PETIT MOT : Tout d'abord je voulais m'excuser pour mon retard, je crois que ça fait à peu près trois semaines que je n'ai plus posté ce chapitre. (Plus ?...C'est possible…). A cela, il y a plusieurs raisons, de bonnes comme de mauvaises. De un, ben je suis partie environs quinze jours loin de chez moi et de mon ordinateur. De deux, quand je suis revenue, je n'ai pas été souvent chez moi et de trois, j'avais d'autres fics qui attendaient depuis encore plus de temps (honte à moi…). Mais bon, l'important c'est que le nouveau chapitre soit là, non ?
R.A.R. :
VANOUCHKA 24 : Merci beaucoup ! J'espère que tu aimeras aussi la suite.
GIOVANNAPOTTER : Merci pour la review ! Ca m'a fait vraiment plaisir !
HALEXIA BLACK : Et ouais, mais elle ne s'y est pas mise toute seule, j'en suis un tout petit peu responsable. Merci pour la review !
FABY.FAN : Merci ! J'espère que la suite te plaira également !
LILY : Désolée, c'est vrai que j'ai traîné mais ça ne se reproduira plus !
LA FOLLEUH : J'espère qu'elle s'en sortira aussi…Quelque chose me dit que tout dépend de moi…Merci d'avoir reviewé !
FLORE : Franchement, un grand grand merci à ma sérial-revieweuse adorée. Moi qui pensais ne plus jamais te revoir sur ce site ! Sophie nous invite pour une virée à Namur un de ces quatre, ça te dit ?
Merci beaucoup pour les reviews ! Continuez surtout !
Chapitre 7 : Où l'on se pose trop de questions
Quand j'étais arrivée devant mon ancienne maison, il était déjà là. Assis sur les marches du perron, le regard perdu dans le vide, il ne me remarqua pas tout suite.
-Salut ! Lançai-je pour le sortir de ses pensées, ce qui marcha à merveille vu qu'il fit un bond d'une vingtaine de centimètres.
-Oh, salut Julie, je ne t'avais pas entendue arriver.
Et ben mon pote, tu devais être sacrément distrait car mon entourage n'arrête pas de me répéter que je suis aussi discrète qu'un mammouth dans un ballet de danse classique.
-On rentre ? Demandai-je en sortant un vieux trousseau de clé de ma poche.
J'ouvris la porte qui grinça agréablement, exactement comme dix ans auparavant. Personne n'avait donc pensé à la huiler pendant tout ce temps ? Je jetai anxieusement un coup d'œil à l'intérieur et constatai que rien n'avait bougé. Plus je m'avançais dans le corridor plus j'avais la désagréable impression d'avoir remonté le temps. Les meubles étaient encore tous là, aux mêmes places. Je m'attendais presque à trouver d'une minute à l'autre mes parents dans la cuisine en train de siroter leur indécrottable tasse de thé dont, à leur grand désespoir, ils n'avaient jamais réussi à me faire ingurgiter la moindre goutte. J'ouvris la première porte, celle qui donnait sur le salon et la sensation s'estompa. Il y avait quelques petites erreurs, les canapés étaient recouverts de draps blancs et il manquait un vase ou deux sur les étagères. Le papier peint non plus n'était pas le même, un des locataires avait du remplacer l'ancien. En tout cas si une chose était sûre, c'était bien que ce dernier n'avait aucun goût.
Je fis brièvement visiter mon « home sweet home » à Remus qui en sembla satisfait puis nous commençâmes à enlever les grandes couvertures qui protégeaient les meubles de la poussière.
Pendant tout le temps que dura notre « réaménagement », j'eus bien du mal à tenir mon sale rôle. Je m'efforçais de ne pas trop rire à ses plaisanteries, juste par politesse, de ne pas engager la conversation sur des sujets autres que, par exemple, la disposition du canapé dans la salle à manger, et de ne pas frissonner quand sa main me frôlait ni de le regarder dans les yeux, ce qui aurait pu m'être fatal.
S'il avait encore des doutes sur mon comportement avant d'arriver ici, il ne devait plus en avoir aucun maintenant. Je jouais tellement bien la comédie qu'il devait être convaincu d'avoir été mon pire ennemi dans une autre vie. Cette situation me mettait d'ailleurs hors de moi, pourquoi ? Pourquoi est-ce que je devais jouer ce jeu stupide ? Je voulais tellement qu'il ne s'aperçoive pas que je l'aimais que j'avais été trop loin.
Comment allais-je faire à présent? Cacher mes sentiments était une chose, mais faire semblant de détester l'homme de ma vie en était une autre. Comment aurais-je pu l'ignorer alors que je mourrais d'envie qu'il me prenne dans ses bras, alors que je rêvais de sentir ses lèvres sur les miennes et que je brûlais de l'entendre me dire « je t'aime ». Comment ? Comment allais-je rester sous le même toit que lui alors qu'il en embrasserait une autre, qu'il la serrerait dans ses bras et ferait des projets d'avenir ?
Mais c'était trop tard, je ne pouvais pas tout d'un coup me retourner vers lui et lui faire un grand sourire stupide en criant « Salut ça va ? ». Non, mais je pouvais quand même devenir un peu plus chaleureuse. Ce n'est parce que tu souries à un homme qu'il va se rendre compte que tu es éperdument amoureuse de lui et même s'il s'en rendait compte, il ne te sauterait pas dessus pour autant. Et puis pourquoi étais-je obligée de cacher mes sentiments ? Je ne voulais pas que Remus me déteste, bien au contraire. Pourquoi est-ce qu'à cause de Lucy, je ne pouvais pas être naturelle ? Pourquoi est-ce que je devais m'effacer et me griller à ses yeux ? Soit il ne m'aimait pas et tant pis, soit il m'aimait et il devrait choisir.
Perdue dans mes pensées, je poussais avec rage les canapés aux places voulues sans même plus faire attention à ce qui m'entourait. J'étais en colère, très en colère contre moi-même et la rage qui m'animait me faisait serrer les dents à un tel point que j'en avais des crampes dans toute la mâchoire.
Qu'est-ce qui m'avait pris de tomber amoureuse ? Pas la gravitation en tout cas comme le disait Einstein.
J'avais la très nette impression d'avoir raté ma vie. Je resterai vieille fille jusqu'à la fin de mes jours à ressasser cette vieille histoire d'amour que je n'aurai jamais pu réaliser et à regarder ma meilleure amie épouser l'acteur principal de mon histoire et avoir une tripotée de marmots tous plus adorables les uns que les autres.
Quand j'y repense maintenant, je me dis que j'exagérais peut-être un tout petit peu mais si c'était le cas, ce n'était vraiment qu'un tout petit peu.
Pourquoi avait-il fallu que je m'efface pour ma meilleure amie ? Pourquoi n'avais-je pas laissé les choses aller comme elles auraient du aller ? Et puis pourquoi est-ce que je me posais toutes ces questions stupides ? J'avais dix-neuf ans pas dix !
J'étais aveuglée de plus en plus par un flot de pensées noires qui brouillaient ma vue. J'en étais arrivée à un tel point que je ne savais plus ce que je faisais, je ne savais même plus si tout cela avait un sens. Je me disais que je ferais mieux de repartir en France et de me trouver réellement une François Dumont (ou Dupont peu importe). Tout tournait très vite autour de moi, j'avais envie de tout dire, de tout cracher. J'en avais marre de jouer bêtement un double jeu. Marre de ne pouvoir aimer librement. Je voulais…Je voulais simplement être aimée…
-Julie, ça va ?
J'ouvris les yeux et me rendis compte que j'étais étendue sur le sol, au pied du canapé que j'avais mis tant d'acharnement à déplacer.
-Qu…Qu'est-ce que… ? Articulai-je brillamment.
-Je ne sais pas, tu t'es effondrée subitement et le temps que j'arrive, tu avais déjà rouvert les yeux
-Ca doit être toute…toute cette poussière, fis-je en éternuant pour rendre mon mensonge un peu plus crédible.
-Ou alors, la nuit blanche d'hier soir ?
-Peut-être ça aussi.
Il me tendit sa main pour m'aider à me relever. Au moment où je la saisis, une décharge électrique partit de ma main jusqu'à mes reins déconnectant pour un moment tout à fait mon cerveau.
Pour je ne sais quelles obscures raisons, enfin si, je devinais honteusement ce que mon inconscient avait essayé de faire tandis que mon cerveau s'était barré quelque part, très loin de ma boîte crânienne, je tirai d'un coup sec sur sa main. Remus ne s'attendant évidemment pas à ça, bascula en avant et se retrouva sur moi.
Pendant quelques instants, j'arrêtai de respirer, plus parce que son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien que par le choc de sa chute.
Sans vraiment le faire exprès, mes yeux plongèrent dans les siens. Des gens arrivent à lire des choses dans les yeux des autres mais moi, je suis malheureusement totalement dénuée de cette merveilleuse capacité qui aurait pu m'aider à analyser la lueur nouvelle qui brûlait au fond de l'iris mordorée de Remus. Sa bouche était tout près de la mienne…Beaucoup trop près…Je prenais soudain conscience du moindre battement de ses cils, de son souffle chaud sur ma peau, de la distance, de plus en plus réduite, qui séparait nos deux visages.
Mon déserteur de cerveau se repointa exactement au moment où mes lèvres allaient rencontrer celles de Remus et une sirène d'alarme bourdonna à mes oreilles. Je me relevai brutalement, lui envoyant un coup de boule par la même occasion.
-Désolée, fis-je en m'appuyant sur le canapé.
-C'est…C'est rien, fit Remus en déglutissant difficilement.
-Je…j'étais encore un peu sonnée, je sais pas trop ce qui m'a pris…
-C'est rien…c'est…le choc.
-Bon, ben je vais continuer à déplacer les meubles, euh…par là, fis-je en montrant le salon du doigt.
-Et moi je vais…enfin…par là, dit-il en désignant une autre pièce.
-O…OK
Je me remis à la tâche, en essayant de ne pas penser à ce qui c'était passé, ni à Remus ni à…Enfin, en essayant de ne pas penser du tout, ce qui était évidemment peine perdue avec l'état émotionnel dans lequel je me trouvais. Je laissai donc à nouveau libre cours à mes pensées.
J'étais en train de me demander stupidement quel goût aurait eu ses lèvres quand sa tête passa par la porte.
Je me retournai et l'interrogeai du regard.
-Je…Tu ne voudrais pas aller boire un verre, ça fait cinq heures qu'on travaille et apparemment, après la soirée d'hier, ça ne nous réussit pas beaucoup.
Je regardai ma montre, surprise : déjà cinq heures.
-Euh oui, pourquoi pas.
Et c'est comme ça que je me retrouvai face à Remus Lupin, dans un café des environs. Je ne me souviens plus exactement de quoi nous avons parlé. La seule chose dont je me rappelle, c'est que, comme dans tous les mauvais romans-photos, en voulant croiser les jambes, j'effleurai son pied. Ce qui m'avait marqué c'était que dans les romans tout roses, la fille le fait généralement exprès ce qui incite le mec à lui dévoiler sa flamme trop longtemps dissimulée. Mais dans ce cas-ci, c'était tout à fait inconscient et il n'y avait pas de flamme cachée, il n'y avait pas d'amour possible.
