Les voix de l'âme
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Le Coryphée
Elle est tombée. Elle est tombée. Pergame est tombée. Elle est devenue demeure de démon, repaire de tous les esprits impurs, repaire de tous les oiseaux impurs et odieux.
Il a suffit d'une heure pour dévaster tous nos espoirs. Une heure pour qu'une main noir et implacable s'abatte sur nous.
La terre a bu notre sang et les corbeaux, repus de notre chaire, dorment.
Malheur !
Les Frères, les alliers, venus la sauver nous les avons vu tomber sous les coups d'une armée plus nombreuse, plus puissante… balayés comme un brin de paille.
O douleur, douleur indicible
Le plus affreux spectacle qu'aient contemplé des yeux humains.
La folie s'est abattu, froide et meurtrière, Sous le regard d'une lune d'argent qui se reflétait dans les yeux et dans les crocs de ce qui nous attendaient .
Nous avons été envoyé au carnage. Nous n'étions rien. Et nous avons été écrasés, tailladés, détruits.
Malheur…
Malheur !
Je détourne la tête mais l'odeur de la mort s'attache, le goût du sang reste.
Malheur sur nous.
Mes yeux chavirent.
Le monde tourne comme une roue. La nuit descend sur ma pensée. Le torrent boueux de la démence m'emporte et me roule au hasard dans le tourbillon de l'horreur.
Malheur !
Il a suffit d'une heure pour dévaster tous nos espoirs.
Malheur !
Elle est tombée. Pergame est tombée. Elle est tombée dans un bain de sang, de notre sang, sous un ennemi cruel pour qui nous n'étions rien.
Nous n'avons pu faire que mourir ou fuir.
Destin…
Pourquoi ?
Pourquoi…
Chœur
Bien souvent, les guerriers valeureux confondent courage et folie. C'était folie que de chercher l'ennemi et votre folie vous a perdu.
Le Coryphée
La bile à mon sang s'est mêlée, mon visage pâlit, tel celui du solda tombé quand la vie coule de sa blessure à l'heure prompte de la mort.
Chœur
Ne te grise pas d'image de mort. Tes yeux absents ne sont que des yeux de témoin.
Le Coryphée
O le combat, ô les derniers combats d'un monde qui succombe.
Ô notre sacrifice de nous et de nos frère.
Nous avons entendu le cri de triomphe échappé à ses entrailles scélérates, la vocifération de l'armé qui ce rue sur l'ennemi débandé.
Rien à rien n'a servi.
L'île de Pergame est morte.
Chœur
Tu te débats contre la vérité.
Le Coryphée
Déchirés par les lourdes serres du Démon nous avons fuit, espérant la clémence de nos demeures pour soigner nos corps, nos cœurs et nos âmes.
Ô douleur ! Douleur ! Nom maudit du malheur à jamais assoiffé. Le démon et sa lourde rage…
Malheur !
… avait frappé au sein même de nos familles et de nos vie.
Nous avons fui un champ de bataille pour trouver la ruine et la mort dans nos demeures.
Une main avait frappé nos guerriers à Pergame, et l'autre avait écrasé le cœur même de nos vie. De certaine de nos famille, de nos pères, de nos mères, de nos enfants, il ne reste rien à part des larmes.
Nous avons quitté un charnier pour trouver nos foyer assassiné.
Rien à rien n'a servi. Ceux que nous avons voulu sauver sont mort.
Chœur
Ne gémis pas encore, ne frémis pas… attend la fin.
Le Coryphée
Cela aura donc une fin ?
La mort est partout autour de moi, est ce cela la fin ?
Je ne sais plus pourquoi je me bat. Quel cause mérite un tel prix ?
Qu'essayons nous de sauver ?
Dit moi, Destin, Qu'essayons nous de sauver ?
