La ville de l'ange
Auteur : Sahad.
Note : réponse aux reviews (merci d'en avoir laissé les gens !)
Florinoir : Contente que cette fic te plaise ! J'espère que la suite sera à la hauteur de tes espérances !
Kamara62 : Tomber au bon endroit, peut-être bien ! Cependant ça ne va pas leur facilité la tâche pour autant. Héhéhé... Je n'y peux rien, je ne peux pas contenir mon sadisme et je prend beaucoup de plaisir à vous le faire partager !
Bonne lecture à tous (toutes) !
Chapitre 7 :
Le soleil s'était levé depuis peu, Trowa grogna et attrapa le portable qui hurlait sur la table. Il arrêta le réveil, se frottant les yeux, il regarda vers la fenêtre et s'aperçu qu'il était seul dans la pièce. Par manque de place, Heero et lui avaient accepté de dormir dans le salon, mais il ne le voyait pas. Il alla dans la cuisine et trouva le Japonais attablé, un verre vide à la main et une brique de lait non loin ; l'asiatique leva des yeux fatigués vers son ami. Trowa devina qu'il n'avait pas beaucoup dormi...
« T'as fermé l'œil quand même ? demanda-t-il.
- Ah... Ouais, une heure ou deux... répondit le brun.
- Seulement ? le châtain s'assit en face de son interlocuteur. Pourquoi ?
- J'avais pas confiance... avoua Heero. Ça continue du reste.
- A ce point ?
- Oui... » murmura-t-il.
Le jeune Français soupira, fixant son ami de son regard émeraude. Le Japonais lui rendit son regard mais le sien était plus fiévreux, il se leva, avançant à quatre pattes sur la table d'une démarche féline vers l'autre adolescent. Trowa se laissa approcher, il aimait le contact de cette main sur sa joue, fermant les yeux et penchant légèrement la tête. Ses lèvres rencontrèrent celles de l'asiatique, celles-ci avait un léger goût sucré, il les caressa doucement de sa langue, savourant leur douceur. Heero ne se fit pas prier, embrassant avidement son compagnon, jouant avec sa langue, caressant sa joue de son pouce, jouant avec une petite mèche de châtains de ses autres doigts.
Leur baiser dura quelques secondes, mais l'asiatique ne s'arrêta pas là, se glissant sur ses genoux et déposant quelques baisers su son visage. Il se lova contre Trowa, celui-ci se laissa faire mais il souffla :
« Tu ne fais plus confiance parce que tu as trop souvent été trahi... Mais tu me fais confiance à moi ? »
Le Japonais leva vers lui deux lacs cobalt qui reflétaient son incompréhension et murmura :
« Ben, oui. Je te fais confiance...
- Pourquoi ? demanda alors le Français. Parce que je suis le cousin de Duo ?
- Non, parce que je te connais... répondit Heero.
- Ah ? Tu me connaissais quand tu as couché avec moi ? lui rappela-t-il.
- ... le yeux de l'asiatique s'agrandirent puis se détournèrent. Non, c'est vrai... Je ne te connaissais pas... Mais maintenant oui...
- Maintenant... répéta Trowa. Tout ça à cause de ton lait... »
Heero le fixa, ses yeux étaient un mélange de crainte et d'incompréhension ; il se redressa, s'éloignant de son interlocuteur. Celui-ci le scrutait, attendant probablement qu'il réplique ; mais il n'en fut rien : le Japonais partit presque en courant. Trowa se leva et le suivit, le retrouvant recroquevillé sur le canapé, les épaules tremblotantes ; saisi de remords, le Français s'assit près de lui, posant une main sur son épaule. Ce geste fit presque sursauter Heero qui se recroquevilla encore, comme s'il cherchait à se protéger. Trowa hésita, retirant sa main, il chuchota :
« Je suis désolé... Je ne voulais pas être aussi... Vache...
- ... l'asiatique ne bougea pas.
- C'est que... Je sais pas... Tout ça... Ça me dépasse et je fais n'importe quoi... murmura-t-il.
- ...
- Tout ce que je veux te dire... continua Trowa. C'est que... Je ne regrette rien...
- Tu... hésita Heero. Tu m'aimes pas ? »
Le Français le dévisagea, tout dans les yeux et le comportement de son ami trahissait ses craintes. Quelle différence avec le Japonais qu'il avait sous les yeux quelques heures plus tôt ; il allait lui répondre lorsque du bruit attira leur attention : le jeune Américain venait de se lever et pénétrait dans le salon, suivi par Wufei qui n'était visiblement pas du matin.
« Bonjour... lâcha Duo en se frottant l'œil. Bien dormi ?
- J'vais prendre ma douche. »
Sur ces mots, Heero s'en alla ; le natté lança un regard interrogateur à son cousin qui ne répondit pas. Le Chinois leva les yeux au ciel d'un air exaspéré et s'engouffra dans la cuisine : il préférait ne pas se mêler de ces histoires.
Il fallut deux bonnes heures pour que tout le groupe soit fin prêt, ils saluèrent le couple, qui leur fit promettre de revenir, et partirent. Trowa suivit ses amis et reconnu bien vite le chemin qui menait au lasergame ; tout le trajet s'était passé dans le plus lourd silence : même Duo n'avait pas réussit à ouvrir la bouche pour détendre l'atmosphère. Le jeu débuta, le Français avançait doucement, arme en main. La salle était plongée dans l'obscurité, les brumisateurs ronronnaient, la musique d'ambiance entraînait son cœur dans un rythme rapide... Et, au milieu de tout, il y avait des pas. Trowa se concentra, chaque cible lumineuse qui se présenterait était à abattre. Il entendit des rires et des remarques sarcastiques : Wufei et Duo s'étaient trouvés et se déclaraient la guerre à qui mieux mieux. Cette pensée fit naître un sourire sur les lèvres de l'adolescent : ce n'était qu'un jeu, il pouvait se détendre un peu. Mais alors qu'il baissait son arme, une traînée fluorescente se dessina devant lui, le faisant bondir de surprise.
/Si Duo et Wufei sont là-bas, ce doit être Heero.../ pensa-t-il.
Pendant quelques instants, il revit le visage inquiet qu'avait arboré son ami le matin même, l'asiatique lui avait posé une question et il avait été incapable d'y répondre. Il secoua la tête et se mit en chasse, guettant chaque bruit, chaque mouvement, arme tendue vers l'avant. Son cœur battait à la chamade, le rythme saccadé de la musique l'y aidant, il avançait, toujours les sens aux aguets. Tout à coup, il se sentit projeté contre le mur, grimaçant de douleur, le bras tordu dans le dos ; il sentit sa cible vibrer : touché.
« Ne cherche pas à me rattraper si tu n'es même pas capable de surveiller tes arrières. »
Trowa avait reconnu la voix du Japonais, mais il avait parlé d'un ton acide où il avait presque pu lire du mépris. Il se retourna, n'apercevant qu'une lueur fluo disparaître ; il se laissa glisser contre le mur, sa joue et son torse le lançant encore. La partie se termina rapidement, les scores étaient très parlants :
Duo : touché 18 fois et avait touché 16 fois.
Wufei : avait touché 18 fois et touché 16 fois.
Trowa : avait touché 0 fois et touché 24 fois.
Heero : touché 0 fois et avait touché 24 fois.
Le Japonais ne fit aucune remarque, s'achetant une boisson. Duo et Wufei se chamaillaient encore et le Français restait un peu à l'écart. Il s'avança vers le brun :
« Heero...
- Ton score est aussi pourri que la première fois... lâcha durement l'intéressé.
- ... Je... tenta Trowa.
- J'ai assez à devoir surveiller nos adversaires... ! grogna l'asiatique. Je n'ai pas besoin de types qui ne sont même pas capables de se protéger eux-mêmes. »
Le châtain de répondit pas, laissant Heero s'éloigner. Etait-ce cette simple question du matin qui avait fait évoluer leur relation de la sorte ? Il avait mal, au fond de lui, mais il ne se permettait pas de retenir le Japonais. Il retourna auprès de ses deux amis qui avaient suivi l'échange de loin, ils ne posèrent pas de question, comprenant que le Français n'avait pas spécialement envie d'en parler.
« Il va bientôt être midi... On va manger quelque part ? proposa Duo. Y a encore de la bouffe chez Wu...
- Allez-y... murmura Trowa. Je vous rejoindrai plus tard... »
Le natté voulu l'en dissuader mais le Chinois le retint par le bras et secoua négativement la tête. Les deux garçons laissèrent donc leur ami seul ; celui-ci décida d'errer dans la ville : il ne risquait rien pendant la journée. Bloodcity, un surnom qu'il comprenait, bien choisi, pourtant elle ressemblait presque à une ville comme les autres si ce n'était les magasins agroalimentaires qui étaient fermés. Trowa avança parmi les rues, marchant au hasard...
« Trowa ? »
L'adolescent releva la tête à son nom, il aperçut Zechs qui le fixait avec surprise. Il regarda aux alentours et reporta son regard couleur acier sur le jeune Français :
« Les autres ne sont pas avec toi ?
- ... Non... répondit seulement le châtain.
- Ouh là, ça n'a pas l'air d'aller bien fort, toi... murmura le grand blond. Viens à la maison, tu vas m'expliquer... »
Trowa hocha la tête et le suivit, il se laissa guider jusqu'à l'appartement qu'il avait déjà vu auparavant. Rien n'avait changé : toujours le même bazar... Le jeune garçon s'assit par terre, s'adossant au mur ; Zechs lui tendit un verre de jus de fruit, il le prit et lui raconta son histoire. Le blond l'écouta patiemment, il sembla ensuite réfléchir, ce qui attisa la curiosité de son jeune ami :
« Qu'est-ce qu'il y a ?
- Pour moi, le comportement de Heero est clair... répliqua son aîné.
- Clair ? répéta Trowa.
- Bien sûr... acquiesça Zechs. Je crois pouvoir affirmer que tu es la première personne avec qui il est sincère. Il n'a pas pour habitude de ressentir quoique ce soit pour quelqu'un, le fait que tu ne lui soit pas indifférent le perturbe, il est maladroit. Le lait lui permet de s'extérioriser plus facilement, enfin, si on veut...
- ''Si on veut'' ? s'étonna l'adolescent.
- T'as déjà vu quelqu'un devenir ivre avec du lait ? ricana le blond. Il l'a fait croire au début, ensuite, c'est devenu un automatisme, mais il ne fait que s'exprimer, répondre à ses impulsions... Et ça a fini par devenir vrai. Il était plus sensible lorsque tu lui as posé tes questions et je pense que ça l'a blessé lorsque tu n'as pas répondu à la sienne... »
Trowa demeura pensif, il soupira et se leva sous le regard interrogateur de son aîné. Il lui adressa un signe de tête et s'en alla. Il prit d'abord la direction du lasergame : peut-être Heero y était-il encore. En chemin, il croisa d'autres habitants de Bloodcity, il sentit une curiosité l'envahir et s'aventura à plonger son regard dans celui des passants ; il put y lire la crainte, comme il s'y attendait. Les adultes avaient conservé la peur envers les adolescents ; mais il remarqua que tous n'étaient pas ainsi : certains lui lançaient des regard emplis de pitié. Il n'envisagea pas de s'arrêter et continua à marcher en direction du grand bâtiment, il alla jusqu'à la salle de jeu mais il eût beau chercher, il ne vit pas l'asiatique. Il grimpa les escaliers jusqu'à l'armurerie, Hilde lui lança un regard interrogateur : elle ne s'attendait visiblement pas à une visite de sa part.
« Heero n'est pas passé par ici ? demanda le Français.
- Ah, si... Il est passé tout à l'heure... répondit la jeune fille. Mais il est déjà reparti depuis un bon moment... »
Trowa n'en attendit pas plus et sortit. Où pouvait être le Japonais ? Peut-être était-il retourné chez Treize et Noin ? Non, ce n'était pas possible : Heero s'en méfiait comme de la peste. Le châtain soupira, passant une main dans ses cheveux, se demandant où il pourrait trouver son ami. Tout à coup, il se souvint des paroles de Zechs lorsque celui-ci leur avait amené de la nourriture à l'appartement de Wufei :
''... dans le studio de Heero.
- Désolé de vivre dans un trou à rat.''
Son studio, c'était le seul endroit où le Japonais pouvait être sûr d'être tranquille. Mais où pouvait-il vivre ? Trowa prit son portable et appela le grand blond, celui-ci décrocha et écouta l'hypothèse de son jeune ami ; il hésita quelques instants avant de consentir à lui donner l'adresse du jeune garçon. Le Français le remercia et commença à chercher, il ne connaissait pas très bien cette ville, il fallait trouver la bonne rue ; Zechs lui avait dit que ce n'était pas lion de lasergame. Il mit une bonne demi-heure à trouver la rue, marchant plus lentement, il finit par s'arrêter devant un bâtiment qui semblait petit par rapport aux autres immeubles des alentours.
Trowa étudia l'endroit, le bâtiment semblait avoir passé par toutes les intempéries, la peinture était passée et se détachait par plaques. Il pénétra dans le petit immeuble et gravit les escaliers jusqu'au deuxième étage. La porte en bois se dressa devant lui, il hésita, sa main tremblait imperceptiblement mais il appuya sur la sonnette. Quelques instants passèrent mais il n'y eût aucune réaction, le châtain soupira : le Japonais ne devait pas être chez lui après tout. Il se laissa glisser contre le mur, il fit le vide dans son esprit. Les minutes passèrent, il entendait son cœur battre, ses poumons se remplir et se vider à un rythme régulier, les bruits environnants...
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« Eh... Eh, réveille-toi... Trowa... »
l'adolescent ouvrit difficilement les yeux, on le secouait doucement par l'épaule. Il émergea lentement, se retrouvant nez à nez avec...
« Heero... ?
- Qu'est-ce que tu fais là ? demanda l'intéressé. Comment t'as eu mon adresse ?
- Je... Je te cherchais... bredouilla le Français.
- J'aurais pas deviné... lâcha ironiquement l'asiatique en cherchant ses clés.
- C'est... C'est que... le châtain cherchait ses mots. Je voulais... Te parler... »
Heero ouvrit la porte du studio, prit le sac plastique qu'il avait déposé par terre et entra. Trowa soupira, il allait repartir lorsqu'une voix lança :
« Tu entres ?
- Heu... Oui ! » répondit le Français.
Il pénétra dans l'habitacle, fermant la porte derrière lui. Heero s'affairait sur une espèce de petit frigo qui servait aussi de table ; le châtain observa le reste de la pièce : elle était tout de même assez spacieuse, il y avait un canapé dépliable et la décoration était très spéciale...
« Heero... ?
- Hn ? le Japonais ne tourna même pas les yeux vers lui.
- C'est quoi toutes ces feuilles sur tes murs ? demanda Trowa.
- Ce sont tous ceux qui ont transgressé les lois et dont les têtes sont mises à prix, à remettre mort ou vif... expliqua son ami.
- Tu... T'es chasseur de prime ? frissonna le Français.
- Je paye mon loyer comme je peux... se contenta de dire le brun. Mais si c'est le ''mort ou vif'' qui te gêne, je ne rassure : je ne prend que les grosses primes... Ce qui sont accusés de meurtres diurnes... »
Le silence s'installa, Trowa regardait les feuilles fixées aux murs, les photos, les primes... Son regard s'arrêta sur un visage, il en détourna les yeux pour les reporter sur Heero, celui-ci ne le regardait pas ; le Français soupira, il ne savait pas trop ce qu'il pouvait dire...
« T'étais parti faire des courses ? lâcha-t-il enfin.
- Ouais... murmura le Japonais. Les munitions ne sont pas inépuisables, j'ai été acheter des chargeurs et de quoi nettoyer mes armes...
- Heero... souffla Trowa, les yeux à nouveau rivés sur les feuilles aux murs. Tu sais... Je voulais te dire... Que je regrette ce que j'ai dit...
- Sur quoi ? demanda l'asiatique.
- Sur ton lait et... Ton comportement... répliqua le châtain. C'était pas sympa et j'avais aucune raison de te jeter ça à la figure... Je suis désolé... »
Le silence retomba, le jeune Français n'osait pas regarder son ami ; celui-ci le fixait, son expression étant neutre. Les deux lacs cobalt retournèrent à l'arme à feu qu'il nettoyait, ses mains se remirent au travail, mais l'esprit n'y était pas. Il revoyait cette scène, cette question sans réponse...
« Trowa...
- Oui ? se crispa l'intéressé.
- Tu sais... Je t'ai trouvé spécial dès le début... murmura Heero tout en continuant son occupation. Pas parce que tu venais de ''dehors'', pas pour ça... Ça m'a énervé de ne pas savoir pourquoi je te trouvais si spécial... Si différent... »
Il marqua une pause, remontant avec minutie son arme propre ; le jeune châtain le scrutait, surpris d'un tel discours. Le Japonais leva enfin les yeux vers lui :
« Je ne sais toujours pas pourquoi... Mais je sais que... Que je tiens à toi... Beaucoup... Beaucoup trop pour que ça ne soit qu'une simple histoire de respect ou d'amitié...
- ... les yeux émeraudes s'agrandirent.
- Tout ça... Me fait peur... avoua l'asiatique. J'ai l'impression d'être bien tout en étant super nerveux... Je ne sais pas comment me comporter, je fais souvent l'inverse de ce que je veux... Je ne sais même pas ce que je veux... Je n'ai pas l'habitude... »
Le brun baissa la tête, il cherchait ses mots dans son esprit embrouillé. Il sursauta en sentant deux bras l'entourer, son corps pressé contre celui de Trowa. Une douce chaleur qui lui était agréable, il se laissa aller contre ce torse qu'il avait caressé lors de leur première nuit. Il sentit un liquide brûlant tomber sur son épaule nue, juste une goutte ; il releva la tête pour voir le visage du Français sillonné de larmes. Heero le fixa, surpris, puis un doux sourire étira ses lèvres : il n'avait pas besoin de mots pour comprendre ; il se redressa doucement, déposant délicatement un baiser sur la joue de son compagnon, s'abreuvant de ces quelques perles d'eau salée...
--- A SUIVRE !!!
Sahad : Oui, je sais que je suis sadique de couper là mais... Muahahahaha ! J'aime vous faire attendre !!! (grand sourire bien sadique). Enfin... J'ai profiter de l'absence de mes parents pour taper ce chapitre. C'est une histoire que j'ai pris beaucoup de plaisir (pas dans les sens pervers du terme) à écrire, j'espère qu'elle vous plaît. Sur ce, à pluuuus !
