Epilogue
A partir de ce moment, il n'y a plus que de la guimauve (bon disons, qu'avant c'était déjà très « guimauve » mais là c'est pire que tout) donc vous pouvez vous arrêter maintenant… ou pas. En fait, plutôt qu'un épilogue, c'est plutôt une série de petites vignettes (totalement « guimauves » voir désespérantes) que mon esprit fleur bleue m'a poussé à écrire. Vous ne pourrez pas dire que vous n'êtes pas prévenus.
PS pour Mégara : je sais je ne dois pas te remercier, j'ai appris ma leçon :-) mais quand même, j'espère que ça va te plaire et oui, pour te dire je suis un peu Sara/Nick sur les bords... en fait, je le suis même carrément (parce que je trouve que Grissom est un crétin fini qui ne mérite pas Sara et que Nick est vraiment adorable) mais comme il est plus qu'évident qu'elle est toujours entichée de son entomologiste, je fais avec ;-)
De légers coups frappés à la porte de son bureau lui firent relever la tête du rapport qu'il était en train de lire. En reconnaissant la silhouette fine qui se découpait sur le seuil, les lèvres de Grissom s'étirèrent d'un sourire mi-amoureux, mi-taquin, très 'non-grissomien'. Il se redressa dans son siège et contempla avec plaisir – et une fierté certaine – la jolie brune qui s'avançait vers lui, le regard interrogateur. Le scientifique en profita pour laisser ses yeux glisser sur ce corps qu'il avait redécouvert inlassablement et avec délice la nuit dernière. Le souvenir de leurs étreintes – plus que passionnées – faisait s'accélérer les battements de son cœur et éveillait en lui certains… désirs peu avouables en ces lieux.
- « Ferme la porte derrière toi » demanda calmement l'entomologiste avant qu'elle ne s'en fût trop éloignée.
Sara fronça ses sourcils de plus belle avant de s'exécuter puis de se retourner vers lui, un feuillet à la main. Il la regarda, se tenir là, debout, incertaine. Magnifique. Moulée dans un jean clair et un petit pull amande. Ses cheveux ondulés encadraient son visage. Un visage aux traits fins et harmonieux. Diaphane. Son visage, à elle. Elle, le centre de son univers. En avait-elle seulement conscience ?
- « Heu… Greg ma dit que tu voulais me voir à propos de mes notes sur l'affaire Potter » fit-elle, hésitante, en désignant la porte – maintenant close – et par extension le couloir. « Mais la journée s'est terminée il y a une demi-heure et… » continua t'elle, incertaine.
- « Je sais » répondit Gil, légèrement amusé par la perplexité de la jeune femme. « Viens par ici » ajouta t'il en lui tendant la main après avoir éloigné sa chaise du bureau.
Sara sembla tout à coup comprendre où il voulait en venir et secoua doucement la tête, faisant danser ses boucles brunes sur ses joues. Elle sourit, malicieuse, et s'avança vers lui avec une lenteur calculée. Déposant au passage sur dossier sur la table de travail, elle glissa sa main dans celle de Grissom et le laissa l'attirer vers lui. Elle se retrouva rapidement assise sur ses genoux, face à lui, dans une position difficilement qualifiable de 'professionnelle'. Mais ça ne sembla pas perturber outre mesure l'entomologiste qui glissa ses mains autour de la taille de Sara afin de la rapprocher encore davantage de lui.
- « Tu m'as manqué aujourd'hui… » murmura t'il alors que leurs fronts se joignaient.
- « Qui êtes vous et qu'avez-vous fait du véritable Gil Grissom ? » fit Sara en riant doucement avant de passer ses mains autour de la nuque de son amant. « Je croyais qu'il fallait rester 'sage' au travail ? » ajouta t'elle alors que son nez frôlait gentiment le sien.
- « André Gide a dit : La sagesse n'est pas dans la raison mais dans l'amour. De plus, comme tu l'as fait si pertinemment remarquer, nous ne sommes plus en fonction depuis une trentaine de minutes donc… » répondit Grissom tout contre ses lèvres.
- « Donc ? » reprit Sara sur le même ton.
Pour toute réponse, il captura ses lèvres dans un long et doux baiser. Elle sembla approuver sa conclusion puisqu'elle prit sur elle d'approfondir le baiser qui devint vite très passionné. Ils se séparèrent au bout de quelques minutes, à bout de souffle.
- « N'importe qui pourrait entrer » fit remarquer Sara avec un léger sourire en coin.
- « Mmmm… » marmonna Grissom, manifestement plus préoccupé par les courbes de la nuque de la jeune femme sous ses lèvres que par la perspective de se faire prendre sur le fait.
- « Grissom ! » le gronda Sara sans grande conviction et sans esquisser le moindre geste pour le repousser.
- « Gil » rectifia l'interpellé avant de faire glisser ses lèvres vers l'oreille de la brunette alors que ses mains se glissait audacieusement sous son tee-shirt. « Tu me rends fou… » susurra t'il en égarant sa langue sur son lobe.
- « Ouiiiiii, j'en avaaaaais bien uuuuuuuune vague iiiiiiidée » répliqua la jeune femme, avalant durement pour ne pas se laisser aller sous cette douce torture.
Sara se mordit la lèvre inférieure en souriant avec espièglerie. Que penserait les autres s'ils voyaient Grissom à présent ? Elle imaginait aisément leurs airs ahuris et cette image la fit sourire encore davantage. L'entomologiste s'écarta doucement d'elle et la fixa un moment. Elle était adorable avec ce sourire mutin et ces yeux malicieux. Elle était très sexy aussi avec ces pommettes légèrement rosées. Elle n'avait certaine aucune idée de l'effet qu'elle lui faisait. Le simple fait de la toucher… Il soupira avec délice et repoussa avec tendresse une mèche brune derrière son oreille.
- « Je me disais que puisque demain nous avons tous les deux notre journée… » commença Grissom en continuant de jouer avec ses boucles soyeuses.
- « Je travaille demain » l'interrompit la jeune experte en levant un doigt en l'air.
- « Plus maintenant » la corrigea t'il en souriant alors qu'il attrapait doucement son poignet.
- « Ce n'est pas bien d'utiliser son statut de superviseur à des fins personnelles… » le taquina Sara, faussement sérieuse.
- « Je n'utilise rien du tout » se défendit Grissom en rapprochant son poignet de son visage avant d'y déposer un léger baiser. « C'est une pure coïncidence s'il se trouve que nos jours de congé correspondent » ajouta t'il en enlaçant ses doigts aux siens. « Quoiqu'il en soit, étant donné que demain nous avons tous les deux notre journée, je me disais que tu pourrais peut-être m'aider à décorer ma maison. Bien sûr il faudra tout acheter parce qu'habituellement… »
- « Griss » le coupa Sara en secouant doucement la tête avec un doux sourire. « Ce n'est pas parce j'ai parlé d'un sapin que tu dois… »
- « Sara » la coupa à son tour l'entomologiste en posant un doigt sur ses lèvres. « Je ne fais pas ça par obligation. Je veux le faire. J'ai envie de le faire » expliqua t'il alors que son pouce caressait la joue pâle de la brunette. « Je ne le fais pas à cause de toi mais pour toi » conclut-il très sérieusement et avec une sincérité qui la toucha profondément.
- « Oh… D'accord alors » acquiesça la jeune femme. « Il va te falloir un sapin, des boules, guirlandes, des figurines, des cheveux d'anges, des bougies, de la fausse neige… » énuméra t'elle avec malice, observant avec amusement l'expression d'effarement qui se peignait sur le visage du scientifique.
- « Okay, okay… » l'interrompit Grissom, comprenant qu'elle se moquait de lui. « Bon, si tu as fini, que dirais-tu d'aller dîner ? » proposa t'il en resserrant son étreinte autour de la taille de Sara.
- « Tu vas cuisiner ? » s'enquit-elle en penchant sa tête sur le côté.
- « A vrai dire je pensais plutôt t'emmener dans un petit restaurant italien qui a ouvert il n'y a pas très longtemps » exposa t'il, la voix teintée d'une légère appréhension par rapport à la réaction de Sara face à cette proposition.
- « Quoi ? Comme un rendez-vous ? » fit mine de s'étonner la jolie brune. « Attention, je vais finir par croire que ça devient sérieux entre nous… »
Elle fut coupée dans sa plaisanterie par des lèvres qui se posèrent sur les siennes avant de les enflammer d'un fougueux baiser. Elle se laissa faire bien volontiers et attendit que le baiser prenne fin avant de protester.
- « Hey ! » s'exclama t'elle en le frappant légèrement sur l'épaule. « Tu n'as pas le droit de m'interrompre comme ça. Ce n'est pas juste ! » se plaignit-elle avec une adorable petite moue d'enfant capricieuse qui ne manquait jamais de le faire fondre.
- « Alors ? » demanda t'il après avoir déposer un baiser sur son front.
- « Alors quoi ? » minauda Sara avec un regard candide et innocent.
- « Pour le dîner » précisa t'il, amusé par son comportement enfantin.
Elle qui, quelques heures auparavant, récoltait soigneusement des indices sur le cadavre d'un jeune adolescent qui ne dépassait pas les 14 ans. Elle qui, quelques minutes auparavant, annonçait à ses parents qu'elle avait retrouvé le tueur et que, grâce à son travail et à celui de Greg, il passerait le reste de sa vie derrière des barreaux. C'était une chose qu'il ne pensait pas, honnêtement, qu'elle était capable de faire. Pas si facilement. Il connaissait l'amie en elle – un peu – la scientifique surtout. Cette experte brillante et déterminée dont il admirait l'esprit de déduction et le sang-froid. Il ne connaissait que la part sombre de son humanité. Sa détresse et son empathie face aux cas les plus difficiles. Sa générosité et sa compassion envers les victimes. La douleur liée à son enfance.
Il connaissait aussi son désir et son extraordinaire capacité à apprendre. Mais cette joie de vivre, cette bonne humeur, cet humour, cette exquise féminité, cette tendresse… c'était nouveau pour lui. Il ne la connaissait pas en tant qu'amante. Cette passion en elle qu'elle savait si bien déclancher en lui aussi. Cet abandon si total lorsqu'ils faisaient l'amour. Ce don qu'elle avait de l'amadouer, de le faire sourire, de le mettre à l'aise, de lui donner envie de s'ouvrir. Toutes ces petites choses qu'il découvrait et qui faisaient qu'il l'aimait de plus en plus chaque jour – si tant est que cela fut possible. Il n'avait jamais aimé comme ça avant. Auprès d'elle il ressentait toujours cette délicieuse euphorie… Et quand elle reposait dans bras, au petit matin, encore endormie, il était aux anges. Littéralement.
- « Quel dîner ? » interrogea Sara avec un sourire mutin.
- « Sara… » la gronda gentiment Grissom en fronçant les sourcils.
- « J'adorerais aller dîner avec toi dans ce restaurant italien » fit la jeune femme au creux de son oreille, le faisant intentionnellement frissonner. « Passe me prendre à 20 heures » fit-elle en se levant prestement avant de quitter la salle en souriant. Laissant Grissom seul dans la pièce, une expression mi-surprise, mi-béate plaquée sur le visage. Dieu qu'il pouvait l'aimer cette femme…
TBC...
