Hello! Hé oui, j'ai sauté un jour, vous m'en voulez pas trop? Comme j'ai fini une étape dans le récit, j'ai pris la peine de me relire... comme Nowel approche, je vais peut-être un peu ralentir, j'ai plein de trucs à faire, de pâtisseries à concocter, de cadeaux à emballer... vous connaissez le refrain...

Quand j'ai updaté le chapitre 8, j'ai oublié de retranscrire un truc assez important: DISCLAIMER! Les quatre premiers vers du précédent chapitre et du chapitre présent ne sont pas de moi! Ils viennent de deux chansons de .hack/sign. L'OST de cette série est vraiment géniale, j'écoute souvent les quelques chansons que j'ai pu trouver en écrivant (même si mon ambiance sonore préférée est celle d'Advent Children... d'uh) Donc, au dernier chapitre, les paroles étaient de la chanson "Aura", très obsédante, choeurs géniaux, et ici, c'est de "Key of the twilight", un heureux mélange de celtique, de chorale et de techno...

Pub: je viens de démarrer un RPG de FF7! Tout frais, tout neuf, il reste plein de persos! Comme j'arrive pas à entrer le lien, allez me voir sur msn, c'est écrit dans mon pseudo... (si vous lisez ceci au moment où je l'écris...)


Apprendre le monde 9

Consolations, be there

In my dreamland to come

The key to open the door is in your hand

Now take me there

-Ils te font confiance, maintenant, tu vois?

Je ne savais plus quoi dire. Chacun des membres d'AVALANCHE m'avait serré la main (alors c'était pour cette raison que les humains tendaient leur main? Ce geste me semblait toujours absurde, mais c'était leurs moeurs, je devais m'y conformer) et m'avait glissé un mot. Barrett me dit qu'il me faisait confiance et que Marlene lui avait dit beaucoup de bien de moi. Il s'excusa, et c'est ce qui me fit le plus de bien.

Vincent m'avait tendu son bras mécanique. En serrant ma main, il avait enfoncé ses doigts pointus dans la paume de ma main. J'ai grimacé, mais je n'ai rien osé dire. Personne n'a rien remarqué, personne n'a vu les petites gouttes de sang qui coulèrent par terre. Je me demandais pourquoi il me haïssait toujours alors que les autres avaient fini par m'accepter, pourquoi ses yeux rouges me fixaient toujours de cette manière… et pourquoi j'avais si peur de lui…

-Je suis… très content, Cloud. Vraiment content.

Je me demandais si ce n'était pas Cloud qui les avait forcés à me serrer ainsi la main. L'auraient-ils fait d'eux-mêmes? Certainement pas. Mais ils ont fini par le faire. Ils semblaient sincères, du moins, je voulais bien le croire.

Après cet échange de mains, Tifa vint vers moi et, me souriant, elle me remit… mon arme. Souba, mon sabre à lames parallèles. Je le sortis de son fourreau. Les deux lames reflétaient la lumière des ampoules électriques.

-Pour te défendre, dit-elle simplement.

Je la remerciai – je les ai tous remerciés. Yuffie avait l'air très intéressé par mon souba. Elle me dit que ce genre d'arme devait venir de son pays, du lointain Wutai, mais qu'elle ne pouvait pas la reconnaître. Elle détailla les deux lames, l'une plus pâle que l'autre. Elle prétendit qu'un aussi beau travail devait forcément venir de son village et elle vanta les mérites de mon sabre…

Cloud m'a entraîné avant que ma gêne ne devienne trop profonde. Il m'entraîna dans le couloir, sous les regards amusés des autres. Amusés, maintenant ils n'étaient plus méfiants… plus effrayés… simplement amusés.

-C'est Tifa qui a proposé qu'on te rende ton sabre. Apparemment, tu pourrais encore en avoir besoin. Avec Lucrecia qui…

-S'il te plaît… non…

-D'accord, je ne te rappellerai pas Lucrecia.

Il me prit par l'épaule et m'entraîna vers, non pas ma chambre, mais la sienne. Je n'y avais encore jamais mis les pieds, et je me sentais intrigué.

C'était un endroit un peu vide. Les murs étaient peints de couleur crème, et ils ne portaient que quelques photos pour décorer. Les enfants. L'AVALANCHE. Quelques paysages montagneux. L'une d'elle m'intrigua : il y avait Tifa entre deux hommes. Elle semblait plus jeune. Celui à sa droite ressemblait à… Sephiroth. Je ne connaissais pas celui à sa gauche.

-Cloud? Qu'est-ce…

-Cette photo… je la garde pour ne pas me perdre dans mes illusions. Et pour me rappeler pour quelle raison je suis encore en vie.

-Là… c'est Tifa? Elle a l'air étrange avec ce grand chapeau.

Il posa ses mains sur ma taille et appuya sa poitrine sur mon dos.

-C'est vrai. Elle s'habillait étrangement à cette époque.

-Quel âge avait-elle?

-Quinze ans. Moi j'en avais seize.

J'hésitai.

-Et… l'homme à droite… c'est… Sephiroth?

-Le Général Sephiroth dans toute sa splendeur, soupira-t-il. C'était avant qu'il ne sache qui il était vraiment.

C'était la première fois que je pouvais le voir aussi clairement. Bien sûr, il m'était apparu en songe, il s'était déjà présenté à mes yeux, mais je ressentais sa présence sans jamais la voir vraiment. Dès que je cherchais à préciser son image, il disparaissait. Mais cette photo me le montrait sous un jour nouveau. Il n'était encore qu'un homme. Il avait l'air vaguement agacé, comme s'il n'aimait pas être pris en photo. Il était beau, ses longs cheveux blancs flottaient dans son dos, son manteau noir lui allait comme un gant.

Je le détestais de toute mon âme, mais cette photo me le montrait sous un jour différent. Il avait été humain. Il avait réellement une forme, il n'était pas qu'une simple vision. Pour moi, Sephiroth avait toujours quelque chose d'un peu irréel, puisque je ne l'avais jamais vraiment vu…

Et Mère l'avait préféré à moi. Il avait l'air réellement fort, son long sabre ressemblait à la lame de la mort, ses muscles semblaient puissants. Je préférai détacher mon regard de cette forme, de cette image. Les photos ne sont que des illusions, des images fixées d'une réalité passée…

-Et… l'homme de gauche?

Lui aussi était grand, beau et fort, mais il était très différent de Sephiroth. Ses cheveux étaient noirs et ils touchaient à peine ses épaules. Ils étaient soigneusement ébouriffés, des mèches volaient dans tous les sens. Il portait un uniforme de SOLDIER et une large épée, ressemblant étrangement à celle de Cloud. Il était tourné vers Tifa et il lui faisait un sourire séduisant, mais elle ne semblait pas l'avoir remarqué.

-C'est Zack. Un ami. Il est mort pour moi il y a un peu plus de deux ans.

-Il est… mort pour toi?

-Oui. Alors j'ai décidé que je vivrais pour lui. Pour faire tout ce qu'il ne pourra plus faire. C'était un amoureux de la vie, un SOLDIER de première classe, un combattant hors pair… mais avant tout il aimait la vie. Il aimait les plaisirs simples, il aimait les femmes, il aimait ses compagnons, il aimait boire, il aimait le danger, il rêvait de gloire… et il s'est sacrifié pour moi.

-Mais… pourquoi a-t-il…?

Il me serra très fort contre lui. Je sentais toute sa tristesse à travers ses bras, je sentais que cette fois… c'était lui qui avait besoin de moi.

-Il y a encore beaucoup de choses que tu ignores à mon sujet, Kadaj.

-Tu veux… parler?

Il m'embrassa à la base du cou et m'entraîna vers son lit. Je m'assis juste à côté de lui et je lui pris la main. Je voulais le rassurer, je voulais aussi qu'il parle. Je ne voulais pas que ce soit toujours moi le faible, moi qui demanderais de l'aide. Je voulais qu'il m'accepte entièrement… c'était la meilleure manière de prouver… sa confiance entière en moi… sa confiance et son amour… de prouver tout ce qu'il prétendait alors que nous étions seuls et qu'il me serrait contre lui, tout ce que je ne comprenais pas vraiment, cet… amour… cette… affection… de prouver ses mots…

Il posa sa tête blonde sur mon épaule, et il commença le récit de sa vie. J'en étais incroyablement heureux.

OoOoO

-C'est Tifa qui m'a retrouvé. J'étais à la gare. J'avais les souvenirs de Zack en tête, d'une certaine façon, je faisais passer sa vie pour la mienne. Il m'a fallu du temps avant de briser ces illusions…

Je comprenais maintenant beaucoup de choses… des images tourbillonnaient devant mes yeux. Nibelheim – le feu – Sephiroth – le réacteur – Mère – Zack – le laboratoire du manoir Shin-Ra – Cloud le clone raté de Sephiroth – cinq ans – l'évasion – la mort de Zack. Je comprenais tout. Je comprenais enfin clairement mon existence, ma forme, les expériences que j'avais subies – et Cloud les avait aussi subies, à une moindre mesure, mais il les avait subies! – l'obstination et la folie de Hojo. Je comprenais ce qu'était Sephiroth, ce qu'était Mère – je n'osais toujours pas la nommer par son nom – ce qu'était cette Mako qui m'avait rendu si fort, ce qu'étaient toutes ces cellules, toutes ces énergies qui circulaient en moi à mon insu.

Nous avions fini par nous glisser sous les couvertures, tout habillés. Couché sur le dos, il m'avait parlé pendant des heures sans me regarder. Ses yeux étaient dirigés vers le plafond, mais son vrai regard était vers son esprit, dans sa mémoire, à cet endroit où il tentait encore de démystifier le vrai et le faux. Je savais que tout cela lui faisait du bien.

Lorsqu'il eut enfin terminé, il soupira longuement et se tourna vers moi – oui, tout cela lui avait vraiment fait du bien, je pouvais le lire dans ses yeux. Je lui souris et je passai ma main sur sa joue. Il ferma les yeux et se laissa simplement caresser. C'était étrange, d'habitude c'était lui qui me touchait… il me laissait prendre l'initiative, et je ne savais pas quoi faire. Pas du tout. Je frôlai son visage avec mes doigts, son front, ses joues, son nez, ses lèvres, son menton. Cela semblait le chatouiller. Il attrapa mes doigts avec sa bouche et les mordilla. Je les enlevai prestement.

-Cloud…

-Tu sais que tu n'as pas à avoir peur, murmura-t-il en ouvrant les yeux.

-Je n'ai plus peur… plus vraiment. Tu sais… je suis vraiment content que tu m'aies raconté tout ça. À moi.

Il sourit, mais n'ajouta rien. C'était comme si, après avoir parlé durant tout ce temps, il n'avait plus de mots, comme si la source s'était tarie. Je ne voulais plus parler non plus. Il me semblait que les mots, après avoir pris une si grand importance, étaient devenus vains et creux. Cloud se blottit contre moi et posa sa main sur ma cuisse. Un long moment passa sans que nul de nous deux ne bouge. Je respirais l'odeur de ses cheveux, je ne pensais à rien, juste à profiter de ce doux moment.

OoOoO

-Kadaj.

Une voix grave murmurait mon nom. Cloud était toujours contre moi, mais ce n'était pas lui qui avait parlé. Il dormait toujours, son souffle était calme, ses yeux étaient clos. Dans ce cas, qui m'avait éveillé…?

-Kadaj, tu te lèves.

Je vis le canon d'un fusil juste au-dessus de la tête de Cloud. Il fallut que je lève les yeux pour comprendre.

Vincent. Il braquait son arme vers Cloud, son chef, son ami… comment osait-il?

-Allons, lève-toi. Et ne le réveille pas, je ne veux pas être obligé de le tuer.

J'obéis rapidement – comment osait-il? – et je le suivis hors de la chambre. Il avait maintenant pointé son fusil vers ma propre tête – je ne pouvais pas y croire.

Il m'entraîna, à ma plus grande surprise, dans ma propre chambre. Il me poussa par l'épaule jusqu'à mon lit et m'y allongea brutalement, puis il s'assit sur moi. Je ne pouvais pas bouger, je ne pouvais pas me dégager. Je remarquai qu'il ne portait pas sa cape. Je pus enfin clairement voir sa bouche, ses dents, ses crocs…

-Tu vas rester silencieux, d'accord?

-Vincent, lâche-moi!

Il appuya son fusil sur ma tempe. Pourquoi étais-je condamné à tant de peur, de souffrance et de haine? Je serrai les dents.

-J'ai dit : tu vas rester silencieux. Je ne le répéterai plus.

Des larmes de rage me montèrent aux yeux. J'ignorais ce qu'il voulait de moi, mais j'en avais assez de subir, assez de la violence, assez de ses yeux rouges qui luisaient dans l'obscurité. J'en avais assez de ne pas comprendre.

Il s'allongea sur moi et écarta mes cheveux de mon cou. Il y passa sa langue, mais je n'aimais pas ça… ce n'était pas comme avec Cloud… quand Cloud le faisait, je me sentais bien, je sentais une chaleur en moi… Vincent m'empêchait pratiquement de respirer, il me faisait mal, et sa langue n'avait aucune douceur… Je sentis deux choses pointues contre ma peau, Vincent posa sa main sur ma bouche, et l'instant d'après, je sentis comme deux aiguilles glacées dans ma chair.

Je ne pouvais pas hurler, je ne pouvais pas bouger. Je crus qu'il allait rester là pour un bon, moment, je crus qu'il allait boire mon sang – après tout il était une sorte de vampire, non? – mais il se contenta de percer ces deux trous et il détacha sa bouche de mon cou. Il plaça un flacon à côté d'un des trous. Je sentais mon sang couler, ma vie rougir les draps et l'oreiller, une douleur à la fois sourde et vive.

Après un court moment, Vincent boucha le flacon, qui était entièrement rempli de mon sang. Il me regarda, et il se jeta à ma gorge. Cette fois il allait réellement m'aspirer…

OoOoO

-Pourquoi ne me laisses-tu pas renaître? Pourquoi ne veux-tu pas céder ta place? Ce monde n'est pas pour toi, ce monde est une absurdité, ce monde ne te désire pas.

-Sephiroth…

-Tu es d'une faiblesse…

-Mais c'est moi qui suis en vie. Et toi tu te contentes d'une place fermée, d'une prison, de mon corps, de quelques cellules, de mes gènes. Tu n'es rien, Sephiroth.

-Pourquoi crois-tu que Vincent a pris ton sang? Ils me veulent, moi. Tu n'as aucune importance, Kadaj, petit frère. C'est toi qui n'es rien. Tu n'es qu'un jouet. L'amusement de cet imbécile de Cloud. Un objet de ses désirs humains.

-Je suis humain.

-C'est pour cela que tu es devenu aussi faible.

-C'est frustrant, c'est vrai. Mais au moins… je suis libre.

-Ta liberté n'est qu'une illusion. Accepte tes chaînes, toutes les formes de vies sont liées à un monde qui ne mérite pas d'exister.

-Ce n'est pas en le détruisant que tu seras plus libre. C'est pour cette raison que je vais te garder tout au fond de moi. Que je vais te combattre jusqu'à ce que mes forces soient épuisées. C'est la peut-être la seule liberté que j'ai, mais c'est ce que j'ai choisi de faire.

-… alors je reviendrai bientôt, cher petit frère!

-Si je meurs, tu pars avec moi.

-Pas si Lucrecia met la main sur le sang que Vincent t'a volé…

-Lucrecia…


Aux fangirls de Vincent: pitié, ne me tuez pas!