Amour hebdomadaire

Auteur : Garouf

Disclamer : Rien à moi sauf l'histoire

Rating : R pour les scènes de sexe assez explicites

Résumé : Pour oublier ses sentiments à sens unique pour Draco, Harry décide de suivre le conseil d'Hermione. Il se met donc à écrire les histoires d'amour qu'il aurait rêvé vivre avec son serpentard et la gazette lui propose bientôt de les publier chaque semaine, séduite par le talent du gryffondor. slash HP/DM

Note de l'auteur : Je suis affreusement, horriblement, terriblement désolée de mon retard impardonnable ! Nombreux ont été ceux qui s'inquiétaient du délais, pensant que j'avais cessé la fic et j'ai dû les rassurer mais j'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à écrire ce chapitre pour tout un tas de raisons. J'espère néanmoins que vous n'avez pas abandonné en cours de route et que vous ne m'en voudrez pas trop. Si ça peut vous rassurer, je compte bien terminer tout ce que j'ai commencé ! Je vous souhaite à tous une bonne lecture et j'espère updater plus rapidement pour le prochain chapitre...

RAR : Encore une fois, je suis vraiment désolée mais je n'ai pas le temps de répondre personnellement à toutes les reviews qui m'ont été envoyées. Cependant, je tiens à tous vous remercier. Je ne m'attendais vraiment pas à en recevoir autant et ce serait un euphémisme que de dire que ça m'a énormément fait plaisir. Alors je m'abstiendrai mais je n'en pense pas moins.

Donc, en espérant que je n'oublierai personne, énormes mercis à : Umbre77 (j'espère que ta pause pour tes études se passe bien, gros bisous), Tobby, Miss Voldemorette, Alpo, Lily, BlackNemesis (Juste pour préciser, Draco est en effet très attirant et a un énorme succès mais c'est vrai que j'ai un peu exagéré puisque c'est de son point de vue à lui... Pour sa vengeance, tu n'étais pas bien loin comme tu le verras dans la suite :P Et ne te ronge pas trop les ongles !), fushisho, gaelle griffondor, Alexiel.v (Draco est déjà attiré par Harry alors si en plus il savait que c'était réciproque, en effet ça serait beaucoup moins drôle ! Biz la miss), Onarluca, Black Sharne (en effet, j'espère ne pas tomber dans un truc cucul, je m'en remettrai pas, mdr !), Fébla, Slydawn, Galouz (Oui, j'en avais un peu marre de voir un Ron homophobe ou stupide dans les fics yaoï :P et je vois que le Draco Richelloy a plu à beaucoup, pourtant ça m'est vraiment venu tout seul !), Clôtho, Melantha-Mond (tu pouvais difficilement me faire plus plaisir puisque j'essaie vraiment de trouver des idées originales et de faire quelques rebondissements dans la fic. J'espère que c'est encore le cas ici !), crazysnape (mdrrrr ! Non je te rassure tout de suite : Harry ne deviendra pas un Lockart même si son pseudo y ressemble !), Quiproquo (oui il y a un jeu de mot dans Revo Locard, je crois qu'il y en a trois ou quatre qui ont trouvé :P et Harry écrit une nouvelle histoire chaque semaine, je ne sais pas si je lui ferai écrire autre chose que des OS par la suite, ce sera suivant l'utilité dans l'histoire), D.A.C.I, master yaoi, Lee-NC-Kass (lol, vous n'êtes pas obsédées par Draco du tout, non non ! J'ai la même vision de Blaise que vous, comme vous le verrez dans la suite, pour le Kevin, suspense... Ah et merci paske je ne connaissais pas 'Rien d'autre que ma haine' et je l'ai découverte grâce à vous ! Tout simplement géniale ! Biz), farahon, Vif d'or, Oxaline, Angel-of-Shadow-30 (me comparer à des auteurs comme ceux là m'a pratiquement fait pleurer, oui je suis émotive mais quand même, faut pas me dire des trucs pareils ! Et en effet, une semaine c'est très court et dans le prochain chapitre il va avoir un peu de mal, hihihi... Encore merci et bisous), Sahada (rassure toi, j'aime les happy end), didinette 207, vert emeraude, Melie, marijuane (ta review m'a laissée perplexe, mdr. Je n'ai pas updaté depuis juin ? Mais je l'ai publié en décembre ou en novembre il me semble alors ça me semble bizarre... Bisous et merci quand même ;P), Minerve, Abella, Phenix, Youpala (merci très chère co-internée :P Bisous), griffounette, Crackos, Smirnoff, ange de un cisme, tama, serpentis-draco et yuki-chan (oui oui, c'est bien Draco Lover)

ooo

ooo

Chapitre 3 : Quand Harry reçoit sa première review

Personne ne revit Draco de tout le dimanche, celui-ci s'étant en effet enfermé dans sa chambre pour pouvoir réfléchir tout au calme. En effet, il se devait absolument de mettre un plan au point avant de réapparaître en public, sinon il risquait de passer ses nerfs sur le premier élève qui aurait la malchance de paraître douteux à ses yeux. Pas que ça le dérangerait plus que ça mais il avait déjà suffisament d'ennuis pour l'instant sans avoir à en rajouter inutilement.

Après quelques minutes de relaxation, il retrouva un semblant de calme et s'autorisa enfin à continuer la lecture de cette ignominie. Evidemment, ça ne l'intéressait pas particulièrement de lire ce genre de fadaises mais il fallait bien qu'il connaisse toute l'histoire afin de trouver le meilleur moyen de prendre sa revanche. C'est donc d'un geste un peu moins énervé mais sec qu'il ouvrit le journal à la bonne page et il se plongea à nouveau dans ce pathétique roman à l'eau de rose. Il n'y avait pas à dire, seul un poufsouffle de bas étage pouvait écrire un truc aussi écoeurant de bons sentiments...

Avec un sourire radieux, Harry s'empara à nouveau des lèvres de celui qui l'avait tant fait souffrir jusqu'ici et qui lui offrait aujourd'hui le plus parfait des bonheurs.
Fin

Ridicule. Tout à fait ri-di-cule.

Non, vraiment. Il avait beau avoir changé, ne plus être le connard fini qu'il était avant la chute de l'autre psychopathe, il ne pouvait sincèrement pas laisser passer ça sans réagir. Même si ce Revo Locard de malheur ne comptait pas poursuivre ses élucubrations sur Potter et lui, il se devait de retrouver un minimum de dignité. Au moins pour son estime personnelle, un Malfoy ne pouvait certainement pas laisser une telle affaire sans suite. Sinon qui sait si d'autres débiles n'auraient pas l'idée d'en faire autant ! Non mais imaginez un peu s'ils le mettaient avec Pansy ou Weasley ou pire... Crabbe... Beurk.

Ah non, encore pire ! S'ils osaient mettre Potter avec Pansy, Weasley ou... Crabbe... Aaaaargh, mauvaise image ! Très très mauvaise image ! Et puis il fallait quand même voir pour quoi il passait dans ce... cette... cet écrit de pacotille !

Honnêtement, l'auteur de ce truc devait vraiment le détester pour qu'il apparaisse ainsi. Lui, Draco Malfoy, passait pour la pire ordure qui soit. Et encore, c'était un euphémisme tellement il semblait n'être qu'un insensible pervers, égoïste, narcissique et cruel face à un innocent, pur et généreux Potter. Il n'y avait vraiment aucun doute possible, il s'agissait là d'une maneuvre éhontée ayant pour seul but de le tourner en ridicule ! En conclusion, ce Revo Lucard était un vil serpentard manipulateur qui se faisait passer pour un crétin de poufsouffle avec son romantisme douteux.

Bon, laissons tomber pour l'instant et réfléchissons à la suite des évènements. Ce qu'il faudrait pour commencer, ce serait savoir si... Non, vraiment non. Sincèrement. Comme si lui, le prince des serpentards était une andouille aveugle, sans coeur et pathétique qui se contentait de laisser Potter faire tous les efforts pour le courtiser, l'approcher et même ! Alors là tenez vous bien, c'était le comble. Quel paragraphe c'était, déjà ? Ah oui, celui là.

Déprimé, le survivant décida de retourner là où tout avait commencé : la tour d'astronomie. Il se souvenait encore de cette silhouette qu'il y avait découvert au clair de Lune et qui hanterait son esprit à jamais. Cependant, l'instant n'était plus aux songes. Il avait à réfléchir sur les derniers évènements, la situation devenant assez critique. Si seulement il av... Mais... Qu'était-ce cela ? Des sanglots ? Oui, quelqu'un pleurait. Une personne à laquelle il tenait plus que tout se tenait là, face au vide, et un déluge de larmes ornaient son beau visage habituellement si fier.

Ah ah ! La voilà la preuve qu'il s'agissait d'un règlement de compte uniquement dirigé vers son innocente personne ! Pleurer. Pleurer ! Lui, Draco Malfoy, pleurer ! Devant Potter ! Vraiment, l'auteur avait dû fumer une substance moldue ou abuser de l'absinthe pour inventer une scène aussi grotesque. Le pire, parce qu'il y avait pire, c'était que ce crétin fini de gryffondor, le gentil héros qui se sacrifiait pour l'être aimé, oubliait sa propre douleur pour consoler ce pitoyable clone de lui-même qui pleurait comme une fille.C'était si... Grrrr ! Même dans une dimension parallèle, un truc pareil était totalement surréaliste.

Mais même si cet auteur – auquel il pouvait au moins accorder un style acceptable – était visiblement pris de folie aigüe, il était doué. Oh oui, il était très doué pour s'attaquer à son image avec tant d'adresse. Le lecteur ne pouvait que prendre en pitié le pauvre gryffondor incompris et malheureux, Draco faisant acte de méchant serpentard qui finissait cependant par se faire dompter par Saint-Potter. Pas qu'il était contre une partie de jambes en l'air avec le survivant mais de là à s'en amouracher et à se faire tenir en laisse...

C'était donc très clair : ce Revo Locard voulait jouer. Parfait. En effet, Draco n'était pas un serpentard pour rien et s'il y avait bien une chose qu'il appréciait, c'était jouer. Oh que oui. Il sentait déjà qu'il y en avait un qui allait comprendre pourquoi les Malfoy étaient des êtres supérieurs... Il était bien décidé de prouver une bonne fois pour toutes qu'il était le meilleur. Car on ne jouait pas impunément avec un Malfoy surtout quand celui-ci avait trouvé comment soigner son honneur blessé.

C'est donc avec un sourire ne présageant absolument rien de bon que le prince des serpents fit une entrée magistrale dans la Grande Salle à l'heure du dîner. Il avait apparemment retrouvé tout son mordant et son regard déterminé ne le rendait qu'encore plus impressionnant. Reconnaissant l'inquiétante lueur qui faisait briller ses yeux d'acier, ses amis ne firent aucun commentaire quand il s'assit à sa place habituelle et continuèrent à manger. On pouvait néanmoins entendre un tas de murmures jaillir de toutes les tables et même Potter le fixait d'un air visiblement inquiet.

Avec toute son arrogance habituelle, Draco se contenta de lui adresser un sourire machiavélique qui bizarrement sembla troubler le gryffondor, puis l'ignora superbement. Il faut dire qu'il était trop occupé à jubiler intérieurement et le rictus qui ornait ses lèvres n'avait fait qu'accroître la tension dans la salle. Oh oui la revanche serait délicieuse... Il n'avait qu'à régler quelques détails avant le couvre feu et il pourrait savourer sa douce victoire en toute tranquillité.

-

Du côté d'Harry, cette journée ne fut pas non plus une totale partie de plaisir. Pour être plus précis, il ne s'était pas senti aussi mal à l'aise depuis sa seconde année lorsque tout Poudlard le prenait pour l'héritier de Serpentard. La seule différence concernant les regards qu'il recevait ce jour là était qu'ils n'étaient plus méfiants ou mauvais mais plutôt curieux ou moqueurs. Et honnêtement, même quand on est habitué à être la cible de la quasi-totalité des commérages depuis ses onze ans, ce n'était pas particulièrement agréable.

Les plaisanteries de ses camarades - qui n'étaient évidemment pas au courant de la véritable identité de ce Revo Locard et encore moins des tendres sentiments qu'Harry portait à Malfoy - n'arrangeaient définitivement rien à son malaise. Le pire était sûrement que pour cacher la vérité, il était forcé de rire avec eux ou de paraître horrifié par les blagues douteuses de Seamus alors que tout ce qu'il souhaitait lui, c'était au contraire hurler son amour pour sa Nemesis et tous les envoyer promener.

Sa seule satisfaction était qu'apparemment son histoire avait fait l'unanimité à Poudlard. Tous les lecteurs – élèves comme professeurs – ne cessaient de faire l'éloge de cet auteur inconnu et Harry ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine fierté. C'était d'ailleurs amusant de les voir aussi enthousiastes parce qu'ils se reconnaissaient dans tel ou tel personnage. Néanmoins, il était extrêmement soulagé qu'ils n'aient pas encore percé son anonymat parce que de son point de vue strictement personnel, il était déjà suffisament le centre de l'attention sans avoir à en rajouter une couche.

Même Snape – bien qu'il ait eu l'air assez choqué au tout début de sa lecture – lui avait finalement adressé un sourire goguenard, très loin du rictus dégoûté qu'il s'était imaginé. Cet homme était décidément bizarre, il ne réagissait jamais comme on pouvait s'y attendre. Une véritable énigme sur pattes. Un véritable connard aussi mais Harry ne pouvait nier que cette aura mystérieuse lui donnait un certain charme.

Ron et Hermione avaient également été assez surpris du manque de réaction de leur professeur de potions et Ron avait émis l'idée cocasse – quoiqu'assez intéressante du point de vue d'Harry qui avait fantasmé un certain temps sur son professeur – que ce sadique était peut-être gay lui aussi. Mais jamais l'homme, bien qu'il soit diablement alléchant, ne pourrait le détourner de son blond serpentard. Non, ce qu'il ressentait pour Malfoy allait bien plus loin qu'une simple attirance physique. Malheureusement.

Malfoy... Ce très cher Malfoy qui, pour son plus grand désespoir, avait clairement affiché son dégoût quand il avait parcouru l'histoire d'Harry. C'était flagrant qu'il n'avait pas particulièrement apprécié ce qu'il avait lu ce matin même, peut-être même que Draco était parti en ayant envie de vomir rien qu'à l'idée qu'on puisse le caser avec lui. Se sentant décidément l'âme paranoïaque, le gryffondor se demandait d'ailleurs si sa Nemesis n'avait pas deviné qu'il était Revo Locard. En considérant le regard suspicieux et accusateur qu'il lui avait lancé juste avant de quitter la Grande Salle, c'était tout de même assez légitime de se poser la question.

Toute la journée, Harry passa donc de l'extrême satisfaction d'être aussi apprécié par ses lecteurs à l'inquiétude la plus totale concernant la future réaction du blond. En effet, il commençait vraiment à craindre que Malfoy avait disparu parce qu'il était trop occupé à monter toute une machination typiquement serpentarde afin de retrouver Revo Locard – donc lui-même – pour lui faire partager son point de vue tout à fait objectif de cette romance le concernant. Et ça, ce n'était pas rassurant, mais alors pas du tout !

Et qu'Hermione reste aussi confiante et affiche un air extatique depuis l'arrivée de la Gazette comme si elle avait compris quelque chose qui leur avait définitivement échappé à Ron et à lui, ça n'arrangeait strictement rien ! Et que Dumbledore lui adresse un clin d'oeil complice au moment précis où Malfoy se décide enfin à se montrer, c'était carrément la panique !

Du calme Harry... Tout va bien se passer... Il ne peut rien te faire... Il ne peut pas savoir que c'est toi... Il ne... Par Merlin, mais c'est quoi ce regard ! Il sait... Peu importe comment, il sait que c'est toi... Il va te tuer... Il va te torturer... Tu vas souffrir... Bon sang, pourquoi a-t-il fallu que tu choisisses un Malfoy ! A quoi tu t'attendais ! Une seule solution... Tu dois fuir... Tu dois l'éviter... Tu dois...

Le dîner fut donc une véritable torture pour Harry qui n'osait même plus lever les yeux de son assiette de peur de recevoir un autre sourire machiavélique de la part de son fantasme personnel. Il avait espéré le croiser toute l'après midi mais maintenant que c'était fait, il ne songeait plus qu'à fuir. Parce que ce regard... Ce regard magnifique où il pourrait se perdre des heures et des heures et... Enfin bref. Ce regard là ne lui disait rien, mais alors rien qui vaille ! Comme si le serpentard avait cherché à lui faire passer un message. Et quelque chose lui disait qu'il ferait bien mieux de ne pas chercher à interpréter ledit message parce que ça n'allait définitivement pas lui plaire.

Etant totalement sourd à la conversation qui se déroulait autour de lui, Harry se sentait paniquer de plus en plus et avait perdu tout appétit. A peine le repas fut-il terminé et les premiers élèves levés, que le courageux sauveur du monde sorcier se rua hors de la Grande Salle dans l'espoir de rejoindre en quatrième vitesse – voire même en cinquième ou sixième vitesse s'il y arrivait – sa salle commune et ainsi : échapper à l'ennemi. Mais le moment tant redouté ne put évidemment être évité, après tout il était Harry Potter. C'était bien connu que la chance n'avait jamais été de son côté et cette observation se faisait plus évidente jour après jour.

C'est pourquoi il ne put bientôt que pleurer sur son triste sort en se faisant délicatement intercepter par un Draco Malfoy horriblement sexy, et cela avant même d'avoir atteint les premières marches de l'escalier. Sans broncher et dans un état proche du désespoir le plus profond, il se laissa entraîner jusqu'à une salle de classe vide où il fut projeté comme un vulgaire sac à patates. Pourquoi... Pourquoi ce genre de trucs n'arrivaient qu'à lui ?

« Potter... »

Concentre toi Harry, tu peux le faire !

« Malfoy. »

Yes, même pas bégayé ! C'est parfait, tu continues comme ça et tout ira bien.

« Tu conviendras comme moi que nous avons certains... détails personnels à régler. Je propose donc que... »

Non Harry... Tu es fort... Tu es Celui-Qui-A-Vaincu... Voldemort n'était rien à côté de cette bombe sex... De Malfoy ! Ne re... Ne regarde pas ses yeux... Ne regarde surtout pas... Ne... Bon ok, regarde mais reste concentré... Non Harry, ne bave pas !

« On dit demain soir, 18 h chez moi ? »

Par Merlin, cette bouche... Mais qu'il arrête de remuer ses lèvres aussi sensuellement ou... Hmmm, tu te rends compte de ce qu'il pourrait te faire avec cette bouche... Hmmm... Si seuleme... Attends Harry, qu'est-ce qu'il vient de dire là ? Nan, c'est pas possible, ce n'est sûrement pas ce que tu crois. Cette bouche... Bon sang, vas-tu te concentrer deux secondes, oui !

« Potter ? Potter ! »

« Oui ? »

« Notre premier rendez-vous, Potter ! »

Yiiiiiiiiihhiiiihhiiiiii ! Un rendez-vous ! Avec Malfoy ! Ça y est ! Le destin a enfin décidé de me laisser une chance ! Ne pleure pas Harry, ne pleure surtout pas. Et ne souris pas, reste indifférent, ne lui montre pas le pouvoir qu'il a sur toi et réponds lui avec ton plus beau sourire. Non, finalement abstiens toi et essaie juste de ne pas trop bafouiller.

« De-Demain soir. 18h. Chez toi. »

Bah qu'est-ce qu'il a ? C'est quoi ce sourcil dubitatif ? Pourquoi il me regarde comme ça ? Non mais franchement... Ya pas à dire... Il a quand même des putains de yeux !

« Essaie de reconnecter tes neurones avant demain, Potter. J'ai déjà été sympa de venir t'aborder personnellement alors fais un effort. Et ne sois pas en retard ou je n'hésiterai pas à me passer de toi ! »

Personnellement ? Parce que d'habitude, il envoie un intermédiaire pour ses rendez-vous amoureux, lui ? Il a beau être bandant, il est pas commode... Peu importe... C'est la preuve qu'il ressent plus de choses pour moi que pour les précédents. Et désormais, il n'y aura plus d'intermédiaires puisqu'il ne verra que moi. Et bien sûr qu'il ne se passera pas de moi, c'est lui qui a fait le premier pas après tout ! C'est juste sa manière de se protéger de ses sentiments... Hmmm, un Draco Malfoy timide... C'est trop mignon !

A cette pensée, Harry soupira d'un air rêveur et adressa un sourire extatique à celui qui serait très bientôt son amant. Le blond quant à lui fronça une dernière fois les sourcils et partit en marmonnant un truc du genre 'désespérant', 'gryffondor' et 'irrécupérable'. Ledit gryffondor désespérant et irrécupérable le regardant partir avec un air totalement niais avant de quitter la salle à son tour, effectuant le chemin jusqu'à sa tour dans un état quelque peu second.

-

Pourquoi était-il aussi nerveux depuis son entretien avec Potter ? Un Malfoy n'était pourtant jamais nerveux ! Pourquoi fallait-il toujours que ce maudit gryffondor à la noix réussisse à le perturber jusqu'à bousiller des années et des années d'impassibilité... Et surtout : Pourquoi est-ce que ça n'aurait pas pu être quelqu'un d'autre ? N'importe qui aurait parfaitement fait l'affaire à condition que ce ne soit pas un magnifique spécimen masculin aux yeux de jade et aux lèvres diaboliques et au sourire ravageur et à la naïveté touchante et à...

Touchante ? Est-ce qu'il venait bien de penser que Potter était touchant ? Un sort... Ce ne pouvait être qu'un sort... Ou une potion, un poison, n'importe quoi mais il était forcément sous l'effet d'un truc pas naturel ! Sinon, comment aurait-il pu ne serait-ce que songer un seul instant que ce crétin à lunettes était touchant ! C'était tellement... tellement... ridicule ! Qu'il soit attiré par le physique de Potter, passe encore. Difficilement mais il s'y était fait. Mais que la personnalité de ce mec lui plaise ! Ah ça non ! Impossible ! Définitivement et irrémédiablement impossible ! Il y avait forcément une explication... Et il avait intérêt à la trouver vite parce qu'il était bientôt 18h et l'objet de ses pensées n'allait pas tarder.

Allez, une petite chocogrenouille pour faire passer le temps et se calmer un peu. Le chocolat, il n'y a que ça de vrai ! Et en plus, il y avait les fameuses cartes. Avec un peu de chance, il ne l'avait pas celle-là. Voyons voir... Aaaaaargh ! Mais il était maudit ! Pourquoi... Pourquoi... Pourquoi par Salazar, est-ce que le sort s'acharnait contre lui ! Peut-être qu'il ferait tout aussi bien de se jeter du haut de la tour d'astronomie tout de suite plutôt que de souffrir inutilement.

TOC, TOC, TOC

« Malfoy ? »

C'est ça, parfait, qu'il continue... Honnêtement, ce cher Potter devrait essayer d'être encore moins discret pour voir, histoire que tout le collège sache qu'il se rend dans la chambre privée de Draco dès la fin des cours. Après tout, ça ne ferait qu'attiser les rumeurs qui courraient déjà sur leur compte depuis la veille !

« Par Merlin, Potter ! Tu ne connais pas le sens du mot discrétion ou est-ce que ton unique neurone n'a pas réussi à... »

Tout sarcasme ou insulte que Draco était sur le point de débiter fut définitivement oubliée quand le jeune homme ouvrit la porte pour laisser entrer son 'invité'. En état de choc, il réfreina difficilement le gémissement qui menaçait de lui échapper, incapable de détacher son regard de... de...

Putain, putain, putain, putain, putain, putain, putain, putain

« Heu... Malfoy ? Ça va ? »

Putain, putain, putain, putain, putain, putain, putain, putain

« Tu permets que j'entre ? »

Sans attendre de réponse, le gryffondor pénétra dans la chambre où il avait toujours rêvé de... Enfin bref. Quant à Draco, il referma la porte derrière lui dans un état quelque peu second, ses yeux d'acier étrangement dilatés et solidement fixés sur la silhouette d'un Potter sur son trente et un. Mais pourquoi... Pourquoi ce crétin s'était habillé comme ça ! Il voulait lui filer une crise cardiaque ou quoi !

Peut-être qu'il avait rendez-vous avec quelqu'un avant de venir ou après

A cette simple idée, une vague de colère submergea le serpentard qui sortit enfin de sa transe. Et ça n'avait absolument rien à voir avec de la jalousie ! Non, non, non ! Bon ok, c'était purement et simplement de la jalousie ! Mais il y avait quand même de quoi ! Comment le balafré osait venir chez lui habillé comme ça pour un autre ! Si encore ça avait été pour lui mais il n'y avait aucune raison et...

Le regard encore plus glacial qu'à l'accoutumée, Draco pinça les lèvres en observant son 'compagnon' faire le tour des lieux. Même le délicieux sourire que Potter lui adressa ne parvint à le calmer. Respirant profondément pour ne pas hurler, il se contenta de faire un vague geste de la main pour inviter le gryffondor à s'asseoir sur un des fauteuils.

Il n'allait tout de même pas perdre ses moyens parce le survivant avait décidé d'oublier ses robes d'école pour porter nul autre qu'un pantalon en cuir qui lui moulait admirablement le fessier et une chemise qui lui allait à ravir et dont il avait savamment déboutonné le col. Il y avait aussi l'absence des habituelles lunettes – Potter avait apparemment investi dans des lentilles – et l'embaumant parfum qu'il dégageait. Donc non. Non, non, ça n'avait strictement aucun effet sur lui et il ne le violerait pas tout de suite. Il savait se retenir. Bénissons tous Lucius pour son étrange éducation qui lui avait enseigné à rester parfaitement maître de lui même en toute occasion.

S'asseyant élégament en face de Potter et toujours sans avoir prononcé le moindre mot, Draco mit un certain temps à remarquer ce que cet idiot venait de dénicher et observait avec un sourire... goguenard ? Ce n'était pas censé être réservé aux serpentard, ça ? Et le voilà qui se mettait à glousser comme une collégienne... Levant les yeux au ciel – ou en l'occurence au plafond où se promenait allégrement une colonie d'araignées – il finit par s'impatienter et cracha sur un ton aimable :

« Quoi ! »

« Vraiment Malfoy, je ne m'attendais pas à ce que tu collectionnes les cartes à mon effigie... Je suis très touché ! »

Et merde... Avec un soupir fatigué, Draco se força à relativiser et se pinça l'arrête du nez pour ne pas étrangler son 'invité'. S'il avait crû être maudit précédemment, là il en avait la confirmation. Il pouvait parfaitement sentir le sourire moqueur qui lui était présentement adressé. Pourquoi... Mais pourquoi diable avait-il eu l'idée idiote de manger une chocogrenouille en attendant l'arrivée de ce débile profond ! Et pourquoi était-il justement tombé sur une carte représentant ce crétin !

Entendant ledit crétin glousser à nouveau, il se redressa et lui arracha sèchement la carte des mains avec un regard meutrier. Ne souhaitant absolument pas s'attarder sur le sujet, il jeta l'image derrière lui sans prêter attention à où elle avait bien pu atterrir.

« Ce n'est pas que je n'apprécie pas ton... Humour douteux, si on peut le nommer ainsi, mais il me semble que tu n'es pas là pour ça Potter. Et tu as intérêt à être plus vif qu'hier parce que je n'ai pas envie de passer plus de temps que nécessaire en ta compagnie. Alors au travail ! »

« Qu-Quoi ? »

Qu'est-ce qu'il a à rougir soudainement celui-là ? Non, Draco, ne cherche surtout pas à comprendre le balafré ou ta santé mentale risquerait d'y passer... Ignore le, ça vaut mieux.

« Pour plus d'efficacité, j'ai emprunté un exemplaire de la Gazette à Blaise. Comme ça, on se partagera le travail. Tu prends la première moitié et moi la deuxième, ça te va ? »

« ... »

Qu'il ferme la bouche et arrête d'écarquiller les yeux, on dirait un poisson hors de l'eau. Il est vraiment bizarre dernièrement. Enfin... Encore plus que d'habitude. Mais quand même, c'est bien la première fois que j'ai envie de me taper un poisson, comme quoi tout arrive.

« Peu importe, de toutes façons tu n'as pas le choix. Dans un premier temps, nous ferons un plan rapide de l'histoire, une sorte de résumé. Ce sera bien plus facile pour construire notre propre version. Ensuite, il ne nous restera qu'à décider de comment parodier les différentes scènes et de les rédiger. Il me semble que les gryffondors ont leurs entraînements de Quidditch le mardi alors on finira mercredi soir. Et vendredi matin, nous pourrons savourer notre magnifique revanche et prouver à ce poufsouffle de Locard qu'un Malfoy sait préserver sa dignité. J'ai déjà vu avec le responsable du journal pour qu'on soit publié. Ça a été plus facile que ce à quoi je m'att... Bon sang Potter, peux-tu m'expliquer pourquoi tu fais cette tête là ? Tu vas quand même pas me faire une attaque ici ? »

« Att... Attends un instant pour voir si j'ai bien compris. Tu... Tu veux... Que moi... Que toi et moi... Donc moi... On parodie ma... Enfin je veux dire cette nouvelle et qu'on la publie pour regagner notre... Honneur bafoué ? »

Il se fout de moi ? Il n'a rien écouté à ce que je lui ai dit hier soir ou quoi !

« Oui Potter. Tu vois que quand tu veux, tu arrives à saisir le sens global d'un problème tout simple. »

« Euh... Et... Dans quel journal on sera publié exactement ? »

« Dans celui de Poudlard, abruti ! Maintenant au boulot, on devrait déjà avoir commencé depuis une demi-heure ! »

« O...Ok »

Et Draco jeta un exemplaire de la gazette sur les genoux d'un Potter qui paraissait sur le point de fondre en larmes. Décidément, ce gars avait un truc qui clochait, c'était pire que d'habitude. Qui sait si son duel avec Voldemort n'avait pas eu des répercussions à longs termes ? Une espèce de traumatisme à retardement ? La retombée du stress ? A retenir. Ces idées seraient parfaites pour leur petite version de ce truc au titre débile. D'ailleurs il faudrait qu'ils trouvent un nom à leur histoire. Tout sauf ce pathétique 'Quand l'amour succède à la haine'. Franchement, c'était... Urgh.

Trois quarts d'heure plus tard

Voilà. Enfin terminé. Il y avait donc six scènes importantes dans sa moitié de l'histoire qu'ils avaient tout intérêt à ridiculiser et deux autres dont l'interprétation qu'ils pourraient en faire était pleine de promesses. Satisfait de lui même, Draco posa sa plume et d'un air agacé, il releva les yeux vers Potter pour lui demander où il en était. Cependant, il déglutit aussitôt difficilement face au spectacle qui lui était si généreusement offert.

Assis en tailleurs sur le fauteuil, ce crétin avait déboutonné la deuxième attache de sa chemise et le serpentard se sentit saliver à la vision de cette parcelle de peau légèrement hâlée qui semblait n'attendre que lui. Mais le pire, c'était cet air renfrogné mais studieux que le jeune homme affichait, la plume qu'il faisait passer et repasser en une sensuelle caresse sur ses lèvres qui formaient une légère moue boudeuse que Draco rêvait de goûter.

Evidemment, Potter était inconscient de l'effet qu'il lui faisait, comme d'habitude. Et heureusement ! D'ailleurs, c'était en partie cette innocence, cette naïveté qui attirait les regards et surtout le sien. Quoiqu'il en soit, tout innocent qu'il soit, si sa Nemesis apprenait un jour l'effet qu'il avait sur Draco, il ferait tout aussi bien de fuir loin, très loin de Poudlard et de ne jamais recroiser son chemin. Secouant discrètement la tête pour se débarasser de ces pensées, le serpentard ne put s'empêcher de songer que la soirée promettait d'être longue... Très longue...

-

On était enfin mercredi soir et Harry se dirigeait tristement vers la chambre de Malfoy. En toute autre occasion, il aurait été plus que ravi de le rejoindre en privé mais puisqu'il savait ce qui l'attendait... Quel idiot. Mais quel idiot ! Comment avait-il pu penser ne serait-ce qu'un instant que le prince des serpentards voulait sortir avec lui ! Si seulement il l'avait écouté au lieu de fantasmer sur ses lèvres pendant qu'il lui expliquait son idée, il ne se serait jamais ridiculisé comme ça ! Jamais, ô grand jamais, il ne s'était senti aussi humilié de sa vie qu'en apprenant pourquoi Malfoy l'avait invité.

Heureusement, ce dernier n'avait pas compris pourquoi Harry avait réagi comme ça. Il avait dû passer pour un débile profond mais après tout, il avait l'habitude depuis le temps et avait presque fini par se faire une raison. Et le pire... Le pire ! Malfoy n'avait même pas fait le moindre commentaire sur sa tenue ! Ce n'était même pas certain qu'il l'ait remarquée même si Harry avait cru le contraire au tout début de la soirée. Une déception de plus, voilà tout.

Et ce soir encore, il était de retour pour démolir sa propre histoire et entendre Malfoy se moquer douloureusement de ses fantasmes. Quoiqu'on puisse en penser, Harry n'était pas particulièrement masochiste. Il n'avait tout simplement pas le choix. S'il admettait à sa Nemesis qu'il ne voulait pas répondre à Revo Locard parce que sa nouvelle ne le choquait pas du tout et au contraire, il risquait d'être démasqué ou pire : Draco pourrait deviner ses sentiments. Et ça, c'était hors de question. Il s'était déjà suffisament humilié pour toute une vie.

C'est donc mi-rageur, mi-impatient de passer une soirée seul avec Malfoy, qu'Harry frappa à la porte. Il pouvait encore entendre Hermione essayer de le consoler et Ron combattre son fou rire quand il leur avait raconté ce qui s'était passé. Heureusement qu'ils avaient été là parce qu'il était vraiment démoralisé en revenant à sa tour le lundi soir. Finalement, ils avaient même réussi à le faire plaisanter sur le ridicule de la situation. Le rouquin avait imaginé tout un tas de réactions amusantes que Malfoy pourrait avoir si il découvrait la vérité et Hermione avait fini par lui souffler à l'oreille qu'il n'aurait peut-être jamais plus l'opportunité de saisir sa chance auprès du serpentard alors il devait se montrer positif et en profiter.

« Pas trop tôt, j'ai commencé sans toi. »

Même pas de salut, pas de sourire, à peine un regard... C'était presque déprimant. Mais Harry n'était pas un gryffondor pour rien et il était du genre buté voire incroyablement entêté. Il adressa donc un sourire radieux à son serpentard encore plus sexy sans ses robes et se remit au travail avec tout l'enthousiasme dont il était capable. Donc pas spécialement de bon coeur mais sans rechigner, c'était toujours ça.

Dans la nuit

Ils avaient enfin fini. Malfoy était en train de relire une dernière fois le texte et Harry en profita pour l'observer tout à son aise en s'empêchant de bailler. Finalement, ça n'avait pas été si désagréable que ça. Le serpentard ne s'était pas montré aussi mauvais que la dernière fois et malgré ses incessants sarcasmes et son air hautain, il avait presque été supportable. Ils étaient apparemment capables de rester seuls dans une pièce pendant plusieurs heures sans s'entretuer, ni même s'insulter. Aux yeux du gryffondor, la soirée avait donc été parfaitement parfaite, il n'en avait en effet pas espéré autant.

Se levant nonchalament de son fauteuil pour étirer ses muscles douloureux, Harry contourna le fauteuil du blond toujours plongé dans sa lecture et se pencha au dessus de lui pour voir où il en était. Il en profita évidemment pour humer le délicieux parfum que Malfoy dégageait mais s'empêcha de se déconcentrer plus que ça. Avisant que le serpentard en était à la cérémonie de répartition de début d'année, Harry ne put retenir un gloussement.

« Quoi ! »

« Rien, je viens juste de me demander ce qui se passerait si un des première année avait des poux au moment de mettre le choixpeau. »

« Urgh ! Potter, tu es tout simplement répugnant ! »

La réaction clairement dégoûtée du blond ne fit qu'intensifier le fou rire d'Harry qui ne savait plus très bien s'il riait pour relâcher toute la tension accumulée ou à cause de l'image qui se forgeait dans son esprit. Néanmoins, le rictus méprisant de Draco finit par laisser place à un sourire en coin alors qu'il roulait des yeux d'un air désespéré du cas Potter. Ce qui eut pour effet de cesser aussitôt les ricanements du brun, presque choqué que son fantasme lui ait souri. Indirectement peut-être, mais souri quand même.

« Quand tu auras fini de glousser comme une dinde, tu me feras le plaisir de virer de ma chambre. »

« Ouais, ouais... Bonne nuit Malfoy. »

« C'est ça. Bonne nuit. »

Et Harry se retrouva à la porte en moins de deux. Pourtant, loin d'être vexé, il se dirigea tranquillement vers sa salle commune, son visage affichant un air radieux. Tout ce qu'il parvenait à penser, c'était que Draco lui avait adressé un vrai sourire pour la première fois en plus de six ans. Pas un rictus moqueur ou un sourire sarcastique mais un vrai ! Un discret mais un sincère ! Et ça, c'était tout ce qui lui suffisait pour voler sur un petit nuage...

-

Le reste du temps libre d'Harry, il le passa à écrire pour la gazette. Il était évident qu'il n'allait pas abandonner en si bon chemin, même si Draco avait réagi aussi négativement. En fait, s'il était tout à fait honnête avec lui-même, ça ne faisait que le motiver d'avantage. Tant qu'il continuerait à publier des histoires sur leur couple, il passerait une partie de ses soirées en tête à tête avec l'homme qu'il aimait. Et ça, c'était incroyablement encourageant !

Ses devoirs quant à eux furent rapidement expédiés voire totalement bâclés mais ce n'était pas comme s'il lui restait énormément de temps pour s'en occuper. D'ailleurs il remerciait presque ce cher Voldemort pour l'avoir forcé à suivre un entrainement intensif dans la plupart des matières enseignées au cours de ces deux dernières années. Ça plus l'aide d'Hermione lui permettaient de rester à un niveau acceptable.

Et vint enfin le vendredi tant attendu. Harry était beaucoup moins stressé que pour ses propres écrits mais était assez curieux de la réaction des élèves à la lecture de leur version arrangée. Surtout que Draco y attachait tellement d'importance qu'il prenait finalement tout ça de manière amusée. Sans surprise, ce fut un véritable succès voire même une véritable ovation. Les deux rivaux furent pratiquement acclamés par leurs camarades et des félicitations mêlés de rires fusèrent de partout, ce qui sembla particulièrement combler le serpentard. Le blond avait pris sa revanche avec panache, il fallait l'avouer.

Pourtant Harry était quelque peu mal à l'aise. Il venait de remarquer cinq échanges de regards dans la salle et à ses yeux, ça avait tout l'air d'être une conspiration. En effet, Pansy Parkinson, Blaise Zabini, Dumbledore, Hermione et Ron affichaient tous les quatre un sourire inquiétant et quand il interrogea ses amis à ce propos, ils nièrent innocemment. Pas dupe, il oublia cependant toutes ses inquiétudes quand Draco lui adressa un sourire triomphant et complice. Celui-ci avait retrouvé son attitude distante depuis le mercredi et ce simple geste mit du beaume au coeur du brun. Totalement sous le charme, il ne remarqua pas qu'à ce simple fait, les cinq protagonistes s'échangèrent de nouveaux clins d'oeil.

La journée passa incroyablement vite mais Harry parvint heureusement à terminer son nouvel essai et à remettre une version corrigée à Hermione, juste avant d'aller se coucher. Celle-ci devait en effet déjeuner à Pré Au Lard le lendemain – avec le fameux Kevin Waterly pour la lui remettre en main propre – et discuter des détails de publication. Cette nuit-là fut agréablement reposante comparée à toutes celles des derniers mois. La thérapie par l'écriture se déroulait encore mieux que ce que le brun avait espéré jusque là : non seulement il était trop occupé pour déprimer mais en plus il s'était plus ou moins rapproché de son serpentard. C'est donc un Harry apaisé qui se réveilla le lendemain matin avec une érection douloureuse. Comme quoi il restait encore quelques détails à arranger...

Les deux garçons ne revirent pas Hermione avant son retour du rendez-vous, le samedi soir. Affichant un sourire radieux, la jeune fille les salua à peine, posa un gros sac en toile sur les genoux d'un Harry étonné et se laissa tomber dans un fauteuil avec un soupir rêveur. Surpris, le jeune homme la contempla un instant d'un air perplexe avant d'échanger un regard complice avec Ron.

« Heu... Hermione... Qu'est-ce que c'est que ça ? »

« Des lettres, Harry... Des lettres... »

« Des lettres ? »

« Oui Ron, des lettres. Vous n'avez qu'à ouvrir, vous verrez par vous même... »

Roulant des yeux devant l'air rayonnant de leur amie, les deux garçons s'empressèrent néanmoins d'ouvrir le sac et restèrent bouche bée devant la centaine de petites enveloppes toutes adressées à un certain Revo Locard. Etrangement ému en comprenant de quoi il s'agissait, Harry en sortit quelques unes, n'osant même pas les ouvrir pour les lire. Il ne s'attendait définitivement pas à ça et ne savait pas très bien comment réagir. Ron quant à lui gigotait d'un air tout excité et n'attendait plus que l'approbation d'Harry pour entamer la lecture.

« Je t'en prie Ron, commence. »

Et ils passèrent ainsi la soirée à lire les messages des nombreux fans d'Harry. Hermione était d'ailleurs revenue à elle et les aidait à trier les enveloppes en trois catégories : celles entièrement positives, celles contenant quelques critiques constructives qu'il prendrait en compte mais restant assez positives et l'unique lettre totalement négative. Cette dernière causa d'ailleurs un véritable fou rire de la part de Ron et Hermione et un sourire attendri d'Harry. Le ton outré et arrogant était indubitablement du Draco Malfoy tout craché. Amusé, Harry la glissa dans sa poche dans l'idée de la relire plus tard et remit les autres dans le sac avant d'aller se coucher.

Il avait vraiment hâte d'être le lendemain matin pour voir la tête de Draco en découvrant sa nouvelle histoire, petit clin d'oeil à leur travail d'équipe de cette semaine et judicieusement intitulée : 'Une trêve nécessaire'.

ooo

ooo

A bientôt pour le prochain épisode : 'Quand Harry découvre le stress des délais d'édition'. Ce qui correspond d'ailleurs étrangement à ce que j'ai ressenti avant de parvenir à poster ce chapitre... Bonnes vacances à tous ceux qui ont de la chance d'en avoir !