Chapitre 15 : Où l'on doit admettre que la vie ben…c'est comme ça.

Après avoir discuté quelques minutes avec Sirius, il dû lui sembler évident que j'étais soit devenue subitement et inexplicablement hydrocéphale durant l'année, soit que mon cerveau ne marinait pas dans de l'eau mais bien dans de l'alcool ce qui j'espère avait été sa première et seule conclusion.

Il me fit signe de me lever et c'est au radar que je le suivis vers un coin de la sacristie. Il ouvrit une armoire murale et me tendit une petite bouteille remplie d'un liquide mauve particulièrement douteux. Il la débouchonna et me la tendit en m'informant de ce qu'il s'agissait d'une potion de désaoulage qui était également efficace en cas de casquette plombée.

Trop lobotomisée pour m'interroger sur la présence d'une telle potion dans la maison du seigneur, je la bus d'une traite en jurant solennellement devant Dieu, Jésus, archanges et tout autre membre de l'équipe biblique (excepté peut-être Sodome et Gomor) que je ne retoucherai plus jamais à une goutte d'alcool. Jamais.

Je fermai les yeux quelques secondes et quand je les rouvris, tout semblait à nouveau d'une clarté éblouissante. Comme par exemple le fait que je venais de laisser Remus et Lucy s'épousailler gaiement, me condamnant ainsi à me retrancher dans un monastère où je passerai ma vie à faire des génuflexions et à essayer de dévergonder toute une tripotée de petites nonnes.

M'interrompant en plein dans mes projets religieux, Sirius agita sa main devant mes yeux :

-Ca va mieux ?

-Oui, merci.

-Dommage.

-Pardon ? Fis-je réellement étonnée.

-Si tu savais ce que tu peux raconter quand tu es pleine comme une andouille !

-J'ai dit quoi exactement ?

-Des choses que je n'oserais même pas te répéter. Qui aurait cru qu'une si jolie bouche puisse proférer de telles insanités !

Suite à quoi il me fit un clin d'œil coquin.

Prise d'un énorme doute je le regardai pour vérifier qu'il ne mentait pas. Lui aurais-je raconté quelques-uns de mes fantasmes honteux et particulièrement nombreux qui allaient de « morde un dentiste » à « faire avec John Travolta une foule de choses pas spécialement déplaisantes mais qui en tout cas auraient fait rougir l'inventeur du kamasoutra. » ?

Tout à fait absurde. Même en étant saoule comme la Pologne, je n'aurai jamais pu évoqué John Travolta alors qu'il n'a rien, mais alors là vraiment rien à voir avec les évènements présents. De plus, je n'étais plus si saoule que ça, j'avais quand même dû désaouler depuis ce matin. On ne reste pas indéfiniment ronde comme une tasse. Mais bon, avec les effets de la gueule de bois en prime… De toutes façons, je commençais à me rappeler quelques bribes de la conversation d'environs deux minutes que j'avais eue avec Sirius après mon réveil et il n'avait été question que du mariage…

Mon Dieu ! Qu'avais-je pu dire exactement sur Remus Lupin qui justement peuplait bon nombre de mes fantasmes ?

Sirius me regardait avec son regard bleu nuit, l'air particulièrement amusé par la situation.

-Mais ne t'inquiète pas, poursuivit-il, je suis un vrai gentleman, je ne répèterai rien. Tous tes secrets seront bien gardés.

Tous mes secrets, mais bordel, qu'est-ce que j'avais bien pu lui raconter !

Je suis quelqu'un qui aime bien boire mais en contrepartie, je tiens assez bien l'alcool. Je m'interrogeai donc un moment sur le nombre de cadavres de bouteille que j'avais dû laisser derrière moi à ce putain d'enterrement pour que le lendemain, les effets n'aient pas encore diminué. Peut-être que les alcools sorciers sont très différents de ceux que nous, pauvres moldus, buvons. En tout cas, leurs méthodes de désaoulage valent bien mieux que notre bon vieux café serré. En effet, à présent, je me sentais à nouveau fraîche et énergique. Prête pour récupérer Remus. Mais c'était un peu tard pour ça…

Sirius, interprétant mal ma mine déconfite, se ravisa :

-Eh mais je rigole, ce n'était pas des choses si intimes que ça……Ah, je comprends. Tu l'aimes toujours, pas vrai ?

-Je voulus protester énergiquement mais ne pus qu'hocher honteusement la tête comme une petite fille prise en faute.

-Allez viens, dit-il en passant un bras autour de ma taille, allons boulotter quelques petits fours mais…

Il me regarda dans les yeux en me menaçant de son index.

-…Interdiction de toucher à un seul verre d'alcool !

Arrivés dans la salle de réception, mes joues se colorèrent légèrement quand, d'après les regards assassins que me lancèrent la gente féminine au grand complet (excepté Lucy et une aïeule chauve et aveugle) ainsi que trois garçons coiffeurs, je me rendis compte que Sirius me tenait toujours par la taille. Je lui jetai un coup d'œil et il me répondit par un sourire goguenard.

Super, j'avais toujours su que ma vie allait se terminer au cours de cette soirée mais je n'aurais jamais imaginé que cela aurait été piétinée par un troupeau de gonzesses hystériques.

Au milieu de la salle, Lucy me fit de grands signes, répandant par la même occasion une pluie de riz et de pétales de fleurs qui s'étaient coincés dans les plis de sa superbe robe. J'allai la rejoindre et saluai ses parents que je n'avais pas revus depuis longtemps. Ensuite, Lucy me traîna jusqu'au coin où s'étaient rassemblés les maraudeurs. J'étais ravie de revoir James et Lily, apparemment futurs parents si j'en jugeais par le ventre arrondi de la jolie rousse. Peter était là aussi, toujours célibataire. Sirius les avait rejoint et arborait à présent des traces fraîches de rouge à lèvre sur tout le visage. Et puis bien sûr, Remus terminait le cercle, encore plus beau que dans mon souvenir et rayonnant à cause d'une femme qui ne s'appelait pas Julie Timmers. Apparemment, ils étaient en train de parler des bizarreries du destin.

-Non mais qui aurait pu prédire que Lily Evans s'appellerait un jour Lily Potter alors qu'elle prononçait ce nom avec tellement de dégoût il y a quelques années, s'exclama Sirius.

-Vous vous détestiez ? Fis-je complètement abasourdie en voyant le couple épanoui que j'avais devant moi.

-Non, intervint James en rigolant, elle me détestait mais moi j'étais déjà raide dingue d'elle mais elle s'évertuait à ne pas le remarquer, hein Evans.

-Tu ne t'y prenais pas spécialement bien, Potter, répondit-elle du tac au tac.

-Et maintenant, ils s'adorent, conclut Sirius amusé.

-Non, corrigea Lily, on se déteste cordialement, c'est différent.

-Avoue que tu es folle de moi, Evans.

-Folle sûrement si j'en juge par cette bague, dit-elle en brandissant son alliance.

Tout le monde éclata de rire alors que James passait sa main dans ses cheveux en lançant un regard incendier à sa femme qui finit par éclater de rire et l'embrasser.

-Et puis, continua Lily, qui aurait pensé que le timide Remus et la rougissante Lucy finiraient un jour par s'avouer leur flamme.

-C'est vrai ça, se rappela James, vous vous êtes tournés autour pendant combien de temps au juste ?

-Toute leur scolarité je dirais…approximativement bien sûr, renchérit Sirius.

-Et Sirius, se vengea Remus, qui aurait cru que toi, l'indécrottable tombeur de toutes ces dames, tu pouvais rester toute une année célibataire ?

-C'est vrai ça ! Fit Lucy en attendant apparemment une réponse de Sirius.

-Se pourrait-il que Don Sirius soit amoureux et se morfonde d'amour en attendant désespérément un regard de la belle au bois dormant ? Questionna Lily en le regardant droit dans les yeux.

Je fixai Sirius avec des yeux ronds comme des soucoupes, me demandant si j'étais ou non cette fameuse belle au bois dormant. J'écartai rapidement cette pensée. Cela faisait plus d'un an que je n'avais pas vu Sirius et je n'avais répondu à aucune de ces lettres. N'empêche, cette fille avait bien de la chance et le « Si la boxe s'appelle Julie Timmers… » de Tid ne cessait de retentir encore et encore à mes oreilles, me rappelant combien j'avais été stupide de le laisser filer.

Je ne pourrais en jurer mais je suis quasi sûre qu'à cet instant, un Sirius légèrement rougissant, posa son regard furtivement sur moi. Mais quand je tournai mes yeux vers lui, il regardait à nouveau fixement le plancher.

La conversation dévia sur un tout autre sujet et j'allais donner ma position sur les toasts au saumon quand une petite main tremblante tapota doucement mon épaule. Je me retournai en sursautant et eus juste le temps d'entrapercevoir une petite dame replète avec de grosses lunettes à montures dorées avant d'être engloutie dans une étreinte aux relents de parfums capiteux qu'affectionnent les vieilles dames. Peut-être d'ailleurs pour qu'on n'oublie pas leur présence…

-Julie, Julie ! S'exclama-t-elle.

J'aurais bien voulu lui répondre mais comme je ne savais absolument pas qui était cette bonne femme, je me voyais mal dire : « Madame, Madame ! »

La vieille dame m'entraîna hors du cercle et entailla une bavette en me disant combien j'avais grandi et combien j'étais devenue jolie. Heureusement, Lucy me tira de ce mauvais pas et accourut embrasser la vieille dame en s'écriant « Tante Maria, ta robe est superbe ! ». Ensuite, juste avant d'aller saluer un autre groupe d'invités, elle se retourna vers moi en me faisant un clin d'œil.

Tante Maria…Ah oui, j'y étais à présent, je l'avais vue en tout et pour tout une seule fois dans ma vie lors du septième anniversaire de Lucy. Comment est-ce qu'à l'âge où la plupart des gens deviennent séniles et oublient jusqu'au nom de leur chat adoré, cette dame se souvenait encore de moi et pire, m'avait reconnue ? J'espérais avoir un tant soit peu changé depuis mes sept ans !

Après une aimable discussion sur la mort de son époux, l'oncle Edmond, je réussis à me faire kidnapper par le buffet de toasts. Au moment où j'en attrapais un aux crevettes roses bourré de mayonnaise, une main se posa sur mon épaule. Encore la tante Maria….

Je me retournai avec un sourire résigné avant de découvrir que la tante Maria s'était en fait transformée en Remus Lupin, le même Remus qui m'avait volé mon cœur et qui avait actuellement toujours sa main sur mon épaule. Il avait d'ailleurs tout intérêt à la retirer rapidement avant que je ne réponde plus de rien.

Il se pencha et me souffla à l'oreille, me faisant par la même occasion perdre tous mes moyens :

-Je peux te parler une minute ?

Si j'avais su ce qu'il allait me dire à ce moment-là, j'aurai sans aucun doute pris mes jambes à mon cou ou enfoncé ma tête dans la pièce montée pour être sûre de ne rien entendre.

Mais, comme j'étais une pauvre petite moldue dépourvue du moindre pouvoir magique de divination, je m'avançai comme une idiote jusqu'au balcon et me contentai de contempler béatement l'homme qui se trouvait devant moi. Il prit sa respiration puis commença :

-Julie, tu es la meilleure amie de Lucy. Et comme elle projette de faire de toi sa conseillère matrimoniale et la marraine de nos futurs rejetons, nous risquons d'être amenés à nous voir régulièrement. Et donc, je pensais qu'on aurait pu ben…Essayer d'améliorer un peu notre relation qui n'est, tu dois le reconnaître, pas des plus amicales.

Je fus incapable de répondre quelque chose à ça et me contentai de baisser la tête.

-Alors voilà, je me disais qu'on pourrait peut-être commencer par s'expliquer, tu ne crois pas ?

J'acquiesçai, consciente que cette fois-ci, j'allais devoir lui dire la vérité :

-Tu veux sûrement savoir pourquoi j'ai l'air de te détester, la vraie raison cette fois ?

Il hocha la tête m'encourageant ainsi à poursuivre.

Mais moi, je n'avais aucune envie de poursuivre parce que j'allais devoir lui expliquer que je m'étais bêtement entichée de lui et il allait se moquer de moi jusqu'à la fin de ses jours. Mais d'un côté, cela avait-il encore une quelconque importance ? Je décidai donc de me jeter à l'eau :

-Eh bien, pour être franche. Je ne te déteste pas…Pas du tout…Cette comédie était plutôt une façon de me…de me préserver…

Un éclair passa dans les yeux de Remus, il venait de comprendre ce que j'avais mis tant d'ardeur à lui cacher.

-Tu vois, je pense que la première fois où je t'ai vu, ça a été….le coup de foudre ! Et pour ne pas laisser paraître mes sentiments, j'ai joué la froideur. J'ai même été jusqu'à m'inventer un petit ami fictif, annonçai-je piteusement.

-Tu avais peur que je tombe amoureux de toi ? Fit Remus sombrement.

A cette idée, mon teint s'empourpra. Que j'étais stupide, il allait s'imaginer que je me croyais irrésistible !

-Non évidemment, y avait pas de danger, fis-je avec un petit rire nerveux. On voyait tout de suite que Lucy et toi vous étiez faits l'un pour l'autre. J'ai juste voulu ne pas semer la pagaille dans votre couple. Si Lucy avait compris mes sentiments, elle se serait sentie mal à l'aise et…enfin, je ne voulais pas que ça se sache quoi.

J'étais pitoyable. Il y eut un moment de silence puis Remus m'imita et nous restâmes quelques secondes à enregistrer toutes les petites imperfections des pavés.

-Ben merde alors.

Remus venait de lâcher ça, d'une voix rauque. Je m'attendais à ce qu'il éclate de rire ou qu'il me tapote le dos gentiment mais pas à ce visage fermé. Là, j'avoue que je ne comprenais plus rien.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Demandai-je en me penchant vers lui.

Il se redressa et planta ses yeux mordorés dans les miens.

-Rien.

-Je…je ne voulais pas te mettre mal à l'aise avec mes problèmes, tu sais. Je suis désolée.

-Non, ce n'est pas ça.

-C'est quoi alors ?

-Rien, je te dis. Tout va très bien.

Bon j'avais deux solutions, ou je poussais la curiosité à savoir quels secrets recelait le visage de marbre que j'avais devant moi ou je m'en allais déprimer ailleurs…Malheureusement, j'ai toujours été de nature curieuse et je le regrette encore amèrement. Il y a des fois comme ça où il vaut mieux rester dans l'ignorance.

-Si, il doit bien y avoir quelque chose. J'ai été franche avec toi. Sois le également envers moi, murmurai-je d'un ton ferme.

-Ce n'est vraiment pas une bonne idée.

-Je ne m'en irai pas tant que tu ne me l'auras pas dit.

-D'accord. Si tu veux la vérité la voilà.

Il fit une pause puis déclara :

-La première fois qu'on s'est vus, ton coup de foudre...eh bien,…il était réciproque.

Cette phrase tomba dans le silence et une douleur atroce me submergea petit à petit, comme une bombe à retardement, tandis que Remus poursuivait :

-Je t'ai tout de suite trouvée merveilleuse. Même si par après, je me suis rendu compte que tu me détestais et que tu avais un petit ami. A ce moment-là, j'aimais toujours beaucoup Lucy mais les sentiments que j'éprouvais pour toi étouffaient un peu ceux que j'avais pour elle. Alors un jour, même si je savais que tu ne m'aimerais apparemment jamais, j'ai dit à Lucy qu'on devait faire un break car j'avais besoin de réfléchir sur notre relation. Et sur toi et moi aussi mais ça, je ne lui ai pas dit. C'est ce jour-là qu'elle a eu son accident. Je ne veux pas savoir ce qui s'est vraiment passé mais en tout cas, si elle s'est retrouvée dans le coma, c'est en partie à cause de moi.

Il reprit sa respiration tandis que moi j'essayais vainement de retenir les larmes qui ne tarderaient pas à rouler le long de mes joues. Il m'aimait. On aurait pu être ensemble. Si seulement je n'avais pas joué ma petite mascarade tout aussi inutile que ridicule…Si seulement j'avais su…

-Un fois à l'hôpital avec toi, reprit-il, j'ai réalisé que je tenais encore énormément à Lucy mais à ce moment-là, tu t'es également rapprochée de moi. Et puis il y a eu un soir, le soir où on s'est embrassés. Là, j'ai cru un instant que tu ressentais la même chose que moi. Puis Lucy est arrivée et tu t'es enfouie si rapidement que j'ai cru que je m'étais trompé. Ce soir-là, j'ai compris que je ne t'aurai jamais et j'ai fait quelque chose de très lâche : j'ai pris la décision de rester avec Lucy et j'ai fait une croix sur toi en me convainquant que tu n'étais qu'un béguin.

Il soupira puis reprit, toujours sans me quitter des yeux :

-Je ne regretterai jamais ce choix parce que j'aime Lucy. Je l'aime énormément. Mais je ne peux m'empêcher de penser à ce qui aurait pu se passer si j'avais su quels étaient tes sentiments pour moi.

Là, c'en était trop. J'éclatai en sanglots. Il était marié. Il ne m'aimait plus. J'avais tout gâché. J'avais en quelque sorte loupé un train, un train qui ne repasserait jamais puisqu'il s'était trouvé une très jolie gare.

-Ce qu'il y a, dis-je en reniflant, c'est que…je crois que je t'aime toujours.

A ce moment-là, je me sentais des plus ridicules à chialer comme un bébé mais Remus fit quelque chose qui me surprit et dont je le remercierai indéfiniment. Il me prit dans ses bars et me berça doucement.

Il resserra encore son étreinte et me souffla des paroles que je n'oublierai jamais et dont je me servirais pour remonter toutes les pentes que la vie creuserait sur mon chemin.

-Ecoute Julie, ce que tu as fait pour Lucy et pour moi en t'effaçant comme tu l'as fait, c'était magnifique de ta part et le bon sens veut que l'on n'ait pas qu'un seul amour dans la vie. Tu es une femme merveilleuse et plein de gens bien s'en rendront compte autour de toi. Oublie- moi, c'est trop tard maintenant, ça me fait mal aussi mais il faut que tu ailles de l'avant. O.K. ?

-O.K., dis-je en séchant mes larmes d'un geste de la main.

Il se détacha de moi et d'un signe de la tête, je lui fis comprendre que tout était vraiment O.K. et qu'il pouvait s'en aller. Il se retourna en chemin en m'adressant un très beau sourire qui me remonta un peu le moral.

Je m'accoudai au balcon et frissonnai. Je ne pus m'empêcher de regarder la rue et les voitures tout en bas en me demandant si la sangle qui m'étreignait le cœur se desserrerait un peu si je m'envolais au-delà de tout ça. Sans vraiment réfléchir, je m'assis sur la rambarde, abandonnant mes talons hauts sur la terrasse et balançai mes jambes dans le vide. Le vent faisant gonfler ma robe et séchant mes larmes silencieuses par la même occasion. Au moment où, toujours dans mon demi-coma, j'allais me mettre debout, deux bras rassurants vinrent enlacer ma taille pour me ramener sur le sol.

-Oh là, pas de bêtise, hein ? Dit Sirius en rigolant.

Puis, en voyant mon visage ruisselant de larmes, il changea de ton, se rendant compte que si j'étais montée sur ce balcon, ce n'était pas uniquement pour prendre l'air.

-Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je pris une grande inspiration et murmurai avant d'enfouir mon nez dans son cou :

-Il m'aimait.

Sirius ne demanda pas d'autres explications, comprenant ce que je voulais dire par ces trois petits mots.

-Tu veux que je te raccompagne ?

J'acquiesçai de la tête et en quelques secondes, je me retrouvai sur le palier de mon ancien appartement que j'avais reloué avant d'arriver ici.

-Merci, dis-je toujours dans ses bras.

Et puis, sans vraiment réfléchir à ce que je faisais, je passai mes bras autour de son cou et l'embrassai. Il répondit à mon baiser et pendant un instant, j'eus à nouveau l'impression que tout allait bien. Puis Sirius se décolla lentement de moi et me dit en remettant une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille :

-Julie, je ne peux pas faire ça alors que la personne qui a fait couler ces larmes occupe encore toute la place dans ton cœur.

C'était clair et je constatai douloureusement que je n'étais de toute évidence pas la belle au bois dormant.

J'allai refermer la porte après m'être excusée quand il stoppa mon geste de son bras.

-Eh Julie…je t'aime et je t'attendrai.

Puis il partit sans se retourner. Je fermai la porte et allai fouiller dans mes valises qui par un enchantement habile avaient été déposées dans le séjour. Je dénichai une bouteille de bière et mettant ainsi fin à ma bonne résolution vieille d'à peine quelques heures, je la décapsulai.

Je la bus en regardant autour de moi. Retour à la case départ. Un an, un an de ma vie passé à me morfondre sur mon triste sort. Mais voilà, comme l'avait dit Remus, il fallait aller de l'avant. Sirius m'aimait. Et peut-être qu'un jour, oui un jour…J'avais raté un train très important dans ma vie mais le jour où un autre train passera devant moi et que je serai prête à aller dans une autre direction alors, je sauterai dedans. Oui, celui-là, je ne le raterai pas…

Je terminai ma bouteille et m'endormis toute habillée sur mon divan avec le vague projet d'aller faire de la boxe le lendemain. Et peut-être même d'inviter Sirius à se joindre à moi.

FIN

Et voilà, ne vous inquiétez pas (si certains s'inquiètent) cette fic sera bien évidemment à suivre et si je coupe la fic, c'est juste pour changer de catégorie car il est maintenant évident qu'avec Remus, les choses sont bel et bien terminées. La suite s'appellera « Pourquoi pas lui ? »et arrivera bientôt ! Elle aura comme personnage principal Sirius et racontera les péripéties de Julie Timmers pour oublier son loup garou adoré. Attention, les choses ne sont pas tracées d'avance ! Le point de vue ne change pas non plus. Donc, si je termine cette fic, c'est juste pour respecter les personnages principaux. J'espère que ça ne perturbera personne ! Je peux pour ceux qui le désirent vous prévenir de l'arrivée de cette suite (dites le moi par review) ou alors, il vous suffira de regarder dans ma bio.

Je remercie tous ceux qui ont lu cette fic et j'espère que même les grands fans de Remus Lupin continueront à la suivre!

Je peux dorénavant vous dire que ma fic sera une trilogie (wah quel mot !) et qu'il y aura une suite à l'époque de Harry. Mais je n'en dis pas plus maintenant car si le tome sept venait à emberlificoter mes plans, je ne voudrais pas vous avoir en quelque sorte menti !

A bientôt et venez nombreux !