Voilà donc le troisième OS de la série.
Titre : Mourir par amour
Auteur : lilly.malefoy
Genre : romance/drama
Pairing : à découvrir (moi, sadique ? non… lol)
Rating : K+
Disclaimer : les personnages ne sont pas à moi, mais à JKR (et c'est pas faute d'avoir essayé, lol).
Résumé : une jeune femme écrit un journal intime pendant sa septième année, elle y raconte sa vie, ses peurs, ses espoirs.
Mourir par amour
1er septembre 1997
Aujourd'hui, c'est la rentrée à Poudlard. Je vais entrer en septième année. Après les deux mois de vacances, ça va me faire du bien de quitter la demeure de mes parents, la vie y est insupportable. Tous les jours, ils me donnaient une corvée à faire. La vaisselle, garder mon petit frère, aider mon grand frère dans son boulot. À chaque fois, ils inventaient un nouveau travail à abattre. J'en avais marre.
D'ailleurs, je suis partie de chez moi le 25 août. Il était temps, tu vas me dire. Je n'en pouvais plus. Dix-sept ans de vie pourrie sous prétexte que je suis une fille. "Les filles font la vaisselle", "les filles gardent les bébés" et patati et patata. J'avais droit à ce refrain tous les jours sans exception.
Quand j'y réfléchis, je ne comprends pas pourquoi j'ai attendu si longtemps avant de partir, de me sortir de ce pétrin. Je n'ai jamais eu beaucoup de caractère, j'écoutais les autres, je leur obéissais sans discuter. Une "fille modèle" disait ma mère à tout bout de champ. En apparence, peut-être, mais au fond, je rêvais de me rebeller.
Il y a quelques jours, je me suis enfin décidée à agir. Pourquoi ? Je t'explique. Le vingt-cinq août, mon père rentre de je-ne-sais-où, beaucoup plus tôt que prévu. On ne l'attendait pas avant onze heures du soir, il a débarqué un peu avant midi. Il disait qu'il avait une bonne nouvelle pour moi. Naïve, j'ai d'abord cru qu'il avait enfin décidé de s'occuper de moi, comme un père le ferait normalement avec sa fille, mais non. Il m'a annoncé que j'allais me marier le 1er juillet, à la fin de l'année scolaire, quand je serais majeure. C'est là que j'ai eu la bêtise de lui demander avec qui. Je crois que c'est ce qui m'a poussé à partir de chez moi, comme ça, sur un coup de tête.
J'ai couru jusqu'à ma chambre, j'ai réuni mes quelques affaires et je suis sortie pour prendre le Magicobus, où j'ai demandé à aller au Chaudron Baveur. Quand je suis arrivée, je crois que tout le monde me prenait pour une folle. Il faut dire que j'étais décoiffée (des épis partout, quelle horreur), ma chemise à moitié sortie de ma jupe, ma jupe totalement chiffonnée, et mes sandales même pas attachées. En plus, je brandissais ma baguette dans tous les sens, cherchant le responsable du Chaudron Baveur. J'ai pris une chambre et j'y suis restée toute la journée, ne sortant que pour manger, et encore.
Je dois te laisser, quelqu'un arrive dans mon compartiment.
30 octobre 1997
Ça fait un moment que je n'étais pas venue écrire. Il faut dire que cette année, les professeurs nous laissent peu de répit sous prétexte qu'on passe les ASPICs à la fin de l'année. Pour l'instant, je préfère ne pas y penser.
Franchement, je me demande comment je vais tenir toute l'année. Les profs nous surchargent de boulot, de plus en plus dur, et en plus, celui avec qui je suis censée me marier suit exactement les mêmes cours que moi. À mon avis, il ne le sait pas encore, mais ça ne saurait tarder. J'attends de voir sa réaction. J'imagine qu'il va vouloir refuser, me trouver tous les défauts possibles et imaginables. Pour une fois, ça ne me dérange pas, je ne veux pas me marier, et encore moins avec lui. Ce n'est qu'un idiot, un imbécile.
Au moins, pour se distraire, on peut aller à Pré au Lard de temps en temps, se moquer un peu des autres, même si je n'aime pas trop ça.
Oh non, le voilà qui arrive, je dois te laisser.
25 décembre 1997
Aujourd'hui, c'est Noël. Dumbledore a organisé un bal. Personne ne m'a invité, ça tombe bien, je ne voulais pas y aller. Je suis assise dans un coin, à regarder les autres danser, parler, s'amuser avec leurs amis.
Les amis, c'est ce qui me manque le plus. Je n'en ai jamais vraiment eu, juste des pimbêches qui me collent, des imbéciles qui me traitent comme une chienne qui doit leur obéir sans discuter.
Obéir sans discuter, voilà ce qu'on m'a appris depuis longtemps, ce que je dois faire toute ma vie parce que je suis une fille. Elles obéissent à leur père jusqu'au mariage et après, c'est au mari. Si je faisais le moindre faux-pas, mon père me punissait, me privant de nourriture quand j'étais à la maison, me menaçant de me faire partir de Poudlard quand j'y étais. Au début, il voulait m'envoyer en Bulgarie, à Durmstrang, mais j'ai refusé et, pour une fois, ma mère et mon grand frère m'ont soutenue.
Pourquoi me soutenir ce jour-là ? Je pense que c'est parce que sinon, ils devraient faire les corvées eux-mêmes, sans avoir le plaisir de me les donner et me regarder travailler pendant qu'eux, ils ne font rien, affalés dans un canapé au coin du feu.
Ce sont les seuls, dans ma famille, qui ne m'aient pas réellement détestée. Mon père, à chaque fois que je devais faire quelque chose pour "l'aider", c'était à l'autre bout de son manoir, comme s'il avait peur de devenir fou s'il restait trop longtemps avec moi. C'est peut-être ce qui serait arrivé. Moi, ça m'aurait plutôt arrangée, ne plus avoir à supporter mon horrible père et ses sarcasmes.
Tiens, en voilà un qui se rend enfin compte que j'existe. Je te laisse, je vais danser avec lui.
14 février 1998
Ça y est, il le sait. Il sait que nos parents projètent de nous marier, à la fin de l'année, sans nous demander notre avis. Il a reçu une lettre ce matin. À sa tête, j'ai tout de suite su que c'était ça. Il a chiffonné le parchemin au maugréant et l'a mis en feu pour le lancer ensuite dans ma direction. Dans ses yeux, il y avait du dégoût, de la haine. Je lui ai lancé un regard meurtrier et il a tourné la tête.
La vie était plus facile tant qu'il l'ignorait, et encore plus quand je ne le savais pas encore. Ce mariage arrangé nous pourri la vie, à tous les deux. Je me demande bien pourquoi nos pères veulent absolument à nous marier, même si j'ai bien ma petite idée sur la question.
Je t'explique. Chez nous, quand on se marie, on déménage, on n'habite plus chez nos parents. À mon avis, ce mariage serait surtout pour qu'ils puissent se débarrasser de nous. Mon père en a marre de me voir (ce qui est réciproque) et son père le déteste parce qu'il refuse de faire ce qu'il veut, de suivre "le droit chemin", qui serait plutôt celui de la débilité.
Je ne m'étends pas plus sur le sujet, sinon je vais m'énerver, et ce n'est pas le bon jour pour ça.
Oh non, je suis maudite, j'étais bien tranquille à la bibliothèque et quelqu'un vient me déranger.
30 juin 1998
Ça y est, l'année est finie. Je viens de passer mes ASPICs. Les résultats seront corrects grâce à l'aide que j'ai eue. La personne qui m'avait interrompue la dernière fois, et qui me faisait râler, m'a proposé son aide. J'ai beaucoup hésité, ne sachant que penser, mais j'ai finalement accepté.
Au début, comme je ne la connaissais pas, je la détestais. Mais finalement, à force de travailler ensemble, toujours en cachette, j'ai appris à la connaître. Elle est très sympa. C'est d'ailleurs à cause de moi qu'elle s'est brouillée avec ses deux meilleurs amis. Je ne pensais pas qu'un jour quelqu'un viendrait m'aider, et encore moins elle.
Ses amis, elle n'a pas pu se réconcilier avec eux, malgré ses gros efforts. On se voyait en cachette, mais les autres élèves, et peut-être quelques professeurs, devaient bien se douter qu'on était devenues amies, toujours prêtes à s'aider en cas de problèmes.
Si un jour, on m'avait dit que je serais amie avec elle, j'aurais dit que j'étais face à un fou, mais ça n'aurait pas été le cas, j'en ai maintenant la preuve.
On est toutes les deux dans un compartiments, seules, et personne ne vient nous embêter. Le mariage est toujours prévu, pour demain. Je ne sais pas encore ce que je vais faire, mais je ne me marierais pas avec un idiot comme lui.
On arrive, je dois te laisser.
2 juillet 1998
Je t'avais dit, il y a quelques jours que je ne me marierais pas, c'est pourtant chose faite. Avec lui, en plus. Je ne sais pas ce qui m'a pris. C'est peut-être son sourire charmeur qui m'a fait craquer, je n'en sais rien. De charmeur, il n'en avait que l'apparence. Dès qu'on est rentrés "chez nous", il a changé et s'est comporté comme mon père, à me donner des corvées, ne faisant que ce qui lui plaisait. Tout à l'heure, il est sorti rejoindre des amis douteux, tout comme lui.
Je ne sais pas ce que je vais faire, mais il faut que je quitte cette vie de dingue, sinon je vais devenir folle. Enfin, si, j'ai bien une idée… Je l'ai depuis longtemps, mais je n'ai jamais pu la mettre à exécution, manque de courage, je pense.
Je vais m'y mettre tout de suite.
Mon chéri,
Je me demande pourquoi je t'appelle comme ça. Peut-être parce qu'on est mariés, maintenant. Je ne t'ai jamais aimé, et je doute que tu m'aies aimée. D'ailleurs, as-tu déjà aimé quelqu'un dans ta vie ?
Si je t'écris, c'est pour te demander un service. Personne n'a dû t'en demander pendant tes dix-sept années d'existence, mais il y a un début à tout. En fait, je voudrais juste que tu fasses passer un message. Pour cela, il faudra que tu ranges ta haine au placard.
J'aimerais que tu dises à une amie que je tiens beaucoup à elle, même si ces derniers jours on s'est un peu disputées. Dis lui que c'était ma meilleure amie, ma seule amie en vérité. Fais passer ce message à Hermione Granger, s'il te plaît.
En réfléchissant un peu, je me demande si je ne t'ai pas un peu aimé, au fond. Toi, tu te jouais de la situation, tu en riais. Je me demande si ce n'est pas te voir tous les jours, en sachant que tu ne m'aimes pas qui m'a fait le plus souffrir dans la vie. Tu te moquais de moi, criant sur tous les toits que tu me détestais, que tu me haïssais. Par contre, dès que tu avais une corvée à refiler, c'est moi que tu appelais. Et moi, comme une idiote, j'accourrais et je t'obéissais au doigt et à l'œil. Tu n'en attendais pas moins de moi, mais pas plus non plus.
Au fond, ce n'est pas mon père qui m'a fait souffrir, pleurer le soir dans mon lit tellement mon chagrin était insupportable, mais toi. Oui, toi. Je doute que cette nouvelle te fasse réagir, elle ne te fera sûrement ni chaud ni froid.
Sur ce, je vais te laisser. Je pars. Je pars là où je ne souffrirais plus. Je pars là où je serais libre de faire ce que je veux, sans avoir à obéir aux autres. Je pars là où je ne te verrais plus. Je pars très loin d'ici.
Adieu Drago,
Pansy.
Le jeune homme referma le cahier laissé sur la table. À côté reposait sa femme, morte. Une larme roula doucement le long de sa joue. Pansy, la seule personne qu'il n'ait jamais aimée venait de le quitter, par sa faute. Il n'avait jamais su lui montrer combien il l'aimait. Il tenait à elle plus qu'à n'importe qui.
Se relevant péniblement, il saisit un parchemin et envoya un hibou à Hermione Granger, comme le voulait sa défunte femme. Après cela, il porta le corps de sa femme sur leur lit, se coucha à côté d'elle et se laissa mourir de chagrin, comme elle.
fin
Voilà, l'OS est fini. Vous avez aimé ? Quand je l'ai écrit, je n'étais pas d'humeur joyeuse, et voilà ce que ça a donné.
N'hésitez pas à me laisser des reviews, c'est très apprécié.
Bisous et à bientôt pour le prochain.
lilly.malefoy
