La ville de l'ange

Auteur : Sahad.

Note : Kya ! Merci pour les reviews les gens ! Elles m'ont fait trop plaisir ! Vu qu'il y a quelques points qui ne sont pas très clairs, je vais légèrement modifier l'histoire d'origine pour que ça devienne compréhensible.

Note 2 : réponses aux reviews !

Kasufu : Au risque de me faire détester, je crois que mon histoire va te tirer une larme ou deux... Mais merci pour ta review et je crois que pour une fois les G-boys sont heureux d'avoir une fanfiqueuse de leur côté...

Kyrikha : Et oui, vraiment très loin d'un ange (ou du moins de l'ange que l'on peut trouver dans la bible et qui est donc sensé être bon) mais il me fallait quelqu'un et j'en avais marre des méchants pas beau alors pour une fois ça sera un méchant plutôt... Heu... Plutôt pas moche. L'explication au sujet du fait qu'ils ne peuvent pas sortir de la ville va venir après... J'ai pas encore trouvé comment l'insérée (l'explication) dans le chapitre. Pour le passage, personne ne tire sur Noin, elle a juste la tête qui saute. Merci de tes encouragements ! J'espère que la suite te plaira !

Dstine : Et oui... Mais qu'y peut-on ? C'est le destin dans cette histoire... Je dois la modifier légèrement pour fournir quelques explications supplémentaires... Mais la fin ne devrait pas trop changer. Merci de ta review, Destiny-chan.

Bonne lecture à tous (toutes) !

Chapitre 9 :

« Je ne l'ai pas sauvé... Wufei ne survivra pas à sa blessure... »

Un lourd silence s'installa, Trowa fixait son compagnon, les yeux écarquillés. Que venait-il de dire... ? Il ne parvenait pas à réaliser ce que venait de lui dire le Japonais, Wufei allait... Son regard se tourna en direction du salon.

« Si tu penses à Duo, je pense qu'il s'en doute... murmura Heero, le regard fixe. Même s'il ne l'admet pas, il le sait au fond de lui... »

Trowa sentit comme une boule dans sa gorge et dans son ventre, il ne savait que penser. C'était tellement énorme... Son vis-à-vis releva doucement la tête, mais son regard restait vague, comme s'il se parait à lui-même :

« Wufei le sait, lui aussi... Il... Etait préparé à mourir un jour ou l'autre...

- Mais qu'est-ce que tu racontes... ? souffla le jeune Français en écarquillant les yeux, effaré.

- On était prêt à ça, Trowa... le regard cobalt se plongea dans le sien. La phrase ''on ne sait jamais de quoi demain sera fait'' s'applique continuellement pour nous, on est préparés à mourir n'importe quand... »

Le châtain aurait voulu répliqué mais quelque chose lui disait que son compagnon avait parfaitement raison, ou du moins qu'il ne comprenait pas suffisamment ce monde pour le juger. Il lui adressa simplement un regard peiné : lui, il vivait toujours avec l'espoir de survivre... Heero murmura :

« Il y en a qui ne connaîtront jamais cet enfer, Noin n'aura jamais à s'inquiéter pour son enfant...

- Heero...

- Je pense qu'elle aurait été une bonne mère... ajouta le Japonais.

- Heero, pourquoi... Pourquoi sa tête a... commença Trowa.

- Explosée ? le devança l'asiatique. Il a plusieurs possibilités : soit elle était elle-même flic, soit elle se l'est faite implantée au cas où il arriverait ce qu'il s'est passé aujourd'hui...

- Elle ne pouvait pas prévoir ça ! répliqua son amant.

- Qu'il mourrait comme ça, non... Mais qu'il mourrait un jour, peut-être, si... » soupira Heero.

Trowa hocha la tête, signe qu'il avait compris, pourtant il n'approuvait pas la pratique. Il allait reprendre lorsque son compagnon le coupa :

« On va commencer à préparer nos affaires. C'est tout ce qu'on peut faire vis-à-vis de Wufei...

- Hein ? le Français ne le suivait pas.

- L'emmener aussi loin que possible dans notre mission. C'est le mieux que l'on puisse faire pour lui... De toute façon, je doute qu'il accepte de rester à nous attendre.

- Mais... tenta-t-il.

- Moi aussi, je souhaiterais qu'on m'emmène à sa place... rétorqua Heero. Il n'y a rien de pire que de mourir seul.

- Arrête ! Tu parles comme s'il était déjà mort ! s'offusqua le châtain.

- Ce n'est pas tout à fait faux... » se contenta de répondre son compagnon avant de partir.

Trowa inspira un grand coup : non, décidément, il n'était pas fait pour cette vie. Il alla rejoindre son cousin, celui-ci n'avait pas lâché le jeune Chinois et somnolait, adossé contre le mur ; ses yeux améthystes croisèrent son regard et le natté lui adressa un sourire, ce qui acheva de serrer le cœur de Trowa. Duo savait, mais il n'en laissait rien paraître... Le Japonais travers la pièce et sortit.

Le Français alla dans une des chambres, l'une d'elle devait être celle que Treize et Noin avaient partagé : elle contenait des photos dans des cadres... Le jeune garçon sentit son cœur de serrer : jusqu'au bout, ces deux là avaient essayé de vivre un semblant de vie normale ; et eux ; ils leur en avaient empêché. Il demeura un long moment à considérer ces photos silencieusement puis s'en détourna, l'estomac au bord des lèvres. Il retourna voir son cousin qui était toujours assis au milieux du salon, le Chinois contre lui :

« Comment va-t-il ?

- Il dort... répondit Duo, portant un regard attendri sur l'asiatique.

- Duo... commença son vis-à-vis.

- Tu ne trouves pas qu'il a un beau visage lorsqu'il dort ? le coupa le natté. Quand il est réveillé, il est toujours en train de froncer les sourcils ou d'avoir l'air dur... Mais quand il dort, il a une expression douce... »

Prononçant ces paroles, Duo caressa la joue de son compagnon, un sourire attendri sur les lèvres ; Trowa se surprit à penser à l'éventualité que son cousin n'ait plus toute sa tête et écarta violemment cette pensée de son esprit, se giflant mentalement. Il alla dans la cuisine et commença à préparer un semblant de repas, bien qu'il n'ait aucune envie de manger.

Heero revint au bout de plusieurs heures, il ramenait de quoi apaiser la douleur de Wufei et des munitions. Ils s'installèrent autour de la table et mangèrent pendant que le Chinois continuait de dormir sur un canapé dans le salon, il avait catégoriquement refusé de se lever pour s'alimenter, affirmant qu'il pourrait très bien se lever plus tard s'il avait faim. Il n'en demeura pas moins que ce fut Duo qui lui amena sa nourriture et le poussa à manger.

Trowa retourna dans la chambre où il était allé un peu plus tôt dans la journée. Il remarqua des photos au plafond et résolut de s'allonger dans le lit pour les regarder ; le lit deux places était confortable... Le jeune Français grimaça en repensant à tout ce qui leur était arrivé en une seule journée. Ce fut le Japonais qui le tira de ses pensées en frappant à la porte :

« Je peux entrer ?

- Oh, oui, bien sûr... le châtain se redressa légèrement sur les coudes.

- A quoi penses-tu ? demanda l'asiatique.

- Je pensais à Treize et à Noin... répondit-il. Et à leur enfant qui ne verra jamais le jour...

- Je vois... »

Heero vint s'asseoir à côté de son amant et observa à son tour les photos. Il demeura un moment silencieux puis murmura :

« Trowa... On partira un peu avant le soir... Il est possible... Qu'on ne revienne pas vivants...

- Je sais... soupira le Français. Enfin, je le sais mais en même temps je ne peux pas m'empêcher de croire qu'on s'en sortira...

- Tu n'es vraiment pas d'ici... sourit le Japonais.

- Heero... Je veux te faire connaître mon monde... insista son interlocuteur. Te faire voir cette vie où on ne craint pas sans cesse d'être brutalement tué.

- J'aimerai bien... Connaître ton monde... acquiesça l'intéressé. Tu sais... Pour toi, ça va peut-être paraître bizarre mais... Personne ne fait l'amour de la même façon qu'un autre, chacun a sa manière et c'est un vrai livre ouvert sur sa vie... Toi, quand on a couché ensemble hier soir... Quand c'était toi qui menait la barque... J'ai eu envie de connaître ton monde... Cet endroit où tu as vécu... Tu es le premier à m'avoir fait l'amour de cette façon, tu sais. »

A la fois heureux et gêné, Trowa se contenta d'émettre un rire gêné. Heero le considéra un long moment puis, lorsqu'il se fut calmé, l'asiatique se pencha sur lui :

« Trowa... On va peut-être mourir ce soir...

- Je sais... répéta le châtain.

- ... J'ai envie de ressentir à nouveau cette sensation... Trowa... S'il te plaît, fais-moi l'amour. »

Le Français considéra quelques instants son compagnon qui l'invitait de toute évidence à se rapprocher. Il obéit et s'approcha, leurs lèvres se scellant en un doux baiser...

OoOoO

Les heures passèrent doucement jusqu'à ce que le soir arrive. Le soleil n'était pas encore couché lorsque Heero vint les trouver, des sacs à la main :

« On va y aller maintenant.

- Wufei dort encore... murmura Duo.

- Non... répliqua le Chinois en se redressant légèrement, le visage couvert de sueur. On y va.

- Maintenant ? demanda Trowa.

- Je vais vous ralentir... Mieux vaut éviter les tueries avant d'y arriver... souffla Wufei. En partant maintenant, nous devrions arriver juste avec la nuit...

- Allons-y. » coupa Heero.

Trowa ne protesta pas même s'il n'en pensait pas moins. Duo aida son compagnon à se lever, le soutenant ; Heero leur tendit leurs sacs et leurs armes : il était parvenu à s'en procurer et avait prit des munitions parmi celles de leurs anciens amis. Le soir tombait à peine, la température était tombée mais le vent frais était agréable... Trowa se surprit à penser que cette ville pourrait être agréable dans d'autres conditions, elle semblait calme, rien ne pouvait laisser croire que cette nuit serait une nuit de massacres...

Ils se glissèrent jusqu'au commissariat. Wufei et Heero avaient vraisemblablement vu juste : le blessé les ralentissait considérablement, mais ils ne le laisseraient pas en arrière. Heero ouvrait la marche, les plans que leur avait fourni Treize à la main ; il mit plusieurs minutes à trouver le passage mais guère plus de cinq minutes. Lorsqu'ils y pénétrèrent, le soir tombait complètement et les premiers coups de feu se faisaient entendre. Le Japonais ordonna une halte : rester sans cesse sur leurs gardes les fatiguait considérablement psychologiquement, de plus, le Chinois avait besoin de se reposer un peu. Son visage et son corps étaient couverts de sueur, son regard était déjà un peu vitreux et la blessure s'était remise à saignée.

Duo tenait toujours son compagnon dans ses bras, jamais depuis l'incident il n'avait laissé l'asiatique seul. Trowa les observait en silence, se remémorant les paroles de son propre amant :

''Je ne l'ai pas sauvé... Wufei ne survivra pas à sa blessure...''

Il sentit à nouveau son cœur se serrer mais ne dit rien. Leur progression était lente : ils s'arrêtaient souvent pour se reposer mais surtout pour s'orienter dans cet endroit. Il s'agissait d'un gigantesque couloir avec certaines petites portes sur les côtés, peut-être cet endroit avait-il été autrefois un hôpital ou bien un laboratoire... Mais bientôt le souffle de Wufei devint rauque et Duo ne parvient plus à le soutenir :

« Wufei ! »

Son cri alerta leurs deux compagnons qui revinrent sur leurs pas. Heero se pencha sur le Chinois, mais Trowa se doutait déjà du constat qu'il allait en faire ; les deux lacs cobalt se relevèrent vers lui et il comprit. Le regard vitreux, Wufei tourna la tête vers Duo :

« Je crois que c'est ici que ça se termine pour moi...

- Ne dis pas ça ! s'exclama Duo, les larmes aux yeux. On va s'en sortir ! On y est presque !

- Ne dis pas de bêtises, Duo... sourit tristement son vis-à-vis. Tu sais aussi bien que moi que je n'ai plus la force de tenir debout...

- Je te porterais sur mon dos ! insista le natté.

- Duo... le souffla du Chinois se faisait à chaque fois plus court. J'ai été content de prendre soin de toi, mais maintenant, tu vas devoir te débrouiller tout seul... Fais attention à toi... Ne meurs pas... Pour moi... Je... T-t'ai... »

Avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, sa main qui caressait la joue du jeune Américain retomba, ses yeux se fermèrent doucement alors qu'un mince filet de sang s'échappait de sa bouche. Duo écarquilla les yeux mais ne prononça pas un mot, il n'esquissa pas le moindre geste, restant ainsi à fixer le corps de son compagnon.

Trowa voulut lui poser la main sur l'épaule pour lui dire qu'ils devaient repartir mais Heero lui saisit le poignet et secoua négativement la tête :

« C'est inutile... Il ne t'entend plus... »

Le Français reporta son attention sur son cousin : celui-ci ne bougeait pas, le Chinois dans ses bras. Non, il ne bougerait pas... Trowa sentit une folle envie de pleurer s'emparer de lui mais il la ravala et suivit son amant dans le couloir. Ils ne marchèrent pas bien longtemps avant d'arriver à un monte-charge.

Heero passa le premier et invita Trowa à le suivre. L'appareil n'avait pas servi depuis des années mais était encore en parfait état de marche et les hissa à deux étages au-dessus ; Heero le fit redescendre sous le regard interrogateur de son compagnon.

« Si nous devons partir, ça fera moins haut à sauter. »

Le Français hocha la tête mais son visage indiquait bien qu'il n'était pas très convaincu. A partir de là, l'endroit se métamorphosait complètement, passant d'un vieux couloir à l'abandon à un cocon d'électronique, chaque mur était constitué de plusieurs plaques de métal luisantes et, entre elles, on discernait des fils de toutes sortes...

« Mais qu'est-ce que... » souffla Trowa.

Ils continuèrent de s'avancer vers une salle plus lumineuse. Les deux jeunes garçons découvrirent un lieu remplis d'écrans d'ordinateurs de toutes les tailles, chacun montrant un endroit différent de Bloodcity où des jeunes se livraient des combats sans merci. Mais le plus impressionnant était qu'au milieu de tout ça se tenait un garçon qui, physiquement, devait avoir leur âge, des cheveux blond platine tombaient sur son visage sans pour autant cacher son regard d'un cyan profond, sa peau était laiteuse et il était d'une minceur ahurissante.

On aurait cru qu'il possédait des ailes le faisant voler, mais, en regardant mieux, Trowa s'aperçu que ces ailes étaient en réalité un amas de fils qui partaient du dos du blond et allaient dans les murs. L'inconnu les dévisagea de son regard cyan et le châtain se sentit frissonner : ce regard les méprisait, il les regardait avec encore moins de considération que s'ils n'avaient été que de simples cloportes. Heero murmura :

« C'est lui... La tête pensante... L'ange... »

A SUIVRE...