles l'imaginer ! Donc en priant pour ne pas te décevoir, je te souhaite également bon courage et je te pique ta formule que j'ai adoré : Que l'inspiration soit avec toi Ô maître BlackNemesis ! (Je me sens soudain l'âme d'une jeune Padawan, mdr)

Umbre77 : Merci beaucoup !!! J'ai appris que tu allais arrêter tes fics jusqu'à juillet et je tenais à te dire que bien que je vais avoir du mal à tenir sans avoir la suite d'Oasis, je te soutiens et respecte ton choix. Moi, j'en suis tout bonnement incapable... D'où l'admiration pour ta décision ! Je ne sais même pas si tu viendras lire ce chapitre mais même si c'est pas le cas, je t'envoie des ondes positives et je te remercie vraiment pour tous tes gentils commentaires :) J'ai d'ailleurs essayé d'écrire ce chapitre sans trop tarder rien que pour t'empêcher de te morfondre parce qu'il n'y avais qu'un seul chapitre, mdr. Bises et peut-être à bientôt !

Fushido, Onarluca, Enishi-Haru, crazysnape, Vif d'or, Darky Obscure (à qui je fais un massage pour la relaxer et pour pas qu'elle s'énerve sur son clavier à cause des bugs ffnet), Lily, Cordelune, Tomoyo (j'écrirai pas toutes les histoires d'Harry, juste quelques chapitres), Quiproquo, Windy50 : Merci à vous tous pour vos mots d'encouragement ! Je ne vous répond pas à tous personnellement parce que mes yeux commencent à se fermer tout seuls mais le coeur y est. J'espère en tout cas que la suite vous plaira et je vous embrasse tous très fort. Merci encore !

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Chapitre 2 : Quand Harry se trouve un pseudo

Il n'en revenait pas. C'était tout simplement surréaliste. Jusqu'ici, jamais le destin n'avait fait preuve de générosité envers lui alors pourquoi serait-ce différent en ce jour si banal ? Il allait sûrement se réveiller d'une seconde à l'autre, attendre pendant des heures que ce soit le moment de se lever sans oser se rendormir pour éviter cauchemars ou rêves érotiques, prendre son petit déjeuner en admirant Malefoy, discuter avec Hermione, reluquer Malefoy, rire avec Ron, rêver de Malefoy, perdre des points en Potions, fantasmer sur Malefoy... En bref, la routine !

De toute façon, tout était de la faute à sa très chère amie qui lui avait parlé de cette fichue annonce dans la Gazette. A la base, Harry avait commencé à écrire pour évacuer tout son stress. Mais il était maintenant encore plus lunatique puisque depuis que la jeune fille lui avait fait part de cette possibilité d'être publié, il n'avait cessé d'y repenser pour finalement décider de tenter le coup. Après tout, il n'avait rien à perdre ! Et si quelqu'un à Poudlard était un lecteur émérite avec une bonne dose d'expérience dans la littérature, c'était bien Hermione. Donc si elle le trouvait à la hauteur, peut-être qu'il l'était réellement. C'est beau l'espoir...

Quoiqu'il en soit, il avait passé les trois soirs suivants à remanier son essai, délaissant quelque peu ses devoirs. Car évidemment, s'il devait envoyer cette histoire à un journal, il se devait d'y changer quelques détails. Tout d'abord, il n'avait aucun droit de mettre en scène la moindre personne de Poudlard sans son avis, excepté lui-même bien évidemment. Il avait donc cherché pendant des heures des noms qui correspondraient à chacun de ses personnages, en respectant surtout les consonnances dues à leurs nationalités. Et mine de rien, ça n'avait pas du tout été évident ! Comment les parents faisaient-ils pour trouver le prénom de leur enfant ? Il y en avait tellement. En plus, il fallait aussi qu'il trouve des patronymes.

Bref, il s'était bien cassé la tête là dessus et s'y était même penché pendant des heures. Une fois que tous les noms avaient été modifiés, il restait encore quelques détails techniques à régler. Devait-il changer certains éléments du scénario et de la trame ? Devait-il modifier le physique de ses personnages ? Car il était évident qu'un héros de guerre avec une cicatrice en forme d'éclair sur le front ne pouvait être qu'Harry Potter. De même, un héritier d'une riche famille, qui plus est le fils d'un célèbre mangemort aux cheveux d'un blond argenté et aux yeux gris métalliques serait immédiatement catalogué en Draco Malefoy. Surtout que leurs relations dans l'histoire était exactement les même que dans la réalité : prince des serpentard vs héros des gryffondors. Si avec ça, il y avait encore des lecteurs avec des doutes quant à leur identité...

Pourtant, changer tout ça serait la mort de l'histoire en elle même. Tout l'intérêt qu'Hermione et lui trouvaient à l'essai était justement qu'il mettait en scène des gens qui existaient vraiment, avec tout le respect des caractères qui en résultait. Bien sûr, ceux qui liraient la nouvelle dans le journal n'avaient pas nécessairement besoin d'en être conscients, ils pourraient se contenter d'apprécier le style et la romance grâce aux dons non négligeables de l'écrivain en herbe. Mais aux yeux des deux étudiants, c'était important de garder ce côté réaliste voire tout à fait réel.

Après une bonne heure de débats, ils avaient donc décidé d'un commun accord de tenter le tout pour le tout. Ils n'étaient pas des rouge et or pour rien après tout ! Quitte à se lancer, autant aller jusqu'au bout ! De plus, les réactions seraient sûrement comiques quand leurs chers camarades liraient la page d'Harry dans la Gazette, si elle était publiée. La préfète avait d'ailleurs subtilement glissé à l'oreille de son ami que ce cher Malefoy, le héros malgré lui de cette histoire qui se reconnaîtrait obligatoirement puisqu'il était loin d'être idiot, pourrait peut-être s'interroger sur ses sentiments à l'égard d'Harry à la lecture de cette romance. Peut-être qu'il découvrirait celui-ci sous un nouveau jour, trouverait leur couple attirant et se laisserait séduire...

Il n'en fallut pas beaucoup plus pour convaincre le jeune homme de se montrer courageux et même téméraire. Il reprit donc sa première version et optant finalement pour garder les vrais prénoms, il ne modifia que les patronymes. En effet, puisqu'ils se reconnaitraient tous, pourquoi se compliquer la vie plus que nécessaire ? Par contre, il ragea quelque peu en réalisant qu'il avait passé des heures à trouver des prénoms pour rien. Mais bon, telle était la dure vie d'un écrivain...

Conservant donc le cadre de Poudlard et tout le système administratif qui y était associé, il ne restait plus à Harry qu'à se trouver un nom d'auteur. Il était bien sûr évident qu'il ne pouvait envoyer cette histoire sous son vrai nom, il avait déjà suffisament affaire aux journaux comme ça ! Ainsi il ne serait pas non plus gêné devant ses camarades quand ils liraient son oeuvre. Il se voyait très mal en effet faire face à Ron ou Rogue après qu'ils aient découverts ses fantasmes les plus intimes, surtout qu'ils concernaient nul autre que Malefoy. Il lui fallait donc ce qu'Hermione avait appelé un nom de plume. Un pseudonyme en quelque sorte.

Une fois que ce fut trouvé – ils avaient gardé une idée de la jeune fille qu'elle trouvait plutôt amusante mais qui avait fait rougir le pauvre auteur d'embarras – il ne leur restait plus qu'à l'envoyer à la Gazette et attendre le verdict final. Mais comment faire... Puisque Harry avait pris un faux nom, il leur fallait un intermédiaire qui se devrait de s'occuper de toute la partie 'officielle', à savoir envoi et réception des correspondances écrivain-éditeur. Et mettre quelqu'un d'autre dans le secret, ce serait tout de suite beaucoup moins drôle. Ca avait quelque chose de particulièrement excitant d'agir ainsi à l'insu de tous, spécialement de Ron qui ne se doutait absolument de rien. Avec un sourire définitivement satisfait, la préfète s'était alors auto-proclamée agent littéraire et avait envoyé le parchemin avec ses propres coordonnées.

C'est ainsi qu'une semaine à peine après qu'Hermione ne lui ait émis l'idée d'écrire, trois jours après qu'ils aient envoyé l'essai au journal, la jeune fille se retrouvait en possession de la réponse tant attendue après l'arrivée quotidienne du courrier dans la Grande Salle. Fébrile et impatiente de savoir si leur proposition avait été acceptée, elle attendit cependant que son ami la lise en premier. Ils s'étaient pour cela discrètement écartés des autres gryffondors qui prenaient bruyamment leur petit-déjeuner sans leur prêter attention et déscellèrent aussitôt le parchemin non sans une certaine nervosité. Et là, le jeune homme n'en croyait pas ses yeux. Il tentait vainement de se convaincre que c'était irréel, se répétant inlassablement qu'il allait se réveiller mais il devait avouer que pour un rêve, tout était super réaliste.

« Alors ! Alors, alors, alors ! »

« ... »

« Bon sang, mais tu vas me dire ce qu'il y a écrit oui ! »

Incapable de prononcer le moindre mot, Harry tendit machinalement le parchemin à l'excitée de service qui s'impatientait près de lui. Le cri de pure joie qui retentit trente secondes plus tard, le temps qui avait été nécessaire à Hermione pour lire, relire et rerelire le message, le conforta dans l'idée qu'il ne rêvait pas et que son histoire avait bien été acceptée par le responsable de la section littéraire du journal le plus renommé du monde sorcier.

Soudain aussi surexcité que son amie, Harry – le héros de la dernière guerre, 1er ordre de Merlin, respecté et admiré par ses confrères, meilleur attrapeur de Poudlard, enfin bref une légende vivante qui avait même sa propre carte de chocogrenouille depuis sa victoire sur Voldemort –, sauta sur Hermione – héroïne de guerre également, meilleure élève de Poudlard, incarnation de la sagesse et cerveau officiel du trio le plus célèbre de cette époque – et les deux adolescents se mirent à sauter partout en riant comme des cinglés devant les regards éberlués de tous les élèves et professeurs du collège. Enfin sauf celui d'un certain Draco Malefoy – ça n'aurait pas été digne de sa condition – qui avait néanmoins posé un regard bien étrange sur le duo.

« Excusez-moi d'intervenir en pleine crise euphorique mais... EST-CE QUE VOUS POURRIEZ M'EXPLIQUER CE QUI VOUS ARRIVE !!! »

Ron, en voyant l'étrange comportement de ses deux amis, s'était en effet approché et tentait vainement de se faire entendre au milieu des cris hystériques. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'ils agissaient de manière suspecte – enfin, encore plus que ces derniers mois dirons nous – mais là, ça dépassait l'entendement. Il en avait même abandonné sa tartine et donc son petit-déjeuner pour poser la question qui le titillait depuis un moment, c'est dire à quel point il commençait à s'inquiéter !

« Désolé Ron mais »

« C'est ça qui vous met dans un état pareil ? Qu'est-ce que c'est ? »

Avant qu'Harry ait eu le temps de finir sa phrase et encore moins de réagir, le parchemin qu'Hermione venait de recevoir était entre les mains de leur meilleur ami. Sachant qu'il risquait de se vexer s'il le lui arrachait maintenant, il se contenta donc d'adopter un air décontracté – mais il était un piètre acteur – et entama une discrète progression vers les portes menant au hall. La préfète avait visiblement eu la même idée puisqu'elle le suivait de près tout en continuant à sourire innocemment à Ron. Ils n'étaient apparemment pas psychologiquement prêts à avoir LA discussion avec le rouquin... La fuite semblait donc la meilleure solution.

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Siège de la Gazette du Sorcier, Londres, Jeudi 6 Novembre

A Monsieur Revo Locard,

Nous avons l'honneur de vous apprendre que votre écrit a été retenu parmis tous ceux préalablement sélectionnés. Votre agent littéraire nous ayant prévenu que vous refusiez de vous déplacer en personne pour préserver votre anonymat, nous souhaiterions que Miss Granger prenne rendez-vous avec nous dans la semaine à venir afin de régler tous les détails administratifs. Pour cela, il lui suffira d'envoyer un courrier à l'intention de Kevin Waterly au siège de la Gazette du Sorcier à Londres.

Nous avons également besoin que vous nous fassiez parvenir une autorisation officielle garantissant votre accord à laisser Miss Granger gérer tout ce qui concernera vos publications. Elle sera alors autorisée à signer le contrat de travail à votre place et en votre nom ou tout autre document nécessaire. Ainsi, vous n'aurez pas à vous présenter personnellement puisque tel est votre choix.

En espérant recevoir votre réponse rapidement, nous vous prions d'accepter, Monsieur Locard, nos sincères salutations ainsi que nos félicitations.

Kevin Waterly, responsable d'édition / section littéraire

Ps : Il s'agit d'un journal grand public et vous comprendrez que nous ne pouvons décemment pas publier certaines parties 'osées' de votre écrit. Vous nous verrez donc dans l'obligation de censurer certains passages mais il est évident que ce ne sera fait qu'avec l'accord de votre agent littéraire à notre prochain rendez-vous si vous êtes toujours intéressé.

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Un grand blanc suivit la lecture du jeune homme, la salle toute entière ayant abandonné le repas pour suivre la suite des évènements. Les deux principaux protagonistes avaient par contre définitivement abandonné toute dignité et se ruaient vers la sortie qu'ils espéraient atteindre avant que leur ami n'ait repris ses esprits. Malheureusement pour eux, Ron n'avait pas survécu à la dernière bataille contre Voldemort pour rien, il avait effectivement acquis de sacrés réflexes. Avant même qu'ils n'aient eu le temps de pousser les lourds battants de bois, une voix leur ôta donc soudain toute envie de fuite.

« STOOOOOP ! »

Au ton employé par leur cher et tendre camarade, Hermione et Harry ne tentèrent même pas de l'ignorer. Il en allait apparemment de l'avenir de leur trio légendaire. Comprenant alors qu'ils allaient subir la colère d'un Weasley – réputée pour être la plus terrible de toutes – ils se retournèrent le plus lentement possible et lui adressèrent un sourire particulièrement crispé. Le regard fuyant, ils attendirent sagement que Ron s'approche d'eux et leur demande des comptes. Mais quand le survivant osa lever les yeux vers son ami, qui les avait déjà rejoins, ce qu'il vit lui fit encore bien plus peur. Celui-ci était calme. Très calme. Par Merlin, beaucoup trop calme ! En effet, le jeune homme leur souriait d'un air qu'ils ne lui avaient encore jamais vu, une lueur effrayante dans ses yeux bleus habituellement rieurs.

« Mes amis, mes cheeeers amis.... »

Pitié, sauvez moi !

« J'ai soudain un léger, très très léger doute..... »

Papa, Maman, Sirius, attendez moi, je crois que je vais vous rejoindre très bientôt

« Serait-il possible par le plus grand des hasards.... »

J'aurai dû changer mon testament après la guerre, je n'ai rien légué à Malefoy !

« Non, c'est impossible. Jamais mes deux meilleurs amis n'auraient osé..... »

Ô mon Amour, je n'aurai même pas eu le temps de t'avouer mes sentiments

« Me mentir ou me cacher quoique ce soit, n'est-ce pas ? »

Au moins, tu auras le bonheur de me voir mourir sous tes yeux, j'aurais finalement su te rendre heureux une fois dans mon existence

« Ou pire : délibérément agir derrière mon dos. N'EST-CE PAS ??? »

Laisse moi t'admirer une dernière fois

Et ignorant le ressentiment de son ami et persuadé de vivre ses deniers instants sur sa chère planète, Harry dirigea tout naturellement son regard vers la table des serpentards. Ils survola tous les élèves présents jusqu'à s'immobiliser sur le plus beau specimen humain qu'il n'avait jamais rencontré : Draco Malefoy. S'empêchant de baver à cette divine vision, il plongea aussitôt ses grands yeux de jade dans les eaux profondes et glacées de son meilleur ennemi, des papillons pleins le ventre. Il ne réalisa même pas que celui-ci l'observait également, totalement hypnotisé par les magnifiques prunelles grises de son aimé. Mourir ne semblait même plus à craindre maintenant...

« ET C'EST QUOI CETTE HISTOIRE D'AGENT LITT.... »

Hermione réagit bien plus vite que son compagnon totalement déconnecté de la réalité et plaqua soudain sa main sur les lèvres de Ron pour l'empêcher de prononcer les mots fatidiques. Il fallait absolument qu'ils gardent le secret ou jamais Harry n'oserait publier son histoire ! Rencontrant le regard outré et trahi du jeune Weasley, elle sentit alors un vague sentiment de culpabilité l'envahir et poussa un léger soupir. Mais ce n'était pas le moment de s'excuser et absolument pas le lieu pour s'expliquer. Elle s'approcha donc rapidement du gryffondor et lui murmura à l'oreille :

« Ok, Ron calme toi. Je te relâche et on te dira tout si tu promets de ne pas ajouter un mot et de nous suivre sagement. »

Connaissant l'entêtement de la préfète, celui-ci hocha légèrement la tête. Elle le libéra comme promis et se tourna aussitôt vers Harry qui n'avait pas prononcé un mot depuis un bon moment déjà. Elle ne fut guère surprise de le voir scotché sur Malefoy mais poussa un profond soupir. Comment personne n'avait pu comprendre les sentiments de son ami alors qu'il agissait aussi ouvertement ? Etait-elle la seule à avoir un cerveau dans cette école ? Mais quand ses yeux noisette tombèrent sur le regard malicieux de Dumbledore puis sur le sourire amusé de Blaise Zabini, elle ajouta deux personnes à son équation. Par contre, elle fut assez perplexe quant au cas du prince des serpents. Celui-ci fixait également Harry mais l'expression de son visage était si neutre qu'il était impossible de savoir ce qui se cachait derrière le masque.

Après avoir levé les yeux au ciel de découragement, elle attrapa donc un bras à chacun de ses deux amis et les traina vers la sortie. Juste avant de passer les portes, elle se retourna néanmoins, observa avec amusement l'attention que tout le monde leur portait et s'inclina respectueusement avec un sourire faussement candide. Il faut préciser que depuis la fin de la guerre, la jeune fille s'était assez dévergondée...

« Excusez nous pour le dérangement et bon appétit ! »

Et sur ces bonnes paroles, sans attendre la moindre réponse, elle laissa les lourdes portes se refermer derrière elle et prit la direction de sa chambre personnelle de préfète en chef pour être sûre qu'ils ne seraient pas dérangés ou espionnés. Ses deux amis quant à eux la suivaient docilement et en silence, l'un trop énervé pour parler, l'autre rêvassant les yeux ouverts.

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Une demi-heure plus tard

« Bien. Laissez moi résumer. En gros, si j'ai bien suivi vos explications : Harry, tu es amoureux de Malefoy et c'est pour ça que tu causes catastrophe sur catastrophe depuis la rentrée puisque tu passes ton temps à fantasmer sur lui. »

« Oh tu exag... »

« Laisse moi finir avant d'ouvrir la bouche Harry, c'est un conseil d'ami. »

« ... »

« Donc je disais que ton étrange comportement depuis un mois, voire même depuis la fin de l'année dernière, était dû à tes... sentiments... envers notre pire ennemi. Un garçon. Un serpentard. Le fils de Lucius Malefoy. Pire que ça, Draco Malefoy en personne ! Bon sang, la fouine Harry ! »

« Mai... »

« Nan, je ne veux rien entendre. Pas tout de suite. Si tu oses prononcer un mot avant que j'ai terminé, je ne me tiendrai pas responsable de mes actes. »

« ... »

« Bien. Donc si j'ai bien suivi, n'hésitez pas à me le faire savoir si ce n'est pas le cas, Hermione est au courant depuis un bon moment déjà. Et moi non, bien sûr. Pourquoi prévenir Ron après tout, hein ? »

« ... »

« Mouais... Bon. Hermione, donc, t'a conseillé d'écrire une sorte de journal intime pour te soulager. C'est bien une idée de fille ça ! »

« Ron ! »

« Si j'étais toi Mione, je ferai comme Harry et j'attendrai un peu avant de chercher à me défendre. »

« ... »

« ... »

« Merci. Donc tu as suivi le conseil de notre chère Hermione ici présente mais tu as changé d'avis en cours de route et tu t'es mis à écrire une histoire d'amour avec pour personnages principaux, Malefoy et toi. Si c'est pas mignon... Voyons mon ami tu n'as pas à rougir pour ça. Surtout que tu as apparemment décidé de publier ton histoire sans prendre la peine de m'en avertir et qu'elle vient d'être acceptée par la Gazette. Tu devrais en être sacrément fier. Regarde moi Harry, ne baisse pas les yeux ! »

Comme Ron ne disait plus rien et que le silence se faisait de plus en plus pesant, l'interpellé releva enfin les yeux pour les poser craintivement sur son ami. Celui-ci parraissait toujours aussi calme, ce qui ne présageait rien de bon, et sa voix était restée à peu près monocorde tout le long de son récapitulatif. C'en était d'autant plus effrayant ! Il devait certainement leur en vouloir de lui avoir caché tout ça, il devait même ressentir ça comme une sorte de trahison. Et Harry ne pouvait pas lui en vouloir, il s'était souvent senti coupable à cacher ainsi ses sentiments au rouquin mais il avait trop craint sa réaction. Après tout, entre Draco et Ron, la haine était encore plus intense qu'entre Draco et lui. Les Malefoy et les Weasley, c'était une grande histoire d'amour bien connue de tous qui se transmettait de génération en génération... Et il refusait d'avoir à choisir entre son meilleur ami et la personne qu'il aimait.

« Ecoute Ron... »

« Non, c'est vous qui allez m'écouter ! »

Ca y est, la colère du jeune homme avait atteint son paroxysme et il ne pouvait plus se contenir. Il avait essayé de relativiser et de prendre tout ça avec philosophie mais il se sentait bien trop blessé par l'attitude de ses prétendus meilleurs amis. Jamais il n'aurait même songé à leur cacher quoique ce soit, il avait toujours eu une confiance aveugle en eux. Après toutes les épreuves qu'ils avaient traversées ensemble, il pensait naïvement que c'en était de même pour eux. Mais là, ils l'avaient tout bonnement trahi, ils s'étaient liés à deux pour lui mentir et lui cacher ce qui était pourtant le plus important dans la vie d'Harry. Il était vraiment déçu.

Et tout ça pourquoi ? Il n'était pas stupide, il savait pertinemment pourquoi il avait été mis à l'écart, pourquoi Harry s'était confié à Hermione et pas à lui, et surtout pourquoi tous deux avaient décidé de ne rien lui dire. Parce qu'ils n'avaient pas confiance en lui tout simplement, parce qu'ils pensaient que l'amitié qu'il ressentait pour eux n'était pas assez solide pour survivre à Malefoy, parce qu'ils le prenaient pour un homophobe et rien de plus. Ne vallait-il donc rien de mieux qu'un mangemort à leurs yeux ? C'était ça leur vision de l'amitié ?

« Vous m'avez délibérément menti ! Toi, tu n'as même pas eu l'honnêteté de me dire que tu étais amoureux alors que j'ai toujours tout partagé avec toi sur ce sujet là ! Et même pire, tu as été te confier à Hermione en lui demandant de ne rien me dire ! Quelques jours passent encore mais ça dure depuis des mois ! Et après, vous continuez à agir derrière mon dos jusqu'à me cacher ce que j'aurai adoré vous aider à mettre en oeuvre ! Mais après tout, vous vous suffisez parfaitement à vous même dernièrement, n'est-ce pas ? Vous n'avez plus besoin de ce cher Ron, je me demande même si vous le considérez encore comme votre ami ! »

« Ron, tu exagères ! Bien sûr que tu es encore notre ami ! »

« Permets moi d'en douter Herm'. Ou alors, c'est qu'on n'a pas du tout la même définition de l'amitié. Si encore vous étiez venus me raconter tout ça plus tôt ou au moins que je ne l'ai pas appris par moi même mais que ça soit venu de vous... Mais non, vous comptiez garder ça secret, n'est-ce pas ? »

« On... Je ne comptais pas te le dire Ron, c'est vrai. »

Un voile de tristesse traversa le regard azur du rouquin à la réponse de celui qu'il avait toujours considéré comme son meilleur ami et même son frère jusqu'ici. Avec un sourire sans joie et les poings serrés, il trouva néanmoins la force de répondre calmement.

« Ca a le mérite d'être honnête au moins... »

« Non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire ! »

« Alors explique toi parce que je ne vois vraiment pas comment interpréter ça différemment ! »

« J'avais peur de ta réaction, c'est tout ! »

« C'est bien ce que j'avais compris, tu n'avais pas confiance en moi. »

« Ce n'est pas ce que j'ai dit ! Enfin si... Je veux dire... Par Merlin, tu es toujours en train de décrire combien tu hais Draco Malefoy ! Rien que le fait d'être un serpentard est pour toi synonyme de personne à rejeter ! Et je ne te parle pas des homosexuels, tu les regardes toujours bizarrement quand tu vois un couple de mecs ! Ne le nie pas, je t'ai bien observé justement ! Alors mets toi à ma place ! »

Sentant une profonde lassitude s'emparer de lui, Harry qui s'était levé de son fauteuil pour faire face à son ami, se laissa retomber dans les coussins et se prit le visage entre les mains. Il avait vraiment peur de ne pas arriver à se faire pardonner par Ron mais se promettait de tout mettre en oeuvre pour regagner sa confiance. Leur amitié était bien trop importante pour lui.

« J'avais la trouille. J'avais peur que tu me demandes de choisir entre Draco et toi. Ou pire, que tu me rejettes simplement parce que je suis gay. Et je n'aurai pas supporté ça Ron, crois moi. Je désespère déjà assez de savoir que je n'ai aucune chance avec l'homme que j'aime alors... Et puis j'ai encore du mal à me remettre de... de certaines choses alors prendre le risque de perdre mon meilleur ami, je ne pouvais pas. »

Un léger silence s'installa dans la chambre de la préfète après cet aveu. Hermione n'osait pas prononcer un mot de peur d'empirer la situation, Harry commençait à désespérer et retenait son souffle en attendant la réaction de Ron, et ce dernier ne savait plus vraiment où il en était. La jeune fille s'empêcha d'esquisser un sourire en réalisant combien le rouquin avait mûri ces dernières années. En effet, si la situation s'était produite avant, il se serait sûrement énervé sans chercher à écouter les explications de ses amis et serait déjà parti furieux dans l'intention de ne plus jamais leur adresser la parole. Alors que là, il faisait preuve d'une maîtrise de soi et d'une mâturité qu'elle n'aurait jamais attendu de sa part. Pourtant, elle devait avouer qu'il avait raison d'être en colère. Elle n'avait pas réalisé jusqu'ici qu'il pourrait être si blessé par la situation. Elle avait pris ça comme un jeu mais c'était loin d'en être un finalement.

Quant à Ron, il sentait la tension retomber peu à peu. Il était toujours en colère mais comprenait pourquoi Harry avait préféré se taire. Pour lui aussi, leur amitié passait avant tout, peut-être même au point d'en arriver à mentir pour la préserver. Pourtant, il n'était pas prêt à lui pardonner si facilement, il faudrait du temps pour ça. Avec un soupir, il se rassit néanmoins sur le lit d'Hermione, décidé à leur laisser une chance. C'était ça aussi l'amitié.

« J'aurai quand même préféré que tu viennes m'en parler plutôt que de le découvrir comme ça. »

« Je sais et je m'en veux vraiment... »

« J'espère bien. Et toi Hermione, qu'as-tu à dire pour ta défense ? C'est rare de te voir si silencieuse. »

« Et bien... J'attendais juste de savoir combien de temps tu mettrais à remarquer qu'Harry passe son temps à dévorer Malefoy des yeux pendant les repas. Il est tellement peu discret quand il se met à baver devant son serpentard que je ne sais vraiment pas comment j'ai été la seule à m'en apercevoir ! Mais tu es sûrement trop préoccupé par ton estomac mon cher Ron... »

Un sourire complice se dessina sur les lèvres des trois amis à cette dernière remarque. Il était bien connu que l'appétit du rouquin était insatiable et c'était devenu un sujet de plaisanterie entre eux. La tension sembla d'ailleurs retomber après l'intervention de la préfète et un silence beaucoup plus agréable s'installa dans la chambre. Jusqu'à ce qu'Harry rassemble tout son courage de gryffondor pour poser LA question à Ron.

« Alors.. Heu.. Hum.. Tu.. Tu nous pardonnes ? »

-

Installé devant la cheminée de la salle commune des rouge et or, Ron tentait vainement de faire son devoir de potions pour le lundi qui arrivait. En fait, puisqu'il s'y était pris au dernier moment comme à son habitude, il piochait ses renseignements dans le parchemin d'Hermione et arrangeait les choses à sa sauce. Mais le brouhaha qui régnait chez les gryffondors ne l'aidait absolument pas à se concentrer, d'autant plus qu'on était samedi et que tous ses camarades profitaient allègrement de leur temps libre. Essayant tout de même de fermer son esprit aux éléments perturbateurs, le jeune homme faillit étrangler Harry quand celui-ci lui demanda pour la énième fois l'heure qu'il était.

« Bon sang mais laisse moi finir ce -biiiiip- de devoir ! Un quart d'heure... Je ne te demande qu'un quart d'heure et après je te promets de stresser avec toi ! »

Le regard noir que lui envoya son ami ne déstabilisa pas particulièrement le rouquin qui replongea dans son devoir en espérant que cette fois-ci, on lui ficherait la paix. Pour une fois qu'il était motivé à bosser ! C'était bien trop rare pour laisser passer une telle opportunité de s'avancer. Cependant, il sentait les yeux d'Harry fixés sur lui et ça commençait à profondément l'agacer. S'empêchant de soupirer, il se redressa avec un sourire faussement aimable et lui demanda d'une voix dure :

« Quoi ? »

« Ca fait plus de quatre heures qu'elle est partie ! Ca ne t'inquiète pas toi ? Il est presque dix-huit heures ! »

« Ecoute Harry... Je ne suis pas un grand connaisseur de ce genre de trucs administratifs mais à mon avis, ton éditeur a sûrement pleins de questions à poser à ton agent littéraire. Hermione nous a suffisament répété combien ce rendez-vous serait décisif. La connaissant, elle va saoûler le pauvre homme jusqu'à ce que le salaire, le contrat, la censure de ton texte et tes droits d'auteur soient exactement ce qu'elle espérait en se rendant là bas. »

« Mouais mais quand même »

« Ne t'en fais pas. C'est une grande fille et elle sera de retour très bientôt. Maintenant que tu es rassuré, aurais-tu l'amabilité de me foutre la paix juste quinze petites minutes ? »

« Merlin, qu'ont-ils fait à mon ami ? On croirait entendre Mione ! Raisonnable et avide de travail... »

Faisant mine d'être catastrophé par cet état de fait à l'aide d'un geste exagérément théâtral, Harry se laissa tomber dans le canapé près de son ami. Celui-ci fit aussitôt semblant de prendre très mal la plaisanterie et sauta sur le survivant pour tenter de l'étouffer avec un coussin. Il s'ensuivit donc un impressionnant duel de chatouilles, à savoir lequel arriverait en premier à faire crier l'autre qu'il avait perdu. Ron avait apparemment déjà abandonné ses délires de rat de bibliothèque au plus grand soulagement de son adversaire qui hurlait de rire mais qui ne s'avouait pas encore vaincu.

« Je vois que je vous ai manqué et que vous m'attendiez avec impatience, ça fait plaisir ! »

Stoppant net, les deux garçons relevèrent la tête pour tomber sur une Hermione rayonnante qui les observait chahuter avec un immense sourire. Avec le plus de dignité possible, ils se dépêtrèrent aussitôt l'un de l'autre et parvinrent à se redresser en position assise sur le canapé. Les yeux fixés sur la jeune fille, ils attendirent alors fébrilement qu'elle leur raconte le déroulement de son rendez-vous. Au vu de son air positivement ravi, Ron se doutait bien que ça s'était extrêmement bien passé mais Harry était beaucoup trop stressé pour le remarquer. En le voyant se mordiller la lèvre inférieure d'impatience, le rouquin esquissa un sourire amusé en se disant qu'il avait bien fait de leur pardonner car c'était ce genre de moments qui lui auraient vraiment manqué.

« Alors ? Raconte ! »

Tenant à faire languir un maximum son ami, Hermione adressa un clin d'oeil à Ron tout en s'installant tranquillement sur le fauteuil près d'eux. Elle observa un instant les flammes qui crépitaient en face d'elle avant de reporter son attention sur ses auditeurs. Harry était d'ailleurs si nerveux qu'il commençait à se tordre les mains dans tous les sens et la jeune fille finit par le prendre en pitié.

« Alors dès demain matin, vous pourrez lire en exclusivité le premier écrit de Revo Locard dans la Gazette du Sorcier ! »

« Yessssss ! Ils ont accepté toutes nos conditions ? Sous quel titre elle sera publié ? Quelles parties seront censurées ? Combien je vais gagner ? Ca sera donc tous les dimanches ? Je dois bien en écrire une par semaine c'est ça ? Et com... »

« Pffffff »

Entendant Ron pouffer de rire à ses côtés, Harry cessa son avalanche de question et se sentit rougir jusqu'à la racine des cheveux. Même Hermione semblait avoir du mal à se retenir et se mordait violemment la joue avec un sourire goguenard. Un peu vexé par la réaction de ses amis – après tout, c'était tout à fait logique qu'il soit enthousiaste non ? Comment ça, c'était un peu excessif ? – il croisa les bras d'un air boudeur et grommela dans sa barbe inexistante.

« Fais pas cette tête Harry, t'es vraiment susceptible. »

« Ca se voit que c'est pas vous qui vous morfondez à cause d'un amour impossible depuis des mois et quand vous arrivez enfin à vous intéresser à autre chose, vos amis se fichent totalement de vous ! »

« No comment »

« Oui Ron, il vaut mieux si tu veux mon avis. Enfin bref, plus sérieusement. Les parties censurées concernent uniquement le rêve érotique, on a décidé que le reste était raisonnable. Pour le salaire, cinq galions par écrit donc par semaine. Tiens, c'est ton exemplaire du contrat. Le titre qu'ils ont choisi et que j'ai accepté est : Quand la haine fait place à l'amour. Ce n'est pas très original mais on n'avait pas vraiment le temps de s'y attarder si je voulais rentrer avant la nuit... Sinon, tu dois donc écrire une histoire par semaine sur le sujet de ton choix, tu as le champ libre mais il faut qu'elle soit finie avant chaque week end. Kevin et moi avons décidé de nous rencontrer chaque samedi après-midi aux Trois Balais pour qu'on s'occupe des divers arrangements à faire pour qu'ils puissent te publier le dimanche. Puisque tous les septièmes années peuvent aller à Pré Au Lard tous les week end, ça ne devrait poser aucun problème. Voilà en gros, je crois que c'est tout. Des questions ? »

« Oui une. Tu l'appelles déjà Kevin ? »

Sous l'allusion, la jeune fille prit une jolie teinte rosée et les deux garçons échangèrent aussitôt un sourire complice. Il était rare de parvenir à déstabiliser Hermione ainsi, elle leur cachait donc quelque chose qui avait un rapport direct avec le fameux Kevin. Ce qui leur fut d'ailleurs confirmé puisqu'elle s'excusa rapidement en évoquant un quelconque devoir de métamorphose et s'enfuit lâchement dans le dortoir des filles. Nouveau sourire échangé : Affaire à suivre.

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Il était 8h45 et comme chaque dimanche, les portes de la Grande Salle s'ouvrirent en grand pour faire place aux serpentards de dernière année. En première ligne, Draco Malefoy suivi de toute sa cour. Majesteux comme à son habitude, habillé avec classe, la démarche élégante, une carrure de dieu grec, un sourire sarcastique et un air hautain sur son fin visage de porcelaine aux traits aristocratiques, tout en lui inspirait admiration et respect, ce qui était tout à fait normal à ses yeux. Yeux légendaires d'ailleurs, qui faisaient l'unanimité auprès de la gente féminine et même masculine à Poudlard : d'un gris-bleu métallique, glacial et brûlant en même temps, aux longs cils délicatement courbés et réhaussés par des sourcils parfaitement dessinés. Un regard unique, hypnotique, terriblement attirant.

Donc oui : Draco Malefoy était beau, sexy, une invite à la luxure, en bref une vraie bombe.

Et oui : Il en avait parfaitement conscience et adorait en jouer, en bref un parfait serpentard.

Le jeune homme se dirigea donc à la manière d'un souverain vers sa table, adressant quelques regards charmeurs vers son public qui soupirait à cette divine vision. Continuant à jouer tout le long du chemin, il s'installa finalement à la place centrale chez les serpents, place qui lui était exclusivement réservée. Non seulement ça lui donnait l'allure d'un roi sur son trône mais il avait ainsi une parfaite vue sur tout le reste de la salle, spécialement sur les rouge et or. Blaise et Pansy s'installèrent aussitôt de chaque côté de lui et s'empêchèrent de sourire en l'entendant marmonner.

« Tous des crétins, il me suffirait de claquer des doigts et ils accourraient tous pour satisfaire le moindre de mes désirs. »

« Ose dire que ça te dérange, Drake ! »

« Je n'ai pas dit ça, Blaise. J'ai seulement dit que c'étaient des crétins. »

Un regard complice fut aussitôt échangé entre les deux amis. Draco était peut-être arrogant mais au moins il était honnête et il assumait. Il adorait être admiré ainsi que le pouvoir qui en résultait et ne s'en cachait absolument pas. Il était même particulièrement fier d'être capable de garder son caractère inaccessible tout en continuant à être le fantasme de tous ces adolescents titillés par leurs hormones. Car malgré son succès, il n'en restait pas moins un Malefoy. Il était un morceau de choix et tout le monde n'était pas digne de l'approcher, loin de là. Il choisissait donc toujours avec un soin tout particulier ses... partenaires. Et depuis un bon moment déjà, bien trop à son goût, une seule personne l'intéressait : l'unique élève de cette bicoque avec qui il n'aurait jamais la moindre chance.

« Potter n'a pas l'air dans son assiette ce matin. »

Une lueur énigmatique traversa furtivement les prunelles froides du prince des serpentards à la remarque de Pansy. Il fit mine de ne pas être intéressé par la nouvelle mais dirigea discrètement son regard vers la table des gryffondors et plus particulièrement sur Harry Potter qui était effectivement un peu pâlichon. Le visage totalement impassible, il croisa aussitôt deux yeux d'un vert intense qui ne le quittèrent plus dès que les siens y plongèrent. Ca se passait toujours ainsi, pour le plus grand plaisir de Draco. A son avis, le survivant n'agissait ainsi que par pur défi, refusant d'être le premier à détourner les yeux devant celui qu'il considérait comme son pire ennemi.

Il s'empêcha de pousser un soupir déprimé à cette idée, veillant à garder une attitude neutre en toute occasion. Un Malefoy ne montrait aucune émotion, en fait un Malefoy n'était pas censé ressentir la moindre émotion. Malheureusement, dès qu'il posait les yeux sur Potter, il en était envahi par tout un flot et c'était très déstabilisant. Il n'avait alors plus qu'une envie : sauter sur le gryffondor, le traîner jusqu'à sa chambre et lui faire subir les pires outrages.

Des yeux pareils devraient être interdits par la constitution

Non mais c'est vrai ! Comment ne pas perdre ses moyens quand on se retrouve englouti dans un océan émeraude où brûle une flamme qui ne semble luire que pour soi. Parfois, Draco avait l'impression d'y lire une lueur de désir et l'idée que Potter jouait la comédie parce qu'il savait l'effet qu'il lui faisait lui donnait des envies de meurtre. Comme ce jour il y a quelques mois où le gryffondor l'avait trainé vers une salle vide et avait commencé à lui parler de ses sentiments envers lui. Sur le coup, il y avait presque cru et avait même ressenti des choses vraiment étranges qui l'avaient littéralement transporté. Mais la chute avait été douloureuse. Il avait rapidement compris que son rival préféré se fichait totalement de lui et s'était durement vengé par la suite. On n'humiliait pas impunément Draco Malefoy !

Il n'empêche qu'il n'avait pas très bien pris cette histoire et que sa haine envers Potter en avait été sévèrement décuplée. Il vivait très mal le fait d'être attiré par lui alors si en plus celui-ci en avait conscience et en jouait ! Non, il lui avait bien fait comprendre que sa tentative de se moquer de lui avait lamentablement échoué puisqu'il ne ressentait absolument rien d'autre que de la haine. Pour bien le prouver, il s'était souvent affiché au bras de ses conquêtes au cours des mois qui suivirent. Pourtant, plongé dans ces prunelles couleur poison, il en oubliait toute sa frustration et se laissait simplement emporter.

« Ah ! Le courrier ! »

Uniquement préoccupé par Potter, Draco se contenta de pousser un grognement à l'exclamation de Pansy. Un hibou venait en effet de déposer son habituel colis de friandises gentiment envoyé par sa mère mais il n'y prêta aucun signe d'intérêt. Par contre, il eut férocement envie d'étrangler Granger quand celle-ci détourna l'attention de son gryffondor en lui donnant un violent coup de coude. Ne ressentant pas la moindre fierté d'avoir gagné le combat visuel, il garda son masque de glace et reprit son petit déjeuner sans la moindre réaction. Du coin de l'oeil, il surveillait néanmoins le trio rouge et or qui se comportaient vraiment bizarrement. En fait, ils agissaient comme avant la guerre, quand ils préparaient un mauvais coup, à jeter des regards furtifs vers les serpentards et à chuchoter entre eux pour que personne ne les entende, pas même leurs condisciples.

Suspicieux, Draco le fut encore plus quand les trois relevèrent soudain les yeux vers lui au même moment. Si ça c'était pas suspect ! Avaient-ils l'intention de s'en prendre à lui ? Avaient-ils remarqué son attirance envers Potter ? Comptaient-ils l'humilier ? Serrant les poings pour ne pas leur jeter un sort, il se contenta de leur lancer un regard made-in-Malefoy. Le serpentard fut d'ailleurs assez satisfait de voir le courageux héros pâlir en échange et lui adressa un sourire suffisant. Il n'eut malheureusement pas l'occasion de voir Harry rougir puisqu'à cet instant, un brouhaha assourdissant s'éleva de tous les coins de la Grande Salle. Ce fut Pansy qui l'informa de la raison de cette agitation quand elle s'écria soudain :

« Par Salazar ! Draco, lis moi ça tout de suite ! »

Le jeune homme n'était pas habitué à ce qu'on lui donne des ordres et encore moins à y obéir mais son amie semblait vraiment retournée. Il lui arracha donc le journal des mains, haussa un sourcil perplexe en lisant les premières lignes avant d'écarquiller les yeux sous le choc de la lecture des suivantes. S'il n'avait pas été doté d'un parfait self control, il aurait sûrement ressemblé à tous ces crétins près de lui qui lisaient la page la bouche ouverte de stupeur.

Vexé, Harry Miller avait laissé ses amis rire à ses dépends dans la salle rouge et or et était sorti prendre l'air. Il ressentait un soudain besoin de se dégourdir les jambes mais surtout de se retrouver seul pour pouvoir réfléchir. Alors qu'il atteignait l'escalier menant au hall d'entrée, perdu dans ses pensées, il ne remarqua qu'au dernier moment qu'un jeune homme était assis sur les premières marches. Son coeur faillit bondir de sa poitrine quand il reconnut la personne en question. Il s'agissait nul autre que de l'homme qui hantait son esprit jour et nuit, qui l'hypnotisait à chaque regard, qu'il aimait à en devenir fou. Pourtant, il savait qu'une relation entre eux était tout bonnement impossible ! Non seulement son aimé avait l'embarras du choix tant il était magnifique mais surtout il ne ressentirait jamais rien d'autre envers lui que de la haine. Car ils étaient censés se détester depuis presque sept ans même si ses propres sentiments avaient pris une direction diamétralement opposée un an auparavant. Car il s'agissait de son plus grand rival, son pire ennemi, qui ne voyait que la cicatrice à son front. Car c'était un serpentard et lui un gryffondor. Car il n'était autre que Draco Richelloy. Quand celui-ci le remarqua enfin, il releva tranquillement vers lui ses immenses yeux de métal en fusion qui le faisaient fondre à chaque fois, quelques mèches blondes balayant son regard dans le mouvement. Comme il aurait été tentant de seulement glisser une main dans ces.....

Houlala, un instant ! Draco Richelloy, serpentard, blond, yeux gris... Bon sang mais c'était lui ! Et ce Harry Miller, gryffondor, cicatrice au front, c'était... Instantanément, le jeune homme encore sous le choc releva les yeux et chercha Potter du regard. Il le trouva rapidement, occupé à lire lui aussi la Gazette, entouré de ses deux lèche-bottes attitrés. Il ne parvenait pas à voir les expressions de son visage mais il se doutait bien qu'il devait être écoeuré de lire un truc pareil. A cette pensée, une boule se forma au creux de son estomac mais Draco se refusa néanmoins à ressentir la moindre peine ou même à réfléchir sur sa cause. Au contraire, il se leva d'un mouvement brusque ce qui attira aussitôt l'attention sur lui.

Balayant la salle des yeux avec un air supérieur, il remarqua que tous les élèves et même les professeurs jonglaient entre Potter et lui, attendant sûrement une quelconque réaction de leur part. Mais toujours maître de lui même, Draco se contenta d'envoyer un regard glacial à tous ceux qui osaient le fixer avant de se diriger dignement vers la sortie. Personne ne tenta de le retenir ou même de lui adresser la parole. Il dégageait en effet une telle aura de colère que ç'aurait été du pur suicide. Comment ce Revo Locard avait-il pu savoir qu'il fantasmait sur Potter ? Car c'était sûrement encore un moyen de l'humilier, aucun doute ! Peut-être même que ça venait du gryffondor lui même !

Le regard empli de fureur, il stoppa net et se tourna aussitôt vers Potter pour confirmer ses doutes. Celui-ci avait également ses magnifiques yeux vert fixés sur lui mais il était trop énervé pour se laisser démonter si facilement. Le serpentard fronça au contraire les sourcils et il fut soulagé de constater que son fantasme vivant n'avait absolument pas l'air dans le coup. En effet, il était tellement pâle et avait l'air tellement sous le choc qu'il ne pouvait être l'instigateur de cette farce. Et il était bien connu pour être un très mauvais acteur...

Par contre c'était légèrement vexant de voir que l'idée d'être amoureux de Draco semblait profondément choquer le prude gryffondor. Avec un dernier soupir et un regard soudain mélancolique, le serpentard passa donc les portes de la Grande Salle qui se refermèrent derrière lui dans un grincement. Il se dirigea alors vers sa chambre personnelle pour finir de lire l'histoire et seulement après, décider comment réagir à cette attaque. Car il en faisait maintenant une affaire personnelle.

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Voili, voilou ! Si vous n'avez pas abandonné en cours de route, je vous invite à lire la suite dans peu de temps qui s'intitulera (si tout va bien) : Quand Harry reçoit sa première review. Et oui, je suis toujours dans le délire ffnet, mdr ! Biz à tous et j'espère à bientôt !