Bon finalement, j'ai fais une suite. J'avais pas envie au début mais bon, cette histoire m'obsède et je ne veux rien entreprendre d'autre avant de l'avoir fini. Donc je vais continuer les étranges aventures de Shuichi. Je vous préviens tout de suite, vous allez le regretter...

Conversation téléphonique :

Hiroshi : Allô ? Alors tu l'as retrouvé ?

Yuki : Non ! Malheureusement, mais je sais qu'il est revenu chez moi quand je le cherchais, et qu'il a pris des habits.

Hiroshi : Vraiment ! Mais, pourquoi il serait reparti alors ? Tu crois qu'il est dans son appart' à lui ?

Yuki : Non ! J'y ai téléphoné, et en plus j'y suis allé figure-toi !

Hiroshi : T'es sûr ? Peut-être que lorsque tu y es allé il était parti chez toi. Il t'a pas trouvé, alors il est rentré chez lui et vous vous êtes croisé sans vous voir.

Yuki : Hiro-chan, mon ami, je trouve tes suppositions plus que pathétiques, si tu veux savoir. C'est parce que tu es anxieux que tu poses des questions aussi STUPIDES ?

Hiroshi : Eh mec ! Calmos ! T'énerves pas !

Yuki : Bon, d'après ce que j'ai vu chez moi, Shuichi a filé directement dans la chambre, et a pris son manteau de fourrure et la combinaison SM que vous avez utilisé lors d'un concert.

Hiroshi : La combi SM ?

Yuki : J'ai pas le temps de te raconter ma vie ! Et puis si tu te rappelle pas de ça...

Hiroshi : Ho, si justement, j'm'en souviens très bien de cette combinaison. Il l'avait achetée pour faire plus gothique. C'était quand on avait fait la première partie de "Moi Dix Moi". C'est plutôt le fait qu'elle soit chez toi qui m'intrigue... c'est le manager de Bad Luck qui garde les costumes. Comment ça se fait que cette combi soit chez toi ? Me dit pas que vous l'utilisez en dehors des concerts ! Remarque je te comprends, ça doit être super existant pour toi de le voir dans une combinaison aussi sex...

Yuki : Arrête tes conneries ! Je te rappelle que Shuichi s'est pratiquement enfui de l'hôpital, et qu'il est à présent en train de faire je ne sais quoi dans les rues de Tokyo. Il est seul, il peut se faire racketter, violer, ou même tuer pendant que toi tu débites ton FLOT DE CONNERIES !

Hiroshi : M'engueule pas ! C'est pas moi qui aie abandonné Shuichi quand il était aux urgences !

Yuki : T'y étais même pas toi alors ta gueule !

Hiroshi : Eh ! C'est pas moi son petit copain OK ? En plus j'ai été bloqué à l'entrée par la foule de paparazzi et de journalistes. T'aurait voulût que toute la presse japonaise se ramène dans sa chambre ?

Yuki : Fais moi rire ! Comme si moi j'avais pas ce genre de problèmes avec mes fans ! Tu te crois célèbre avec ton groupe minable ?

Hiroshi : Quoi ? Dis tout de suite que ce que chante "Bad Luck" c'est d'la merde !

Yuki : J'ai jamais dit ça ! Mais faudrait pas non plus que tu te prennes pour le guitariste de "Muse" !

Hiroshi : Han ! Qui t'es pour dire ça d'abord, je paris que tu connais même pas son nom au guitariste de "Muse".

Yuki : Et alors ? Qu'est-ce qu'on s'en branle !

Hiroshi : Ne me prend pas de haut parce que t'écris des histoires de cul entièrement pompées sur du Yasunari Kawabata !

Yuki : De quoi tu parles ?

Hiroshi : Tu sais très bien de quoi je parle ! Et puis si tu connais pas Kawabata, alors tu ferais mieux de lire ses bouquins parce que eux au moins sont bien écrits, pas comme les tiens. Et puis lui au moins a reçu des prix nobel pour son talent !

Yuki : Bon ! Tu fous quoi ? Tu essaye de chercher Shuichi ou bien tu étales ta pitoyable connaissance ?

Hiroshi : Tu me donnes envie de gerber avec ton ego démesuré ! J'ai pas à recevoir tes ordres d'abord!

Yuki : Hiroshi, c'est de la santé de Shuichi dont il est question, alors s'il te plaît redescend sur Terre !

Hiroshi : Ha bon ? Parce que tu t'intéresse quand même à lui ? On dirait pas à t'entendre parler !

Yuki : Bip... Bip... Bip...

Hiroshi : Yuki ? T'as raccroché ? YUKI FILS DE PUTE !

Yuki venait de raccrocher rageusement, son appartement redevint totalement silencieux. D'après le personnel de l'hôpital, Shuichi était parti depuis plus d'une heure, seul, et personne n'avait pu l'en empêcher. Selon toute vraisemblance il était revenu à la maison pour prendre des habits, puis il était reparti. Pour le reste, tout était flou. Il resta un moment debout, à gamberger. Peut-être avait-il mis trop d'espace entre eux deux ? Peut-être que sa froideur naturelle avait fini par éteindre les ardeurs de Shuichi ? Il essaya, dans un ultime espoir, de rappeler Shuichi sur son portable. En cherchant son nom dans les numéros favoris, il se dit que cette action était vaine, qu'il ne répondrait (encore) pas. Il fit quand même le numéros, et, après quelques secondes d'attentes, il eu la bonne surprise d'entendre la voix de son amant dans le combiné.

"Yuki ? T'es où ?"

- Chez moi, répondit l'homme, et toi ? T'étais où, merde ? On était tous à ta recherche !

- Vraiment ? fit Shuichi, je suis désolé. J'avais des courses à faire.

- Mais, t'es sorti quand de l'hôpital ?

- Dès que j'ai pu. Mais comme personne n'était là à ce moment j'ai décidé de partir seul."

Des courses à faire ? C'est tout ? Et lui qui avait cru son pauvre petit Shuichi perdu à jamais !

"J'arrive ! fit Shuichi.

- Mais, répondit Yuki, quand ?

- T'auras même pas le temps d'ouvrir ta porte que je serais déjà derrière."

Yuki plissa son front en entendant cette réplique de Shuichi, mais, lorsqu'il ouvrit la bouche pour demander des explications, son interlocuteur avait déjà raccroché. Il se dirigea donc vers la porte. Il descendit la petite marche de l'entrée, au-delà de laquelle il ne fallait pas marcher en chaussure. Sans y croire, il mit la main sur la poignée et ouvrit la porte. Et ho, surprise, il y trouva...

Rien du tout... comme il avait prévu ! Il avait quand même eu Shuichi au téléphone, donc il se dit qu'il allait bientôt surg...

"Bouh !

- Ouaaaaa-yyyyyaaaaaaahhhh !"

C'est à ça que ressembla le cri que Yuki poussa lorsqu'il vit surgir dans l'encadrement de sa porte une tête sortie de nulle part, et qui le toisait d'un air enjoué.

"Bonk !"

C'est ce que fit son pied lorsque, de peur, Yuki recula dans l'entrée et s'entrava dans la petite marche qui s'y trouvait.

"Ka-boum !"

Et voici ce que firent ses fesses lorsqu'elles touchèrent le sol.

"Eh bé Yuki ? Qu'est-ce qui t'arrive ? fit Shuichi en entrant dans l'appartement.

- Conneriedeputaindemachindemerdealacon ! grommela Yuki dans sa barbe. Shuichi ! Mais qu'est-ce qui t'a pris de me faire une frousse pareille ?"

Yuki se releva avant que Shuichi puisse aller l'aider, ils se retrouvèrent tous les deux face à face. La colère se lisait dans les yeux de Yuki.

Shuichi lui opposa un regard étonné. Yuki continua de le regarder avec rage. Shuichi soutint ce regard. Yuki ne sourcilla même pas d'un poil. Shuichi le fixa avec application. Yuki resta impassible. Soudain un énorme sourire vint illuminer le visage de Shuichi. Yuki (qui se rappela avoir déjà vécu cette scène) abandonna la partie, et s'en alla dans le salon.

"Ba ? s'étonna Shuichi en suivant Yuki à l'intérieur de l'appartement, t'es fâché ?"

Lorsqu'il arriva dans le salon, il vit Yuki affalé dans le canapé, en train de zapper nerveusement devant la télé.

"Tu boudes ? fit Shuichi, un poil moqueur.

- Ho ! Tais-toi un peu ! lui lança Yuki. Tu ne sais pas rester sérieux cinq minutes ? Moi je te croyais mort et...

- Excuse-moi, pouffa Shuichi dans un sourire jovial."

Ils restèrent silencieux pendant quelques secondes, Shuichi regardant Yuki qui zappait négligemment, sans même vraiment regarder l'écran de télévision.

"Heu, dit Shuichi, brisant le silence, tu ne compte pas vraiment regarder la télé !

- Non, répondit Yuki d'un air absent et rageur, Pourquoi ?

- Parce que j'aurais bien voulût essayer ça..."

Shuichi sortit d'un grand sac en plastique un

drôle d'objet noir, de forme rectangulaire, que Yuki ne tarda à reconnaître :

"T'as acheté une Playstation 2 ?

- Ouich ! Elle est belle non ?

- Et, t'as acheté un jeu pour aller avec ?"

Lorsque son compagnon répondit, dans un sursaut d'excitation, "OUICHH", Yuki s'attendit à voir un jeu du genre "Hamtaro : Petits hamster, grandes aventures !" ou encore "Lamulama le gentil lama contre docteur Tulanature", mais à la place il vit apparaître devant ses yeux ébahis un Shoot em'all de (pardonnez-moi l'expression) pur ouf : "Devil May Cry 3". Ce jeu, en plus d'être gore et hyper violent, et de posséder une prise en main complexe mais purement jouissive, se permettait d'avoir un personnage principal (Dante) complètement dément, antipathique, et sans pitié. Bref, pour résumer, Yuki était fou d'impatience à l'idée qu'il allait pouvoir jouer à ce jeu.

Yuki avait déjà dit que, s'il achetai ne Playstation 2, ce serait avec ce jeu là, c'est tout naturellement qu'il pensa que Shuichi lui offrait en cadeau.

"Tu n'aurais pas dû Shuichi, étouffa-t-il dans un (léger) sourire, tu aurais dû prendre un jeu qui te plaisait à toi.

- Justement, répondit l'homme aux cheveux roses, j'adoooooorre Devil may Cry !

- C'est ça… fit Yuki de dépit, Tu es trop gentil avec moi, ce n'est même pas mon anniversaire !

- Je rigole pas Yuki, j'aime vraiment ce jeu !

- Mais, fit Yuki de dépit, ce jeu regorge de démons effrayant et c'est du concentré de violence pure…

- Et alors ? C'est ça qui est bon !"

Comme Shuichi commençait à brancher sa nouvelle acquisition, Yuki, tout en se demandant quelles sortes d'idées morbides passaient dans la tête de son ami, se leva en direction de la cuisine.

"Tu ne veux pas regarder ? demanda Shuichi.

- Heu, je dois préparer le dîner..."

Ce qui était en partie vrai, bien entendu car il était 21 heures, mais, même si cela ne pressait pas à la minute, il avait besoin de se retrouver seul pour réfléchir un peu au comportement de son compagnon.

Shuichi resta donc dans le salon, il acheva de connecter les derniers cables à la télé, puis alluma toutes les machines. Le jeu débutait par une cinématique, montrant l'homme au manteau rouge et aux cheveux blancs (Dante) en train d'affronter un autre homme à la même couleur de cheveux (bien qu'il les faisait tenir en arrière, alors que Dante les laissait retomber sur son visage), celui-là portait un manteau bleu, et semblait bien plus fort que son adversaire.

Shuichi laissa passer la cinématique avec un regard d'admiration pour les guerriers. Lorsque l'écran titre apparut, il commença à lâcher la manette, puis sortit de son long manteau noir (il l'avait gardé sur lui) un objet noir ressemblant à un téléphone portable. Cet objet possédait un petit bouton rouge sur le coté, et sur le dessus il y avait deux petites pointes métalliques. Il déposa négligemment l'objet sur le canapé, puis entreprit de fouiller la poche revolver de son manteau.

"C'est quoi ce truc que t'as sorti de ta poche ?"

Shuichi sursauta en entendant Yuki surgir de nulle part, il se retourna d'un geste brusque et fourra sa main dans la poche intérieur de son manteau.

Yuki eût un mouvement de recul en voyant le regard de son amant, un regard de tueur, froid et glacial. Pendant un moment il crût même qu'il allait sortir une arme de son manteau. Cette vision le glaça d'effroi.

Mais Shuichi n'en fit rien, à la place il se détendit, ressortit sa main et s'exclama :

"Fiou, tu m'as fait peur ! Ca va pas la tête ?

- Je t'ai posé une question, lâcha Yuki d'une voix sèche (il n'avait pas laissé paraître sa peur), Qu'est-ce tu viens de sortir de ta poche ?

- Hein ? J'ai rien sorti de ma poche !

- Arrête de mentir !

- Je t'assure, j'ai juste pris la télécommande tout à l'heure et..."

La télécommande ? Ouais... Peut-être que ce n'était que ça. Mais pourtant il lui avait semblé que Shuichi venait de sortir l'objet de sa poche... A moins que se soit juste une illusion d'optique.

"Attend un peu Shui-chan !

- Quoi ?

- La télécommande est sur la télé, rétorqua Yuki, alors que tu as posé l'objet sur la table derrière toi.

- Bon O.K. !"

Shuichi consentit enfin à lui montrer ce qu'il avait essayé de cacher, c'était une petite matraque électrique. Devant l'air choqué de Yuki, Shuichi s'expliqua rapidement, en disant qu'il avait ça dans un magasin qui vend des surplus de l'armée. Il essaya de le rassurer en disant que cette arme était vendu sans certificat, et qu'elle n'était pas si dangereuse qu'elle en avait l'air.

"Mais, s'insurgea Yuki, à quoi cela va te servir ?

- Eh Yuki, je te rappelle que je fais des tas de concert à présent, et que j'ai peut-être autant de fans que d'ennemis. Je voudrais pas me faire violer encore une fois, si tu vois ce que je veux dire...

- Oui, s'excusa Yuki, bien-sûr, pardonne-moi de m'être énervé contre toi."

Comme Yuki restait planté là, à s'excuser pour pas grand-chose, Shuichi l'invita à regarder le jeu. L'écrivain accepta en feignant une expression de total dédain (Même si, en lui-même il BOUILLONNAIT d'excitation). Il s'assit à coté de Shuichi, celui-ci lui expliqua que, s'il arrivait un peu plus loin dans le jeu, il pourrait débloquer un mode deux joueurs, et qu'il pourrait ainsi se bastonner ensemble contre les "vilains pas beaux" (ne perdez pas de vue que c'est Shuichi qui parle). En attendant ils jouèrent tous les deux à tour de rôle. Yuki lui prit le pad des mains.

"Eh ! Yuki ! T'avais pas le dîner à préparer ?

- Hein ? fit vaguement l'intéressé, tout en torpillant la gueule d'un démon avec ses flingues, il ajouta ensuite, encore surexcité par le fait de pouvoir glisser sur le corps du démon tombé à terre pour pouvoir cribler tout le monde de plomb avant de sauter et de martyriser un dernier monstre avec son épée : J'ai commandé une pizza !"

Au bout de quatre heures environ (il était minuit), alors qu'ils étaient encore en train de jouer (ils avaient quand même fait une pause pour manger), Yuki commença à s'endormir sur Shuichi. Ce dernier le laissa reposer sa tête sur son épaule, contemplant avec admiration la beauté de ses cheveux blonds. Il passa délicatement sa main dans ces reflets mordorés, trouvant dans ce geste une entière plénitude, et la sensation de ne plus existait que pour lui.

Une larme coula le long du visage de l'homme aux cheveux roses, traçant sur sa joue un sillon au goût humide et salé, emplit d'un sentiment de bonheur partagé.

"Il faudra bien le tuer un jour pourtant, annonça une voix surgit d'outre-tombe.

- Dante, souffla Shuichi dans un soupir, dois-je vraiment le faire ?"

Shuichi était toujours agenouillé par terre, tenant son ami endormi dans ses bras. Seulement l'appartement autour avait laissé place à l'allée centrale d'une immense cathédrale.

"Dante ! reprit la voix d'outre-tombe, ce nom ne doit pas être prononcé ici. Tu es en train de profaner ce lieu sacré."

La voix était grave, mais ce n'était pas celle de Dante, Shuichi se leva, étonné. Yuki restait endormi à ses pieds, mais cela ne l'étonna pas. Il se retourna pour faire face au chœur de la cathédrale, il vit de grands rayons de lumière blanche filtrer à travers les vitraux du mur de gauche. Les rayons venaient inonder l'allée devant lui, il se tenait juste à l'entrée, le dos à la porte. L'homme qui venait de parler pour la deuxième fois avait le visage caché par cette lumière aveuglante.

"Traverse la lumière, et lave-toi de tes péchés, annonça l'homme mystérieux."

Shuichi commença à avancer, il traversa le premier rayon de lumière, soudain il se sentit soulagé d'un poids en lui. Cet effet lui fit une drôle d'impression, mais il continua, il traversa le deuxième rayon, puis le troisième, se sentant de mieux en mieux. Il se retourna un moment pour voir Yuki, mais le vit soudain disparaître, comme s'il se faisait aspirer par le sol. Il se tourna vers l'homme, sans se soucier de son ami. Il traversa le quatrième rayon, son euphorie grandissante le guidant totalement.

Lorsqu'il eut franchi le sixième rayon, il vit l'homme étrange. Il était habillé d'un smoking noir.

"Traverse le dernier rayon, dit-il, tu sera pardonné de tes pêchés"

Shuichi fit les quelques pas qui le séparait de la lumière. Soudain un bruit assourdissant retentit dans l'église. Shuichi s'aperçut tout de suite que ce bruit provenait du grand vitrail circulaire qui surplombait le bâtiment. Quelqu'un venait de le franchir, le brisant littéralement en mille morceaux. Le nouveau venu chevauchait une moto monstrueuse, et il portait un manteau rouge que Shuichi reconnut immédiatement.

"Booouuuuyyyyaaaa !"

C'est que fit l'homme en pénétrant dans la cathédrale, il sauta de sa monture en vol, et elle vint s'écraser lourdement aux pieds de Shuichi. Une plaque d'immatriculation ornait l'arrière du véhicule, on pouvait y lire "conception". L'homme au manteau rouge et au cheveux blancs posa un regard arrogant aux personnes alentour, ses yeux se posèrent sur l'homme au costard, qui lui dit d'un air dédaigneux :

"Monsieur Dante, Encore vous…

- Eh ouais, mon pote ! C'est moi ! répondit Dante. Je suis imma(tri)culé conception !"

Il se mit à rire (tout seul) de sa blague, l'homme au costard appela discrètement deux anges guerriers contre lui. Les deux anges s'envolèrent vers leur cible en brandissant fièrement leurs épées, tout en déployant leurs ailes immenses. Le premier prit assez de plomb dans la tête pour ouvrir un magasin d'armes, quant à l'autre il fut presque simultanément coupé en deux par l'épée du guerrier. Ce dernier rangea son fusil dans son étui, puis dégaina un flingue en le pointant sur l'homme au costard.

"Tu auras affaire à mon maître si je meurs, fit l'homme au costume.

- Si tu savais à quel point je m'en torche les steaks mon gars ! répondit Dante, et d'ailleurs si tu retrouve 'God' là-haut, dis-lui que bientôt il va se retrouver avec Alastor enfoncé du troufion jusqu'aux amydales."

Il prononça ses mots en montrant bien son épée. L'homme au costard répondit d'un air de dédain :

« Tu es vraiment l'être le plus infâme qu'il m'aie été possible de rencontrer. »

Dante le regarda en souriant, puis il logea une balle dans le crâne de l'homme en costume noir en rétorquant d'une voix grave : "Amen" . L'homme s'écroula à terre dans un bruit sourd. Puis il leva la tête et dit :

"Reste où tu es, Shuichi."

Shuichi obéit à l'homme en rouge, il resta calme, immobile, et attendit que la situation évolue d'elle-même.

Soudain un ange immaculé surgit de derrière Dante, Shuichi se dit qu'il était plus fort que les deux autres, car il possédait deux paires d'ailes. Il fondit sur sa cible sans un bruit, et lorsqu'il fut tout près de Dante, que sa lame allait bientôt fracasser son crâne, celui-ci se retourna violemment, brandissant son épée contre son agresseur.

Les deux lames furent à deux doigts de s'entrechoquer, mais elles ne firent que se croiser. On entendit seulement le bruit du sang se répandant sur le sol. Dante lâcha le revolver qu'il tenait dans la main gauche, tandis que, de l'autre main, il finissait de trancher le bras de l'ange. Ce dernier n'eut même pas le temps de s'apercevoir que le membre qui tenait sa hache ne se raccordait plus au reste de son corps, que déjà il ressentait le poing gauche de Dante lui traverser le ventre.

Shuichi regarda la scène jusqu'au bout, même lorsque son ami empala cet ange sur son bras, il ne détourna le regard. A présent qu'il revoyait Dante "en vrai", devant lui, il avait envie de lui poser un tas de questions. Il observa cet étrange étranger, ne sachant toujours pas s'il pouvait le considérer comme un ami. De dos il paraissait serein, il ne voyait pas le sourire dément qu'il devait être en train de présenter à sa victime, qui agonisait dans ses bras.

"Shuichi, il faut qu'on parte d'ici !"

Il dit cela sans se retourner, posa simplement son pied sur le revolver (celui qu'il venait de faire tomber), et, d'un geste bref, il fit glisser l'arme dans les pieds de Shuichi.

"Vas-y ! Prend-le !"

Shuichi considéra l'ordre avec réticence, donnant sur l'arme un regard dubitatif.

"Non ! Tu ne dois pas pactiser avec ce démon !"

Shuichi releva la tête subitement, pour savoir d'où provenait cette voix féminine.

"Tu ferais vraiment la pire bêtise de ta vie, mon fils !"

Cette femme qui venait de remplacer l'homme au costume semblait tout droit sortie des années hippies. Non pas dans son accoutrement, car elle portait une très longue toge blanche et avait laisser ses longs cheveux noirs retomber sur ses reins (sans aucun accessoire pour les attacher, mais dans son attitude). Elle regardait Shuichi comme si elle avait été sa mère, levant un doigt vers lui en signe de menace, mais cette apparente sévérité ne cachait en rien son air jovial et amusé. Shuichi s'aperçut que cette femme lui faisait étrangement penser à Whoopy Golberg, dans le film "Sister Act". Une Whoopy Golberg version blanche, bien entendu.

"Ecoute, mon fils, fit la dame en blanc, la violence n'attire que la violence en retour. Je te croyais pourtant bien moins idiot que tous ces autres baka d'humains."

Sa façon de parler faisait d'elle un personnage à la fois autoritaire mais gentil, le genre qui vous caresse la joue après l'avoir frappée violemment.

Dante qui, entre temps, avait reposé le cadavre encore chaud de l'ange guerrier, se retourna, et contempla Whoopy Golberg avait un regard glacial. Il s'approcha d'elle lentement, d'un air trop sérieux pour être naturel.

"Tu n'oserais tout de même pas lever la main sur moi ? demanda la femme.

- Tu te défendrais de toutes façons ! répondit Dante, toujours aussi sérieux.

- Mais même, fit Whoopy Golberg en souriant, je sais que tu ne feras jamais ça !

- Vieille folle, fit froidement Dante. Tu crois que ton âge te permet de prévoir les réactions des gens ?

- Les tiennes en tout cas, répondit-elle sans montrer de peur, tu es trop prévisible, mon petit chou."

Un silence se fit entre les deux protagonistes. Il fut soudain brisé par la lame de Dante, qui fendit l'air en direction de la femme. Elle n'eut qu'un geste à faire pour écarter la menace de l'arme de façon indéniable, un seul geste de la main et un incantation prononcée simultanément :

"Shoki no batsu !" (trad : croix de l'esprit sain)

De sa main surgit une immense croix de lumière, qui percuta Dante à pleine vitesse, et qui l'envoya contre le mur (dans lequel il fit d'ailleurs un trou béant). Shuichi profita de ce que la femme avait le dos tourné pour s'emparer de l'arme. Il pointait à présent le revolver sur le femme. Il n'hésiterait pas à la tuer pour sauver Dante.

Soudain un énorme gouffre s'ouvrit sous ses pieds. Il en lâcha le revolver, et tenta de se retenir par tous les moyens, mais il se sentait aspiré par le sol. Whoopy Golberg se tourna vers Shuichi, et lui tendit une main amicale.

"Tu t'enfonces dans le péché mon grand, prends ma main avant de perdre la raison !"

Sans même y réfléchir, Shuichi traversa le dernier rayon de lumière en sautant sur cette main tendu, se raccrochant à elle de toutes ses forces bien que Dante lui ait interdit de faire ça. Ce n'est pas son cœur qui le guida à ce moment, simplement une vieille peur enfouie dans les tripes de tout homme sur Terre.

La peur de la mort.

Shuichi sentit son corps tracté vers le haut, puis s'élevait, s'élevait encore. Tout devint blanc autour de lui...

Shuichi était parti, il le savait. Shuichi n'était plus dans son appartement. En tout cas il n'était plus dans sa chambre. Il craignait cependant de le voir revenir.

"Sale, sale, je suis sale."

C'est ce qu'il n'avait pas arrêté de répéter, Yuki ne comprenait toujours pas vraiment pourquoi.

"Sale, nous sommes sales. Tu es sale."

Les mots de Shuichi résonnaient inlassablement dans sa tête. Il essaya de défaire la triple couche de rouleau adhésif, avec lequel Shuichi avait attaché ses poignets au pied du lit.

"Yuki ! Tu es sale. Je suis sale."

Il était encore par terre, dans cette position humiliante, à quatre pattes et dans l'impossibilité de se détacher.

"Je suis sale. C'est à cause de toi."

Il parvint cependant, avec ses dents, à déchirer la bande, puis il dégagea ses deux mains. Il s'agenouilla, puis s'assit en prenant le temps d'enfiler un pantalon, car il ne voulait pas rester nu.

"Tu es sale, trop sale. Nous sommes sales."

Il n'en revenait pas de s'être fait violer par son propre petit copain.

"C'est pour ton bien. C'est parce que tu es sale."

Il balaya la chambre du regard, puis son regard se posa sur la batte de base-ball qui gisait à terre. Il repensa aux coups violents qui accompagnaient le mot "sale".

"Tu es sale, trop sale."

Puis il repensa avec dégoût, lorsqu'il vit son propre sang sur l'objet en bois, à la façon dont il lui avait fait rentrer l'objet dans sa chair. Il sentait toujours cette immense douleur entre les jambes, et cela l'empêchait de s'asseoir complètement.

"Tu aimes ça, hein ? Je ne peux rien pour toi, tu es trop SALE !"

Lorsque la torture s'était achevée, Shuichi était parti en courant. Il l'avait entendu ouvrir la fenêtre du balcon, et crier :

"Seigneur ! Je suis prêt à te rejoindre ! Accueille moi dans ton royaume !"

fin

Commentaire :

Que ceux qui voulaient des réponses aux questions soulevées dans le précédent chapitre se rassurent, je n'ai pas l'intention de m'arrêter en si bon chemin. Vous devrez simplement attendre la suite pour enfin tout comprendre, ou pas...

Il n'y avait pas de chanson ni rien dans ce chapitre, mais je compte en mettre une dans le prochain. En fait j'étais en train d'écrire ce chapitre, et je me suis rendu compte que la moitié de ce même chapitre représentait à peu près la même taille que le précédent que j'avais tapé, et qu'il y avait autant de chose plus loin à écrire, donc je me suis arrêté là. En gros j'ai coupé mon chapitre initial en deux.

Je me refuse à tous autres commentaires pour le moment.

On se reverra !