Et encore un autre OS. Celui-là, je l'aime beaucoup.
Titre : Laissez-moi
Auteur : lilly.malefoy
Genre : drama/général
Pairing : à découvrir (moi, sadique ? non… lol)
Rating : K+
Disclaimer : les personnages ne sont pas à moi, mais à la brillante JKR, la chanson est à Patrick Fiori.
Résumé : un jeune homme, Mangemort, est à Azkaban en attendant son procès.
Laissez-moi
On est en début d'après-midi, le soleil brille, les oiseaux chantent, la nature est belle, mais je ne peux même pas en profiter. Depuis hier soir, je suis enfermé dans une cellule minuscule, avec une fenêtre encore plus petite. Ma vie est finie, ou presque. Je n'espère plus. Il ne me reste plus que mes souvenirs. La plupart, je préfèrerais les oublier, ne jamais les avoirs vécu. Si je le pouvais, je referais ma vie autrement, afin de ne pas la gâcher… Ou plutôt, je ne laisserais pas mon père la gâcher. Il ne me reste plus que l'attente. Ce soir, je serais jugé et sûrement condamné au baiser du détraqueur.
C'est le temps qui emporte tout, même les cris de rage
Quand on attend, dans une pièce exiguë, on a l'impression que le temps s'allonge, à l'infini. Demain, j'aurais dix-huit ans, mais je ne vivrais même pas jusque-là. Que dirait ma mère, si elle voyait son fils unique mourir avant d'être adulte, avant d'avoir fini ses études ? Je ne pense pas qu'elle y survivrait, mais elle est morte, il y a si longtemps. Mon père m'avait dit qu'elle était morte de maladie, à l'époque. Avec toute la naïveté d'un gamin de onze ans, je l'ai cru. Il y a à peine deux heures, il m'a avoué qu'il l'avait en fait assassinée. Pourquoi ne me l'avoir dit que maintenant ? Parce qu'il sait que je mourrais ce soir, que lui-même a peu de chance de s'en sortir. S'il a miraculeusement résisté à la dernière bataille, il ne résistera pas au baiser du détraqueur. Il doit bientôt le recevoir, peut-être en même temps que moi, je n'en sais rien, et je m'en fous.
Au milieu des chiens et des fous plus rien, rien que des mirages
Il y a deux jours, c'était la grande, l'ultime bataille, la fin des souffrances, la fin du malheur. Enfin, c'est ce qu'on nous disait. Certes, c'était la dernière bataille, mais la souffrance est encore là, dans les familles déchirées, décimées. Le malheur est toujours là, tout autour de moi, à Azkaban. Comment je suis arrivé ici ? C'est très simple. Harry Potter venait de tuer Voldemort, les duels se sont arrêtés et les Aurors ont commencé à capturer des Mangemorts. Le hasard a voulu qu'on me surprenne et qu'on m'attrape.
Cette histoire ne tient pas debout c'est un jeu fatal
D'accord, la Marque, je l'ai sur le bras. Ça, je ne peux pas le nier. Par contre, je ne l'ai pas eue de mon plein gré. Je l'ai reçue le jour où je n'ai plus fait confiance à mon père, alors qu'avant, je le suivais les yeux fermés. Exceptionnellement, il m'avait fait rentrer à la maison pour les vacances de Pâques. La première fois en sept ans, j'aurais dû me méfier, mais non. J'avais à peine passé la porte qu'un de ses amis, un autre Mangemort, m'a lancé l'Imperium. Pris par surprise, je n'ai pas pu y résister. D'ailleurs, qui en est capable ? À part Potter, je n'ai jamais vu quelqu'un y résister, se contrôler et repousser le sortilège. Deux jours plus tard, toujours sous contrôle, j'ai été à la cérémonie qui a fait de moi un Mangemort. Le soir, en rentrant, mon père a voulu me jeter un sort qui me ferait croire que c'était de mon plein gré que j'avais eu la Marque, mais mon père n'a jamais été bon en magie noire, et il l'a raté. J'ai fait comme s'il l'avait réussi, tout en réfléchissant à une vengeance.
Au milieu des dieux et des loups, assouvir une meute sauvage
Je n'ai jamais cru en Voldemort. Pour moi, son idéologie était idiote, surtout en sachant qu'il était lui-même un sang-mêlé. Il ne l'a jamais dit, mais un jour, j'ai surpris Potter et ses amis qui parlaient. C'est là que j'ai appris que Voldemort était un sang-mêlé, qu'une prophétie existait et que seul Potter pouvait l'accomplir. À partir de ce moment-là, tous les renseignements que j'ai obtenu en étant Mangemort, je les envoyais en lettre anonyme à Potter. J'avais alors l'impression d'être du bon côté, des gentils, de ceux qui allaient gagner, peut-être même grâce à moi. Lisait-il les lettres, croyait-il ce qui était écrit ? Je n'en sais rien, je ne l'ai jamais su et je ne le saurais probablement jamais. Après sa victoire, il a disparu en transplanant. Personne ne sait où il est et dans quel état.
Mais qui a tourné pour moi les pages, enferme toutes mes nuits en cage.
Mon père. C'est à cause de lui que je suis ici. Il ne s'est jamais rendu compte à quel point je le haïssais. Il n'y a qu'un pas entre l'amour et la haine, et moi je l'ai franchi. Il ne l'a jamais vu. Quand il me parlait des missions que je devais faire à Poudlard, espionner Potter, la haine qu'il voyait dans mes yeux, il pensait que c'était pour Potter. Pour lui, il était inconcevable que je le haïsse. Je ne lui apprenais jamais grand-chose. Je savais que j'étais le seul à l'espionner et j'en profitais. Les autres avaient d'autres missions. Combien de fois l'ai-je couvert, aidé sans qu'il le sache ? Sans moi, sa victoire aurait été bien plus dure, pas impossible, mais plus longue, après plus de pertes.
Laissez-moi vivre encore un instant, je n'ai jamais fait couler le sang
Quelqu'un vient de passer dans le couloir. Je ne sais pas qui c'est. Le capuchon de sa cape cachait son visage et il était enveloppé dans sa cape. Il ressemblait plus à une ombre qu'à un être vivant. Il s'est arrêté devant ma cellule et m'a observé, longtemps. Je ne pouvais voir que ses yeux, deux yeux qui me fixaient et me détaillaient. J'avais l'impression qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Avant de partir, il m'a fait un clin d'œil. Je n'ai pas compris pourquoi. Une ombre qui me fait un clin d'œil alors qu'elle ne semble apporter que la mort, la haine, la souffrance, ça paraît irréel. Dans les cellules d'à côté, les prisonniers criaient quand l'ombre est passée. Tous ont crié, sauf moi. Je ne comprends pas pourquoi.
Laissez-moi vivre encore un moment, j'ai rêvé d'être immortel, vous m'avez brisé les ailes
Quand j'étais petit, je rêvais que j'étais immortel, que je ne mourrais jamais et que je serais un héros. En fait, mes nuits étaient peuplées de rêves où je gagnais contre Voldemort, prenant la place de Potter et que j'étais immortel, quoi qu'il m'arrive. On m'a toujours dit que les héros ne mouraient jamais. C'est peut-être pour ça que j'ai été choqué quand j'ai vu Voldemort tuer Dumbledore. C'était peut-être le directeur de Poudlard, mais je ne le considérais que comme un vieux fou qui n'écoutait personne, n'en faisant qu'à sa tête. Il n'a jamais écouté le Ministère à propos des cours, et je crois bien qu'il avait raison. Il nous a appris à nous défendre, ce qui me permet d'être encore en vie aujourd'hui… Jusqu'à ce soir.
Je suis du nombre sans visage, au milieu de vous,
Je ne suis pas le seul Mangemort. Je crois qu'on est au moins une trentaine à avoir été attrapés après la bataille, après la défaite de notre Maître, même si je ne l'ai jamais considéré comme tel. Extérieurement, j'étais du côté de Voldemort, avec cette foutue Marque. Mais intérieurement, je soutenais Potter. Dès que je glanais une information qui pouvait l'intéresser, je la lui envoyais par lettre anonyme. Je prenais toutes les précautions possibles pour que la lettre ne puisse être ouverte que par son destinataire, et que personne d'autre que lui ne puisse la lire, pas même ses deux meilleurs amis. Je ne leur ai jamais fait confiance. Peut-être parce que ce sont des Gryffondor, et pas moi ? Je n'en sais rien.
Je n'ai ni raison ni bagage, plus qu'une ombre autour de nous
Dès que j'ai reçu ma Marque, je ne vivais plus que pour une chose, la mort de Voldemort. Je voulais le voir mourir de mes propres yeux. J'ai tout fait pour aider Potter et handicaper mon Maître en falsifiant mes rapports de missions et en informant l'ennemi des plans de Voldemort. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Je n'écoutais plus en cours. Dès que Potter était dans la même pièce que moi, je le regardais du coin de l'œil et quand j'allais à la bibliothèque, au lieu de faire mes devoirs, recopiés au dernier moment sur mes amis, je cherchais des sorts de magie noire et de magie blanche pour aider Potter à gagner la bataille.
A trop compter les jours qui passent, passé les saisons,
Dès que Voldemort a fixé la date de l'attaque de Poudlard, j'ai redoublé mes efforts, envoyant tous les plans d'attaque à Potter. Je comptais les jours jusqu'à cette bataille tant attendue. Je n'étais pas sûr de m'en sortir vivant, tout ce que je voulais, c'était tenir, survivre assez longtemps pour voir la défaite des Ténèbres. Quand l'armée de Mangemorts est arrivée, les Aurors étaient prêts à se battre, Voldemort était fou de rage quand il les a vus, mais il n'a pas reculé. À plusieurs reprises, j'ai failli être touché par des sorts, être attrapé avant la mort de Voldemort, mais il y avait toujours une ombre qui surgissait devant moi et qui détournait l'éclair de lumière, me sauvant.
Je n'ai laissé aucune trace sur les murs de cette prison.
En réfléchissant bien, je n'ai pas l'impression que moi, simple adolescent de dix-sept ans, j'ai pu aider Potter à remporter la victoire. Je ne suis qu'un Mangemort parmi d'autres, un élève parmi d'autres, un sorcier parmi d'autres. Je ne suis rien pour le monde magique, et pourtant c'est grâce à mes renseignements, enfin, je le pense, que les Ténèbres se sont écroulées, il y a deux jours. Je ne suis rien de particulier, je n'ai rien de plus, mais le destin a voulu que j'aide Potter. D'ailleurs, lui non plus, n'a rien de plus que les autres, juste une cicatrice.
Mais qui a tourné pour moi les pages, enferme toutes mes nuits en cage.
Je n'ai pas l'impression d'avoir déjà vécu dix-huit ans. Mon anniversaire, c'est demain, mais je ne le fêterais jamais, je serais mort avant. Mort à cause de quelques sorciers qui détestent tous les Mangemorts et veulent les voir morts, après avoir reçu le baiser du détraqueur. Ils nous prennent pour des fous, pourtant nous sommes des humains, comme eux. Notre éducation de sang-pur, pour la plupart, nous a appris à n'avoir aucun sentiment et à obéir aux autres, surtout aux parents, et après à un Maître, comme Voldemort. Moi, je suis peut-être un sang-pur, mais je ne pense pas que ces stupides règles soient bonnes.
Laissez-moi vivre encore un instant, je n'ai jamais fait couler le sang
J'éprouve des sentiments, et j'en suis fier, je n'écoute personne, et les événements ont prouvé que j'avais eu raison. Si mon père le savait, il m'aurait sûrement infligé le doloris, mais quand j'étais petit, il me l'a lancé tellement de fois que j'en ai presque l'habitude. Bien sûr, ça fait toujours aussi mal, mais cette douleur-là, je n'y fais même plus attention. Seul mon cœur me fait souffrir. J'ai tout fait pour avoir un monde meilleur, mais je ne pourrais même pas en profiter, je serais mort avant, je n'existerais plus et personne ne saura ce que j'ai fait pendant la guerre, pas même Potter, qui est pourtant le principal concerné.
Laissez-moi vivre encore un moment, j'ai rêvé d'être immortel, vous m'avez brisé les ailes
On va bientôt venir me chercher pour mon jugement. J'ai droit à un procès, coup de chance. Je ne sais pas grâce à qui j'y ai droit. Peu de Mangemorts y ont eu droit, certains grâce à des lettres de membres du Ministère, ou bien étant des sorciers importants de notre société, c'est normal qu'ils soient jugés. Moi, je ne connais personne d'important. Et puis, qui témoignerait en ma faveur, alors que personne ne sait ce que j'ai fait ? Quand on écrit des lettres anonymes, on ne signe pas, comment Potter ferait pour savoir que c'est moi qui les lui envoyais ?
Laissez-moi vivre encore un instant, je n'ai jamais fait couler le sang
Une odeur métallique, de sang se répand dans le couloir et l'ombre réapparaît. Elle est venue de l'autre côté, revenant de je ne sais où. Elle s'arrête encore devant ma cellule et me regarde. Ses yeux se posent sur moi et l'inconnu me regarde enfin dans les yeux. Là, je crois que j'ai poussé un cri. Ces yeux, ces yeux qui m'ont hanté depuis son dernier passage, je viens de voir leur couleur. Ce sont des yeux verts, d'un vert profond, brillant. Bien sûr, vous me direz que les yeux verts sont assez courants, mes pas des yeux comme ça. On les croise une fois et on ne les oublie plus, je les reconnaîtrais parmi mille, je ne me tromperais pas, je les ai tellement vus, observés ces derniers temps… L'ombre est repartie aussi vite qu'elle est venue, aussi silencieusement, suivie par les cris des prisonniers. Je ne sais pas ce qu'elle leur fait, et je crois que je préfère ne pas le savoir.
Laissez-moi vivre encore un moment, j'ai rêvé d'être immortel, vous m'avez brisé les ailes
La porte de ma cellule s'ouvre en grinçant et un nouvel Auror entre. C'est Lupin, il a été engagé il n'y a pas longtemps, quand le Ministre a décidé de multiplier les postes afin de faire face à la guerre. Il n'a pas changé en cinq ans. Je ne sais pas s'il m'a reconnu.
-Ça ne m'étonne qu'à moitié de te voir ici, dit-il en me faisant signe de le suivre.
Ainsi donc, il m'a reconnu et ça ne l'étonne pas tant que ça que je me sois retrouvé ici… Contrairement aux autres prisonniers, un seul Auror est venu me chercher, et il ne me tient même pas par le bras. Apparemment, il ne craint pas que je m'enfuis, mais pour aller où ? Je sais que je n'ai nul part où aller et que je dois mourir, alors, autant que ce soi le plus vite possible. Je n'ai plus aucun espoir de survie. Je ne sais pas grâce à quoi je suis encore en vie. Grâce à l'ombre, peut-être, elle m'a sauvé plusieurs fois pendant la bataille.
Laissez-moi vivre encore un instant, je n'ai jamais fait couler le sang
Rapidement, on arrive dans la salle de jugement. C'est Fudge, le Ministre, qui préside mon jugement, je suis condamné d'avance et je le sais. Il n'a jamais aimé les Mangemorts, moi non plus. Il énonce rapidement les charges contre moi, le fait que je sois Mangemort, que j'ai tué de nombreuses victimes, que j'en ai torturé encore plus. J'ai le regard vide. Au moment où Fudge va donner ma sentence, le baiser du détraqueur, la porte s'ouvre et l'ombre apparaît. Sans abaisser son capuchon, alors que le jury l'invite à le faire à de nombreuses reprises, l'ombre prend ma défense.
-Le jeune homme que vous voyez ici n'est pas coupable. Vous le dites Mangemort parce qu'il a la Marque, mais son père l'y a forcé avec des Imperiums. Vous dites qu'il a espionné à l'intérieur de Poudlard pour le compte de Voldemort, mais en fait, il renseignait l'Ordre du Phénix. Il envoyait des lettres anonymes avec tous les plans de Voldemort qu'il connaissait, c'est grâce à lui que la bataille a été gagnée aussi facilement. Vous dites qu'il torturait et assassinait, mais pendant la bataille, il n'a fait que suivre le mouvement sans jamais lever sa baguette. De nombreuses fois, il a failli être contraint de se battre, de torturer et de tuer, mais j'intervenais pour le remercier pour son aide. Pour toutes ces raisons, je vous demande sa libération.
-Mais, qui êtes-vous pour parler ainsi ? demanda un juge, les sourcils froncés.
-Moi ? Je suis la personne qui recevait les lettres anonymes, la personne qui l'a sauvé pendant la bataille, mais surtout, je suis…
L'ombre s'interrompit et leva ses mains pour baisser son capuchon, qui retomba sur ses épaules.
-Harry Potter ! s'exclama Fudge, les yeux écarquillés.
Il hocha la tête, se tourna vers moi et me fit un clin d'œil.
-Bien, continua-t-il d'une voix tremblante, Blaise Zabini, vous êtes libre.
Laissez-moi vivre encore un moment, j'ai rêvé d'être immortel, vous m'avez brisé les ailes
J'ai maintenant vingt ans. C'est mon anniversaire, aujourd'hui, j'attends mes invités, assis dans le salon. On frappe à la porte, ma femme, Ginny, part ouvrir et laisser entrer nos amis. Harry entre avec sa femme, Luna. Ils sont suivis part Hermione et Drago qui se sont mariés le mois dernier. Puis Ron et Pansy arrivent, un peu en retard, comme à leur habitude.
fin
Alors, vous en avez pensé quoi ? Une petite review pour me le dire serait sympa.
Bisous et à bientôt.
lilly.malefoy
