Disclaimer: Toujours pareil, je ne suis pas payée et rien à part Jo ne m'appartient!
Bonne lecture à tous!
Chapitre 2 : 18, rue des Papillons
Ils traversèrent le boulevard des Feuilles-Mortes, que Harry connaissait car il venait y acheter des sous-vêtements pour les Dursley ( XXL pour Dudley et l'oncle Vernon ! ). Les magasins étaient ouverts à cette heure- ci, et Harry eut peur de croiser quelqu'un qui connaissait ses tuteurs. Heureusement, ils arrivèrent sans encombres dans la rue des Papillons.
- Jo, j'ai une dernière question à te poser, dit Harry alors qu'ils remontaient la rue ensoleillée. Comment se fait-il... Enfin, tu n'es pas au courant que l'on n'a pas le droit de faire de magie en dehors de Poudlard ?
- Oups... J'ai fait une gaffe, là. Ca m'est complètement sorti de la tête ! En plus, j'avais juré à papa de ne pas en faire ! Mais là, c'était pour une bonne cause, n'est-ce pas ?
- Oui, répondit le jeune garçon en regardant dans son panier pour se rendre compte que tous les articles qu'avaient exigé les Dursley s'y trouvaient bel et bien.
- J'habite ici, dit Jo en désignant une modeste maison aux fenêtres garnies de rideaux bleus.
Elle sortit une clé d'une des poches de sa robe.
- Ne prête pas trop attention à ma tenue, ma mère m'a forcé à mettre une robe aujourd'hui quand elle a vu qu'il faisait beau. D'habitude, je n'en mets jamais.
Le jeune sorcier se souvint alors que Jo n'avait jamais été très féminine. Ses habits, son langage, ses loisirs étaient plus ceux d'un garçon que d'une fille. Elle faisait très bien usage de ses poings. Malgré tout, Harry remarqua qu'elle était très jolie en robe. Ses formes s'étaient beaucoup arrondies depuis la dernière fois qu'il l'avait vue, et son vêtement la moulait superbement.
- Allez viens, entre ! lui cria Jo, de la maison.
Le jeune garçon pénétra dans un hall d'entrée encombré. Dès qu'il eut fait un pas à l'intérieur, un rugissement terrifiant retentit, lui dressant les cheveux sur la tête. Il brandit sa baguette magique par mesure de sécurité. Son amie s'était déjà précipitée dans une pièce adjacente. Précautionneusement, Harry enjamba des paires de chaussures et des piles de livres, puis il accrocha son manteau de moldu à une patère.
Il manqua tomber en se cognant contre une boîte couverte de journaux, qui émit un bruit bizarre. Surpris, il souleva le couvercle qui pesait très lourd, et un petit être en jaillit. L'animal pouvait être un lapin, mais sa fourrure était beige et verte, en harmonie avec ses grands yeux tournés vers le sorcier. La créature détala soudain, tandis que Jo sortait de la pièce voisine. Elle aperçut tout de suite la boîte ouverte et le visage décomposé de son ami.
- Vite, il faut le retrouver ! cria-t-elle.
Elle se lança à la poursuite du fugitif, suivie de Harry. Heureusement, le lapin n'était pas allé bien loin : tremblant, il était enfoui dans un canapé du salon.
- Ouf, dit Jo en saisissant l'animal. D'habitude, Sweet se réfugie dans des endroits impossibles, et parfois dangereux. On l'a retrouvé un jour dans le réfrigérateur, et il a la fâcheuse manie de rentrer dans le lave-linge. Je vais le remettre dans sa cage.
Harry prit le temps d'examiner cette pièce : deux canapés de cuir noir entouraient une cheminée éteinte ; une plume et un matériel d'écriture étaient posées sur une table basse, près d'une fontaine miniature d'où jaillissaient des eaux claires ; au-dessus d'une fenêtre, un coucou égrenait les secondes, de conserve avec un bibelot au mécanisme complexe. Par la baie vitrée, on apercevait un petit jardinet bien entretenu.
Soudain Harry entendit un cri suivi d'un rugissement.
- Jo ! Que se passe-t-il ?
- Oh non ! s'exclama la jeune fille.
Elle contemplait tristement les débris d'un bocal éparpillées sur le carrelage lorsque son ami vint la rejoindre.
- J'ai cassé ce pot de confiture ! Maman va me tuer, elle adore celle-ci, Baies de Montan... Mais Reisel va vite lécher tout ça, puisque je n'ai pas le droit d'utiliser mes pouvoirs magiques, n'est-ce pas mon gros minou ? dit-elle en tendant les bras vers quelqu'un derrière Harry...
Celui-ci se retourna d'un bloc pour se retrouver devant un tigre imposant. « Gardons notre sang-froid, songea-t-il, s'il nous attaque je lui lance un... un Reducto ! Ah non, zut, je n'ai pas le droit d'utiliser ma baguette. Mais si nous sommes en danger, sans doute que... »
Le tigre poussa un feulement rauque, à la manière d'un chat prêt à attaquer. Cette fois, Harry murmura « Reducto ! » et pointa sa baguette sur l'animal. Rien ne se produisit. Jo courut vers le tigre et le caressa.
- Allez, va manger, Reisel, tu es gentil. Et toi, Harry, qu'est-ce qu'il t'a pris de lancer un sort sur mon tigre? C'est bien toi qui venait de me dire que l'on n'avait pas le droit de faire de la magie en-dehors de l'école ? Heureusement, ton incantation ne peut pas fonctionner sur lui. Tu as eu de la chance !
- Pourquoi mon Reducto n'as pas affecté ce tigre ? Et pourquoi gardes-tu un animal dangereux avec toi ?
- Mais que s'est-il passé ici ? s'écria une femme aux cheveux platine qui venait d'arriver dans la pièce. Jo baissa les yeux d'un air coupable.
- C'est moi, maman, j'ai fait tomber un pot de confiture...
- Mais tu as amené un ami ! Enchanté, jeune homme ! Joan, va donc conduire ton invité sur la terrasse, j'amène des rafraîchissements.
La jeune sorcière fit un clin d'œil à Harry et laissa son animal de compagnie nettoyer les dégâts à grands coups de langue. La suivant, son ami traversa un petit living-room accueillant et une salle à manger pour arriver dans une courette que le jardin entourait. Il ne remarqua rien de magique dans la maison, bien que ce soit une demeure de sorciers. Au-dehors, couché dans un transat, un homme lisait le journal. Harry s'aperçut que les personnages sur la première page bougeaient et se disputaient apparemment, car ils faisaient de grands moulinets avec leurs baguettes. Ainsi, les parents de Joan ne vivaient pas complètement en retrait de la civilisation sorcière, car ils se tenaient au courant des actualités de celle-ci.
- Ah, Mélanie, qu'est-ce que c'était ? demanda le lecteur d'une voix grave.
- Papa, c'est moi, dit Jo.
- Jo ? Qu'est-ce que tu fais déjà là ?
La jeune fille s'installa dans le transat à côté de lui et lui passa une main devant les yeux.
- Ohoh, papa, il est midi ! Arrête un peu de lire et regarde qui j'ai apport !
Le père de Jo abaissa son journal et dévisagea Harry, debout devant lui et l'air emprunté.
- Heu...Bonjour M.Ennet, dit-il.
- Bonjour mon garçon, répondit le dénommé M.Ennet, qui se pencha vers sa fille et lui parla un court instant à l'oreille.
Harry n'entendit que ces termes : « relations étranges », mais cela ne lui parut pas de bon augure quand à la suite de la conversation. Mais rien ne se passa, et M.Ennet se replongea dans sa lecture.
- Oh pardon, excuse-moi, je n'ai rien dans la tête, s'exclama Jo quand elle remarqua que Harry était debout et elle assise.
Elle lui céda sa place, malgré ses refus. Lorsque Mme Ennet arriva sur la petite terrasse, elle avait les bras chargés d'un grand plateau recouvert de nourriture et de verres. M.Ennet prit une coupe de jus de citron, Jo s'empara d'un Coca Cola pétillant et en tendit un à Harry, qui ne le refusa pas même si il venait de boire un soda. Mme Ennet approcha une chaise pliante des jeunes gens et entama la conversation :
- Quel est votre nom ? Joan n'a pas encore d'amis ici, et cela m'intrigue qu'elle amène quelqu'un à la maison, car elle n'invite que les personnes qu'elle connaît très bien.
- Je m'appelle Harry, madame.
- Et bien, Harry, depuis quand connaissez-vous Joan?
- Nous étions dans la même classe en CE1. - Et vous vous êtes perdus de vue quand nous avons déménagé, n'est-ce pas ? Joan a été très dépaysée en France, surtout qu'elle ne parlait pas cette langue. Hugues avait été muté là-bas, vous comprenez ? Il travaille dans une fabrique de brosses à dents.
Les lèvres écarlates de Mélanie Ennet se tordirent dans une moue désapprobatrice, tandis qu'Harry se contenait pour ne pas sourire. Ce monsieur qui se tenait avec des airs d'empereur sur son siège, employé dans une fabrique de brosses à dents !
- S'il vous plaît, je suis le directeur de la branche droite ! jeta M.Ennet d'une voix forte.
- La branche de fixage des poils de la brosse, chuchota Jo à l'oreille de son ami.
Ils éclatèrent de rire tous les deux. Mme Ennet se leva pour remporter le plateau et son mari, comprenant qu'il était la cause de l'hilarité générale, partit vexé s'asseoir au salon.
- Oh là là, dit Jo, les larmes aux yeux, ça fait longtemps que je n'avais pas autant ri !
Elle se renversa en arrière dans son transat et regarda le ciel bleu. Des nuages effilochés avançaient au gré des vents.
- Regarde, on dirait un ours, désigna Harry.
- Oui, et là un tigre. C'est Reisel ! Non, sa truffe est trop petite...
Elle pointa la main vers le nuage vaporeux et un morceau de matière blanche vint s'y ajouter.
- Là, c'est lui, dit-elle.
Harry décida de ne rien dire et continua à regarder les formes qui se dessinaient dans le ciel. Bientôt Jo se redressa et claqua de la langue. Le tigre se retrouva aussitôt devant eux, majestueux. Malgré un mouvement de recul, Harry ne put s'empêcher d'admirer la fourrure éclatante du fauve. Ses yeux de saphir étincelaient et il paraissait indécis quant à l'attitude à adopter par rapport au visiteur.
Jo lui gratta les oreilles puis toucha le bras de Harry. Ce contact lui donna la chair de poule, une sorte d'électricité non violente lui parcourut le corps. Il se sentit en accord avec le monde entier, puis cette sensation disparut, mais il s'aperçut que Reisel le regardait tout à coup amicalement. Celui-ci vint d'ailleurs poser sa tête sur les genoux de Harry comme un chat qui sollicite une caresse. Encore tout étourdi, Harry demanda :
- Jo, qu'est-ce que...
- Ne t'inquiète pas, j'ai fait comprendre à Reisel que tu es un ami.
- Ah, sympa. Mais comment fais-tu cela, et surtout sans baguette magique ?
- Je ne sais pas, depuis que je suis à l'école des sorciers je suis obligée de me servir de cette baguette, dit-elle en en sortant une de sa poche, mais quand je le peux je fais de la magie avec mes mains. C'est venu tout seul, je n'avais pas cet instrument dans la main lorsque j'ai renversé l'encrier de Margaret. Tous les professeurs à Beauxbâtons m'interdisaient la magie manuelle, et on me considérait un peu comme différente. Je n'avais pas de très bons amis là-bas de ce fait, juste quelques copains, mais je me suis habituée.
- Ca ne doit pas être très amusant de se sentir différent, et je te dis ça en connaissance de cause, reconnut Harry. Lorsque je suis arrivé à Poudlard tout le monde me connaissait déjà, je n'avais aucun anonymat et on m'appelait Celui qui a résisté à Tu-Sais-Qui.
- Oui, j'ai appris que tu étais très célèbre chez les sorciers grâce à la Gazette, tu as vu que mes parents la reçoivent. Auparavant je ne savais rien sur ton passé, comme je ne savais rien sur mes pouvoirs. Quand je suis entrée à Beauxbâtons, j'ai appris que cette cicatrice t'avait été faite par Tu-Sais-Qui, dit-elle en soulevant une mèche de cheveux noirs du front de son ami, révélant une marque en forme d'éclair. Harry soupira, posant une main distraite sur Reisel.
- A présent, tu peux me dire pourquoi tu gardes un animal si dangereux avec toi, et pourquoi on ne peut pas lui lancer de sorts ? interrogea-t-il.
- D'accord, je vais t'expliquer du mieux que je pourrais, répondit Jo. J'ai trouvé Reisel quand il était tout petit - elle indiqua une hauteur avec ses mains qui montrait que le tigre avait beaucoup grandi ! - et nous nous sommes tout de suite compris. Il possède une force spirituelle géniale, et je me sens parfaitement bien avec lui. Il est très sage et j'ai l'impression que nous communiquons à notre manière. Il a aussi des moyens très efficaces de se protéger, et je crois qu'il a enrayé ton sortilège pour ne pas qu'il l'atteigne.
Harry avait l'habitude des créatures magiques. Elles avaient leurs propres pouvoirs, et des personnalités distinctes. La chouette du jeune garçon, prénommée Hedwige, était très affectueuse et obéissante mais aussi têtue si elle le voulait ! En pensant à elle, Harry se rappela qu'elle devait s'ennuyer, enfermée dans sa cage chez les Dursley. Il se redressa sur son siège et demanda l'heure qu'il était.
- Une heure moins le quart, l'informa Jo après avoir consulté sa montre.
- Je pense que je devrais rentrer, dit Harry. Les Dursley vont vraiment se fâcher, j'imagine d'ici leurs expressions !
L'image d'un oncle Vernon empourpré, les veines du cou gonflées lui donnant l'aspect d'un taureau, et la bouche frémissante prête à cracher des injures sur son neveu avec force postillons, puis celle d'une tante Pétunia les lèvres pincées, les mains sèches s'agitant de colère et encourageant son mari à punir ce « petit insolent » tout en serrant son Dudlichounet dans ses bras, le convainquit qu'il allait passer cet après-midi dans sa chambre, ou plutôt dans celle où Dudley entreposait autrefois ses jouets, à se morfondre en attendant minuit, heure à laquelle il aurait quinze ans et recevrait enfin des nouvelles de ses amis qu'il n'avait pas vu des vacances. Jo et Harry sortaient à peine de la maison qu'ils entendirent M.Ennet s'exclamer de l'intérieur :
- Mais...mais c'était Harry Potter !
Les deux amis s'esclaffèrent au son ébahi de sa voix.
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En entrant dans Privet Drive, la rue dans laquelle vivaient les Dursley, Jo fit remarquer :
- Qu'est-ce que c'est aligné, ici !
En effet, les maisonnettes aux toits rouges, exactement semblables aux rideaux près, étaient parfaitement rangées en lignes successives.
- Heureusement que les numéros existent pour ces rues sinon je ne retrouverais pas ma maison si j'habitais ici !
- Voilà la maison de mon cher oncle, dit Harry en stoppant devant le numéro 4.
A la fenêtre de la chambre du jeune garçon, on apercevait une chouette immaculée à travers les barreaux d'une cage. Jo frappa à la porte. Aussitôt celle-ci s'ouvrit pour laisser place à l'énorme tête de l'oncle Vernon, rouge pivoine comme l'avait présumé Harry.
- Où étais-tu passé, nom de nom ! hurla-t-il. Une heure qu'on t'attend, et toi tu passes ton après-midi à bayer aux corneilles !
Le jeune sorcier se rendait bien compte que c'était parce qu'il avait leurs courses que les Dursley l'attendaient avec tant d'impatience. Si il avait brusquement disparu de la circulation, ses tuteurs auraient plutôt dit bon débarras ! D'ailleurs, le gros bras de Dudley agrippa soudain le sac à provisions et l'on entendit un bruit de mastication.
- Rentre vite, dépêche-toi de monter dans ta chambre !
- Bonjour monsieur Dursley, l'interrompit Jo en voyant les mains d'Harry trembler de rage, je m'appelle Joan Ennet.
- Qu'est-ce que j'en ai à faire de Joan Ennet ? rugit Vernon. Encore une de tes amies...bizarres, j'imagine ? cria-t-il à l'intention de Harry.
- Oui, oncle Vernon, je suis allé chez elle tout à l'heure...
- Tais-toi, je n'ai pas besoin de tes explications ! Tu n'avais pas à traîner dehors avec cette...
Il se tut tout à coup. Les mains de Jo étaient tendues dans sa direction.
- Allez-y, monsieur. Avec cette quoi ?
Le visage de l'oncle Vernon se décomposa. De rouge, son teint devint livide.
- Cette... cette... charmante demoiselle ! finit-il par dire, un rictus crispé qui se voulait sourire aux lèvres. A présent, si vous voulez bien nous excuser, continua-t-il, attrapant Harry par le bras.
- Salut Harry, à bientôt ! Et vous, monsieur Dursley, n'oubliez pas de bien traiter mon ami, où je reviendrais, et cette fois avec mon tigre domestique !
Les cheveux dressés sur la tête, l'oncle de Harry regarda par le carreau, la porte une fois verrouillée, et vit avec soulagement la jeune fille s'éloigner, les mains dans les poches.
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Athena
