Et oui, un autre chapitre, I'm on fire! Mais Kadaj est si... inspirant... Même si c'est Cloud qui narre... (je hais narrer pour Cloud) Heureusement, il ne "pense" pas grand-chose... (normal, c'est un blond! reçoit un coup d'épée de la part de son chibi Cloud) Et pire, je trouve le moyen de le rendre OoC avec si peu de narration... (mais c'est que de l'humour! bah...)

Enfin un peu d'action! Je ne suis pas très douée pour détailler les actions, les batailles, ces trucs-là, alors si vous pouvez me donner des trucs pour m'aider, c'est bienvenu! D'ailleurs, tous les commentaires sont bienvenus... Merci à mes revieweuses! (vous en faites pas, ça va redevenir tout mimi bientôt... enfin, ça va dépendre des commentaires...)

En passant, shachou, ça veut tout simplement dire boss. Comme Kadaj passe son temps à appeler Rufus comme ça dans AC, je n'allais pas l'en empêcher ici... (je sais pas vraiment comment ça s'écrit, j'ai déjà vu syachou, shacho, shachao, alors j'ai choisi une orthographe qui me paraissait la plus ressemblante... pitié, je ne suis aucun cours de japonais...)


Apprendre le monde 4

Savoir et se battre pour savoir

Savoir et souffrir pour savoir

Être et se battre pour être

Être et souffrir pour être

Je m'éveillai en entendant cogner à la porte. Elle s'ouvrit, laissant passer Vincent qui s'arrêta net en nous voyant, moi, Kadaj toujours endormi dans mes bras. Il ne dit rien, mais l'éclat de ses yeux m'inquiéta. Je me doutais bien de ses pensées, mais je décidai de ne pas m'en soucier.

-Qu'est-ce qu'il y a, Vincent?

-Rufus a vraiment l'air de tenir au garçon. Il vient d'appeler, il veut te voir directement.

-Je leur ai déjà dit que je ne le leur rendrai pas.

-Il veut quand même te parler.

Je soupirai, et je décidai de me relever, détachant précautionneusement Kadaj de mon corps. Il marmonna quelques mots, mais il n'ouvrit pas les yeux. Ses membres étaient très mous, très lourds, mais faciles à déplacer. Je l'embrassai au front et je décidai de suivre Vincent, dont le regard était indéchiffrable, comme d'habitude.

OoOoO

Les bureaux provisoires de la Compagnie Shin-Ra : une dizaine d'anciens appartements convertis en milieu de travail, sur la plate-forme du Secteur 6. Rufus s'était réservé le dernier étage du plus spacieux de ces appartements. C'était son bureau, mais c'était aussi là où il vivait, manifestement. Tout était en ordre parfait, un ordre sûrement maintenu par des concierges sous-payés.

-Tu perds ton temps, Rufus. Je pars.

Encore caché sous sa cape d'un blanc grisâtre, Rufus soupira.

-Kadaj est un être dangereux, et…

-Pas du tout. Plus maintenant.

-Qu'en sais-tu? Comment sais-tu s'il est honnête?

Je réfléchis.

-Il… n'a plus la volonté de se battre.

-Ah bon? Très bien, c'est ce que nous allons voir.

Il prit les commandes de son fauteuil roulant et se dirigea vers une autre pièce. Je le suivis, circonspect, en tirant mon épée de mon dos.

J'aurais dû mieux me méfier.

À peine ai-je passé la porte qu'elle se referma derrière moi. En fait, ce n'était pas vraiment la porte, mais plutôt un panneau d'acier. J'étais enfermé, il n'y avait pas d'autre issue.

-Rufus!

J'étais horriblement contrarié. Pourquoi prenait-il la peine de m'enfermer ici? Et pourquoi s'était-il enfermé avec moi? J'arpentai la pièce, même si je savais que je ne trouverais pas de sortie secrète aussi facilement. La voix de Rufus m'arrêta.

-Tu comprendras que je n'avais pas le choix, dit-il d'une voix amusée. Maintenant, nous allons regarder la télévision.

Il prit une télécommande cachée dans les pans de sa cape et la pointa vers un mur… qui s'alluma. Tout de même, il y a écran géant et écran GÉANT… Les visages de Reno et d'Elena, des Turks, apparurent. Ils étaient dans un hélicoptère, c'était Reno le pilote.

-Hé, c'est le boss! s'exclama stupidement Reno, ce qui lui valut un coup de coude de la part d'Elena, ainsi que ce que je supposais être un reproche que je ne pus malheureusement pas entendre.

-Monsieur Shin-Ra, dit-elle en se tournant vers la caméra, nous sommes en ce moment au-dessus du 7th Heaven, comme vous l'avez demandé. Les soldats sont en position, nous attendons vos ordres. Rude s'occupera de la caméra.

-Vous attaquez le 7th Heaven? murmurai-je à l'intention de Rufus.

-Pas exactement, répondit-il. Je veux juste Kadaj.

-Et vous croyez que vos simples militaires pourront venir à bout de Kadaj et de l'AVALANCHE?

-L'AVALANCHE n'est pas là, nous y avons veillé. Nous ne voulons que Kadaj. Le but de l'opération n'est pas d'en venir à bout, mais plutôt de le faire venir, lui…

-Nous sommes prêts, monsieur. Nous attendons votre signal, répéta Elena.

Le plan de la caméra changea, montrant maintenant le 7th Heaven, entouré d'une centaine de militaires, fusils au poing. Je vis une haute silhouette vêtue de noir, les mains vides. Tseng, qui devait superviser l'opération d'en bas.

-Kadaj, rends-toi, où nous faisons feu, dit le chef des Turks, sa voix amplifiée par je ne sais quel moyen. Tu sais qu'ils ne pourront pas y échapper.

-Les enfants… compris-je. Les enfants sont toujours à l'intérieur. Rufus, tu…

-Je te dégoûte, je sais… cela m'importe peu. La fin justifie les moyens.

Une fine silhouette vêtue de vert foncé apparut à la fenêtre du deuxième étage, ses cheveux gris semblant absorber la lumière du soleil.

-Kadaj…

-Chut, écoutons ce qu'il a à dire.

Je me sentais horriblement impuissant. Ce n'était pas la première fois que j'étais condamné à être spectateur, mais cette fois était particulièrement désespérante, et même humiliante. Je m'étais fait avoir par un piège – minable – de Rufus, et Kadaj devrait décider seul. Seul.

Je ne doutais pas de lui, mais j'avais peur pour lui. Je ne voulais pas qu'il se rende à la Shin-Ra, je ne voulais pas qu'il mette sa vie en danger, je ne voulais pas qu'il les combatte non plus. Il ne devait pas les tuer. Il ne devait pas souiller son coeur devenu pur avec de nouvelles taches de sang. Je me sentais déchiré pour lui. Je le voyais sur l'écran, la caméra imprécise ne me donnant qu'une vague idée de ses expressions, et je tremblais pour lui.

-Pourquoi me voulez-vous? demanda Kadaj.

-Tu n'as pas à poser de question, répliqua Tseng. Rends-toi à la Shin-Ra ou nous ferons feu. Je te laisse une minute pour descendre.

-Une minute?

Il semblait… sourire. Sa voix était joyeuse, sans aucune peur. Je me demandais ce qu'il préparait. Je savais que s'il s'en prenait aux militaires, je ne pourrais plus considérer qu'il ait changé de quelque manière. Le meurtre est une chose grave, trop grave.

Il sauta du deuxième étage et atterrit aux pieds de Tseng, qui, surpris, recula d'un pas. Ce pas ne put lui éviter le coup de pied par-dessous que préparait Kadaj. Tseng tomba lourdement au sol, et les militaires pointèrent tous Kadaj, attendant les ordres.

-Patron! s'écria Reno dans l'hélicoptère.

-Ils ne vont tout de même pas lui tirer dessus! dit Elena d'une voix blanche.

-Ce gamin est rusé, marmonna Rufus, mécontent.

Kadaj n'attendit pas qu'on donne l'ordre de le fusiller ou non, et se précipita vers la droite, là où il y avait le plus de soldats. Je ne vis qu'une mêlée durant un certain moment, puis on vit qui avait l'avantage.

Kadaj. Sans arme, il avait mis à terre une dizaine de soldats d'un seul coup. D'autres se précipitèrent sur lui. Il évitait les balles avec une grâce féline, sautait, donnait des coups de pied et de poing, de coude et de genou avec sa rapidité inhumaine. Les militaires étaient réduits de moitié au bout de deux minutes.

-Tu vois que tu devrais nous le laisser, dit Rufus. Il est en train de tuer tous ces…

-Il ne les tue pas, il n'a pas d'arme, répliquai-je. Il se contente de les blesser.

-Hm. Elena, fit-il en s'adressant à l'écran. Va chercher Tseng et essaie d'occuper Kadaj.

Je ressentais une sorte de fierté. Kadaj s'était montré digne de ses promesses : il ne se servait pas de son double sabre, il ne tuait personne et je savais qu'il pourrait venir à bout de cette marée de soldats malgré tout.

Je vis Elena sauter de l'hélicoptère qui s'était approché du sol pour l'occasion. Elle releva Tseng, qui semblait seulement sonné, et l'adossa contre le 7th Heaven, laissant le champ entièrement libre pour les tireurs qui purent enfin viser Kadaj. Celui-ci sauta dans les airs, et fonça directement sur eux.

Les miracles d'un corps inhumain, ou comment un jeune homme peut mettre à terre une vingtaine de soldats entraînés avec sa seule force. Il était magnifique. J'entendais Reno murmurer des injures dans l'hélicoptère, et même Rufus semblait grincer des dents.

Après en avoir fini avec les tireurs, il regarda autour de lui. Il ne restait plus qu'une quinzaine de militaires qui ne souhaitaient plus se battre et étaient occupés à évacuer les blessés. Kadaj leva la tête et, d'un coup de talon, se précipita… droit vers la caméra. Il semblait voler vers moi. Il s'accrocha à l'hélicoptère et y pénétra en brisant la fenêtre. Reno se mit à jurer, et Rude dut déposer la caméra derrière lui sans l'éteindre, car il apparut dans le champ de la caméra, les poings levés.

-Bonjour, vous!

Reno lâcha (dangereusement) les commandes de l'hélicoptère pour tenter de donner un coup de son bâton électrique, mais Kadaj le retint par le poignet. Rude voulut se jeter sur lui, mais l'espace limité n'était pas à son avantage. Il dut se pencher, et Kadaj, tenant toujours le poignet de Reno, assomma le mastodonte avec le bâton électrique que Reno tenait toujours.

-Hé!

Rude s'effondra, et Kadaj prit sa place. Il abandonna le poignet de Reno, qui se sentait manifestement hésitant.

-Pilote, Reno, ordonna Rufus à côté de moi.

L'homme aux cheveux rouges se tourna vers l'avant et évita de justesse le building voisin du 7th Heaven.

-Shachou! s'exclama Kadaj en regardant autour de lui. Où es-tu?

Ses yeux se posèrent sur la caméra. Intrigué, il prit l'objet. Son visage grossit et sembla se déformer. Il était trop près de l'objectif.

-C'est quoi, ça? demanda-t-il à Reno.

-Une caméra, répondit le pilote.

-Une caméra? Ça sert à quoi?

-C'est un moyen pour le boss de te voir et de t'entendre.

Excité, Kadaj se tourna à nouveau vers la caméra.

-Donc tu arrives à m'entendre, Shachou! Et je suppose que tu peux répondre, n'est-ce pas? Allez, réponds!

-Kadaj! m'exclamai-je.

-Cloud? Tu es avec lui? Tu peux me voir, toi aussi?

-Oui, très bien… Kadaj, tu as été magnifique.

Il baissa la tête, noyant son visage de ses cheveux gris, et ricana.

-Je crois que Shachou doit être très en colère à cause de moi.

-Kadaj… fit Rufus. C'est vrai que je suis en colère. Tout ce que je voulais, c'était te revoir.

-Et si je n'en ai plus envie? Et si tu n'étais plus le Shachou, et que je ne voulais plus jamais entendre parler de toi? J'en ai fini avec… tout ça, je n'ai plus besoin de toi et tu n'as plus besoin de moi. Pourquoi tu t'acharnes sur moi? Je ne suis plus grand-chose.

-Non… tu es encore l'esprit de Sephiroth.

Kadaj s'énerva contre la caméra et la rapprocha encore plus de son visage, si bien que son nez alla s'écraser contre l'écran.

-Regarde mes yeux, dit-il en tentant de cadrer son oeil gauche. Tu crois que je ne suis pas qu'un gamin? Tu crois que Sephiroth est encore là? Tu crois que Mère a encore sa place là? Tu crois que j'ai encore quelque chose à voir avec… wah!

Rude s'était brusquement jeté sur lui. On ne voyait plus très bien, la caméra était tombée par terre et filmait de côté, on apercevait seulement le corps de Rude qui recouvrait celui de Kadaj. Je voyais les poings de mon protégé s'acharner en vain contre le dos de Rude. Il était plus qu'agile et il savait viser les poings sensibles, mais il n'était pas très fort… et sa position actuelle ne lui laissait aucune chance.

-C'est bon, patron, on vous l'emmène, dit Reno. Toi, Rude, tu ne…

-… bouge pas, finit Rude.

-Exactement.

-Mais lâche-moi, la grosse brute!

Je regardai Rufus. Je ne voyais rien de lui à cause de sa cape, mais je le sentais enfin satisfait du déroulement de l'affaire.

-Ils viennent ici? lui demandai-je.

-Pas exactement, me répondit-il.

-Alors où?

-Comme si j'allais te le dire.

Je lui mis mon épée sous la gorge.

-Où vont-ils?

-Tu ne me tueras pas, Cloud, parce que je suis le seul à pouvoir nous faire sortir d'ici. Et de toute façon, même si je te le disais, tu es justement enfermé ici avec moi.

-… Salaud…

-Et si on continuait à écouter la télé?