Et un autre OS en ligne !
Titre : L'encre de tes yeux
Auteur : lilly.malefoy
Genre : romance/drama
Pairing : ceci est un OS yaoï, homophobes s'abstenir, je répète, homophobes s'abstenir (couple à découvrir)
Rating : K+
Disclaimer : les personnages ne sont pas à moi, mais à JKR, la chanson à Francis Cabrel.
Résumé : un jeune homme raconte sa vie, avec l'homme de sa vie, malheureusement parti.
L'encre de tes yeux
Et voilà, tu es parti. Tu es parti sans m'attendre. Tu n'es plus là depuis à peine vingt-quatre heures, elles m'ont paru durer des siècles. Tu t'absentes à peine une journée, et tu me manques déjà. Ton absence me fait mal au cœur et j'ai l'impression que je ne pourrais pas vivre sans toi. Pourquoi tu m'as fait ça ? Pourquoi tu es parti ? Tu m'avais promis de rester avec moi, pour toujours, mais tu es parti.
Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
On avait quantité de projets à réaliser, on allait acheter une maison pour habiter ensemble, tout était prévu, il ne restait plus qu'à payer, on devait le faire la semaine prochaine. Depuis longtemps déjà, on envisageait une vie commune, envers et contre tout. On devait installer un grand lit à baldaquin dans notre chambre, avec une grande baie vitrée qui donnait sur une plage, du lit, on aurait pu voir la mer… Une baignoire de bonne taille était prévue pour la salle de bains, on s'était même disputé pour ça… L'aménagement était calculé au millimètre près, il ne restait plus qu'à l'exécuter.
Puisqu'on est fou, puisqu'on est seuls
Rappelle-toi, tous nos "amis" nous traitaient de fous, ils refusaient de nous parler et de rester dans la même pièce que nous. Le pire, c'était pendant les cours. Les maisons de Gryffondor et de Serpentard étaient ensemble. Quoi de pire qu'une maison en furie ? Deux maisons. Nous avions tiré le gros lot, chacune de nos maisons nous considérait comme des traîtres, si nous avons survécu jusqu'à la fin de notre scolarité, c'est bien grâce à nos professeurs, bien qu'ils ne voient pas notre union d'un bon œil. Surtout Rogue, le pauvre. Au début, j'ai bien cru qu'il allait nous faire une syncope. Dumbledore, lui, il devait le savoir depuis un moment, il n'a même pas réagi, il avait juste un sourire aux lèvres.
Puisqu'ils sont si nombreux
En septième année, quand on s'est affiché à Poudlard, très peu d'élèves, je crois même qu'il n'y en avait pas, nous regardaient d'un bon œil. La plupart nous insultaient, nous ridiculisaient sans arrêt. J'ai pensé à un moment qu'on allait devenir fous avant les ASPICs. Le pire, ça a été quand le monde sorcier a appris notre relation, Rita Skeeter s'est jetée sur l'information, comme si elle tenait le scoop de sa vie, mon père a essayé, avec les autres Mangemorts, de nous tuer, mais Dumbledore est arrivé juste à temps. À croire qu'il sait tout sur tout sur ses élèves. On a fait la Une des journaux pendant plusieurs mois, jusqu'à ce que ça se tasse un peu, mais il suffisait que l'un de nous se balade en public pour que les journalistes recommencent à nous coller.
Même la morale parle pour eux
Je ne parle pas non plus des lettres de menaces qu'on a reçues. La Grande Salle était constamment envahie de hiboux et plus des trois quarts des lettres nous étaient destinées. À la fin, on faisait un concours pour savoir lequel de nous deux en avait eu le plus. Tous les soirs, on lisait les lettres à voix hautes, entre nous, pour rigoler, très peu de lettres étaient élogieuses. Celles qui l'étaient, et l'on pouvait les compter sur les doigts de la main, on les encadrait et on les affichait dans ma chambre de préfet. Il nous suffisait de les regarder pour nous remonter le moral, qui avait considérablement baissé, malgré nos rires, pendant la lecture des autres lettres. Il nous arrivait parfois de recevoir une beuglante. En général, on les ouvrait dans la Grande Salle, en étant à côté de la porte, et l'on se carapatait dans les couloirs, laissant les autres se faire crier dessus. Pendant toute la journée, on entendait des extraits, répétés par les élèves en manque de ragots.
J'aimerais quand même te dire
Je ne pourrais plus te voir, te toucher, te parler… Je crois que c'est ce qui va me manquer le plus. Entendre ta voix, même pour me faire des reproches me consolait de tous nos malheurs de la journée. Te parler, même de la pluie et du beau temps, me permettait d'évacuer toute la tension accumulée en une journée. Nos conversations, même celles pour ne rien dire, ta voix étaient comme une drogue pour moi, je ne pouvais plus m'en passer. Ça fait à peine vingt-quatre heures que tu n'es plus là, et ça me manque, je ne sais pas combien de temps je vais tenir loin de toi.
Tout ce que j'ai pu écrire
Pendant les vacances, qu'on ne passait jamais ensemble pour notre plus grand malheur, on s'envoyait des hiboux tous les jours. En fait, mes journées se suivaient et se ressemblaient : je t'écris, je mange, je dors… Toujours la même chose, je ne pouvais rien faire d'autre. Ce qui me faisait le plus plaisir, c'était tes lettres que je recevais tous les midis, puisque le matin je dormais. Je crois qu'en quelques semaines de vacances, on a utilisé plus de parchemins pour nous écrire qu'en un an de cours. On s'écrivait tous les jours, il ne se passait rien de particulier, mais on avait toujours quelque chose à dire.
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.
Devant mon parchemin vierge, il me suffisait de m'imaginer tes yeux magnifiques pour que l'inspiration vienne, débordante. J'écrivais toujours de la même couleur que tes yeux, j'avais l'impression de l'encre coulait de tes yeux, la couleur était identique, magnifique, captivante, envoûtante, elle m'hypnotisait. Avant toi, je n'avais jamais vu d'yeux aussi beaux, aussi… aussi parfaits, comme toi bien que tu me dises le contraire.
Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes
Comme tout le monde, je refusais de croire que tu avais des obligations, que ton destin était en partie fixé, sans que tu n'aies eu le choix. Pour le monde des sorciers, tu ne pouvais qu'être libre de tes mouvements, faire ce que tu voulais quand tu le voulais. Je pensais que toutes les portes s'ouvraient dès que tu donnais ton nom, mais la réalité était différente. J'avais faux, tout le monde avait faux. En fait, de tout le monde, c'était toi qui avais les chaînes les plus importantes, impossibles à enlever.
À trop vouloir te regarder,
J'avoue, j'adorais te regarder. En cours, dans les couloirs, tu pouvais être n'importe où, si je n'étais pas loin, je ne pouvais m'empêcher de te regarder. Quand je te voyais, je me sentais libre, libre comme l'air, libre comme les oiseaux, libre de faire ce que je voulais, libre d'aller où je voulais. Il suffisait que mes yeux se posent sur toi pour que je me sente bien, je ne pouvais être heureux sans ta présence à mes côtés, sans que je puisse te voir.
J'en oubliais les miennes
Quand je te voyais, j'avais tellement l'impression d'être libre que j'oubliais que j'avais moi-même des obligations, des devoirs. Mon père étant un Mangemort, je devais le devenir. Mon père étant une personne importante chez les sorciers, je devais l'être aussi. Je crois même que grâce à toi, j'étais devenu plus célèbre que lui, ce qui ne faisait qu'augmenter la haine qu'il te vouait depuis ta naissance. Toutes mes obligations étaient liées à mon père et à ma famille, mais je me serais senti bien mieux si elles n'étaient pas là, si j'étais libre de mes pensées et de mes mouvements.
On rêvait de Venise et de liberté
On avait prévu de partir à Venise, la ville des amoureux, au mois de juillet et de profiter ainsi de notre nouvelle liberté. Nous aurions fini nos études, nous serions majeurs et n'aurions donc presque plus d'obligation. Malheureusement, on ne pour jamais faire ce voyage. On en avait tellement rêvé, on avait tellement imaginé ce qu'on aurait pu faire, on avait épluché tellement de brochures qu'on connaissait la ville aussi bien que ses habitants. Je ne sais même pas si j'aurais le courage d'y aller sans toi. Les moindres recoins, même les plus sombres, me rappelleraient tellement toi que je ne pense pas pouvoir y mettre un seul pied sans craquer.
J'aimerais quand même te dire
Quoi que je fasse, je ne pourrais plus te voir, ni te parler. Tu es parti sans me demander mon avis, tu n'as pas tenu ta promesse, de rester avec moi, quoi qu'il arrive, que rien ne devait nous séparer. Je ne pourrais plus jamais te parler, t'adresser la parole. Je ne peux le faire qu'en pensées et imaginer tes réponses qui, je le sais, ne viendront jamais. Je ne te verrais plus jamais, tu m'as quitté pour toujours.
Tout ce que j'ai pu écrire
Avant de partir de Poudlard, nous avions réuni toutes nos lettres, elles remplissaient une malle à elles seules. Depuis que je suis rentré chez moi, je les relis. Certaines sont devenues illisibles à force de pleurer dessus, l'encre a coulé. Je ne me serai jamais imaginé que relire notre correspondance me ferait aussi mal au cœur. Je n'en ai lu qu'une dizaine jusqu'à maintenant, et déjà j'ai l'impression de ne plus pouvoir en lire, ou même en voir une sans craquer et fondre en larmes.
C'est ton sourire qui me l'a dicté.
Dès que tu me voyais, un sourire apparaissait sur tes lèvres. C'était le sourire que tu me réservais, un sourire qui veut tout dire. Rien qu'en le regardant, je savais ce que tu pensais. Tes amis n'ont jamais su l'interpréter, se trompant sur la signification, et même sur le destinataire, refusant de croire qu'il m'était adressé. Je crois qu'ils étaient jaloux, au début, avant qu'on ne se montre ensemble en public. Ils sentaient bien que, peu à peu, tu t'éloignais d'eux. Avec eux, tu avais toujours un sourire triste, un peu mélancolique. Avec moi, tu avais un sourire chaleureux, où je pouvais voir tous tes sentiments, comme dans un livre ouvert.
Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves
Ça fait des années que tu hantes mes rêves. Avant notre arrivée à Poudlard, j'avais lu tellement de choses sur toi, je t'enviais tellement que je te voyais dans mes rêves, je vivais ta vie, que j'idéalisais. Et à partir du jour où je t'ai vu dans le train qui nous amenait à Poudlard pour notre première année, je rêvais de toi de plus en plus souvent. Depuis presque trois ans, je te vois dans mes rêves toutes les nuits, je vois ce qu'on a déjà vécu ensemble, ce qu'on aurait pu vivre ensemble, si tu n'étais pas parti.
Tu viendras toujours du côté
Où le soleil se lève
Depuis qu'on sort ensemble, on regarde le soleil se lever. Tous les matins. Même quand tu étais loin de moi, je savais que tu regardais aussi le soleil se lever, ce qui me donnait l'impression qu'on était toujours l'un à côté de l'autre, ensemble. Ce matin, pour la première fois, je sais que tu ne regarderas pas le soleil se lever, et ça me fait mal au cœur. Tu es parti, loin de moi.
Et si malgré ça j'arrive à t'oublier
Je ne pourrais jamais t'oublier. Je vois ta présence presque partout. Il suffit que le soleil se lève pour que je pense à toi, il suffit que je vois la malle qui abrite nos lettres pour que je pense à toi, il suffit que je vois un hibou ou une chouette blanche pour que je pense à toi. Je n'arrête pas de penser à toi, je crois que je ne pourrais jamais t'oublier, quoique je fasse. Jamais je ne t'oublierais, jamais.
J'aimerais quand même te dire
Dès que je pense à toi, j'entends ta voix, je me la repasse en boucle depuis que tu es parti. Dès que je vois une photo de toi, ou de nous deux, j'entends ta voix résonner dans mes oreilles. Dès que je vois un article de la Gazette du Sorcier sur notre couple, j'entends ta voix. Tout ce qui me rappelle ta présence, me fait entendre ta voix. J'ai l'impression de te voir partout, d'entendre ta voix partout, même quand la pièce est silencieuse. Quand quelqu'un d'autre que toi me parle, j'entends ta voix.
Tout ce que j'ai pu écrire
Sur mon bureau, celui où j'ai gravé ton nom pendant les vacances, il y a une pile de journaux, tous les articles qui parlent de nous. Il y en a bien plus que je ne l'aurais imaginé, et j'ai l'impression que c'est loin d'être fin. Bien sûr, tu es parti, mais ça n'empêchera pas les journalistes de parler de toi, de nous. Ces articles ne font qu'augmenter ta célébrité, bien malgré toi. Je sais que tu détestes la publicité, mais je n'y peux rien, les journalistes adorent parler de nous.
Aura longtemps le parfum des regrets.
Aussi longtemps que je vivrais, je n'aurais que des regrets. Nous avions des projets, beaucoup, mais nous ne pourrons jamais les mettre en œuvre, puisque tu es parti. Tu es parti, il y a vingt-quatre heures, et je ne peux m'empêcher de regretter ton départ, si brusque. Jamais je ne m'y serais attendu, tu ne m'as pas prévenu, tu n'as prévenu personne.
Mais puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
Malgré tous nos plans de maison commune, nous ne vivrons jamais ensemble, tous les deux. Tout était près, il était prévu qu'on dorme au Chaudron Baveur jusqu'à l'achat de notre maison, dans une semaine. La chambre que nous avions réservée, j'y suis actuellement, mais la maison, je ne l'achèterais pas, je ne pourrais pas l'acheter pour y vivre seul. Je ne peux même pas concevoir, imaginer ma vie sans toi, tu m'as laissé, tu m'as abandonné.
Puisqu'on est fou, puisqu'on est seuls
Tout le monde nous prenait pour des fous. Comment nous, deux sorciers si différents, pouvons nous nous aimer et oser le montrer ? S'afficher au grand jour ? Je crois que personne ne peut nous comprendre, même pas la personne qui se dit être la plus compréhensive sur notre planète, dans notre monde, celui des sorciers. Parfois, je me demande quelle serait la réaction des Moldus, si nous étions aussi célèbres chez eux que chez les sorciers. Je pense qu'ils auraient eu la même.
Puisqu'ils sont si nombreux
Il y a de nombreuses personnes contre nous, beaucoup trop. On a l'impression qu'en évoluant, on devient de moins en moins racistes, de plus en plus tolérants, mais je pense qu'en réalité, c'est l'inverse qui arrive. Peu à peu, des stéréotypes se mettent en place, il faut être conformes aux moules si on veut être acceptés dans notre société. Pas de chance pour nous, nous sommes différents, nous n'avons jamais été comme les autres l'auraient voulu.
Même la morale parle pour eux
Depuis que l'homme existe, il imagine un "monde parfait", un monde idéal pour vivre heureux. Ils ont établi des règles, la morale, à laquelle il faut se conformer afin d'avoir une vie heureuse. Nous, nous avons échappé à cette morale, pourtant nous étions heureux jusqu'à ce que tu partes. Au début, pour préserver notre tranquillité, nous avions suivi le proverbe "pour vivre heureux, vivons cachés". Après, nous avons été obligés de nous montrons. Nous avions été découvert et il fallait nous afficher afin d'éviter quelques coups bas et des rumeurs fausses.
J'aimerais quand même te dire
Il y a quelque chose que je n'ai pas eu l'occasion de te dire, et c'est trop tard. Tu es parti pour ne plus jamais revenir. Je ne pourrais plus te parler, me confier à toi, je crois que nos conversations, le soir, dans le lit, vont me manquer plus que je n'ose me l'avouer. Le son de ta voix, rassurante et douce était devenue comme une drogue pour moi, je ne peux plus m'en passer.
Tout ce que j'ai pu écrire
Puisque tu es parti et que je ne peux plus te voir, te parler, je vais t'écrire. Je sais que tu ne recevras jamais ma lettre, mais je crois qu'écrire me fera du bien. Et puis, qui sait, peut-être que là où tu es, tu peux lire ce que j'écris, tu peux me voir ? Je n'y crois pas, mais j'espère encore. Cette lettre sera mon dernier lien avec toi, mais aussi le premier depuis ton départ précipité, sans la moindre préparation.
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux.
Le bureau est taché, l'encre de mes lettres a coulé, de l'encre vert émeraude comme tes yeux, l'une d'elles est même en forme d'éclair, comme la cicatrice qui t'a rendu si célèbre. Au-dessus, accroché au mur, il y a un miroir. J'y vois un jeune homme blond, décoiffé, à peine habillé, les yeux rouges à force de pleurer, des cernes immenses. Je me trouve pitoyable, j'ai toujours eu horreur d'avoir l'air d'un malpropre, mais aujourd'hui, je m'en fous. Tu es parti hier, mais j'ai l'impression que c'était il y a des siècles. Tu as sauvé le monde des sorciers en supprimant définitivement Voldemort, mais tu n'as pas survécu à ton duel, plus qu'éprouvant physiquement et mentalement. Tous les coups étaient permis, même les plus bas, et le Seigneur des Ténèbres en a bien profité avant de mourir.
Tout à l'heure, j'irais à ton enterrement. Je déposerais sur ta tombe un bouquet de lys, en souvenir à ta mère. C'est grâce à elle que tu as pu vivre jusqu'à hier, que j'ai pu te connaître, de plus, c'est tes fleurs préférées. Je t'y ferais une promesse, celle de vivre. Je sais que tu n'aurais pas voulu que je meurs pour te rejoindre. Tu aurais voulu que je vive, c'est ce que je vais faire. Je le ferais en ta mémoire, je ferais tout pour essayer de rendre les gens plus tolérants. Je te le promets, foi de Drago Malefoy.
fin
Et encore un autre OS de posté. Vous en avez pensé quoi ?
Bisous, à bientôt.
lilly.malefoy
