Voilà enfin le dernier chapitre (sniff), j'espère qu'il vous plaira (à ce niveau là ce n'est plus de la guimauve, c'est du chamallow fondu...;-))

Je voulais juste en profiter pour remercier Isa et Megara et à vous souhaiter à tous un Joyeux Noël (un peu en retard) et une très Bonne Année !

XXX


- « Papa, quand c'est qu'on mange ? » s'enquit James Grissom en agrippant le pantalon de son père afin d'attirer son attention.

- « 'Quand est-ce qu'on mange ?', Jamy » le corrigea gentiment l'entomologiste en souriant avant de reporter son attention sur les canapés qu'il était en train de préparer et les plats qui occupaient le four. « On se mettra à table dans un quart d'heure. »

Du haut de ses cinq ans, le petit garçon parut se satisfaire de cette réponse. Il quitta donc la cuisine pour rejoindre le salon. Il jeta un regard impatient sur le tas de chaussures qui trônait sous un imposant sapin de Noël. Ils l'avaient décoré l'avant-veille. James avait été particulièrement fier d'y accrocher les décorations en pâte à sel qu'ils avaient confectionné en classe. Et c'est lui qui – juché sur les épaules de son père – avait placé l'étoile tout en haut. Il embrasa le reste de la pièce d'un bref coup d'œil. Une vaste pièce aux murs blancs dont l'un des côtés était entièrement occupé par une large baie vitrée s'ouvrant sur un jardin avec une balançoire. De l'autre côté : la salle à manger où la table était dressée de bougie et de houx. L'imposant piano à queue dans un coin – les cours de solfège l'ennuyaient mais il adorait quand sa mère en jouait.

Le canapé gris clair sur lequel étaient lovées sa mère et sa soeur. Les deux fauteuils assortis dont l'un était occupé par Lily. La table basse en verre – qu'il fallait faire très attention à ne pas casser – surmontée d'un bouquet de tulipes rouges et blanches. Le parquet de bois clair – vraiment très utile pour s'entraîner aux dérapages 'contrôlés'. L'épais tapis prune jonché de ses petites voitures et des petits poneys de sa sœur. La cheminée, où crépitait un chaleureux feu de bois, surmontée de nombreux cadres. En face, l'eau dormante d'un miroir dans lequel se reflétaient les lumières du sapin… Le petit garçon – son inspection achevée – se saisit d'un lapin beige dont les oreilles étaient passablement usées.

Il serra la peluche contre son cœur et grimpa sur le canapé pour venir se blottir contre sa mère. Sara lui sourit et passa un bras autour de lui avant de poursuivre sa lecture à voix haute. 'Clarabistouille et le Père Noël'. Un conte de Noël qu'Emma avait réclamé un peu plus tôt… C'est ainsi que Gil les trouva quand il sortit de la cuisine, un plateau à la main. Et il ne put que sourire devant le tableau. Sa femme et ses deux enfants. Les lumières du feu jouaient dans les boucles brunes de Sara alors que sa voix mélodieuse emplissait la pièce. Une de ses mains caressait affectueusement les cheveux de James. L'autre entourait le corps gracieux d'Emma qui jouait avec une petite figurine. Une petite fée aux cheveux d'argent. Les deux enfants écoutait avec attention leur mère, savourant sa proximité rassurante.

- « … Alors le père Noël met sur un sucre une petite goutte de potion. Pas trop, pour ne pas se retrouver marié, mais juste assez pour avoir envie de déposer sur la joue de Clara un petit baiser en murmurant : 'Joyeux Noël Clara Bistouille !' » termina La jeune femme avant de refermer le livre. « C'est fini » précisa t'elle, souriante, alors qu'aucun des enfants ne faisaient mine de bouger.

- « Mais, toi, tu n'as pas donner de potion à papa pour qu'il se marie ? » interrogea Emma avec intérêt.

- « Non » répondit Gil à sa place avec un sourire. Son intervention inattendue fit sursauter les trois occupants du canapé qui ne l'avaient pas vu arriver. « J'étais très, très amoureux de ta maman et c'est moi qui ait voulu qu'on se marie » expliqua t'il en passant une main dans les boucles de sa fille qui levaient vers lui de grands yeux chocolat, brillants de ravissement.

- « Ewww… » s'écria James avec un dégoût exagéré, en se cachant les yeux, quand son père se pencha pas déposer un baiser sur les lèvres de Sara.

- « Allez, à table ! » fit l'entomologiste en se redressant, amusé par la réaction du petit garçon.

Plus de quatre heures s'étaient écoulées depuis lors. James et Emma étaient à présent couchés. Sara et Grissom, eux, déposaient les cadeaux de Noël sous le sapin. Dans l'obscurité ambiante, la tâche n'était pas des plus évidentes… même pour les génies qu'ils étaient. Et les deux experts étouffaient nombre de gloussements. L'année dernière avait été plus folklorique. Greg avait décidé de jouer les pères Noël – en costume s'il vous plaît – mais le résultat n'avait pas été très 'concluant'. Disons que les enfants n'avaient pas été dupes de la barbe en coton et l'histoire avait failli tourner au drame. Sara avait passé près d'une heure à assurer aux deux petits que, oui, le père Noël existait bien – toujours. Et que, non, Greg ne l'avait pas vraiment tué pour prendre sa place…

Aussi – bien que la situation avait valu quelques fous rires aux adultes – les Grissom avaient préféré de passer outre cette fois-ci. Voilà pourquoi, ils avaient décidés d'attendre que James et Emma se soient endormis pour venir jouer les pères Noël 'incognito'. Le problème c'est qu'ils avaient un peu de mal à rester discrets… Ils avaient une fâcheuse tendance à se rentrer dedans et à se cogner l'un à l'autre – volontairement ou non. En fait, volontairement la plupart du temps. Ils se volaient de fréquents regards complices et parfois même suggestifs. Le tout en feignant de se consacrer à disposer les paquets. Leur propre capacité à agir de cette manière enfantine avait le don de les enchanter.

- « Hey, tu crois qu'on devrait… » commença Grissom à mi-voix en plaçant une grosse boîte rose près des chaussures vernies – celles qui faisait grincer des dents Sara – de sa petite fille.

- « Chuuuuuuuuuuuuut ! » fit la jolie brune, malicieuse, en plaçant un doigt sur ses lèvres à lui, les épaules secouées par un nouveau fou rire.

Grissom tenta de la fusiller du regard mais échoua assez lamentablement devant son petit air mutin, positivement adorable. Il opta pour une autre tactique et délaissa un instant sa tâche pour se consacrer à sa ravissante épouse – ce qu'il jugeait un sujet bien plus intéressant qu'un tas de rectangles enroulés dans du papier coloré. Il attrapa donc son poignet et l'attira à lui. Perdant momentanément l'équilibre, elle bascula et s'écroula littéralement sur lui. Ce qui déclancha une nouvelle vague de fou rire qu'ils étouffèrent dans un baiser mutuel et plus que passionné. Glissant ses mains sous le top de la jeune femme, il la fit rouler sur le tapis afin d'inverser les rôles. Rompant le baiser, il observa le visage de la brunette avec une tendresse qui la fit fondre. Il frotta gentiment son nez au sien.

- « Tu as le goût du chocolat » constata t'il avec un petit sourire coquin avant d'effleurer ses lèvres des siennes.

Une fois. Deux fois. Trois fois. Jusqu'à ce que Sara s'impatiente et passe une main derrière sa tête, décider à mettre fin à ce petit jeu. Il se plia volontiers à son désir et s'en suivit une longue et sensuelle séance de câlin. Ils y mirent fin avec regret, conscients que leurs deux petits anges pouvaient faire irruption dans la pièce à tous moment – cherchant à surprendre le vieux barbu et sa hotte de présents. Ils se redressèrent donc en rajustant leurs vêtements – que d'audacieuses caresses avaient quelque peu… déplacés. Une fois assis, le scientifique ramena une nouvelle fois la jeune femme contre son torse, dans un geste d'une révérence affectueuse.

- « Je t'aime » chuchota Gil tout contre ses lèvres encore embrasées par leurs baisers.

- « Je sais » répliqua Sara, mutine, en caressant du bout des doigts la joue maintenant nue de son mari. « Je t'aime aussi… Mais si on allait plutôt continuer cette intéressante conversation dans la chambre ? » suggéra t'elle sensuellement au creux de son oreille. « D'abord il faut finir ça » lança t'elle pourtant, lui tirant un soupir de frustration.

- « Okay » se reprit-il rapidement avant de finir de distribuer les cadeaux en un temps record, sous l'œil amusé de Sara qui se contenta de le regarder faire. « Voilà » fit l'entomologiste, victorieux. Sur ces mots, il passa un bras autour de la taille de la jeune femme et la souleva vivement de terre avant de se diriger vers la chambre. Elle rit devant un tel signe d'impatience mais l'obligea à la reposer. « Quoi ? » grogna t'il, boudeur.

- « Le cookies et le verre de lait » indiqua t'elle en pointant un doigt derrière lui. « Si papa Noël ne mange pas ce cookie, les enfants vont être très déçus » le taquina la brunette.

- « Humm… » admit Grissom en réfléchissant, les sourcils froncés. Il vida le verre d'un trait et s'empara de la pâtisserie avant de revenir vers sa femme. Enlaçant ses doigts aux siens, il les porta fugitivement à sa bouche puis il entraîna Sara derrière lui.

- « Gil… » protesta t'elle mollement, délectée à l'idée de la nuit agitée qu'ils n'allaient pas manqué de passer. Il la coupa d'un baiser décidé qui la laissa pantelante. « Il faudra penser à fermer la porte » lui rappela t'elle, mi-sérieuse mi-taquine, alors qu'ils en passaient le seuil, se débarrassant déjà mutuellement de leurs vêtements avec fébrilité. Il s'exécuta immédiatement avant de reprendre la jeune femme dans ses bras et de se concentrer à nouveau sur sa nuque et ses épaules dénudées. « Il… il… faudra… être… très… silencieux » fit-elle encore, avec une certaine difficulté, du à la distraction qui représentait les caresses habiles et les baisers ardents que lui prodiguait son amant.

- « Silencieux, c'est mon deuxième prénom » souffla l'entomologiste avant de l'allonger délicatement sous lui sur le lit. Sara rit quand il entreprit de s'attaquer à un point sensible derrière son oreille puis rendit les armes…

Le lendemain matin, le couple – étroitement enlacé – se réveilla au son de rires, de cris et de courses dans la maison. Gil passa une main dans les boucles brunes de la jeune femme avant de déposer un tendre baiser sur son front. Sara avait la tête nichée au creux de la nuque de son mari. Elle s'étira avec un plaisir non dissimulé et releva les yeux pour croiser ceux de l'entomologiste. Ils se sourirent, satisfaits et amoureux. Les souvenirs de la nuit précédente refaisaient surface. Ils profitèrent, quelques minutes supplémentaires, de la simple présence de l'autre. Les doigts de Sara traçaient des figures floues sur le torse de Grissom tandis qu'il laissait les siens parcourir le bras fin qui barrait son estomac.

- « Je crois qu'il va falloir y aller » constata le scientifique avec amusement lorsque les bruits extérieurs s'intensifièrent.

- « Mmmm… » maugréa la jeune experte en enfouissant son nez dans le cou de l'homme.

- « C'est mon avis également » approuva Gil en jouant distraitement avec les doigts de la jolie brune. « Mais ils vont commencer à s'impatienter » lui fit-il remarquer avec sagesse.

Grissom finit par se décider et posa ses lèvres chaudes sur le front de Sara avant de se dégager de son étreinte, de se lever et d'enfiler son caleçon – après avoir passer deux bonnes minutes à le chercher à l'aveuglette devant une brunette qui affichait un petit air narquois. Il s'empara également d'une chemise et d'un jean qu'il enfila à leur tour. Il embrassa encore une fois sa femme et quitta la pièce. Son arrivée dans le salon fut saluée de cris enthousiastes qui amusèrent Sara. Après s'être habillée à son tour – d'un pantalon de jogging kaki et d'un petit pull rose – elle gagna la cuisine. Un coup d'œil par la fenêtre lui appris qu'il ne devait pas être plus de 7 heures et demi. Le soleil s'élevait tout juste à l'horizon, baignant la ville d'une lueur rose/orangée. La voix chaude de Sinatra s'élevait depuis la pièce attenante.

'Jingle bell' reconnut-elle au bout de quelques notes. Elle secoua doucement la tête, amusée, caressa Lily qui venait se frotter à ses jambes puis commença à préparer un petit déjeuner de fête. Contrairement à une croyance populaire elle cuisinait. Plutôt bien même. Et elle y prenait beaucoup de plaisir depuis qu'elle n'était plus seule. Pan cakes, scones, toast grillés, œufs brouillés, jus d'orange et bacon – pour les carnivores de la famille…

- « Maman, maman ! » s'écrièrent deux petits bolides en se jetant dans ses bras.

- « Bonjour mes amours » répondit-elle en leur accordant un gros câlin à chacun. « Vous avez bien dormi ? » s'enquit-elle ensuite en passant une main dans les boucles de sa fille alors que son fils l'entraînait déjà par la main en direction du salon.

- « Oui, oui… » firent-ils de concert, visiblement peu préoccupé par ces histoires de sommeil.

- « Allez, viens. Tu vas voir, le père Noël, il a apporté pleins de cadeaux ! Même pour toi et papa » annonça Emma en gambadant devant elle.

- « Même pour papa ? » fit-elle mine de s'étonner la jeune femme, taquine. « Il a vraiment été sage cette année ? »

- « Exceptionnellement sage » répliqua le papa en question, tout sourire, en venant l'enlacer par derrière.

- « Oh vraiment ? » rétorqua Sara avec espièglerie tout en s'adossant contre lui.

- « Je suis toujours sage, honey… » susurra Grissom à son oreille, un sourire malicieux aux lèvres alors qu'il posait son menton sur son épaule.

Ils restèrent ainsi un moment, regardant leurs enfants s'émerveiller – des étoiles plein les yeux – à l'ouverture de chaque nouveau cadeau. Gil resserra son étreinte et Sara posa ses mains sur les siennes. Ils avaient de la chance. Vraiment beaucoup de chance… D'être ensemble d'abord – et Dieu savait que cette partie là n'avait pas été la plus évidente. Et d'avoir eu deux adorables jumeaux. Malgré un départ hasardeux, ils formaient maintenant une vraie famille. Et ils étaient heureux.

- « Jamy, Em', le petit déjeuner est presque prêt… » commença Sara, interrompant à regret le joyeux babillages enjoué des deux bambins. « Vous pourrez vous amusez avec vos nouveaux jouets plus tard » ajouta t'elle devant leurs mines sombres. « L'avion de mamie arrive à onze heures… » Cette annonce déclancha des démonstrations de joie. Les deux enfants adoraient la mère de Grissom et sa surdité n'y changeait absolument rien. Ils avaient appris à signer – du moins avaient commencé – et en faisait un jeu. « … et nous allons tous dîner chez Warrick ce soir » conclut la jeune femme.

Nouvelles exclamations de joie. En plus du fait qu'ils adoraient Warrick et sa femme, ils aimaient par-dessus tout voir le petit William. A maintenant un peu plus d'un an, le petit garçon faisait tout juste ces premiers pas, articulait ses premiers mots et se délectait de la présence de ses deux – jeunes – aînés.

- « Alors à table les petits monstres ! » lança Grissom en faisant mine de leur courir après. James et Emma se prirent au jeu et s'enfuirent vers la cuisine mi-criant mi-riant.

C'est à ce moment – assez étrangement – que Sara songea qu'elle avait bien fait de ne pas avoir abandonner, il y a six ans, et de lui avoir donner cette deuxième chance. De leur avoir donner une deuxième chance…


Fin

(Pour de bon cette fois, j'espère que je n'ai pas trop abusé de votre temps…)