Honnête Iago
(petit avertissement : si votre âme est pure et chaste, surtout ne lisez pas ça)
Chapitre 3
~ non dit ~
Mercredi 27 juillet, 02h33 pm.
Londres, résidence de Sirius Black.
Le mois de juillet avait été pluvieux, terriblement pluvieux. C'était comme si le déluge s'était abattu sur l'Angleterre. Il semblait ne jamais vouloir cesser de pleuvoir. Le visage renfrogner, une bièreaubeurre à la main, Sirius Black arpentait nerveusement l'étroit salon de son appartement de Piccadilly. Par moment, il jetait un coup d'œil par la fenêtre qui donnait sur la rue.
Dehors, avec un flegme so-british, les citadins bravaient la pluie incessante avec de larges parapluies multicolores. Passant momentanément dans cette rue, venant de quelque part et s'en allant ailleurs.
Assis sur le rebord d'un fauteuil, James Potter ne cessait de jeter des coups d'œil nerveux à la pendule, jouant machinalement avec son alliance, la mâchoire crispée. Face à lui, dans un autre fauteuil, Peter Pettigrow, la nuque posée sur son dossier, regardait fixement un point au plafond. Dans ses mains, une bièreaubeurre à laquelle il n'avait pas touché tiédissait doucement dans la moiteur de cet après-midi d'été pluvieux.
La pendule, stoïque, égrainait chaque seconde avec des « tic » et des « tac » vibrants comme des couperets.
« Mais où est-il ? » Rugit Sirius exécédé.
La voix du jeune homme résonna durement dans l'appartement. Seul le silence lui répondit.
Sirius posa brutalement sa bièreaubeurre sur le meuble le plus proche de lui et se remit à faire les cents pas dans le salon.
« Il travaillait la nuit dernière… »
La voix aigrelette de Peter avait rompu le silence. Ne supportant plus, lui aussi, cette attente qui s'éternisait, il essayait de trouver une raison au colossal retard de Remus.
« Travaillait… » Siffla James entre ses dents avec mépris. Il eut un petit rire sarcastique.
Sirius s'immobilisa et regarda James avec une sorte de tristesse dans les yeux. La situation entre James et Remus était de plus en plus tendue. Surtout maintenant, avec la guerre, avec Lily, avec l'enfant qui arriverait dans un mois…
« … il avait des rendez-vous tard cette nuit. » Reprit la voix de Peter pour remplire le silence.
Les yeux de James et Sirius se croisèrent… rendez-vous…James ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais le regard du jeune Black l'en dissuada. Sirius n'approuvait pas plus que James les rendez-vous de Remus, cette manière de gagner sa vie le répugnait mais il savait qu'il n'avait pas le droit de jeter la pierre, il n'avait pas choisit cette vie l.
Sirius reprit sa bouteille de bouteille de bièreaubeurre et but quelques gorgées de boisson tiède pour se donner une contenance.
« Où est Lily ? » Demanda abruptement Peter en continuant à fixer un point au plafond.
James regarda son ami et cessa momentanément de jouer avec son alliance.
« Chez ma mère. » Répondit-il finalement. « C'est plus prudent… elle ne peut pas venir demain… ne peut pas… plus prudent… ne pas la laisser seule, non plus… dangereux… »Marmonna-t-il pour lui-même, visiblement inquiet et les nerfs à fleur de peau.
Sirius se détourna du salon et regarda se qui se passait dans la rue. Des gens allaient et venaient, des moldus qui n'avaient même pas la moindre idée de ce qui se passait, là, sous leurs yeux sans qu'ils le voient…
Demain.
Sirius sentit un frisson glacé lui remonter le long de la colonne vertébrale.
Demain.
Peter ferma les yeux.
Demain.
James se remit à jouer nerveusement avec son alliance.
Demain.
Et Remus qui n'arrivait pas.
Une étrange torpeur tomba sur la pièce. Le silence était si lourd que l'air en était irrespirable.
Dehors, les gens allaient et venaient. La pluie tombait en s'écrasant contre les vitres. Le temps qui s'écoulait sentait la poussière et le moisi.
Le « Crac » tant attendu retentit enfin dans l'entrée de l'appartement de Piccadilly. La porte du salon s'ouvrit avant même que Sirius l'ait atteint. Peter s'était redressé et observa Remus qui venait d'arriver.
Le jeune Lupin avait beaucoup maigri ces derniers temps et le fait que l'on était la vieille de la pleine lune lui donnait le teint cireux et les traits tirés. Ses yeux étaient déjà vitreux et injectés de sang. Ses gestes étaient brusques et nerveux.
James leva les yeux vers Lupin et fut légèrement surpris de ce qu'il vit.
Remus portait une robe de sorcier noir impeccable mais son visage portait plusieurs traces d'ecchymoses violacées et une longue estafilade rougeâtre lui barrait la joue droite. Ses mains et ses avant-bras portaient, eux aussi, de nombreuses marques de coups.
Remus affichait une expression de fatigue et de tristesse sans fond.
« Edgar Bones ! » Annonça-t-il d'une voix atone.
Sirius, Peter et James le regardèrent sans comprendre cette entrée en matière. De quoi parlait-il ?
Remus ne s'attarda pas à la réaction de ses amis et continua d'une voix sans timbre.
« Sa femme… ses enfants… sa mère… »
Un froid intense balaya l'assemblée. La mort avait frappé.
Peter pâlit fortement. James se pétrifia. Sirius eut un tremblement nerveux.
Tous restèrent muet d'horreur. Tous connaissant Edgar… Tous connaissait sa famille…
Mais, sans répit, la voix atone de Remus continua.
« Gideon Prewett… son frère, Fabian… »
James, Sirius et Peter fixait Remus avec une stupeur horrifiée.
Dans un silence de plomb, Remus se tut. Il resta immobile et ferma les yeux.
Après une minute de flottement, Sirius jeta furieusement sa bouteille de bièreaubeurre se briser contre le mur le plus proche dans un intense cri de rage. La bouteille explosa litéralement, jetant liquide et débris de verre sur tous les meubles les plus proches. Peter se prit la tête dans les mains. James se passa les mains dans les cheveux.
« Quand ? Comment ? » S'écria-t-il d'une voix qui cachait mal une colère toute légitime.
Remus mit un peu de temps à réagire à la question.
« Les Bones… » Commença-t-il d'une voix douce-armer qui semblait venir d'outre tombe. « Chez eux… … vers deux heure… sept ou huit Mangemorts… il ne reste rien, même pas une brique »
Lupin fit une pause, il avait du mal à parler.
« Les Prewett… hier soir… cinq Mangemorts… une embuscade entre Poudlard et Préaulard… ils sortaient d'une entrevue avec Dumbledore… »
L'air s'était épaissi sous ces tristes nouvelles. La nuit avait été longue et apportait de mauvaise augures pour le lendemain… pour Pergame… pour ce face à face qui allait avoir lieu sur une petite île de la méditerranée… sur un bout de terre qui allait être la cible d'une attaque de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom… un attaque qui était prévue, d'après les espions de l'Ordre, pour la nuit du 28 au 29 juillet… la bataille s'annonçait terrible.
Terrible.
Demain.
Le silence s'éternisa seulement brisé par le bruit des gouttes de pluies s'écrasant sur les vitres du salon.
Des cris se firent entendre dans la rue.
Des rires.
Une cloche sonna au loin.
Une jeune femme parlant fort passa sous la fenêtre et s'éloigna.
La sonnette d'un vélo retentit, aigrelette. Il y eut un bruit chute et des cris. Une légère cohue se fit entendre.
Et à nouveau le bruit de la pluie sur les vitres.
Dans le salon, la pendule découpait inlassablement le temps en secondes de plomb et en minutes de silence.
Sirius, James et Peter étaient sous le coup des récents décès. Le monde avait pris depuis quelque temps une tournure sinistre.
Remus, face au mutisme de ses amis et incapable de penser, s'approcha de la fenêtre et regarda le spectacle humide de la rue. Il observa un parapluie rose se rapprocher et s'éloigner. A ce moment là, Lupin se sentait terriblement vieux et fatigué. D'un geste nerveux il s'ébouriffa les cheveux comme pour se secouer les idées.
Dehors son regard fut attiré par un parapluie vert sous lequel il y avait une jeune femme en robe à fleur. Le tissu léger volait autour d'elle. Son regard s'arrêta sur les jambes nues et bronzées de cette femme. Il ne savait pas ce que lui inspirait ces deux jambes aux courbes fines, il avait la tête vide et le cœur anesthésié. Remus regardait ces jambes avec une telle intensité que la femme se sentit observer et s'arrêta dans la rue pour regarder autours d'elle qui pouvait bien l'observer. A cette occasion, Lupin put voir le visage de cette femme. Elle avait un visage ovale constellé de tâches de rousseur brûlées par le soleil. Des cheveux roux lui retombaient doucement sur les épaules.
« Comme va Lily ? » Demanda-t-il abruptement sans se retourner vers James.
James ne réalisa pas qu'on lui avait parlé, ses pensées étaient tournées ailleurs que sur les personnes se trouvant dans cet appartement de Piccadilly.
Remus regarda la femme au parapluie vert s'éloigner et disparaître. Cette femme avait vraiment des jambes splendides et il ne la reverrait sans doute jamais.
Remus se détourna de la fenêtre. La vitre… la vie… lui rendait totalement inaccessible ce qui se trouvait de l'autre côté. Il alla s'asseoir dans un fauteuil face à James et entre Sirius et Peter.
James leva les yeux vers lui.
« Comment va Lily ? » Redemanda Remus d'une voix douce en regardant un point dans le vide.
Cette fois James réagit et sembla sortir de sa torpeur. Il répondit d'une voix qui venait de très loin.
« Bien… elle va bien… »
La voix de James tira Sirius et Peter de leur léthargie.
« Elle est fatiguée mais tout va bien. » Reprit James avec un maigre sourire.
Remus lança un regard scrutateur sur Potter. Son regard glissa sur Sirius. Ce dernier avait un pli amer sur les lèvres. Le sujet « Lily » n'était toujours pas son préféré.
Il y eut un nouveau silence. Insupportable.
« Et le béb ? » Demanda Remus pour essayer de ramener un peu de vie dans se salon et pour réveiller ses amis.
« bien… » James se redressa en prenant une profonde inspiration pour chasser certaines pensées de sa tête. « D'après les médicomages, ce sera un garçon. »
James avait eu l'espace d'une seconde une petite lumière dans les yeux qui avait très vite disparu.
« Vous avez un prénom ? » demanda Sirius sans entrain, comme par politesse.
« Lily aimerait qu'on l'appelle Harry… comme son grand père »
La voix de James était atone. Il parlait mais sa tête était ailleurs.
Il y eut un nouveau silence.
« Sirius ? » demanda tout à coup James sur un ton plus vivant.
Le jeune Black regarda son ami en attendant la suite.
« Est ce que tu voudrais être le parrain ? »
Sirius regarda James avec surprise
« Le parrain ? » répéta Black. « Et ta femme est d'accord avec ça ? » Ajouta-t-il avec acidité.
Une lueur furtive passa dans les yeux de James. Lueur que seul Remus sembla remarquer et qui le contraria.
« Evidement ! » répondit James à l'intention de Sirius.
« Mais… mais Lily déteste Sirius ! » S'exclama Peter, surpris du fait que Lily soit d'accord avec ce choix de parrain.
Remus avait plissé les yeux et regardait James entres ses cils. Ses yeux étaient froids.
« James a dû se montrer très persuasif ! » Fit remarquer le jeune Lupin d'une voix froide.
James se tourna vivement vers Remus, piqué par l'intonation dans laquelle avait été prononcée le « persuasif ». Comme un reproche. Il croisa le regard de son ami. Leurs yeux se défièrent.
Peter regardait tour à tour Remus et James sans comprendre. Sirius fronça lui aussi les sourcils sans comprendre ce que sous-entendait Remus.
« Tu as dû utiliser des arguments très frappant pour qu'elle accepte. » Reprit Lupin sur le même ton froid mêlé de sous-entendu.
James se crispa et eut un geste nerveux de la main. Ce que venait de dire Remus semblait avoir rendu James furieux.
Sirius et Peter s'échangèrent un regard d'incompréhension.
« Mes arguments ne te regarde pas ! » Siffla James entre ses dents. « Je te … »
« Utiliseras-tu les mêmes arguments avec ton fils ? » Le coupa Remus.
Le visage de James prit une expression menaçant l'espace d'une seconde.
Peter et Sirius sentant le danger se préparèrent à intervenir pour séparer James et Remus au besoin. L'ambiance était tendue et électrique.
« Je n'ai pas à entendre de reproches de quelqu'un comme toi » Cracha James, haineux.
« Comme moi ? » Répéta Remus avec curiosité « Moi, le Loup-garou ?! ça ne te gênait pas pourtant quand on était à Poudlard ! »
« Tu a très bien compris, Moony, de quoi je parle ! » Répliqua violemment James.
« Justement, non ! » Répondit Lupin avec sarcasme.
« Je te parle de… » James plissa le nez avec dégoût, incapable de finir sa phrase.
Remus bondit littéralement sur ses pieds et se pencha sur son interlocuteur. Il posa les mains sur les accoudoirs du fauteuil, dominant ainsi James et le faisant prisonnier de son siège. Son visage avait une expression féroce accentuée par la proximité de la pleine lune.
« DiS-le ! » Cria Remus. « Dis-le, Potter ! Dis-moi ce que je suis ! »
En parlant, Remus s'était penché de plus en plus vers James, jusqu'à ce que leur visage ne soit qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.
Peter et Sirius s'étaient élancés en même temps pour séparer Potter et Lupin. Remus réagit cependant avant même qu'ils ne l'aient touché et se projeta en arrière, libérant ainsi James.
Remus éclata d'un rire froid et cynique. Il se laissa retomber dans son fauteuil. Son rire s'étouffa dans une sorte de hoquet amer.
Sirius et Peter reprirent leur place d'origine, sur le qui-vive.
La voix douceâtre de Remus se fit à nouveau entendre.
« Ce que je suis… » Murmura-t-il. « Ce que je suis est tellement répugnant que tu n'arrive même pas à le dire. Comme si ça allait te salir. » La voix de Remus prit un accent dur et cassant. « Et bien moi je vais te le dire, ce que je suis, ce que je fais et ce qui te dégoûte tellement, même si ça t'écorche les oreilles. Les mots ne sont rien par rapport à la réalité. »
James fixait Remus du regard avec horreur. Sirius était crispé. Peter était livide. Il y a des choses que même quand on les sait, on n'a pas envie de les entendre.
« Hé oui, mon très cher James Potter, je loue mon cul, ma bouche, mon corps, à des pervers que ça excite de dominer ou de se faire dominer par un loup-garou. Surtout pendant la phase avant la pleine lune, quand je suis ni humain ni loup. »
James avait une expression outrée sur le visage. Sirius serait dangereusement les dents et les poings. Peter était pétrifié.
« C'est immonde et répugnant, et l'idée que vous en avez n'est rien par rapport à ce que c'est vraiment. On a beau se laver l'odeur… le goût ne part jamais. »
« Remus ! » Cria James au bord de la nausée.
« Quoi ? » Demanda Lupin de sa voix doucereuse. « Cela est-il si infâme que le fait de l'entendre va te rendre malade ? Crois-tu que c'est le métier que je rêvais de faire quand j'était gosse où quand on est sorti de Poudlard ? Crois-tu que j'ai le choix… Je n'ai pas eu la chance de naître sur tas de Gallions ni d'hériter d'un oncle et personne ne veut employer un lycanthrope ! »
Remus fit une pause.
« Et puis, l'Ordre est bien content d'avoir les informations et les confidences que j'obtiens de manière si répugnante. »
En parlant Remus s'était levé.
« Et comme ma présence t'indispose, James, je ne vais pas te la faire subir plus longtemps. J'ai des Rendez-vous ce soir. Et je vous dis pas à demain car demain, c'est la pleine lune ! »
Lupin eut un petit geste de salutation poli.
« Crac »
Il avait transplané.
Le départ de Remus fut suivi d'un long, très long silence. Il était très rare de voir Lupin s'énerver mais la proximité de la pleine lune, la guerre et l'attitude de James à son égare avait été de parfait catalyseur.
La pluie s'écrasait toujours contre les vitres de la fenêtre. La pendule continuait à lacérer le temps en petits morceaux.
Un engin vrombissant passa dans la rue.
James, Sirius et Peter se détendirent peu à peu.
Le silence s'éternisa jusqu'à ce que Sirius prenne la parole.
« Je ne pense pas que ça soit un bonne idée que je sois le parrain ! »
James se tourna vers son ami.
« Pourquoi ? »
Sirius se détourna, incapable se soutenir les regards interrogateurs de James. Il se dirigea vers la fenêtre et regarda la rue avec un sourire amer sur les lèvres.
« Sirius, pourquoi ? »
Sirius eut un petit rire triste et amer.
« S'il t'arrivait quelque chose… Qui voudrait décemment me confier un enfant ? »
« Tu es comme mon frère, Padfoot ! » S'exclama James. « Qui d'autre pourrais mieux que toi être le parrain de mon fils ! Qui pourrait être un second père pour lui ? »
Sirius ne répondit pas. Son visage avait une expression de profonde amertume.
« Je ne suis pas digne d'avoir la responsabilité d'un enfant ! » Finit-il par siffler entre ses dents. « Je ne suis même pas digne d'être père ! »
James regarda Sirius sans comprendre de quoi il parlait. Peter scruta le visage du jeune Black avec un mauvais pressentiment.
Sirius était toujours tourné vers la rue. Son regard était perdu dans un souvenir.
« Qui voudrait de moi comme père ? Qui voudrait d'un Black comme père! »
James fronça les sourcils en comprenant que Sirius parlait d'autre chose que d'être le parrain de son fils.
« De quoi parle-tu ? » S'hasarda-t-il à demander.
D'un geste de rage, Sirius frappa du poing le mur à côté de lui.
« Elle… » Dit-il d'une voix entrecoupé par la colère. « … Elle a tué mon enfant… Elle a préféré se faire avorter que de faire de moi un père. »
Stupéfait, James fixait Sirius du regard. De quoi parlait-il ? Quel enfant ? Qui ?
James voulut dire, demander, quelque chose mais Peter fut plus rapide.
« O-Tailer !? » Murmura-t-il sur le ton de quelqu'un qui vient de comprendre quelque chose d'horrible.
Sirius fit brusquement volte-face en entendant le nom. Ses yeux noirs se posèrent sur Peter sans complaisance dans une interrogation muette. James aussi se tourna vers Pettigrow le regard plein de questions.
Mal à l'aise, Peter détourna le regard et se recroquevilla un peu sur son siège.
« Peter ? » Intervint la voix glaciale de Sirius.
Peter avala difficilement sa salive et se mit à fixer un point sur le sol. Il venait de comprendre que Remus n'avait rien dit à Sirius au sujet d'Adhara, ni au sujet du bébé, et sans doute pas plus au sujet de son passage à l'ennemi.
« Peter ? Tu sais quelque chose… » Fit remarquer James d'une voix qui se voulait calme.
Peter sentit une sueur glacée lui parcourir le corps. Il n'avait pas envie d'être le porteur de cette nouvelle. Pourquoi Remus n'avait-il rien dit ? Pourquoi ?
« Peter ! » Cria Sirius.
La bouche plus sèche que le désert, incapable de soutenir le regard de Sirius, il répondit d'une voix tremblante en regardant le sol.
« Adhara O-Tailer a accouché d'une fille il y a un mois et demi … »
Sirius changea de couleur, devenant livide en comprenant ce que signifiait cette naissance.
« Tu savais ! » Hurla-t-il en se jetant sur Peter. « Tu savais et tu n'as rien dit ! »
James avait bondi pour s'interposer entre ses deux amis. Peter lui avait sauté de son siège, apeuré par la réaction de Sirius, et reculait en tremblant.
« Tu ne m'as rien dit! » Criait toujours Sirius. « Pourquoi ? »
Peter resta muet.
« POURQUOI ? »
…
« pourquoi ? »
« J'avais promis… » Murmura Peter passablement terrorisé.
Sirius sembla se pétrifier.
« Tu avais promis ? » Répéta-t-il avec une légère incrédulité.
Une lueur dangereuse dansa dans les yeux de Sirius. Sa voix se fit acide.
« Belle promesse, fidèle Peter ! »
**** **** **** **** **** **** **** **** **** **** **** **** **** **** **** ****
~Message de l'auteur~
Encore un chapitre pas léger du tout (les histoires basées sur des huit-clos ne sont jamais légères). Ça devient même sordide mon histoire… quelle horreur !
En plus ce chapitre ne permet toujours pas de comprendre le vrai propos de cette histoire ni quel personnage représente le Coryphée…. (*Soupir*) … après tout, tant mieux, comme ça vous suivrez plus longtemps cette histoire.
Sinon, je raconte vraiment n'importe quoi (pauvre Remus, tt de même), mais après tout, c'est ça d'être l'auteur, on a le droit de raconter n'importe quoi. (hé hé hé)
Bon, comme j'aime les reviews par-dessus tout, laissez en plein plein plein, ça me motivera à écrire la suite… et si j'en ai pas assez, je risque de mettre bcp bcp de tps à trouver du courage pour écrire le chapitre 4 (hé hé hé, petit chantage)
Sinon nouvelle indice pour trouver la signification du titre : « Tragédie » et « Venise »
Voilà, c'est tout.
~Reveanne~
