Petit mot: Voilà, normalement, j'ai répondu à tout le monde par mail! Si non, vous pouvez m'envoyer vos contestations! Mais il y a des revieweurs annymes qui ne mettent pas leur adresse et donc je ne peux plus répondre. Dsl et merci pour vos reviews et si vous voulez une réponse, ben mettez votre adresse! Allez, bonne lecture!

Chapitre 14 : Où l'on est ronde comme une bille.

Waïe, super, vu le temps que j'avais pris pour entrouvrir mes yeux et l'atroce douleur que cela m'avait causé, je compris en me levant que quelque chose clochait. Je sortis de mon lit avec un air hagard scotché sur le visage puis, une fois que je fus bien stable sur mes jambes, je me demandai pourquoi les fleurs sur les rideaux étaient en train de danser le jerk. Je me rassis sur le lit et il me fallut plusieurs minutes avant de comprendre que si les fleurs (hideuses soit dit en passant) s'agitaient frénétiquement, ce n'était pas à cause d'une quelconque fièvre du printemps mais de mon espèce de cerveau qui avait grand besoin d'être totalement récuré.

Je fis vaguement le tour de la pièce en me demandant quel genre de folies j'avais bien pu faire de mon corps. Je me rappelai soudain l'enterrement de Lucy, ou du moins le début, puis je fis trois tours sur moi-même vers la gauche : on m'avait dit un jour que quand on avait le tournis, il suffisait de tourner dans l'autre sens pour se sentir mieux et comme j'étais sûre que mon cerveau tournait vers la droite…

Je m'administrai une énorme claque en me rappelant que mon cerveau n'était pas censé tourner dans ma boîte crânienne et je saisis réellement la gravité de la situation en remarquant que les fleurs des rideaux s'avéraient en fait être des petits lapins.

Je passai par la salle de bain et restai en faction devant la glace à contempler l'être hirsute et aux yeux injectés de sang qui se reflétait telle une vision cauchemardesque venue de l'enfer dans MA glace et qui, après mûres réflexions, se révéla être en fait Julie Timmers, autrement dit moi. Je passai la demi-heure suivante à appliquer, la bouche ouverte comme il se doit, une épaisse couche de rimmel pour cacher mais yeux de hippy en m'en foutant d'ailleurs partout, sauf sur les cils bien évidemment. Je me placardai ensuite de fond de teint pour couvrir mes chairs flasques et blafardes et terminai par passer un peigne dans mes cheveux en sacrifiant ainsi une bonne moitié de ma tignasse. A présent, je ressemblais plus à E.T. qu'à un hippy, en fait.

Mais pas de quoi s'inquiéter, tout va bien dans le meilleur des mondes. Excepté toutefois mon aspect physique plus que repoussant, le fait que Remus ne m'aime pas, mon atroce gueule de bois, mon abominable envie de gerber, le fait que Remus va se marier, que je suis encore et toujours célibataire, que Sirius va me voir dans cet état, que je suis censée prononcer un discours et que la seule phrase intelligente qui me vienne à l'esprit soit « E.T. téléphone maison ».

Je descendis prudemment les escaliers et trouvai un petit mot sur la table de la cuisine. Je l'approchai de mes yeux et le lus…Ou plutôt, je contemplai d'un air stupide le flot d'encre flou qui s'étendait sous mes yeux.

Etais-je devenue presbyte ? En une nuit ? A moins que je n'aie comaté dans ce pieu pendant une vingtaine d'années et que ce petit mot soit de Lucy qui m'apprend qu'elle est enceinte de jumeaux et que ce serait pas mal que je dégage la chambre du haut parce que ça commence à faire un peu étroit avec les six autres gosses. Yepee. Bon comment je fais pour lire moi maintenant…

Si je me rappelle bien, mais faut pas trop compter sur mon esprit souple et logique ce matin, la gueule de bois est causée par la déshydratation. Donc, il me faut boire. Impérativement. Je bus de l'eau directement à la cruche et me sentis un peu mieux, à part peut-être le fait que je venais d'inonder le plancher. Les choses reprirent un peu de leur clarté habituelle et je pus donc, en plissant les yeux, décrypter le message :

« Salut,

On n'a pas osé te réveiller, tu dormais à poings fermés.

On est déjà partis à l'église pour la répétition.

Prends ton temps et fais-toi belle.

La messe commence à 12h.

Rendez-vous première rangée à droite ! »

Et en dessous de la signature de Lucy, il y avait celle de Remus. Après la première vague d'euphorie sur le fait que j'avais un autographe de Remus Lupin, je m'interrogeai sur le pourquoi de cette démarche. Y avait-il un message caché ? Si sa future femme écrit un mot à une copine, il n'est pas obligé de le signer aussi comme un document officiel.

Mais bon, peut-être que maintenant, ils font tout main dans la main. Même aller aux toilettes ? Me demandai-je stupidement en me prouvant qu'une grande rasade d'eau ne pouvait pas effacer toutes les autres grandes rasades de la soirée. Ou alors, il s'entraînait juste pour ne pas rater sa signature sur le registre de la mairie. Oui peut-être.

J'étais en train d'essayer d'interpréter le petit cœur esquissé dans la crolle de son R quand mes yeux se posèrent sur l'horloge. Je quittai donc à regret la seconde signature du mot pour me replonger dans la partie facultative du message.

« La messe commence à 12h »

Tiens c'est drôle, c'est la même heure que sur la pendule.

……

Aaaaaaahh !

Enfer et damnation, je vais rater ce putain de mariage.

J'enfilai à toute allure la mini robe mauve et haute couture que j'avais achetée pour l'occasion, attrapai le sac à main assorti, chaussai mes talons hauts et sortit dehors en titubant, genre ivrogne qui vient de se faire sortir d'un pub sauf qu'ici, c'était plus mon inaptitude à marcher sur des échasses que ma gueule de bois qui était en cause.

J'hélai un taxi et me rendis compte, à l'intérieur, que je n'avais aucune idée de l'endroit où se trouvait l'église St-machin chose. Le chauffeur malheureusement n'en savait rien non plus mais vu que ma robe était suffisamment courte et décolletée pour ne pas lui faire rater sa journée, il ne s'énerva pas et s'amusa à téléphoner à tous ses copains pour avoir des renseignements sur l'itinéraire le plus court, en répétant des : « vous inquiétez pas mam'selle on va y arriver » à chaque appel.

Environs 80 « Vous inquiétez pas mam'selle » plus tard, nous nous mîmes en route. Ils en étaient sûrement déjà aux petits fours de l'autre côté. Le chauffeur me déposa sur le parvis et je me sentis un peu obligée de lui donner un énorme pourboire.

J'ouvris la lourde porte qui se referma derrière moi avec un grand fracas, me coupant des bruits de klaxons et d'alarmes de voiture pour m'enfermer dans ce havre de paix aux effluves d'encens. Je m'avançai prudemment jusque dans les fonds baptismaux ou j'avais pleine vue sur Lucy et les fesses de Remus sans pour autant être remarquée des invités. Je ne tenais pas vraiment à ce que mon manque de ponctualité légendaire devienne un sujet de commérage.

D'après ce que je comprenais du discours du curé depuis mes fonds baptismaux, l'amour était un lien sacré qui pouvait soulevé des montagnes et que Lucy et Remus concrétisaientpar le plus beau de tous les sacrements et blablabla…M'en fous moi de leur concrétisation, c'est juste une passade rien de plus ! Remus, me quitte pas, je t'aaaaaiiiiiimmeeuuh…

J'étais en train de me demander ce qui se passerait s'il me prenait l'envie soudaine de gerber dans les bénitiers, quand le prêtre prononça la phrase que j'avais aussi longtemps attendue :

« Et si quelqu'un s'oppose à cette union, qu'il se lève maintenant ou se taise à jamais ».

Je me suis avancée toute résolue dans l'allée de droite pour me faire moins remarquer, prête à déclamer quelque chose de très intelligent qui n'aurait rien à voir avec E.T.

Puis je les ai vus, tous les deux, heureux et se couvant du regard comme deux petites colombes en quête d'amour et d'affection.

Mais outre ces deux piaffes bien fragiles et pleins d'idéaux prêts à être renversés sous les rafales du vaste monde, il y avait quelque chose d'autre. Quelque chose qui se sentait à vingt mètres à la ronde et contre quoi je ne faisais absolument pas le poids.

Ces deux-là étaient faits l'un pour l'autre, aucun doute là-dessus.

Je m'éloignai donc à reculons, regagnant mes fonds baptismaux, les larmes roulant le long de mes joues sans que je puisse rien y faire tandis que Remus et Lucy échangeaient leurs vœux et s'embrassaient tendrement.

Soudain, je butai contre quelque chose de dur, de grand et de…musclé.

Vu que ma gueule de bois avait un peu anesthésié mes réflexes, je me suis laissé tomber lourdement dans les bras secourables de ce beau gosse contre qui j'avais eu le bonheur de trébucher.

Puis je perdis un instant connaissance, gardant pour dernière image, celle de Remus et de Lucy qui, à travers mes larmes, souriaient de toutes leurs dents et de tout leur amour.

Berk…

Quand je rouvris les yeux, je n'étais plus dans l'église mais dans la sacristoche, allongée sur un lit avec le bel Apollon à mes côtés. Je tournai la tête vers lui et constatai sans surprise qu'il s'agissait de Sirius.