Auteur : Choupette
Titre : Pour toujours.
Disclaimer : G-Boys pas à moi, les mioches si.
Couples : 4 x H, Zechs x Lady Une, Trowa x Personne, Heero x Personne.
Avertissements :
Chapitre 5
Heero passa la porte du hangar, les mains dans les poches de son blouson polaire. La Russie, même à la fin de l'été, ce n'était pas le top en matière de destination touristique. Il avait réussi à entrer dans cette base aussi facilement que Liam et Axelle dévorent un pot de Nutella. Un sentiment de sérénité, mêlé à de l'exaltation le gagna, lorsque l'odeur de la poudre, du cambouis et du métal lui parvint. Cela lui manquait tant cette sensation. Il pensa au Wing aujourd'hui en morceaux. S'il avait su, il ne l'aurait jamais autodétruit une seconde fois. Cela lui aurait évité ces regrets et une semaine d'hôpital. Duo l'avait tellement cogné à cause de ça, qu'il avait fini au service des urgences. Ce baka lui avait fait la tête pendant deux semaines après ça.
Il jeta un coup d'œil autour de lui. Les soldats travaillaient sur de nouveaux modèles de MS, destinés à des chantiers de construction. Il se souvint que pendant la guerre, travailler sur le Wing était un réel plaisir. Cela lui permettait de se vider la tête, de ne plus penser à Oz, aux morts qu'il laissait derrière lui à chaque attaque. Lorsque la guerre prit fin, les autorités demandèrent que l'on détruise les Gundams. Heero avait donc remplacé son passe-temps de mécano, par son travail d'ébéniste. Il ne se contentait plus de réparer, maintenant il créait. Il aimait sentir la douceur du bois sous ses doigts, voir un simple morceau de bois à l'état brut transformé en œuvre. L'odeur de la sciure avait remplacé celle de l'acier.
Il fit quelques pas sans que les soldats, penchés sur leurs machines ne prennent conscience de sa présence. La guerre était finie sur Terre et personne n'était plus sur ses gardes, malgré les guerres civiles. Heero sourit devant cette bande d'incapables. Quand on pense qu'ils étaient sous les ordres de Trowa. C'était lamentable !
« Ne bougez plus ! Levez les mains ! »
Heero s'exécuta tranquillement, en pensant que ce n'était pas trop tôt. Il se retourna, faisant face à un jeunot d'à peine vingt ans. Il aurait pu désarmer ce bleu qui se permettait de lui donner des ordres alors que le Japonais s'était infiltré dans la base depuis 20 minutes. Il regardait le troufion qui appelait ses supérieurs. À l'entendre, il avait pris un intrus. Oh, quelle prouesse ! Qu'est-ce qui ne fallait pas entendre ! Bientôt un gradé apparut, la trentaine, typé européen, bruns, les yeux gris. Il avait un visage calme, semblait sûr de lui. Heero su tout de suite qu'il n'avait rien à voir avec les autres soldats, qu'il avait beaucoup plus d'expérience et qu'il ne fallait surtout pas le sous-estimer.
« Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici ?
- Heero Yuy. Je suis venu voir le colonel Trowa Barton. »
Le visage de son vis-à-vis se durcit. Il paraissait méfiant et franchement pas satisfait de cette réponse. Heero pensa qu'il aurait eu la même réaction, si un inconnu lui disait cela. L'homme voulait protéger Trowa et était sûrement un ami de celui-ci. Il semblait considérer Heero comme un ennemi potentiel que l'on se doit d'écraser.
« But de votre visite.
- Demande d'aide à un ami.
- D'accord. Je suppose que la reine mère, va bientôt se joindre à nous.
- …
- Pourquoi vous laisserais-je voir le colonel ?
- Pour la simple raison que si je l'avais vraiment voulu, je n'aurais pas eu besoin d'être accompagné pour le voir.
- Vous…
- Caporal Quentin.
- Mon colonel !
- Laissez tomber, c'est un ami. »
Trowa était apparu dans l'encadrement d'une porte. Heero le détailla. Ses traits étaient tirés, son visage fatigué. De plus, son bras avait été mis en écharpe et un joli bleu ornait son œil droit. Les soldats qui entouraient le Japonais baissèrent leurs fusils et laissèrent un passage pour leur colonel. D'un geste de la main, il leur ordonna de partir, seul le caporal resta à ses côtés. Trowa esquissa un sourire avant de serrer la main de son ami.
« Comme ça on est venu demander mon aide.
- C'est exact.
- Heero, je te présent David Quentin, mon caporal et mon ami.
- Enchanté.
- Et voici Heero Yuy, ex-pilote du Wing.
- C'est un honneur de vous rencontrer. Veuillez excuser cet accueil un peu brutal, mais avec toutes ces agitations, mieux vaut se tenir sur ses gardes.
- Dans ce cas-là, il va falloir renforcer votre système de sécurité. Trowa même Liam et son bavardage incessant auraient pu entrer sans qu'on l'aperçoive.
- David, tu veux bien t'en occuper.
- Oui, mon colonel. »
Le caporal s'éloigna. Trowa secouait le tête, complètement désabusé.
« Si tu savais le mal que j'ai à former tous ces hommes.
- J'imagine aisément.
- Pourquoi es-tu venu ? Il y a un problème avec les enfants ?
- Non, aucun, je les ai envoyé chez Quatre. Ils doivent être dans l'avion avec M. Harris à l'heure qu'il est. Je suis venu car je pense qu'un homme s'était embarqué sur le bateau à la place du garde du corps de Duo. Garde du corps que l'on a d'ailleurs retrouvé assassiné dans une ruelle à côté du port. Je voulais savoir si ça te dérangeais de venir avec moi enquêter en Malaisie. Je préfère assurer mes arrières et puis, avec ton grade de colonel tu pourrais m'ouvrir pas mal de portes.
- D'accord. Quand part-on ?
- Maintenant. »
Heero attendait Trowa dans la voiture, qui était partit se changer et prendre quelques affaires. Il avait discuté 10 minutes avec le colonel Quentin. Cet homme semblait être quelqu'un de bien et tenait beaucoup à Trowa. Leur amitié paraissait être née il y a longtemps, comme s'ils s'étaient toujours connus. Heero trouvait ça vraiment bien. Trowa avait toujours eu du mal avec les relations humaines, qu'il ait quelqu'un comme ce David pour l'aider à la base était bénéfique pour l'un comme pour l'autre. Heero, lui, n'avait pas su créer des liens avec les gens de son village, en Écosse. Bien sûr, il parlait avec ses voisins, allait à la boulangerie chaque matin pour papoter, faire des hypothèses sur le temps qu'il allait faire… Mais il était toujours seul, il n'avait finalement que Quatre pour se confier. En fin de compte, il n'avait pas réussi à vivre sa vie sans lui. Il n'avait pas avancé comme Wufeï, Quatre et Trowa. Il avait échoué dans sa mission, celle de vivre, tout comme Duo, sauf que le natté ne l'avait pas choisi.
« Je suis prêt. Désolé pour l'attente, j'avais des ordres à donner et un coup de fil à passer.
- Pas de problème. »
Heero démarra la voiture, il n'avait même pas entendu Trowa arriver, trop concentré à ses lamentations personnelles. Il ne tenait qu'à lui de vivre et si Duo n'était plus, il vivrait pour lui.
« Alors, où va-t-on ?
- Direction l'aéroport de Sakhaline1. On part pour Kuala Lumpur et de là-bas on prend la direction de Georgetown. Le corps de l'homme qui a été retrouvé après le naufrage est là-bas et je voudrais l'examiner pour avoir une piste.
- Bien.
- Trowa ?
- Oui.
- Qu'est-ce qui s'est passé ? »
Heero désigna le bleu sur le visage du Français.
« Ah, tu parles de mon bras et de mon nouveau fond de teint !
- Hn.
- Un prisonnier a essayé de s'échapper et tu as vu à quel point mes soldats sont efficaces… Il a bien fallu que je l'arrête.
- C'est tout ?
- Oui, pourquoi ?
- Tu as l'air fatigué. Un problème ?
- Non… Plus maintenant. »
Trowa tourna la tête vers la vitre de la voiture. Son visage avait repris cet air grave qu'il avait eu tout au long de la guerre. Heero ne chercha pas à en savoir plus. On avait tous nos petits problèmes et les ex-pilotes de Gundams n'échappaient pas à cela.
-/-
Il leur fallu plusieurs heures de vol et de route pour arriver enfin au port de Georgetown. Il ne leur fallu pas longtemps pour trouver le commissariat de police de la ville et savoir où se trouvaient les informations qu'ils cherchaient.
Heero et Trowa entrèrent dans la morgue du service de police. Un brigadier leur avait dit que les dossiers concernant l'accident s'y trouvaient encore. Ils longeaient le couloir menant à la salle d'autopsie. Les murs jaunis par le temps auraient pu dissuader les gens de mourir et de se retrouver dans cet endroit. Des mouches et des moustiques voletaient autour des lampes et sur les vitres, au travers desquelles on ne pouvait rien voir. Beaucoup s'écrasaient sur les ampoules dégageant une odeur insupportable. Heero fit une grimace en poussant la porte à battant, ne préférant pas savoir ce qui la rendait si gluante. Trowa semblait amusé de la situation.
Plusieurs tables d'autopsie trônaient dans la pièce. Tout au fond, un homme minuscule, au crâne dégarni, portant des lunettes presque plus grosses que son visage, s'acharnait sur le corps d'un malheureux. Il était en train de sortir les organes du pauvre homme, un par un. Les deux amis s'avancèrent.
« Excusez-nous. »
Le docteur leva les yeux vers eux, apparemment mécontent d'être dérangé. Mais son regard se radoucit aussitôt lorsqu'il vit à qui il avait affaire. Il reluqua Heero de la tête aux pieds, comme une femme mise au régime depuis des mois pourrait reluquer un chou à la crème. Le Japonais se sentit tout de suite très mal à l'aise. Déjà que les relations humaines ce n'était pas son truc, ce n'était pas un vieux pervers qui allait l'aider à s'améliorer.
« Bonjour, je peux vous aider ?
- Euh… Oui. Nous voudrions voir, si c'est possible, le dossier concernant l'accident de bateau qu'il y a eut il y a environ deux mois. L'explosion…
- Oui, je vois de quoi vous voulez parler. Je suis désolé, mais c'est impossible. À moins, que vous n'ayez un mandat. L'enquête a été close il y a deux semaines et je n'ai pas le droit de ressortir le dossier.
- Le problème est que nous avons besoin des photos de l'une des personnes retrouvées pour une identification. Apparemment, il y aurait eu une erreur.
- Vos raisons ne serviront à rien. Tant que vous n'avez pas d'autorisation, je ne peux rien vous donnez.
- Mais nous devons absolument savoir s'il s'agit bien de la personne que vous avez identifiée. Comprenez nous, c'est… pour la famille.
- Je comprends, mais je ne peux rien faire. Je suis navré. »
Le médecin avait pris un ton qui se voulait compatissant, il avait l'air de trouver Heero très à son goût et cherchait à paraître charmant, malgré sa silhouette gélatineuse. Mais tout ce qu'il arrivait à faire était d'irriter les nerfs de Heero qui lui aurait volontiers envoyé son poing dans la figure. Trowa s'interposa, au grand dam du docteur qui ne pouvait plus déshabiller du regard l'apollon qu'il avait sous les yeux. Le Français prit un ton mielleux et charmeur.
« Et y aurait-il un moyen autre que la hiérarchie pour voir ce dossier juste un instant ?
- Je ne vois pas lequel.
- Mon ami et moi avons vraiment besoin de ce dossier. »
Trowa avait posé sa main sur le bras du médecin, qui faillit avaler sa langue en voyant les yeux aguicheurs du jeune homme. Heero joua le jeu, bien que totalement abasourdi par l'attitude de son ami. S'appuyant à une table, il passa négligemment sa main sur sa nuque, la laissant glisser sur sa clavicule, comme incommodé par la chaleur2.
« Je… On peut toujours s'arranger.
- Je suis sûr que l'on peut trouver un terrain d'entente, n'est-ce pas… Heero.
- Bien entendu. »
Trowa avait bien appuyé sur le prénom du Japonais. Le docteur transpirait à grosses gouttes, il salivait presque. Le désir qui se lisait dans son regard était obscène. Il était repoussant, ressemblant plus à un hybride entre un orang-outan et une méduse. Un gros porc dans toute sa splendeur. Il se reprit pourtant et réfléchit quelques secondes, pesant le pour et le contre. Il pouvait perdre sa place pour avoir dévoilé les dossiers. Ce qui voulait dire en clair, plus d'argent pour aller au bordel du coin. D'un autre côté, une occasion pareille ne se représenterait pas. Il regarda Heero à nouveau.
« Veuillez me suivre, s'il vous plaît. »
Trowa et Heero lui emboîtèrent le pas, jetant un regard de dégoût sur ce petit homme grassouillet et flasque. Il ouvrit une porte et les fit entrer dans un bureau. Heero se retint de lui mettre une balle dans la tête lorsqu'il sentit une main effleurer ses fesses. Il se contenta pourtant de sourire.
Lorsque Heero vit l'ordinateur, il comprit pourquoi il n'avait pu avoir accès aux dossiers : il s'agissait d'une antiquité. Avec son portable à la pointe de la technologie, il ne pouvait ne serait-ce qu'imaginer le pirater. Les nouvelles technologies avaient tellement évoluées qu'elles ne pouvaient plus lire les informations sous des formats trop anciens.
Le médecin entra quelques mots de passe et accéda au dossier. Heero qui avait fait quelques recherches sur la liste des passagers, alla tout de suite sur la page concernant un certain Hanson, le seul Américain en dehors de Duo. Avec Trowa, il regardèrent les photos le concernant. Il n'avait pas été récupéré en très bon état, des morsures parcouraient son corps, gonflé par l'eau et d'une jolie couleur bleuté. Le médecin leur apprit qu'il était mort égorgé. La gorge avait été tranchée très nettement de gauche à droite et si l'on pouvait dire économiquement. La coupure était juste assez longue et profonde pour sectionner les carotides. Cela avait été fait par un professionnel qui savait très bien utiliser un poignard.
Trowa et Heero se regardèrent du coin de l'œil. Inutile de se demander qui avait pu faire ça. Heero remarque quelque chose sur le bras de l'homme. Un tatouage représentant deux francisques3 entrecroisées avec une devise : Victory or dead.
« Trowa tu sais ce que c'est ?
- Ça me dit quelque chose. Lors de mes infiltrations dans les bases d'Oz, beaucoup de soldats avaient ce genre de tatouages…
- C'est l'emblème d'une base militaire à quelques kilomètres d'ici, à Ipoh, mais elle est fermée aujourd'hui. Vous ne trouverez rien là-bas.
- On va quand même y faire un tour, on ne sait jamais.
- Tu es sûr que ça en vaut la peine, Heero ?
- C'est notre seule piste…
- Et pour notre petit arrangement ? Je connais un endroit très sympa… »
Heero et Trowa se regardèrent. Le Japonais s'approcha félinement du médecin, qui commençait à saliver, anticipant sur le plaisir qu'il aurait à poser ses mains sur ce corps splendide. Heero avança jusqu'à ce que son visage ne soit plus qu'à quelques centimètres de celui du médecin. Il failli reculer lorsqu'il sentit l'haleine putride de l'homme, mais cela ne l'empêcha pas de lui envoyer un coup de poing en plein dans l'estomac. Le médecin se plia en deux avant de s'écrouler au sol, inconscient. Un sourire illumina le visage du Japonais.
« J'aurais jamais cru que ça me ferais autant de bien. Aller, on y va. »
Heero et Trowa sortirent du poste de police. Heero reprit le volant et téléphona à Quatre, laisant un meesage sur son répondeur,pour le prévenir de leur destination. Arrivés à la base, ils n'eurent qu'à éviter les deux gardes à la porte d'entrée. Désaffectée, il semblait n'y avoir plus personne et il ne leur fallut que peu de temps pour commencer leur exploration. Certains dispositifs étaient allumés et le manque de poussière dans une dizaine de salles indiquait que quelqu'un habitait ici.
« On ferait mieux de se séparer. Sinon, on va en avoir pour des heures à tout visiter.
- Bien je prends les quartiers des officiers et les garages.
- Ok, je me charge des salles de contrôle et des cellules. »
Ils se séparèrent et Heero commença son avancée. Il délaissa la salle de contrôle pour se précipiter vers les cellules. Il ne savait pas pourquoi, mais son instinct lui disait d'aller là-bas, de vérifier si… Son cœur battait à tout rompre, les veines palpitaient sous sa peau. Il avait un pressentiment, comme s'il allait le retrouver là, maintenant. Il arriva vite aux premières cellules, il s'immobilisa dans le couloir n'osant aller plus loin. Et s'il se trompait. Il se calma et respira à fond, mais au moment où il allait ouvrir la première porte, une douleur lui vrilla le crâne. Tout sembla tourner autour de lui. Il tomba à terre, essayant de rester conscient, de ne pas laisser toute cette ombre l'entourer. Peu à peu, il sentit la fraîcheur du béton sur son visage, plus rien n'existait autour de lui.
1 C'est une petite ville de Russie, au-dessus du Japon. Il y fait 6 C° en été et il y a vraiment une base militaire établie là-bas.
2 À cause de cette scène, j'ai traumatisé ma bêta lectrice à vie. Prions pour Naïa, qui ne s'en remet toujours pas. LOL
3 Une francisque est une hache à double lame.
Et voilà, fin du chapirte 5. Chapitre 6 prévu pour mercredi ou mardi soir, tout dépendra des appels au secours des lectries frustrées... mdr. Je remercie encore toutes celles qui ont envoyé des reviews. Bisous.
