Et un nouvel OS pour vous.

Titre : C'était l'hiver

Auteur : lilly.malefoy

Genre : drama/drama

Pairing : Hermione est le personnage principal

Rating : K+

Disclaimer : les personnages ne sont pas à moi, mais à JKR et la chanson à Francis Cabrel.

Résumé : Hermione est la dernière survivante du champ de bataille, elle a vu ses amis mourir. Comment va-t-elle réagir ?

C'était l'hiver

Dans une importante rue de Londres, abritant un hôpital moldu, un attroupement attend. Une jeune femme est arrivée la veille en bien sale état, elle semblait sortie tout droit d'un champ de bataille. La nouvelle a rapidement fait le tour de la ville et tout le monde s'inquiète de son sort. Elle est si jeune, dix-neuf ans à peine, et si jolie, qui pourrait lui en vouloir au point de la défigurer ? Ses longs cheveux châtains bouclés, autrefois si beau, sont devenus broussailleux, emmêlés, rêches, cassants, ternes. Son visage est blanc, ses lèvres pâles, ses yeux semblent éteints, sans le moindre signe de vie. Elle paraît morte, seule sa poitrine, qui se soulève au rythme de sa respiration et les quelques battements de paupières indiquent qu'elle est en vie. De nombreuses blessures couvrent son corps, des griffures, des morsures, une ou deux fractures, des bleus, quelques blessures ouvertes saignent et suintent, le moindre mouvement semble être une torture pour elle. Les médecins viennent de finir de l'opérer pour ses fractures, elle se réveille doucement. Les infirmières sont perplexes devant certaines blessures ou brûlures, dont elles ignorent l'origine. Les meilleurs médecins du pays arrivent pour se pencher sur son cas, qui paraît désespéré.

Les journalistes et badauds attendent dans la rue que le médecin vienne leur donner des nouvelles de sa jeune patiente. Tout le monde s'inquiète sur son état, son sort, se demande ce qui a bien pu lui arriver. La police a ouvert une enquête, fait une demande de témoins pour tenter de déterminer ce qui a bien pu se passer avant que le jeune policier ne l'emmène en urgence à l'hôpital, peu après 18h. Le pauvre est encore sous le choc de ce qu'il a vu, et des hallucinations de la blessée. Enfin, la porte s'ouvre sur un vieux médecin en blouse blanche, accompagné par une infirmière. L'état de la jeune femme est préoccupant, surtout les nombreuses blessures qu'elle présente, dont la plupart leur sont inconnues. Elle n'a pas encore parlé et semble fuir tout contact.

Elle disait "j'ai déjà trop marché,

À l'intérieur, un psychologue tente de la faire parler, réagir, d'établir un contact avec elle, sans le moindre succès. Elle reste fermée comme une huître, des larmes silencieuses coulent sur ses joues, son visage se tord de douleur, quelques sanglots étouffés la secouent, elle tremble, ses yeux expriment toute sa peur, sa douleur, sa détresse. De temps en temps, quelques sons incompréhensibles sortent de sa bouche, comme si elle se parlait, sans faire attention à ce qui l'entoure. Elle est dans son monde, son monde de douleur, de souffrance, de peine, de peur, personne ne peut y entrer et elle refuse d'en sortir.

Finalement, le psychologue sort, laissant une infirmière s'occuper de la patiente. Une jeune femme aux longs cheveux roux entre, faisant sursauter l'alitée.

-Ginny, murmura-t-elle.

-Non, je suis Mrs Boliru, votre infirmière, répondit celle-ci avec un petit sourire.

À cette nouvelle, la jeune femme se renfrogne, cherchant à éviter le moindre contact sur son corps meurtri, n'écoutant pas la voix rassurante de son infirmière, refusant d'avaler ses médicaments, de manger ou de boire. Elle refuse tout, systématiquement, sans même attendre de savoir ce qu'on lui demande.

Un infirmier vient lui prêter main forte. Longs cheveux roux avec un visage rieur, bien que la situation soit grave.

-Ron, murmura-t-elle.

Le nouveau venu tourne son regard vers l'infirmière qui lui répond par un haussement d'épaule, puis se présente comme étant l'infirmier Wiste.

Par la fenêtre de la chambre, elle aperçoit une tête masculine, brune, décoiffée, passer.

-Harry, murmura-t-elle.

Ses larmes redoublèrent, ses sanglots de plus en plus violents. Elle s'agita pour éviter de toucher l'infirmière et l'infirmier, voulu se diriger vers la porte mais fut incapable de bouger, tant la douleur causée par ses blessures était forte.

Durant le reste de la journée, de nombreux infirmiers vinrent tenter de la soigner, quelques médecins vinrent évaluer son état.

-Malefoy, murmura-t-elle.

Un jeune infirmier blond platine venait d'entrer, une expression un peu hautaine au visage, des yeux gris impassibles.

-Dumbledore, murmura-t-elle.

Un médecin à la longue barbe blanche venait d'arriver avec un air calme, et l'auscultait à présent. Une secrétaire poussa la porte pour dire un mot à l'infirmier, qui s'éclipsa.

-McGonagall, murmura-t-elle en voyant la secrétaire.

Plus personne ne faisait attention à ses hallucinations, se contentant de présenter les personnes qui passaient. Rien ne faisait passer ses murmures, tout semblait lui rappeler des visages familiers, même un visiteur aux longs cheveux noirs, gras, affublé d'un gros nez qui avait regardé par la porte.

-Rogue, avait-elle murmuré en le voyant.

Plus elle murmurait de noms, plus les personnes qui venaient la soigner semblaient désolées pour elle. Lupin, Sirius, Lavande, Parvati et bien d'autres y passèrent. Elle avait l'impression que sa tête tournait. Il lui semblait ne voir que des personnes familières, mais tous lui étaient étrangers. Elle s'évanouit lorsqu'un couple aux cheveux châtains passa la porte, après avoir murmuré « papa, maman ».

Mon cœur est déjà trop lourd de secrets,

Deux jours plus tard, l'état de ses blessures connues s'améliorait, alors que d'autres, inconnues, stagnait ou empiraient, s'étendaient, faisant souffrir la jeune blessée. Mais ses blessures les plus importantes, les plus lourdes semblaient morales, et non physiques. C'est pourquoi des clowns tentaient de la faire sourire, des psychologues tentaient de la faire parler. De temps en temps, ils venaient avec une personne à qui elle avait murmuré un nom. C'est ainsi que "Malefoy" vint lui rendre visite, ne récoltant que des regards emplis de haine, le plongeant dans l'incompréhension la plus totale. Peu à peu, elle acceptait les soin de "Ginny" et "Ron", se taisant lorsqu'ils lui demandaient pourquoi elle les appelait comme ça.

Sa chambre étant au rez-de-chaussée et le parc planté d'arbres, les chats y circulaient librement. Le soir du troisième jour, un énorme chat roux avait sauté sur le rebord de la fenêtre, le nez aplati, les yeux larmoyants, le poil terne et emmêlé, mais avec un air de tout savoir.

-Pattenrond, murmura-t-elle.

Avec l'autorisation spéciale de "Dumbledore", le chat avait été toiletté, lavé, brossé, malgré ses protestations, pour ensuite être lâché dans la chambre de la jeune femme, qui affichait un petit sourire en le voyant. Le jeune infirmier brun qui ressemblait tant à Harry fut content de voir son premier sourire.

Le soir, la patiente et le chat s'endormirent, blottis l'un contre l'autre dans le lit. L'une couchée sur le côté, la tête sur l'oreiller, une expression paisible au visage, l'autre roulé en boule contre son ventre, se faisant caresser machinalement le dos par l'endormie.

Ce qui semblait lier la malade et l'animal était un mystère pour tous, mais personne n'avait le cœur d'ôter le sourire de la jeune femme pour lui demander ce qui lui était arrivé. Depuis ce moment-là, le chat l'accompagnait partout, ne la quittant pas des yeux, ne s'endormant que contre elle, blottis dans le lit.

Trop lourd de peines"

Malgré les sourires qu'elle adressait au chat, des larmes ne cessaient de couler le long de ses joues, formant deux sillons humides. Une semaine passa ainsi, le soir, elle regardait les information où on parlait d'elle, tout en caressant le chat qui ronronnait sous ses tendres attentions, le jour, elle pouvait se lever et marcher dans la chambre puisque ses blessures connues se guérissaient très bien. Par contre, les autres, dont l'état stagnait, continuaient à inquiéter tout le personnel de l'hôpital, si bien qu'elle dû voir "Malefoy" s'inquiéter pour elle, ne faisant plus attention à la haine qu'elle semblait éprouver pour lui.

Le dimanche, alors que la jeune blessée, dont le nom était toujours inconnu malgré les nombreuses recherches, regardait la circulation par la fenêtre tout en écoutant les nouvelles que lui donnait "Dumbledore" à propos de ses blessures, un magnifique oiseau couleur de feu traversa le ciel. Le vieil homme, surpris, se recula, alors que sa patiente tendait un maigre bras à l'extérieur, où l'oiseau se posa sans la moindre hésitation.

-Fumseck, murmura-t-elle.

L'oiseau la regarda attentivement, comme s'il cherchait à la reconnaître, puis s'envola vers le lit où il se posa et attendit. La malade le rejoignit sur le drap et l'animal baissa la tête vers les blessures pour pleurer dessus, les soignant instantanément, sous le regard éberlué de "Dumbledore". Dès que la jeune femme fut guérie, l'oiseau la regarda une dernière fois et s'envola par la fenêtre dans un chant mélodieux.

Peu après, "Ginny", "Ron", "Malefoy" et "Dumbledore" examinaient la jeune femme, totalement stupéfaits de voir que les blessures qui leur étaient inconnues étaient totalement guéries, ne subsistaient que les plaies bandées et pommadées, en voie de guérison.

Le soir, les journalistes annonçaient avec de nombreux sourires la guérison miracle de la jeune femme, après le passage d'un oiseau. Personne ne comprenait ce qui s'était passé, sauf la jeune malade, mais elle gardait le silence. Dans un dernier sourire, un journaliste ressemblant à Dean ajouta que l'oiseau avait été accueilli dans la chambre par un sourire de la part du chat, selon le vieux médecin.

Elle disait "je ne continue plus,

Une semaine après la guérison miracle, la jeune blessée fut déplacée au service psychologie, avec le chat, puisque ses blessures physiques étaient soignées. Elle fut installée dans une vaste chambre aux murs vert pâle et aux cadres de fenêtre argentés.

Heureusement, "Ginny" s'occupait toujours d'elle et les autres infirmiers lui rendait visite de temps à autre. L'infirmière qui gérait ce service ressemblait énormément à Mrs Pomfresh, les connaissances magiques en moins. Celle-ci avait fait beaucoup de difficultés avant d'accepter l'animal, disant que d'habitude, les animaux étaient interdits dans les hôpitaux, ce à quoi les infirmiers répondaient que cette patiente n'était pas comme d'habitude.

Malgré le personnel compétent, cet hôpital était le meilleur de toute la ville et même du pays, et le chat qui lui tenait compagnie, la malade semblait dépérir, n'attendant qu'une chose : la mort, qui paraissait être une douce délivrance après tant de souffrance.

Encore une journée venait de s'écouler, assise sur son lit, à regarder la télé, écouter les psychologues lui parler, monotone, lorsqu'un bruissement d'ailes se fit entendre. Elle se dirigea vers la fenêtre et se pencha, admirant le parc du cinquième étage. Une chouette blanche tachetée de noir venait de se poser sur une branche, juste à sa hauteur. L'animal semblait la regarder avec tendresse, la faisant éclater en sanglots. Une infirmière entra dans la chambre juste à temps pour voir l'animal repartir, sa patiente tenant un parchemin à la main et le chat se frottant à ses pieds en ronronnant.

Cachant prestement le rouleau de parchemin, la malade se tourna vers la visiteuse et lui assura que tout allait bien, malgré ses larmes. L'infirmière hocha sa tête brune et repartit. La jeune femme ressortit la parchemin et le déroula.

Ce qui m'attend, je l'ai déjà vécu.

Mauvaises nouvelles pour le monde magique

Il y a maintenant trois semaines que le jeune Harry Potter a affronté Vous-Savez-Qui dans un combat acharné. Malheureusement, le Lord a tué notre jeune prodige avant de disparaître, laissant ses Mangemorts se faire capturer, sans exception, par nos Aurors. Il y a de nombreuses pertes. Albus Dumbledore, directeur de Poudlard, les Weasley, amis du jeune Potter, Remus Lupin, Mondingus Fletcher et bien d'autres membres de l'Ordre du Phénix, Nymphadora Tonks et quelques Aurors, Minerva McGonagall, Severus Rogue et la quasi-totalité des professeurs sont malheureusement décédés dans cette ultime bataille où les Ténèbres ont remporté la victoire. Du côté des élèves, de nombreuses pertes sont également à déplorer, le jeune Drago Malefoy et ses amis Vincent Crabbe, Gregory Goyle et Pansy Parkinson, Cho Chang, Luna Lovegood, Parvati et Padma Patil, Lavande Brown, Dean Thomas, Seamus Finnigan et Neville Londubat, Ronald et Ginny Weasley, Colin et Dennis Crivey et de nombreux autres ont trouvé la mort dans ce combat entre les Ténèbres et la Lumière, le Bien et le Mal.

Parmi tous les élèves de Poudlard, seule une jeune est encore portée disparue, Hermione Granger. Selon Poppy Pomfresh, infirmière de Poudlard et rescapée, les capacités magiques de la jeune sorcière ont pu la sauver, bien que les doutes soient permis.

La totalité du monde magique est en déroute. Vous-Savez-Qui est encore vivant et en liberté, mais seul, les Mangemorts sont à Azkaban (mais pour combien de temps ?), Harry Potter, le seul qui pouvait vaincre Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom, est mort, la plupart des combattants contre les Ténèbres ont trouvé la mort…

L'espoir ne semble presque plus permis, le monde magique n'est plus que mort, destruction et désolation.

Rita Skeeter.

C'est plus la peine"

Le lendemain, lorsque la jeune femme rouvrit les yeux, elle était dans son lit, "Ginny" penchée sur elle. Dès qu'elle la vit, elle fondit en larmes, le visage enfoncé dans l'oreiller trempé, remontant les draps à son visage pour cacher sa détresse.

-Vous avez de la visite, lui annonça l'infirmière en partant, laissant un policier entrer.

Le jeune policier qui l'avait trouvée étendue au fond d'une rue sombre entra timidement, ne sachant que faire devant la détresse de la jeune femme qui continuait de pleurer. C'est alors qu'il aperçu le parchemin froissé, poussé sous le lit. Il le saisit, l'étala sur la table de chevet et le parcourut du regard, une expression d'étonnement et d'incompréhension au visage en lisant le titre puis d'horreur en lisant l'article découpé dans la Gazette du Sorcier. Il leva finalement la tête vers la jeune malade et lui demanda :

-C'est vous, Hermione Granger ?

Il reçut un simple hochement de tête en guise de réponse. Il avait maintenant le nom de la jeune femme, mais il n'arrivait pas à croire ce qui était écrit. Le monde de la magie ? Qu'est-ce que c'était que ça ? Et tous ces noms qui ne lui disaient rien. Il réfléchit longuement, cherchant une bataille qui aurait eu lieu trois semaines plus tôt, mais rien. Cette bataille et ces personnes qui ne lui disaient rien ne semblaient pas avoir existé. Pendant un moment, il crut même que c'était la jeune femme qui avait écrit ce texte, selon son monde intérieur, lui permettant peut-être de faire ressortir sa détresse.

En repartant, il emporta le parchemin, après avoir eu l'autorisation d'Hermione, toujours en pleurs. Il annonça qu'il reviendrait le lendemain avec un ami avant de refermer la porte.

Hermione était bien consciente que cette histoire de monde de la magie et de bataille paraissait invraisemblable et qu'elle aurait du mal à le faire croire au policier, mais elle savait désormais qu'elle devait parler, ça lui ferait du bien.

Le soir, aux nouvelles, "Dean", le journaliste, annonçait que la police cherchait des personnes ayant connu les sorciers cités dans l'article donné par Hedwige.

Elle disait que vivre était cruel

Le lendemain, à l'heure des visites, le policier et un lieutenant de police vinrent la voir, mais elle ne réussit pas à ouvrir la bouche sans fondre en larmes. Ils finirent par repartir, sans rien savoir de plus.

Les deux infirmiers roux, "Ginny" et "Ron", passèrent l'après-midi avec elle, ne s'inquiétant pas du fait qu'elle les fuit du regard et refuse de les regarder, ayant été mis au courant pour l'article et se souvenant des noms murmurés par Hermione au début. Lorsque la jeune rouquine dû retourner travailler, Hermione refusa que l'infirmier parte. Elle s'était finalement décidée de parler avec lui parce qu'il lui rappelait Ronald Weasley, son petit ami, mort sous ses yeux, tué par Lucius Malefoy.

Le jeune homme, comprenant qu'elle voulait enfin parler lui demanda d'attendre pendant qu'il allait chercher de quoi manger. Au passage, il prit une photocopie de l'article, afin de demander plus de précision et d'explication, parce qu'il se sentait un peu perdu. Hermione accepta et s'installa dans le lit, le chat roulé en boule sur son ventre. Il semblait dormir, mais la jeune sorcière savait qu'il ne fermerait pas les yeux avant elle. Il prenait très à cœur son rôle de protecteur. À la fenêtre, Hedwige hululait, perchée sur la même branche que quelques jours plus tôt et un oiseau rouge et jaune traversait régulièrement le ciel.

Hermione se sentait soutenue par les trois animaux, qui avaient refusé de la laisser seule dans un moment pareil. Le plateau-repas que l'infirmier lui avait amené était rempli de ses plats préféré, contrairement à celui du rouquin qui débordait. Elle sourit en se souvenant de l'extraordinaire appétit de son ami avant de laisser couler une nouvelle larme. En voyant une tarte à la mélasse, le dessert favori d'Harry, une nouvelle larme coula, bientôt suivie par d'autres.

Sans réfléchir, elle demanda s'il y avait du jus de citrouille, s'attirant le regard étonné de l'infirmier, mais le regard gourmand de Pattenrond qui avait relevé la tête. Bien que la demande fut peu courante, elle eut son jus de citrouille, qu'elle commença avant de parler. Cette boisson lui donnait de la force, lui rappelait Poudlard et les bons moments passés là-bas, ses amis qui lui manquaient tant.

Elle ne croyait plus au soleil

Pendant toute la soirée, elle parla de Poudlard et du monde magique. Elle raconta ses premiers pas dans la magie, la haine qu'éprouvent les sang-pur pour les sorciers nés de Moldus, comme elle. Elle raconta comment, avec Ron, elle avait aidé Harry à sauver la pierre philosophale des mains de Voldemort, assurant à l'infirmier que cette pierre existait bel et bien, mais qu'elle avait été détruite ce soir-là. Peu après, le pauvre infirmier dû admettre que le basilic, comme Touffu le chien à trois têtes, existait, bien que celui de la Chambre des Secrets soit mort, tué par son propre venin, grâce à Harry, après avoir pétrifié quelques élèves, dont elle.

Pendant le plat principal, du saumon et du riz, Hermione parla de la prison d'Azkaban, d'où Sirius Black s'était échappé six ans auparavant et où de nombreux Mangemorts étaient enfermés.

-Attendez… Sirius Black, le meurtrier qui s'était échappé il y a six ou sept ans, était un sorcier ? Vous le connaissez ?

-Je le connaissais. Il est mort trois ans plus tard, tué par sa cousine, au Ministère de la Magie.

L'infirmier semblait avoir de plus en plus de mal à comprendre et à assimiler tout ce qu'il apprenait. Ça en faisait trop d'un coup pour lui, mais ce n'était pas fini. Il apprit ensuite que les dragons n'étaient pas qu'une légende. Lorsqu'ils arrivèrent au dessert, Hermione avait raconté ses sept années à Poudlard.

-Après nos études, on s'est brusquement retrouvés en pleine guerre. De nombreux villages étaient pillés, détruits, brûlés, les villageois, Moldus pour la plupart étaient torturés puis tués.

Hermione retint un nouveau sanglot puis continua.

-Peu à peu, Voldemort se rapprochait de nous, doucement, tranquillement, les villages étaient de plus en plus proche de Londres, où on se cachait. Il y a trois mois, ils sont arrivés à la ville où mes parents habitaient, ils n'ont pas survécu à l'attaque.

Plus tard, lorsque "Ron" partit, il ne restait plus que la dernière bataille, qui avait eu lieu à Londres, à raconter.

Ni aux silences des églises

Le lendemain, Hermione put sortir de l'hôpital pour une journée, accompagnée par "Ron". Elle devait se rendre à l'enterrement de ses amis. L'infirmier la déposerait à l'entrée de l'église et la récupérerait au cimetière en fin de journée. Lorsqu'elle arriva, elle croisa Rita Skeeter, qui avait l'intention d'écrire un article sur cette terrible journée. En voyant la jeune sorcière, elle se précipita vers elle afin de lui poser des questions sur la bataille et sur sa disparition. Hermione refusa d'y répondre, estimant que cela relevait de sa vie privée qu'elle n'avait aucune envie de voir étalée en première page d'un journal.

Elle resta silencieuse tout au long de la journée, ne répondant pas quand on l'appelait, ne regardant personne et refusant toutes les photos. Même Maugrey Fol'Œil ne réussit pas, malgré ses nombreux efforts. Hermione ne lui accorda qu'un faible sourire avant de partir du cimetière.

Pendant le trajet pour retourner à l'hôpital, Hermione raconta sa journée à "Ron", apprenant au passage qu'il s'appelait John. Hermione avait été troublée par le silence de l'église puis par celui du cimetière. Elle qui n'était pas dérangée par le bruit depuis la bataille. Ça avait été un enchaînement d'explosions, de cris, de hurlements de douleur, de destruction. Il n'y avait pas eu un seul instant de silence jusqu'à ce que le policier la trouve effondrée au fond d'une sombre ruelle de la capitale.

Maintenant, elle avait peur du silence, c'est pourquoi il y avait toujours un fond de musique dans sa chambre. Sinon, elle avait peur de s'endormir. Pour elle, le silence, c'était le calme avant la tempête.

Même mes sourires lui faisaient peur

John, l'infirmier avait beau tenter de rassurer Hermione avec des sourires, elle n'arrivait pas à être tranquillisée. Le moindre bruit suspect la faisait sursauter, même le bruit de pas des infirmières dans le couloir.

Elle ne pouvait s'empêcher de repenser à de bien mauvais souvenirs à chaque sourire qu'on lui adressait. Elle revoyait le sourire mauvais de Voldemort, le sourire victorieux d'Harry après avoir tué son ennemi de toujours, le sourire empli de tendresse que lui avait adressé Ron avant de fermer les yeux pour la dernière fois, le sourire tremblotant de Ginny quand elle avait vu ses frères morts, puis son sourire de soulagement en voyant sa propre mort arriver. Tous ces sourires, et bien d'autres encore, hantaient la jeune femme.

Chacun des sourires qui lui étaient adressés plongeait la jeune femme dans la terreur, la crainte. La vision de tous ses amis morts revenaient alors à la surface, faisant trembler son maigre corps de quelques spasmes, interrompus par un nouveau médicament.

C'était l'hiver dans le fond de son cœur

Bien que ce soit désormais l'été, Hermione avait continuellement froid, loin de la chaleureuse présence de ses amis disparus. Pour elle, herbe verte ou neige blanche, c'était du pareil au même, un paysage qui avait accueilli les nombreuses batailles contre le Mage Noir, jonché de morts ou de cadavres déchiquetés lorsque les deux camps ennemis se séparaient, laissant la souffrance envahir le champ de bataille.

Chaque fois, on disait que c'était la dernière fois, mais on recommençait toujours. Voldemort aurait été incapable d'être en paix tant qu'Harry était vivant, et ce dernier ne voulait pour rien au monde laisser une telle pourriture vivre. Il était prêt à tout pour ça, même à mourir. Tout ce qui comptait pour lui, c'était le bonheur de ses amis plus tard, sans la menace de Voldemort au-dessus d'eux.

Ron, le meilleur ami d'Harry le suivait et le soutenait à chaque bataille, à chaque épreuve, et son amour pour Hermione l'avait poussé à se sacrifier pour elle.

Elle disait que vivre était cruel

À quoi ça sert de vivre, si c'est pour voir ses amis mourir ? Pourquoi vivre alors que nos amis sont partis, et qu'on ne les verra plus jamais ? Hermione ne cessait de se répéter ces deux phrases, elles rythmaient ses journées. Peu à peu, Hermione plongeait dans une déprime. Elle venait de fêter ses dix-neuf ans. Voilà maintenant un an qu'elle était seule, que ses amis l'avaient quittée pour l'au-delà, qu'elle était dans cet hôpital, où tout le monde s'entêtait à la garder en vie et à vouloir la soigner.

John, l'infirmier qui ressemblait tant à Ron avait été muté, tout comme "Ginny". Les rares personnes à qui elle s'était ouverte étaient parties, la laissant seule. Peu à peu, Hermione voyait ses amis partir, ses attaches au monde des vivants, ses repères s'effaçaient.

Elle ne croyait plus au soleil

Un proverbe dit "après la pluie, le beau temps", mais pour Hermione la pluie semblait éternelle. Le soleil ne brillait plus pour elle, toute trace de bonheur l'avait quittée. Même ses souvenirs heureux l'emplissaient de tristesse. Se souvenir de ses fous rires avec Harry et Ron la faisait automatiquement penser à leur mort atroce. Plus le moindre rayon de lumière, de chaleur, d'espoir, de bonheur ne pouvait l'atteindre, un mur avait été érigé autour d'elle, l'isolant dans l'ombre, le froid, le désespoir et le malheur.

Hermione en arrivait même à se demander si éliminer définitivement Voldemort avait été une bonne chose. Quand il était encore vivant, ses amis Harry et Ron étaient encore en vie, elle pouvait rire et s'amuser avec eux, malgré la menace qui pesait sur eux, alors que maintenant que Voldemort était mort, Harry et Ron l'étaient aussi, ce qui privait la jeune femme des fous rires incontrôlables qui saisissaient régulièrement les trois amis.

Ni aux silences des églises

L'ancienne rouge et or associait maintenant le silence au cimetière où elle se rendait régulièrement afin de fleurir les tombes de ses amis. Une fois par semaine, elle se rendait dans le cimetière sorcier de Londres et déposait une gerbe de fleurs sur chacune des tombes des sorciers morts durant le dernier combat. Elle y restait la journée entière. Seules ces visites poussaient Hermione à rester en vie. Lorsqu'elle déposait des lilas devant la pierre tombale d'Harry, elle se disait qu'Harry ne voulait certainement pas qu'elle meurt. Il aurait voulu qu'elle vive. Il s'était sacrifié pour que le monde sorcier puisse vivre en paix, sans la menace de Voldemort. En mettant des tulipes sur la tombe de Ron, elle se souvenait de son sacrifice pour qu'elle vive. C'est lui qui avait été touché par l'éclair mortel, au lieu d'elle. Parfois, elle se demandait pourquoi elle n'était pas morte. Elle aurait voulu mourir pendant cette bataille, pour ne pas vivre l'enfer qu'était sa vie après cette pseudo victoire.

Même mes sourires lui faisaient peur

Aujourd'hui, c'est noël. Le deuxième qu'Hermione fête sans ses amis, dans cet hôpital. Cela faisait un an et demi que l'ultime bataille était finie. John était revenu voir l'ancienne Gryffondor dans sa chambre d'hôpital. Il lui avait apporté un cadeau, une magnifique robe rouge brodée de lions dorés. Quand elle l'avait vue, la jeune femme avait pleuré, se souvenant des couleurs de Gryffondor, sa maison à Poudlard, sa seconde famille dont ses meilleurs amis faisaient partie.

Elle l'avait ensuite enfilée, tout en pensant à ses amis. Harry, Ron, Ginny et leurs frères, Arthur et Molly, Dean, Seamus et tous les autres. Toute sa vie à Poudlard lui manquait, même les sarcasmes de Malefoy. Si elle l'avait croisé dans la rue, elle aurait bondit de joie. Comme elle l'avait vu mourir, elle aurait pensé que, dans ce cas-là, Harry et Ron étaient encore en vie, mais malheureusement, elle ne l'avait pas vu depuis la mort de l'ex Serpentard.

C'était l'hiver dans le fond de son cœur

Hermione se rendit au cimetière, vêtue de sa nouvelle robe. Pour noël, elle déposa des bouquets de fleurs plus gros et plus colorés que d'habitude. Les flocons de neige parsemaient les pétales de taches blanches, rendant les gerbes encore plus belles qu'auparavant. Pour la première fois, elle avait accepté que John l'accompagne dans le cimetière. En décorant chacune des tombes, elle avait parlé de la personne enterrée là.

Elle avait parlé de la célébrité d'Harry, de l'amour de Ron, de sa grande amitié avec Ginny et bien d'autres souvenirs heureux. À la fin, elle racontait toujours leur mort, comme pour se convaincre une dernière fois qu'ils étaient partis à tout jamais. L'infirmier l'écoutait en silence.

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Le vent n'a jamais été plus froid

Ce soir, Hermione aurait dû fêter ses vingt ans. Une tempête de neige s'était levée, la plus forte qu'on n'ait jamais connue. La température avait brusquement chuté pour atteindre -45°. Il n'avait jamais fait aussi froid ici. Au fait, je suis John, l'ancien infirmier d'Hermione Granger. Elle a été retrouvée morte ce soir, dans sa chambre d'hôpital. Elle portait la robe que je lui avait offerte pour noël, ses souliers rouges étaient enneigés. Elle avait dû aller au cimetière, c'est sa seule sortie de la semaine. Bien qu'on soit au mois de mars, de la neige tombe, un fort vent froid souffle et balaye tout sur son passage. Je pense que si on sortait sans être assez couverts, on pourrait mourir de froid, rien qu'avec un souffle de vent. Tout le monde reste à l'intérieur. Moi, je suis dans la chambre qu'occupait Hermione, son corps y repose encore. Elle semble être en paix.

La pluie plus violente que ce soir-là

La neige se change en pluie. Une inondation envahira bientôt Londres si ça continue comme ça. La pluie est tellement forte qu'on est incapable de voir à plus d'un mètre devant, les flaques occupent la route, puis les trottoirs, le niveau monte. Londres sera inondé ce soir. Pourtant, depuis le mois de février, il faisait beau, même un peu trop sec et le soleil commençait à revenir nous chauffer un peu. De toute l'histoire de Londres, on n'a jamais connu une pluie aussi forte.

Le soir de ses vingt ans

Cela fait presque deux ans qu'Hermione a perdu ses amis, elle vient de les rejoindre au paradis. Elle doit être heureuse, maintenant. J'était venu lui faire un cadeau pour ses vingt ans, je n'en ai malheureusement pas eu le temps. C'est un pendentif avec deux photos, ses meilleurs amis, Harry Potter et Ronald Weasley. Je vais lui mettre, comme ça, elle sera toujours avec eux. La robe et ce pendentif lui permettront de ne pas être seule.

Le soir où elle a éteint le feu

Une infirmière m'a dit que, ce midi, quand elle est venue lui apporter son déjeuner, Hermione avait l'air heureuse, pour la première fois depuis son arrivée ici. À mon avis, elle savait déjà qu'elle allait mourir et s'en réjouissait. Dans ses yeux brillait une lueur de tristesse, de nostalgie, maintenant, il n'y a plus rien. Elle a fermé les yeux pour toujours.

Derrière la façade de ses yeux

Ses paupières cachent ses magnifiques yeux couleur noisette avec des reflets dorés, les plus beaux yeux que j'ai jamais vus. Je n'ai malheureusement jamais eu la chance de voir le bonheur les faire briller, elle est morte avant.

Dans un éclair blanc

Les visiteurs que j'ai croisé dans le couloir en arrivant à sa chambre m'ont dit qu'une forte lumière blanche, comme un éclair, avait illuminé la chambre, les aveuglant alors que la porte était fermée. Je suppose que c'est à ce moment-là qu'elle est morte. Elle n'a rien laissé, juste ses larmes.

Elle a sûrement rejoint le ciel

Elle doit maintenant être au paradis, au côté de ses amis qui lui ont tant manqué. Je suis heureux pour elle, elle avait tellement souffert, la vie ne l'a pas épargnée, elle a traversé tant d'épreuves que sa sagesse égalait celle des personnes âgées alors qu'elle n'avait pas vingt ans.

Elle brille à côté du soleil

Trois nouvelles étoiles brillent dans le ciel, elles ont de drôles de couleurs. La première est blanche, d'un magnifique blanc pur, elle doit représenter Hermione. À côté, une étoile d'un roux flamboyant, sûrement pour Ronald Weasley. Juste en dessous brille une étoile d'un beau vert émeraude, comme la couleur des yeux d'Harry Potter, d'après ce que m'a dit Hermione. Ils sont maintenant réunis, pour toujours. Plus rien ne pourra les séparer, jamais.

Comme les nouvelles églises

Cela fait maintenant un mois qu'Hermione nous a quittés. Elle a été enterrée à côté de ses amis, dans le cimetière sorcier de Londres. De nombreuses personnes s'y rendent, toutes vêtues de capes noires, ce sont sûrement des sorciers. Ils vont d'une tombe à l'autre, déposant de grandes gerbes fleuries. Ils ont tous la larme à l'œil.

Mais si depuis ce soir-là je pleure

Depuis cette tragique mort, je ne peux pas m'empêcher de pleurer tous les soirs, dans mon lit. Je crois qu'aucune de mes anciennes patientes n'a réussi à me toucher autant à son départ. Je vais demander à changer d'hôpital, pour aller à l'autre bout du pays et travailler au bloc opératoire. En m'éloignant de l'endroit où a vécu Hermione, j'espère pouvoir faire mon deuil.

C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur

Je suis en Écosse depuis un an, mais je n'ai toujours pas oublié Hermione, la jeune sorcière. Je crois que je ne le pourrais jamais, elle avait l'air tellement fragile…

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Elle a sûrement rejoint le ciel

Elle brille à côté du soleil

Comme les nouvelles églises

Mais si depuis ce soir-là je pleure

C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur

fin

Voilà un petit OS tout triste, que j'ai eu plaisir, malgré tout, à écrire.

Dites moi ce que vous en pensez.

Bisous et à bientôt pour le dernier OS.

lilly.malefoy