Chapitre 11 : Des personnes peu recommandables…

Le soir même, sept filles se retrouvèrent donc dans la chambre que partageaient habituellement Parvati, Lavande, Hermione et Jo. Angelina Johnson, Katie Bells et Alicia Spinnet avaient réussi à s'échapper de leur chambre pour la nuit.

Elles s'assirent en rond sur deux lits, et sortirent des chips, des bonbons et des boissons des cachettes soigneusement aménagées dans les murs, dans les placards ou sous les matelas.

- Eh ben dites donc, c'est des provisions pour une armée de mages noirs affamés, tout ça ! plaisanta Katie.

La lumière lunaire passait par les deux grandes fenêtres, éclairant les Gryffondor qui allongée sur le lit, qui assise sur le sol moquetté. Le dortoir avait été réaménagé depuis peu, de la moquette bleue avait remplacé le carrelage, un papier peint couleur ciel ornait les murs, et un grand lustre pendait à présent au plafond. Les occupantes avaient ajouté leurs touches personnelles : des tableaux, des photos qui ronflaient doucement à cette heure avancée ou autres. La pièce avait une allure conviviale, et Jo se sentit mieux qu'elle ne l'avait été depuis son arrivée à Poudlard.

Elles parlèrent de tout et de rien pendant une bonne heure, des examens, des professeurs et de leurs familles. Et puis, tout naturellement, Angelina embraya sur un sujet d'actualité : les garçons, l'amour et le Grand Amour.

Katie sortit alors un étrange appareil de la poche de sa nuisette rouge.

- C'est quoi ? hasarda Hermione qui n'avait plus trop ouvert la bouche depuis un bon quart d'heure, en considérant la grosse boîte noire d'où partaient une dizaine de fils reliés à des ampoules de couleur.

- Le jeu de la Vérité amélioré, version Katie Bell ! répondit la jeune fille d'un air malicieux.

- Oh non ! Vous savez bien que je ne supporte pas ce jeu ! s'écria Hermione en pâlissant à vue d'œil.

Elle ne pouvait jamais garder ses secrets pendant des jeux comme celui-là, surtout que la version Katie ne lui disait rien de bon.

- Il n'y a aucun problème, on a juré de ne rien dire… Et puis, c'est le jeu inévitable des soirées filles, n'est-ce pas ? Si on n'en fait pas, ça ne sera pas une vraie soirée ! rit Angelina.

Elle sortit une dragée surprise de son emballage et s'assit sur le lit devant une ampoule jaune.

- On ne vous force pas à jouer si vous voulez pas, continua Angelina en se postant devant une ampoule turquoise. C'est comme vous voulez !

- Allez, Angie. Laisse-les se décider, moi j'explique le système : on vous pose des questions, comme au jeu de la Vérité normal. Mais vous avez cette ampoule devant vous : si elle clignote quand vous répondez, c'est que vous mentez. Sinon, elle reste allumée normalement. Alors il faut dire la vérité, sauf si vraiment c'est impossible ; à ce moment, vous avez droit à un nombre limité de jokers. Pigé ?

Jo vint rejoindre les trois joueuses de Quidditch sur le lit à baldaquins, bientôt suivie de Parvati et de Lavande, qui s'étaient concertées pour prendre une décision.

« Je ne veux pas avoir l'air d'une froussarde devant les filles, décida Hermione. Après tout, ce n'est qu'un jeu, et je pourrais refuser de répondre… »

Elle s'approcha d'une ampoule orangée, entourée par Alicia et Parvati. Lorsqu'elle le vit, elle se dit qu'elle n'avait manifestement pas choisi la meilleure place, mais Katie avait déjà actionné une manette sur le boîtier noir et les lumières colorées des ampoules se mirent en marche.

Un dé apparut dans les airs, Alicia s'en saisit et le fit rouler. Puis toutes les autres firent de même, et ce fut Lavande qui fût la première à poser une question.


Hermione priait en silence pour qu'aucune des filles ne pense à elle. Le jeu suivait son cours, les jeunes sorcières s'amusant à induire leurs amies en erreur ou révélant les tourments de leurs cœurs. Toutes écoutaient attentivement les confidences des autres. Le tour suivant, Parvati choisit Jo :

- Qu'est-ce que tu penses de Harry Potter ?

Toutes les joueuses étaient suspendues à ses lèvres. Elles voyaient bien depuis le début de l'année que Jo était très souvent avec le trio, mais ne savaient rien de l'enfance commune des deux sorciers.

- Alors… Harry était mon meilleur ami en primaire. Vous savez, un binoclard c'est jamais bien vu, surtout un gringalet binoclard -désolé de le décrire comme ça mais c'était son portrait, à l'époque. Alors les gros durs en profitaient, et c'était moi qui les faisait déguerpir quand ils l'embêtaient un peu trop. Et puis après, on s'est perdus de vue. J'ai déménagé en France, et on ne s'est revu que cette année, avant de partir pour Poudlard.

Angelina jeta un coup d'œil à ses amies : Parvati, Lavande et Alicia se serraient sous la grande courtepointe soyeuse du lit, et Katie était assise confortablement par terre, sur les oreillers des trois autres lits. Jo était allongée près d'Hermione sur les draps, derrière son ampoule qui ne clignotait pas.

- Oui, mais ce que je veux dire, reprit Parvati de sa voix fluide après avoir été encouragée par ses camarades, c'est comment tu le trouves ?

Hermione se tendit. C'était la question qu'elle redoutait, mais elle se refusait de l'admettre.

- Ce n'est pas trop mon style, répondit Jo, rêveuse. Non, franchement, Harry est trop… comment expliquer… passif pour moi. C'est mon meilleur ami, sans plus. Je préfère les garçons qui ont un caractère comme le mien.

Hermione sentit un torrent de soulagement inonder son cœur. Qu'aurait-elle fait si Jo avait répondu que Harry lui plaisait ? Réponse : elle n'aurait plus pu rester avec elle. Elle n'aurait pas supporté d'avoir… une rivale. "Hermione ! Tu divagues, ma pauvre ! Parce que tu crois que ton ami depuis des années va te regarder autrement que comme une copine ? Et tu crois qu'il peut s'intéresser un tout petit peu à un rat de bibliothèque ?"

- Herm' ! Ohé ! l'interpella Jo en passant sa main devant ses yeux.

Elle sursauta. Désemparée, elle vit tous les regards converger vers elle.

- Alors ? recommença Jo.

- Alors quoi ?

- Eh bien, toi, qu'est-ce que tu penses de Harry ?

Oh non ! Hermione se donna mentalement quelques gifles pour avoir accepté de participer à ce jeu. Elle fixa l'ampoule mauve qui la narguait, à dix centimètres de ses jambes croisées. Il n'existait pas un sort pour l'empêcher de clignoter ? se demanda-t-elle. Il fallait absolument qu'elle trouve un échappatoire.

Et puis, pourquoi ne pas essayer ? Elle serait fixée sur ces émotions qui commençaient à poindre. Amour ou amitié ? Elle se mit à espérer la deuxième solution…

« Ressaisis-toi, Hermione, tu as quand même quinze ans, alors à toi d'assumer ! », se morigéna-t-elle. Il fallait qu'elle tente le coup.

- Il n'est pas non plus mon style, affirma-t-elle d'un ton catégorique.

L'ampoule mauve ne cilla pas pendant deux secondes.

Quelque chose fouillait au plus profond de son âme, puis les pupilles sombres apparurent devant ses yeux.

Alors la lumière faiblit, se ralluma, éclatante, et s'éteignit définitivement tandis que le doux ronronnement du boîtier noir cessait.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? ronchonna Katie en secouant l'appareil.

Angelina prit sa baguette et lança un « Reparo », mais rien n'y fit. Le jeu de la Vérité version Katie Bell venait de pousser son dernier ronron de la soirée (ou déjà de la nuit, comme l'indiquait la pendule murale : minuit moins dix).

- Bon, eh bien tu peux nous le dire sans le jeu, Herm' ? demanda Lavande.

Hermione se sentait mal et bien à la fois. Elle n'était toujours pas fixée, mais peut-être préférait-elle cela.

- Je vous l'ai dit, je ne m'intéresse pas du tout à lui.

Les soupirs de ses camarades endormies bercèrent longtemps Hermione avant qu'elle ne trouve le sommeil.


Harry se réveilla en sursaut, les mains moites. Son « réveil interne » s'était mis à sonner avec force, ce matin-là : le jeune garçon tenta de se rappeler pourquoi il voulait se réveiller tôt.

Il cherchait encore en s'habillant, puis en se coiffant et en se brossant les dents. Lorsqu'il fut prêt, il sortit à pas de loup de la chambre, pour ne pas réveiller Ron, Dean et Seamus. Tout le monde dormait encore, la salle commune était vide, pourtant Harry savait qu'il devait aller quelque part, mais où ? Heureusement, il s'en souvint en voyant Angelina débouler du dortoir en habits de Quidditch. Elle criait après ses amies :

- Al, Katie, vous vous dépêchez, oui ? Je vais y aller sans vous, hein !

- Calme, Angelina. C'est pas parce que tu es pressée de retrouver Dubois qu'on doit partir avec une demi-heure d'avance… lui répondit Alicia, qui apparut en nuisette en haut des escaliers du dortoir des filles, encore mal réveillée.

Elle acheva sa nuit dès qu'elle vit Harry. Elle se souvint soudain de sa tenue devant lui, et rentra en quatrième vitesse dans le dortoir. Angelina pouffa lorsqu'elle s'aperçut à son tour de la présence du jeune sorcier.

- Salut Harry !

- Salut. Ah oui, c'est vrai, on a entraînement aujourd'hui, dit-il en désignant les habits de la jeune fille.

- Mmm, acquiesça-t-elle, et on a intérêt à ne pas être en retard. Tu te souviens que c'est le dernier avant le match de demain contre les Serdaigle ? Zut, j'ai oublié mes gants. On va en avoir besoin…

En effet, le temps n'avait pas changé depuis le soir où Hermione avait laissé entrevoir ses doutes sur la météo le jour du match. Elle allait sûrement avoir raison… Comme toujours !

Harry retourna dans son dortoir pour enfiler sa robe de Quidditch et prendre son matériel, puis rejoignit les joueuses féminines de l'équipe des Gryffondor, fin prêtes.

Sur le terrain, le capitaine les pressa d'enfourcher leurs balais. Les autres volaient déjà après le Souafle. Olivier arrêta Harry avant qu'il ne se mette au travail.

- Il faudra vraiment que tu donnes le meilleur de toi demain. On compte tous sur toi, on sait que tu as un vrai talent, lui rappela le jeune homme comme avant chaque match.

- Je ferai de mon mieux, promit le jeune garçon.

Il serra la main sur son pendentif en forme d'éclair et s'envola dans le ciel pur.


Les quatre amis se retrouvèrent dans la Grande Salle pour le déjeuner.

- Tu travailles dur pour ce match. Je suis sûre que vous allez gagner, grâce à toi ! s'écria Hermione quand il fit le récit de sa matinée.

A part le Quidditch, il avait eu Métamorphose avec le professeur MacGonagall (Neville et Seamus avaient fait exploser leur crapaud, Dieu sait comment, ce qui leur avait valu deux heures de retenue pour cruauté envers un animal) et botanique.

- Et dire que demain, on est le 29 octobre… soupira Ron.

- Et alors ? demandèrent ses amis.

- Et alors, dans deux semaines, on sera en train de se barber chez un vieux pince-sans-rire ! répondit le rouquin en se mettant la tête entre les mains.

- Allez Ron, courage, sourit Hermione. Je parie que ce sera intéressant !

« Oui, sans doute très intéressant, songea Jo. Pour moi… » Une idée germait dans son esprit. Une idée qui pourrait lui permettre d'en savoir un peu plus sur elle, Joan Ennett. Ou plutôt Joan Anonyme, puisque ses parents avaient pris ce nom de famille en arrivant en France…

C'est alors que quelque chose de très important la traversa : comment avait-elle oublié son vrai nom ? C'est vrai, un nom de famille, ça ne s'oublie pas facilement ! Même si petite, Jo aurait du s'en rappeler, car, à l'école, on écrit souvent ses nom et prénom…

Est-ce que… Est-ce qu'on aurait pu lui faire oublier ? Est-ce que son père et sa mère en auraient été capables ? Bien sûr, ils paraissaient tellement paniqués quand ils étaient partis… Bien qu'elle sache que Mélanie et Hugues avaient sans doute effacé sa mémoire par magie pour la protéger, elle se sentit trahie, comme si on lui avait retiré le droit d'être elle-même, Joan Elle-ne-savait-pas-comment.

A ce moment, elle croisa le regard de Harry qui semblait lire dans ses pensées et lui envoyer un message. « J'ai confiance en toi, Jo. Fais-toi confiance, toi aussi. » La jeune fille, réconfortée, attaqua son repas avec entrain.


- Aïe ! chuchota Hermione lorsque Ron lui donna un coup de pied.

- Désolé, Herm, mais essaye d'avancer un peu plus vite, je n'arrête pas de te marcher dessus !

- Oh zut, j'aurais mieux fait de rester au dortoir au lieu de vous accompagner. J'ai plusieurs devoirs en retard, je les aurais fait...

- Pfff… Dis tout de suite que tu aurais préféré t'enfermer avec tes vieux bouquins plutôt que de venir avec nous assister aux mystérieux cours de Jo !

- Ok, la perspective de la dissertation de potions ne me donne pas vraiment envie de m'attaquer à mes devoirs, mais qu'est-ce qu'on est serré la-dessous…

- Oui, mais mon père n'aurait jamais pu deviner qu'on aurait voulu se balader à trois sous sa cape d'invisibilité, argumenta Harry en tirant le tissu soyeux pour se dissimuler un peu plus.

- Vivement qu'on arrive, soupira la jeune fille. On devient trop vieux pour ce genre d'exercices…

- Tu as raison, Hermione. Mais je ne veux pas reléguer le cadeau de mon père dans un placard chez les Dursley. Et maintenant, on a la preuve qu'elle peut encore nous servir !

Les trois amis se turent brusquement en entendant des pas venir vers eux.

- Harry ? C'est toi ? chuchota Jo, tournée vers la fenêtre.

- Derrière toi ! la dirigea Hermione. On est coincés dans l'alcôve.

- D'accord, dit Jo en approchant son visage tout près de celui de Ron, qui se mit à rougir comme un gyrophare de police. Suivez-moi, j'essaierai de tenir la porte ouverte le temps que vous rentriez.

Le trio dissimulé emboîta le pas à la jeune sorcière brune. Ils passèrent à travers des corridors sombres, car la nuit tombait de plus en plus tôt, frôlèrent de nombreux tableaux dont les personnages se mirent à marmonner qu'on ne pouvait plus se reposer tranquilles dans ce château, et se cognèrent dans deux armures (enfin Harry s'y cogna puisque c'était le premier de la file, et les deux autres lui rentrèrent dedans).

Puis ils arrivèrent -enfin !- devant la salle de Défense contre les Forces du Mal. Jo frappa deux coups brefs et entrouvrit la porte, assez pour que ses amis entrent dans la pièce sans se faire remarquer. Harry dirigea la manœuvre et ils se retrouvèrent dans le fond de la salle, assis sous la bibliothèque aux étagères couvertes de livres anciens.

- Bonjour mademoiselle.

- Bonjour, Joan. Assieds-toi, j'en ai pour quelques minutes.

Jo s'assit à un pupitre près d'Athénaïs Johns. La jeune femme corrigeait une copie. L'adolescente se dévissa le cou pour voir à qui appartenait ce devoir : Drago Malefoy. L'image du jeune homme se grava devant ses yeux, reproduction parfaite mais irréelle.

« Ca va être comme ça chaque fois que je penserais à lui ? » se demanda-t-elle, agacée, en tentant de repousser l'image hors de son champ de vision.

Cela faisait bien deux semaines qu'elle n'avait plus parlé au sorcier blond. Sa tête disait « bon débarras ! », mais quelque chose au fond d'elle-même criait le contraire. Le jeune homme ressentait-il les mêmes choses qu'elle ? Elle commençait à ne plus y croire.

Ce qu'elle prenait pour un sentiment amoureux en était-il vraiment un, ou un mécanisme oublié de son âme resurgissait-il par moments ? Voilà la question qu'elle aurait dû se poser..

Jo chassa ces pensées de son esprit et se concentra sur ce qui l'entourait. Quelqu'un lui avait dit un jour : « Ouvre les yeux et clos les portes de ton âme. »

Cette même pièce qu'elle avait l'occasion de détailler à chaque cours de Défense contre les Forces du Mal ne lui avait jamais paru aussi vaste. En classe, elle se sentait écrasée entre les quatre murs couleur blanc sale, au milieu de tous ces élèves démotivés. Mais, seule (si l'on peut se trouver seul avec quatre personnes !), elle était plus détendue et examina chaque recoin avec attention, allant même jusqu'à parcourir distraitement les inscriptions tracées sur le bois de la table.

Puis son professeur souligna un grand B sur la feuille de Drago, la posa sur une pile de copies corrigées et s'intéressa un peu plus à Jo.

- Je ne sais pas trop par où commencer, avoua Athénaïs. J'avais pensé vous poser quelques questions, mais… cela ressemblerait peut-être de trop près à une interrogation, qu'en pensez-vous ?

Harry et Ron faillirent éclater de rire, mais se retinrent lorsque Hermione leur fit de gros yeux. Un professeur qui demande avant de poser des questions ? On aura tout vu ! semblait dire le regard du rouquin. Exactement ce que Harry pensait : les deux garçons étaient toujours sur la même longueur d'ondes.

- Oh non, miss Johns, ça me va très bien, reprit Jo, croisant les jambes.

La jeune femme s'assit sur son bureau. Athénaïs s'était changé avant son « cours particulier », elle portait avec élégance un chemisier bouffant jaune, assez décolleté par ailleurs, lacé avec des rubans assortis, un pantalon noir et des escarpins dorés à hauts talons.

Hermione était serrée entre ses deux amis, mais ça ne lui déplaisait pas d'être aussi proche de Harry, bien que l'attention de celui-ci soit totalement concentrée sur la conversation. Son souffle la réchauffait, et elle provoquait même quelquefois les brusques contacts entre leurs mains.

- Qu'est-ce que cela vous fait, d'avoir ce don ? commença la jeune femme.

- Rien de particulier… Enfin, je dois me servir de ma baguette magique pour lancer des sorts, mais je sais que ça ne m'est d'aucune utilité ; je pourrais lancer les mêmes sortilèges sans baguette.

- Alors, quand est-ce que vous ne vous en servez pas ?

- Par exemple, pendant les vacances. Je sais que c'est interdit mais…

- Oui, je sais pourquoi personne ne vous arrête : le Ministère n'est pas en mesure de détecter la magie manuelle.

- C'est cool ! s'exclama Jo, le sourire jusqu'aux oreilles.

- Peut-être mais c'est aussi dangereux et contraire aux lois.

- Dangereux ? Pourquoi ?

- Certaines personnes peuvent vous localiser grâce à ce fluide. Et ce sont souvent des gens peu recommandables…

Jo chercha à déceler quelque nuance dans la voix de sa prof. Mais rien, Athénaïs se maîtrisait parfaitement, et la jeune fille dut se rendre à l'évidence : elle parlait sérieusement. Mais à quel degré ces « gens » étaient-ils peu recommandables ? Elle ne se sentait, en fait, pas concernée par ce que la jeune femme lui disait. Les mages noirs, Voldemort, tout cela était trop éloigné pour l'inquiéter !

La jeune enseignante lui posa encore quelques questions pratiques et décida, en consultant sa montre, que la séance était terminée.

- Personne d'autre n'est au courant ? demanda-t-elle avant que Jo ne s'en aille. Rassurée par le mensonge de celle-ci, elle lui recommanda la prudence et le secret, et surtout de ne pas utiliser ses pouvoirs.

Hermione, Harry et Ron, qui avaient suivi le dialogue avec beaucoup d'intérêt, se relevèrent le moins bruyamment possible et leur emboîtèrent le pas. Jo essayait de ralentir Athénaïs, mais se trouva bientôt acculée à la porte. Elle n'avait pas d'autre choix que de l'ouvrir !

- Et bien, qu'est-ce que vous attendez ? s'impatientait déjà miss Johns. J'aimerais bien aller me coucher !

Tout en disant cela, elle jetait des coups d'œil furtifs sur sa montre, visiblement pressée par quelque chose. « Un rendez-vous nocturne, miss ? se dit malicieusement Jo en son for intérieur. Après tout, les profs peuvent bien avoir leur vie sentimentale ! » Elle tenta de localiser ses amis mais en vain. Cette cape était vraiment géniale !

Harry se dirigeait lentement, mais sûrement vers la porte. Derrière lui, Hermione et Ron calquaient ses pas : pied gauche, pied droit, arrêt. Pied gauche, pied droit…

- Jo nous laisse le champ libre ! chuchota Hermione en voyant que la jeune fille maintenait la porte ouverte sur les couloirs déserts en s'entretenant avec Athénaïs, qui semblait assez stressée…

- Allez, on fonce !

- Attendez ! geignit Ron à l'arrière du convoi.

- Quoi ? lui répondirent en chœur deux voix impatientes.

- Je me suis coincé la robe sous le pied de la table !

- Mais tire dessus, fais quelque chose, gronda Hermione. Dépêche-toi ! Jo croit qu'on est déjà sortis…

- Elle a refermé la porte, les renseigna Harry. Ce n'est plus la peine de se presser.

- Ronald Weasley, ce n'est pas dur de tirer sur sa robe, quand même ! pesta Hermione en agrippant à son tour le pan de tissu. Espérons qu'elle n'a pas fermé à clef…

Enfin, avec les efforts conjugués des deux sorciers, la robe finit par céder. Et au sens propre comme au figuré : elle se déchira sur toute sa longueur, mais Hermione rassura le rouquin en lui disant qu'elle connaissait la formule pour ce genre d' « accroc » et qu'il pourrait même s'en racheter une à Pré-au-Lard dans deux semaines, bien que ce fut un investissement assez conséquent pour sa pauvre bourse.

L'incident était donc clos, et le trio fut -très- rassuré car la poignée de la porte tourna sans problème dans la main de Harry.

Ils refaisaient en sens inverse le chemin du retour vers les dortoirs de Gryffondor, quand les trois jeunes sorciers stoppèrent net : un bruit de voix leur parvint soudain… et approchait rapidement !

- Par ici, murmura Ron en entraînant ses amis dans une anfractuosité du mur.

Les pas résonnaient de plus en plus près d'eux, malgré l'effort évident que leurs propriétaires fournissaient pour en taire l'écho. Harry, Ron et Hermione se trouvaient aux premières places pour assister à la scène qui suivit…


Mille mercis à Sirius51. J'espère que ce chapitre t'a plu! Je suis contente que tu ais acroché à ma fic et merci Hasard de m'avoir donné un nouveau lecteur! lol!

Joyeux Noël et bonne année à tous!

Bavardage inutile de l'auteur qui adore ça: Qu'est-ce que vous avez eu pour Noël? Moi plein de choses, déjà un super appareil photo numérique!!! Ouais!! Et aussi des DVD (merci merci merci Père Noël pour Peter Pan, et aussi pour les Choristes, et puis aussi pour Harry Potter 3 et Némo!!!), une montre et des bagues fantaisie, etc...

Pour 2005 je vous souhaite plein de bonnes choses, bonheur, amitié, amour, santé, etc...! Bisous à tous et à l'année prochaine! (Il faut penser aux résolutions - même si on ne les tient pas toujours, presque jamais pour ma part! lol).

Athéna