Je viens d'updater ce chapitre, Vixen m'a gentiment indiqué deux fautes... je n'en ai trouvé qu'une... mais bon, ça doit pas être si terrible pleure quand même dans les bras de son chibi Kadaj J'espère que vous m'aimez quand même...

Apprendre le monde 8

The sun is in your eyes (le soleil est dans tes yeux)

The sun is in your ears (le soleil est dans tes oreilles)

I hope you see the sun (j'espère que tu vois le soleil)

Someday in the darkness (quelquefois dans les ténèbres)

J'ai cherché jusqu'à en devenir fou. Ce laboratoire était immense, incompréhensible. Lorsque j'ai finalement entendu un autre signe de vie, des heures avaient passé, et je n'en pouvais plus. Même s'il ne s'agissait que de Reno et Rude qui semblaient monter la garde, j'étais heureux, formidablement heureux de voir des êtres humains vivants, et non plus des cadavres enfermés dans des tubes.

Je levai mon épée et me préparai à les attaquer, mais ils ne donnaient aucun signe hostile. Au contraire, Reno m'approcha au pas de course. Il avait l'air de paniquer. Je regardai Rude. Même lui, habituellement si inexpressif, semblait profondément choqué.

-Cloud, il faut que tu… fasses quelque chose, là!

-C'est drôle je croyais que vous alliez m'empêcher de faire quelque chose, justement.

-On devrait, mais… on aurait dû monter la garde, mais là c'est trop sérieux, écoute elle est folle, elle va…

-Qui, elle?

-Lucrecia, dit Rude.

Il me fallut quelques secondes pour absorber l'information. Lucrecia. La mère… la mère biologique de Sephiroth. La femme de Hojo… qui avait sacrifié son enfant pour en faire l'être qu'était Sephiroth. Je savais qu'elle était revenue même si elle était morte en couches; je l'avais vue, une fois, sous une chute d'eau… et Vincent lui avait dit que Sephiroth était mort… alors qu'il était toujours en vie…

Je ne l'ai jamais vraiment compris…

-Que fait-elle?

-Elle fait revenir Sephiroth, répondit Rude, toujours aussi bref.

-Elle le fait revenir à partir du gamin, ajouta Reno. J'ai l'impression qu'il ne va pas durer longtemps… il faut que tu arrêtes tout ça!

Horreur. Un autre retour de Sephiroth… inimaginable…

-Pourquoi ne l'avez-vous pas arrêtée vous-même?

-Les ordres…

Je les ai poussés hors de mon chemin en retenant un juron et j'ai ouvert la porte.

Je fus d'abord frappé par le cri de Kadaj. Il hurlait mon nom. Il était juste devant moi, dans un cylindre de verre. Il était et il n'était pas… Sephiroth y était aussi. Leurs images alternaient, leurs corps ne faisaient qu'un. Kadaj souffrait, nu, appuyé debout contre le verre, et l'instant d'après Sephiroth était à sa place, bien droit, Masamune à la main… puis, le temps de cligner des yeux, Kadaj était de retour, puis Sephiroth, Kadaj, Sephiroth, Kadaj, leurs images changeaient toujours, je me sentais étourdi.

Je le quittai des yeux et vit, juste à côté, deux femmes, dont l'une était Lucrecia. En me voyant, elle tira son assistante par le bras et s'enfuit par une porte de côté.

Un instant pour décider quoi faire. J'ai choisi Kadaj.

-CLOUD!

Il hurlait mais ne me voyait pas. Le sauver, vite le sauver, pendant qu'il en était encore temps.

Changement. Sephiroth me vit, sourit, mais ne dit rien. Il se contentait de me regarder. Ses longs cheveux brillaient, enrubannaient son torse nu.

Retour à Kadaj. Je devais cesser de regarder. L'ordinateur, comment arrêter cette machine folle? À tout hasard, je pesai sur quelques boutons, mais rien ne fonctionnait. Tant pis, trop tard pour les regrets. Je pris mon épée et je fracassai l'ordinateur, je découpai les fils, toute cette mécanique absurde. Enfin tout s'arrêta, le rayonnement verdâtre du Mako disparut, et la dernière image de Sephiroth disparut. Il ne resta plus que Kadaj, qui s'écroula.

J'ouvris la porte du tube de verre. J'avais horriblement peur. Je vérifiai s'il respirait toujours. À mon plus grand soulagement, oui. Mon coeur pouvait recommencer à battre, il n'était pas mort, je l'avais sauvé. Bel et bien sauvé. Il ne répondait pas à mes appels, il semblait ailleurs, à mi-chemin entre la conscience et l'inconnu, mais il était vivant.

-Kadaj!

-… huh?

Il répondait enfin. Je le pris dans mes bras et je le transportai hors du tube, hors de cette salle. Reno et Rude me regardèrent avec effroi, puis ils vinrent m'aider à le porter et me guidèrent jusqu'à cette section du laboratoire où il y avait des chambres.

J'installai Kadaj dans le premier lit venu. Il me regarda, l'air un peu absent, comme si sa vision était floue.

-Cloud… tu… es venu… murmura-t-il.

Je souris bêtement. J'étais content d'entendre à nouveau sa voix, simplement de l'entendre à nouveau me parler.

-Évidemment!

Je posai mes lèvres sur son front. Il était froid et couvert de sueur.

-Je suis… content… que tu sois venu.

-Chh. Garde tes forces. Tu as été très brave, Kadaj.

-Hm. Tu vas… rester avec moi… Cloud?

-Bien sûr, mon ange.

Il semblait déjà rêver, son visage était vraiment angélique. Je replaçai ses cheveux sur son front, passai ma main sur sa joue, mais il dormait déjà. Il en avait besoin, plus que besoin.

Ne le quittant pas des yeux, je m'assis sur une chaise près du lit, je pris mon PHS et j'appelai Tifa.

-Oui?

-Je l'ai enfin retrouvé.

-Dans quel état?

-Disons qu'il va s'en sortir, mais pour l'instant, il vaut mieux qu'il se repose. Je vais rester avec lui le temps qu'il faudra. Il lui faudrait des vêtements, mais ce n'est pas le plus urgent.

-D'accord, c'est noté.

-Tifa… je vais avoir besoin de vous, mais…

-Cloud, qu'est-ce qu'il y a?

-La personne derrière tout ça… elle s'est enfuie, il faut que vous l'attrapiez avant qu'elle ne soit trop loin.

-Qui est-ce?

-Lucrecia.

-… je vois.

-Ne le dis pas aux autres, d'accord? Si jamais Vincent apprend que…

-C'est d'accord, Cloud. Nous irons à sa recherche.

-Merci, Tifa.

-Bien. Je te rappelle s'il y a du nouveau.

Je raccrochai. Kadaj dormait paisiblement, son souffle était calme. J'étais profondément rassuré. Il ne portait pas de séquelles apparentes, et il ne semblait plus souffrir. J'avais eu si mal en le voyant hurler ainsi, hurler mon nom… il avait eu besoin de moi, j'étais venu… mais presque trop tard…

La vision de Sephiroth m'avait troublé. Kadaj le portait donc en lui… il le portait, et même si c'était un être distinct, il était toujours là… d'une certaine façon, il était encore vivant, vivant à travers Kadaj, vivant dans ce monde… cette nouvelle était inquiétante. Kadaj dominait manifestement cette présence en lui, mais Lucrecia avait prouvé qu'on pouvait toujours le faire revenir…

Je secouai la tête. Kadaj avait tenu malgré toute sa souffrance, malgré toute la science de Lucrecia. Il n'y avait aucune raison pour qu'il abandonne. Sephiroth était tapi en Kadaj, mais il y resterait.

-Cloud!

Je me tournai vers Reno qui venait d'entrer dans la chambre. Il était essoufflé.

-On a essayé de suivre Lucrecia, mais cette garce nous a piqué notre camion. On l'a perdue, désolé.

-L'AVALANCHE s'en occupe, ils survolent la jungle avec la Sierra.

-Ben tu leur diras qu'elle allait vers le nord.

Je lui lançai mon PHS. Il l'attrapa d'une main, l'air intrigué.

-Dis-leur toi-même.

Il me fit un sourire espiègle et partit.

-Salut ma jolie, tu te souviens toujours de moi? Bah oui, c'est Reno…

Je le perdis de portée d'ouïe et je haussai les épaules. Ce n'était pas le temps pour draguer… mais ça l'amusait tant…

Je regardai Kadaj. Il n'avait pas bougé. J'essayai de m'installer confortablement sur ma chaise, j'allais y passer un bon moment.

OoOoO

-Cloud… je suis désolé pour tout ça.

-Je t'ai déjà dit de t'arrêter de t'excuser!

-Je t'ai donné bien des ennuis, non? Bien des soucis aussi.

Je peignais ses cheveux. Il était allé se doucher, puisqu'il était couvert de sueur froide. N'ayant rien trouvé de mieux, il s'était vêtu d'une chemise d'hôpital, il y en avait en abondance dans cette aile du laboratoire. Puis il m'avait demandé de peigner ses cheveux. Nous étions tous les deux assis sur son lit, lui devant moi. Je passais inlassablement le peigne, et aussi mes doigts, dans l'eau tranquille de ses cheveux. Ils étaient d'une douceur… d'une finesse…

-C'est vrai. Mais avec moi tu n'as pas besoin de t'excuser. En tout cas, tu n'as pas besoin de le faire vingt fois.

Je le pris dans mes bras et le serrai contre moi. Il s'abandonna à mon étreinte et laissa tomber sa tête sur mon épaule. Sa joue était contre la mienne.

-C'est moi qui devrais m'excuser, ajoutai-je. Je n'aurais jamais dû aller voir Rufus. J'aurais dû me douter qu'il tenterait de me piéger.

-Si on s'en doute, un piège n'est pas vraiment un piège. De toute façon, il est doué pour ça. Il m'a déjà dupé, lui aussi.

Il avait tourné la tête vers moi et quand il parlait, je sentais ses lèvres bouger dans mon cou, le souffle de ses paroles, en plus de ses cheveux soyeux le long de ma joue… Je sentis des frissons me parcourir. Je passai mes mains sur son ventre, sa taille, le caressant doucement. Il sembla se figer, puis il m'embrassa dans le cou et se pelotonna contre moi comme un chat. Il prit une de mes mains et joua avec les doigts.

-J'aime bien tes mains, me dit-il soudain. Elles me font du bien. Elles me calment. C'est un bon pouvoir.

Je souris. Un enfant, il n'était qu'un enfant… j'étais totalement fou d'un enfant… un enfant dans un corps de jeune homme… J'aurais bien aimé lui apprendre ce qu'il aurait dû savoir, mais ce n'était ni le moment ni l'endroit. Je le repris simplement dans mes bras, je l'embrassai tranquillement, goûtant ses lèvres pâles, et je flattai ses doux cheveux d'argent.

OoOoO

Il dormait encore. Il avait vraiment besoin de récupérer. Je ne me laissais pas de le contempler, son visage angélique… Lorsque Rude entra dans la pièce, il ne dit rien, comme à son habitude, mais ses sourcils se haussèrent. Je me détachai doucement de Kadaj, à regret, mais il me fit signe de ne pas bouger. Je me relevai à demi.

-Du nouveau?

-Lucrecia est introuvable. On a retrouvé le camion, il est vide.

Il déposa mon PHS sur la chaise.

-Au fait, Reno a copié toute ta liste de contacts dans son propre téléphone.

Je haussai les épaules. Kadaj était peut-être un enfant, mais Reno…

OoOoO

-Tu crois être capable de sortir d'ici?

Red XIII était venu porter des vêtements décents à Kadaj, un autre kimono, noir cette fois. Ces vêtements à la mode de Wutai lui allaient définitivement très bien – à part ses cheveux argentés, il avait d'ailleurs tout du jeune wutaien.

-Oui, le plus tôt sera le mieux. Je ne veux pas m'attarder dans ce laboratoire, je l'ai assez vu pour le reste de mes jours.

Il nous dit aussi que les recherches ne menaient à rien. Le camion avait été abandonné au beau milieu de nulle part, et cette fois il ne semblait pas y avoir de cachette souterraine secrète… Il était vraisemblable que Lucrecia ait quitté l'île de Mideel. Rien à faire, nous l'avions perdue. C'était peut-être mieux ainsi. Il suffirait simplement de mieux protéger Kadaj dorénavant.

Il avait glissé sa main dans la mienne et il se cachait à moitié derrière moi épaule, comme s'il craignait qu'un monstre surgisse du néant. J'essayais de le rassurer, mais il n'y avait rien à faire, je ne pouvais que tenir sa main et espérer qu'il se calme.

En passant dans la salle principale – celle avec les centaines de tubes remplies de cadavres de clones – j'ai rapproché sa tête de ma poitrine et j'ai caché ses yeux avec mon bras. Il n'avait pas besoin de voir, de voir encore de telles choses. Il me laissa lui barrer la vue sans rien dire, et il se cramponna à mon chandail.

-Nous serons bientôt au 7th Heaven… bien tranquilles… juste toi et moi, d'accord? Essaie de penser à ça…

-Je sens l'odeur de la mort…

-Pense à Marlene… pense à Denzel… ils seront très heureux de te revoir… Ils n'ont rien, grâce à toi… parce que tu as été brave, brave pour eux… Je les ai déposés chez Elmyra, la mère d'Aeris… nous irons les chercher ensemble…

-Marlene… Denzel…

-Ils seront excités, ils n'ont pas encore eu l'occasion de monter dans la Sierra. Un voyage dans les airs… à regarder la ville à nos pieds…

-Moi non plus… je n'ai jamais été dans la Sierra…

-Tu verras, c'est très agréable.

Nous avions dépassé la salle principale. Je lui relevai la tête et je déposai un léger baiser sur ses lèvres.

-Tout va bien aller, maintenant, lui dis-je.

Il baissa la tête, et ses cheveux couvrirent son visage.

-J'aimerais te croire, me répondit-il, mais… rien n'est terminé.

Je l'embrassai à nouveau, mais il recula.

-Même ça n'y changera rien.

Soudain, il sembla se raviser et il posa délicatement ses lèvres sur les miennes.

-Mais… au moins, ce sera avec toi, pas vrai?

Il me prit le bras et m'entraîna le long du dernier couloir, il m'entraîna hors du labo. La jungle de Mideel ne l'arrêta pas. Il souriait, il regardait droit devant lui, il était libre.