Bon, le deuxième chapitre... tout d'abord, je voudrait m'excuser pour la petite erreur au début du premier chapite, j'ai oublier de venir vérifier dans l'edit... résultat, les deux premiers vers sont stupidement collés au titre. se tape la tête sur le mur en se disant qu'elle ne fera plus jamais cette erreur
Un chapitre un peu plus court, cette fois conté par Cloud. Soit dit en passant, je n'aime pas vraiment Cloud, mais je vénère littéralement Kadaj, alors disons que je suis très jalouse de Cloud pour l'instant... d'ailleurs, ça m'a pris toute ma volonté pour accepter de le mettre en couple... NON IL EST À MOI! prend son chibi Kadaj dans ses bras jusqu'à l'étouffer.
Apprendre le monde 2
Lumière noire qui jaillit
Entre tes doigts entrelacés.
Ange de mort, ange de vie?
Simplement mon ange.
Kadaj s'était endormi dans mes bras, au bout de ses larmes et de ses forces, comme l'enfant qu'il était. Un enfant, oui. Un enfant dans un corps de jeune homme, un enfant qui ne sait rien de son monde, qui doit apprendre. Je désirais vraiment lui apprendre : je l'aimais, inexplicablement.
En le combattant, il m'avait semblé fort – si fort! si jeune! – mais étrange. Le bon fils cherchant sa mère, par tous les moyens. Le garçon guidant, dirigeant ses frères. Le fil de sa double épée si près de moi, les éclairs, la Matéria, les enfants kidnappés et manipulés… Il m'avait semblé aussi cruel qu'innocent. C'est pour cette raison que je n'avais pas pu le tuer.
Je me rappelais. J'avais mal. La blessure à mon épaule, infligée par Sephiroth, me torturait horriblement. J'étais épuisé, terriblement fatigué. Ma journée n'avait été que combats. Et voir disparaître Sephiroth avait été d'un tel soulagement… mais Kadaj avait réapparu.
Kadaj souffrait, je le voyais bien. Ce n'était pas le corps de Sephiroth qui avait véritablement souffert de ma dernière série de coups; ce n'était pas vraiment son corps. C'était celui de Kadaj.
Il voulut m'attaquer. Méfiant, j'ai levé mon épée. Je voyais dans ses yeux toute sa haine, sa haine pour moi et pour ce monde, quelque chose de purement maléfique. Et alors qu'il se précipitait vers moi, j'ai compris que cela ne pouvait pas être sa haine, que c'était un sentiment beaucoup trop fort pour un garçon comme lui. Ce n'était que Jenova. La haine de cet être ancien, cette calamité des cieux, qui coulait dans ses veines.
Et il trébucha. Non, assurément, je ne pouvais pas lui faire de mal. Je l'ai rattrapé d'un seul bras. Il était si mince, si léger…
Ses yeux… plus aucune haine… la domination de Jenova en lui s'achevait. Et alors j'ai compris qu'il était comme moi. Comme lorsque j'étais plus jeune, faible, et que mon seul rêve était de devenir un SOLDIER aussi fameux que l'était Sephiroth. Il semblait fort – semblait – mais… il était comme moi. Perdu, trahi, repoussé. Faible.
Il m'appela « grand frère. » Je n'ai pas su répondre. Je pouvais seulement regarder son beau visage, ses yeux qui ne semblaient plus me remarquer, sentir la douceur de ses cheveux gris contre mon bras, la fraîcheur du cuir de son manteau… et je me suis mis à l'aimer.
Son innocence, sa grâce… il était… parfait. Il appela sa mère, et il semblait l'entendre. Une vraie mère, autre que Jenova. Une mère d'amour et non de haine. La pluie tombait, semblait l'apaiser.
Lorsqu'il s'est évanoui, je l'ai soulevé pour mieux le déposer ailleurs, près d'une de mes épées. Mais en me relevant…
Douleur. Surprise. Mon dos troué d'une balle. Me retournant, j'ai vu les deux frères de Kadaj, Yazoo et Loz. La pluie semblait les faire souffrir, leur peau fumait. Les Matérias activées illuminaient leurs bras.
-Rentrons tous ensemble à la maison, dit Yazoo d'une voix faible.
-Allons jouer ensemble, ajouta Loz.
Jouer. J'ai attaqué. Et j'ai cru mourir.
Mais je n'étais pas destiné à mourir si tôt, grâce soit louée aux Dieux.
Et à Aeris.
OoOoO
Tout semblait terminé, tout. L'eau de pluie avait purifié le Geostigma de tous les malades. Sephiroth semblait parti pour de bon. Et Kadaj…
Cid l'avait récupéré avec la Sierra. Il m'a dit qu'il ne le voulait pas, que c'était Vincent qui avait insisté. Un hélicoptère de la Shin-Ra s'approchait de l'immeuble, ils voulaient sûrement récupérer son corps… ou bien l'achever. Vincent ne voulait pas protéger Kadaj. Il voulait seulement s'assurer un avantage sur la Shin-Ra.
En fait, ça m'a surtout apporté des ennuis.
OoOoO
-Le boss le veut, fais pas d'histoires, Cloud! insistait Reno.
Rude, silencieux comme toujours, se tenait à ses côtés. Je les empêchais d'entrer au 7th Heaven en bloquant la porte.
-Yo, de toute façon, qu'est-ce que tu vas en faire? Il est dangereux, ce type est un malade!
-Je ne crois pas, non.
-Hé ho, Cloud! On parle de Kadaj, là! L'esprit de Sephiroth!
-Je sais très bien de qui tu parles, Reno. Je le garde, un point c'est tout.
-Merde, Tseng va nous…
-Que va-t-il lui arriver si je vous le laisse? l'interrompis-je. Qu'est-ce que la Shin-Ra fera de lui?
Reno caressa les marques sous ses yeux d'une main nerveuse, puis il repoussa les cheveux de son visage.
-J'en sais rien, moi. J'ai pas à le savoir, répondit-il finalement.
-Évidemment, les Turks ne savent rien. Moi, je peux deviner. La Shin-Ra et son cortège de scientifiques vont le prendre et le mettre en cage pour mieux l'étudier. Il va subir des expériences qui vont le rendre malade et à moitié fou.
-Yo, on n'est plus au temps de Hojo! Depuis le Météore, la Mako, c'est terminé, tu sais bien!
-Et qu'avez-vous trouvé pour la remplacer? Quelle torture ferez-vous subir à Kadaj? D'autres cellules, d'autres énergies, d'autres abîmes de douleur? En tout cas vous le priverez de sa liberté, et même lui a le droit d'être libre.
Reno se retourna, Rude dans son sillage. Ils ne voulaient pas risquer une bataille contre moi, et apparemment ils étaient à court d'arguments.
-T'as notre numéro, s'écria Reno avant de grimper dans son hélicoptère, tu nous appelleras quand t'auras trop d'emmerdes avec le gamin!
Une heure après leur départ, ma blessure au dos recommença à me tourmenter. Yazoo avait bien visé. J'ai voulu aller me coucher dans la chambre qui m'est habituellement réservée au 7th Heaven, mais, me ravisant, je suis allé dans celle de Kadaj.
Vincent le surveillait toujours. Depuis deux jours et deux nuits, il le fixait de ses yeux rouges, attendant l'heure de son réveil. Il le guettait pour moi, je lui en étais très reconnaissant. Il m'avait aidé à le coucher, à changer ses vêtements, sans un mot. Je ne comprenais pas son intérêt pour Kadaj (je ne comprenais pas entièrement le mien, d'ailleurs), mais je lui faisais confiance. Je me suis couché dans l'autre lit, le plus éloigné de la fenêtre, sans qu'il ne fasse aucun commentaire.
Sommeil. Oubli de la douleur.
Réveil brutal. Des mains enserrant mon cou, incapable de respirer. Sans réfléchir – pur réflexe de survie – je me suis renversé par en arrière, forçant mon agresseur à lâcher prise. Puis j'ai donné un bon coup de poing.
C'était Kadaj.
Durant un instant, un court instant, j'ai regretté de lui avoir fait confiance aussi vite. Manifestement, il était toujours un esprit maléfique, il voulait me tuer, je devais l'achever au plus vite, et j'ai regretté ma pitié qui l'avait épargné. J'allais le tuer, tout simplement.
Ce ne fut qu'un court instant… puis je vis ses yeux.
Son regard avait changé. Humain. Il était humain. Plus de Mako, plus de Jenova : plus de pupilles félines. Humain. Je ne pouvais pas le tuer. Je ne voulais même plus lui faire de mal. Son regard m'a rapidement fui, honteux, ses cheveux lisses couvrant son visage. Il me repoussa des deux mains, j'eus le souffle coupé, il frappa sur la porte, il voulait partir, il criait, il rageait.
Un enfant. Il n'était qu'un enfant. Je n'ai pas pu résister, je l'ai pris dans mes bras. L'arrêter, le calmer, l'apaiser. Je l'aimais incroyablement. Je ne voulais pas le briser, juste le protéger de lui-même. Il avait peur; j'aurais voulu le rassurer.
OoOoO
Je songeais à tout cela, Kadaj endormi dans mes bras. J'avais bu ses larmes, je l'avais embrassé. Il était d'une telle beauté, d'une telle candeur… Je savais, oui, je savais maintenant qu'il voulait changer… qu'il voulait finalement comprendre ce monde qu'il avait voulu détruire. Qu'il voulait de mon aide.
Il avait passé ses bras autour de ma taille, il me serrait contre lui. Je sentais le souffle de sa respiration à travers mon chandail, contre ma poitrine. J'aurais pu passer ma main dans ses doux cheveux gris, mais je me retenais, pour ne pas l'éveiller.
-Hm…
Il commençait déjà à s'éveiller tout seul. Ne pouvant plus résister, j'ai flatté ses cheveux.
-Cloud?
Il se tourna brusquement vers moi. Ses joues étaient rouges; il était adorable.
-Cloud!
Il me repoussa, de ses bras qui quelques secondes plus tôt me serraient, et il se leva, l'air épouvanté. Je ne comprenais pas. Je sentais encore sa chaleur sur mon corps, son odeur très légère, mais lui n'était plus là. Et pourquoi cet air, pourquoi me craignait-il encore? Ne me faisait-il pas confiance? M'étais-je encore trompé?
-Qu'est-ce que tu m'as fait? me demanda-t-il nerveusement.
-Te faire? Je veux juste t'aider…
-Non, c'est pas… Cloud! Tu es là, et tu…
Il semblait sur le point de s'effondrer. J'ai voulu le prendre dans mes bras, mais il ne se laissait pas faire aisément. Il s'esquivait, il se débattait, il était agile comme un chat. Je finis par l'attraper et je le jetai sur le lit. Avec moi au-dessus, il ne pourrait pas s'échapper facilement. En plus, je le tenais par les poignets, il ne pourrait plus me repousser.
-Dis-le, Kadaj. Qu'as-tu donc?
Il tourna la tête de côté, m'évita du regard. J'embrassai son cou offert, et il se mit à gémir doucement. Le côté de sa tête, le lobe de ses oreilles… sa peau frissonnait, sa peau pâle ne goûtait pratiquement rien, peut-être le sel, un goût diffus… Il s'agitait sous moi, mais je le tenais ferme.
-Allez, Kadaj, dis-moi ce qui ne va pas, murmurai-je au creux de son oreille.
-J'ai peur.
-Je ne te veux aucun mal, tu le sais.
-Non, j'ai peur… j'ai peur… tu sais… c'est moi… qui me fais peur.
Un enfant, il n'était qu'un enfant… Que savait-il du monde? Je ne lui avais encore rien appris. Et… que savait-il de lui-même? Sa vie s'était résumée à ses deux frères, à la recherche de sa mère… Sa vie avait été le mal s'ignorant lui-même; il avait toujours fait ce qu'il croyait être juste. Sa vie avait été une tromperie, un monde caché où il n'avait pas vraiment sa place. Retrouver Mère, rien d'autre.
Maintenant qu'il avait sa propre vie en main… il ne savait même pas ce qu'il possédait. Il était libre, mais plongé dans l'inconnu de sa propre existence.
Je m'allongeai à ses côtés, libérant ses poignets. Il bougea à peine, il me regardait simplement. Son regard était toujours aussi perdu, aussi effrayé. J'aurais voulu le serrer contre moi, j'aurais voulu dissiper ses craintes par des caresses, par des baisers, mais je savais que tout cela ne pourrait que l'effrayer davantage, alors je n'ai rien pu faire. Je me contentais de fixer ses magnifiques yeux d'opale en attendant qu'il fasse le premier geste.
-Cloud? Est-ce que… c'est normal, pour les humains… d'avoir aussi peur de ce qu'il y a dans leurs têtes?
-La réalité est parfois dure à affronter. Chaque personne a en elle une certaine chose, une faille dans ses certitudes… un sentiment qu'il n'ose pas extérioriser…
-Dans ma tête, c'est comme si on avait tout démoli, tu vois? Plus de certitudes, juste des sentiments, c'est comme la poussière qui retombe, c'est tout confus… je ne vois plus grand-chose… J'ai juste envie de vivre, là, mais je ne sais même pas comment.
-Vivre?
Je me suis relevé et je lui ai tendu la main. Surpris, il se leva à son tour, mais il hésita devant ma main tendue.
-Allez, je vais t'emmener faire un tour.
Il prit ma main et baissa la tête.
-Hé, Kadaj…
Je lui pris le menton de mon autre main et je relevai délicatement sa tête pour mieux l'embrasser, chastement, sur les lèvres. Il figea à nouveau, les joues roses, et il finit par se cacher dans ses cheveux en baissant à nouveau la tête.
-D'accord, je viens.
