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OS1 : Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ??

HP/DM

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'NAAAOOOOOOONNNNNNNNN !!! Je vais la tuuer !!! La tuer, je vous dit ! Vieille chèvre ! Non, vieille chatte pourrie de professeur de métamorphose de mes deux !!! Comment a-t-elle osé me faire un coup pareil ? À moi ?? Moi, le beau, le grand, le richissime et extraordinaire Draco Malfoy !! POURQUOUAAH MOUAAH ??'

« Qu'il est mignon, comme ça, dit une voix féminine au-dessus de ma tête. Aïe ! Harry, Malfoy a essayé de me mordre !! »

Une main m'attrape par la taille et me soulève du sol. J'ai alors le plaisir de voir le responsable de cette métamorphose ratée, le Sieur 'je-me-fous-toujours-dans-les-pires-emmerdes' Potter. Ses yeux verts me semblent aussi larges qu'un Galion et je peux voir chaque détail de son maudit visage. Je sors mes griffes et essaye de lui arranger le portrait, provoquant chez mon ennemi un rire attendri. La seconde main du casse-pied apparaît et il se met à me gratouiller le ventre… Me gratouiller le ventre !!!

'Arrête ça, Potter, ou tu le… Quoique… Non, n'arrête pas… Mhmmmm… Moui, j'adore, continue… C'est délicieux….Vouiii... Potter, ne t'arrête jamais...'

Je pose lâchement ma tête sur la main de Potter qui me tient. C'est vraiment trop génial.

« On dirait qu'il aime ça, ricane Weasley. Alors, Malfoy, on y prend du plaisir ?? »

Si je n'étais pas au nirvana, je lui mordrai l'odieux doigt qu'il pointe dans ma direction, à ce rouquin… Un étrange bruit se fait entendre dans la pièce.

'Quesquicest ?'

McGonagall fait son entrée. Elle a l'air catastrophée. J'n'aime pas ça ! Deux heures qu'on l'attend dans son bureau, moi, dans cette forme ridicule et les trois mousquetaires en train de se foutre de ma gueule… Et elle revient d'un air catastrophée ?? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe.

« J'ai une mauvaise nouvelle… »

'Non, sans blague, avec la tête que tu tirais, on l'aurait pas deviné… Accouche, vieille peau, dis-moi ce qu'il se passe !'

McGonagall va s'installer dans son fauteuil et s'évente de la main pour se calmer. Pas bon... pas bon du tout !

« Je crains que Monsieur Malfoy ne puisse réintégrer sa forme originelle… »

'QUOUAAAH ??'

« QUOI ? s'écrient les trois Gryffondor d'une même voix.

- Je ne pensais pas qu'il existait encore des Anémorphus sur cette planète, mais malheureusement, Monsieur Malfoy en fait partie… »

'Des quoi ??'

« Des quoi ? firent Weasley et Potter.

- Des Anémorphus, fit Granger d'un air grave. Des personnes qui ne peuvent pas être métamorphosées sous peine de graves ennuis…

- Quels genres d'ennui ? » demanda le rouquin.

'Pour une fois qu'il pose une bonne question, celui-lŒ

« Et bien, ça dépend. Généralement, cela provoque la mort… »

'NOONNNNN !! JE SUIS TROP JEUNE !!! JE N'AI QUE DIX-SEPT ANS !!! PITIII !!!'

« Mais comme cela fait deux heures déjà qu'il est dans cet état et qu'il est toujours en vie, on peut supposer qu'il restera comme ça pour… »

'Accouche, Granger, ne t'arrête pas sur ta lancée… dis…dis !!!! Mais dis, bordel !'

« Pour toujours ! »

'Gloups… Finalement, je veux mourir !! Achevez-moi, piti !! Je ne veux pas !!!'

D'un bond, je me libère de la poigne de Potter qui pousse une exclamation de surprise. Je cours aussi vite que mes petites pattes me le permettent et je m'enfuis hors de cet horrible bureau. Mes petites pattes… Bon sang, j'ai quatre pattes ! Et de la fourrure partout !! Et une queue !!! Mais qu'est-ce que je suis, exactement ??? Potter ne me l'a pas dit !! Ni Granger et encore moins Weasley ! Mais je suis bien quelque chose !! Quoi ? Un chat ? Non, sûrement pas. Ils n'auraient pas autant ri… Et puis, un chat n'est pas aussi près du sol… Par pitié, dites-moi que je ne suis pas devenu ça…. Tout sauf ça !!! Il n'y a qu'un moyen de le savoir ! À une vitesse surprenante pour un petit animal, je me précipite vers les toilettes proches du bureau de la directrice des andouilles… Ouf, la porte est ouverte ! Je rentre et saute sur le tuyau du lavabo pour ensuite escalader l'évier, mes petites griffes tentant de s'accrocher du mieux possible. Et là, je me mets sur mes pattes arrières, appuyant celle de devant sur le miroir.

… Non…

…Pas ça… !!

… C'est un cauchemar, n'est-ce pas ? Et je vais me réveiller… N'est-ce pas ??

…NOONNNNNNNNNNNNN !!!! Piti

« Aah, te voilà, toi », dit soudain la voix victorieuse de Potter qui vient de rentrer dans les toilettes.

Il avise un instant mon regard fixé sur mon reflet d'un air catastrophé et sourit d'un air apitoyé.

« Je suis désolé, Malfoy… Je n'ai vraiment pas fait exprès de te transformer en… ça. Mais dis-toi que de finir sa vie en fouine, ce n'est pas si grave… »

S'en est trop ! Aussi pitoyable que ce soit, je perds connaissance, mon corps tombant mollement dans le lavabo.


Je m'étends paresseusement dans un doux petit nid douillet, faisant rouler les puissants muscles de mes épaules. Mes griffes sortent un peu puis se rétractent, montrant ainsi leur longueur et leur puissance. Je suis une fouine… Gloups… Non, attendez, qu'est-ce que… ? NOONNNNN !! C'n'était pas un rêve, je suis une fouine !!! D'un bond, comme un diable hors de sa boîte, je sors de la couette où j'étais installé pour avoir un aperçu d'une pièce chaude et richement décorée. Je suis dans un grand lit à baldaquin aux longues tentures. Soudain, une forme gigantesque apparaît devant moi et je reconnais le visage concerné de Potter.

« Tiens, tu es réveillé, dit le Survivant en me souriant. Je me suis demandé si tu allais un jour te remettre… »

'Ta gueule, Potter ! C'n'est pas toi qui va finir tes jours en fouine… En fouine ! Sniiirf… je veux pooooo !!!'

« Le professeur Rogue est passé, continue Potter, inconscient de ma détresse. Il a dit qu'il allait essayer de trouver une solution pour toi… En attendant, j'ai été prié de te garder. »

'De me quoi ???'

« Ça ne m'enchante pas vraiment, mais bon… comme l'a dit le professeur Rogue, c'est moi qui ai fait la boulette, c'est moi qui paye… Donc, tu vas vivre avec moi. À compter d'aujourd'hui, tu es mon nouvel animal de compagnie. Les autres élèves seront informés demain que tu es malade et donc indisposé à suivre les cours… »

'STOP !! Arrête, je vais mourir ! C'est trop horrible !!'

« Un bout de pain ? »

'Va te faire foutre avec ton bout de pain, Potter, tu vois pas que je suis désespér ??'

Potter me regarde d'un air ennuyé, continuant d'approcher le bout de pain de mon nez.

« Allez, Malfoy, faut que tu manges… ! »

'Va... Te… faire… Foutre !'

Je lui tourne hostilement le dos, décidé à l'ignorer.

« Comme tu veux, Malfoy…. En attendant, je te le laisse là… Sur la commode à côté du lit. »

Je sens plus que je ne vois Potter se lever. Où il va, comme ça ? Je jette un coup d'œil en arrière. Il s'est levé et…

'Mais qu'est-ce qu'il fait ????'

Potter passe lentement sa robe de sorcier par-dessus sa tête, se retrouvant torse nu au milieu de la pièce. Il enlève ses chaussures avant que j'aie eu le temps de dire ouf et fait glisser son pantalon sur ses longues jambes…

'Miaaaammmmm….'

Soudainement, il attrape une serviette qu'il pose négligemment sur son épaule et se dirige vers une porte un peu plus loin. Sans un regard en arrière, il quitte la pièce.

Bien… Il va prendre sa douche… Pourquoi pas ? Ça va me permettre de penser... À Potter à poil en train de prendre sa dou… je veux dire, à la situation critique.

1. Suite à un accident en métamorphose, je me retrouve en fouine.

2. Suite à une anormalité dans mes gènes, je suis dans l'incapacité de redevenir humain (C'est Horrible, pourquoi moi... ??)

3. Je suis le nouvel animal de compagnie de Potter.

4. Rogue va…

Attendez une minute !!! Pas question que je finisse comme animal de compagnie de Potter !!! D'accord, il a un beau cul… Non, j'ai rien dit, il n'a rien du tout ! Je ne veux pas finir comme animal de compagnie du binoclard ! C'est vrai qu'il est moins dangereux de le fréquenter depuis que le psychopathe de service – j'ai nommé Voldemort – est mort, mais ce n'est pas une raison ! Je ne pourrais pas survivre à ça ! Pas question ! Niet ! Nada ! No ! J'ai dis non!

D'un bond spectaculaire pour un animal d'une si petite taille, je saute du lit pour atterrir en plein dans les vêtements de Potter. Je me fige un instant. Il sent bon… Non, je me trompe, en fait, il pue ! Nah ! Trottinant rapidement, le nez au sol, je hume l'air à la recherche de la sortie. Il y a trois portes dans cette pièce, dont une seule qui donne à l'extérieur. D'après ce que je sais, la chambre privée de Potter se trouve au deuxième étage. Oui, parce que Monsieur à une chambre privée… Pourquoi ? Personne ne l'a jamais su. Certains disent que c'est à cause des nombreux cauchemars que Voldemort lui donnait, moi, je dis que c'est du favoritisme ! Non mais !

Un courant d'air m'apporte l'odeur de renfermé qu'on souvent les couloirs du château, m'indiquant la bonne porte. Je cours au devant de la liberté avant de stopper net. Comment une fouine ouvre-t-elle une porte vachement grande et super lourde ? Oh, putain, j'en ai marre… !

Je gratouille un instant le bois quand une main humide me saisit. Je suis de nouveau porté à la hauteur des yeux de mon ennemi. Ses cheveux dégoulinent d'eau et son visage également. Chieur, mais belle gueule, c'est indéniable !

« Alors, Malfoy, on essayait de se faire la belle ? »

'Mouah ? Mais non, quelle idée saugrenue… Tu peux m'ouvrir la porte ??'

« Ce n'est pas raisonnable, Malfoy, dit Potter en me conduisant à son lit où il me pose. Je sais que ça ne doit pas être amusant d'être une fouine, mais c'est provisoire… Jusqu'à ce que Rogue ait trouvé une solution quelconque à ton problème, tu devras rester avec moi. Et s'il n'y a pas de solution… Et bien… Je te donnerai à une animalerie… »

'QUOUAAAAHH ??? MOI ?? DANS UNE ANIMALERIE ??? NOONNNNNNN !'

D'un bond, je saute sur l'épaule de Potter passe le long de son cou dans un mouvement cajoleur. Potter pousse d'abord un cri de surprise puis rit de la chatouille.

« Est-ce que tu essayes de me dire que tu préfères rester avec moi ? »

'Pas spécialement, mais si tu pouvais me confier à quelqu'un de gentil et de ma connaissance, ça serait bien ! Tout sauf me retrouver entre les mains d'une petite fille dégénérée !!! Piti !!'

Potter rit et me prend dans ses mains. Il n'a qu'une simple serviette autour de lui et je lui ai déjà occasionné quelques grattes qui doivent être douloureuse, mais il s'en fiche. Il me gratouille le ventre et je soupire de contentement.

'Il fait si bien ça… Ouiiii… Encorreeeeee…'

« Rogue trouvera sans doute une solution, dit rêveusement Potter en continuant de me gratouiller le ventre. Hermione a lu quelque part qu'un Anémorphus était parvenu à retrouver sa vraie forme grâce à une potion… Le problème, c'est que là encore, tout dépend des gènes. Prions pour que tu ais le bon… En attendant, faut faire dodo… Demain, y'a école. Tu viens avec moi ou tu préfères rester dans ma chambre toute la journée ? »

'À ton avis, crétin ?'

Je lui mordille le doigt et le regarde d'un air implorant. Potter rit.

« Ok, Malfoy, répondit-il. Mais n'espère pas t'échapper. Tu seras attaché. »

'Fuck'.

Potter me dépose dans la couette et enlève la serviette qu'il a autour de la taille. Si ça, c'est pas le plus beau cul que j'ai jamais vu, je veux bien être pendu…

'Putain, Draco, tu baves à cause du cul de Potter... !!! T'es vraiment en manque !!'

Je détourne pudiquement les yeux et vais me rouler en boule sur l'oreiller. Le pire, c'est que, que je sois en manque ou non, je n'aurai plus jamais personne dans ma vie. Personne, sauf Potter… Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ???


Les aliments ont une toute autre saveur quand vous n'êtes plus humain. Ainsi, la meilleure des glaces peut vous semblez succulente en tant qu'homme, mais en tant que fouine, c'est horriblement dégoûtant. Par contre, le lait est savoureux !!! Mieux que savoureux… C'est exquis, délicieux, délectable, ce que vous voulez, de toute façon, ça ne décrit pas ce que c'est…. J'aime ça ! Et ça fait une demi-heure que j'en lape, sous les yeux amusés de mon 'propriétaire' qui est envahi de curieux posant des questions stupides. C'est dingue ce que les Gryffondor peuvent être cons. Bien sûr, je le savais déjà, mais a ce point-là… C'est aberrant !

J'ai une laisse !!! Potter m'a mis une laisse rouge qui passe autour de mon cou et m'empêche de m'enfuir. Il a lié l'autre bout autour de son poignet et je ne peux donc pas m'éloigner de Monsieur Super-Star de plus d'un mètre. Et merde. Il m'enlève mon bol de lait, ignorant mon air rageur et mes petits cris d'agacement et me fourre dans la poche de sa robe.

« Désolé, on a pas le temps, Dray. Faut aller en cours… »

'Dray ? C'est quoi, ce nom débile ?? Enlève-moi ce sobriquet tout de suite ! C'est trop nul !!!'

Je suis secoué comme un prunier tandis que Potter court vers son premier cours de la journée. C'est quoi, déj ? On est mardi, c'est ça ? C'est pas Potions, on a potions le mercredi… C'est un cours que je n'ai pas en commun avec les Griffy… Enchantements ? Merdeveilleux... Mon prochain bol de lait qu'il nous salue avec son habituel…

« Bonjour les enfants !!! »

'Gagn'

« Aujourd'hui, nous allons voir… »

'Je me fais déjà chier… Bon, ben, vu que je suis une fouine, moi, je vais pieuter… héhéhé… Y'a des avantages à toutes situations !'

Habillement, je me glisse dans le cou de Potter qui sursaute légèrement avant de frotter rêveusement sa tête contre moi. J'aurai souri si j'avais eu une bouche. Potter est quelqu'un de très tendre, mine de rien. Ce matin, il a pris tellement de précaution pour m'enfiler ma laisse que j'ai cru qu'on allait rater l'heure du petit déjeuner. C'est bizarre, d'un côté, j'ai toujours su qu'il était quelqu'un d'attentionné… Ce que je ne savais pas, c'est que j'adorai ça…


'Le déjeun !!!! Du lait ! Du lait ! je veux du lait !!!!… Je me conduis comme un con, nous sommes d'accord… Mais h ! Je suis une fouine, je fais ce que je veux ! Nah ! Je veux mon lait !!!!!'

Des couinements, cinq morsures, dix griffures sur la main de Potter et quarante bonds sur la table plus tard, je lape gracieusement mon lait dans une petite coupole. Tout en mangeant, Potter me gratifie de petites caresses sur le dos. Il fait ça très bien. Je me désintéresse du lait quelques instants pour aller renifler la cuisse de poulet que Potter a dans son assiette. Mhmmm… ça a l'air bon… Je chope un bout. Potter fige son mouvement et me regarde. Il semble hésiter… Puis hausse les épaules. Parfait. Je continue de bouffer le poulet. Ça ne m'avait pas parut aussi bon quand j'étais humain…

« Salut Harry, dit une voix.

- Bonjour, Baptiste… », répond mon propriétaire provisoire.

'Baptiste ?? Il n'y a pas de Baptiste, à Gryffondor… !!'

Je quitte deux secondes mon morceau de poulet pour regarder qui est le fameux Baptiste. Pas mal ! Je sais qui c'est !!! C'est le gardien de Serdaigle. Musclé, beau gosse… Élégant... Pourquoi il vient parler à Harry ? Depuis quand j'appelle le binoclard par son prénom ? Bah, je m'en fous !

« Je me demandais si tu voulais bien m'aider pour mon devoir en DCFM.. »

'C'est l'excuse la plus bidon que j'ai jamais entendu !!!'

« Oui, bien sûr », réponds le Naïf et ooh combien stupide Gryffondor.

'Pfff… Ce con se fait draguer et il ne le voit même pas… À moins qu'il le sache et ne soit séduit… Potter gay ? Intéressant…'

J'arrête un instant de manger mon poulet pour m'intéresser à la conversation des deux garçons.

« On se retrouve à la bibliothèque, si tu veux, dit Potter.

- Non, je préférai un endroit où nous serions plus libre de parler... Que dirais-tu du parc ? Il fait assez bon…

- D'accord. À quel heure ?

- Heu… Je ne sais pas, tu es libre, maintenant ?

- Oui… Madame Chourave a des problèmes avec une de ses plantes, il paraît. Botanique est annulé.

- Ah ? fit le Serdaigle. Voilà qui m'arrange bien… Même si je plains madame Chourave… »

Harry rit et le Serdaigle fait pareil.

'Ils sont ridicules…'

Potter se lève. Il glisse un morceau de poulet emballé dans une serviette dans ma poche et m'y fourre ensuite. Je ne vais pas me vexer de sa brusquerie, au moins, j'ai du poulet… Mais j'aurai bien aimé prendre une dernière goutte de lait. Potter marche dans les couloirs avec le Serdaigle. Ils rient et parlent ensemble, comme deux collégiens… S'ils savaient la chance qu'ils ont d'être normaux… Je déguste mon poulet aigrement. Pourquoi c'est toujours moi qui ai des problèmes ? Est-ce que je vais redevenir humain ? Est-ce que Rogue avance dans sa potion ???? Est-ce que Potter va penser à aller le voir un de ses jours ? D'après ce que j'entends, non… Mais je veux savoir, moi… Peut-être que si j'arrivais à enlever cette foutue laisse… Il n'a pas besoin de moi pour rouler un patin au Serdaigle…

'C'est dégoûtant… Mais il a de la chance, ce Serdaigle…'

Je m'agite dans la poche de Potter… Foutue laisse, elle est bien attachée… Je m'emmêle dans la poche et pousse un couinement désespéré. Aussitôt, une main me saisit par la peau du cou et la lumière du soleil qui m'aveugle un peu m'indique que nous sommes dehors.

« Dray... Fais un peu attention ! me Sermonne Harry en défaisant les nœuds que la laisse avait fait autour de mes pattes et de mon cou.

- L'est mignonne ta fouine… Comment tu l'as eu ?

- Oh, je l'ai trouvé un jour, dit Potter en souriant.

- Tu l'as depuis longtemps ?

- Assez, oui, répondit Potter. Mais comme je craignais qu'on ne m'autorise pas à le garder, je l'ai caché. Dumbledore a fini par tout découvrir et par m'autoriser à le garder avec moi tout le temps… Il s'ennuyait dans ma chambre, tout seul… »

'Depuis quand il ment si bien ???'

Je reste un instant immobile face au talent d'Harry puis je me glisse hors de sa main pour tomber sur le gazon. Harry et le Serdaigle se sont installés près d'un arbre pour travailler et j'en profite pour me dégourdir les pattes. Je ne peux pas aller bien loin, mais ça fait du bien de marcher. En plus, c'est étonnant de voir comme les herbes sont hautes…. Qu'est-ce qu'il fait avec sa main, le Serdaigle ?? Enlève-là de la cuisse d'Harry… Allez !! Mais Harry se contente d'un rougissement et sourit timidement… Merlin, il se laisse draguer ! Potter est gay !!! Si j'avais su ça… Mais qu'est-ce que je raconte, moi, j'en ai rien à foutre….

Je préfère m'amuser à trottiner ici et là et à penser. Faut que je redevienne humain. Je ne veux pas finir comme ça éternellement… D'accord, c'est marrant un ou deux jours, ça permet de se taper des vacances mais bon, tout de même !!! Je ne veux pas finir ainsi… ! Je m'éloigne de Potter autant que me le permet ma laisse. Je l'envie, celui-là. Il a une vie normale ! Ce qui n'est pas mon cas... Il n'est pas une fouine… Ce qui est mon cas ! Et puis il a l'air de bien s'entendre avec le Serdaigle… Je ne veux pas finir comme ça !

Une silhouette noir attire mon attention. Je pars comme un dératé dans sa direction jusqu'à ce que je me retrouve bloqué par cette maudite laisse. Potter pousse un léger cri de surprise. Il semblerait que j'ai emporté sa main dans ma course, mais pas bien loin, juste quelques centimètres.

« Dray ! s'énerve Potter. Qu'est-ce que tu fabriques... ? »

Il tire sur la laisse pour essayer de me ramener…

'Nooonnnn ! Je veux aller près de Rogue ! Il n'est pas loin ! Laisse-moi !!'

Potter m'attrape et me soulève, mais je me démène pour me libérer. Alors, seulement, mon 'propriétaire' s'aperçoit de la raison de ma folie inexplicable.

« Ooh », il fait quand il a compris.

« Scuse-moi, Baptiste, je dois y aller...

- Ok… On se revoit plus tard ? »

Harry hésite un bref instant puis sourit et hoche la tête.

'Putain, arrête de draguer et va vers Rogue !!!'

Bien qu'il n'ait pas entendu mon ordre, Potter se met à courir en direction de Rogue qui semble regarder le sol avec fascination. Il doit chercher après une herbe quelconque…

« Professeur ! appelle Potter. Professeur !!! »

Rogue relève la tête et une expression de dégoût s'affiche sur son visage. Enfin quelqu'un de normal…. Je frétille d'impatience dans la main de Potter. À peine arrivé à un mètre de Rogue, je lui saute dessus et m'accroche à sa robe. Mon directeur de maison m'attrape juste avant que je ne tombe au sol et me regarde d'un air perplexe.

« Que lui avez-vous fait, Potter ? gronde Rogue. Il a l'air paniqu

- Je ne lui ai rien fait, rétorque Harry. Il voulait simplement vous voir… Je lui ai dit pour la potion. »

Rogue n'écoute même pas ce qu'Harry dit et me gratouille le cou généreusement. Je l'en remercierai bien volontiers… La laisse me faisait mal et en l'écartant un peu, ça permet à ma peau de respirer…

'Cet homme est un saint ! Je l'ai toujours dit ! Si, si ! Je vous jure !!'

« La potion avance, dit Rogue en me regardant. Cependant, monsieur Malfoy, je me dois d'insister… Les chances pour que vous redeveniez humain sont faibles… »

'Allez, brisez le peu d'espoir qu'il me reste, monstre sans cœur !! Mais je m'en fiche ! Je suis sûr que je redeviendrai humain !'

Je manifeste cette certitude en allant mordre le poignet de mon professeur qui pousse un léger cri de Surprise. Il secoue la main et je saute en l'air. Mon cœur a le temps de battre trois cents fois avant que les mains de Potter ne m'attrapent et que le Survivant me sert contre lui.

« Faites attention, enfin ! gronde Potter. Vous auriez pu le tuer !! »

Rogue ne dit rien mais me jette un regard sombre. Je le snobe en allant me lover dans ma poche. Je redeviendrai humain ! J'en suis sûr !


'BOUAHAHAHAHHAAAAAAA… J'EN AI MAAAAREEEEEEEE'

Frénétiquement, je gratte la porte de la chambre de mon 'propriétaire'. Je veux sortir de l !! Potter est parti à son maudit entraînement de Quidditch et il m'a laissé l ! Moi !! Tout seul ! Et je m'ennuie !! J'en ai marre d'être une fouine ! Ça fait une semaine que ça dure et j'en ai marre ! Je ne veux pas finir ainsi !!! Je devrai peut-être me suicider….

'Une fouine qui se suicide… C'est ridicule !'

Je cours un instant autour de la pièce avant d'escalader le lit d'Harry et de m'y percher. D'abord, comment ça se suicide, une fouine ? En allant chez le premier prédateur venu, je suppose… Je pourrai peut-être essayer de me noyer dans la baignoire, mais ça n'irait pas assez vite… Sauter par la fenêtre ? Là, ça serait radicale ! On ne retrouverait même rien de mon corps ! Pfff… Même se suicider pose des problèmes ! Si j'avais été humain, j'aurai concocter un poison... Mais je ne le suis plus… D'ailleurs, si j'avais été humain, je ne projetterai pas de me suicider… Je serai en train de draguer un beau mec, de me foutre de la gueule des Trois Mousquetaires de Gryffondor…

Mais voilà, à cause d'un stupide accident de métamorphose, je me retrouve fouine jusqu'à ma mort… POURQUOUUAAAAAHHH ???? Bon… Relativisons ! Ce n'est pas si mal que ça. Potter se comporte bien avec moi... J'ai à bouffer tout le temps, je ne fous rien... Mais je veux foutre quelque chose ! Je veux faire mes devoirs, aller en classe, rire avec mes amis…. Bon, d'accord, la moitié est en prison, mais il en reste encore… Non, en fait, ils sont tous en prison ! Je m'en fous, je veux redevenir humain quand même !!

Doucement, je trottine sur le grand lit d'Harry. Est-ce que Rogue a trouvé une solution ? Quand est-ce qu'Harry va revenir ? Je pourrais peut-être me glisser dans le couloir quand il ouvrira la porte…

Je n'ai même pas le temps d'aller me poster près de la porte que celle-ci s'ouvre, laissant entrer Harry et… Baptiste ??

'Qu'est-ce qu'il fout là, lui ?'

« Tu étais super, Harry, dit Baptiste d'une voix suave. J'aimerai bien que tu m'apprennes à manier mon balai comme toi… »

'Quel sous-entendu merdique… ! Même Potter à compris, je…'

« Ça serait avec plaisir... Si tu veux, on peut se retrouver sur le terrain quand Gryffondor aura joué contre Serdaigle ! »

'Je n'ai rien dit… C'était trop sincère pour que ça soit de la comédie ! Quel con !!'

Baptiste sourit et s'approche doucement d'Harry. Il pose sa main sur sa taille fine et se colle contre lui pour l'embrasser à pleine bouche. Et Harry répond, bien entendu. Ils reculent doucement, leurs mains parcourant follement leurs corps, leurs bouches produisant des gémissements de plaisir. C'en est trop !

Je m'élance et bondit, tombant droit sur la tête d'Harry qui repousse d'un coup Baptiste qui tombe brusquement sur la commode.

'Niark niark niark niark ! Bien fait !'

La main d'Harry me saisit et il me porte à son visage, ses sourcils froncés par la colère. Je passe innocemment ma langue sur mes babines. Aussitôt, la colère d'Harry fond comme neige au soleil et il me gratte la tête tout doucement. Avant de se souvenir que Baptiste est l !

« Est-ce que ça va ? demande-t-il en me posant sur le lit pour aller l'aider à se relever.

- Oui, répond Baptiste en se massant l'arrière-train. Qu'est-ce qu'il s'est pass ?

- Dray m'a sauté dessus, j'ai eu peur, s'excuse Harry. Je suis désolé.

- Ce n'est pas grave, répond Baptiste en allant passer sa main sur les jolies fesses d'Harry. Où en étions-nous ? »

Il sourit et se colle à Harry, mais celui-ci l'oblige à se reculer.

« Je crois que tu ferais mieux de partir, dit Harry. Je suis un peu fatigué et je dois aller me doucher avant de dormir… De plus, j'ai bien l'impression que Dray n'est pas partisan d'assister à nos ébats….

- Je peux aller me doucher avec toi, si tu veux… ? propose le Serdaigle d'un air aguicheur.

- Non, vraiment, je ne préfère pas ce soir… Désolé.

- C'est comme tu veux, Harry. Si tu veux me voir, tu sais où me trouver ! »

Et sur un dernier baiser et quelques caresses, Baptiste sort. Harry soupire et se tourne vers moi, ses yeux me regardant à la fois avec agacement et amusement.

« Tu peux me dire ce qu'il t'a pris ? » me demande-t-il.

Je me contente de le regarder en prenant mon expression la plus mignonne : Je penche la tête sur le côté, la bouche légèrement ouverte. Harry rit doucement et se laisse tomber à genoux devant son lit. Il me caresse le dos d'un air rêveur.

« Si je ne te connaissais pas, je dirai que tu es jaloux, Draco », dit-il d'un air rêveur.

Je continue de le regarder d'un air curieux.

« Si seulement », murmure Harry.

Il me donne une dernière caresse puis se lève et va s'enfermer dans la salle de bain. Si Seulement ? Si seulement quoi ? Que voulait-il dire par si seulement ? Je trottine un peu sur le lit et descend de ce dernier d'un bond. J'atterris sur mes petites pattes et cours jusqu'à la porte de la salle de bain où je pose mes deux pattes de devant.

'Si seulement quoi, Potter ? Si seulement quoi ?'


Je dors paisiblement sur mon petit oreiller, mes rêves reflétant mon plus grand désir Moi, humain, avec Potter lié dans un lit… Mhmm… Malheureusement, mon beau rêve est interrompu par un petit cri de détresse et d'horreur. Je me réveille et regarde autour de moi, baillant à m'en décrocher la mâchoire. Alors, seulement, je me rends compte qu'à côté de moi, Harry se débat dans ses couvertures, poussant des gémissements de peur. Il pleure. Il parle. Il rêve.

« Non…, supplie Harry. Non, je vous en prie, ne le tuez pas… »

Je me redresse et m'approche d'Harry avec précaution. Il bouge beaucoup et n'importe quel mouvement peut m'éjecter du lit.

« Ne le tuez pas, continue Harry. Je vous en prie, pas lui… Pas lui… »

Lui ?? Lui qui ? Qui est menac ? Qui ne faut-il pas tuer ? Je meurs d'envie de savoir, mais je ne peux pas le laisser vivre ce cauchemar par curiosité. Avant, je l'aurai fait… Mais plus maintenant.

« Ne le tuez pas… S'il vous plait… Prenez-moi à sa place… Pas lui !! »

Je m'approche d'Harry, hésite une seconde… Puis je lui mords fortement l'oreille. Harry pousse un cri de douleur et je n'ai que le temps de m'éloigner avant qu'il ne se réveille, se redresse en criant :

« DRACO !! »

Quoi ? Il ne va pas m'en vouloir de l'avoir sorti d'un cauchemar, tout de même ??? C'est seulement après quelques secondes que je m'aperçois qu'il n'a pas crié mon nom par colère. Il l'a crié parce qu'il m'appelait. Parce qu'il avait peur et qu'il m'appelait… Parce qu'il avait peur pour moi… Je n'ose bouger, trop surpris. Potter suppliait quelqu'un de ne pas me tuer… Il suppliait quelqu'un de m'épargner ! Étrange… Pourquoi cette inquiétude pour moi ?

Harry halte péniblement. Il finit par porter sa main à son oreille et par la tâter. Quand il regarde ses doigts, il voit les petites gouttes de sang que mes dents ont fait sortir. Il se tourne vers moi, son visage ruisselant de larmes. Pourquoi ne suis-je pas humain ? Pourquoi ne puis-je le serrer dans mes bras pour le réconforter, lui dire que tout va bien ? Pourquoi n'ai-je pas tenté un rapprochement avec lui quand j'en avais l'occasion ?? Harry pleure encore en me regardant. J'ai envie de pleurer, moi aussi… Mais je ne peux que couiner doucement. Je me dirige doucement vers Harry et escalade son pyjama. Arrivé sur son épaule, je lèche doucement son cou. Harry frissonne et se laisse tomber sur les oreillers, m'attrapant pour me serrer sur son cœur. Il me porte à son visage et dépose un baiser sur mon museau.

« Si seulement, répète Harry. Ooh, si seulement… »

Et il s'endort sur ses paroles que mon cœur prononce lui aussi tandis que je m'endors, serré contre son cœur. Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ??


Le lendemain, les yeux d'Harry sont encore un peu rouges. Il a continué de pleurer dans son sommeil et je ne comprends que trop bien sa douleur. Je ne savais pas qu'il tenait à moi et ça ne me fait que plus mal quand je pense à la façon dont je l'ai traité. Mais voilà, je suis une fouine. Je ne peux pas l'embrasser et l'aimer comme je voudrais… Et je me maudis de m'en être aperçu si tard… Je m'en veux d'être un simple animal de compagnie. C'est sans doute parce qu'il sait que notre amour est impossible qu'Harry embrasse Baptiste une fois arrivé dans la Grande Salle. Certaines personnes murmurent en voyant le survivant dans les bras du Serdaigle… Moi, je sens mon cœur se serrer. Dois-je rester toute ma vie à regarder le seul être que j'aime avec d'autres hommes ? Je ne saurai pas supporter ça.

Depuis quelques temps, Harry ne me mets plus de laisse. J'ai appris à rester avec lui. Mais pour une fois, je ne veux pas rester. Je me sens triste. J'ai mal au cœur. Je suis tombé amoureux de la douceur d'Harry, de sa gentillesse… Mais je l'ai aimé trop tard. Déprimé, je me glisse hors de la poche d'Harry et quitte discrètement la Grande Salle. Il va sans doute m'en vouloir de partir, mais je veux trouver Rogue. Je veux savoir si j'ai une chance d'aller mettre mon poing dans la figure de Baptiste et d'embrasser Harry comme j'en rêve depuis quelques jours…

Les couloirs me semblent grands et les escaliers sont plus durs à descendre qu'à mon souvenir, mais j'arrive rapidement devant la porte de la classe de potion. À force de couinements et de grattements, j'attire l'attention de Rogue qui ouvre la porte. Il baisse la tête et me regarde. Son visage s'assombrit. Je n'ai pas besoin d'entendre ce qu'il a à me dire pour comprendre. La potion n'est pas finie.

« Monsieur Malfoy », dit Rogue.

Et poliment, il m'invite à entrer. C'est bizarre d'être traité comme un humain quand on est un animal.

« Je suis navré de devoir vous annoncer ça, mais la potion n'est pas finie. Elle devrait l'être dans une petite semaine. »

Je soupire. Le professeur Rogue se penche sur moi et me tend la main. Je grimpe le long de son bras et il me regarde.

« Je vais vous ramener à votre gardien. »

Je ne fais rien pour l'en empêcher. De tous, Rogue est celui qui me connaît le mieux. Il sait mon histoire, mes malheurs. Il sait ce que c'est que de devoir trahir ses parents et ses idéaux quand on s'aperçoit qu'on est sur la mauvaise pente. Il sait ce que c'est que d'être torturé par sa propre famille pour avoir refusé de servir un sorcier psychopathe et taré. Et je pense même qu'il sait ce que c'est que d'aimer sans avoir aucune chance d'être avec l'être aimé. Qui était l'élu du cœur de Rogue ? Je l'ignore. Je sais seulement qu'il est mort dans la dernière bataille. Il y a eu tellement de mort ce jour-là que je ne peux pas dire qui c'était. Juste qu'il en a souffert. On ne l'a plus vu pendant des mois après la grande bataille. Il s'enfermait dans ses appartements et n'en sortait pas. Puis un jour, Dumbledore en a eu assez… Il est allé trouver Rogue et le lendemain, notre maître des potions était revenu. Qu'a dit le vieux directeur ? Mystère. Mais Rogue était là.

Tandis que nous parcourons les couloirs, je me surprends à penser que ceux-ci m'ont manqué. Que ma vie de Draco Malfoy m'a manqué. Pas celle d'avant la guerre, mais celle d'après. Débarrassé de mes parents et la moitié de mes amis en prison, ça ne m'a pas empêché de retomber sur mes pieds. J'ai passé la moitié du temps à draguer, surtout pour me persuader que, malgré mon amaigrissement dû à la séquestration de mon père, j'étais toujours séduisant. Et bien entendu, j'ennuyais les trois Mousquetaires… J'ennuyais Harry.

Je pousse un soupir à fendre l'âme. Je déteste être nostalgique. Et pourtant, je ne soupire pas après mon passé. Je soupire après mon corps. Même amaigri, je le préférai à celui que j'ai… Je lève la tête vers Rogue et je croise son regard sombre.

« Je vous promets de faire ce que je peux, Monsieur Malfoy. Je vous le promets… »

Je hoche de la tête pour lui faire comprendre que je comprends et je bondis à terre. Il m'a porté dans le Grand Hall, et je ne souhaite pas aller plus loin avec lui. Si je peux me glisser dans la poche d'Harry, il ne verra peut-être pas ma disparition, même si je doute qu'il n'ait pas remarqué. Sauf s'il bécote encore son Serdaigle.

Un rire venant d'un autre couloir m'oblige à m'arrêter. C'est Baptiste qui rit ainsi. Peut-être qu'Harry est avec lui… Je tourne au croisement du couloir et me hâte d'aller me cacher derrière une armure. Baptiste n'est pas avec Harry. Il est avec un autre garçon et il rit allègrement. Bien, ça ne veut rien dire, ce n'est sans doute que son meilleur ami.

« N'oublie pas, Bapt, dit l'autre garçon, un Gryffondor de sixième année. Il ne te reste que deux jours pour arriver à le mettre dans ton lit ! »

Baptiste rit et se passe une main dans les cheveux. Je sens mon sang bouillir de rage.

« T'inquiète, Antoine. Je l'aurai… J'y serai arriver hier si cet imbécile de Fouine n'était pas intervenue…

- C'est ça, ouais… En attendant, n'oublie pas que si tu échoues, j'aurai droit à ton argent de poche !! »

Baptiste grimace, mais garde son sourire assuré.

« T'inquiète, il est complètement mordu ! Avant demain, il sera mien… »

Je ne peux pas en entendre d'avantage ! Il faut que je prévienne Harry !!! Il faut que je lui dise de ne pas faire confiance à Baptiste !!!

'Oui, mais comment ??'

Dans ma course vers la Grande Salle, je freine d'un coup. Comment lui dire ça ? Je ne sais pas parler ! Je ne sais que couiner ? Peu importe, je me débrouillerai pour lui faire comprendre ! Il le faut ! Je recommence à courir et arrive dans la Grande Salle pour voir Harry fixer d'un air inquiet mon bol de lait. Il a vu que je n'étais plus là… Aïe… Je grimpe le long de sa jambe et il sursaute. Aussitôt m'a-t-il vu qu'il m'attrape et me porte à son visage en colère.

« Où étais-tu ?? crie-t-il presque. Je me suis fait un sang d'encre ! »

À chaque parole, il me secoue comme un prunier. Moi, j'essaye de m'échapper de sa poigne. C'est qu'il me fait mal, mine de rien ! J'arrive à sauter sur la table et j'essaye de trouver une manière de lui dire que Baptiste se moque de lui. Mais il s'énerve encore plus et m'attrape. D'un mouvement brusque, il se lève, emportant ses affaires scolaires. Je me demande pourquoi il quitte si tôt jusqu'à ce que je comprenne qu'il retourne dans sa chambre. Pourquoi ? Il ouvre la porte et me lance doucement sur le sol. J'atterris sur mes pattes et me redresse au moment où Harry referme la porte.

« Puisque tu ne sais pas te tenir tranquille, tu restes ici ! On se reverra plus tard ! » me dit-il de l'autre côté de la porte.

Je pousse un couinement qu'il n'entend pas et je l'entends s'éloigner. Pourquoi est-il s'y fâché contre moi ??


La journée a été pour moi la plus horrible. Chaque minute passant me semble être celle où Harry va être pris par Baptiste pour ensuite être cruellement rejeté. Je ne veux pas qu'une telle chose lui arrive ! Pas à lui !! Je sais ce que c'est que d'être blessé par un homme que l'on aime. Ça m'est arrivé par le passé et je ne veux pas que ce soit la même chose pour Harry. Mais aime-t-il vraiment Baptiste ? J'espère que non… Merlin, faites que non !!

La nuit est tombée quand Harry rentre. Il n'est pas seul. Baptiste est là. Et ils s'embrassent follement, sans prêter attention à moi. Je suis sur la commode, prêt de la porte et je suis prêt à bondir. Baptiste tente de déshabiller Harry et celui-ci se laisse faire, inconscient du danger. Je saute sur Baptiste qui crie de surprise et je lui mords violemment le cou. Du sang s'écoule dans ma bouche et j'entends le Serdaigle qui hurle plus fort. Alors, Harry, qui tentait de m'attraper, parvient difficilement à m'attraper et me lance violemment derrière lui. Je voltige et essaye d'atterrir sur mes pattes, mais c'est le mur que je rencontre. Une horrible douleur me broie tout le corps et je tombe mollement sur le carrelage. Une autre souffrance vient s'ajouter à mon corps, celle de ma patte qui se brise. Mais ce n'est qu'un simple élancement par rapport à celle que je ressens au niveau de l'estomac. Qu'est-ce que j'ai ? Qu'est-ce que tu m'as fait, Harry ? Quelque chose de chaud coule de mon petit corps et je n'ai pas besoin de bouger pour savoir ce que c'est. Du sang… Mon sang. Je regarde péniblement ce que fait Harry. Il regarde la blessure que j'ai fait à Baptiste et lui dis d'aller à l'infirmerie. Baptiste lui dit de venir avec lui… Harry hésite.

'NON ! Harry, ne me laisse pas !!!'

Je hurle mentalement, le supplie.

'Harry, je meurs, reste avec moi !!!'

Mais il ne m'accorde pas un regard, il ne m'entend pas. Serrant Baptiste contre lui, il sort. La douleur de mon cœur me semble plus forte. Je meurs… Je meurs seul, loin de lui. Il se fout de moi ! Ces 'Si seulement' ne voulait pas dire qu'il souhaitait que je sois humain, il voulait dire qu'il ne voulait pas que je sois là. J'ai été bête de croire qu'il m'aimait. J'ai été bête de croire qu'il était quelqu'un de bien. Je le hais… Mais je l'aime. Une larme s'échappe de mon œil. Ainsi, une fouine peut pleurer ? J'aurai préféré ne pas le savoir…

Mon sang coule de mon corps. Je vois une flaque qui s'étend sous mon corps. Harry, tu m'as tu ! Même mon père n'y était pas arriver… Toi, tu m'as tué en me repoussant… en me jetant au mur et en bafouant mon cœur… Mais non, en fait. Je me suis tué tout seul. Je me suis tué en tombant amoureux de toi. En apprenant à aimer ta douceur, ta gentillesse… Même pas une semaine sous cette forme et je meurs !! Ce n'est pas juste !! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?? J'ai mal !!!

Mon corps prend petit à petit la température du sol… Je meurs seul, dans mon coin. J'espère juste que je serai bien mort quand Harry reviendra… S'il revient ! Il voudra peut-être passer la nuit avec Baptiste. Je me sens faible et c'est sans doute pour ça que je n'ai pas senti les vibrations des pas d'Harry dans le couloir. Je m'aperçois qu'il ne revient que quand il ouvre la porte. Il ne me voit pas tout de suite. Il semble pensif. Alors, il s'aperçoit de mon absence et regarde le lit, puis jette un regard autour de la pièce. Ses yeux verts passent sur moi puis reviennent. Je les vois s'écarquiller d'effroi et des larmes s'en échappent ensuite. Harry halte péniblement et se précipite vers moi. La terre tremble sous son déplacement, mais bien vite, les vibrations cessent.

« Ooh, Draco, pleure Harry. Draco, non, qu'est-ce que j'ai fait ??? »

'Tu m'as tué, connard !'

Mais Harry ne m'entend pas. Il tend ses mains vers moi pour me prendre. Je bouge légèrement pour m'enfuir, mais la douleur est trop grande. Je pousse un couinement de douleur et je renonce. Harry ne me prend pas, mais il passe un doigt tendre sur ma fourrure. Une perle glisse le long de son nez et tombe sur moi. Elle roule sur mon flanc et se mélange à mon sang. Tout devient flou et je ferme les yeux. J'entends Harry me supplier de ne pas mourir. Je l'entends me demander pardon et me dire qu'il m'aime.

'Trop tard, Harry, trop tard…'

Et le noir m'envahit.


Putain ! J'ai mal partout !!! J'ai l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur ! Qu'est-ce qu'il se passe ? La mort n'est-elle pas sensée être sans douleur ??? J'ouvre les yeux péniblement pour les refermer aussitôt. Il fait trop blanc dans cette infirmerie !! Infirmerie ??? J'ouvre de nouveau les yeux et je constate que je suis bel et bien dans l'infirmerie. Il fait jour et j'ai des paravents qui m'entourent. Je suis dans un lit, nu, un bandage entourant ma taille et mon poignet gauche.

MON POIGNET ???

MA TAILLE ???

Sans y croire, je lève les mains pour constater que oui, c'est bien mes mains d'homme que je regarde. Et c'est dans un corps d'homme que je suis !! Mes mains se posent sur mon visage et le caresse. Des larmes de joie glissent le long de mes joues. Je suis moi-même !! Plus de poils, plus de fourrure, plus de griffes ! Mais simplement moi ! Mon corps, mes bras, mes jambes !! Mes pieds ! Mes mains !! Tout !! Mon sourire s'étend. Et je serre le drap contre moi, plus heureux que jamais.

Tout à coup, quelqu'un écarte l'un des paravents et entre. Je le reconnais sans difficulté, mon propriétaire celui qui m'a pris mon cœur. Celui qui m'a tu ! Harry semble désespéré. Des cernes marquent son visage et il a l'air d'avoir pleuré. Je fais semblant d'être encore endormi et quand il se tourne vers moi, Harry éclate de nouveau en sanglot. Il se laisse tomber à genoux près de mon lit et serre ma main dans la sienne. Ça me fait mal de le voir si triste.

Je ne peux pas me retenir et pose ma main libre sur sa tête, caressant ses cheveux. Il sursaute et relève la tête. Ses yeux verts ne m'ont jamais paru plus beau… ! D'un bond, il est sur moi. Il me serre convulsivement dans ses bras en pleurant et en prononçant mon nom. Moi, j'essaye de le calmer en lui disant que tout va bien, mais il ne m'écoute pas et pleure.

« Ooh, Draco, je suis si désolé. Tellement désol !

- Arrête… Je vais bien ! Arrête ! »

Harry caresse mon visage, mes cheveux, mon torse nu. Ses lèvres se posent sur les miennes et nous nous embrassons. C'est un baiser salé et humide, mais c'est le plus beau baiser que j'ai reçu de ma vie. Un baiser d'amour. Je tire Harry à moi et il se glisse sous ma couverture. Tout mon corps frissonne. Je suis nu, totalement offert à lui. Et je ne me suis jamais senti mieux quand cet instant. La main d'Harry descend le long de mes côtes avec hésitation. Il me regarde dans les yeux et je lui souris. Je sais qu'il me veut. Je sais qu'il me désire. Comment lui dire non quand je ressens la même chose que lui ?

Impétueusement, je m'empare de sa bouche et me débrouille pour finir sur lui. Je viens de réintégrer mon corps et j'ai bien envie de voir s'il fonctionne bien. Quand au comment et au pourquoi, ils attendront. Harry fait attention à ne pas me faire mal tandis qu'il caresse mon corps. De mon côté, je le déshabille précipitamment. Je le veux tellement. Je pense à Baptiste pendant un instant... Il ne l'aura pas ! Harry est à moi ! Je marque voracement le cou d'Harry qui gémit de plaisir. Je lui enlève sa chemise, ses chaussures, ses chaussettes et son pantalon en un tour de main. Pour le Boxer, c'est une autre paire de manche. Mes mains sont occupées à découvrir la chère d'Harry et le survivant ne m'aide pas en se frottant ainsi contre moi. Mon désir augmente et le sien aussi. C'est pour finir lui qui enlève la dernière barrière nous séparant.

Je le contemple comme si c'était la première fois que je le voyais nu. Il rougit. Je me penche et l'embrasse tendrement pour ensuite aller mordiller son oreille. Sur son lobe, des petits points rouges me montrent que je n'avais vraiment pas mordu gentiment. Il a même un endroit où j'ai perforé sa chère. Je lèche la vieille blessure et Harry frissonne contre moi. Je souris et embrasse son torse tandis que j'introduits deux doigts dans sa bouche, puis trois. Il les lèche, les suce… Il fait ça très bien. L'idée même qu'il pourrait exercer son talent sur une autre partie de mon anatomie m'excite d'avantage et je ne peux attendre avant d'enfoncer mon index en Harry. Il se crispe et gémit doucement de douleur. Il me serre contre lui et je l'embrasse. Jusqu'ici, nous avons été discrets, mais je réalise que ça ne sera pas longtemps le cas, et que l'infirmerie ne doit pas être déserte. Tandis que je me frotte contre le sexe tendu d'Harry, j'attrape sa baguette qui est sur la commode et insonorise le petit coin de l'infirmerie qui m'est réservé. Je me remets ensuite au travail.

Je passe ma main libre sur le corps d'Harry tandis que mon index continue de le préparer. Harry commence à se détendre et j'en profite pour ajouter un autre doigt. Nouveau gémissement plaintif. Il est sensible. Très sensible. Je ponctue ma préparation de caresse sur son membre tendu et cette fois, Harry s'habitue plus vite. Mon troisième doigt rejoint les deux autres, mais Harry ne se plaint pas. Il bouge furieusement des hanches, gémissant. Je continue de lui donner du plaisir pendant un petit temps puis je quitte son corps pour ensuite le prend doucement. Harry se crispe face à l'intrusion et je m'arrête aussitôt. Je l'embrasse, le caresse et bien vite, il se met à bouger. Le plaisir m'électrise et je prononce le nom d'Harry. Il fait de même.

Comment ai-je pu penser le haïr ? Il m'a tu ? Non, c'était un accident ! Une excuse débile ? Si vous voulez. Moi, je m'en fiche. Je lui fais l'amour comme j'ai toujours rêvé de lui faire. Je lui dis que je l'aime. Il frissonne et me serre plus fort, me disant que lui aussi. Et rien ne me semble plus beau que ça. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Pour mériter un si grand bonheur ? J'ai vécu sous l'apparence d'un animal, suis tombé amoureux de mon propriétaire qui m'a tué et maintenant m'aime. Et tandis que je m'enfonce en lui et qu'il me serre contre lui, je me mets à prier que ce n'est pas un simple rêve. Que tout cela n'est pas faut. Et le plaisir me submerge, tandis que je prononce son nom et qu'il prononce le mien. Je m'effondre sur son corps en sueur et il me serre encore plus fort, embrassant mon front moite et passant ses mains dans mon dos. Mes bandages sont un peu défaits, mais Harry s'assure qu'ils ne se défont pas. Je ferme les yeux et me laisse bercer par les battements du cœur de mon amant. Les explications attendront demain.


Quand je me réveille, je suis toujours dans les bras d'Harry. Il me regarde et caresse mes cheveux doucement. Lorsqu'il s'aperçoit que je suis réveillé, il se penche sur moi et m'embrasse. Quel merveilleux réveil.

« Je t'aime, me dit-il.

- Moi aussi », dis-je.

Et je fus heureux d'entendre ma voix. Harry me sourit et me serre encore contre lui. J'aime sentir l'odeur de sa peau.

« Qu'est-ce qu'il s'est pass ? demandai-je après quelques minutes de silence tendre. Comment se fait-il que je ne suis pas mort et que j'ai réintégré mon corps ? »

Au mot 'mort', Harry frissonne et resserre ses bras. Mais quand je parle de mon corps, il sourit et se détend.

« McGonagall ne nous a pas tout dit sur les Anémorphus, dit doucement Harry. Elle ne nous a pas dit qu'il y avait un moyen de te faire réintégrer ton corps. Un moyen dangereux, mais un moyen tout de même…

- Ma mort, dis-je, comprenant les raisons pour lesquelles le professeur de métamorphose n'avait rien dit.

- Oui, confirme Harry. Ta mort. Mais McGonagall avait peur que ça ne marche pas et c'est pour ça qu'elle n'a rien dit. Quand tu… Quand tu es mort (Harry frissonna encore) tu t'es soudain mis à grandir. Et tout à coup, tu es redevenu normal. J'ai failli devenir fou quand j'ai compris que tu étais enfin toi… Je t'ai serré contre moi et j'ai senti ton cœur battre. Alors, j'ai compris que tu étais vivant et qu'on pouvait te sauver. Je t'ai amené à l'infirmerie et on t'a soigné… Ensuite, tu es resté dans le coma pendant trois jours…

- Trois jours !! m'étonnai-je.

- Oui, dit Harry, s'assombrissant. Tu as failli mourir… »

Je serre à mon tour Harry dans mes bras. Il commence tout doucement à pleurer contre moi.

« Je suis désolé, dit-il, la voix vibrante de ses sanglots. Je ne voulais pas te tuer. Je voulais juste te faire lâcher Baptiste…

- Et moi, je voulais qu'il parte, lui dis-je. Il ne t'aimait pas ! Il voulait juste s'envoyer en l'air ! C'était un pari, Harry. Un pari destiné à te faire souffrir ! Je ne pouvais pas laisser faire ça ! Je ne pouvais pas !!! »

Et je sers Harry contre moi avec plus de possessivité que jamais.

« Je ne savais pas, dit Harry. Je pensais que tu étais juste jaloux… De quoi, je ne savais pas… J'imaginais juste que tu ne voulais pas que je sois heureux alors que toi, tu étais condamné à vivre sous cette forme, loin des plaisirs charnels… je n'osai même pas imaginer que tu puisses m'aimer… »

Je souris et caresse ses cheveux. J'embrasse ses paupières et lèche ses larmes. Harry quémande mes lèvres et je les donne, de même que ma langue.

« Que va-t-il se passer, maintenant ? demande-t-il. Qu'allons-nous faire ? »

Je reste silencieux.

« Je suppose que nous allons devoir l'annoncer à nos proches. Sauf si tu désires que ça ne se sache pas… »

Je me crispe, attendant qu'Harry brise mon cœur. Mais il ne fait que m'embrasser le front.

« J'ai failli te perdre une fois, dit-il. Je ne veux pas que ça recommence ! À compter d'aujourd'hui, nous restons ensemble jusqu'à la fin…

- Tu sauras supporter mon sale caractère ? »

Harry rit et m'embrasse encore.

« Oui, me dit-il. Je t'aime depuis plus longtemps que tu ne le croies… »

Ces mots me surprennent. Plus longtemps ?

« Plus longtemps ? je demande.

- Oui, répond Harry. Depuis l'année dernière, je pense. Quand tu as quitté le mauvais camp… »

Mon cœur se serre.

« J'ai été un monstre avec toi, cette année-là, lui dis-je.

- Oui. Mais ça m'était égale. Je t'aimais. Et je t'aime toujours… »

Je souris et l'embrasse encore. S'il a supporté mes remarques cinglantes de cette époque, il saura supporter mes caprices.

« Et si on en vient à se détester ? je lui demande.

- Alors nous aviserons, me répond mon amour. Nous aviserons… »

Je souris et le serre contre moi. C'est à ce moment-là que les paravents s'ouvrent laissant entrer l'infirmière qui se fige en nous voyant tous les deux, nus et ensembles. Elle rougit. De gêne ? Les hurlements de rage me prouvent que non. Je ne saisis pas sa colère. Ses paroles sont incompréhensibles. Mais Harry, lui, comprend et rit comme un fou. Quand enfin, l'infirmière s'en va, il tente de reprendre son sérieux, sans succès.

« Qu'est-ce qu'il y a ? fis-je.

- Elle est folle de rage !

- Ça, j'avais remarqué, mais pourquoi ? »

Harry rit encore un peu, puis il me regarde d'un air malicieux.

« Elle a peur que je ne t'épuise avec trop d'exercice, si j'ai bien compris, dit-il en souriant.

- Pfffu ! fis-je avec dédain. Il m'en faut plus que ça pour me fatiguer… »

Harry sourit et se penche sur moi d'un air gourmand.

« Ah ? Je peux vérifier ? »

Je souris.

« Quand tu veux… »

Nous nous cachons sous les draps, au cas où Pomfresh reviendrait. Et de nouveau, nous ne faisons plus qu'un.


Je suis resté à l'infirmerie une semaine. Harry aussi. Il n'était pas malade, mais quand on lui demanda de retourner en cours, il envoya les professeurs et tous les autres se faire foutre et appliqua son propre conseil avec moi. À ma grande joie. Ce fut une semaine merveilleuse. Pomfresh n'osait pas venir trop souvent, de peur de nous trouver dans une situation compromettante. Ce qui arriva bien évidemment et finit de la convaincre de me libérer.

J'investis les quartiers d'Harry. Étant en vacances de Noël, nous passâmes deux semaines seul à seul à nous aimer et à faire mieux connaissance. Je montrais mon caractère de cochon à Harry et il me fit connaître sa patience et son calme étonnant… Ça explosa à un moment une bonne fois, pour ensuite se transformer en une union passionnelle et merveilleuse. Ce soir-là, nous nous sommes tellement épuisés que nous avons dormi toute la journée du lendemain. Les deux meilleurs amis d'Harry ont eu du mal à accepter notre relation, surtout le rouquin. Mais finalement, tout c'est bien passé… Quand à Baptiste, il est toujours à Sainte-Mangouste… Accident d'escalier, selon la rumeur. Bon, je lui ai peut-être fait un croche-pied ou deux, mais ça, ça reste à prouver.

« Draco ? s'exclame mon amour en entrant dans notre chambre. Tu viens ??? Nous allons arriver en retard au mariage d'Hermione et Ron !!! »

Je souris à mon amant, qui sera bientôt mon mari. Cinq ans ont passé depuis ma transformation et nous sommes toujours ensemble. Il y a eu quelques petites disputes, mais rien que nos cœurs n'aient surmonté. Et maintenant, c'est le mariage des deux idiots… Je suis témoin à leur mariage… L'union de deux des mousquetaires…Et si jamais ils ont des gosses ? Quelle horreur ! J'espère juste que je ne serai pas parrain… Mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ???

FIN