Merci pour vos reviews !
Caveat lector ! Quelques passages intenses dans cette partie, vous êtes prévenus …
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4 –Rodney aurait aimé que les choses aillent un peu plus vite, mais il savait aussi que c'était impossible. Il devait rester prudent, s'autocontrôler en quelque sorte.
Ils étaient toujours en train d'explorer leurs technologies mutuelles, seul moyen de savoir si elles étaient compatibles. Cela signifiait des heures et des heures en labo. Rodney se demandait d'ailleurs à quand remontait sa sortie du laboratoire ? Hier ? Avant-hier ? Il n'y avait pas de fenêtre à ce niveau et il était difficile de se faire une idée exacte de l'écoulement du temps.
Son estomac émit soudain un grognement. Okay, ça c'était un signe qui ne trompait pas : midi ou soir, il devait être l'heure de manger. Rodney fouilla dans le tiroir de son bureau à la recherche d'une barre chocolatée. Rien. Super, il allait devoir aller à la cafétéria et il perdrait du temps et …
« Rodney ! »
Rodney tourna la tête. Zelenka se tenait devant lui l'air manifestement excédé, son PALM à la main.
« Rodney, nous avons une réunion avec le Docteur Weir et le Colonel Caldwell. Vous avez oublié ? »
Réunion ? Quelle réunion … Rodney tapota sur son ordinateur et là, en jolies lettres rouges, il était écrit sous le mercredi 19 novembre 2005 : réunion, W et C. Ah, cette réunion là !
« Heu, oui, oui, je suis prêt, juste une minute. »
Il leva un doigt en, l'air. Zelenka le regardait, puis jetait des coups d'oeil furtifs à sa montre. On aurait presque dit qu'il avait envie de taper du pied et de trépigner. Rodney récupéra ce dont il avait besoin pour cette fameuse réunion, bien qu'il n'ait pas une idée précise de son ordre du jour, et se tourna vers Zelenka.
«Okay, allons-y. »
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La réunion s'était bien passée. En fait, elle s'était même remarquablement bien passée !
Rodney avait laissé Zelenka et le docteur Elfidian faire leurs rapports respectifs sur les progrès de leur projet, après tout, il n'était pas le responsable de celui-ci, mais Zelenka, et le mendecien, n'avaient cessé de le citer et tout au long de cette réunion ç'avait été « Rodney ceci » et « Le docteur McKay cela », si bien qu'à la fin, Elisabeth lui avait adressé son plus beau sourire et l'avait félicité.
Comme avant Dorandan, Rodney pouvait voir qu'elle était fière de ce qu'il avait accompli.
Rodney était resté un peu surpris, avait marmonné quelques inepties dans sa barbe et Elisabeth avait juste continué à lui sourire. Ils étaient ensuite allés tous manger à la cafétéria.
Ce repas fut un des meilleurs que Rodney ait partagé avec ses collègues depuis bien longtemps.
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Il regardait le docteur McKay assis non loin de lui à la longue table dressée pour le dîner. Le terrien souriait, discutant de manière enthousiaste avec le Docteur Weir et avec le docteur Zelenka.
S'il avait encore des doutes sur la manière de procéder, après ce meeting, il n'en avait plus.
Ce soir, il allait tester la validité de ses hypothèses, et qui sait, passer un bon moment.
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Rodney se tenait près de la large baie vitrée qui se trouvait dans ses quartiers. Il était assis par terre et frissonnait. Il avait réglé la température de la pièce à presque 25° Celsius, avait enfilé deux sweaters et sa polaire rouge, mais rien n'y faisait. Il avait toujours aussi froid. Il avait l'impression qu'il n'aurait plus jamais chaud. Les frissons redoublèrent. Rodney posa sa tête contre la vitre.
Curieux la vie non ? Un moment, tout va bien, si merveilleusement bien, comme après cette réunion, et puis soudain … soudain tout s'effondre. Rodney se demanda un court instant si une théorie scientifique serait capable d'expliquer ça. Non bien sûr, la science n'expliquait pas tout … Elle ne pouvait certainement pas expliquer ce qui s'était passé la veille au soir.
Rodney poussa un soupir et se leva doucement. Tout son corps lui faisait mal, et certaines parties de celui-ci plus que d'autres. Lorsqu'il se leva, il aperçu une tâche par terre. Rouge.
Génial, il n'avait plus qu'à se changer. Encore. Peut-être devrait-il se résoudre à mettre quelque chose, des mouchoirs ou bien encore des protections hygiéniques. Il avait l'impression d'être comme ces personnes âgées atteintes d'incontinence.
Rodney se fraya un chemin vers sa petite salle de bain. Ses mouvements étaient lents. Oui, décidément, il avait tout de la personne âgée. Que lui fallait-il aussi, un déambulateur ? Arrivé là, il se déshabilla et pendant un court moment, capta la vision de son corps dans le miroir. Il ferma les yeux. Il n'avait pas besoin de voir, il savait ce qui se trouvaient là : des traces de doigts, comme des tatouages rouges et bleus sur ses poignets, ses bras, ses hanches, des griffures sur son dos et son torse et au moins deux morsures sur son cou et près de son épaule gauche.
Rodney ouvrit le robinet et entra sous la douche. Il laissa l'eau cascader sur son corps, la pression, comme de multiples petits doigts, massait ses muscles endoloris. Il vit l'eau prendre une teinte rouge puis rose à ses pieds avant de redevenir enfin transparente. Propre. Il cligna des yeux. Si seulement c'était si simple, si seulement il pouvait à nouveau se sentir propre juste après une douche.
Des larmes se mirent à couler sur son visage et Rodney mit sa tête sous l'eau. Comme le sang, ses larmes disparurent elles aussi, réduites à de simples filets d'eau transparente.
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Au début, Rodney avait cru que ce serait simple.
Sûrement, quelqu'un allait s'apercevoir que quelque chose n'allait pas. Il ne pouvait rien dire, la menace qui lui avait faite était claire : s'il parlait, les mendeciens retourneraient sur Mendecia et avec eux tout espoir d'améliorer les défenses d'Atlantis contre les wraith.
Alors Rodney n'avait riendit.
Pendant plusieurs jours, il s'était contenté d'attendre, attendre que quelqu'un réagisse, qu'on lui pose la question, toute simple : « que s'est il passé ? » Il y aurait eu enquête, il aurait été à l'infirmerie, Carson l'aurait examiné et la vérité aurait éclaté au grand jour, et cela n'aurait pas été sa faute, n'est-ce pas ? Mais rien ne se passa. Personne ne lui demanda pourquoi il avait pris une journée de repos lui qui habituellement travaillait 24 h sur 24, personne ne s'étonna de le voir porter un tee-shirt à manche longue alors qu'il devait faire au moins 30° Celsius dans la salle des générateurs, personne ne lui posa de question.
Personne ne s'inquiéta.
TBC