Chapitre 4 : Consolation du désespoir dans les bras d'un autre

Quatre arriva un quart d'heure avant l'heure prévue. Il n'eut pas longtemps à attendre, en effet il aperçut la voiture de son collègue cinq minutes plus tard. Trowa se dirigea vers lui.

Bonjour, lui dit le blondinet.

Salut. Comment allez-vous ?

Bien merci et vous ?

Très bien. Allons-y.

Tous deux entrèrent dans l'immense hall d'entrée. Des colonnes de marbre blanc soutenaient le plafond de verre. Au bout se trouvait le bureau de réception également en marbre mais rose. Derrière se tenait Marguerite qui était chargée de l'ouverture et de la fermeture de l'entreprise ainsi que de l'accueil. C'était une jeune fille brune rousse de 23 ans, elle portait des lunettes en forme de demi-lune, comme toujours trop maquillée, habillée d'une longue jupe en velours bleu foncé, un chemisier rose saumon et des bottes en daim marron.

Au début Trowa l'appréciait beaucoup, il était même devenu son ami et confident. Mais la jeune femme avait succombé au charme de son collègue et avait commencé à être encombrante. Pourtant il avait tenté de la raisonner et il voulait même conserver son amitié. Mais Marguerite n'avait rien voulu entendre et continuait de le harceler. Le jeune homme dû alors abandonner et adopter envers elle une attitude désintéressée.

Bonjour Marguerite.

Oh ! Mr Trowa ! Que faites vous ici de si bonne heure ? Ouah j'avais oublié que ce jeune homme blond était aussi beau.

Je vous présente Quatre Raberba Winner.

Je suis ravie de vous revoir Mr Quatre.

Moi de même, répondit le blondinet en lui adressant un sourire.

Y a-t-il du courrier pour moi ?

Oui.

La jeune fille fouilla sous le comptoir et en sortit trois lettres et un colis, qu'elle tendit à Trowa.

Merci.

Bonne journée Mr Quatre.

A vous aussi.

Les deux jeunes hommes s'éloignèrent vers l'ascenseur. Ils montèrent au trentième étage. A leur grande surprise leurs bureaux n'en formaient plus qu'un. Ils s'installèrent sur leurs chaises. Trowa donna à Quatre quelques dossiers à classer, puis il regarda de plus près son courier. Il y avait une lettre avec un cœur dessiné sur le devant, une enveloppe sur laquelle il croyait reconnaître l'écriture de Heero, une autre qui comportait sa paye et un paquet dont il ignorait la provenance. Il décida d'ouvrir la lettre avec le cœur. Elle était de Marguerite, comme tous les jours.

« Cher Mr Trowa,

Pourquoi ne répondez vous jamais à mes lettres ? Vous savez que je vous aime. Pourtant vous restez distant. Je voudrais tant que vous arriviez enfin à m'avouer vos sentiments à mon égard. Ne faites pas le timide.

Votre dévouée Marguerite. »

Quatre, voulez-vous jeter ceci ?

Bien sûr.

Le jeune homme ouvrit la deuxième lettre qui était bien de Heero.

« Trowa,

Merci pour la soirée que tu m'as fais passer hier. C'était vraiment magique. Je suis désolé de ne pas avoir pu rester plus longtemps avec toi. Réléna va mieux. Elle a besoin de beaucoup de repos. Elle voudrait partir quelques jours en vacances. Elle a déjà eu l'approbation de Mr Chang. Elle n'a rien fait de la journée, elle reste au lit en regardant la télé et ne cesse de se plaindre.

Amicalement

Heero. »

Trowa décida qu'il appellerait son ami dans la matinée. Enfin il ouvrit le paquet, il contenait une chaîne en argent. Aucun mot ni carte ne s'y trouvait. Il la rangea dans un tiroir. Il composa le numéro de Heero.

Allo ?

Réléna ?

Oui, pourquoi ? Qu'est-ce que tu veux Trowa ?

Parler à Heero.

Réléna ! Donne moi ce téléphone et va te coucher !

Non ! Qu'est-ce que tu veux à mon mari ?

Juste lui parler.

Mais tu as bu ma parole ! Tu penses un peu au bébé ! Au lit ! cria Heero. Excuse moi Trowa, elle est pas possible en ce moment.

Oui, je vois ça. C'est pour ça que tu as aimé ce qu'il c'est passé hier soir ?

Non, en aucun cas. Je ne sais pas pourquoi.

Ouais… Bon je voulais juste savoir comment tu allais.

Bof.

Je comprends. Il faut que je te laisse, j'ai plein de boulot.

Il raccrocha sans même attendre sa réponse. En fait Heero était devenu plus proche à cause que ça n'allait pas avec ELLE. Il sentit la rage monter en lui.

Mr Barton, j'ai fini de tout classer.

Hein ?...

Quatre se trouvait face à lui, Trowa posa ses mains sur les hanches du blondinet et l'attira vers lui.

… ?

Trowa appuya sa tête contre son assistant, celui-ci se laissa faire, paralysé par l'étonnement. Son collègue semblait ne pas être au meilleur de sa forme. Quatre lui caressa délicatement les cheveux. Trowa lui saisit les poignets, se leva et plaqua violemment le jeune homme contre le mur, le plus proche.

Hmmmmm…, gémit Quatre sous le choc de la collision.

Trowa fixa les yeux du jeune homme, son regard était rempli d'incompréhension et d'innombrables questions.

Quatre restait figé, comme toujours hypnotisé par les yeux de son collègue qui le maintenait fermement. Trowa s'avança et colla son corps à celui du blondinet. Celui-ci sentit son cœur s'accélérer. Il était si près. Le jeune homme approcha ses lèvres, les déposa sur le cou qui se présentait à lui, il les fit glisser le long de celui-ci, puis il sortit légèrement sa langue et suçota la chair claire qui commença à se colorer doucement.

Quatre soupira. Il lui faisait tellement d'effet. Trowa ouvrit d'une main le chemisier du jeune homme, l'autre tenant toujours celles de celui-ci. Puis il descendit ses lèvres le long du torse du blondinet, ce qui provoqua chez celui-ci des frissons de plaisir. S'apercevant de l'effet qu'il produisait chez le jeune homme, Trowa décida de lâcher ses poignets. Il fit glisser ses mains sur le corps chaud. Quatre se laissa faire. Trowa frotta son érection naissante contre celle du jeune homme qui en eut le souffle coupé. Il reproduisit le mouvement encore quelques fois, la respiration de Quatre s'accéléra. A présent Trowa pouvait parfaitement sentir le membre dur du blondinet.

Soudain il s'arrêta et lui dit :

Excuse moi, je ne sais pas où j'avais la tête.

En effet il s'était rendu compte qu'il faisait avec le jeune homme, la même chose qu'il reprochait à Heero : il se consolait dans les bras d'un autre.

Quatre ne comprenait plus rien. Plusieurs fois déjà son collègue et lui-même c'était retrouvés dans des situations « similaires » pourtant les intentions de Trowa restaient incompréhensibles pour le jeune homme. Il savait bien qu'il pouvait lui demander une explication mais il n'osait pas. C'était tellement nouveau pour lui. Trowa s'éloigna du jeune homme. Quatre le regardait, toujours incrédule. Son supérieur s'assit sur la chaise face à lui et plongea son visage dans ses mains…

A suivre