Merci à :

ENILOC

HALEXIA BLACK

TOUFFUE

Chapitre 4 : Où l'on boit un pot entre « amis ? »

Merde ! La sonnerie du téléphone résonnait dans tout l'appartement et moi je me trouvais sous la douche. Je tournai le mitigeur et enroulai précipitamment une serviette autour de ma taille. Je m'élançai dans l'appartement à la recherche du téléphone tout en inondant le sol avec mes cheveux dégoulinants d'eau. Je découvris enfin le combiné sous une pile de vêtements et décrochai, avide de savoir qui était l'imbécile qui avait eu l'idée saugrenue d'appeler un dimanche matin alors que j'étais sous la douche.

-Allo ? Fit une voix qui ne m'était pas méconnue.

-Sirius ?

-Lui-même.

-Tu m'appelles d'où ?

-D'une cabine téléphonique.

-Je croyais que les sorciers ne s'abaissaient pas à utiliser des appareils moldus !

-Et ben c'est parfois le cas.

-Qu'est-ce que tu voulais ? Demandai-je ayant soudain une espèce d'intuition.

-Je me suis dit qu'on pourrait peut-être aller boire un verre.

Aïe je suis dans la merde…

-Ecoute Sirius…

-En tout bien, tout honneur, bien sûr.

-Oui bien sûr mais…

-Bon alors c'est d'accord ?

-Euh…d'accord.

-Génial.18h au Grapes ça marche ?

-Ben, c'est à Londres…

-Ah oui pardon, j'oubliais que tu ne sais pas transplaner.

-Que je ne sais pas quoi ?

-Voyager très vite.

-Ah oui.

-Bon, ben je passe te prendre à 17h59. Comme ça, on sera au Grapes à l'heure pile.

-Ok.

Et il raccrocha. Je me laissai tomber dans un fauteuil sentant qu'un affreux mal de tête allait rappliquer. Je n'aimais pas Sirius. C'était un type très chouette qui pourrait sûrement un jour devenir de loin mon meilleur ami, mais je n'en étais nullement amoureuse. Moi, j'aimais Remus lupin. Mais Remus Lupin ne m'aimait pas. Un instant, une idée dont j'eus honte par la suite traversa mon esprit embrumé. Et si je sortais avec l'un pour oublier l'autre ? Je me frappai violemment le front de ma main tandis que l'image d'un prêtre hurlant « Satan quitte cette femme » me faisait esquisser un sourire. Non, ça ce n'était pas Julie Timmers, Julie Timmers ne ferait jamais une telle chose. Et puis d'abord, rien n'indiquait que le comportement de Sirius dépassait l'amitié, c'était juste un ami qui me proposait de boire un pot. Tout le monde fait ça entre ami et ce n'est pas parce que Lucy a dit : « Surtout Sirius » qu'il faut t'imaginer dans une situation encore plus inextricable que la précédente. De toutes façons, me rappelai-je soudain, j'ai déjà un petit ami ! Selon mes notes, il s'appelait François Dupont…Non Dumont…Et il habitait à…Merde, merde, merde, qu'est-ce qui m'avait pris de m'inventer un petit ami !

J'allai manger dans un bistrot du coin dont le gérant m'était sympathique puis allai dire bonjour à Tid' et à ses puchingballs. Ensuite, je m'apprêtai pour accueillir le grand Sirius Black.

J'enfilai un jeans et me rendis compte qu'il était troué au genou. Comme c'était le dernier qu'il me restait à cause d'un gros retard de lessive, je décidai de le garder. Peut-être que ça ne se verra pas, me dis-je, en enfilant un débardeur qui comportait une énorme tache de chocolat que même le lavage à sec n'était pas arrivé à faire partir. Superbe, fis-je en montrant mon poucelevé à mon reflet qui, je dois dire, n'était guère flatteur.

Le cadran du réveil qui marquait un instant plus tôt 17h 58 changea son huit pour un neuf au même moment où un craquement sonore se faisait entendre. Sirius Black se tenait devant moi, un sourire charmeur accroché à ses lèvres. Il me tendit une main dans laquelle j'enfuis la mienne, je fermai les yeux et la seconde d'après, nous nous trouvions devant une grande porte dont l'enseigne disait « The Grapes ».

Nous nous assîmes à une table et Sirius, ayant au préalable adressé un clin d'oeil à la serveuse, commanda deux bières.

-Bon, il fallait que je te parle, Julie.

Je faillis m'étrangler avec la gorgée de bière que je venais de boire.

-Me…me parler de quoi ? Demandai-je en affichant mon stupide et habituel sourire niais.

-J'ai remarqué, tu sais.

-Quoi ?

Mon sourire niais venait de me lâcher. Qu'est-ce qu'il avait bien pu remarqué ?

-Toi et…Remus.

Je restai un moment la bouche ouverte avant de m'effondrer sur la table en gémissant :

-Ca se voit tant que ça ?

-Non, non…Enfin, un peu.

-Tout le monde a du le remarquer !

-Mais non, les couples se regardaient dans les yeux et Peter ne s'intéressait qu'à la nourriture. Il n'y a donc que moi qui te regardais attentivement.

-Et Lui, il ne l'a pas remarqué quand même?

-Non, tu sais, Remus est fort préoccupé pour le moment.

-Pourquoi ?

-Top secret. Je suis désolé, mais c'est à lui de t'en parler.

-Ok. Qu'est-ce qui t'as fait pensé que je l'aimais ?

-Et bien, tu le regardais toujours à la dérobée, tu rougissais chaque fois qu'il ouvrait la bouche et tu ne lui a jamais adressé la parole, ce qui ne te ressemble pas.

-Moi qui essayais d'être discrète.

-C'était plutôt raté mais heureusement, Lucy n'a rien remarqué et c'est ça le plus important.

-Elle a quand même deviné que j'étais amoureuse.

-Et tu lui as dit quoi ?

-Qu'il s'appelait François Dupont ou Dumont un truc dans le genre.

-Dans la merde hein ?

-Jusqu'au cou.

-Je suis désolé mais je ne vois pas très bien comment je pourrais t'en sortir. Tout ce que je peux te dire c'est que ce que tu fais est très courageux et qu'un jour, tout finira par s'arranger.

-Tu veux dire que Remus va réaliser qu'il est très amoureux de moi, qu'il va larguer Lucy qui de toutes façons ne l'aimait plus et que cette dernière trouvera du réconfort entre tes bras musclés ?

-Sincèrement, je doute que ça se passe comme ça.

-Dommage.

-Tu trouves vraiment que j'ai des bras musclés ? Ajouta-t-il avec le plus grand sérieux.

Je me mis à rire franchement, ce qui ne m'était pas arrivé depuis un certain temps. Nous dirigeâmes la conversation sur un autre point et nous parlâmes ainsi pendant de longues heures. Quand Sirius me ramena chez moi, il me dit doucement :

-Dommage que quelqu'un ait déjà pris ton cœur, Julie, j'aurais aimé y faire un tour.

-Mais tu y es déjà...entant qu'ami.

-Et ça me suffit largement,tu es vraiment exceptionnelle Julie Timmers.

Je rougis à ce compliment qui était, j'en étais sûr, très franc tandis qu'il disparaissait dans un léger craquement.