Auteur : Choupette
Titre : Pour toujours
Disclaimer : G-Byoys pas à moi, les mioches, Adrian et Anne si.
Couples : 4 x Hilde, Wufeï x Sally, Zechs x Lady Une, Trowa x personne, Heero x persone, Duo x une momie ( non je déconne, je suis pas sûre que les bandelettes iraient bien à Dudu PTDR).
Avertissements : Y en a un qui va en prendre plein la figure ou peut-être même deux.
Chapitre - 3, et un épilogue avant la fin. Les menaces demort n'en finissent plus, je suis aux anges. Lol. Non, mais je suis contente d'avoir de telles réactions car ça prouve que cette histoire cous interesse et franchment ça me fait énormément plaisir.
Merci à Raziel et lu à qui je ne peux pas répondre à cause du nouveau système de réponse aux RAR. Et merci à tous ceux qui prennent de leur temps pour venir me lire.
Bisous et bonne lecture.
Chapitre 6
« Monsieur ! Monsieur !
- Je suis là Anne ! »
La jeune femme grimpa les escaliers quatre à quatre et se dirigea vers son bureau. Cela faisait bientôt 11 ans qu'elle travaillait ici, affectée au service de monsieur et madame Merquise. Elle avait remplacée sa mère au postede gouvernante, de dame de compagnie et passait le plus clair de son temps à courir après le roi. Elle soupira avant de passer la porte du bureau. Zechs vit bientôt apparaître une tête blonde toute échevelée, les joues rouges d'avoir trop couru.
« Monsieur, il est bientôt 16 h !
- Et ?
- Votre rendez-vous avec les représentants de L3…
- Nom de Dieu ! Je vais être en retard ! »
Zechs attrapa quelques feuilles qui traînaient sur son bureau ainsi que son ordinateur portable. Il ne s'en séparait que rarement, Heero avait conçu cet ordinateur à son attention pour l'un de ses anniversaires et il préférait l'avoir toujours sous la main. Anne lui tendit son manteau et les clés de la voiture. Il lui fit un sourire.
« Ça ne va pas Anne ? »
La jeune femme avait l'air grave et semblait nerveuse.
« Si Monsieur. Tout va très bien, à part que si vous continuez de me faire courir comme ça dans les couloirs du palais, je vais finir par faire une crise cardiaque !
- Anne à vôtre âge, c'est impossible. »
Zechs éclata de rire, alors qu'il partait en courant. Décidément, Anne le ferait toujours rire. Depuis le temps qu'elle était auprès de lui, il n'avait jamais eu à s'en plaindre, elle était aux petits soins pour lui et sa femme. Elle était un peu plus jeune que lui et faisait partie de ces personnes que l'on dit adorables. Un vrai petit ange, doublé d'un agenda vivant.
La grille électrique s'ouvrit lentement. Il jeta un coup d'œil aux caméras qui se trouvaient de chaque côté de l'entrée, dissimulées dans les statues. Il tapotait sur le volant, jouait avec les boutons de la radio. Il allait finir par être en retard. Il regarda sa montre et soupira.
Lorsque la grille s'ouvrit enfin, il appuya sur l'accélérateur en faisant crisser les pneus sur les graviers de l'allée, alors qu'un rideau s'abaissait sur l'une des fenêtres du palais. L'aiguille du compteur de vitesse monta en flèche alors qu'il passait les vitesses. La Mercedes SLK noire glissa sur la route qui serpentait entre les arbres. Zechs ouvrit la fenêtre et laissa l'air entrer dans la voiture. Il respira à fond, sentant l'odeur des arbres, de la terre. Il profitait de ces quelques minutes de solitude. Il échappait le temps d'un trajet à toutes ses obligations, à tous ces empêcheurs de tourner en rond. Il n'en pouvait plus. Il travaillait sans cesse, chaque jour, chaque soir et cela ne semblait jamais suffisant. Il n'aurait jamais cru que son rôle soit un fardeau si lourd à porter. Tout aurait été plus simple si Réléna n'était pas morte.
Depuis quelques temps les guerres civiles avaient éclatées sur les colonies, comme si ça ne suffisait pas, sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Les colonies avaient obtenue leur indépendance après la guerre. Le général Treize Kuschrenada avait été jugé puis exécuté, les gouvernements terrestres avaient alors abandonné leur hégémonie et les colonies avaient été libérées. Les quelques années qui suivirent furent pacifiques, tout le monde semblait comblé. Puis, des groupes avaient commencé à lutter prônant le fait que les conditions de paix étaient arbitraires, que l'alliance terrestre boycottait les marchés des colonies ce qui, à long terme, les feraient tomber dans une situation précaire. Tout cela était faux, mais ces milices avaient convaincu une partie de la population qui avait commencé alors à s'entredéchirer.
Heureusement, Lady Une était là, à ses côtés. Ils étaient mariés depuis deux ans à peine, elle était son amante, mais aussi son amie. Il savait qu'elle en aimait un autre et lui, il ne pourrait jamais oublier ce seul et unique amour qu'il avait connu pendant la guerre. Cette personne était morte pendant la guerre, mais pas dans son cœur.
Son seul soutien sur cette terre était sa tendre épouse qui l'épaulait et le conseillait. Ils avaient beaucoup d'affection l'un envers l'autre, de l'amour même, mais leur relation paraissait être purement pratique. Ils ne voulaient pas se retrouver seuls. Ils trompaient ainsi leur mal être, espérant avoir une vie normale. Elle se détachait ainsi des lourdes responsabilités qui lui incombaient depuis des années et lui trouvait quelqu'un à qui parler. De plus, il en avait marre de tous ces gens qui l'entouraient, qui voulaient qu'il se marie et ait des enfants. Tous deux avaient évincé leurs problèmes par ce mariage.
La voiture prenait de plus en plus de vitesse, la route défilait, les virages s'enchaînaient. Il décida de voir ce que le bolide avait dans le ventre et enfonça la pédale de l'accélérateur. Il était totalement grisé par ce sentiment de liberté, de pouvoir sur la machine, qui répondait à chacun de ses gestes. Le cuir du volant lui glissait entre les mains sans à-coups, le moteur rugissait. Il arriva sur une colline surplombant la mer, bien connue pour ses virages en épingles à cheveux. Le soleil, levé depuis longtemps, faisait de cette surface sans vagues, un vrai miroir, éblouissant. Il freina pour amorcer son premier virage et jeta un coup d'œil au compteur : 110 km/h.
La voiture ne ralentit pas.
Il appuya un peu plus sur la pédale de frein, mais rien ne se passait, tout allait toujours aussi vite et le virage se rapprochait inexorablement. La panique le gagna, formant une boule au fond de sa gorge et accélérant le rythme de son cœur. Une terreur qu'il avait déjà connu le submergea. Les souvenirs de son premier accident, peu avant la mort de sa sœur lui revinrent en mémoire. Il se rappela des tonneaux qu'avait fait la voiture avant de s'arrêter au bord du ravin. Malgré tous les combats qu'il avait mené, il avait vu pour la première fois, sa vie défiler devant ses yeux. Il avait vu toutes les personnes qui comptaient tant à ses yeux : son ancien amour : Lucrézia, sa sœur, ses amis. Rien ne l'avait autant terrifié de savoir qu'une vie ne se résumait finalement qu'à quelques secondes, qu'elle n'était rien et que mourir ne représentait rien de plus.
Il donna un coup de volant, la voiture passa le premier virage sans trop de difficultés, mais il en restait une dizaine avant d'arriver en bas et la voiture, emportée par la structure métallique, allait de plus en plus vite. Ses mains tremblaient sur le volant, il ne voulait pas mourir. Il aurait ainsi pu la rejoindre, mais au fond de son cœur il désirait survivre, il le voulait de toute ses forces, pour que son rêve de paix ne sombre pas avec lui. Il l'avait promis à Réléna, il ne devait pas mourir. Des gouttes de sueur dégoulinèrent sur ses tempes. Il tourna le volant, la vitesse le propulsa contre la portière et il se cogna la tête. À sa grande surprise, il était encore sur l'asphalte. Du sang commença à couler sur son front et dans ses yeux, le moteur faisait un vacarme infernal. Il avait de plus en plus de mal à tenir le volant. Sa vision devenait floue, des zones d'ombre apparaissaient. Deux des quatre roues de la voiture se levèrent lorsqu'il prit le troisième virage. Puis, tout à coups la voiture décolla et se renversa. Tout se passa comme au ralenti, il sentit son corps quitter le siège, la ceinture lui brûler la gorge et le torse. La voiture s'écrasa sur la bordure et continua sa route dans le décor. Une série de tonneaux ne l'arrêta pas et elle finie sa course dans une rangée de sapins.
Le toit de la voiture était totalement enfoncé, toutes les vitres avaient explosé. De la fumée sortait du capot que les flammes ne tarderaient pas à consumer. À l'intérieur, le corps de Zechs était immobile, ses yeux étaient clos. Du sang s'écoulait sur le sol, imbibant la poussière. Finalement, c'était peut-être mieux ainsi, la mort était peut-être la seule solution à cette vie.
-/-
Quatre zappait assis dans le canapé de son salon. Il avait passé sa journée à répéter et était complètement épuisé. Il ne faisait pas attention à ce qui passait à l'écran. Il écoutait les bruits de la maison. Juan grondait gentiment Isabelle parce qu'elle voulait manger ses jouets, Quatre sourit. Juan lui ressemblait beaucoup dans sa manière d'agir. Il était calme et ne se mettait jamais en colère. Il restait toujours auprès de sa petite sœur, lui expliquant tout ce qui se passait autour d'eux. C'était trop mignon, la petite puce qui ne disait jamais rien, le suivait partout en tenant son tee-shirt. On voyait donc souvent deux petites têtes brunes parcourir la maison.
Hilde, quant à elle, fredonnait un air enjoué alors qu'elle finissait un rapport sur l'ordinateur. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas chanté ainsi. A vrai dire, c'était depuis que Quatre lui avait annoncé pour Duo. Elle avait pleuré durant des jours, ne supportant pas la perte de celui qui fut son meilleur ami. Chaque souvenir augmentait un peu plus ses larmes. Puis, quelques temps plus tard, elle s'était reprise, sachant que Duo n'aurait jamais voulu qu'elle se morfonde et avait repris le cours de sa vie. Quatre admirait cette force de caractère, c'est ce qui l'avait séduit la première fois qu'il l'avait vu.
Ici, Clara Evans pour EBD Channel…
Quatre ne supportait pas cette speakerine débile. Son cerveau ne devait pas excéder la taille d'une balle de golf. Il jeta la télécommande sur les coussins, se leva et se dirigea vers le bureau. Hilde avait laissé une fenêtre ouverte et ses mèches brunes s'agitaient dans le vent. Il se glissa derrière elle et passa ses bras autour de ses épaules. Elle rit, alors que les lèvres de son époux se posèrent sur sa nuque, provoquant quelques frissons.
« Arrête Quatre, il faut que je finisse ça avant demain.
- Et alors ? »
La bouche de l'Arabe glissa sur son épaule, ses doigts dénudèrent la peau pâle en faisant glisser la bretelle de son débardeur et celle de son soutien-gorge.
« Mon chéri, ça suffit.
- Tu peux bien rendre ça plus tard, non ? Tu sais bien qu'ils ne peuvent pas se passer de toi.
- Ah, oui. Tu es sûr de ça ?
- Moi, je ne peux pas me passer de toi. »
Hilde tourna la tête pour embrasser Quatre. Elle aussi ne pourrait vivre sans lui. Pas depuis ce jour où Duo les avait présenté. Quatre ne se gêna pas pour approfondir leur baiser. Jamais, il n'aurait cru pouvoir aimer autant. Rien que de sentir son parfum, toucher sa peau, pouvait lui faire tout oublier. Lorsqu'il était auprès d'elle, il n'avait qu'à être heureux. Si Duo n'avait pas disparu, leur bonheur aurait été vraiment parfait. Il enserra un peu plus son corps contre le sien. Leur étreinte était si douce, si tendre que rien ni personne n'aurait osé la briser. Rien ? Sauf le téléphone. Quatre se détacha d'Hilde au bout de la cinquième sonnerie, jura en Arabe et alla répondre à l'opportun. Il repassa devant la télé, sans prêter attention à la blondasse.
Passons aux nouvelles régionales, hier à l'aéroport de…
« Allô, ici Quatre Raberba Winner ! Ça a intérêt à être important, sinon, ça va mal aller pour vous ! »
D'après les témoins, il s'agirait d'un enlèvement qui aurait mal tourné…
« Hum, hum. Oui. Qu'est-ce qui se passe ? »
Et qui aurait causé la mort d'un avocat d'origine italienne, dont l'identité ne nous a pas été transmise.
« Par Allah, quand est-ce arrivé ? À quel hôpital est-il ? »
La cible des ravisseurs était deux jeunes enfants d'une dizaine d'année. Les autorités n'ont aucune piste et les témoignages ne donnent aucuns indices concluants. Les kidnappeurs étaient masqués et armés. Maintenant, passons à la naissance de Mike, un jeune gorille au zoo de San Francisco...
« Bien je vais prévenir les autres et venir le plus vite possible. À tout de suite. »
Quatre raccrocha violemment le téléphone et commença à faire les cents pas. Il devait appeler Heero, mais avant cela il attrapa la télécommande et coupa le sifflet de la speakerine. Elle lui cassait les c……. avec son gorille. N'avait-elle rien de plus intéressant à dire ? Il composa le numéro de portable du Japonais, Trowa et lui devant encore être en Malaisie. Les sonneries s'enchaînèrent jusqu'à ce que le répondeur se mette en marche.
« Heero Yuy, si ce n'est pas important, ne laissez pas de messages et ne rappelez pas 1
- Heero, c'est Quatre… J'espère que ça va… Euh, je te rappellerais plus tard. »
Quatre raccrocha. Cela l'inquiétait, Heero et Trowa n'avaient plus donné de nouvelles depuis leur départ pour la base de Ipoh, deux jours auparavant. Il appela Wufeï, peut-être que le Chinois avait des nouvelles.
« Allô, Wufeï ? C'est Quatre.
- Tu m'appelles à cause de Zechs.
- Tu es déjà au courant ?
- Oui. Un ami au palais m'a appelé, il y a un quart d'heure. Tu as prévenu Heero et Trowa.
- Le problème est là. Ils étaient partis sur une piste en Malaisie et je n'ai pas de nouvelles depuis deux jours. Je n'arrive pas à les joindre, ça m'inquiète.
- Où étaient-ils la dernière fois que tu leur as parlé ?
- Ils se dirigeaient vers la base de Ipoh. C'est tout ce que je sais.
- Écoute, je vais aller voir. Je suis plus près que toi. Ok ?
- D'accord. Fais attention à toi, ça commence à devenir vraiment bizarre cette histoire. D'abord Duo, Zechs et maintenant Heero et Trowa. Il y a quelque chose de vraiment pas net. Tout ça doit avoir un lien.
- Ne t'inquiète pas. Je vais ramener les ramener aussi vite que possible. »
-/-
La dernière fois qu'ils avaient eu des nouvelles, Heero et Trowa se dirigeaient vers cette base à la recherche d'informations sur l'homme dont ils avaient retrouvé le dossier à la morgue : Hanson. Wufeï se glissa parmi les barbelés avant d'atteindre le mur d'enceinte. La base semblait presque déserte, la nuit déjà bien avancée. Une fois entré, il passa en revue chaque pièce, chaque recoin qui pourrait lui donner des indices, un moyen de les retrouver plus vite. Le Chinois avait fait cela des dizaines de fois, mais jamais il n'avait été aussi nerveux. Trop de choses s'étaient passées ces dernières 48 heures, des évènements qui semblaient le dépasser totalement.Alors qu'il longeait les couloirs, il ne pouvait empêcher son cœur de battre à un rythme effréné, ni empêcher des perles de sueur de se former sur ses tempes. Son expérience de soldat et les armes qu'il avait sur lui ne pouvaient lutter contre cette angoisse grandissante. Il finit par trouver la salle de contrôle, les ordinateurs étaient allumés, alors qu'il n'avait croisé que les sentinelles à l'entrée du bâtiment. Par habitude, il regarda où se trouvaient les cellules, avant de se diriger vers l'aile sud.
Au fur et à mesure qu'il avançait, les murs étaient de plus en plus sales, l'air plus humide, l'ambiance plus glauque. La construction de la base s'était faite en plusieurs étapes et cette aile datait d'environ 100 AC. Wufeï avait visité pas mal de cellules, mais peu d'aussi décrépies. Un vrai lieu de villégiature ! Il ouvrit la porte de la première cellule, tourna la poignée couverte de poussière. Des rats se faufilèrent entre ses jambes, le faisant sursauter. Décidément les femmes de ménages faisaient mal leur boulot. La pièce était plongée dans la pénombre, pas de fenêtre, pas d'électricité. Wufeï sortit de sa poche une lampe miniature. Le faisceau de lumière balaya les murs, dérangeant quelques cafards et araignées. Wufeï referma vite la porte avant que ses chaussures soient envahies par la vermine. Il ouvrit plusieurs portes avant d'apercevoir une poignée sans poussière. Il se précipita et essaya de l'ouvrir sans succès.
« Yuy !
- …
- Tu es là ? »
Il entendit quelqu'un parler dans la cellule, une voix faible. Il sortit son revolver et fit sauter la serrure. Cette fois-ci aucun rat ne se sauva à toute vitesse. Il éclaira l'intérieur de sa lampe. Les rongeurs grouillaient sur le sol, cherchant à atteindre une forme recroquevillée contre le mur qui faisait face à la porte. Heero essayait de les éloigner, de les empêcher de le transformer en banquet pour bestioles. Wufeï le débarrassa de ceux qui avait choisit ses chaussures comme entrée, avant de le prendre par la taille et de le sortir de là.
« Ça va aller ? Où est Trowa ? »
Heero avait les yeux ouverts, mais semblait ailleurs, comme drogué. Il était secoué de tics, avait des gestes nerveux, comme s'il cherchait encore à repousser ses anciens compagnons de cellule. La seule chose que Wufeï arrivait à lire dans son regard était une légère panique. Il fit une grimace, la cohabitation avec les rats ne l'aurait pas plus enchanté. Une vilaine plaie au niveau de sa nuque avait inondé son tee-shirt de sang. Il tremblait, son visage mal rasé était si pâle que l'on devinait toutes les petites veines qui couraient sous sa peau, ses lèvres étaient toutes craquelées. Cela faisait deux jours qu'il avait disparu, deux jours qu'on le laissait moisir dans la cellule sans eau, ni nourriture, blessé.
Wufeï le mit sur son épaule et repartit à la recherche de l'infirmerie. La première chose à faire était de le faire boire et de soigner sa blessure. Si ça continuait comme ça, sa tête ne ressemblerait bientôt plus à grand chose. Heero mit une bonne heure à émerger de cette semi inconscience. Durant tout ce temps, il continua à lutter contre des rats invisibles, parcouru par des frissons de dégoût. Wufeï aurait tout donné pour ne pas se retrouver dans cette situation, de savoir que si personne ne l'avait retrouvé, il aurait finit dévoré par ces bestioles. Pendant une heure, il parla doucement à Heero, lui disant qu'il n'avait plus rien à craindre, que tout allait bien, même si ce n'était pas vrai... Lorsque les yeux de Heero croisèrent enfin les orbes noires de son ami, il soupira de soulagement. Toute la tension, cette peur que le Japonais vivait s'estompa d'un seul coup.
« Heero, tu es de retour avec moi ?
- … Hn.
- Ça va ? »
Heero hocha la tête sans être convaincu lui-même.
« Heero, où est Trowa ? Qui t'a fait ça ?
- Je… je ne sais pas… On s'est séparés et… tout à coups… trou noir. »
La voix de Heero était rauque et parler lui faisait monter les larmes aux yeux. Wufeï lui donna à nouveau à boire et entoura son corps d'une couverture. Il ne savait pas s'il devait lui dire maintenant pour Zechs ou attendre qu'ils soient sortis. C'était son ami après tout, il avait le droit de savoir, mais dans son état, il valait peut-être mieux éviter ce genre de nouvelle. Un sentiment d'impuissance s'ancra dans le cœur de Wufeï, tous ces malheurs qui arrivaient les uns après les autres étaient inévitables, mais il se sentait tellement frustré de n'avoir rien pu faire, de n'avoir pas été là. Il s'essuya les yeux. Décidément, il avait de plus en plus de mal à se retenir. Il ne devait pas se laisser aller, il devait sortir Heero d'ici.
« Wufeï ?
- Oui.
- Qu'est… Il s'est passé quelque chose ? C'est les jumeaux ? »
Wufeï regarda Heero, décidément il ne pouvait rien lui cacher. Les yeux du Japonais étaient remplis de terreur.
« C'est Zechs.
- Quoi !
- Il a eu un accident de voiture, il est dans le coma. »
Heero cacha sa tête contre la poitrine de son ami. Le Chinois ne sut pas durant quelques secondes comment réagir, face à l'ex-soldat parfait qui se pelotonnait contre lui pour dissimuler sa tristesse. De toute manière, il n'eut pas le temps de réagir, le Japonais ne se laissant pas facilement abattre.
« Wufeï, on doit aller à la salle de contrôle. Je dois fouiller la base de données, voir si Trowa n'est pas ici, s'il y a des informations sur Hanson. »
Wufeï acquiesça sans poser de questions et passa un bras autour de la taille d'Heero pour l'aider à marcher. Clopin-clopant, ils se dirigèrent vers la salle de contrôle. Wufeï était aux aguets, cherchant le moindre bruit lui indiquant un visiteur surprise. Les ordinateurs étaient toujours allumés et il déposa Heero sur la chaise qui faisait face à l'ordinateur principal. Heero commença à pianoter sur le clavier. Il avait du mal à se concentrer sur les touches qui semblaient fuir sous ses doigts, il secoua la tête.
« Tu es sûr que…
- Oui ! Ça va aller ! Je ne vois pas pourquoi ça n'irait pas ! »
Le ton de Heero était monté d'un seul coup, ses yeux emplis de colère. Un micro sourire se dessina sur les lèvres de Wufeï.
« Je ne savais pas que tu avais encore des problèmes avec le Perfect Soldier. Ça fait deux jours que tu n'as pas mangé, c'est normal que tu sois faible.
- Je ne suis pas… faible. Juste fatigué.
- Mais bien sûr. »
Heero ronchonna et se mit à faire la tête. Wufeï sourit de plus belle. C'était amusant de voir Heero perdre son sang-froid, surtout face au Chinois. En temps normal, seul Duo était capable de telles prouesses. Heero lui expliqua vite fait ce que Trowa et lui avaient découvert, leur visite à la morgue et ce qui les avait conduit jusqu'ici.
« Il me faut un mot de passe pour entrer. »
Heero essaya une dizaine de combinaisons sans arriver à passer la barrière, ce qui commençait à l'énerver. Son emprisonnement l'empêchait de réfléchir, ses mains tremblaient sur le clavier. Leur prochaine destination en sortant d'ici serait l'hôpital. Wufeï soupira, il ne savait pas comment il allait faire pour que cette tête de mule accepte de se faire soigner. Il pensa à tout ce qui c'était passé ces dernières heures. Une idée germa dans son esprit.
« Heero, comment vous avez réussi à trouver la base avec Trowa ?
- À cause du…
- De quoi ?
- Hanson avait un tatouage avec la devise de cette caserne : Victory or dead.
- Sympathique.
- C'était du bourrage de crâne d'Oz, pour que les soldats aillent jusqu'au bout et apprenne à mourir pour l'organisation. Chaque base avait une phrase de ce genre pour… Stimuler les recrues. Voilà, je suis entré.
- Alors ?
- J'ai trouvé les états de service de Hanson. Il était sergent pour Oz, il a disparu peu après la guerre. La base où nous nous trouvons est celle où il a servit.
- Il serait resté ici depuis la fin de la guerre ? Pourquoi ?
- C'est une bonne planque, qui songerait à venir le chercher ici. Attends deux secondes… Ce dossier… Ce sont des contrats !
- Comment ça ?
- Il est devenu tueur à gages pour… Il n'y a pas de nom, ce n'est pas étonnant, mais… Que…
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Il était chargé… de tuer Duo. Il a reçu un mail de son commanditaire… Le jour avant le départ de Duo, lui indiquant sa position.
- Mais qui pouvait savoir où il était ? D'après ce que nous a dit Harris, il prenait tellement de précautions pour tenir secret tous ses déplacements. Tu peux découvrir d'où vient le message ?
-Il est codé, mais je pense que c'est possible, je devrais pouvoir remonter à l'ordinateur source. J'ai besoin d'un peu de temps.
- Ok, je vais visiter le reste de la base, Trowa n'est peut-être pas loin. Tiens voilà un émetteur, s'il y a un problème, tu appuies là et je rapplique. »
Wufeï disparu dans les couloirs de la base, à la recherche de Trowa et d'indices. Au bout de deux heures, il revint vers la salle de contrôle où Heero tapait frénétiquement sur le clavier. La fatigue se lisait sur son visage et il luttait contre elle de toutes ses forces.
« Tu en es où ?
- J'y suis presque. Et toi ?
- Rien d'intéressant, à part le fait que j'ai trouvé d'autres cellules à l'autre bout du bâtiment. Dans l'une d'entre elle, il y avait du sang partout et des traces de luttes.
- Trowa ?
- Non, ça date d'un peu plus longtemps. Et j'ai retrouvé ça. »
Wufeï lui tendit un minuscule couteau. Sur le manche, il y avait une croix ciselée. Les yeux de Heero se remplirent de larmes. Cela voulait dire qu'il n'était pas mort dans l'accident, qu'il avait séjourné ici. Il avait encore une chance… Une chance de lui avouer ce qu'il éprouvait, d'être à ses côtés et de faire tout ce qu'il pourrait pour le rendre heureux.
« Heero, il y avait vraiment beaucoup de sang et je… Tu ne dois pas trop espérer… Tu comprends. »
Heero acquiesça, mais il n'écoutait plus Wufeï. La découverte du couteau soulevait encore plus de question. Puisque Hanson était mort dans l'accident, qui l'avait emmené ici ? Qui l'avait séquestré ? Heero détourna son regard et se concentra de nouveau sur l'ordinateur. Il devait trouver quelque chose.
« Wufeï…
- Oui.
- L'email… Il venait de Sank.
- … C'est impossible !
- …
- Cela voudrait dire que quelqu'un savait où il était. Qu'on l'aurait trahi.
- …
- Heero ? »
Le visage du Japonais venait de se décomposer. Il regardait, complètement atterré, le dossier de Hanson. Wufeï tourna la chaise et s'accroupit devant Heero.
« Heero, qu'est-ce que tu as ?
- Je… Hanson… Il était…
- Qu'est-ce qu'il était ?
- Le secrétaire particulier de Lady Une. »
1 C'est bizarre, mais je le vois bien en train d'enregistrer ce genre de message, pas vous ?
Tadam ! Là je dois avouer que je suis assez fière de moi, car vos cerveaux doivent être en pleine ébulition. Si vous voulez me faire part de vos soupçons et autres théories j'en serais ravie. Sinon j'espère que vous ne m'en voulez pas tro pour Zechs et Heero, mais il faut être réaliste ils sont nés pour souffrir. LOL. Bisous à tous Chou
