Joyeux Noël à tout le monde! (j'imagine la tête de celui ou celle qui lit ceci en plein mois de juillet...)

Merci de continuer à me lire dans mon délire pro-Kadaj... attention, ici c'est plus que du délire, c'est carrément psychédélique... mais c'est voulu.

DISCLAIMER: encore une fois, les huit (pour faire changement) vers du bas ne sont pas de moi, mais de .hack/sign, c'est la chanson "Fake wings" (hé oui, la chanson au complet). Je vous conseille vivement de l'écouter durant la deuxième partie, elle a été mon inspiration pour tout le chapitre et elle convient pour cette scène en particulier. (Je connais un site super où vous pourriez la faire jouer sans même la télécharger, mais je n'arrive pas à mettre l'adresse ici... fait suer...)


Apprendre le monde 12

Shine, bright morning light

Now in the air the spring is coming

Sweet blowing wind

Singing down the hills and valleys

Keep you eyes on me

Now we're on the edge of hell

Dear my love, sweet morning light

Wait for me, you've gone much farther, too far.

Je m'éveillai en sursaut. Douleur, douleur, une plaie sur ma poitrine, le sang qui coulait, le froid qui m'envahissait. J'allais probablement mourir. Je me demandais pourquoi je n'étais pas inanimé, j'aurais voulu partir tranquillement, sans trop le savoir. Mais j'étais condamné à souffrir.

Sephiroth. Sephiroth était là-haut. Sephiroth m'avait blessé. Sephiroth… était de retour.

Kadaj… où était-il? Je ne le voyais nulle part. Il avait disparu. Kadaj… Il était condamné… Je savais que je n'aurais jamais dû le laisser venir ici… Sephiroth allait le tuer… Sephiroth… allait tout détruire… Kadaj… Sephiroth…

Je me prodiguai un sort curatif. Comme si j'allais le laisser faire! Comme si j'allais le laisser tuer Kadaj! La douleur s'atténua, ma plaie se referma, mais je devais encore me reposer… quelques instants. Je me glissai dans un coin, derrière un cristal, et j'attendis encore. Mes oreilles sifflaient, quelque chose semblait gronder… j'entendis la voix de Sephiroth, mais je ne comprenais pas les paroles… Parlait-il à Kadaj? Alors il l'avait emmené à lui… Kadaj… je ne pouvais même pas l'aider… Je me lançai un autre sort de soin. Je me sentais maintenant à peu près normal, autant qu'on puisse l'être après avoir été presque découpé en deux.

Je vis le corps de Kadaj descendre du plafond, lentement. Je me demandais si je n'hallucinais pas. Non, il tombait lentement, comme une plume, comme une feuille. Probablement à cause de Sephiroth… Je me sentais irrésistiblement poussé vers Kadaj, mais je me retins. Il serait probablement manipulé par Sephiroth…

-Kadaj!

-Je suis désolé, Cloud…

Aussitôt que ses pieds touchèrent le sol, il avança vers moi. Il tenait son sabre pointé vers moi, d'une main tremblante mais ferme… Il était vraiment manipulé par Sephiroth, jusque dans ses moindres gestes. Sa résistance était brave, mais inutile, futile. Il ne pouvait que parler… de cette voix chevrotante, pitoyable…

-Défends-toi… Cloud…

Je levai mon épée. En garde. Je remarquai qu'il prenait maintenant son souba à deux mains, qu'il le tenait comme Sephiroth tenait Masamune… et il ne tremblait plus. Un pas, deux pas, et il se jeta sur moi.

Furie du combat. Je me défendais comme je le pouvais, mais il était très rapide, encore plus que lors de notre dernier combat. Je me défendais comme je le pouvais : je ne voulais pas l'attaquer, je ne voulais – je ne pouvais pas lui faire de mal, pas à lui… Oh, comme je haïssais Sephiroth!

-Tue-moi…

J'entendais la voix, faible, très faible, de Kadaj, parmi le choc des lames.

-Tue-moi… tue-moi et tue-le ensuite… c'est le seul moyen…

Je vis une larme sur son visage. Il avait l'air décidé, mais… je le repoussai de mon épée, et il alla s'écraser par terre. Il se releva et chargea à nouveau.

-Crois-tu que je vais te laisser mourir, Kadaj?

Je levai ma lame. Il sauta, se projeta de toute sa force vers moi… mais je fus le plus rapide. Je le heurtai du plat de mon épée, je lui frappai la tête. Plus durement que je ne l'aurais voulu. Il alla s'écraser quelques mètres plus loin, inconscient. J'abandonnai mon arme et me précipitai vers lui.

Je me penchai sur son corps. Il avait du sang sur la joue, mais ce n'était qu'une entaille. Il était évanoui, simplement assommé.

-Bien joué, Cloud.

Agonie. Je regardai mon ventre. Une fine lame le traversait, une fine lame de mon ventre à celui de Kadaj, comme si nous étions liés. Masamune. D'un seul coup il nous tuait tous les deux… nous étions liés par la mort…

-Sephiroth…

-Bien essayé. Maintenant, tu peux mourir.

J'entendais des coups répétés, comme si on frappait ma tête. Il retira la lame, je sentis le corps de Kadaj tressaillir sous le mien, je m'effondrai sur lui, et tout devint noir, tout, j'entendais le rire de Sephiroth, et des voix, peut-être la voix des anges, j'allais mourir, j'allais mourir avec Kadaj…

OoOoO

Blancheur.

J'étais ébloui. La blancheur était pure, sans défaut, sans une tache, le blanc parfait.

Je me sentais étrangement engourdi, surtout au ventre. Je bougeai la tête. Il y avait des… fleurs à côté de moi. Des tulipes. Roses et jaunes. Le vert des feuilles. Le brun clair, presque de bronze, de la terre. Cet endroit me semblait étrangement familier, comme si… comme si j'y étais déjà venu, ou plutôt… comme si je savais que je devrais y revenir un jour.

-Cloud!

Un poids, presque trop léger pour être senti : les bras de Kadaj sur mon ventre, les bras soutenant la tête. Il était appuyé contre moi et me regardait, amusé, presque indigné que je ne le remarque que maintenant.

-Kadaj…?

-Tu es fatigué ou quoi?

Je sentis un… sourire se dessiner sur mes lèvres. Tout était beau, tout était simple, tout était pur, tout était parfait… et Kadaj était là, avec moi, contre moi, souriant…

-Oui, un peu.

-Alors je vais devoir te réveiller!

Il se souleva et approcha son visage du mien, et posa ses lèvres sur les miennes. Je goûtai longuement à son baiser.

-Tu es réveillé, maintenant?

-Pas vraiment, non.

-Et pourtant, ça marche bien avec les princesses…

-Tu trouves que j'ai l'air d'une princesse?

Il posa à nouveau ses lèvres sur les miennes. Je le pris par la taille et je le renversai sous moi. Je me sentais de moins en moins engourdi, je sentais ma peau frissonner au contact de la sienne…

-Pas vraiment, répondit-il d'un ton doux. Plutôt du prince charmant. Et moi, j'ai l'air d'une princesse?

-Non, tu as l'air du vilain crapaud!

-Hé!

Je l'embrassai, et il fit semblant de se débattre. Je l'adorais…

Mes mains parcoururent son ventre… et touchèrent quelque chose de poisseux. Baissant vivement la tête, je vis une plaie et une grande tache de sang sur son ventre… sur son ventre et sur le mien aussi…

Noir.

OoOoO

Blancheur. Il y avait des fleurs à côté de moi. Des tulipes. Roses et jaunes. Le vert des feuilles. Le brun clair, presque de bronze, de la terre. Cet endroit me semblait étrangement familier, comme si… comme si j'y étais déjà venu, ou plutôt… comme si je savais que je devrais y revenir un jour. Je tentai de secouer la tête. Je me sentais étrangement absent, je sentais à peine mon corps, mes membres…

-Kadaj!

Je me relevais, sans savoir pourquoi ou comment. Je ne sentais rien, mes jambes, mes genoux, rien. Comme si je n'étais qu'une paire d'yeux sans corps. Et mes yeux voyaient Aeris qui appelait Kadaj, et lui qui venait vers elle en se tenant le ventre. Il avait beaucoup de sang sur le ventre, son vêtement cuir en était presque entièrement couvert.

-Aeris… mère…

-Pourquoi m'appelles-tu « Mère »?

Elle lui lança une boule de feu. Il se jeta sur le côté et l'évita de justesse, mais il tomba par terre. Il était déjà blessé… il était si faible… Aeris s'approcha, des flammes magiques dans le creux de sa main.

-Tu n'es que le fils bâtard de Jenova!

Nouvelle boule de feu, et Kadaj ne put l'éviter. Il hurla de douleur. Aeris en prépara une autre.

-Tu te trompes, je…

Noir.

OoOoO

J'étais là sans y être vraiment, j'étais une présence qui ne pouvait pas agir, pas bouger. Seulement regarder. Regarder la blancheur souillée de rouge. Du sang, que du sang… du sang partout, sur le visage de Kadaj, sur ses vêtements… sur son sabre… ses vêtements étaient maculés de taches écarlates…

-Alors? Où est mère?

Il y avait deux corps par terre. À cause des fleurs, je ne les voyais pas très bien, et le sang et la douleur rendaient leurs visages difficiles à reconnaître, mais… il s'agissait de Tseng et d'Elena. Les deux Turks capturés.

-Nous ne te dirons rien, sale môme!

-… Tant pis pour vous.

Et Kadaj les frappa à nouveau avec son arme, les deux lames parallèles entaillant les chairs. Cris de douleur… mais le pire, c'était cette expression sur le visage de Kadaj… c'était le plaisir qu'il prenait à les voir souffrir… à regarder leur martyr, leur douleur qui était de sa faute, de son geste… son plaisir presque extatique, comme s'il était en transe.

OoOoO

J'étais là sans y être vraiment, j'étais une présence qui ne pouvait pas agir, pas bouger. Seulement regarder. Regarder Kadaj se laisser cajoler par ses deux frères, se laisser embrasser, se laisser déshabiller, et… Je ne pouvais même pas fermer les yeux. Je ne pouvais même pas cligner des paupières. Je devais regarder, j'étais le spectateur, mais le spectacle était… à la fois horrible et magnifique. J'avais honte d'y voir tant de beauté, je me sentais comme un voyeur, je me sentais sale alors que c'était Kadaj qui était le plus sale… Je ne voulais pas le voir ainsi, je ne le voulais pas… Sa peau nue, celle de Loz, celle de Yazoo… leurs corps emmêlés…

Noir.

OoOoO

J'étais là sans y être vraiment, j'étais une présence qui ne pouvait pas agir, pas bouger. Seulement regarder. Cette fois c'était atroce, intolérable, infernal. Je voyais Kadaj à travers les fleurs, les tulipes roses et jaunes… je voyais son corps pâle et nu, son visage crispé de douleur, alors que Sephiroth était sur lui. Laissez-moi détourner le regard, laissez-moi fermer les yeux, laissez-moi les arrêter… laissez-moi tuer Sephiroth! Laissez-moi me boucher les oreilles! Je ne pouvais plus entendre les cris de Kadaj, cris de douleur, de rage et d'impuissance, et les gémissements étouffés du plaisir de Sephiroth…

-Cloud, réveille-toi!

Noir.

OoOoO

-Qui es-tu?

Kadaj était face à un homme. Derrière lui, il y avait un magnifique loup gris.

-Je suis Kadaj. Je suis moi. Je ne sais pas vraiment ce que je suis. Un esprit combattant. Un esprit de Sephiroth. Je n'ai pas vraiment choisi.

-Sephiroth, hein?

L'homme s'avança. Je… n'avais pas vu son visage depuis… longtemps. C'était Zack.

-Et vous, qui êtes-vous?

-Mon nom est Zack. Je suis celui qui protège Cloud.

-Vous êtes… une sorte d'ange gardien?

-On peut dire ça. Je suis moi, je suis ici, je suis aussi ce loup, je suis dans le cœur et le corps de Cloud… Je suis beaucoup de choses. Je suis le protecteur de Cloud.

Le loup s'approcha de Kadaj et le renifla, puis il vint aux pieds de Zack et il grogna.

-Je le protège contre ceux qui lui font du mal.

Et le loup se jeta au visage de Kadaj.

-Ce que tu vois n'est pas réel, Cloud…

Noir.

OoOoO

Je pouvais me voir moi-même. Je voyais Kadaj dans mes bras. Je ne le retenais que d'une main, et de l'autre je tenais mon épée. Les fleurs frémissaient. Quelques épées étaient plantées par terre, étaient plantées parmi les tulipes, en rond autour de nous deux. J'avais déjà vu cette scène, je l'avais déjà vécue… oui… juste après avoir vaincu Sephiroth… Kadaj dans mes bras, semblant parler à… Aeris…

Une faible pluie se mit à tomber, des gouttes cristallines dans la blancheur de l'air et du monde.

-Mère?

Il leva sa main dans les airs, comme s'il voulait attraper les gouttes qui tombaient… et sa main disparut, sa main se transforma en lumière verte, magnifique, son bras, et tout son corps tendu vers le ciel… Et je voyais ce moi dédoublé qui regardait Kadaj partir, Kadaj mourir, Kadaj… et cet autre Cloud semblait triste, simplement triste et soulagé. Il laissait la pluie tomber sur lui, doucement et calmement, il se sentait si bien alors que Kadaj venait de mourir, Kadaj, Kadaj, Kadaj…

C'était insupportable.

-Cloud, tu dois t'éveiller… tes amis t'attendent… Kadaj t'attend…

Noir.

OoOoO

Sephiroth se dressait devant Kadaj qui n'arrivait pas à bouger. Sephiroth devait évidemment le contrôler, il avait tant de pouvoirs…

-Tu es ma chair, tu es mon sang.

-Non, répliqua Kadaj. Je suis moi. Simplement moi.

-C'est grâce à ton sang que je suis revenu à la vie. Parce que ton sang m'appartient, Kadaj, ton sang est le mien.

-Cloud, tu n'es pas mort, tu n'as pas à aller en enfer, pas maintenant… alors réveille-toi!

-Sephiroth!

Ma torpeur m'avait quitté entièrement. J'étais là, j'étais moi, j'avais mon épée en main et je fonçais vers Sephiroth. Il n'eut que le temps de se retourner, mais mon corps s'était mué en une sorte de flamme vive. Omnislash. Je le traversais, mon épée lui fendait la chair, il… il mourait. Une grande aile brune lui poussa dans le dos alors qu'il s'écroulait, elle l'enveloppa et il disparut. Il disparut enfin.

-Cloud…

Kadaj était tombé par terre. Je m'agenouillai à côté de lui.

-Cloud…

Je voulus poser ma main sur sa joue, mais il disparut. Comme le reste. Cela n'avait pas vraiment d'importance. Tout cela n'était qu'illusions… une illusion de l'enfer, une illusion cauchemardesque… mais une simple illusion.

OoOoO

Je revins à moi en me demandant si j'allais mourir. La douleur dans mon ventre était si intense que je ne pouvais même pas hurler.

-Je suis désolée, Cloud, mais pour te guérir, il faut d'abord que tu sois conscient.

C'était la voix de Tifa. Mon visage était crispé, mais elle dut y lire un signe d'approbation, car elle s'affaira à enduire ma blessure de Potion. Une sensation froide me saisit, une onde glacée que me fit du bien. Au moins je ne sentais plus ma blessure, enfin, beaucoup moins. Je pus tourner la tête, et je vis Kadaj, juste à côté de moi. Il ne me regardait pas, il avait plutôt les yeux fixés sur son guérisseur. C'était Vincent, qui avait l'air toujours aussi faible, mais mieux en point que tout à l'heure.

J'entendais du bruit au-dessus de nous.

-Qu'est-ce qui se passe?

-Les autres s'occupent de Sephiroth, me répondit Tifa. Nous sommes revenus rapidement, au moment où Sephiroth vous a blessés. Il tombait du plafond et il vous a transpercés avec son arme… je croyais revivre… la mort d'Aeris… J'avais si peur que vous soyez…

Elle baissa la tête. J'entendais les cris de guerre de Cid et de Yuffie, les feulements de Red XIII… et il me semblait même entendre la mitrailleuse de Barret.

-Barret est là?

-Il est enfin arrivé, acquiesça Tifa. Il se plaignait qu'on ne l'ait pas emmené avec nous, alors il a pris un hélico de la Shin-Ra.

-La Shin-Ra?

-Les Turks sont là aussi.

En effet, il me semblait entendre les voix de Reno, de Rude, de Tseng et d'Elena, leurs cris, leurs coups si particuliers parmi ceux de mes amis. C'était un vacarme étrange, celui d'une petite armée contre un seul homme, celui d'un monde contre la destruction.

-Tout le monde se bat, donc.

-Nous ne pouvons tout de même pas laisser Sephiroth… en liberté, répondit Tifa.

-Je sais.

Kadaj me prit la main et la serra.

-Tout va bien se passer, me dit-il en souriant. Moi, j'ai foi en tes amis.

Je lui souris, un sourire forcé, crispé. Bien sûr que j'avais confiance en eux, mais… il s'agissait tout de même de Sephiroth…