Chapitre 6: Où l'on se raproche dangereusement.
Les médecins refusaient toujours de se prononcer sur l'état de Lucy qui était encore au bloc. Remus et moi avions beaucoup parlé au début, mais plus les heures passaient, plus nous devenions silencieux, le verdict des médicomages se faisant de plus en plus imminent. Je ne sais plus vraiment à quel moment je m'endormis mais quand je me réveillai, la nuit était tombée. Je me dégageai vivement de l'épaule de Remus qui n'avait pas osé bouger de peur de me réveiller et l'interrogeai du regard. Il me répondit que l'opération s'était bien passée mais qu'il fallait attendre que Lucy se réveille pour en avoir la confirmation. Il me proposa de passer chez lui pour manger un morceau avec Sirius, James et Peter et comme je n'avais aucune envie de me retrouver toute seule chez moi, j'acceptai l'invitation.
Il me fit transplaner dans son salon et je constatai avec surprise qu'il était rempli de caisses. Je m'interrogeai un instant sur cette déco genre camp de réfugiés puis compris : ces cartons appartenaient à Lucy, elle s'apprêtait à emménager chez lui.
-Les autres ne devraient pas tarder à arriver, me dit-il en allant dans la cuisine.
-Je peux t'aider ? Demandai-je en le voyant sortir une casserole.
-Si tu veux.
-Je te préviens, je ne sais absolument pas cuisiner.
-Pas grave, moi non plus.
-Bon…omelette ?
-OK.
-Au fait, on ne sait pas faire ça avec la magie ?
-Si…mais j'ai jamais appris les formules !
Quelques catastrophes culinaires plus tard, les trois autres maraudeurs arrivaient avec Lily. Ils demandèrent tous des nouvelles de Lucy, mais nous ne pûmes guère les rassurer. L'opération avait réussi ou du moins Lucy y avait survécu mais elle ne s'était pas encore réveillée et les médecins n'étaient pas très bavards ce qui n'était pas des plus encourageant.
Pendant tout le repas, si on peut appeler ainsi une omelette bourrée de petits morceaux de coquilles, l'unique sujet de conversation fut l'accident. Tout le monde voulait savoir où et quand ça c'était passé, comment elle avait fait son compte et où elle voulait aller avec cet engin moldu. Remus essayait de répondre aux questions du mieux qu'il pouvait mais il ne savait pas grand-chose. La dernière fois qu'il l'avait vue, Lucy lui avait juste dit qu'elle allait voir ses parents. Quelques heures plus tard, Ste-Mangouste lui téléphonait et il partait me mettre au courant de la situation avant de s'y rendre.
Finalement, Lily dévia la conversation sur un autre sujet « plus joyeux » selon elle. En fait, c'aurait pu être une très bonne idée si elle avait choisi un autre sujet que : François Dumont, mon petit ami fictif. Sirius me jetait un regard amusé tandis que Remus me regardait étrangement. Tout le monde me questionnait, apparemment ravi de cette heureuse nouvelle et je fus obligée d'arborer à nouveau mon sourire niais pendant que j'alignais un nombre impressionnant de mensonges à la seconde. Sirius avait le chic pour poser les questions les plus embarrassantes et je ne manquais pas de le foudroyer du regard tandis que j'essayais de rassembler mes idées pour ne pas me trahir. Je pense que c'est à ce moment que je pris une sacrée bonne résolution, celle de ne plus jamais mentir, mais malheureusement, je ne m'y suis jamais tenue.
Je réussis à aiguiller la conversation sur les déboires amoureux de ce cher Sirius en le gratifiant d'un sourire perfide. Remus qui avait du comprendre ma manœuvre m'adressa un clin d'œil discret. J'allais lui sourire puis me rappelai que j'étais censée le détester. Ce n'était pas parce que ma meilleure amie avait subitement décidé de flirter avec la mort que je devais lui sauter dessus. J'avais pleuré dans ses bras, dormi sur son épaule, entretenu la conversation et maintenant je m'apprêtai à lui sourire comme une amoureuse éperdue, ce que, en pensant, j'étais. Le bouton «alerte», qui devait se trouver quelque part dans l'espèce debouillie qui me servait de cerveau, se déclencha et bourdonna à mes oreilles. Ne dévoile pas ton jeu, Julie ! Je fis soudain semblant de ne plus le voir et contemplai avec le plus grand intérêt mon set de table tandis que Sirius était obligé d'énumérer une à une la moindre de ses relations amoureuses. Il en était à la quarante-et-unième quand le téléphone sonna.
Remus se précipita dessus et décrocha. Il appuya sur le bouton « haut-parleur » et nous pûmes tous suivre la conversation.
C'était l'hôpital, Lucy était sauvée.
En entendant ces mots, tout le monde hurla de joie, moi y compris, même si une drôle de pensée me tourmentait.
Avais-je espéré la mort de Lucy pour avoir la voie libre avec Remus ? Non, bien sûr que non mais…la pensée que si elle mourrait, Remus serait à moi m'avait traversé l'esprit. Plus d'une fois. Je m'étais bien sûr refusée d'y penser davantage mais elle revenait sans cesse. Si Lucy mourrait, tout irait mieux pour moi. Je fus prise d'un accès de panique et si j'avais été seule, je me serais giflée pour me remettre les idées en place. Je n'avais pas souhaité la mort de Luce et je ne la souhaiterais jamais.
Remus raccrocha et répéta ce que nos cris nous avaient empêché d'entendre.
Lucy était très faible mais son état était stable. Pour le moment, elle était dans le coma mais elle en sortirait d'ici peu. Dans deux ou trois jours, elle devrait quitter l'hôpital déjà surpeuplé et rentrer chez elle mais il faudrait quelqu'un à son chevet pour guetter son réveil. Les médicomages la brancheraient sur toutes sortes d'appareils et au moindre problème, il suffirait de prévenir Ste-Mangouste pour qu'une armée de médecins transplane dans sa chambre.
-Eh ben mon pauvre Remus, tu vas te fatiguer à lui tenir la main toute la nuit, constata Sirius.
-Je peux la veiller aussi, dis-je sans me rendre compte que cela impliquait que j'allais devoir dormir également chez Luce.
-Merci, me dit Remus avec un sourire auquel j'eus bien du mal à ne pas répondre. Mais il y a un autre problème, l'appartement de Lucy est beaucoup trop petit pour qu'on puisse y installer toutes les machines et de plus, elle est trop faible pour transplaner et son appart est plein d'escaliers, ce qui ne facilitera pas ses déplacements à son réveil.
-J'ai peut-être une idée, commençai-je, j'ai toujours les clés de la maison de mes parents. C'est beaucoup trop grand pour moi et comme je suis la plupart du temps en France, je la loue gratuitement à des vacanciers à condition qu'ils l'entretiennent. Pour le moment, il n'y a personne.
Quelques heures plus tard, j'étais de retour chez moi. Le lendemain, j'irai aménager mon ancienne maison avec Remus pour qu'elle puisse accueillir Lucy.
J'avais l'impression de m'enfoncer inexorablement dans un marécage grouillant de problèmes. Je voulais à tout prix que Remus me déteste autant que j'avais l'air de le détester-enfin, je ne le voulais pas vraiment mais cela facilitrait nettement les choses- mais maintenant, non seulement, j'allais passer la journée de demain en tête-à-tête avec lui mais en plus nous allions devoir dormir sous le même toit !
Note: je pars pour quinze jours donc il faudra attendre un peu pour la suite! Bisous à tous et merci pour les reviews!
R.A.R.:
Anabeille: Merci beaucoup pour ta review!Et oui, je gère la situation, surprise surprise pour la suite!
Smoke: Et oui! Merci pour la review!
Halexia Black: Voilà la suite, j'espère qu'elle te plaira aussi.
Faby.Fan: Merci beaucoup, et aussi pour la review de "il n'est jamais trop tard", ça me fait vraiment plaisir.
Lilpuce: Alors là, un énorme merci! Pour le nom des chapitres ben, comme je n'ai jamais lu le livre je ne sais pas mais j'ai mis ça comme ça. C'est d'ailleurs la première fic à laquel je mets des noms aux chapitres. C'est vrai que Sirius ne la connaît pas bien mais Lucy ui abeaucoup parlé d'elle pendant leur scolarité, on va dire ça. Encore merci!
Wéthilde: Merci pour ta review! Ewan au pouvoir! Mets ta fic ercredi, t'es obligée!
La folleuh: de rien pour mes reviews et merci pour les tiennes! Ca fait vraiment plaisir!
