Et voici le dernier OS de la série "cadeau de Noël".

Titre : Que tu reviennes

Auteur : lilly.malefoy

Genre : romance/drama

Pairing : Harry/Ginny

Rating : K+

Disclaimer : les personnages ne sont pas à moi, mais à JKR, avec une chanson de Patrick Fiori.

Résumé : Harry a disparu, et Ginny désespère. Le reverra-t-elle jamais ?

Que tu reviennes

Cela fait maintenant trois ans que la grande bataille est finie. Harry Potter a vaincu le terrible Mage noir, Lord Voldemort. Par chance, les pertes sont minimes, tant du côté des Mangemorts que du côté des Aurors. Pour comprendre, il faut préciser que cette grande bataille était en vérité un duel. Seuls Harry et Voldemort étaient présents, et personne ne saura jamais ce qui s'est réellement passé. Voldemort est mort, et Harry a disparu juste après sa victoire. Il a seulement laissé un parchemin roulé à côté du corps de son ennemi mortel, enfin vaincu. Le cadavre du Seigneur des Ténèbres a été découvert le lendemain, à Privet Drive, dans le jardin des Dursley où, vraisemblablement, le duel a eu lieu. Tout s'est fait en silence, en toute discrétion. Personne n'a rien vu, rien entendu.

Encore un jour qui se lève

Cela fait maintenant trois ans que Ginny se lève tous les matins dans un lit vide. Avant la bataille, elle vivait avec Harry, ils avaient projeté de se marier peu après, ce duel a tout chamboulé. Depuis trois ans, elle espère trouver une trace, un indice du passage d'Harry, mais rien. Il reste invisible. Personne ne l'a vu, il ne donne aucunes nouvelles, tout le monde le croit mort, depuis le temps, mais Ginny espère. Tous les soirs, elle ne peut s'empêcher de prier pour que son unique amour revienne vers elle, pour qu'il ne l'oublie pas. Depuis trois ans, elle voyage, elle traverse tous les pays où Harry aurait pu passer, elle le cherche, en vain. Malgré tout, elle ne se décourage pas.

Encore un jour inutile

Cela fait maintenant trois ans que Ginny a l'impression que les jours qui passent sont inutiles, puisque Harry n'est pas auprès d'elle. Elle se lève quand même, une lueur d'espoir dans les yeux, prête pour une nouvelle journée de voyage, de recherche et de déception. C'est devenu une routine. Elle se lève, prend son petit-déjeuner, voyage pour un nouveau pays, une nouvelle région, une nouvelle ville et interroge toutes les personnes qu'elle croise, dans les allées sorcières, elle va même jusqu'à placarder des affiches où une photo d'Harry fait un grand sourire, après avoir réussi ses ASPICs. Ensuite, elle prend son déjeuner avec des journalistes, des amis, des commerçants, n'importe qui qui puisse l'aider dans ses recherches. L'après-midi, elle repart pour une autre partie du monde et le soir, c'est la déception. Elle part dîner chez l'un de ses frères ou chez ses parents, où elle a une nouvelle crise de larmes. Elle rentre tard, fait un brin de toilette et part se coucher dans le lit qu'elle partageait trois ans plus tôt avec Harry. Une nouvelle journée inutile.

Où la vie balaie les rêves

Cela fait maintenant trois ans que, tous les soirs au moment de se coucher, Ginny regarde le rouleau de parchemin sur lequel sont écrits les rêves d'Harry et les siens, ceux qu'ils s'étaient juré de réaliser. Depuis, elle en a rajouté un, un plus fort que les autres : "retrouver Harry". C'est son rêve, sa lueur d'espoir, ce qui lui permet de tenir encore et toujours, de poursuivre ses recherches. À chaque fois qu'elle décide d'abandonner, elle se dit que s'il était mort, elle le saurait, et qu'elle doit donc continuer à le chercher, partir dans les contrées presque inexplorées où un sorcier aussi célèbre, et recherché, que lui pourrait se cacher. Une carte du monde est accrochée dans sa chambre, une punaise est plantée sur chaque grande ville, dans chaque coin paumé où elle a été fouiner. Elle serait prête à passer la planète entière au peigne fin pour retrouver Harry. Elle est prête à tout pour le retrouver, même supprimer les sorties avec ses amis et les loisirs et supprimer tout ce qui pourrait lui faire plaisir. Elle s'interdirait presque d'être heureuse tant qu'Harry n'est pas là, avec elle.

Alors qu'ils étaient tranquilles

Cela fait maintenant trois ans que Ginny se demande pourquoi Harry a disparu, pourquoi il est parti sans laisser la moindre trace, pas la moindre lettre rassurante qui lui indiquerai la date de son retour, qui lui expliquerait son départ, sa disparition. Dès qu'elle se lève, elle ne peut s'empêcher de scruter le ciel, espérant voir un hibou arriver avec une lettre d'Harry. Des hiboux, elle en reçoit tous les jours, de ses nombreux contacts à travers le monde, ils ne lui apportent qu'une déception supplémentaire. Le soir, avant de s'endormir, elle repense à ses derniers moments avec Harry. Avant de s'endormir, ils avaient parlé de leur future réception de mariage, du repas, des invités, du lieu, de la présence ou non de journalistes, de la décoration, et ils s'étaient endormis, dans les bras l'un de l'autre. Et le lendemain, en se réveillant, Ginny avait trouvé le lit vide. Seul un parchemin froissé gisait sur le sol, au pied du lit. Quelques mots y avaient été gribouillés à la hâte "4, Privet Drive, à l'aube". Ce n'était visiblement pas Harry qui l'avait écrit, mais Voldemort. C'était la date et l'endroit de ce que tout le monde appelle "la grande bataille", grande par les puissances magiques qu'elle opposait.

Les bateaux quittent le port

Cela fait maintenant trois ans que Ginny surveille les départs et les réservations sur les bateaux, les trains ou les avions, à la recherche du nom d'Harry Potter, mais elle fait chou blanc à chaque fois. Peu à peu, les amis de Ginny s'éloignent d'elle, seule sa famille reste en Angleterre. Par exemple, il y a un mois à peine, Luna Lovegood est partie pour Tombouctou afin d'y faire un reportage qui sera publié dans le Chicaneur, que son père dirige toujours. Elle y restera longtemps, un dossier complet étant demandé. Elle doit y traiter de la brusque hausse du niveau de vie. Un sujet passionnant, soupira Ginny en voyant son amie décoller à l'aéroport. Il y a trois mois, Colin Crivey est parti pour une région perdue des États Unis, afin d'y faire un reportage photographique sur les réparations spectaculaires d'après le passage d'un cyclone. Jamais les réparations n'avaient été aussi rapides après une telle catastrophe naturelle.

Quitte à ne jamais revenir

Cela fait maintenant trois ans que Ginny se sent seule, sans Harry. Du trio qu'il formait avec Ron et Hermione, il ne reste plus rien. Harry a disparu, Ron est resté et Hermione n'est pas revenue d'Islande. Elle y est partie il y a deux ans, afin d'enquêter sur de mystérieuses lettres anonymes, qui annonçait des attaques de Mangemorts encore en liberté. À chaque fois, les informations se révélaient exactes. Il y en a eu trois sur trois mois, après, plus de nouvelles, mais plus d'attaques non plus. Malgré tout, Hermione reste là-bas, où elle pense avoir une nouvelle piste. C'est du moins ce qu'elle a dit à son chef, le directeur du département des Mystère du Ministère de la Magie de Londres, et ce qu'il a lui-même répété à Rita Skeeter, toujours journaliste pour la Gazette des Sorciers. Aucun des amis de Ginny qui sont partis ne sont revenus, ils lui envoient néanmoins des nouvelles, faisant une petite enquête sur la disparition d'Harry dans la région où ils sont, mais toujours rien. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Ce n'est pas pour rien qu'Harry ait été le meilleur Auror jamais connu.

Poussés par des vents plus forts

Cela fait maintenant trois ans que Ginny et sa famille ont la bougeotte. Tous les jours, Ginny part dans deux régions différentes. Molly et Arthur, les parents, restent chez eux, toujours prêts à accueillir leurs enfants pour un repas, Bill traverse l'Angleterre en long, en large et en travers pour son travail, Charlie séjourne souvent en Roumanie, dans les montagnes où vivent les dragons qu'il étudie. Percy, l'adjoint du ministre de la Magie voyage d'une capitale à l'autre pour des réunions d'où il rentre aussi stressé qu'avant de partir, Fred et George, encore à la recherche de la farce ou de la friandise parfaite sillonnent le monde pour trouver de nouvelles idées, de nouveaux parfums. Ron, lui, reste en Angleterre, d'où il dirige les nombreux Aurors dont dispose le pays. Bien que les fils aînés voyagent beaucoup, ils rentrent en Angleterre au moins une fois par semaine afin de rendre visite à leur petite sœur, dont ils essaient de remonter le moral en racontant quelques anecdotes rigolotes.

Comme ceux qui t'ont fait partir

Cela fait maintenant trois ans que Ginny vit seule, elle refuse de remplacer Harry, qui est, selon elle, irremplaçable. Elle n'a jamais pu se résoudre à partir, espérant qu'il reviendrait, qu'un soir il rentrerait, comme avant, quand il rentrait d'une mission à travers le pays et qu'il lui raconterait sa journée. Harry avait une manière particulière de raconter, même si un événement triste était arrivé, il arrivait toujours à faire sourire, voire rire son assistance captivée. Le moindre détail comptait. Une fois, il était revenu de l'arrestation des Malefoy père et fils, qui avait malheureusement finit par un massacre. Les deux Mangemorts avaient néanmoins été arrêtés. Harry avait fait rire tout le monde en racontant l'arrestation du fils, Drago Malefoy. Ce dernier courait à travers une rue bondée. Il avait voulu descendre un escalier afin de rejoindre une rue secondaire, où il y avait moins de monde. Malheureusement pour lui, il avait trébuché sur sa robe noire un peu trop longue et était tombé dans l'escalier, tout enchevêtré dans sa tenue de Mangemort, la robe passé par dessus la tête, dévoilant un magnifique caleçon blanc où des nounours bleus gambadaient dans une foule de petits cœurs roses. Cette anecdote avait fait sourire les familles des victimes, rire les badauds et exploser de rire les Aurors présents et les Weasley. Ginny avait tellement rit qu'elle en serait tombée par terre si Harry ne l'avait pas retenue.

Et du passé qui s'endort

Cela fait maintenant trois mois que Ginny envisage sérieusement de partir de cette maison, où tout lui rappelle Harry, lui brisant le cœur. Peu à peu, les souvenirs d'Harry s'estompent, elle n'arrive plus à voir précisément son visage si elle n'a pas de photo sous les yeux, elle ne se souvient plus vraiment de son rire et commence à oublier les petites manies du sorcier. Malgré tous ses efforts, elle oublie des détails, et ça l'énerve. C'est pour ça qu'elle a décidé de partir, comme tout le monde. De moins en moins de souvenirs de moments heureux lui reviennent à l'esprit à l'improviste, rien qu'en voyant un parc où elle s'était promenée avec lui ou à la vue du canapé où il s'affalait dès qu'il rentrait de Londres. Au fur et à mesure, les souvenirs s'endorment, mais la douleur de l'absence d'Harry demeure. Ginny a décidé de partir pour essayer de se débarrasser de cette douleur qui devient insurmontable avec le temps qui passe.

Et plus rien à retenir

Cela fait maintenant trois mois que Ginny cherche une nouvelle maison, plus petite, où elle pourrait vivre seule. Elle n'est pas encore prête pour remplacer Harry, elle ne l'a pas encore complètement oublié. Quelque part, au fond d'elle, elle espère toujours, mais ne le montre plus. Elle recommence peu à peu à sortir, rencontrer d'autres sorciers, mais ne va jamais plus loin que la simple conversation lors d'une fête, elle aurait trop l'impression de trahir Harry qui reste présent dans ses pensées, ses rêves. De temps en temps, une tête brune ou une tête décoiffée lui fait remonter les souvenirs d'Harry. Finalement, Ginny a fait le ménage, en vue de son prochain déménagement. Elle a fourré dans des cartons tout ce qui lui rappelle Harry, afin de les remiser dans son grenier, où elle n'ira jamais.

Que tu reviennes

Cela fait maintenant trois semaines que Ginny a déménagé. Elle habite dans une charmante petite maison à la campagne, entourée de prairies à perte de vue où de nombreux animaux paissent tranquillement. Elle aime bien les regarder, ça la calme, la détend et surtout l'empêche de penser à Harry. En réalité, moins il y a de choses qui lui rappelle Harry, plus elle pense à lui, il ne quitte presque plus ses pensées, quand elle arrive enfin à ne plus penser à lui, c'est pour penser à la maison qu'elle aurait habitée avec son unique amour. De temps en temps, les autres Weasley viennent lui rendre visite, Colin, Luna et Hermione continuent à lui envoyer des nouvelles, n'indiquant jamais leur date de retour, qui ne semble pas prête d'arriver.

Je ne m'y attends plus

Cela fait maintenant trois semaines que Ginny travaille dans une boutique de mode pour sorciers, elle y vend des robes de soirée. Il lui suffit de voir une robe vert émeraude ou vert bouteille pour se souvenir du bal de noël qui avait eu lieu lors de sa troisième année. Elle n'avait pas pu y aller avec Harry, mais elle avait passé une bonne partie de la soirée à le regarder danser avec Parvati. Elle se souvient que cette dernière ressemblait beaucoup à un sapin de noël ce soir-là, avec ses nombreux bracelets qui tintaient à ses poignets. Souvent, au cours d'une fête quelconque, dès qu'elle voit un jeune homme danser un peu maladroitement, elle pense à Harry qui, il fallait bien l'avouer, ne savait pas très bien danser. Malgré tous ces souvenirs qui remontent, elle ne l'attend plus, la petite lueur d'espoir qui persiste lui permet tout juste de tenir.

Que tu reviennes

Cela fait maintenant trois semaines que Ginny conseille de jeunes sorciers de son âge pour des tenues de soirée. Ils sont tous plus beaux et plus mignons les uns que les autres, mais aucun ne l'intéresse, puisqu'ils ne s'appellent pas Harry Potter. Un soir, alors qu'elle rentrait complètement épuisée chez elle, elle eut la surprise de voir une silhouette qui semblait l'attendre. En s'approchant, elle reconnut Hermione. Dès que cette dernière vit la rousse s'approcher, elle fondit en larmes et la serra dans ses bras. Les larmes de Ginny rejoignirent bientôt celles d'Hermione. Après quelques sanglots, elles pénétrèrent dans la maison de Ginny et s'installèrent dans le salon. Cette visite pour le moins inattendue apporta de l'énergie à la rouquine, qui ne se sentait plus du tout épuisée. Au contraire, elle avait hâte d'entendre l'histoire d'Hermione. Celle-ci ne se fit pas prier et lui raconta son séjour de A à Z.

J'ai tellement attendu

Cela fait maintenant trois jours que Ginny héberge Hermione chez elle. Tous les jours, la jeune brune raconte à son amie de nouvelles anecdotes sur son séjour en Islande. Le seul sujet qui revenait sans cesse sur le tapis était l'objet de l'enquête menée en Islande : les lettres anonymes, qui avaient recommencées il y a peu pour ensuite cesser trois semaines après. Le mystère n'était toujours pas résolu, et Hermione comptait sur l'aide de son amie et son imagination débordante pour l'aider. Sans plus attendre, Hermione lui montra les lettres manuscrites. Ginny y jeta un vague coup d'œil. Toutes annonçaient une grande catastrophe, attaque de Mangemorts, pillage de village par des Mangemorts. À chaque fois, Hermione disait que le pire avait été évité grâce à ces lettres. La rouquine avait la curieuse impression de connaître cette écriture, mais sa mémoire refusait de mettre un nom dessus, à son plus grand regret.

Des jours et des semaines

Cela fait maintenant trois jours que Luna est revenue de Tombouctou, son dossier pour le Chicaneur était bouclé. Il apparaissait que le niveau de vie dans cette ville était remonté en flèche grâce à de nombreux dons de la part d'un mystérieux inconnu, toujours vêtu d'une robe noire et d'une cape noire, dont le capuchon tout aussi sombre dissimulait le visage. Personne n'avait pu apercevoir son visage. Seuls ses yeux, deux émeraudes brillantes étaient visibles avec, de temps à autre, un éclair rouge au dessus. Quelques photos avaient été prises. Luna les montra avec enthousiasme à Hermione et Ginny. La première fut frappée par le décor. Dans de nombreux journaux, elle avait vu la misère qui régnait dans cette ville, alors que sur cette photo, il y avait de nombreux immeubles flambants neufs, les habitants avaient tous le sourire aux lèvres et entouraient une silhouette sombre, qu'elle identifia comme étant le fameux inconnu. Les yeux de Ginny furent immédiatement attirés par cette silhouette qui lui semblait familière, mais peut-être n'était-ce qu'une impression.

Des mois peut-être plus

Cela fait maintenant trois jours que Colin est revenu en Angleterre. De son voyage aux États-Unis, il ramenait de nombreuses photos pour son reportage sur de spectaculaires réparations. Sur les premières photos, données par les victimes du cyclone, on voyait un paysage dévasté, des maisons détruites, certaines n'avaient plus de toit, il restait quelques cadavres ici et là, la misère et le désespoir semblait partout. Cette impression contrastait avec les clichés pris par Colin. Les collines étaient verdoyantes, de nouvelles maisons se dressaient, quelques fleurs égayaient le tout. Une impression de bonheur transparaissait, les habitants dansaient sur la place des nouveaux villages, ils fêtaient la reconstruction. Un sentiment de sérénité emplissait les terres reconstruites et envahissait quiconque regardait les photos. Une fois de plus, Ginny fut attirée par un petit détail, que ses trois amis de semblaient pas avoir remarqué. Sur chaque image, une silhouette apparaissait en fond. Devant la porte d'une maison, à l'ombre d'un arbre, perdu au milieu de la foule, il y avait toujours une ombre noire, qui ressemblait étrangement à l'inconnu de Luna. Il paraissait toujours aussi familier à Ginny, elle avait son nom sur le bout de la langue.

Autant que je m'en souvienne

Cela fait maintenant trois jours que les Weasley tentent de convaincre Ginny de venir à une fête, où Hermione, Luna et Colin seraient présents, ainsi que de nombreux anciens élèves de Poudlard. La rouquine résistait encore, ne voulant pour rien au monde revoir ses anciens camarades, qui ne manqueraient pas de lui parler d'Harry et de raconter de nombreux souvenirs, qui la feraient fondre en larmes. Ses trois amis et invités lui posaient sans cesse la question cruciale : "tu viendras, demain, à la fête ?" mais elle s'entêtait de répondre "non", ce qui ne décourageait pas le moins du monde ses amis. La question pouvait venir n'importe quand, pendant le petit-déjeuner, pendant que la rouquine jardinait… Il fallait qu'elle reste vigilante si elle ne voulait pas répondre "oui" par mégarde, ce que son cœur ne cessait de lui répéter depuis trois jours, trois longues journées.

Je crois que tu ne m'aimais plus

Cela fait maintenant trois jours que Ginny reçoit de nombreux hiboux. Les nombreux invités de la fête lui écrivent pour tenter de la convaincre de venir. Elle les lit à peine et les range dans une malle pour ne plus y penser. Certains même n'hésitent pas à lui écrire plusieurs fois en une journée, ce qui fait un total de 15 lettres de la part de Fred et George, 14 de la main de Ron et bien d'autres, ses frères étant passés maîtres dans l'art de lui écrire pour ne rien dire. Une question tient lieu de signature à chaque fois : "tu viendras à la fête ?". En lisant cette question, Ginny répond "oui" dans sa tête, mais dit "non" à voix haute, comme lui indique son caractère borné. La veille de la fête, elle reçut une curieuse lettre, écrite à l'encre verte et dépourvue de signature. Quelques vers étaient écrits, de la même main que les fameuses lettres anonymes d'Hermione :

Que tu reviennes

Je ne m'y attends plus

Que tu reviennes

J'ai tellement attendu

Des jours et des semaines

Des mois peut-être plus

Autant que je m'en souvienne

Je crois que tu ne m'aimais plus

Cela fait maintenant trois heures que la mystérieuse missive est arrivée chez Ginny. Où qu'elle aille, elle ne peut s'empêcher d'emporter la lettre, bien serrée dans le creux de sa main. Régulièrement, elle y jette un coup d'œil, comme si elle espérait qu'un nom apparaîtrait, la soulageant d'un poids de plus en plus lourd. Malheureusement, le bas du parchemin reste vierge, rien ne s'inscrit, pas le moindre indice qui permettrait à Ginny de retrouver le nom qu'elle cherche depuis trois jours sans qu'il ait réussi à franchir la barrière de ses lèvres. En sortant de table, après le dîner, la rouquine ne put s'empêcher de regarder et d'examiner une nouvelle fois le bas du parchemin, mais rien. Tout dans ce parchemin semble la narguer. Qui est donc cette mystérieuse personne qui l'attend depuis tout ce temps ? Quelle est donc cette personne qu'elle aurait cessé d'aimer il y a longtemps ? Elle a beau se creuser les méninges, rien. Elle ne se souvient de rien.

Encore un soir qui s'achève

Cela fait maintenant trois heures qu'une chouette blanche a apporté cette lettre qui n'a toujours pas quitté la main de Ginny. Elle s'y accroche comme un noyé à une bouée, comme si ce bête parchemin pouvait répondre à toutes ses questions. Elle sait qu'elle est stupide d'attendre comme ça, un message, un indice qui viendrait de la lettre, mais elle ne peut plus s'empêcher d'espérer. Espérer quoi, au juste ? Elle n'en sait rien. Attendre quoi ? Elle ne le sait pas non plus, mais elle attend et elle espère comme si sa vie en dépendait. De la fenêtre de sa chambre, Ginny voit les étoiles s'allumer une par une. La fête que ses parents organisent commence le lendemain, et elle s'entête de répondre "non", bien qu'elle souhaite par dessus tout d'y aller. Logique, Ginny ? Absolument pas, mais elle a toujours été ainsi. Quand Harry ne s'intéressait pas à elle, elle l'aimait, et quand il a commencé à la regarder et à la considérer comme autre chose que "la petite sœur de Ron, son meilleur ami", elle a cessé de l'aimer. La logique et Ginny ont toujours fait deux, voire trois, et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle allait faire mentir cette règle idiote.

Dans cette chambre immobile

Cela fait maintenant trois heures qu'une lettre lui demande d'aller à une fête et qu'elle s'obstine à refuser. Elle est maintenant dans sa chambre, étendue sur son lit, perdue dans ses pensées. Autour d'elle, rien ne bouge, tout est silencieux, immobile. Silencieux ? Pas sûr. En tendant bien l'oreille, Ginny entendit un murmure, comme un léger souffle de vent qui jouerait avec la cime des arbres. Se redressant un peu, elle tenta de comprendre quel était ce bruit étrange. C'était bien la première fois qu'une pièce faisait du bruit comme ça, sans raison. Ginny n'était pas plus rassurée que ça, surtout qu'elle avait l'impression que c'était la chambre elle-même qui lui parlait, lui chuchotait quelque chose, lui murmurait au creux de l'oreille quelques mots incompréhensibles.

Et pourquoi me lèverais-je?

Cela fait maintenant trois heures que Ginny est plongée dans un débat intérieur. Sa conscience lui souffle d'aller à la fête, lui dit qu'elle doit y aller, mais la voix de la raison réplique qu'il vaudrait mieux rester ici et ne pas aller au Terrier, où tous les souvenirs, les bons comme les mauvais, remonteraient à la surface, ce qu'elle voulait à tout prix éviter. Au fait, qui a dit que la "voix de la raison" ne disait que des choses raisonnables ? Personne, et surtout pas Ginny. Après tout, n'était-ce pas sa voix de la raison qui lui disait, quelques années plus tôt, de ne pas aller voir Harry ? Bien sûr, par esprit de contradiction, Ginny était allée le voir, et c'était tant mieux. Ginny venait donc d'en déduire que, contrairement à son nom, la voix de la raison n'est pas toujours raisonnable, et même plutôt rarement dans son cas. En bref, il fallait qu'elle fasse l'inverse, c'est-à-dire aller à la fête.

Et pour qui le faudrait-il?

Cela fait maintenant trois heures que Ginny réfléchit à s'en faire sortir de la fumée par les oreilles. Et puis, attendez une minute. Si elle va à la fête, il y aura sa famille, ses anciens amis de Poudlard qui, eux, ne manqueraient pas de lui rappeler le bon vieux temps de Poudlard, quand Harry était encore là. Ils ne cesseraient de ressasser le passé, d'en parler et d'en reparler encore et toujours. Mais, au fond, si Ginny avait finalement décidé d'y aller, n'était-ce pas un peu pour ça ? Ou même, que pour ça ? Peut-être, après plus de trois ans de silence, avait-elle besoin d'en parler, et que cette fête serait une bonne occasion ? En plus, à chaque fois qu'elle s'était posé la question "pourquoi aller à la fête au Terrier" elle n'avait trouvé qu'une seule raison, qui ne tenait qu'en un seul mot, mais qui voulait dire beaucoup : Harry. En réalité, si, au fond d'elle, elle avait envie d'y aller, sans se l'avouer complètement, c'était pour parler d'Harry et admettre, enfin, sa disparition.

C'est du passé qui s'endort

Cela fait maintenant trois heures que Ginny tergiverse. Finalement, à force de doutes, d'hésitations, sans vraiment savoir comment, elle s'est retrouvée devant le portail du Terrier, où la fête venait visiblement de commencer. Effectivement, les lampions magiques clignotaient et se baladaient à travers le jardin, éclairant tantôt d'une douce lumière bleue, rouge ou verte, tantôt d'une lumière blanche presque aveuglante. Un lampion diffusait même une lumière rose tamisée où flottaient de petits cœurs rouges, zigzagant entre les nombreux invités. Ces derniers déambulaient dans le parc, un verre à la main, discutant gaiement avec un voisin ou une voisine, rigolant à une blague, souriant à l'évocation d'un souvenir. Des chevelures rousses s'agglutinaient au centre du jardin, dissimulant la table croulante de victuailles, c'étaient les Weasley. Un visage un peu enfantin, aux cheveux noirs, un air lunaire, pas de doute, c'est Neville Londubat. En face de lui, Luna Lovegood, avec ses éternels cheveux blonds emmêlés et ses yeux globuleux. Deux petites indiennes qui se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, Padma et Parvati Patil. Derrière elles, un jeune homme mitraillait les invités de son énorme appareil photo, éblouissant tout le monde de son flash, Colin Crivey immortalisait cette fête. Quelques pas plus loin, une chevelure brune décoiffée, un sourire un peu crispé, de magnifiques yeux vert émeraude, une cicatrice au front, c'est Harry. Hein ? Quoi ? Harry ? Ici ? Mais, c'est pas possible ! C'est impossible pour la simple et bonne raison qu'il a disparu voilà plus de trois ans…

Je n'ai plus que des souvenirs

Cela fait maintenant trois minutes que Ginny est arrivée à cette fête où elle avait pourtant juré de ne jamais aller. Finalement, ses pieds n'en avaient fait qu'à leur tête, n'écoutant que la conscience de Ginny, qui avait la mauvaise habitude de faire l'inverse de ce que disait la voix de la raison. Devant elle, se dressait Harry, ou du moins un jeune homme qui y ressemblait comme deux gouttes d'eau, mais seul James, son père, pouvait lui ressembler autant et ce dernier était mort. Il n'y avait donc que deux solutions envisageables, mais une seule réellement possible. Soit c'était effectivement Harry, soit c'était un clone, un fan qui avait décidé de lui ressembler le plus possible, allant même jusqu'à l'imiter dans les moindres détails. À sa connaissance, seul Harry clignait des yeux de cette manière, pas le moindre doute était possible.

Que tu reviennes

Je ne m'y attends plus

Que tu reviennes

J'ai tellement attendu

Des jours et des semaines

Des mois peut-être plus

Autant que je m'en souvienne

Je crois que tu ne m'aimais plus

Cela faisait maintenant trois minutes que Ginny avait l'impression d'être victime d'une hallucination. Comment Harry, disparu depuis longtemps, pouvait-il être là, se tenir debout à quelques mètres d'elle et sembler bien vivant, en chair et en os ? Ce n'était tout bonnement pas possible. C'était forcément un rêve éveillé. Pourtant, Harry venait de la voir et s'approchait d'elle, un sourire de plus en plus large éclairait son visage. De son côté, Ginny n'en menait pas large. Elle paniquait de plus en plus, hésitant entre prendre ses jambes à son cou et tenter de semer le fantôme parmi les nombreux invités de la fête qui, eux, ne semblaient pas remarquer la présence d'Harry. Ginny hésitait à aller voir son fantôme pour s'assurer qu'il était bien vivant, son monologue intérieur se limitant au strict minimum : « J'y vais, j'y vais pas, j'y vais, j'y vais pas, j'y vais pas, j'y vais… » le rythme étant de plus en plus rapide, tronquant des mots, donnant à la fin : « J'y vais, j'y vais, j'y vais… ». Elle finit par se plier à la volonté de sa voix intérieure. De toute façon, elle n'avait plus le choix, puisque ses jambes avançaient déjà dans la direction du fantôme.

Que tu reviennes

Je ne m'y attends plus

Que tu reviennes

J'ai tellement attendu

Des jours et des semaines

Des mois peut-être plus

Autant que je m'en souvienne

Je crois que tu ne m'aimais plus

Cela faisait maintenant trois minutes que Ginny fixait son fantôme. Une douce musique raisonnait dans le jardin, la chanson préférée de Ginny depuis la disparition d'Harry. Quand ce dernier était parti, elle l'avait écoutée en boucle, jusqu'à en connaître la moindre note, le moindre souffle du chanteur. Cette chanson exprimait toute sa détresse après l'abandon d'Harry. Presque inconsciemment, tout en avançant vers le fantôme, Ginny murmura les paroles en même temps que le chanteur. Plus elle se rapprochait du fantôme, plus Ginny était persuadée d'être face du vrai, du véritable Harry, ce dernier l'entonnait aussi. Autour de Ginny, tout semblait s'effacer, elle ne voyait plus Seamus rire d'une blague de Ron, ou Dean draguer Padma, ni même Luna qui lui faisait de grands signes. Plus rien ne comptait, sauf Harry, qu'elle avait enfin retrouvé.

Que tu reviennes

Cela faisait maintenant trois minutes que Ginny s'approchait d'Harry, son unique amour, l'homme de sa vie. Elle le reconnaissait, bien que quelque chose cloche, quelque chose manquait, mais elle aurait été bien incapable de dire quoi. Toujours les mêmes cheveux bruns ébouriffés, comme son père, ses yeux verts, comme sa mère, l'éternelle cicatrice en forme d'éclair, vestige de son combat contre Voldemort, la même façon de battre des paupières, le même sourire, un peu timide, un peu crispé, les lunettes rondes continuaient à glisser sur son nez, l'obligeant à les remonter de temps en temps. Côté vestimentaire, pas de changement non plus, jean noir pas trop moulant, tee-shirt bleu pâle, veste bleue foncée aux manches retroussée, capuche retombant négligemment sur ses épaules. Rien n'avait changé, pourtant il manquait quelque chose.

Des jours et des semaines

Cela faisait maintenant trois minutes que le cerveau de Ginny carburait au maximum de ses capacités pour trouver le détail qui manquait, ce qui avait changé. Ce n'était pas la baguette, puisqu'elle était rangée dans la poche du jean, ni la cape d'invisibilité, pliée au fond d'une autre poche, créant un léger renflement. Plus elle s'approchait de lui, plus elle avait l'impression d'avoir ce détail sur le bout de la langue. Elle était convaincue que si elle tirait la langue à quelqu'un, à l'instant même, il serait capable de le lire, mais ce ne serait pas très poli. Juste derrière le fameux fantôme, Luna arrivait en courant. Elle s'arrêta à deux mètres de Ginny, complètement essoufflée, le cœur battant la chamade, le souffle court, les joues rouges, la rendant encore plus folle que d'habitude, bien que ce soit difficile. Et là, il y a une petite ampoule qui apparaît au-dessus de Ginny, elle s'allume en faisant « tilt » et le cerveau crie « eurêka ! j'ai trouvé ! » en levant une main imaginaire. Mais bon sang, mais c'est bien sûr ! Elle venait enfin de trouver le détail manquant, grâce à Luna.

Des mois peut-être plus

Cela faisait maintenant trois secondes que Ginny a trouvé le détail manquant, mais elle refusait de l'admettre. Elle aurait préféré se rendre compte que Rogue était son professeur préféré, bien que ce soit tout l'inverse, ou encore qu'Hagrid avait reçu une nouvelle cargaison de Scroutt à pétard dont elle devrait s'occuper ou même que Voldemort n'était pas mort… Elle était prête à tout admettre, sauf ça. C'était trop dur, trop difficile. Plongée dans ses pensées, elle ne vit même pas Luna qui s'évertuait pourtant à faire de grands moulinets de bras à quelques centimètres de ses yeux, espérant la faire réagir pour pouvoir enfin lui donner le parchemin qu'elle tenait à la main. Complètement désespérée, Ginny ne voyait plus rien, pas même Harry à un mètre d'elle. Luna, quelque peu décontenancée, la suivit, agitant le parchemin devant les yeux de la rouquine, mais pas la moindre réaction. Elle allait là où ses jambes voulaient bien la mener.

Autant que je m'en souvienne

Cela faisait maintenant trois secondes que l'univers de Ginny semblait complètement écroulé. Elle s'était rendue compte que le Harry qu'elle avait vu était en fait un fantôme, il ne respirait pas, son cœur ne battait pas, mais en même temps, il avait l'air si vivant qu'elle n'avait pu s'empêcher d'espérer, de croire à son retour. Maintenant, c'était trop tard. Ginny ne voyait plus rien, que du flou, tout tournait autour d'elle, elle se sentait mal, tellement mal qu'elle pensa un moment qu'elle allait s'évanouir, mais non. Elle voulait s'évanouir, mais son corps le refusait. De toute façon, depuis qu'elle avait enfin admit qu'elle avait envie d'aller à cette fête, son corps n'en faisait qu'à sa tête, si tant est qu'il en ait une. Et là encore, il faisait des siennes. Non seulement, il refusait l'évanouissement, mais en plus, ses jambes marchait vers un but, une silhouette que Ginny ne put qu'entrapercevoir. C'était Harry, le fantôme. Mais était-il vraiment un fantôme ? Sa poitrine se soulevait, selon le rythme de sa respiration, le sang battait au niveau de ses tempes, il semblait avoir repris des couleurs. Le "plus si fantôme que ça" adressa un grand sourire à Ginny avant de s'approcher d'elle.

Je crois que tu ne m'aimais plus

-Cela faisait trois ans, trois mois, trois semaines, trois jours, trois heures, trois minutes et trois secondes que j'attendais ça, murmura Harry au creux de l'oreille de Ginny avant de l'embrasser délicatement.

Ginny, encore un peu abasourdie, se laissa faire puis, reprenant ses esprits, répondit au baiser d'Harry, comme si elle voulait s'assurer que c'était bien lui, qu'il était bien vivant, en chair et en os. Rompant le doux contact, Ginny demanda à Harry le pourquoi de sa disparition.

-C'était une malédiction de Voldemort, qu'il a faite avant de mourir, répondit-il la mine sombre. Pendant trois ans, trois mois, trois semaines et trois jours, tu ne pouvais pas me voir, personne ne pouvait me voir. Après, tu pouvais me voir pendant trois heures, trois minutes et trois secondes. Et si, malgré cette longue absence, notre amour continuait, je serais libéré de cette malédiction. Et me voilà, conclut-il avant d'embrasser de nouveau la rouquine.

Que tu ne m'aimais plus

Cela fait maintenant cinq ans qu'Harry et Ginny sont mari et femme. Ils se sont mariés deux mois après leurs retrouvailles. Ils sont au Terrier, pour fêter noël en famille. Deux nouveaux rouquins participent aux festivités, leurs jumeaux James et Lily. James est le portrait craché de son père, avec des cheveux roux et les beaux yeux bleus de Ginny. Lily ressemble plus à sa mère, mais a hérité des yeux émeraude de son père. Bien qu'âgés d'à peine quatre ans, ils savent exactement ce qu'ils vont faire plus tard :

-Moi, je serais le joueur de Quidditch le plus célèbre ! déclare James en bombant le torse.

-Et moi, je serais la meilleure Auror qu'on n'ait jamais vu ! ajouta Lily en souriant fièrement.

Devant ces deux petits bouts de choux qui ne savent qu'enchaîner les bêtises, Harry et Ginny ne peuvent s'empêcher de craquer, et d'exploser de rire devant leurs ambitions.

fin

Avec cet OS, j'avais eu envie de changer un peu de style, vous en avez pensé quoi ?

Review, please !

Bisous,

lilly.malefoy

P.S. : c'était le dernier OS "cadeau de Noël", mais ça ne veut pas dire que ce sera le dernier posté, rassurez-vous. Simplement, les autres mettront beaucoup plus de temps à venir.