------
OS3 : Petits verres entre ami.
HP/DM
------
« À Ron et Hermione !, s'exclama Harry, levant son verre. Qu'ils… Qu'ils vivent heu... Heureux pour… Pour toujouuurs !
- Ouais !!! Fit Draco, levant aussi son verre. À Ron et Hermione ! »
En même temps, ils trinquèrent et portèrent leur verre à leur bouche pour ensuite l'avaler cul sec ! Les deux jeunes hommes éclatèrent de rire et se servirent – péniblement – un autre verre.
« Ai toujours dit que… que tu étais quelqu'un de… de bien, Draaaco…, dit difficilement Harry qui se demandait vaguement s'il était normal que les meubles du salon dansent le tango.
- Moi aussi, je t'ai toujours trouvé… bien ! »
Ils rirent et burent encore.
« Alors pourquoi… Pourquoi qu'on est toujours célibataire ? dit Harry d'un air triste.
- Beeeennnn, fit Draco. Moi, c'est parce que… parce que les filles, elles… Elles sont avec moi que… que pour mon argent… et parce que…. Y'en a pas une qui… y'en a pas une qui sait… enfin, pas une qui me plait vraiment !
- Ouais ! fit Harry, jetant son verre à terre pour finir par prendre une bouteille qu'il ouvrit et entreprit de vider. Je crois qu'on est bourrés…
- Moi aussi », avoua Draco.
Ils recommencèrent à rire comme des idiots.
« On a le droit, dit soudain Draco. On fête le mariage de Ron et Hermione !
- Ouais !!! cria Harry. À Ron et Hermione ! »
Il leva sa bouteille et but goulûment. Draco la lui arracha des mains et se mit à boire aussi. Quand elle fut vide, il en prit une autre et la serra contre lui avant de se lever et de tituber jusqu'au divan.
« Et t...t….toi ? Pourquoi tu... tu… tu es… pas… pas encore mari ?
- Parce que… parce que… Les homosexuels… peuvent pas se marier ! »
Draco éclata de rire.
« À voui, c'est vrai… tu préfère les hommes… Pourquoi ??
- Je sais po… Parce qu'ils sont… comme moi… Pis qu'ils sont… plus proches… je sais pas… »
Harry prit à son tour une bouteille et alla se laisser tomber contre Draco dans le divan.
« Mhmm, fit doucement Harry. Tu es... tu es tout chaud ! »
Draco passa ses bras autour de la taille d'Harry, laissant tomber par terre sa bouteille.
« Toi aussi », dit-il, la voix rauque.
Ils restèrent un moment silencieux, Harry buvant doucement au goulot de sa bouteille et Draco cherchant après la sienne.
« J'aurai dû… J'aurai dû… prendre une… une cava... vva… caval…
- Cavalière ! dit Harry.
- Ouais, c'est ça ! Vatalière ! Je suis… je suis tout seul… depuis longtemps…
- Moi aussi !
- Tu voulais une vatalière ?
- Naaaannn… Un CaValier !
- H ! T'es pas si bourré que ça… »
Ils se remirent à rire et Harry se coucha un peu mieux sur Draco. Approchant son visage du blond, il déposa un baiser rapide sur les lèvres imbibées d'alcool de son ami.
« N'ai plus embrassé personne depuis longtemps, se justifia Harry.
- Moi… Moi non plus », dit Draco.
Il attira Harry à lui et l'embrassa avec possessivité. Harry gémit doucement et se dégagea péniblement.
« Faut pas... faut pas faire ça ! dit Harry. Demain... Demain, on le… on le regrettera… »
Mais ses lèvres étaient de nouveau sur celles de Draco et sa langue caressait celle du blond avec passion.
« Demain… demain, c'est demain, dit Draco. Pis on a le droit !
- Ouais ! dit Harry. Pis on a une excuse ! On est bourrés !
- Et en manque ! » dit Draco.
Ils s'embrassèrent encore et les mains de Draco commencèrent à déshabiller Harry.
« Trop étroit, ce canapé, dit Harry en s'arrachant au bras de Draco. Viens ! »
Péniblement, Harry tira Draco jusqu'à sa chambre et se laissa tomber sur le lit, sa robe à moitié enlevée et son pantalon légèrement ouvert.
« On est bien d'accord, fit Draco en rampant sur le corps excité d'Harry. On ne fait ça… que… Que pour s'… s'aider !
- Ouais, fit Harry en arrachant la robe de Draco. Que pour s'aider ! »
Harry se réveilla avec un mal de tête si énorme qu'il mit un certain temps à se rendre compte qu'il était dans son lit et non pendu par les pieds à un monte-charge qui lui fracassait le cerveau sur le sol toute les dix secondes. Gémissant de douleur, il enfouit sa tête dans son coussin et essaya de se rendormir. Mais son coussin se mit à bouger, à son grand agacement.
« Mais arrête de gigoter, grogna Harry en frappant son coussin.
- Outch », fit l'oreiller, paralysant Harry par la même occasion.
Depuis quand un oreiller avait mal ? Déglutissant, Harry fit le suprême effort de se redresser et de regarder contre quoi il dormait…
« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRRGGGGGGGGGGGGHHHHHH !!!!!, s'exclama-t-il, tombant d'un coup de son lit.
- De quoi ? fit Draco, se relevant péniblement. Qu'est-ce qui se… ??? »
Draco stoppa et fixa Harry qui était étalé au sol, complètement nu. Il baissa la tête et regarda son corps nu également avant de fermer les yeux d'effroi.
« Ooh, merde », marmonna-t-il.
Harry rampa jusqu'à sa commode et s'empressa de mettre une robe de chambre avant de se tourner vers Draco, le visage pâle.
« Qu'est-ce qu'on a fait ? s'exclama Harry, véritablement horrifié.
- Je crois que c'est assez clair, fit Draco, enroulant son corps dans la couverture. Nous avons… Nous avons couché ensemble ! »
Harry déglutit encore une fois et ferma les yeux. Des images fugaces traversèrent son esprit… Lui en train d'arracher les vêtements de Draco… Draco en train de lécher son corps…. Un frisson lui parcourut l'échine et il se prit la tête entre les mains.
« Pourquoi faut-il toujours qu'on se souvienne des évènements les plus humiliants ? marmonna Harry.
- Pour en tirer une leçon ? proposa Draco en se levant pour aller récupérer ses vêtements en piètre état.
- Je ne boirai plus jamais avec toi ! se promit Harry en se laissant tomber dans son lit. Par Merlin, on a…
- Ne le redis pas ! s'exclama Draco. C'est assez pénible comme ça… »
Harry se contenta d'un léger gémissement qui fit frémir Draco. Il avait gémit comme ça quand il avait pris son sexe dans sa bouche. Draco sentit ses jambes se dérober sous lui et s'appuya contre le mur.
« On va se mettre d'accord, Harry, haleta Draco. Quoi qu'il arrive… Quel que soit la torture subie... ou la personne qui demande…. On ne parlera de ça à personne ! Personne, d'accord ??
- D'accord, dit Harry d'une voix blanche. D'accord… »
Harry laissa tomber sa tête sur son bureau dans un 'bong' qui résumait assez bien son état. Il se sentait lamentable et son mal de crâne semblait accroître depuis le savon que son patron lui avait passé pour son retard. Était-ce sa faute s'il avait un mariage la veille ?? Il est vrai que s'il n'avait pas bu, il se serait réveillé plus tôt…
'Et tu n'aurais pas couché avec Draco…'
Harry se retapa la tête sur son bureau. Pourquoi diable avait-il fait ça ? Pourquoi avait-il bu et pourquoi avait-il sauté sur Draco ??? Bon, d'accord, ils étaient tout les deux fautifs, mais il ne pouvait pas s'empêcher de se donner l'entière responsabilité de son acte. Il s'était couché sur Draco, Il l'avait embrassé et Il l'avait emmené dans sa chambre ! Et Il lui avait arraché ses vêtements, Il l'avait supplié de le prendre pendant que Draco…
Le visage d'Harry s'empourpra. Comment avait-il pu faire ça ?? Avec Draco !!! C'était un des rares amis auquel il tenait le plus et il venait probablement de tuer leur amitié à cause de quatre ou cinq – ou plutôt dix – bouteilles d'alcool ! Harry se tapa pour la troisième fois la tête sur son bureau. Il avait vaincu Voldemort… et couché avec Draco Malfoy !
BONG !
« Crétin ! Pourquoi j'ai fais ça ? »
BONG !
« Je ne suis vraiment qu'un con ! »
BONG
« Un con ! Harry Potter est un Con ! »
BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG ! BONG !
« POTTER! rugit Maugrey, passant rapidement la tête dans l'embrasure de la porte. ARRÊTEZ-MOI CE BORDEL!! »
Harry s'exécuta et lança un regard désolé à son patron.
« Désolé, M'sieur, dit Harry en se massant le crâne.
- Pas autant que les habitants du village qui a été attaqué par une bande de vampires affamés, grogna Maugrey. Levez-vous et allez aider vos camarades sur le champ de bataille ! »
Harry gémit et se retapa la tête au bureau.
« Et que ça saute, Potter ! »
Il était hétéro ! Hé-té-ro ! Il n'aimait pas les hommes ! Il détestait les hommes… Alors pourquoi, par Merlin, avait-il couché avec Harry Potter… ??? Avalant sa troisième aspirine, Draco se massa les tempes en essayant d'ignorer les images de sa nuit avec Harry… Bon sang ! Il avait couch avec Harry… Il avait déshabillé Harry et l'avait même suc ! Pire, il l'avait….
Draco trembla et rouvrit les yeux. Il ne voulait pas revoir ça ! Non, surtout pas ! Il se dégoûtait ! C'était son ami ! Et il n'aimait pas les hommes !!!
'Alors pourquoi as-tu autant appréci ???'
Un autre frisson parcourut le corps de Draco. Il était complètement saoul, il ne voyait pas d'autre raison au plaisir incommensurable qu'il avait ressentit à sentir Harry contre lui… Harry frémissant… Harry gémissant… Harry le suppliant d'aller plus vite…
Draco se leva de son bureau et jeta un regard aux fausses fenêtres du ministère. Harry qui était dans le même bâtiment que lui au moment même et devait sans doute ressentir le même sentiment que lui : la honte ! Il avait terriblement honte ! Honte d'avoir profiter de l'état de Harry, honte d'avoir bu, honte de tout !
Depuis quand était-il ami avec Harry ? Trois ans ? Quatre ans ? Il ne s'en souvenait même pas ! Tout avait commencé par la demande de son père de l'aider à capturer Harry… Draco avait accepté, mais s'était vite aperçu qu'il ne pouvait pas le faire. Harry était aussi insaisissable qu'un morceau de savon et il avait fini par donner rendez-vous à son père à la lisière de la forêt. Il avait tenté d'expliquer ses échecs, mais son père avait refusé d'écouter et l'avait puni. Jamais jusque là, Lucius n'avait porter la main sur lui. Mais Voldemort le rendait fou et il n'avait que très peu hésité avant de le frapper. Ça avait bouleversé Draco. Que genre de père frappait son fils ? Après sa déculotté, il avait réfléchi, observé, analysé… et en était venu au premières conclusions : plutôt crev que d'être comme son père ! Et cette révélation l'avait changé. Il était toujours sarcastique, mais indubitablement moins sombre. Il s'était joint à Dumbledore et avait alors commencé à fréquenter Harry et sa bande. Il lui avait fallu trois mois pour les intégrer et quand la fin de la guerre arriva, il fut définitivement libre. Et il avait des amis ! Des vrais ! Des amis qui l'invitaient à leur mariage… et avec lesquels il couchait…
Draco jura et attrapa sa veste. Il ne servait à rien qu'il reste là. De toute façon, il n'avait aucune affaire à plaider au ministère et il n'avait pas envie de se casser la tête sur le dossier de ses clients. Mieux valait qu'il rentre chez lui et qu'il essaye de se reposer. Ça irait mieux le lendemain !
Harry rentra de sa mission, les vêtements couverts de sang, les mains égratignées et une légère morsure sur le cou. Les vampires s'étaient défendus comme de vraies teignes et le jeune homme avait eu un mal de chien à les battre. Le point positif, dans tout ça, c'était que Maugrey lui avait donné l'autorisation de rentrer chez lui pour se reposer. Arrivé dans sa maison, il fut reconnaissant aux elfes de la demeure d'avoir nettoyer les restes de sa nuit de folie avec Draco. Bouteilles et verres cassés avaient été jetés et les taches d'alcool nettoyées. Quand à sa chambre, elle ne portait aucune trace de l'acte horrible qu'ils avaient commis ensembles.
Soupirant, le jeune homme rentra dans sa salle de bain et alla rapidement se laver. Il ne devait pas y penser ! C'était le mieux ! Il ne devait surtout pas penser qu'il avait adoré ça, qu'il aurait aimé recommencer si Draco avait été gay et qu'il aurait probablement du mal à oublier quelqu'un d'aussi doué que Draco.
Fermant les yeux et s'appuyant contre le mur de sa douche, Harry déglutit. Il avait adoré, il devait l'avouer. Et il devait avouer que jamais, jamais de toute sa petite vie, jamais il n'avait eu un partenaire aussi…chevronné que Draco. Mais il n'y avait pas que sa performance. Il y avait Draco en lui-même. Draco et son cynisme, Draco et son amitié, Draco et son humour, Draco et sa gentillesse, sa douceur… Depuis longtemps, Harry nourrissait des sentiments plus qu'amicaux pour le blond mais il ne pouvait se résoudre à nommer ces sentiments. Il ne pouvait ou ne le voulait pas. Perdre l'amitié de Draco était la dernière chose qu'il souhaitait… Alors lui dire qu'il avait des sentiments autres que de l'amitié pour lui ? Jamais ! Il ne pouvait pas ! C'était impensable ! Et puis de toute façon, c'était juste une très forte amiti ! Oui, une très, très forte amiti
Il l'avait appelé Harry ! Il l'avait appelé Harry !!! Au moment où il atteignait la jouissance, il avait gémit 'Harry' ! HARRY !! Et bien entendu, pas possible de faire passer ça pour un gémissement proche de 'Jessica'… Car même si Jessy rimait avec Harry, le A du prénom masculin était bien trop facile à entendre que pour passer pour un E ! Et le y ne se prononçait pas de la même manière !
Draco frappa contre la porte de son placard. Et bien entendue, dés qu'elle avait entendu ce gémissement, Jessica était partie… Outrée, choquée, elle s'était rhabillée et lui avait ordonné de ne plus jamais l'approcher ! Il ne comptait pas le faire, de toute façon… Elle n'était pas belle. Elle avait les cheveux trop blonds… Pas assez noir s! Et ses yeux n'étaient pas verts… Mais qu'est-ce qu'il racontait ? Il s'en foutait qu'elle n'ait pas les cheveux noirs et les yeux verts !!
Encore plus rageur, Draco quitta sa chambre et alla s'effondrer dans le canapé. Pourquoi ne pouvait-il pas oublier ça ? Pourquoi n'arrivait-il pas à arrêter de penser à Harry ??? Harry était quelqu'un d'exceptionnel et Draco devait admettre qu'il l'adorait ! C'était un ami merveilleux, avec un sens de l'humour tordant et une gentillesse incommensurable mais ce n'était Que son ami ! Et il était Hétéro !!
Harry laissa tombé sa bouteille de whisky sur le sol. Ce n'était décidément pas une bonne idée de boire pour oublier ! Pas bonne du tout ! Depuis qu'il avait bu sa deuxième bouteille, les souvenirs semblaient bien décidés à le hanter avec plus d'ardeur encore. Il se revoyait sans cesse en train de caresser Draco, de l'embrasser… C'était devenu une torture absolument insoutenable ! Plus rien n'avait de sens. Il ne savait plus quels étaient ses sentiments et encore moins ce qu'il devait faire…
De nouveau complètement saoul, Harry se leva en titubant de son divan et marcha difficilement dans son salon. La veille, il était avec Draco. La veille, il embrassait Draco… La veille, sa vie était un temps soit peu normal… La vie normale d'Harry Potter…
'Mouais… Pas si normale que ça, pensa Harry. Mais toujours plus qu'aujourd'hui'.
Trébuchant un peu partout, Harry alla se laisser tomber mollement dans son lit. Son lit… Là où tout s'était passé… Était-ce lui ou les draps sentaient-ils encore comme Draco ? Comme Draco et lui… Fermant les yeux, il se remémora volontairement chaque caresse et chaque baiser, frissonnant sous le souvenir encore vivace. Quand il sentit qu'il n'en pouvait plus, Harry détacha rapidement son pantalon et commença lentement à se caresser. Se caresser en pensant à Draco. Il aurait dû en être horrifié. Mais quand il atteignit la jouissance, rien ne lui sembla plus merveilleux.
« Putain, gémit Harry en enfouissant sa tête dans son oreiller. J'ai besoin d'aide ! »
« Bonjour Monsieur Malfoy…
- Bonjour…
- Bonjour, Monsieur Malfoy !
- Bonjour…
- Hé, salut Malfoy !!
- On se connaît ?? »
Draco traversait la vie comme un zombi. Ou plutôt, il était totalement étanche à toute manifestation amicale autour de lui. Des gens le croisaient dans les couloirs du ministère et lui disaient bonjour, mais il n'arrivait pas à réellement faire attention à ce qui l'entourait. Il ne voyait et ne pensait qu'à une seule personne : Harry Potter. Il l'aurait bien maudit pour prendre ainsi son attention, mais la seule idée de maudire Harry le faisait rire. D'abord, l'ancien Gryffondor était trop fort pour lui. Ensuite, il ne voulait pas le maudire. Il voulait le serrer contre lui, l'embrasser, le jeter dans son lit et lui montrer combien il avait apprécié leur première et dernière nuit !
'J'ai disjoncté, pensa Draco en se dirigeant vers l'ascenseur. Ça ne peut être que ça… J'ai pété ma baguette… J'ai le chapeau troué… Un scroutt au plafond…!!'
Serrant les dents, Draco tourna la tête au moment où il allait entrer dans l'ascenseur pour jeter un coup d'œil à la salle de l'atrium… Et il resta figé sur place. Près du bassin, regardant les deux statues d'un air désespéré, Harry lui sembla plus beau qu'il ne l'avait jamais vu. Il affichait une moue angoissée qui lui donnait l'air vulnérable et terriblement sensuel. Draco sentit tout son sang bouillir d'un coup. Harry était habillé de son habituel robe d'Auror, robe qui était légèrement entrouverte pour laisse voir le début d'un torse que Draco savait parfait. Le blond déglutit… Le pantalon moulait mieux les jambes et les fesses d'Harry que ne l'aurait fait tout autre vêtement. Tout le sang du jeune avocat sembla déserter son corps pour se diriger vers un seul endroit… Crispé, il se jeta littéralement dans l'ascenseur, bénissant Merlin qu'il n'y ait personne à l'intérieur.
Après avoir vomi pratiquement tout ce qu'il avait dans l'estomac et, selon lui, son estomac en personne, Harry rampa lamentablement jusqu'au meuble où il rangeait ses potions pour ingurgiter la mixture grise malodorante qui guérissait la gueule de bois. Il faillit vomir de nouveau, mais se força à avaler la potion, non sans grimacer. Quand ce fut chose faite, il se releva, un peu pâlot et un peu faible, mais en bien meilleure forme. Il attrapa ses vêtements, les enfila et décida de ne pas déjeuner… pas avant qu'il n'ait bien récupéré en tout cas.
Quand il arriva au ministère, non sans s'être pris les pieds dans le tapis par distraction – et avoir fini la tête dans la cheminée heureusement éteinte – Harry soupira avec aisance. Il se souvenait très bien de ce qu'il avait décidé la veille (et de ce qu'il avait fait la veille….) et était bien décidé à appliquer sa déclaration. Il avait besoin d'aide, il irait en chercher ! Et il savait exactement qui aller trouver. Cependant, par un hasard absolument horrible, deux problèmes se posaient à lui. En premier, il devait aller travailler. En second, l'aide dont il avait besoin était en Lune de Miel et ne rentrerait pas avant une semaine et quatre jours. Désespéré, Harry leva la tête vers les statues de l'atrium, priant Merlin de tout son cœur pour que Maugrey soit tout particulièrement sympathique et généreux. Soupirant, Harry pivota sur lui-même et se dirigea lentement vers les ascenseurs. Étrangement, le premier semblait bloqué, aussi, tous les sorciers se précipitaient vers le second. Haussant les épaules, Harry décida d'aller prendre les escaliers. Être serré comme une sardine dans sa boîte d'huile ne l'enchantait pas vraiment !
Il parcourut rapidement les escaliers, arrivant comme une flèche dans le département des Aurors.
« Potter !!! appela Maugrey en le voyant passer. Vous voilà enfin !
- Désolé, répondit Harry. J'ai eu du mal à me lever…
- Mieux vaut tard que jamais, marmonna Maugrey. Vous avez votre rapport ?
- Mon rapport ?
- Votre rapport, Potter ! Sur l'attaque des vampires !
- Oups… »
Une journée merdique au ministère… à bien y réfléchir, ce n'était pas difficile de passer une journée merdique au ministère. Il suffisait d'y être avocat et d'écouter deux personnes s'insulter comme des malades dans son bureau. À côté de lui, la jeune femme servant d'avocate à la partie adverse semblait tout autant ennuyée. Quand les deux époux en vinrent à la magie, Draco finit par décider de s'interposer et se leva d'un mouvement brusque, faisant taire les deux 'combattants'.
« Avez-vous fini de vous crêper le chignon ? demanda le blond, agacé. Bon… maintenant, asseyez-vous ! »
Avec des regards haineux pour leur conjoint, ils s'assirent, à bonne distance l'un de l'autre.
« Bien, fit Draco. Monsieur Pischait… Voulez-vous bien signer ce papier de divorce…?
- Mais je ne suis pas d'ac…
- J'AI DIT !!! Monsieur Pischait, voulez-vous bien signer ce papier ?? »
Terrorisé, Monsieur Pischait signa rapidement.
« À votre tour, Madame…
- Mais je…
- À VOTRE TOUR !!!! »
Tremblante, Madame Pischait signa à son tour.
« Bien, fit Draco. Ce fut un plaisir de faire affaire avec vous ! Vous êtes à présent divorcés, Monsieur Pischait, vous hérité de la voiture, Mme Pischait, de la maison. Bonne journée ! »
Décontenancés, les deux anciens époux sortirent, trop sonnés pour parler ou pour se plaindre. La jeune avocate se tourna vers Draco et lui sourit.
« Et bien, dit-elle. Je vous serai éternellement reconnaissante, Monsieur. Sans vous, j'y serai encore ! »
Draco eut un rictus et se leva, rangeant le contrat de divorce dans une farde qu'il rétrécit et mit dans sa poche.
« Un plaisir, dit froidement Draco.
- Accepteriez-vous de prendre un café avec moi ? demanda la jeune femme.
- Non, merci », répondit Draco.
Il sortit de la pièce et se figea aussitôt. Venait-il vraiment de repousser une séduisante avocate ???
« Rapport terminé, M'sieur ! fit gaiement Harry. Puis-je y aller, à présent ?
- Mpfff, fit Magrey d'un air ennuyé. Oui, allez-y, Potter !… Oh, attendez ! »
Harry figea sur le pas de la porte et se tourna vers son patron.
« Vous êtes au courant du poste libre en Afrique ?
- En Afrique ? demanda Harry.
- Oui, répondit Maugrey. Je sais que vous avez toujours rêvé d'y aller et une place vient de se libérer. Ça vous tente toujours ? »
Harry réfléchit un instant.
« Je ne peux pas vous répondre maintenant, dit Harry. J'ai jusque quand ?
- Après-demain !
- D'accord, dit Harry. Vous saurez pour ce jour-l ! Au revoir, M'sieur !
- Au revoir, Potter… »
Harry partit en courant, rentrant brusquement dans l'ascenseur qu'il martela de son poing. Rapidement, les portes se refermèrent et Harry tapa nerveusement du pied tandis qu'il montait. L'ascenseur s'arrêta et Harry jura. Mais ses paroles se bloquèrent dans sa gorge quand il vit qui allait rentrer.
« Sa… salut, balbutia Harry en regardant le plafond.
- Salut, répondit Draco en entrant, regardant le sol.
- Ça va ? demanda le brun pour combler le silence.
- Oui, et toi ?
- Oui oui, très bien », répondit Harry.
Il y eut de nouveau le silence, aucun des deux jeunes hommes n'osant se regarder. Harry fixait les étages, suppliant l'ascenseur d'aller plus vite et espérant qu'il serait rapidement à l'atrium. Son cœur battait la chamade et il essayait de se convaincre de ne pas regarder vers Draco dont il sentait les nombreux coups d'œils. L'ascenseur s'arrêta de nouveau et Harry retint un 'Oh non' quant il vit un de ses ex entrer.
« Oh, tient ! Salut Harry, dit le jeune homme en entrant. Ça va ?
- B'jour Tomas… Oui, ça va et toi ?
- Très bien ! Je suis content de te voir ! »
Tomas passa son bras autour des épaules d'Harry qui se défit nerveusement de l'étreinte.
« Ah ? Et pourquoi ?
- Et bien, on s'est plutôt mal quittés, la dernière fois, dit Tomas en souriant. Et j'avoue que je me demandais ce que tu devenais…
- Oh, je deviens rien de particulier, dit Harry en suppliant encore l'ascenseur d'aller plus vite.
- Tu es avec quelqu'un, dernièrement ? demanda franchement Tomas.
- Et bien… heu… non, pas pour l'instant…
- Super ! s'exclama Tomas en s'approchant un peu plus d'Harry qui ne put bouger de crainte de se plaquer contre Draco. Tu voudrais prendre un verre avec moi ?
- Heu... je… j'en serais ravi, Tomas, mais… j'ai à faire, après…
- Ah ? demanda Tomas.
- Oui… Je dois apporter…un sèche-cheveux à Hermione !
- Elle n'est pas en Lune de Miel ?
- Si, mais elle a vraiment besoin de son sèche-cheveux… Et je lui ai promis de venir après le travail.
- Oh, fit Tomas d'un air déçu. Ça sera pour une prochaine fois, alors…
- Oui, dit Harry, tendu. Une prochaine fois… »
L'ascenseur s'arrêta et Harry partit pratiquement en courant. Dès qu'il fut arrivé dans la zone de transplanage, il disparut dans un pop, conscient du regard de Draco encore posé sur lui. Il apparut aussitôt dans une chambre ombragée et élégante, juste devant un lit où ses deux meilleurs amis étaient visiblement fort occupés.
« Oups, dit-il d'un air innocent.
- Harry, bordel ! jura Ron avec colère en rabattant les couvertures sur lui et Hermione.
- Désolé, fit Harry en fermant les yeux. Je suis désol
- Mais qu'est-ce que tu viens faire l ? demanda Hermione, énervée.
- Et bien... C'est une assez longue histoire, dit Harry. Mais j'ai vraiment besoin de votre aide.
- Et ça ne peut pas attendre ? demanda Ron, énervé également.
- Non… Pas vraiment, non…C'est assez grave… »
Ron et Hermione soupirèrent.
« Bien, dit Hermione. Laisse-nous le temps d'enfiler une robe de chambre et nous t'écouterons. »
Harry sourit, gardant toujours les yeux fermés.
« Merci, dit-il, conscient des mouvements de ses amis pour trouver des vêtements.
- Tu diras merci si on te laisse sortir vivant, grogna Ron. T'as intérêt à ce que ce soit une bonne raison, sinon, je te tue ! »
Harry se contenta de sourire.
Draco regarda Harry sortir de l'ascenseur en courant avec perplexité. Son ami avait été si distant pendant le bref moment où ils s'étaient vu qu'il en eut presque mal. Est-ce qu'Harry lui en voulait pour ce qu'il s'était pass ? Est-ce qu'il l'avait perdu ?? À côté de lui, Tomas fixait également Harry avec appétit.
« Il a vraiment un beau cul », commenta Tomas.
Draco figea et tourna lentement la tête vers le jeune homme. Celui-ci sursauta et frissonna en découvrant le regard haineux posé sur lui.
« Heu… fit Tomas. Il y a un problème ? »
Draco ne répondit pas et saisit Tomas pour le plaquer au mur.
« Tu touches, je te cogne ! C'est clair ? gronda Draco.
- Très clair, couina Tomas, terrifié. J'y toucherai pas, je le jure ! »
Draco lui lança un regard méprisant et le laissa tomber au sol.
« Pathétique », dit-il avec dégoût.
Et tourna le dos au jeune homme, disparaissant dans un pop lorsqu'il fut dans la zone de transplanage.
Un lourd silence accueillit la déclaration d'Harry, Ron et Hermione le fixant avec incrédulité.
« Tu as couché avec Malfoy ? dit Ron d'une voix couinante.
- Oui, répondit calmement Harry.
- Avec MALFOY ??? demanda de nouveau Ron.
- Oui, » répondit Harry, toujours sereinement.
Ron fit semblant de s'évanouir.
« Quelle horreur !!! s'écria-t-il.
- Ron, calme-toi ! » ordonna Hermione.
Le rouquin se tût immédiatement.
« Bon…, dit doucement Hermione. Récapitulons tout ça… Il y a de cela des années que tu es habité de sentiments tendres pour Draco. Dernièrement, vous étiez bourrés et vous avez couché ensembles… Et depuis, tu es désespérément hanté par Draco… Et tu nous déranges pour ça ???
- Et bien… oui, avoua Harry, tout penaud.
- Harry ! Même le pire des idiots aurait compris ce qui t'arrive ! Comment est-ce possible d'être aussi bête ?? »
Le brun afficha un air perplexe et étonné.
« Comment cela ? »
Hermione leva les yeux au ciel.
« Comme tu es trop bête que pour le comprendre toi-même, laisse-moi te le dire tout net ! Harry… Tu es amoureux de Draco ! »
Dans un 'boum' sonore, Harry s'effondra, inconscient.
Quand il fut rentré chez lui, Draco s'effondra dans son sofa. Pourquoi diable avait-il menacé ce type ??? Qu'est-ce que ça pourrait bien lui faire qu'il drague Harry ??? Rien du tout ! Ce n'était pas comme si Harry était sa propriét ! Ou comme si Harry lui devait quelque chose ! Ce n'était pas comme s'il avait son mot à dire sur la vie d'Harry… Ou comme s'il ressentait quelque chose pour lui… Autre que de l'amitié, en tout cas. Non, il n'avait aucun sentiment identique à de l'amour pour Harry… Et pourquoi pensait-il ne serait-ce que cinq minutes de plus à Harry ?!?
Furibond, Draco se leva et quitta la pièce, bien décidé à aller se distraire.
Harry revint à lui lorsqu'une bassine d'eau lui fut renversée sur la tête, lui arrachant un cri d'effroi qui résonna dans toute la chambre.
« Tu t'évanouis si tu veux, mais pas ici, grogna Ron, un sceau à la main. C'est ma Lune de Miel, j'aimerai la passer sans toi couché sur le sol ! »
Harry, haletant, regarda autour de lui d'un air perdu.
« Heu…oui…je…Désolé. »
D'un bond, le jeun homme se releva et s'épongea le front avec inquiétude.
« Oh, Merlin, gémit-il. Ça ne peut pas être vrai. Ça ne peut pas être ça, n'est-ce pas ?
- J'en ai bien peur, dit Hermione en le regardant d'un air triste. Tu es amoureux du seul homme qui ne t'aimera probablement jamais… Pas plus qu'un ami, en tout cas… »
Harry enfouit son visage dans ses mains, son corps tremblant de peine. Il était amoureux ! Il ne pouvait plus le nier, à présent. C'était visible, presque palpable… Il était amoureux et celui qu'il aimait était désespérément hétéro ! Il était maudit ! Ou tout simplement condamné à souffrir pour l'éternit ! Il ne savait pas vraiment… Et en fait, il ne voulait même pas le savoir. Douloureusement, Harry se releva et essuya encore une fois son visage trempé.
« Désolé de vous avoir dérangé, dit-il d'un ton chagriné. Amusez-vous bien ! »
Et sans s'inquiéter des appels désespérés de ses amis, Harry rentra chez lui.
Draco s'effondra de nouveau dans son sofa, à peine deux heures plus tard. Il en avait été incapable ! Incapable de ne pas penser à Harry ! Quelle que soit la femme qu'il regardait ou draguait, seul le visage d'Harry revenait sans arrêt, le hantant sans répit. Le visage enfoui dans son fauteuil, le blond émit un gémissement désespéré en frappant dans son oreiller et fit venir à lui une bouteille d'alcool quelconque. De toute façon, il était déjà bien entamé, alors…
Quand il se réveilla le lendemain, Harry ressentait un étrange sentiment de quiétude mêlé à un profond désespoir. Sa paix venait de la décision qu'il avait gravement prise la veille en rentrant de chez Ron et Hermione, son désespoir de son cœur en miettes. Son idée était qu'il ne pouvait pas rester là à regarder celui qu'il aimait en cachette. Son idée était qu'il devait l'oublier et vite ! Hors, ce n'était pas en restant là qu'il y arriverait ! Ainsi, le même matin, Harry emballa ses affaires, la mine défaite et chagrinée. Il fit voler ses vêtements les plus légers et convenables dans une malle et la rétrécit pour la mettre dans sa poche. Enfin, il laissa une note d'instruction pour les elfes de maison et transplana au ministère.
À peine arrivé à son bureau qu'Harry demanda une entrevue avec Maugrey. Bien qu'un peu surpris, l'homme accepta de le recevoir tout de suite et écouta Harry lui expliquer la raison de sa venue.
« Ainsi, vous avez décidé de partir en Afrique, dit Maugrey.
- Oui, dit Harry d'une voix calme et résolue. Ça a toujours été mon rêve, comme vous le savez. Il serait idiot que je loupe cette occasion.
- En effet, oui, fit pensivement Maugrey.
- Je pars tout de suite, Monsieur, dit Harry. Cependant, je n'en ai pas informé mes proches, je n'en ai pas eu le temps. Vous verrez Ron à son retour… Pourriez-vous l'informer ?
- Bien entendu, dit Maugrey.
- Et si jamais… Enfin, si jamais on vient me demander… Vous n'avez qu'à dire la vérit
- Vous me prenez pour un messager ? » grogna Maugrey.
Harry afficha un sourire amusé, sachant pertinemment que Maugrey ferait la commission.
« Au revoir, Monsieur, dit respectueusement Harry.
- Au revoir, Potter. Revenez quand vous voulez. »
Sans répondre, mais en souriant bravement, Harry transplana.
Une semaine avait passé. Une semaine qu'il subissait l'enfer, revoyant par de délicieux mais tortionnaires flashs sa nuit avec Harry. Le corps d'Harry. Le visage d'Harry. Les yeux d'Harry… Ses cheveux… Et il n'en pouvait plus ! Tout simplement plus !!! D'un pas rapide, Draco parcourut le couloir menant au bureau des Aurors, bien décidé à arracher Harry du sien, à l'entraîner chez lui et à le prendre violemment. Mais en arrivant, il eut le choc de découvrir un bureau vide. Rien. Plus Rien ! Adieu le fouillis d'Harry Potter, adieu ses tiroirs débordant et ses dossiers non-classés. Il n'y avait plus rien !
Pétrifié devant le bureau, Draco mit un certain temps à se rendre compte de la présence de Maugrey qui lui parlait d'Afrique.
« Où… Où est Harry ? balbutia le jeune homme. Où est-il ??
- Mais vous n'écoutez donc jamais quand on vous parle ? demanda Maugrey. Il est parti en Afrique. On avait besoin de missionnaires là-bas à cause d'un nombre étonnant de créatures sombres… »
Draco s'appuya contre le bureau, tremblant de tout son corps. Harry était parti en Afrique. Parti…
« Pour combien de temps ? parvint à demander Draco d'une voix blanche.
- Durée indéterminée, dit Maugrey. Malfoy, vous vous sentez bien ? Vous êtes encore plus blanc que d'habitude… »
Draco ne répondit pas et enfouit son visage dans ses mains. Devant ses yeux défilaient mille et unes images de sa nuit, son unique nuit avec l'homme qu'il aimait – car il l'aimait, il en était sûr à présent. Mais pourquoi s'en était-il aperçu si tard ??? Et pourquoi était-il parti ??
« Pourquoi est-il parti ? demanda Draco d'un air désespéré. Pourquoi, dites-moi !
- C'était un de ses rêves, répondit Maugrey. Pourquoi n'aurait-il pas sauté sur l'occasion ?
- Parce qu'il n'a pas le droit de me laisser ! » cria presque Draco.
Maugrey sursauta et regarda Draco avec étonnement. Celui-ci, conscient d'en avoir trop dit, s'enfuit presque des bureaux, le cœur en miettes.
« Bonsoir, Monsieur Potter, dit Amilda d'un ton humble. Comment allez-vous ?
- Bien, répondit simplement Harry. Un Whisky, s'il vous plaît… »
Amilda le regarda de ses yeux noir charbon et soupira.
« Vous buvez trop…
- Ça m'est égale, dit doucement Harry. Un Whisky, s'il vous plaît… »
Amilda soupira encore et servit un verre à Harry qui le regarda un bref instant avant de l'avaler cul sec.
'À toi, Draco, Mon amour, pensa Harry. Je bois à ta santé et à ton bonheur… Puisse-tu oublier ton dégoût et redevenir mon ami rapidement…'
Et il abattit son verre sur le comptoir, le tapant trois fois dessus. Amilda comprit aussitôt et servit un second verre tout en souhaitant que cette nuit encore, Harry ne provoquerait pas de rixe…
Draco se laissa tomber sur son canapé, des larmes plein les yeux. Pourquoi Harry était-il parti ? Parce que c'était son rêve ? Il n'en croyait pas un mot ! Harry était parti parce qu'il avait honte d'avoir couché avec lui et qu'il voulait l'oublier. Harry, cet homme si beau et gentil qu'il avait appris à aimer, Harry était parti pour ne plus jamais le revoir et ne reviendrait jamais. Son Harry…
Un sanglot se fit entendre dans la pièce richement décorée et Draco se mit à pleurer. Pourquoi, alors qu'il était enfin amoureux et qu'il acceptait ses sentiments, son amour devait-il partir ? Draco serra contre lui le coussin de son divan, pleurant encore avec plus de force. Il n'avait jamais pleuré… Mais pour Harry… Pour Harry, il verserait chaque larme de son corps et même son sang, juste pour le revoir et l'embrasser une seule fois. Il était prêt à souffrir éternellement et à n'être que son ami juste pour rester à ses côtés… Juste un peu…
La cheminée de la maison d'Harry crépita, éjectant de son âtre deux formes indistinctes. L'une atterrit souplement tandis que l'autre s'écrasait pitoyablement au sol.
« Outch, fit la personne couchée au sol. Je me suis fait un mal de chien…
- Il n'a pas l'air d'être là, Ron, dit la seconde personne.
- Peut-être est-il chez Draco, répondit le dénommé Ron en se redressant.
- Tu crois ? demanda Hermione.
- Je ne sais pas… Allons vérifier !
- Ron ! Fit Hermione d'un ton outré. Nous ne pouvons pas aller les déranger ainsi, voyons !
- Et pourquoi pas ? demanda Ron. Il nous a bien dérangé, lui ! »
Hermione voulut répliquer mais n'en eut pas le temps. Ron avait déjà transplané.
Draco fut plus qu'étonné de voir débarquer Ron et Hermione dans son salon. Remerciant Merlin d'avoir séché ses larmes peu de temps avant, il se redressa vivement pour remettre, assez lentement, son masque de froideur.
« Harry n'est pas l ? demanda Ron.
- Non, répondit Draco. Il…Il est parti…
- Parti ? demanda Hermione, surprise. Où ça ?
- En Afrique, répondit Draco d'une voix vide.
- Où ça ??? s'exclamèrent Ron et Hermione.
- En Afrique », répéta Draco.
Hermione et Ron échangèrent un regard lourd de sens.
« L'abruti, dit Ron d'un air agacé. Il a préféré fuir…
- C'était facile à prévoir, dit Hermione. Son cas est assez… désespérant.
- Peut-être pas, dit Ron. Tu as vu avec quelle difficulté il nous a annoncé ça ?
- Moui, dit Hermione. Et il avait l'air triste quand nous sommes arrivés… »
Les jeunes mariés se regardèrent puis fixèrent Draco.
« Malfoy, dit Ron.
- Nous allons te demander d'être tout à fait honnête avec nous, continua Hermione.
- Ce qu'on va te demander est très important… »
Draco regarda tour à tour Hermione puis Ron, hochant de la tête à chacune de leurs phrases.
« Malfoy, dirent les deux anciens Gryffondor d'une même voix. Que ressens-tu Pour Harry ??? »
Draco vacilla, comme frappé par la question. Il regarda de nouveau les deux époux avec hésitation puis soupira.
« Je l'aime, dit-il en évitant leur regard. Par Merlin, je l'aime… »
Ron et Hermione en restèrent bouche bée.
Harry frappa de toutes ses forces – c'est-à-dire peu, vu qu'il était bourré – dans la face rougie de l'Hollandais. Cet espèce d'enflure avait osé critiquer le ministre de la magie et bien qu'Harry soit d'accord avec lui, il allait de son honneur d'Anglais de défendre sa patrie. Et puis il s'endormait, un peu d'action ne lui ferait pas de mal ! Amilda, qui le surveillait depuis le début, sauta par-dessus le comptoir et le sépara de l'Hollandais, attrapant Harry pour l'écarter rapidement. Le Survivant se débattit comme il put, enragé, mais l'alcool qu'il avait dans les veines engourdissait ses membres et il abandonna bien vite toutes résistance pour se blottir dans les bras musclé d'Amilda, pleurant comme un bébé.
L'Africain serra Harry contre lui et fit signe à son collègue qu'il s'en chargeait. Il sortit Harry du café, la chaleur étouffante s'abattant pleinement sur eux. Même en pleine nuit, l'air de l'Afrique restait chaud. Harry pleura pendant tout le trajet et Amilda ne prononça pas un seul mot. Il savait que la peine de l'Anglais était inconsolable et qu'elle le rongeait chaque jour un peu plus. Et il savait aussi que seule la volonté d'Harry pouvait mettre un frein à ce mal… Mais la volonté, pour l'instant, lui manquait cruellement ! Sauf pour se battre et pour tuer… En cela, Harry était et resterait l'un des meilleurs Aurors aillant foulé le sol africain.
« J'suis déso…désolé, Amilda, dit péniblement Harry. Je ne voulais pas…pas ça.
- Je sais, Monsieur Potter, dit doucement Amilda. Ce n'est pas grave… »
Harry grogna et se serra un peu plus contre Amilda, peu gêner de son comportement enfantin.
« J'étais po comme ça, avant, dit Harry. Avant que je commence à l'aimer…
- Je sais, Monsieur Potter, dit doucement Amilda. Vous me l'avez déjà raconté.
- Ah, dit simplement Harry. Et je vous… vous ai déjà dit combien il était beau ?
- Oui, monsieur Potter… Où avez-vous mis vos clefs ?
- Dans ma poche de pantalon… la gauche ! »
Amilda fouilla les poches d'Harry et en sortit la clef, la tournant dans la serrure.
« Vous êtes arrivé chez vous, monsieur Potter, dit-il. Passez une bonne nuit. »
Harry marmonna quelque chose et n'alla même pas jusque son lit. Il s'effondra sur le plancher, endormi.
Ron et Hermione éclatèrent de rire, tombant à terre. Ils martelèrent le sol de leurs poings tandis qu'ils essayaient de respirer, sous l'œil dubitatif de Draco. Le blond commençait à se fixer sur le sortilège doloris quand Hermione daigna enfin lui expliquer la raison de leur hilarité.
« Il est parti en Afrique, dit Hermione. Mais pas parce qu'il en rêvait !!! Il est parti parce qu'il t'aimait !! »
Et elle recommença à rire.
« Il est parti pour ne pas souffrit en te voyant et le pire… c'est que tu l'aimes aussi !! »
Ron, effondré au sol, tenta vainement de se redresser, mais il retomba quand il vit l'air dubitatif de Draco.
« Tu verrais ta tête !! dit le rouquin, riant de plus belle.
- Il… Il m'aime… C'est bien ce que vous venez de dire, hein ? dit Draco, encore sous le choc.
- Oui, dit Hermione. Il t'aime ! Il lui a fallu le temps pour s'en apercevoir. Mais il… »
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase : Draco avait transplané.
Harry se réveilla doucement, couché dans son lit. Il ne se souvenait pas d'y être arrivé, mais ne s'en inquiétait pas. Il était par contre reconnaissant de découvrir que son corps était intact et qu'il n'avait pas de gueule de bois. Péniblement, Harry se redressa et regarda sa chambre. Ses vêtements de la veille étaient posés convenablement sur une chaise et il était lui-même vêtu d'un pyjama de soie. Un pyjama qui ne lui appartenait pas ! Soudain méfiant, Harry regarda autour de lui, cherchant un indice. Mais il n'y avait rien à pars le pyjama qui ne lui était étranger.
Soudain, la porte de la cuisine s'ouvrit et Harry tourna la tête. Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur quand il découvrit Draco, le jeune homme lui souriant.
« Tu es enfin réveillé, dit Draco en apportant un plateau garni à Harry. Je t'ai fait un petit déjeuné avec le peu de choses convenables que j'ai trouvé dans la chose appelée cuisine de ce bungalow… Mange avant que ça ne refroidisse ! »
Mais Harry ne fit aucun mouvement vers son assiette d'œufs-bacon, regardant Draco avec stupeur.
« Qu'est-ce que tu fais l ? demanda Harry.
- En voilà une façon de dire bonjour, se moqua Draco. Allons, mange… »
Draco prit la fourchette d'Harry, piqua un morceau d'œuf et le porta à la bouche du Survivant qui mit quelques secondes à faire ce que Draco lui demandait. Quand il eut avalé sa bouchée, il voulut parler une seconde fois, mais Draco l'en empêcha en le nourrissant une fois de plus. Ce ne fut que quand Harry eut bu son jus d'orange et vidé son assiette que Draco le laissa parler.
« Pourquoi es-tu l ? demanda Harry, paralysé. Explique-moi… »
Draco eut un sourire.
« Ron et Hermione sont venus me voir hier soir, expliqua Draco. Et ils m'ont dit ce que tu ressentais pour moi… »
La réaction d'Harry fut brutale : il s'écarta vivement de Draco, le visage emprunt de frayeur et de peine. Draco eut un petit sourire et enleva le plateau qu'il posa au sol. Il monta sur le lit et s'approcha d'Harry.
« Je suis désolé, dit précipitamment Harry. Je ne voulais pas, Draco, je te jure ! J'ai fait ce que je pouvais pour ne pas tomber amoureux de toi mais je… »
Harry se tut quand les lèvres de Draco se posèrent contre les siennes. Un gémissement lui échappa et il voulut s'écarter de Draco, mais le blond le tira à lui et approfondit le baiser subitement, pressant le brun contre lui. Voyant qu'Harry n'osait répondre à ses avances, Draco quitta les lèvres de son amant et glissa sa bouche dans son cou pour ensuite remonter jusqu'à son oreille.
« Je t'aime aussi, chuchota-t-il. Je t'aime aussi… »
Harry haleta et s'écarta de Draco, les yeux écarquillés et un sourire empli d'espoir sur les lèvres.
« Vraiment ? demanda Harry.
- Oui, répondit Draco en l'attirant encore à lui. Oui ! »
Et les deux amants s'embrassèrent encore, leurs corps se pressant l'un contre l'autre. Harry sourit contre les lèvres de Draco et murmura :
« Je dois rêver… C'est sûrement ça ! Je suis saoul et je rêve…
- Si tu rêves, alors nous sommes deux, répondit Draco en s'étendant sur Harry. Oh, et au fait, Harry… On va se mettre d'accord sur quelque chose…
- Oui ? demanda le brun qui commençait déjà à détacher la blouse de Draco.
- Je t'interdis de boire avant au moins trois ans, c'est clair ? Tu as pratiquement asséché les réserves du bar de la ville ! »
Harry pouffa.
« Même pas pour un petit verre entre amis ? demanda Harry avec malice. Ou au moins entre amants ? »
Draco gronda.
« Démon ! »
Et il embrassa Harry avec plus d'ardeur que jamais.
FIN.
##########################################################################
C'est promis, je le ferai plus… Si ça peut vous rassurer, j'ai honte, à un point, vous n'imaginez même pas… Quelle nullité, ce truc… Yeurk !
