La ville de l'ange

Auteur : Sahad.

Note :

Chapitre 4 :

Trowa acquiesça d'un signe de tête et prit l'arme à feu, elle n'était pas très lourde, il n'aurait pas trop de mal à la manier... Wufei leur fit signe et ils repartirent dans une course folle jusqu'à un vieil immeuble. Le Chinois les introduisit à l'intérieur d'un appartement, le Français observait autour de lui : il n'y avait pas grande décoration, juste le strict nécessaire pour que l'endroit soit un minimum confortable.

« On est où ? demande-t-il.

- Chez moi... répondit Wufei en posant les sacs dans un coin. Il n'y a presque rien car je vivais chez Duo.

- Désolé... souffla le natté. Toutes tes affaires étaient chez moi...

- Ne t'inquiète pas, va... lui sourit le Chinois. Il n'y a qu'une chose à laquelle je tienne vraiment... ! »

Les joues de l'Américain rosirent à cette remarque, ce qui fit sourire Trowa. Tout à coup, quelqu'un frappa à la porte ; tous se figèrent, fixant la porte comme si leurs yeux pouvaient voir à travers. Wufei hésita puis se décida à aller voir :

« Qui est là ?

- C'est Zechs... répondit l'intéressé derrière la porte.

- J'ouvre... »

Trowa fut surpris de voir le Chinois s'approcher de la porte avec son arme en main, méfiant. Il entrouvrit la porte, laissant entrer le grand blond ; ce dernier ne sembla pas choqué par la méfiance de son ami, il leur amenait des sacs plastiques :

« J'ai su pour votre immeuble, je vous apporte de la bouffe.

- Merci ! s'exclama Duo. On n'a pas eu trop le temps d'emmener des provisions...

- Je m'en doutais un peu... lança Zechs.

- Comment t'as su qu'on viendrait ici ? s'étonna le Français.

- Je me disais que vous auriez du mal à vous installer dans le studio de Heero... expliqua le grand blond.

- Désolé de vivre dans un trou à rat... grogna le Japonais.

- J'vous ai amené de quoi tenir deux jours, trois ou quatre en vous serrant la ceinture... les informa Zechs. Après vous vous débrouillerez... »

Les garçons le remercièrent et lui proposèrent de rester jusqu'au petit matin, le blond refusa : il devait rentrer, il n'en dit pas plus. Il était parti depuis un bon moment lorsqu'une question traversa l'esprit de Trowa :

« Au fait, Zechs a 18 ans, non ?

- Ben oui... répondit son cousin sans comprendre le pourquoi de la question.

- C'est quand qu'il sera considéré comme adulte ? s'inquiéta le Français.

- Ah, ici, on est ''adulte'' à partir de 23 ans... répliqua le natté. Mais si c'est ce qui t'inquiète, t'en fais pas : je trouverais bien le moyen de le nourrir.

- Je vois... »

Et eux ? Qui les nourrirait ? Trowa observait Duo, avait-il seulement envisagé une solution ? Les paroles de Heero lui revinrent à l'esprit : ''j'avais accepté le fait que je mourrais jeune''. Comment pouvaient-ils se faire à cette idée ? Le Français commençait à peine à se rendre compte combien il tenait à la vie. Et ses parents ? Ils ne s'inquièteraient pas de ne jamais le voir revenir ? Il n'avait aucun moyen de les joindre, risquant la peine de mort s'il passait un coup de téléphone ; il fallait s'y résoudre : Heero, Duo, Wufei et Zechs étaient sa seule famille à présent.

Trowa avait dû s'endormir car son cousin vint le réveiller : il était temps d'aller en cours. Le Français n'avait pas spécialement envie d'y aller : dans cette ville, les études ne servaient finalement à rien, on était voué à mourir d'une façon ou d'une autre. Il se leva péniblement et alla se prendre une douche, tentant de se remettre de sa courte nuit. Les quatre garçons prirent le chemin de leur lycée ; ce matin, ils avaient un cours d'économie, au plus grand désespoir de Duo qui disait s'ennuyer comme ''un rat crevé'' durant cette heure. Pourtant, ce fut ce cours qui fit naître un doute dans l'esprit de Trowa : le cours portait sur un pays extérieur et de son président.

« Duo ! chuchota le Français.

- What ? l'Américain se retourna.

- Qui dirige cet endroit ?

- Pardon ? s'étonna le natté.

- Cette ville, ces lois, y a bien quelqu'un à la tête de tout ce bordel, non ? grimaça Trowa.

- ... les deux lacs améthystes s'agrandirant, il hésita, pensif avant d'avouer. J'en sais rien...

- Et si c'était ça la solution ? lâcha-t-il.

- La solution ? répéta Heero.

- S'il suffisait de se débarrasser de la tête pensante pour mettre fin à ce cauchemar ? »

Ses amis le scrutaient avec surprise : ce n'était pas bête, ils n'y avaient jamais pensé. Le Japonais les regarda à tour de rôle puis murmura :

« A supposer qu'il y ait bien une tête pensante, comment on va la trouver ? Il ou elle n'est peut-être même pas dans cette ville...

- Bah, on ne perd rien à chercher ! remarqua Wufei.

- Le truc c'est de savoir ce qu'on cherche... reprit Duo.

- Si ça se trouve en ville, faut déjà trouver où... réfléchit Trowa. Et ça ne nous ferait pas de mal d'en connaître l'identité...

- Et comment on trouve ça ? demanda le Japonais.

- C'est bien le problème... grimaça le Français. On ne peut pas compter sur le premier venu...

- Pourquoi ? Je pense que tout le monde voudrait un ''autre monde'', non ? s'étonna le natté.

- Pas forcément... soupira le Chinois. Il y en a qui aiment ce monde...

- Pour ma part, je m'en fous... »

les trois garçons se tournèrent vers Heero, surpris ; il les fixait, lui, sans sourciller. Comprenant la question muette de ses amis, il lança :

« Même si on arrive à changer ''ce monde'', en quoi l'autre sera meilleur ? Il n'y a que toi, trowa, qui le connaisse. Moi, je ne sais que tuer, mes études sont instables au possible ; comment veux-tu que je survive dans ton monde ? Cette question concerne également Duo, Wufei et Zechs : nous n'existons même pas dans ton monde. »

Face à cette tirade, Trowa demeura muet. Il cherchait une façon de répondre à l'asiatique, mais rien ne lui venait : Heero n'avait pas tort, lui et les autres ne connaissaient pas ''son monde''. Pour eux, la réalité, la vérité était cette ville où régnait la loi du plus fort, ils n'avaient jamais rien connu d'autre... Pourraient-ils seulement s'intégrer à ''sa'' réalité ? Il était plongé dans ses réflexions lorsque son cousin lui posa une main sur l'épaule, attirant son attention, et lui adressa un sourire chaleureux :

« T'inquiète ! On va essayer, sinon on ne saura jamais... Ça serait bête de passer à côté d'une nouvelle vie. Et puis, c'est pas sympa de te forcer à t'intégrer à notre style de vie...

- Moi, ça me dit d'essayer... lança Wufei.

- Heero ? le Français se tourna vers l'intéressé. Et toi ?

- Faites comme vous voulez... répondit celui-ci.

- Tu vas nous aider ? souffla Trowa.

- ... les yeux cobalt croisèrent le regard émeraude de son ami. Pourquoi pas. »

Ses trois amis lui firent un large sourire, il haussa les épaules et reporta son attention sur le cours...

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Trowa n'avait pas cessé de penser à cette hypothèse de tête pensante, il en était au quatrième cours de la journée lorsque Heero le chopa par le bras et le sortit du rang. Le Français ne comprenait pas :

« Heero ? Qu'est-ce que tu fais ?

- Contente-toi de me suivre... ! répondit le brun.

- Mais... Et les cours ? reprit son ami.

- Tu t'en fous, tu perds rien.

- Mais...

- Ta gueule. »

Sur cet échange des plus aimables, Trowa se laissa entraîner en dehors du lycée, ce dernier le guida à travers les rues. Ils s'arrêtèrent devant un grand bâtiment, Trowa observa l'asiatique et demanda :

« Heero, on est où ?

- C'est un lasergame... répliqua le Japonais.

- Tu crois que c'est le moment ? soupira le Français.

- C'est un bon entraînement.

- Hein ?

- Avant ce soir, il faut que je fasse de toi un tireur hors paire... » lança Heero.

Sur ce, il lui tendit un gilet avec une cible électronique et un pistolet-laser. Le meilleur score possible.

- Ok... » acquiesça le Français qui le prenait comme un jeu.

Quarante minutes plus tard, les résultats étaient donnés :

Heero : touché 0 fois, a touché 150 fois.

Trowa : touché 150 fois, a touché 0 fois.

Le Français se laissa tomber sur une chaise, essoufflé : il avait couru dans un labyrinthe plongé dans la pénombre et n'avait jamais réussi à touché son adversaire qui s'avérait avoir une agilité et une vitesse hors du commun malgré ses blessures récentes. Heero arriva justement à sa hauteur, nullement fatigué, pas une goutte de sueur sur le corps :

« Je te cacherais pas ce que je pense : avec ton niveau, tu crèveras avant d'avoir le temps de dire ''bloodcity''.

- J'y avais jamais joué, moi ! se défendit Trowa.

- Tu ne m'as même pas touché une fois, c'est tout simplement minable. Allez, ramène-toi.

- Où on va ? s'inquiéta le Français.

- A une armurerie. »

L'asiatique le mena à l'étage du dessus, Trowa fut sidéré de découvrir une énorme boutique remplie d'armes en tout genre : du couteau le plus simple au fusil d'assaut le plus sophistiqué. Il laissa ses yeux se promener le long des murs, ils s'arrêtèrent sur le visage d'une jeune fille qui le dévisageait. Elle le fixait de ses yeux noisettes, le jeune Français la considéra quelques instants avant de remarquer les cicatrices qui partaient des coins de sa bouche et allaient jusqu'à mi-joue...

''Une fille a eu droit au ''sourire de l'ange''...''

Il ne la quittait plus des yeux, ces paroles tournant et retournant dans son esprit. Heero le tira de ses pensées :

« On va trouver une arme qui t'ira... Salut Hilde.

- Bonjour Heero... le salua la jeune fille. Qu'est-ce qui t'amène ?

- Il faudrait une arme pour lui... répondit le Japonais en désignant son ami.

- Quel genre d'arme ? demanda-t-elle. Vous êtes quel type de combattant ?

- C'est que... Je n'ai jamais combattu... souffla Trowa.

- Je vais voir ce que j'ai... »

Elle disparu derrière le comptoir et revint au bout de quelques minutes avec une arme en main, elle la déposa sur le bureau sous le regard curieux de Trowa :

« C'est quoi ?

- Calico KM021... répondit la jeune fille comme si ça pouvait l'éclairer.

- C'est un calibre 22... intervint Heero en voyant la mine déconfite du Français. Une arme capable de ventiler à grande vitesse un nombre impressionnant de balles, elles ne sont pas d'une grande puissance mais à partir du moment où tu parviens à en planter une demi-douzaine dans le corps de ton adversaire, ça commence à le faire.

- Ah... son ami, pas très convaincu, se tourna vers la fille. Y a pas autre chose ? »

Hilde lança un regard interrogateur à l'asiatique qui se contenta de hausser les sourcils en hochant la tête d'un air blasé. Elle s'en alla donc et revint un peu plus tard avec une autre arme à feu, plus imposante mais toujours arme de poing :

« Colt ''Afrikaneer''031.s ... lâcha-t-elle.

- Ah... le châtain tourna la tête vers son ami pour les explications.

- C'est une arme rare... remarqua le Japonais. Comment tu l'as eu ? »

La jeune fille ne répondit, se contentant de pencher la tête d'un côté et de placer son index sur ses lèvres en signe de silence. Le Français observa l'échange avant de gémir :

« Tu m'expliques ?

- C'est une arme destinée aux flics, en gros... répliqua Heero. Elle est solide, robuste, fiable et accepte les munitions spéciales en tout genre, comme les balles dum-dum...

- Ah... le pauvre Trowa ne comprenait pas tout mais faisait tout comme.

- Elle est bien parce qu'elle ne s'enraye pas... continua l'asiatique. Elle n'est plus fabriquée.

- Une précision redoutable... commenta Hilde.

- Elle a l'air sympa... souffla le Français en la prenant en main. Je peux l'essayer ?

- On est là pour ça... grimaça le Japonais. Vu que t'es pas doué au lasergame, espérons que ça sera différent avec une vraie arme. »

Trowa se crispa à cette remarque et préféra suivre Hilde au stand de tir qui se trouvait dans une pièce annexe. Là, il s'essaya à plusieurs tirs : au grand soulagement du brun, il n'était pas aussi nul qu'au jeu, mais ce n'était pas encore ça. Les deux garçons passèrent plusieurs heures au stand, Heero le conseillant et Trowa tirant sur les cibles tantôt immobiles et tantôt en mouvement. Le Français fit de net progrès en l'espace de deux heures et demi, l'asiatique mis un terme à cet entraînement et ils retournèrent dans l'armurerie.

« Combien ? lança le Japonais avec son tact habituel.

- ... la jeune fille considéra les garçons à tour de rôle avant de murmurer. Pour toi, ça sera gratuit.

- Sûre ? demanda Heero.

- Je te dois bien ça... » répliqua-t-elle.

L'asiatique hocha la tête et fit signa à son ami ; les deux garçons sortirent de l'armurerie. Trowa hésita quelques instants avant de prendre la parole :

« ''Je te dois bien ça'' ?

- Hilde... le Japonais marqua une pause et poursuivit. Quand elle est arrivée... Elle...

- Elle a eu droit au ''sourire de l'ange''... ? devina le Français.

- Oui... approuva-t-il. Mais... Elle... Elle est enceinte... Depuis son arrivée ici... Trois mois... Un salaud... »

Trowa était surpris : son ami hésitait, ses propos étaient confus. Le châtain se rapprocha, chuchotant presque :

« Et toi là dedans ?

- Je... nouvelle hésitation du brun. J'ai tué le type... C'est aussi moi qui lui ai recousu les joues... Sans anesthésiant...

- Aouch... souffla Trowa en se massant les joues et imaginant la scène.

- J'ai... J'ai promis de prendre soin de son gosse si elle mourait... »

Le Français hocha la tête, son visage se décomposa lorsqu'il se retrouva face au lasergame ; il tourna des yeux larmoyants vers Heero :

« Nan... ! Me dis pas que...

- Si, on y retourne... répondit le Japonais. Faut t'entraîner, on a jusqu'à ce soir, chaque minute compte. Et t'as intérêt à faire un meilleur score que la dernière fois. »

Ils enfilèrent les gilets avec les cibles, armes laser en main. Trowa avançait à présent dans la pénombre du labyrinthe, déjà il sentait son cœur battre plus fortement, entendant chaque pulsation. Heero avait demandé, comme la première fois, qu'il n'y ait pas de musique d'ambiance ; le Français pouvait donc se servir de tous ses sens pour tenter de décéler la présence de l'asiatique. Cependant, c'était plus facile à dire qu'à faire : Heero se déplaçait le plus silencieusement qu'il soit, ses mouvements ne le trahissaient jamais.

Il venait de se faire toucher pour la dixième fois en sept minutes, il en avait assez : il était épuisé aussi bien physiquement que psychologiquement ; il allait jeter l'éponge. Il s'assit au sol, dos au mur, la respiration saccadée, le cœur battant à la chamade, la sueur perlant le long de son visage. La voix de son ami jaillit de nulle part :

« Relève-toi...

- J'en peux plus, j'en ai marre... ! grogna le châtain.

- Relève-toi... ! ordonna plus fermement la voix de l'asiatique.

- Fous-moi la paix ! explosa le Français. J'en ai assez de tout ça ! De toute façon, j'arriverai jamais à te toucher !

- Tu n'as pas essayé ! gronda la voix.

- C'est faux ! protesta le garçon en parcourant les alentours de ses yeux émeraude.

- Tu n'as pas vraiment essayé de me toucher ! répliqua Heero. Tu te contentes de courir en espérant voir ma cible ! Tu ne fais pas assez confiance à tes sens ! Tu dois analyser, lire mes déplacements ! Tu ne... !

- TAIS-TOI !!! hurla Trowa en se recroquevillant, noyant ses yeux dans ses genoux, gémissant. Laisse-moi... Tranquille... »

Le silence retomba dans le labyrinthe, le châtain pouvait sentir la présence de l'autre mais il y avait de l'hésitation... Et peut-être un peu d'inquiétude aussi. Quelques instants passèrent puis il entendit des pas incertains s'approcher de lui, inutile de lever les yeux, il savait qu'il s'agissait du Japonais. Ce dernier s'agenouilla juste devant Trowa, il hésita puis posa les mains sur les épaules du Français :

« Désolé... Je... Il faut que tu sois prêt... Calme-toi, ok ? C'est pas grave si t'y arrives pas tout de suite... On... On fera une autre partie un peu plus tard... Heu... On peut arrêter si tu veux...

- Non, c'est bon... souffla Trowa. Je vais essayer encore une fois...

- Trowa... murmure Heero. Ecoute, je... Je trouve que t'es vraiment capable de le faire... Alors courage... »

Les yeux verts croisèrent le regard cobalt de l'asiatique, le châtain sourit : son ami était visiblement gêné. Ils se levèrent et repartirent chacun de leur côté, Trowa était bien décidé à prouver à Heero qu'il était capable de le toucher. Concentrant toute son attention dans ses sens, il était à l'affût du moindre bruit. Les trente minutes qui restaient s'écoulèrent très rapidement entre les échanges de tirs ; et le résultat se fit sentir par rapport à la première partie :

Heero : touché 30 fois.

Trowa : touché 43 fois.

« Chuis crevé... grogna le châtain. Et j'ai perdu !

- Avoue que c'est bien mieux que le premier essai, ne ? lâcha le brun, essuyant la sueur de son front. Tu peur être fier...

- Je ne le serais que lorsque je t'aurais battu ! »

Le Japonais esquissa un sourire, il appréciait l'état d'esprit combatif du Français. Il le fixait depuis quelques instants lorsque son sourire s'agrandit, inquiétant Trowa :

« C'est quoi ce sourire ?

- Les cours, c'est pas gratos... » ricana l'asiatique.

--- A SUIVRE !

Sahad : et voilà !!! J'ai pris la description des armes dans COPS, un rpg. Voilà ! A toute les gens !!!