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Chapitre 9: Où la boxe s'appelle Julie Timmers.
Pourquoi faut-il toujours que ce soit moi qui encaisse tout ? Je n'étais pas du genre à me plaindre mais là, j'étais prête à me jeter dans la rue pour demander à tout le monde un peu de compassion. Bien évidemment, ils m'auraient tous répondu qu'il y avait des problèmes bien plus importants dans le monde. Ouais bon, c'est vrai que des milliers de gens meurent tous les jours de faim et que la guerre fait rage à peu près partout mais même si je ne m'en fous pas, je dois dire que ce n'est pas mon principal problème pour le moment. Le monde se casse la gueule, d'accord, mais ma vie aussi alors désolée de ne pas penser constamment aux gens de Somalie. Egoïste moi ? Peut-être mais je vous ferais signaler que je recycle, que je paye mes impôts, et que j'ai déjà versé bon nombre de dons à Greenpeace et autres…
Ma radio diffusait « While my guitar gently weeps » des Beatles, j'adore cette chanson mais ce n'est pas vraiment le truc à écouter quand on est en pleine déprime. J'étais allongée sur mon canapé, une boîte de Kleenex d'un côté et un bouquin à l'eau de rose intitulé « Les déboires du cœur de Rosalie » de l'autre. J'aurais presque honte…Ma vie est un désastre, et tout ça à cause de…à cause de cet empaffé de Frédéric Chopin, de ce bête piano à la con et de cette imbécile de moi qui s'était pris les pieds dans le tapis…
J'étais revenue chez moi depuis trois jours à peu près et j'en étais à ma vingtième boîte de mouchoirs. Pitoyable…Ah si je ne m'étais pas prise pour WonderWoman…Mais bon, Lucy pleurait à chaudes larmes, Remus dansait d'un pied sur l'autre et moi j'avais bien vu que je me tapais l'incruste dans le tableau alors j'avais tout pris sur moi. Evidemment que Remus n'y était pour rien, je n'avais d'ailleurs jamais voulu faire ça, j'en étais désolée, tout était de ma faute et patati et patata. Et évidemment ce crétin de Remus dont je m'étais bêtement entichée n'avait rien dit.
J'avais rassemblé mes affaires tandis que Lucy qui n'était déjà pas encore très stable sur ses deux jambes, s'évanouissait dans les bras de son prince charmant. J'étais partie sans rien dire, juste en balbutiant de stupides excuses, et n'avais pas eu de nouvelles depuis. J'avais décroché mon téléphone…C'était peut-être une des raisons d'ailleurs…Mais bon, depuis quand les sorciers s'abaissent-ils à faire joujou avec des gadgets moldus dont ils ne sont même pas fichus de prononcer le nom correctement ?
Et puis merde, ils voulaient savoir comment j'allais ? Ils n'avaient qu'à sonner à la porte d'entrée comme tout le monde. Bon d'accord, peut-être que vu le magma de mouchoirs, de vêtements et d 'emballages de surgelé qui recouvraient entièrement le sol de mon « 60 mètres carré », cette simple démarche n'aurait pu aboutir.
Ainsi coupée du reste du monde, je regardais avec crainte ma pile de boîte de conserve diminuer ce qui signifiait que fatalement, j'allais devoir un jour ou l'autre remettre le nez dehors. Il ne me restait plus qu'une demi-boîte de ravioli, pas de quoi tenir un siège. Je fis un effort surhumain pour m'extirper de mon canapé-lit, j'hésitai à m'encorder avant de tenter d'atteindre la porte d'entrée en me frayant un passage à la machette puis me dit que c'aurait été grotesque. Une fois que j'eus réussi à refermer la porte sans que la strate de détritus ne se répande sur la palier, je descendis d'un pas que j'essayais guilleret la volée d'escaliers.
Je me mis en route vers le supermarché mais bifurquai pour d'obscures raisons dans une direction tout à fait opposée. Je ne m'en rendis pas compte tout de suite, j'aurais peut-être dû… La dernière fois que j'avais laissé mes propres pas me guider, ils m'avaient conduit vers un certain piano.
Je me retrouvai bientôt devant la salle de sport dans laquelle mon père m'avait appris ce noble sport qu'est la boxe sous le regard inquiet de ma mère qui pensait que ce n'était guère convenable pour une jeune fille. Combien de fois n'avais-je entendu des « Elle pourrait avoir le nez et la mâchoire déformés » ou des « je préférerais qu'elle fasse de la danse ». Non mais, vous me voyez, moi, avec un tutu rose ?
Je n'avais pas pris mon sac mais Tid' aurait bien une paire de gants à me passer. J'ouvris la porte du gymnase, traversai les couloirs que je connaissais dans les moindres recoins et arrivai enfin dans la salle en bois. Bon nombre de gens s'entraînaient, je déplorai néanmoins le manque de filles. Sur vingt personnes, il n'y en avait aucune…C'était abscons, les filles avaient autant d'aptitudes que les garçons pour la pratique de ce sport. Féministe moi ? Evidemment !
Tid' se tourna vers moi et me fit un salut à la militaire. Je lui répondis avec mon plus beau sourire mais je dus rapidement relacer ma basket absolument pas délassée, car je sentais déjà les larmes me piquer les yeux.
Super : Mode « je-suis-une-madeleine » activé.
Je fis le tour de la salle et retins un cri de surprise quand je tombai sur Sirius…Sirius avec des gants de boxe…Quelque chose clochait. Je me dirigeai à pas de loup vers lui et tapotai son épaule. L'homme aux longs cheveux noirs se retourna…C'était bien Sirius.
-Mais…Qu'est-ce que tu fais là ?
-Du tricot, ça ne se voit pas ? Fit-il avec un grand sourire.
Mon Dieu, quel sens de l'humour…J'en aurais presque rit, si je n'avais pas autant eu envie de pleurer.
-En fait, tu m'avais tellement parlé de boxe que j'ai eu envie d'essayer. Et je ne le regrette pas.
Il sembla enfin remarquer ma mine déconfite et stabilisa le sac de son poing.
-Ca ne va pas trop, hein ?
-Si, si…En fait non…non ça ne va pas.
-Tu m'expliques, fit-il en s'asseyant en tailleur en plein milieu de la salle.
Je m'assis à ses côtés et lui racontai tout. Tid' nous regardait bizarrement, avec un sourire indéterminable scotché sur son visage. Je l'interrogeai du regard mais il se contenta de faire un geste vague de la main qui ne m'apporta guère d'explications supplémentaires.
Sirius me regarda tristement, nous n'aurions pas été en plein milieu d'une salle de gym et épié par mon manager, je me serais écroulée en sanglots dans ses bras. Il se releva et me prit la main pour que j'en fasse autant. Il essuya une larme qui perlait au coin de mon œil et me sourit en levant le pouce. Je ne pus m'empêcher d'en faire de même. Puis, pour détourner habilement la conversation, il me demanda de lui expliquer quelques petits trucs concernant la boxe.
Nous nous entraînâmes pendant une bonne heure et je constatai que Sirius était très doué, pour la boxe mais aussi pour me remonter le moral, et c'est en riant comme une bossue que j'étais allée rapporter ses gants à Tid'.
-Il a l'air sympa.
-Qui ? Demandai-je stupidement.
-Le garçon avec qui tu parlais.
-Ah oui…Très.
Tid' sourit à nouveau. Décidément, je n'aimais pas du tout ce sourire.
-Pourquoi est-ce que tu souries comme ça ?
-Parce que tu as l'air d'aller mieux.
Et c'était vrai…Je me sentais à nouveau heureuse et sûre de moi…
-Tu me connais, je ne déprime jamais très longtemps, lui répondis-je.
-Je pensais que tu étais morte ensevelie dans ton bordel, je ne t'ai pas vue souvent ces derniers temps.
-J'avais…d'autres choses en tête.
-Enfin, heureusement que tu es finalement venue sinon ce pauvre bougre serait mort d'épuisement à force de t'attendre.
-Comment ça ? Demandai-je étonnée.
-Pourquoi crois-tu qu'il est venu tous les jours ici ? Il fallait carrément que je le tire dehors par le col pour qu'il sorte du gymnase.
-Il aime la boxe à ce point-là !
-Si la boxe s'appelle Julie Timmers alors la réponse est oui.
Je rougis subitement, comprenant enfin ce dont il parlait.
-Tu te trompes Tid'…
-Evidemment…Enfin, bonne soirée !
Pourquoi fallait-il que tout s'embrouille à nouveau? Je n'aimais pas Sirius…Enfin, il me plaisait…ça c'était sûr...mais il ne pouvait pas m'aimer moi, Julie-la-pleurnicharde! Et puis, j'étais encore très amoureuse de Remus mais...Oh ta gueule Julie !
Sirius m'emmena souper dans un restaurant chic. Devant l'entrée, il y avait un très grand miroir et je rougis jusqu'à la pointe des cheveux en me souvenant que je ne m'étais plus coiffée depuis des lustres et que mes vêtements n'étaient même pas assortis les uns avec les autres. Je faisais pitié ! Mais malgré les regards interloqués des serveurs et des dames très comme-il-faut, je n'en passai pas moins une très bonne soirée et c'est troublée par des sentiments nouveau que je rentrai chez moi.
Quand j'arrivai sur mon palier, quelqu'un m'attendait, appuyé contre la porte. C'était Remus…
A SUIVRE
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