De retour avec un troisième chapitre! Hé oui, déjà!(Ça va beaucoup plus vite maintenant que ma session scolaire est terminée!)

Ce n'est pas facile de rester dans le rating teen, j'aimerais éviter que ça devienne mature. Donc, ça va rester mimi. Enfin, si vous voulez une scène vraiment chaude, allez voir d'autres de mes fics, c'est pas ce que j'essaie de rendre ici. D'ailleurs, je ne VEUX pas de scène trop explicite avec MON KADAJ! PAS TOUCHE, CLOUD! (Simakai: Merde, c'est ma faute s'ils se minouchent, ces deux-là... Simakai2: assume, la grande! Simakai: Merdeuh quand même!)

Merci à mes revieweuses, ça fait toujours plaisir!

Apprendre le monde 3

De tous les songes de tous les mondes

Comme une flamme dans l'infini

Brûlait son âme, cet esprit cette lumière

Un viendra où elle illuminera le monde.

Je marchais aux côtés de Cloud, j'étais accroché à son bras, je cachais mon visage derrière son épaule, je le couvrais de mes cheveux. Certaines personnes se retournaient à notre passage, et tout ce que je pouvais espérer, c'était qu'ils ne me reconnaissent pas. Je me sentais étrangement nu sans mon souba, menacé.

-Mais calme-toi donc! me souffla Cloud. Détends-toi, agis normalement, c'est la meilleure façon de ne pas te faire repérer…

Il me fallut encore quelques minutes pour me décider à affronter directement la rue. Je me suis redressé et j'ai vu ce qui somme toute était assez banal, mais m'effrayait à moitié : une rue grise, quelques passants, des enfants qui s'étaient arrêtés de jouer pour nous laisser passer. Des enfants…

L'un d'eux s'enfuit à ma vue. Il devait faire partie de ceux que j'avais fait capturer et emmener à la capitale oubliée. Un de ceux qui m'ont servi grâce à son Géostigma… j'avais honte… honte.

J'avais la nette impression que je n'avais pas le droit d'être là, que je n'y avais pas ma place, que ces rues n'ont pas été bâties pour des êtres tels que moi. Midgar, mégapole où les gens osaient encore s'attarder malgré tous les dangers, malgré la misère ambiante. Je n'avais pas ma place entre ces murs gris, parmi ces échoppes et ces bars. Je me sentais rétréci, inutile, un gaspillage d'air ambiant, un criminel.

-Cloud, je veux rentrer.

-Pas encore, Kadaj. Allez, viens!

Il me prit par le bras et me fit courir derrière lui. Les pans larges de mon kimono blanc flottaient derrière moi, les gens se retournaient à notre passage. Étrangement, courir me faisait du bien, oui, courir, c'est comme laisser quelque chose derrière soi. Je me pris au jeu et je rattrapai Cloud, je le dépassai facilement. En me retournant pour lui sourire, j'ai remarqué cette expression sur son visage, et j'ai couru encore plus vite… courir, courir, pour le bonheur de courir, pour sentir sa présence derrière moi…

Je m'arrêtai net. La place centrale, où des grues d'acharnaient à déplacer les débris du monument de la Shin-Ra. Cloud me dépassa et ralentit, s'arrêta quelques mètres devant moi et me regarda, intrigué.

-Alors, ce sont mes frères qui ont fait ça?

-En fait, c'est surtout Bahamut qui a tout démoli.

On voyait encore du sang par terre, du sang que la pluie d'Aeris n'avait pas pu nettoyer, du sang laissé par les victimes des invocations de loups, du sang laissé par les victimes de Bahamut. Par des gens qui n'ont jamais demandé la mort, et qui s'étaient acharnés à vivre dans cette ville sans espoir de bonheur ou de grandeur.

Avant, je les méprisais. Ils ne méritaient pas vraiment de vivre. Ils n'étaient que des humains, les bâtards d'une planète qui méritait la mort. Cela n'avait aucune importance, si j'arrivais à retrouver Mère. Maintenant j'avais honte de ces meurtres, de cette destruction inutile.

La honte, la honte… il ne me restait que la honte. Mais cela faisait partie de ce long cheminement que je m'étais imposé : assumer mes actes, accepter mon passé et ma réalité.

-Cloud, je veux rentrer, maintenant. J'en ai assez vu.

Il passa un bras autour de mes épaules et m'entraîna vers les ruines du monument de la Shin-Ra.

-Qu'est-ce que tu voulais faire à cet endroit? me demanda-t-il

-Je… je croyais que Mère s'y trouvait. Je n'avais aucune idée de l'endroit où elle pouvait être. J'aurais fait disparaître cette ville pour mieux la retrouver. Et dire que c'est Rufus qui l'avait tout ce temps…

-Ça n'a plus vraiment d'importance, maintenant.

-Des gens sont morts par ma faute, objectai-je. Je croyais faire ce qui était juste, mais…

-Tu t'es trompé, tu admets ton erreur, tu changes. Que peut-on te demander de plus?

Je ne crois pas que personne aurait pu me demander quelque chose à ce moment-là. À part peut-être mourir une fois pour toutes. Il me semblait entendre les voix des morts à l'intérieur de ma tête, des voix qui criaient contre moi, des voix haineuses, des voix qui réclamaient vengeance. Je voyais leur sang par terre, les débris…

Et je voyais ces gens qui passaient devant tout cela comme si de rien n'était. Des gens qui travaillaient, qui se promenaient.

La vie continuait. Elle s'était arrêtée pour quelques-uns, par ma faute, mais la planète n'avait pas cessé de tourner. Ceux qui devaient vivre continuaient de le faire.

Il en serait de même pour moi.

-Rentrons, dis-je. Ça va mieux, maintenant.

Cloud me sourit et m'entraîna, son bras toujours sur mes épaules.

OoOoO

Manger avec l'AVALANCHE était toujours un cauchemar, mais au moins j'arrivais à avaler mes repas. Ils ne se parlaient qu'entre eux, et j'avais la nette impression de ne pas exister, d'être indésirable à leur table, dans ce bar. Au moins ils ne se dépêchaient plus autant pour finir leur plat. Cloud me regardait parfois, il me disait quelques mots, mais il était en général plutôt silencieux.

J'étais content que Vincent ne mange pas avec les autres. Cloud m'avait dit qu'il n'avait pas besoin de se nourrir, enfin, pas comme eux. J'ai compris, à force d'allusions, qu'il était une sorte de vampire et qu'il devait chasser pour trouver du sang de monstre. Cette seule idée me faisait frissonner. Mon riz et ma viande bien cuite – la délicieuse cuisine de Tifa – étaient bien plus appétissants que la chair crue et le sang des horribles créatures qui rôdaient hors des murailles de Midgar…

Je mangeais tranquillement et je sortais généralement de table le dernier. Je n'écoutais pas vraiment ce que se disaient les autres entre eux. Il était généralement question de gisements de pétrole et d'autres sources d'énergies pour le monde, de collaboration pacifique avec la Shin-Ra et d'autre chose que je ne prenais pas la peine de comprendre. Cela m'était égal. Je n'étais pas concerné; ils ne voulaient pas que je le sois. J'étais simplement malheureux à cause de ma solitude.

OoOoO

Je lisais un livre près de la fenêtre de ma chambre. Un bon roman d'aventures. C'était Cloud qui me l'avait prêté pour passer le temps. Il ne pouvait pas toujours être avec moi, après tout il avait un emploi, il était livreur, un peu mercenaire… je pouvais ne pas le voir durant des jours. Il s'absentait longtemps, souvent.

Il me manquait toujours. J'en avais assez d'être seul, mais je n'y pouvais rien. Je me contentais de lire des romans, des revues, regarder la télévision. Tifa me tenait parfois compagnie quand le bar était vide, mais nos conversations étaient creuses, sans intérêt.

J'entendis un déclic. Je me tournai vers la porte, m'attendant à voir apparaître Cloud.

C'était plutôt une petite forme, vêtue de gris. Marlene, je me souvenais d'elle. La protégée de Barrett et de Cloud. Elle avait été enlevée, elle aussi, Loz l'avait ramenée de la cathédrale. Je me suis vaguement demandé pourquoi je ne l'avais pas vue avant. Sans doute, Barrett l'avait éloignée de moi jusqu'à présent.

Elle referma vivement la porte quand elle s'aperçut que je l'avais remarquée. J'entendis faiblement sa voix. Intrigué, je m'approchai de la porte pour mieux l'entendre.

-Tu crois qu'il est encore méchant? lui demandait une voix de jeune garçon.

-Je sais pas… mais il m'a regardée d'un drôle d'air, répondit la petite voix de Marlene.

-Cloud m'a dit qu'il n'était plus méchant, mais j'ai de la difficulté à le croire.

-Tu veux regarder, Denzel?

La porte s'entrouvrit à nouveau, mais j'étais juste devant. Le jeune garçon nommé Denzel me regarda, stupéfait. Il s'enfuit rapidement après avoir poussé un petit cri effrayé, Marlene derrière lui.

-Hé! Attends! m'exclamai-je.

Il s'arrêta, mais pas Marlene, qui lui fonça dessus. Les deux tombèrent par terre, assez durement. Je m'approchai d'eux et je les aidai à se relever.

-Ça va?

-Ouais… répondit Denzel.

-Euh… je suis désolé.

-Non, dit Marlene, c'est nous qui sommes désolés, c'est nous qui t'avons dérangé.

-C'est rien, je m'ennuyais.

Je leur fis un sourire gêné auquel ils répondirent tout aussi timidement.

-Vous… vouliez me voir? leur demandai-je.

-On était curieux, répondit Denzel en haussant les épaules. Barrett nous a dit de ne pas aller dans la chambre, on voulait savoir pourquoi. On se doutait un peu que c'était à cause de toi.

-Cloud dit que tu es normal, maintenant, ajouta Marlene.

-Si seulement je savais ce que ça peut bien vouloir dire : être normal… soupirai-je. Enfin, je suppose qu'il a raison, que je suis à peu près normal.

Je m'agenouillai devant eux pour être à leur hauteur.

-Écoutez, dis-je, je suis vraiment désolé pour tout le mal que j'ai pu vous faire. Vraiment, vraiment désolé. Si je peux faire quoi que ce soit pour me faire pardonner…

-Ça va, maintenant, m'interrompit Denzel.

Il hésita un moment, puis il ajouta :

-Tu veux jouer?

Marlene souriait derrière lui. Je finis par hocher la tête. Ils me prirent chacun une main et m'entraînèrent dans la petite chambre rose de Marlene.

OoOoO

-Marlene? Marlene, tu es là?

-Oui, papa, je suis dans ma chambre!

La porte s'ouvrit, encadrant la lourde silhouette de Barrett. Marlene se jeta dans ses bras, et il la souleva comme si elle était aussi légère qu'une plume. Denzel le salua de la main et jeta les dés. Nous étions tous les trois en train de jouer une partie d'un jeu dont j'ignorais le nom, où il fallait avancer un pion sur un tableau carré et acheter des propriétés et faire plus de Gils que les autres. J'étais d'ailleurs en train de perdre, j'étais pratiquement ruiné.

-Mais… qu'est-ce que tu fous là, toi? s'exclama Barrett, me remarquant enfin. T'avise pas de toucher à un cheveu de ma Marlene, sinon…

Je baissai la tête. Je savais très bien que Barrett n'était pas de taille contre moi, même si je n'avais pas mon souba, mais je ne me sentais pas la force de me battre. Je n'en avais plus la volonté depuis un certain temps.

-Navré, marmonnai-je en me relevant. Je vais…

-Non! s'écria Marlene en se précipitant vers moi et en me prenant par la main. Kadaj, tu restes ici! Tu n'as pas à t'excuser!

Elle se tourna vers son père, une lueur de défi dans le regard.

-C'est moi qui l'ai invité!

-C'est vrai, appuya Denzel.

-Laissez tomber, les enfants, dis-je.

Marlene tenta de me retenir par la manche de mon kimono, Denzel par le bas du pantalon, mais je me dégageai.

-Tu dois écouter ton père, Marlene. On jouera quand il t'en donnera la permission, d'accord?

-Mais…

Je passai à côté de Barrett, qui me regarda d'un air à la fois mauvais et étonné. Je sentis le poids de son regard sur mes épaules alors que je marchais dans le couloir, jusqu'à ce que je rejoigne ma propre chambre.

J'étais très malheureux, mais je ne pouvais rien en montrer. Bien sûr, j'étais et je resterais Kadaj. Comment Barrett pourrait-il me faire confiance? Laisser sa fille adorée avec moi, sans autre surveillance que celle de Denzel?

Cloud revint ce soir-là. Il me regarda passivement étaler mon écoeurement.

-J'en ai vraiment assez! Qu'est-ce qu'il va falloir que je fasse pour qu'ils me fassent enfin confiance? Est-ce qu'il va falloir que je m'arrache le coeur pour qu'ils voient que je suis honnête? Si je dois prouver ce que je suis à chaque instant, j'aimerais autant que ça fonctionne, qu'ils me croient enfin au lieu de toujours douter, douter, douter!

-Ça viendra, laisse-leur le temps… tu sais, au début, Barrett doutait de moi, aussi. Marlene va sûrement finir par le convaincre, elle est très têtue.

-Et les autres… et tout le monde… quand est-ce qu'ils me croiront enfin?

-Calme-toi! me dit-il en me prenant dans ses bras. Ils te croiront bien un jour.

Il m'embrassa, et mes préoccupations s'allégèrent. Il avait sûrement raison, de toute façon. En tout cas, sa solution était désespérante, mais c'était la seule réaliste.

Je ne comprenais pas pourquoi j'étais aussi bien avec lui, pourquoi la chaleur de ses bras m'était aussi rassurante, pourquoi ses lèvres chaudes étaient si bonnes. Je ne comprenais pas non plus pourquoi il me faisait cela, ni ce que cela signifiait. Je me contentais de fermer les yeux et de profiter de ce bien-être.

Il me fit reculer jusqu'au lit, m'y allongea, se coucha à mes côtés et me sourit en passant sa main sur la peau de mon visage. Il m'embrassa à nouveau, les lèvres, les joues, le cou. Il écarta mon kimono et passa sa main sur mon torse. Je frissonnai fortement.

-De quoi as-tu peur, me souffla-t-il en s'arrêtant.

-De tout. Surtout de moi-même. Tu le sais.

Oui j'avais peur de son amour. Et j'avais peur du mien, j'avais peur de cet inconnu que je ne pouvais même pas nommer. Il le savait. Je ne crois pas qu'il m'en ait voulu. Il me rapprocha simplement de lui. Je me collai contre son corps après avoir resserré les pans de mon kimono sur mon torse, posai ma tête sur sa poitrine et le laissai jouer dans mes cheveux.


En passant, le jeu auquel ils jouent, c'est le monopoly version ff7!

Bon, on se revoit au prochain chapitre, donc bientôt! Je vous promets un peu d'action, cette fois... pour changer!