Pour Megara (encore ;-)) : je sais, j'ai lu tes fics et j'adore aussi Warrick/Sara (en fait j'adore à peu près tout sauf Grissom/'quelqu'un d'autre que Sara' et Nick/Cath)


Le bruit d'une clef tournant dans une serrure raisonna soudain dans la maison de Grissom. La porte s'ouvrit brusquement sur une Sara légèrement essoufflée mais radieuse et les bras couverts de paquets de tailles diverses. Elle avança légèrement dans la pièce avant de déposer ses sacs à même le sol. Elle se débarrassa ensuite de son écharpe pour la poser négligemment sur une console à côté des clefs.

- « Hey, Griss, tout va bien ? » demanda t'elle en se retournant vers l'entrée.

Elle étouffa tant bien que mal un éclat de rire en observant l'homme en question se débattre pour faire passer un imposant sapin par la porte. Le prenant en pitié, la jeune femme vint à son aide et à eux deux, ils réussirent à venir à bout du conifère récalcitrant. Une fois que Grissom – sous les directives de Sara – eut placé l'arbre en question dans le salon, il se recula pour juger de l'effet.

- « On avait vraiment besoin d'en prendre un aussi grand ? » grommela t'il, plus par principe qu'autre chose.

Quoiqu'il puisse en dire, il avait vraiment apprécié cette petite virée avec la jolie brune qui le fixait à présent avec espièglerie. Faire les magasins n'était certainement pas son activité favorite. Loin de là. Pourtant, passer la matinée à voir Sara s'extasier sur la moindre petite décoration – guirlande, étoiles, boules, anges… – et lui sauter au coup à chaque fois qu'il cédait – c'est-à-dire à chaque fois – n'était pas des plus désagréables. Loin de là. Et il avait au moins appris une chose. Il ne pouvait rien lui refuser. Rien. Quoiqu'elle veuille, elle l'aurait. Quoiqu'elle demande, il lui donnerait. Un sourire, un regard, une caresse et il était perdu. Il s'en doutait bien, avant. Mais il en avait obtenu la confirmation. La preuve en était ces paquets dans son entrée et tous les autres qui attendaient dans la voiture.

- « Au lieu de râler, viens plutôt m'aider à décharger le reste… » fit Sara, souriante, en l'entraînant dehors, coupant court à ses réflexions.

Cinq minutes – et deux allers et retours – plus tard, Gil refermait enfin la porte de sa maison. Alors qu'il embrasait la pièce du regard, un sourire naquit sur ses lèvres. Son salon n'avait jamais été aussi en désordre et il ne s'y était jamais senti aussi à l'aise. Et il en était de même pour toutes les autres pièces. Mais, pour être honnête, cela avait sans doute davantage à voir avec le fait que cet état des lieux était la preuve de la présence de Sara. Et ça, ça n'avait pas de prix… Justement, la jeune femme en question fit son apparition. Le sourire de l'entomologiste s'élargit encore. Elle s'était changé et évoluait maintenant dans une de ses chemises – la voir porter un de ses vêtements, à lui, le ravissait toujours au plus haut point – et un short ridiculement – et délicieusement – court, ses cheveux relevés dans un chignon un peu brouillon. Adorable.

- « Je n'en reviens pas que tu m'ais fait acheté tout ça » lui murmura t'il à l'oreille alors qu'il venait l'enlacer par derrière, glissant ses mains sur sa taille, l'attirant contre lui et posant son menton sur son épaules.

- « Que 'je' t'ai fait acheté tout ça ? » se récria Sara, amusée, en se laissant aller contre son torse, faisant jouer ses doigts sur les bras qui l'entourait. Elle avait encore du mal à assimiler cette nouvelle facette de Gil Grissom. Tendre, attentionné, romantique, tactile… et parfois même enfantin. « De toutes façons, tu n'avais qu'à dire non » suggéra t'elle, mutine, tout en sachant parfaitement qu'il en aurait été incapable.

- « Mmmm… » fit Grissom, manifestant ainsi son incertitude quant à cette possibilité. « Bon, il va peut-être falloir qu'on s'y mette si on veut que ce soit fini avant demain » reprit-il en toisant d'un regard hostile les empilements de sacs qui encombraient la pièce.

- « On aurait fini » l'assura la brunette en se retournant dans ses bras. « Mais d'abord il faut faire les cookies » annonça t'elle avant de déposer un chaste baiser sur les lèvres de son amant et de se dégager de son étreinte pour rejoindre la cuisine.

- « Des cookies ? » répéta t'il en la suivant, confus, les sourcils froncés.

- « Pour quoi crois-tu que je me suis arrêtée à l'épicerie ? » lui demanda t'elle tout en commençant à ouvrir différents placards.

- « Pour acheter du chocolat… » proposa Grissom, un peu incertain.

- « Exactement » approuva la brunette, achevant de le perdre. « Du chocolat pour préparer des cookies » consentit-elle à expliquer devant sa perplexité.

- « Oh… J'avais cru que tu le destinais à une autre activité… » fit l'entomologiste d'une voix définitivement sensuelle et avec un regard peu équivoque qui fit rougir la jeune femme pour son plus grand plaisir.

- « S'il en reste il se peut que… » commença Sara, malicieuse, avant de laisser sa phrase en suspend. « En attendant, il faudrait que tu le coupes en petits morceaux pendant que je prépare la pâte. Tu peux faire ça ? » s'enquit-elle sans se retourner.

- « Oui chef ! » répondit Grissom, taquin.

Pendant les 10 minutes suivantes, le grand docteur Grissom s'appliqua à réduire des tablettes de chocolat en pépites de tailles 'relativement' égales. En réalité, il en réduisait la moitié et mangeait l'autre tout en contemplant Sara. Le mouvement de ses fines mains qui malaxaient la pâte l'hypnotisait et faisait naître en lui certaines images subliminales peu en rapport avec une quelconque activité culinaire. Pas dans le sens conventionnel en tous cas.

- « Griss ! » s'exclama Sara, le prenant sur le fait. « Tu es sensé découper le chocolat pas l'ingérer » le gronda t'elle en le toisant d'un regard nettement réprobateur, les mains sur les hanches.

L'entomologiste se contenta d'hausser les épaules et adopta son meilleur regard de chien battu afin d'amadouer la jeune femme qui lui faisait face. Cela ne sembla marcher qu'à moitié puisqu'avant même d'avoir pu réagir il se retrouva recouvert d'un nuage de farine. Il cligna plusieurs fois des yeux, toussota et essuya légèrement son visage avant de relever les yeux vers la coupable. La brunette semblait très satisfaite d'elle-même et arborait un petit sourire en coin. Sans dire un mot il plongea sa main dans le pot de farine. Sara ne perdit pas son sourire mais une lueur d'appréhension passa dans son regard. Celui de Grissom se fit mi-diabolique, mi-malicieux. Il s'avança vers elle comme un prédateur vers sa proie. Sara recula jusqu'à ce qu'elle soit arrêtée par le plan de travail. Il continua jusqu'à être collé à elle.

- « Alors miss Sidle, on attaque son superviseur… » susurra t'il en se penchant vers elle.

Il passa une main sur sa taille, la glissa un peu plus bas et souleva la jeune femme d'un geste brusque – mais néanmoins affectueux – afin de l'asseoir sur le plan de travail. Sara arqua un sourcil interrogateur et ouvrit la bouche mais n'eut pas le temps de prononcer le moindre mot. Une fine brume blanche tomba doucement sur elle, la faisant éternuer. Quand elle rouvrit les yeux, son regard était noir. Mais le sourire sexy qui l'accompagnait fit dangereusement s'accélérer le pouls de l'entomologiste. Et le fait de sentir sa poitrine tout contre son torse et ses cuisses autour de sa taille ne l'aidait pas beaucoup.

- « Ah… c'est la guerre que tu veux ? » le challengea la brunette en faisant courir ses doigts sur ses épaules.

Grissom aurait pu jurer que la température venait de monter d'au moins 5 degrés. Non pas que cela lui déplaisait fondamentalement mais il sentait comme une menace derrière la sensualité de sa voix. Et il avait raison constata t'il alors qu'une nouvelle poignée de farine se glissait par l'encolure de son tee-shirt. Il fut tenté de répliquer mais une certaine partie de son anatomie – réagissant à leur position peu catholique – lui suggèrent une autre direction quant à la suite des évènements. De sa main libre – l'autre s'étant frayée un chemin sous la chemise de Sara – il s'empara d'un peu de la pâte qui reposait dans le saladier. Il présenta ensuite ses doigts recouverts de la substance sucrée à la jeune femme. Comprenant où il voulait en venir, elle ouvrit docilement la bouche et la referma sur les doigts de l'entomologiste.

- « Je préfèrerais un corps à corps, si tu n'y vois pas d'objection… » répliqua Grissom alors qu'elle libérait ses doigts. Il caressa tendrement la joue de la jeune femme puis attira son visage vers le sien avant d'effleurer ses lèvres des siennes.

- « Pas d'objection » répondit Sara, câline, en nouant ses mains autour de sa nuque alors qu'il la soulevait déjà dans ses bras et se dirigeait vers la chambre.

(I wanna be your everything, Keith Urban)

Grissom s'arrêta un moment sur le seuil de la pièce, le sourire aux lèvres. Son regard glissa avec délice le long de la silhouette alanguie sur le lit. Sara était allongée sur son ventre. Une main sous les oreillers, l'autre près de son visage. Ses boucles brunes retombant sur ses épaules et tranchant avec le blanc des draps. La couette s'arrêtait en bas de ses reins, laissant dénudée toute la partie haute de son corps. S'émerveillant une nouvelle fois – avec un candide étonnement – de la présence de cette femme dans sa vie, il s'approcha d'elle avec précaution. Il déposa le verre qu'il tenait sur la table de nuit avant de reprendre sa place sur le lit sans toutefois se glisser sous la couette. Il fit jouer le bout de ses doigts sur la peau claire de Sara avant de déposer d'ardents baisers le long de sa nuque et de ses épaules. Elle frissonna.

- « Je t'ai préparé un milk-shake. A la vanille » fit l'entomologiste en dégageant tendrement quelques mèches brunes de sa nuque.

- « Mmmm… tu as préparé un milk-shake ? » répéta t'elle, ingénument incrédule, de cette voix légèrement endormie qu'il affectionnait temps.

- « Eh bien techniquement, oui. J'ai mélangé la poudre et le lait » répondit-il, amusé.

Il la sentit – plus qu'il ne l'entendit – rire contre les oreillers. Une vague de chaleur le traversa. Il aimait son rire. Il aimait la voir rire. D'autant plus lorsqu'elle riait grâce à lui – et non pas de lui comme ça lui arrivait parfois. Il remonta délicatement la couette sur ses épaules avant qu'elle ne se retourne vers lui. Une lueur malicieuse dansant dans ses yeux chocolat. Un sourire radieux aux lèvres. Une fois encore, sa beauté lui coupa le souffle. Il ne la méritait pas. C'était un fait. Mais s'il pouvait la rendre heureuse, alors il s'y appliquerait. Il s'y appliquerait durant le reste de sa vie.

- « Si je ne vous connaissais pas, docteur Grissom, je penserais que vous essayez de me séduire » le taquina t'elle, avec un sourire sexy, en passant une main sous le tee-shirt qu'il avait enfilé par-dessus son boxer avant de se rendre dans la cuisine.

- « Est-ce que ça marche ? » la taquina t'il en retour, savourant la caresse légère de sa paume sur son torse.

- « Je crois que oui » murmura t'elle en glissant son autre main derrière la nuque de son amant afin de l'obliger à se pencher vers elle. « En fait, j'en suis pratiquement sûre » ajouta t'elle dans un souffle.

Leurs lèvres se joignirent alors dans un baiser d'une douceur et d'une tendresse infinies. Un baiser chargé d'émotion. Un de ceux dans lesquels ils faisaient passer tous leurs sentiments. Pas un dans lequel on se perdait. Pas un de ceux qui attisait leur désir. Juste un baiser pour ce dire qu'ils étaient là l'un pour l'autre, qu'ils le seraient toujours. Quand ils se séparèrent, Grissom roula sur le dos et attira Sara contre lui. La jeune femme nicha son visage dans son coup, prit une grande inspiration et soupira de contentement. Cette odeur… Lui… Son odeur. Un mélange entre la fraîcheur de son gel douche – douche qui s'était imposée après la petite bataille de farine dans la cuisine et avant le brûlant corps à corps dans la chambre – et son propre parfum, si particulier.

C'était familier, rassurant, agréable et terriblement enivrant. On disait souvent que les souvenirs étaient souvent liés à des sensations olfactives. Dans les livres, l'héroïne revoyait le sourire de sa mère, leurs jeux dans la neige ou leurs discussions au coin du feu… Tout cela en débouchant une vieille bouteille de parfum. De son parfum. Elle ne se souvenait plus vraiment du parfum de sa mère. Et pour tout dire, elle n'était pas sûre de le vouloir. Quand elle pensait à Laura Sidle, l'odeur qui dominait était celle âcre et pernicieuse du sang. Le sang de son père. Rien de très réjouissant… Après elle n'était jamais restée assez longtemps dans une famille d'accueil pour se forger de tels souvenirs. Et puis tout au long de sa vie, elle n'avait jamais trouvé ce petit quelque chose…

Il y avait des odeurs qu'elle aimait particulièrement. Evidemment. Les classiques sucrés – comme le chocolat – et les classiques salés – comme les embruns. Quelques parfums de fleurs. Quelques fragrances chimiques. Quelques fumets culinaires. Mais rien que de l'éphémère. Rien qui ne vaille vraiment la peine de s'y arrêter. Rien qui ne puisse la calmer et la combler de cette façon. L'odeur de Grissom. Si elle pouvait exister en flacon, là oui, elle pourrait faire remonter tous ces incroyables moments à la surface. D'un autre côté, avoir l'original sous la main était bien plus plaisant. Définitivement plus plaisant songea t'elle en effleurant du bout des doigts la barbe de son amant qui ronronna – c'est en tous cas le verbe qui lui sembla décrire un mieux le son produit – sous la caresse.

- « Il va vraiment falloir qu'on s'y mette » fit remarquer Sara alors que sa main descendait sur le cou de Grissom. Puis son épaule. Puis sur son bras. Elle enlaça ses doigts aux siens avant de continuer. « On n'aura pas d'autre jour de congé avant Noël. »

- « Je sais » répondit l'entomologiste en portant la main de la jeune femme à son bouche afin d'y déposer un léger baiser. « Et il y a toujours ses cookies que tu m'a promis » ajouta t'il avec malice alors qu'elle relevait la tête vers lui, faussement outrée. Il déposa un autre baiser sur son front après l'avoir dégagé d'une mèche brune. Elle sourit, les yeux clos, et nicha son nez dans son cou. « Je suis trop vieux pour toi » énonça t'il en l'étreignant plus étroitement.

- « Définitivement » approuva t'elle, malicieuse.

- « Et borné » continua t'il, faussement sérieux. C'était un jeu entre eux. Il énonçait toutes les raisons pour lesquelles il ne la méritait et elle le détrompait… ou pas. Rien de très sérieux mais ça le rassurait. Ça lui permettait d'exorciser des peurs bien réelles.

- « Pas plus que moi… » souligna t'elle d'un ton taquin.

- « C'est vrai » admit Grissom en souriant alors qu'elle lui donnait un léger coup sur le torse en guise de représailles. « Et je suis incapable d'exprimer ce que je ressens » reprit-il.

- « Moi je trouve que tu y arrives plutôt bien… » murmura Sara d'une voix plus que suggestive.

L'entomologiste sourit contre son front et ferma les yeux. Juste quelques secondes. Juste pour savourer le moment. Il garda ses paupières closes quand il sentit la jeune femme remuer contre lui. Des lèvres chaudes et sucrées se posèrent brièvement contre les siennes, lui tirant un gémissement de frustration lorsqu'elles s'éloignèrent. Peu après, le corps auquel elles appartenaient s'éloigna à son tour malgré ses protestations. Boudeur, il décida de ne pas rouvrir les yeux. Mais bientôt, le bruit léger d'un tissu qui tombe au sol et la perspective de la vue de sa charmante subordonnée en tenue d'Eve le firent changer d'avis. Il l'observa pendant un moment, empli d'admiration et d'adoration… jusqu'à ce qu'un oreiller vienne le heurter en pleine figure.

- « Hey ! » protesta t'il en ôtant de son visage l'offensant projectile.

- « Au travail docteur Grissom » répliqua t'elle avec un petit air mutin et entièrement vêtue cette fois – au grand désappointement de l'éminent scientifique.

Sur ces mots, elle disparut dans le salon après lui avoir lancé un dernier sourire mi-tendre mi-moqueur. Elle réapparut peu après dans l'entrebâillement de la porte, espiègle, un bonnet rouge à pompon blanc planté sur la tête. Adorable. Grissom secoua la tête en souriant. Lui savait déjà ce qu'il voulait pour Noël… songea t'il en se levant pour la rejoindre. En fait, il avait déjà ce qu'il voulait pour Noël. Pour ce noël et pour tous les suivants.