Chapitre court... j'espère que ça va quand même vous plaire...
En passant, la photo dont on parle (et dont il a été question au précédent chapitre) n'est pas celle qu'on voit dans le jeu, mais plutôt celle qu'on peut voir dans Last Order. Elle est plus marrante, c'est tout. (Si vous n'avez pas vu Last Order... trouvez-le quelque part... Zack est trop génial! Je le veux si je joue au ballon chasseur un jour...)
Merci encore aux revieweur-ses... ça fait toujours plaisir, vous me réchauffez vraiment le coeur!
RPG de FF7, je sais que ça vous intéresse tous... j'ai mis l'adresse sur mon profil (j'ai pas vérifié si elle apparaît vraiment...) Menace: inscrivez-vous, sinon je poste tous les chapitres... sauf le dernier! mouahahahaha! - rire diabolique. Il reste plein de rôles cool, alors ne vous gênez pas!
Apprendre le monde 10
C'est comme le soupir d'un ange, tu sais?
Il expire, et tu dois le regarder partir;
Tu voudrais fuir, mais tes pieds sont liés, liés à la terre
Quel lâche tu peux être… regarde-toi donc, c'est toi qui meurs.
Je m'éveillai en sursaut. Il me manquait quelque chose… Les draps étaient froissés devant moi, j'avais froid, j'étais seul… seul… Kadaj, où étais-tu? C'était le matin, il était probablement en bas, en train de déjeuner avec les autres. Je me relevai, la tête encore pleine de rêves. Zack, j'avais rêvé de Zack. De ses derniers moments. Parler la veille avait fait remonter toutes ces images en moi… pourtant, je ressentais une certaine sérénité quant à tous ces événements. Ce n'étaient pas des cauchemars, il s'agissait plutôt… de rappels.
Je regardai la photo sur le mur. Nibelheim. Cela faisait maintenant sept ans. Zack qui draguait Tifa, qui ne le remarquait même pas. Sephiroth qui regardait ailleurs. Il avait toujours regardé ailleurs. Il avait toujours eu ce regard… lointain… ce regard d'un autre monde… il donnait déjà le sentiment de ne pas être… humain. Alors que Zack était si… parfaitement… humain… Il était là, souriant, heureux de voir une jolie jeune fille, tout simplement.
-Je sais que tu reposes en paix, mon ami.
Je sortis de ma chambre et descendis en bas. Presque tout le monde y était. Kadaj manquait à l'appel, ainsi que Vincent et Barrett. Pour le dernier, je savais qu'il était encore en plein forage d'un puits de pétrole, mais les deux autres… Tifa m'entraîna à ma place et me servit une pile de crêpes.
-Tu n'aurais pas vu Kadaj? lui demandai-je après quelques bouchées.
-Je crois qu'il est encore dans sa chambre, me répondit-elle.
La réponse m'intrigua, mais je haussai les épaules. Il avait fort bien pu y retourner au cours de la nuit, même si je ne voyais pas très bien pourquoi.
-Et Vincent?
-Pas vu.
-Il a dû partir chasser, cette nuit, ajouta Yuffie, la bouche pleine.
Je continuai de manger. Quelques minutes passèrent avant que le premier doute m'assaille. Simplement un doute, très léger. Je finis rapidement mon assiette et j'allai dans la chambre de Kadaj. Simplement un doute, simplement pour vérifier. Je faisais glisser ma main le long du mur du couloir, je marchais lentement. Simplement un doute, j'allais probablement le réveiller. Tout était silencieux, le faible soleil de Midgar teintait ma vision de gris blanchâtre. Simplement un doute, mais tout de même…
J'ouvris la porte. Il faisait sombre, je ne voyais que sa silhouette étendue sur un des deux lits. Je souris – il dormait encore? – et j'allai ouvrir les rideaux. Je me tournai à nouveau vers lui, et…
-KADAJ!
Les draps et l'oreiller étaient ensanglantés. Je vis deux marques, petites, mais profondes, dans son cou, manifestement là où le sang avait coulé… là où de petites gouttes de sang perlaient encore…
-KADAJ!
Son corps ressemblait à une poupée de chiffon qu'on a laissé tomber par terre, il avait dû se débattre, se débattre et perdre la bataille… Il était d'une pâleur abominable, comme si son visage s'était mué en porcelaine…
-KADAJ!
Je posai ma tête sur sa poitrine et je pris son poignet. Il respirait encore, mais très faiblement. Son pouls était très lent. Vivant, pour combien de temps encore?
-KADAJ!
Mes cris attirèrent les autres, qui firent irruption dans la chambre en voulant me demander ce qui se passait… et qui s'arrêtaient tous, aussi horriblement surpris que moi.
-Il est…?
-NON!
-Cloud, dit Red XIII, calme-toi, ça ne sert à rien de…
-Comment veux-tu que je me calme?
Tifa posa une main sur mon épaule.
-Je vais m'occuper de lui, d'accord? Cid va nous emmener à l'hôpital avec la Sierra, nous y serons très rapidement. Pendant ce temps, tu chercheras des indices.
-… des indices… Vincent, comment as-tu osé…? Où es-tu?
J'en voulais à Vincent, mais plus que tout au monde je m'en voulais, à moi. Moi seul. Moi qui n'avais pas su le protéger. Non, vraiment, je n'arriverais jamais à sauver personne… Ni ma famille… ni mes amis… ni mon amour… personne.
Yuffie m'aida maladroitement à m'asseoir sur l'autre lit; elle avait vu que j'étais étourdi – comment? – Vincent! – rage – dégoût – tristesse – pourquoi? – je perdais pied. Tifa prodigua un sort de soin à Kadaj, mais cela n'eut pratiquement aucun effet. Aidée par Cid, elle le transporta rapidement hors de la pièce. Ils allaient… le soigner… l'hôpital… j'avais à peine conscience de ce qu'ils faisaient. Je ne ressentais que ma culpabilité, ma honte, ma colère…
-C'est trop tard pour les regrets, me dit Yuffie. Mais… il doit bien y avoir une explication, non? Après tout, c'est de Vincent qu'il s'agit… c'est notre ami, non?
-Notre « ami » vient de se nourrir de Kadaj et il a failli le tuer, répondis-je froidement.
Elle fit le tour de la chambre en regardant dans tous les coins. Elle ne vit rien de particulier. Red XIII était parti à l'extérieur pour voir s'il n'y avait rien dans la cour ou sous la fenêtre, mais il revint rapidement. Rien.
-Pourquoi aurait-il fait une telle chose? demanda à nouveau Yuffie. Je veux comprendre!
-La femme qui a capturé Kadaj… murmurai-je. La femme que vous avez poursuivie sans la trouver, à Mideel… c'était Lucrecia. Elle tente de faire revivre son fils, et Kadaj est le seul moyen.
-Son fils… c'est Sephiroth! Mais elle est folle ou quoi? s'exclama la jeune ninja.
-Elle est probablement possédée par Jenova, dit Red XIII en cherchant mon approbation.
-Lucrecia porte bien des cellules de Jenova en elle… et les deux mères veulent retrouver leur fils… mais… ça n'explique pas pourquoi Vincent a attaqué Kadaj!
Je donnai un coup de pied rageur sur la table de chevet.
-Vincent, bon sang, où es-tu?
-Cloud… le sang… Sephiroth est dans le sang de Kadaj…
-Aeris?
Les deux autres se tournèrent vers moi, en ayant l'air de se demander si je devenais fou.
-Lucrecia se cache sous la mer… Lucrecia… existe à peine…
La voix d'Aeris faisait monter en moi une chaleur à la fois apaisante et stimulante. Oui, elle apaisait mon corps, stimulait mon esprit. Sa voix m'emmenait dans un monde blanc et pur, où le sol était couvert de fleurs, et où il me semblait entendre une douce musique, une musique entendue non pas par les oreilles, mais par le coeur. Alors que je croyais me calmer enfin, j'eus une vision de Vincent empoignant une touffe de cheveux argentés. Ses crocs étaient rouges
Et je vis… clairement, entre ses mains… un flacon de sang.
-Vincent va apporter du sang de Kadaj à Lucrecia, dis-je rapidement. Elle se trouve sous la mer. Il faut prendre le sous-marin.
-Il est à Junon, fit remarquer Yuffie.
Je courus hors de la pièce, hors du bar, Red XIII et Yuffie sur mes talons.
-J'y vais en moto!
-Je t'accompagne, cria Yuffie.
-Non!
Je m'arrêtai devant ma Hardy Daytona et me tournai vers l'énervante jeune fille.
-C'est à moi d'y aller, tu comprends? Moi seul.
-Alors tu te précipites comme ça? Tu ne vas même pas attendre que Kadaj aille mieux?
Je m'appuyai sur ma moto et je baissai la tête.
-Il n'y a… personne d'autre… Et il faut faire vite.
-Et s'il t'arrive quelque chose?
Je ne pouvais plus l'écouter. Sa voix me trouait le cerveau comme une vrille. Elle avait raison, indubitablement raison, mais je devais partir rapidement. J'enfourchai ma moto. Je devais partir, maintenant ou je n'en aurais plus la force.
-Appelez-moi dès qu'il se réveille.
-Mais toi?
Le moteur de ma Hardy Daytona gronda.
-Il ne m'arrivera rien. Je ne peux pas me le permettre.
OoOoO
Je me sentais parfaitement idiot. Vincent avait évidemment pris le sous-marin pour lui-même aller sous la mer. Il était arrivé avant moi, et il était simplement parti. Personne ne l'avait arrêté, après tout, lui aussi était d'AVALANCHE, comment aurait-on pu se douter que…
J'appelai Tifa. Elle me dit qu'elle était à l'hôpital et que Kadaj allait bien, même s'il ne s'était pas encore éveillé. Quand je lui dis que Vincent nous avait volé le sous-marin, elle s'énerva, puis se fit voler son PHS par Cid, qui m'affirma qu'on pourrait certainement s'y rendre avec la Sierra. Je le remerciai mille fois et raccrochai.
Revenir. Revenir à Midgar. Je me sentais totalement impuissant, chaque seconde perdue faisait monter ma panique d'un degré, mais… je n'y pouvais rien. C'était peut-être ça le problème.
OoOoO
-Chambre 651, monsieur.
-Merci.
Je pris l'ascenseur et j'attendis. Avant de repartir, je devais aller voir Kadaj. M'assurer qu'il allait bien. Qu'il ne souffrait pas. Qu'il serait bien traité. Qu'il s'en sortirait.
Tifa m'accueillit dans la chambre en me tendant le dossier de Kadaj.
-C'est plutôt encourageant! me dit-elle en souriant.
Il récupérerait vite grâce à son sang Mako, les transfusions s'étaient bien passées, même si son groupe sanguin était rare, et ses blessures au cou ne s'étaient pas infectées, il n'aurait qu'à porter un pansement léger. Que du positif, mais je restais sombre.
-Il devrait bientôt s'éveiller, ajouta-t-elle. Tu vas… rester jusqu'à ce qu'il se réveille?
-Oui.
-Bien. Je vais vous laisser, dans ce cas.
Elle écarta le rideau entourant le lit de Kadaj et quitta la chambre rapidement en me disant vaguement qu'elle avertirait Cid de mon arrivée. Lorsque la porte claqua, j'osai enfin regarder le visage de Kadaj.
Il avait repris des couleurs, même s'il était toujours plus pâle que d'habitude. Il semblait… paisible, son souffle était calme mais profond… Je m'assis près de lui et je lui pris la main. On voyait les marques des intraveineuses sur ses poignets, mais maintenant il n'avait rien, il allait bien, il allait bien, il allait bien… Je passai ma main dans ses cheveux pour en replacer quelques mèches. Il eut un froncement de sourcils.
-Kadaj? murmurai-je.
-… hm… Cloud?
Il entrouvrit les yeux et me sourit. Je l'embrassai sur le front, et je sentis sa main sur ma nuque, sa main qui m'attirait vers ses lèvres. Je les baisai longuement… juste pour m'oublier… l'espace de quelques minutes… oublier tous mes problèmes… oublier la trahison de Vincent… oublier la folie de Lucrecia… oublier le possible retour de Sephiroth… juste oublier.