Auteur : Choupette
Titre : Pour toujours
Disclaimer : G-Boys pas à moi ; Harris, Anne, Liam, Axelle, Juan, Isabelle, Mei, si.
Couples : vous les connaissez déjà.
Avertissements : Je vais encore recevoir des menaces. Ouin !
Et voilà, dernier chapitre avant l'épilogue. Bisous Ankei, Shinigami Girly, Josy, Yama shino et Lu. Pardon mais j'ai aps eu le temps de répondre à vos reviews. Merci beaucoup à vous.
Bonne lecture.
Chapitre 9
Heero agrippa le médecin par le col, son visage a quelques centimètres à peine du sien. Les yeux affolés du docteur cherchaient une porte de sortie, un moyen de fuir ce dément. Heero, les yeux flambants de haine, se retenait d'écraser l'homme entre ses mains. Cela serait si facile d'en faire de la bouillie, de le jeter à terre et de s'en débarrasser. Le pauvre homme lui donna le numéro de la chambre et Heero fonça suivit par ses amis. Lorsqu'il arriva devant la porte, il ne pu cependant faire ce geste si simple qui était de tourner la poignée. Il avait peur que tout cela ne soit encore qu'un rêve, une chimère. Il était devenu impensable que Duo puisse être derrière cette porte, qu'il allait enfin le retrouver. Il n'arrivait pas à y croire, dix ans qu'il attendait de le serrer dans ses bras, de le voir.
Il tourna lentement la poignée, ses amis retenaient leur souffle, le visage marqué par la fatigue. Malgré sa trahison, Trowa avait toujours été leur ami et le fait qu'ils soient devant cette porte leur prouvait qu'il avait toujours été avec eux d'une certaine manière. La porte s'entrouvrit lentement sur une pièce blanche. Le bruit de l'électrocardiogramme leur parvint, preuve que la chambre était bien occupée. Heero franchit le pas de la porte et fit quelques pas. Les autres restèrent en arrière, ils n'avaient pas le courage de rentrer, de voir si c'était vraiment Duo qui était là. Ils regardaient Heero, ses jambes commençaient à vaciller alors qu'il avançait, mais il tint bon et s'avança au bord du lit.
Les autres entrèrent à leur tour, un sourire illumina leur visage lorsqu'ils le virent enfin. Wufeï faillit sauter sur son ami, tant il était heureux de le retrouver, mais Quatre l'agrippa de toutes ses forces. D'un regard il lui fit comprendre qu'ils auraient tout le temps de le voir désormais, qu'ils devaient laisser Heero. Il ressortirent donc à regret et repartirent à l'hôtel pour aller chercher les enfants.
Heero mit quelques secondes avant de reprendre ses esprits. Il débrancha la perfusion qui envoyait une drogue dans son sang et le maintenait dans ce sommeil artificiel, puis s'assit sur le bord du lit. Il regarda avec attention, cet ange endormi. Il contempla ce visage comme la plus belle merveille du monde. Duo n'avait pas réellement changé, il avait gagné quelques rides, surtout au niveau des lèvres et des fossettes, un pli soulignant l'inquiétude barrait légèrement son front. Ses traits étaient aussi plus tirés, il semblait plus mince. Sa peau légèrement hâlée le rendait encore plus beau. Des bandages entouraient son torse et son bras. L'image de Trowa lui revint à l'esprit.
Heero leva la main pour toucher son visage, mais se retint. Il ne savait comment réagir. Cela aurait été tellement plus simple s'il avait été éveillé. Après tout, qu'est-ce qui prouvait qu'il serait vraiment heureux de les retrouver ? Il devait encore attendre, pour être sûr. C'était presque ridicule, de se sentir aussi bête devant lui, mais il ne pouvait s'empêcher d'être gêné.
Il resta donc à ses côtés, attendant que les enfants arrivent et qu'il se réveille. Il aurait voulu lui attraper les épaules et le secouer pour qu'il ouvre les yeux. Après tout cela marchait très bien, quand il oubliait de se lever pour les missions autrefois. Une bonne claque, voire un seau d'eau étaient toujours très efficaces. Mais là, il n'y avait que le temps pour qu'il puisse enfin être libéré du poids que son absence avait créé. Il finit par s'endormir à ses côtés, vaincu par la fatigue.
-/-
Les docteurs étaient maintenant aux petits soins pour Duo, l'Américain avait été rapatrié à Sank, les autorités ayant besoin d'avoir les pilotes et les enfants sous la main pour faire leur enquête, ça avait arrangé tout le monde. De plus, Zechs se trouvant dans le même hôpital, Heero pouvait faire des allers-retours entre sa chambre et celle de Duo. Liam et Axelle avaient enfin pu voir leur oncle en chaire et en os.
Maintenant, il n'y avait plus qu'à attendre qu'il se réveille. Il fallait que son corps élimine les drogues et cela risquait de prendre plusieurs jours. Heero restait toujours à ses côtés avec Liam et Axelle. Cependant, il avait du s'absenter deux jours pour l'enterrement de Trowa. Tout le monde était alors présent, sauf Sally et les plus jeunes. Heero était resté longtemps, seul, assis devant la tombe. Il était encore bouleversé par ce qui s'était passé. Seule la joie d'avoir enfin retrouvé Duo pouvait estomper sa peine. Il ne pouvait croire que son ami les avait quitté, il avait tant fait pour lui pendant la guerre. Il serait sûrement mort s'il n'avait pas été là. Il lui faudrait beaucoup de temps pour accepter ce qu'il avait fait.
Pour le moment, il était près de la fenêtre et Liam et Axelle, assis près du lit, attendant en silence. D'après le médecin, le réveil de Duo n'était plus qu'une question d'heure, voire de minutes. Il ne pouvait donner un diagnostic très précis, tout dépendait du métabolisme de l'Américain. D'après Wufeï, il faudrait des années pour qu'il se réveille.
Axelle, assise au pied du lit jouait avec sa tresse, à moitié vautré sur son frère qui triturer un fil sortant de la couverture. Elle leva la tête vers le visage de son père et le contempla. Les minutes passaient. Alors qu'elle s'apprêtait à descendre du lit pour aller se dégourdir les jambes, elle vit les paupières de son père bouger légèrement. Elle se figea, espérant qu'elle ne rêvait pas encore, puis donna un coup de coude à son frère. Les jumeaux s'approchèrent doucement sous le regard suspicieux de Heero. Puis, d'un seul coup ils sautèrent sur le lit.
« Papa ! »
Duo ouvrit lentement les yeux, s'habituant à la lumière. Il mit quelques minutes avant de comprendre ce qui se passait et où il était. Il regarda ses enfants, ses yeux s'agrandirent de surprise. Une voix faible sortit de ses lèvres.
« Axelle… Liam… »
Le jeune garçon opina de la tête. Une larme glissa sur la joue de Duo, il essaya de bouger, maisdes joursd'inactivité avaient totalement engourdi ses muscles. Les enfants s'agrippèrent à son cou, l'enserrant de leurs petits bras. Leur père pleurait de bonheur, soulagé de voir qu'ils étaient auprès de lui et qu'ils allaient bien. Pour Heero, qui était resté en retrait, ce spectacle valait tout l'or du monde. Duo était heureux avec sa famille et des rires commençaient à remplacer les pleurs.
« Papa, tu nous étrangles !
- Ça… m'est égal… Plus jamais, je ne vous lâcherai.
- Ah, non alors ! Comment on fera lorsqu'on aura des rendez-vous galants ?
- Ne me cacherais-tu pas quelque chose Liam ?
- Moi ? Jamais. »
Liam éclata de rire. Duo ne pouvait détacher ses yeux de ses enfants, tenant la main de Liam, caressant les cheveux d'Axelle. Il ne cessait de se dire, qu'ils allaient bien, qu'ils étaient sains et saufs. Il avait failli mourir d'inquiétude dans sa cellule, priant pour que Adrian fasse exactement ce qu'il lui avait demandé, qu'il prévienne… Cette pensée le paniqua, si Liam et Axelle étaient là, cela voulait dire que… il regarda autour de lui. Son cœur rata un battement lorsqu'il le vit debout près de la fenêtre, dans la lumière, toujours aussi beau.
« Hee… Heero.
- Bonjour Duo. Comment tu te sens ?
- Fatigué. Un peu vaseux.
- On va chercher le docteur ! »
Liam attrapa sa sœur par la main et tout deux sortirent de la chambre. Duo les regarda partir à contre cœur : les traîtres. Il n'avait pu faire un seul geste pour les empêcher de partir, ayant déjà beaucoup de mal à lutter contre le sommeil. Il réussit à tendre la main et Heero vint s'asseoir sur le bord du lit. Il avait tellement de questions à lui poser, tellement d'angoisse à effacer. Heero sembla comprendre son appréhension.
« Ils ne risquent plus rien maintenant.
- …
- Je prendrais encore soin d'eux jusqu'à ce que tu sois rétabli.
- Merci. »
Le Japonais sentit la main de Duo serrer un peu plus la sienne, les paupières se refermèrent sur les prunelles crépuscule, il sombra de nouveau.
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Quatre et Wufeï étaient venus dès qu'ils avaient appris la nouvelle. Ils voulaient savoir. Ils étaient donc tous dans la chambre, près à écouter Duo. Tous avaient le sourire, trop heureux de se retrouver. Il avait même fallu obliger Wufeï à lâcher Duo avant qu'il ne lui brise quelque chose. Heero et Quatre lui expliquèrent tout ce qui s'était passé, la mort de Harris, celle de Trowa et l'emprisonnement de Lady Une. Duo fut très secoué par ces nouvelles et il lui fallut du temps pour pouvoir enfin parler de toute cette affaire. De plus les médicaments ne l'aidaient pas à reprendre le dessus et à enregistrer tout ce qu'on lui disait. Il fallait que ses amis prennent leur temps pour tout lui dire sans le perdre.
« Alors ? Explique-nous ?
- Par où voulez-vous que je commence ? Je sais pas moi… Qu'est-ce que…
- Ta disparition, il y a dix et l'annonce de ta mort il y a deux mois. »
La voix froide de Heero fit rougir de honte le malade. Duo rentra sa tête dans ses épaules, de peur que l'un de ses amis ait des envies de meurtre.
« Je suis désolé…
- C'est un bon début.
- Wufeï !
- Laisse Quatre, ce n'est pas grave. Je… Je ne sais pas trop par où commencer.
- Pourquoi es-tu parti il y a dix ans ?
- C'est compliqué, en fait je n'ai pas vraiment pris cette décision seul… Et si je l'ai fait c'est pour eux… Bon, je vais tout vous expliquer. En fait, tout a commencé pendant la guerre… Réléna et moi… avons eu la malchance de tomber amoureux de la même personne, quelqu'un que l'on croyait inaccessible. Lorsqu'on s'en est rendu compte, ça nous a rapproché. On s'est consolés mutuellement.
- Pourtant vous vous détestiez.
- C'est notre rivalité qui avait fait naître cette haine entre nous, lorsqu'elle a disparu… Que nous restait-il ? Cela ne valait plus la peine de se haïr ainsi alors nous sommes devenus amis. Un soir nous avons noyé notre chagrin dans l'alcool, je crois que nous avons imbibé assez d'alcool pour rendre saoul tout un régiment de marins. Bref, est arrivé ce qui devait finir par arriver. D'une certaine manière, nous nous aimions, nous avions de l'affection l'un pour l'autre. Ce n'est pas arrivé par dépit, mais parce que nous le désirions… Liam et Axelle ne sont pas le fruit d'une erreur même si ce n'était pas prévu. Ça ne c'est jamais reproduit par la suite.
- Toi et cette onna… j'ai du mal à y croire, on ne s'est rendu compte de rien en plus.
- Duo, pourquoi n'avez-vous rien dit ?
- Nous le voulions, juste après que la paix soit signée. Elle était alors enceinte de deux mois, on ne le savait que depuis une semaine ou deux. Puis quelqu'un à tenter de la tuer, une bombe avait été placée sous sa voiture et Zechs a eu son accident. On en a déduit que quelqu'un leur en voulait personnellement. Et il y a eu les menaces… C'était le royaume de Sank qui était visé. Quelqu'un voulait prendre le pouvoir. Quels que soient les assassins, ils s'en prendraient tôt ou tard aux enfants, c'est pour ça que nous avons gardé le silence.
- Réléna… Elle… Elle a été assassinée ?
- Non, elle avait une tumeur et l'accouchement signait son arrêt de mort, mais elle voulait les mettre au monde et je n'ai pas essayé de l'en dissuader. On a fait croire qu'elle avait un cancer, pour pouvoir l'isoler. Elle m'a fait promettre de les mettre en sécurité, de les préparer à leur vie future au cas où il arriverait quelque chose à Zechs.
- Tu aurais du nous le dire au lieu de disparaître comme un voleur ! Tu pouvais nous faire confiance !
- Je lui avais promis. Et puis, vu les attaques envers elle et son frère, il s'agissait de quelqu'un de l'intérieur, quelqu'un qui connaissait leurs habitudes et le palais. J'ai confiance en vous, mais je ne savais pas à qui m'adresser. J'ai préféré disparaître, je ne voulais pas qu'il arrive quoique ce soit à mes enfants.
- Il y avait sûrement un autre moyen.
- Je pense, que nous avons pris la meilleure décision. Crois-moi, Quatre, si il y avait eu un autre choix, j'aurais été le premier à le prendre. M'éloigner de vous m'a rendu… malade, Pendant dix ans. Mais il le fallait.
- Je me demande comment Lady Une a su pour les enfants.
- Le gynécologue qui s'est occupé de Léna est mort une semaine avant que je parte, un cambriolage qui aurait mal tourné, je pense que Lady Une l'a retrouvé. Après avec les relations de Trowa, il ne devait pas être si difficile de me retrouver. »
Duo baissa la tête en soupirant. Les jumeaux se serrèrent un peu plus contre lui.
« Pour Trowa… Comment tu t'es retrouvé ici ?
- Lorsque le bateau a explosé… Attendez ! Où est Eric ? Eric Morgan ? Il a du régler des problèmes avec nos papiers avant d'embarquer et je ne l'ai pas retrouvé ensuite sur le bateau.
- Il a été assassiné, un homme de Lady Une a pris sa place. »
Le visage de Duo se ferma. Il s'en était douté, mais il avait espéré qu'il soit encore en vie.
« Duo ?
- Hm. Où en étais-je ?
- Lorsque le bateau a explosé.
- Un homme m'a attaqué et nos sommes tombés à l'eau. Je m'en suis débarrassé et j'ai nagé vers la côte. Heureusement je n'étais pas blessé, mais lorsque je suis arrivé j'étais à bout de force. Je me suis évanoui sur la plage. Quand je me suis réveillé, j'étais dans une cellule, j'y suis resté plus d'un mois avant de trouver une faille et de tenter une évasion. C'est alors que Trowa s'est interposé, au début je ne comprenais rien. Puis, on s'est battu, il m'a dit que je devais mourir et que Liam et Axelle aussi pour qu'elle puisse régner. Il parlait de Lady Une, tout s'est éclairci et j'ai enfin compris comment Léna et Zechs avaient pu être attaqués aussi facilement, pourquoi on avait rien pu faire. Trowa a pris le dessus et j'ai été emmené de force ici. Après c'est le trou noir. »
Les pilotes ne savaient pas quoi dire. Duo avait vécu avec cette menace pendant dix ans. Quatre regardait affectueusement son ami, il lui avait tellement manqué. À vrai dire, il ne semblait pas avoir beaucoup changé. Il n'était plus turbulent et la gaieté était beaucoup moins présente dans son regard, mais il s'agissait toujours de Duo. Ils restèrent un moment silencieux, avant qu'une infirmière ne les congédie. En fait, elle les mit carrément dehors, pour que le patient se repose. Duo qui n'osait encore trop les affronter, la bénie intérieurement. Il les regarda sortir un par un. Son cœur se pinça lorsque Heero disparu à son tour. Les explications étaient loin d'être terminées, il le savait pertinemment, il fallait maintenant qu'il lui parle.
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Duo récupérait très vite et il ne lui restait plus que quelques jours à patienter avant que les médecins ne lui lâche enfin la grappe. Liam et Axelle venaient tous les jours avec de la nourriture passée en douce, pour compléter les repas immangeables de l'hôpital. Heero les accompagnait, mais restait souvent dans le couloir ou les jardins. Malgré les protestations de Duo, il n'osait aller le voir, de peur de se retrouver seul avec lui.
Il le savait maintenant, il avait peur. Alors qu'il pensait que tout irait pour le mieux désormais, il doutait de pouvoir lui parler. Il avait omis le fait qu'il était un homme et que Duo avait aimé une femme avec laquelle il avait eu des enfants. Duo ne l'aimerait jamais de la même manière que lui, il ne serait finalement qu'un ami. Ses pensées le rongeaient petit à petit et il ne savait plus quoi faire, ni comment réagir. Il préférait donc se taire.
Il se dirigeait vers la chambre de Zechs. Il avait bluffé lorsqu'il avat dit à Lady Une que Zechs allait pour le mieux. Il était resté entre la vie et la mort pendant six jourset nes'était réveilléqu'il y a deux jours. Jusqu'à aujourdh'ui les vivistes avaient été interdites.Heero entra dans la chambre. Le jeune roi était éveillé et regardait par la fenêtre, totalement perdu dans ses pensées. Il se remettait doucement de l'accident. Ses blessures étaient moins graves qu'il y a dix ans : une épaule déboîtée, quelques côtes cassées, rien d'irrémédiable.
Heero fit quelques pas dans la pièce, il n'arrivait pas à lui parler, à signaler sa présence. Il devait pourtant lui dire ce qui s'était passé. Tout ce que les médecins lui avaient dit pour l'instant était que sa femme était trop occupée à cause de ses obligations pour venir. Le Japonais ne savait comment lui avouer qu'elle était la cause de son accident, qu'elle avait cherché à le tuer avec l'aide de Trowa, qu'ils avaient retrouvé Duo, qu'il avait deux neveux, que Trowa était mort et Lady Une en prison. Heero secoua la tête, ça faisait beaucoup trop d'un coup, mais il le devait.
« Zechs… »
Un sourire bien pâle s'étira sur les lèvres de son ami qui tourna un regard emprunt de lassitude vers lui.
« Comment tu te sens ?
- Pas trop mal pour quelqu'un qui sort du coma d'environ une semaine.
- Hn.
- Tu as aussi un joli pansement. »
Heero passa sa main sur le tissu blanc, au niveau de sa nuque, derrière l'une de ses oreilles.
« C'est une longue histoire. Pas mal de choses se sont passées ces dernières semaines.
- Semaines ? Moi qui pensait n'avoir manqué que quelques jours.
- Zechs… Je… Je dois te parler et je ne pense pas que tu vas apprécier ce que je vais te dire...
- Heero, depuis environ 5 ou 6 heures, je suis couché, regardant par la fenêtre, à me demander pourquoi ma femme n'est pas à mes côtés, pourquoi les médecins me mentent, pourquoi… tu es partie en Italie. Ne fais pas cette tête, tu sais je suis un peu comme ma sœur, capable de te retrouver n'importe où. Je m'inquiétais pour toi, je voulais savoir si tout allait bien. Bref. Je crois que je suis prêt à tout entendre et vu ton expression je me doute que je ne vais pas aimer. J'ai tout mon temps, alors vas-y, dis-moi de quoi tu veux me parler.
- De famille, de retrouvailles, de trahison… de mort. »
Lorsque Heero sortit enfin de la chambre après quelques heures et s'appuya contre la porte, il était totalement épuisé. Zechs l'avait écouté sans réagir, mais au fond de lui, il était anéanti. La seule note d'espoir était Duo et les deux enfants de Réléna. Heero leva les yeux sur Anne qui, le bras en écharpe, attendait patiemment dans le couloir. Il observa d'un peu plus près ce petit bout de femme, au teint de pêche et aux chevaux clairs. Elle semblait douce. Il s'écarta pour la laisser passer.
« Il va avoir besoin de vous.
- Ne vous inquiétez pas, je serais toujours là pour lui. »
Sans un mot, Anne entra et s'assit sur le bord du lit. Zechs se rapprocha de la jeune femme. Elle passa son bras autour des ses épaules, alors qu'il se mettait à pleurer silencieusement contre elle.
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Liam regardait Heero faire les cents pas sur la pelouse de l'hôpital. Il soupira tant le Japonais lui faisait de la peine. Axelle qui se tenait près de son père le regarda et lui fit un clin d'œil. Il fallait qu'ils agissent. Comme à leur habitude, ils ne tardèrent pas à sauter sur le lit de leur père.
« À l'attaque !
- Non ! Tout, mais pas ça !
- Tu ne vas pas t'en tirer papa !
- Vite quelqu'un pour me sauver !
- T'es bête.
- Ils ont bien pris soin de vous à ce que je vois.
- C'était trop cool !
- Ouais, ça pouvait aller. En fait, c'est Heero qui s'est installé à la maison depuis ta disparition. Quatre et Wufeï avaient déjà leur famille et… Trowa son travail.
- Il n'a pas été trop terrible avec vous ? Il ne vous a jamais menacé de son 9 mm au moins ?
- Il a fait pire ! C'était trop hooorrriiibbbllleee !
- Liam, arrête.
- Mais il nous a fait du chantage avec les pots de Nutella, Ax ! Tu te rends compte, papa !
- Pour les pots de Nutella, c'est moi qui lui avais dit…
- Père indigne !
- Liam arrête ce cinéma. Sinon…
- Il m'a aidé en informatique, ça c'était franchement bien, j'ai appris plein de choses.
- Moi, je l'aime bien, il est gentil. Il nous aide quand on en a besoin, il est doué en mécanique et le plus important, il fait bien la cuisine.
- ...
- Papa... C'est quelqu'un de fiable, il est très bien avec nous, ne nous prend pas que pour des gosses et… il a abandonné sa vie et a été au bout du monde pour te retrouver.
- …
- Si c'est notre accord que tu veux, il y a longtemps que tu l'as.
- Ax n'a pas tord papa. »
Duo regarda ses enfants, parfois il avait l'impression qu'ils étaient plus mûrs que lui. Il était heureux qu'ils acceptent Heero, mais il ne se sentait pas capable d'avouer ses sentiments à celui qu'il aimait depuis toujours. À vrai dire, il était paralysé dès qu'il s'agissait de lui dire le moindre mot. Il avait un mal fou à contrôler les battements de son cœur dès qu'il le voyait, alors lui dire « je t'aime » comme ça d'un seul coup, fallait pas rêver.
« Papa… Si tu ne le fais pas… On vendra la mèche.
- Vous n'avez pas intérêt, sinon je vous prive de sortie et de Nutella jusqu'à vos 18 ans.
- C'est pas grave.
- Quoi ?
- Je suis d'accord avec Liam. Pour que tu sois heureux, on prendra le risque. Au pire, on obligera Heero à faire le premier pas.
- Alors ça vous pouvez toujours rêver, mais c'est gentil. Je vous adore ! »
Duo leur fit un gros câlin, à la limite de l'étranglement et tous les trois continuèrent à parler de choses et d'autres jusqu'à ce que l'infirmière les jette dehors, comme tous les soirs.
-/-
Duo sortit de l'hôpital, quatre jours plus tard, en pleine forme. Il venait de dormir pendant plus d'une semaine et était intenable. Heero le regardait jouer avec Liam et Axelle dans la voiture, ils s'entendaient à merveille et contrairement à ce qu'il aurait pu penser, il faisait preuve d'une autorité infaillible. Les rires fusaient dans la voiture et Heero les aurait volontiers bâillonnés pour pouvoir conduire tranquillement.
« C'est pas bientôt fini ce bazar !
- Pardon Heero.
- Mais Hee-chan…
- Duo, tu vas pas régresser, non ? J'ai l'impression d'être revenu dix ans en arrière.
- Oui, moi aussi. »
Heero jeta un coup d'œil au natté, ce dernier avait un regard étrange qu'il n'arrivait pas à déchiffrer. Il ne savait pas s'il était heureux d'être de nouveau avec Quatre, Wufeï et lui ou mélancolique, vu la situation. La mort de Trowa, de Harris et de Morgan ne faisait sûrement pas partie du joli tableau de retrouvaille qu'il s'était imaginé. Le trajet jusqu'à la maison se fit en silence. Duo retrouva le sourire dès que la demeure fut en vue. Il sortit de la voiture à toute vitesse.
« J'espère que le ménage est fait et que vous n'avez pas pris de retard dans vos devoirs sinon ça va chauffer. »
Les jumeaux n'eurent pas le temps de râler après ce manque de confiance et suivirent leur père. Duo fit tout le tour de la maison, en courant pour voir si rien n'avait changé. Liam, Axelle et Heero l'attendait en bas des escaliers, amusés par sa réaction, jusqu'à ce qu'il pousse un cri. Ils se précipitèrent jusqu'à sa chambre. Il déboula presque furieux et attrapa les jumeaux par les oreilles.
« On peut savoir ce que vous en avez fait. Je vous jure que si elles ne sont pas de retour dans les secondes qui suivent ça va barder. »
Ils se regardèrent avec étonnement, puis leurs yeux s'ouvrirent comme des soucoupes. Ils disparurent dans leur chambre et en revinrent avec les deux photos manquantes sur la table de nuit de Duo. Ils les tendirent à Duo qui les regarda tendrement.
« On peut savoir ce qu'elles faisaient dans vos chambres. Celle de Léna je comprends, mais celle d'Heero…
- Ben, en fait… C'est que…
- On les a enlevé parce que Heero est venu dormir avec nous dans ton lit, parce que le sien était trop petit et que nous avions peur d'être tout seuls. On ne savait pas trop si on devait lui dire qui était maman et puis il aurait peut-être trouvé bizarre de voir que tu avais une photo de lui près de ton lit. »
Heero et Duo rougirent de honte. Quant à l'Américain, il eut une soudaine envie de mettre une punition monumentale aux deux garnements qui avaient vendu la mèche. Une fessée collective serait la bienvenu.
« On va préparer le repas ! »
Liam et Axelle avaient dit cela d'une même voix, cherchant un moyen de fuir un papa en pétard. Duo et Heero étaient face à face et n'osaient dire quoique ce soit. Heero regardait ses pieds et Duo fixait la photo du Japonais qu'il avait prise en douce dans son atelier en Écosse. Il avait eu du mal pour celle-là, sachant qu'il n'y avait rien à 10 kilomètre à la ronde en dehors de quelques brins d'herbes. Essayez d'être discret et de vous cacher derrière un brin d'herbe et on reparlera de la facilité apparente de prendre des photos, ni vu, ni connu. Ils étaient pires que des adolescents, incapables de se parler. Un silence insupportable s'installa.
« Comment ça s'est passé avec eux ?
- Bien.
- Tant mieux et la société ?
- Pas de problème.
- …
- …
- …
- Duo ?
- Oui.
- Mon avion part cet après-midi. J'ai tenu ma promesse, donc je vais rentrer en Écosse.
- Déjà ! Tu es sûr que tu ne veux pas rester un peu. Tu sais, ce n'est pas un problème et puis… je serais très heureux que tu restes.
- J'ai besoin de faire un peu le point sur tout ce qui s'est passé.
- Bien. En tout cas, saches que tu seras toujours le bienvenu ici.
- C'est pareil pour toi.
- Les enfants n'ont jamais vu l'Écosse et les vacances d'octobre ne sont plus très loin.- Pourquoi pas.
- …
- …
- On va manger.
- Hn. »
Le reste de l'après-midi passa à une vitesse hallucinante. Heero fit ses bagages, il joua avec les enfants et Duo. Il se sentait bien et son cœur se serrait de plus en plus au fur et à mesure que l'heure du départ approchait. Les enfants ronchonnèrent en montant dans la voiture pour raccompagner Heero, ils auraient cent fois préféré qu'il reste ici avec eux. Duo prit le volant, pas un seul mot ne fut proféré pendant tout le trajet et ce jusqu'au hall de l'aéroport.
« Ben voilà.
- Hm.
- Dis Heero quand est-ce que tu reviens ?
- Je ne sais pas Axelle.
- Mais tu reviendras, hein ?
- Oui, bien sûr. »
Heero parlait sans conviction et, d'un regard, les enfants comprirent bien vite qu'il avait quelque chose à dire à leur père, ils s'éclipsèrent donc, se cachant à quelques mètres derrière une plante pour écouter la conversation.
« Tu es sûr que tu ne veux vraiment pas rester ?
- Ça dépend.
- De quoi ?
- De toi.
- …
- Duo, tu as disparu pendant dix ans et ça m'a fait… mal. Tu ne peux pas imaginer à quel point et ça je ne te le pardonnerais jamais je pense.
- Ah. Je comprends pourquoi tu veux partir alors…
- Non, ce n'est pas pour ça… Je… Je t'en veux car en partant tu ne m'a jamais laissé l'occasion de te dire à quel point… À quel point je t'aimais.
- …
- Duo, je t'aime.
- … Je…
- Tu comprends ? Je t'aime comme un fou et je ne veux pas partir, mais je ne sais pas si toi… Enfin… Je… »
Heero ne pouvait pas poser cette question qui lui brûlait les lèvres. Il lâcha la valise qu'il tenait à la main et s'approcha tout doucement de Duo qui semblait pétrifié. Doucement, il combla l'espace qui les séparait et posa ses lèvres sur les siennes. Le baiser ne dura que quelques secondes et Heero retint ses larmes. Duo ne lui répondait pas, il était là, debout, sans bouger, sans réagir. Heero prit sa surprise pour du dégoût, il tourna les talons et s'éloigna le plus vite possible, trop malheureux pour rester face à l'homme de sa vie.
Duo était toujours immobile, en plein milieu du hall de l'aéroport, ne prenant pas garde aux gens qui le bousculaient. Liam et Axelle ne tardèrent pas pourtant à le faire revenir à la réalité.
« Mais qu'est-ce que tu as fait !
- Ça va pas la tête ! Tu l'as laissé partir !
- Je sais.
- Pourquoi t'as fait ça ?
- Je ne m'y attendais pas… Je… Je suis…
- Un baka !
- Je…
- Tu l'aimes ?
- Oui.
- Alors cours-lui après ! »
Duo comprit l'erreur monumentale qu'il venait de commettre. Il se mit à courir comme un fou, mais lorsqu'il arriva à la porte d'embarquement, elle était déjà fermée et tous les passagers avaient embarqué. Il ne put que regarder l'avion prendre de la vitesse et s'envoler alors que le soleil brillait de mille feux. C'était trop tard, il avait tout gâché. Tout comme Heero dans l'avion, il commença à pleurer. Il venait de le perdre, encore une fois tout était de sa faute. Pourquoi n'avait-il pas réagi, ne lui avait-il pas répondu ? Etait-ce si difficile de dire je t'aime ? Il n'avait même pas pu lui dire au revoir.
Je suppose que je vais m'en prendre plein la tête dans les review ( Syt retiens-toi.) mais c'est pas grave. Bisous à tous et bonne année au cas où je ne mettrais que l'épilogue Dimanche.
