Merci pour vos reviews ! Teli, bien rentrée ? Je suis superrrrrrrrrrr contente d'avoir pu mettre deux yeux bleus pétillants (malgré la fatigue) et de beaux cheveux noirs (malgré la barette) sur ton nom !

Caveat lector ! Quelques passages intenses dans cette partie, vous êtes prévenus …

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7 – Rodney se tenait assis au bord du lit, les mains posées entre ses jambes, le regard fixe, perdu dans le vague. Un verre apparu dans son champ de vision. Il observa un moment la lumière du soleil jouer avec le liquide ambré, puis saisit le verre. Il le porta à ses lèvres d'une main tremblante et le but d'une traite.

Il ne fallu pas longtemps à son corps pour ressentir les premiers effets de la drogue. Une étrange torpeur s'empara de lui et le monde se brouilla un peu. C'était une bonne chose. Dernièrement, Rodney aimait que les choses soient un peu brouillées, plus floues. Il aurait aimé ne rien voir du tout. Ses yeux se mirent à papillonner et il les ferma. C'était une bonne chose vraiment : un monde flou et sans souvenir. Parce que grâce à ce qu'il y avait dans ce verre, il ne se souvenait jamais de ce qui s'était passé. Il fermait juste les yeux et hop ! quand il les rouvrait, il faisait jour.

Une main le poussa doucement sur le lit et il n'était déjà plus conscient lorsqu'elle se mit à explorer son corps.

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Encore un Jumper à la casse, enfin, du moins à la réparation.

John n'aurait pour rien au monde voulu être celui qui allait annoncer la nouvelle à Zelenka. Le tchèque prenait un peu trop à cœur son rôle de « responsable-du-hangar-à-jumper-et-de-ce-qui-s'y-trouve » ! Cette fois,c'était Lorne qui avait eu un petit accident sur le Continent et pas lui. John se rappelait fort bien de ce qui s'était passé la dernière fois qu'il avait endommagé un Jumper, Zelenka l'avait pratiquement séquestré dans le hangar en lui faisant une leçon de morale. Il avait eu l'impression de se retrouver devant son père la première fois où il avait ramené la vieille Ford familiale un peu cabossée.

Le problème, c'était que, bien que pour une fois il n'ait pas été à l'origine de l'accident, c'était à lui de faire le rapport sur celui-ci. Ca lui avait pris trois heures ! Il faut dire qu'il avait difficilement pu garder en l'état les citations du Major Lorne. Il lui avait donc fallu en réécrire une bonne partie. Il se rappelait bien qu'il y avait une raison pour qu'il ait choisi l'armée et non de continuer ses études : rédiger des rapports était la chose la plus pénible qu'il connaisse !

John monta quatre à quatre les escaliers menant à la salle de contrôle et se dirigea d'un pas alerte vers le bureau d'Elisabeth. C'était son record : rapport bouclé en moins d'une demi-journée.

Arrivé près de la passerelle qui menait au bureau d'Elisabeth, John aperçu cette dernière en grande conversation avec Elfidian, le scientifique mendecien et … Oho, oui, oui, oui, lequel scientifique tenait la main d'une Elisabeth aussi rouge que son tee-shirt. John sourit. Il était heureux pour elle. Elle lui avait dit pour Simon (10). Ce type était un idiot pas comme Elfidian apparemment.

John s'approcha des deux tourtereaux et lança un « Bonjour ! » à la cantonade. Immédiatement, Elisabeth lâcha la main du mendecien et se tourna vers John. Elle avait tout de la gamine de 14 ans que son père vient de surprendre en train d'embrasser son petit ami sous le porche ! Bien sûr, Elisabeth Weir étant Elisabeth Weir, elle se reprit vite.

« Oh, Colonel. Entrez, qu'est-ce que je peux faire pour vous ? »

John brandit son PALM l'air triomphant.

« Mon rapport sur l'incident de Lorne avec Jumper 4. Fini. Je pensais que nous pourrions y jeter un coup d'œil ensemble. »

Elisabeth remit distraitement un peu d'ordre dans ses cheveux avant de se tourner vers Sheppard. Ce dernier était planté là, un petit sourire aux lèvres. Elisabeth poussa un petit soupir puis s'adressa à Elfidian.

« Marcus, je suis désolée mais … »

Le Mendecien lui sourit.

« Il n'y a pas de problème. Je comprends parfaitement. Le devoir avant tout, n'est-ce pas ? »

« Et bien oui, enfin … »

Elle ne termina pas sa phrase. Elfidian venait de se baisser vers elle et avait déposé un rapide baiser sur sa joue. Cette fois, elle était plus rouge que son tee-shirt.

« Et bien, je vais vous laisser, mais je compte bien sur vous pour notre repas de départ, demain midi ? »

« Heu, oui, oui bien sûr Marcus. »

« Alors, à demain. Colonel. »

« Docteur. »

Elfidian sortit du bureau. Elisabeth s'installa à son bureau, se racla la gorge et ouvrit son PALM. Elle pianota quelques instants puis leva les yeux vers Sheppard.

« Quoi ? »

Sheppard lui fit une petite moue.

« Marcus ? »

« Le Docteur Elfidian … »

« Vous voulez dire Marcus ? »

« Oui, Marcus, John vous allez jouer longtemps avec moi comme si j'étais votre petite sœur après son premier rendez vous ? »

« Beurk ! Je n'ai pas de petite sœur mais je ne me vois pas en train de la questionner à ce sujet néanmoins franchement, je trouve que … »

« John. »

« Huuu. »

« Ca suffit. Un peu de sérieux. Le Docteur Elfidian … » elle s'arrêta lorsqu'elle vit Sheppard lever un sourcil au ciel. Dieu seul savait comment ce type pouvait faire ça. « Marcus m'a fait une proposition extrêmement … »

« Oui ! Je le savais ! »

Elisabeth poussa un soupir. Elle se cala dans son fauteuil, les bras croisés sur la poitrine, un regard noir fixé sur Sheppard. John haussa les épaules.

« Oui, et bien, il a l'air sympa donc, je trouve que c'est une bonne chose, » cette fois, c'est Elisabeth qui haussa un sourcil. « Non, mais, enfin, ce que je veux dire c'est que … » John prit une large inspiration, se racla la gorge et leva son PALM devant lui, « et si nous passions en revue ce rapport, hein ? »

Elisabeth secoua la tête. Incorrigible ! Ce type se comportait parfois comme un gamin de six ans. Mais elle n'aurait jamais hésité à lui confier sa vie.

« Je disais donc, le Docteur Elfidian, » elle vit Sheppard ouvrir la bouche pour tenter une fois encore de la corriger, mais elle le coupa d'un seul regard, « propose un échange. »

« Un échange ? »

« Oui. Il propose qu'une équipe terrienne, composée de scientifiques et de militaires, se rende sur Mendecia pendant deux mois. »

« Hummm. Oui, et bien, c'est plutôt une bonne chose non ? Pour une fois que nous trouvons des alliés avec qui échanger autre chose que des légumes et qui en plus n'ont pas décidé de nous faire la peau, ça vaut le coup de s'investir et puis je suis sûr que McKay ne demande que ça ! Vous avez vu ses yeux la première fois que nous sommes allés sur Mendecia : ceux d'un gamin devant la vitrine d'un magasin de jouets. Juste avant noël bien sûr. »

Elisabeth sourit.

« Oui, je pense que Rodney serait ravi d'accompagner l'équipe. Il a fait du bon boulot avec Zelenka, mais si j'ai bien compris ce dernier va être coincé ici un petit moment. » Elle désignait du menton le PALM du Colonel.

« Heu oui, Jumper 4 aurait besoin d'une, disons, d'une petite révision. »

« Et si vous m'expliquiez ce qui s'est passé avec ce Jumper ? »

John fit la grimace. Il y avait deux choses qu'il n'aimait pas avec les rapports : les rédiger et avoir à les expliquer.

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Ce débriefing s'était bien passé. Surtout si on considérait que rien ne disait que Zelenka pourrait réparer le Jumper. John allait en profiter pour demander à Teyla s'ils pouvaient s'entraîner un peu tous les deux, ça faisait un moment qu'ils ne l'avaient pas fait. D'une manière générale, ces dernières semaines, John n'avait pas beaucoup vu les membres de son équipe. Il y avait bien eu cette mission sur P2X-123 avec le jeune Lewis mais c'était tout.

John allait emprunter un des transporteurs lorsque quelqu'un l'appela.

« Colonel ! »

Il se retourna. Le Lieutenant Laura Cadman courrait vers lui.

« Lieutenant, qu'est-ce que je peux faire pour vous ? »

« Colonel, j'aimerais vous parler du docteur McKay. »

John sourit.

« Voyons Cadman, je sais que ce que vous avez du vivre lorsque vous étiez dans son corps a du être particulièrement traumatisant mais … »

« Je suis sérieuse Colonel. Il y a quelque chose qui ne va pas avec lui. »

« Quelque chose qui ne va pas avec McKay ? La question se serait plutôt qu'est-ce qui va ! Rodney se plaint toujours, ne vous en faites pas, dans quelques jours l'équipe d'Elfdian retourne sur Mendecia et vous retrouverez votre tranquillité. »

Cadman haussa les sourcils.

« Non, je suis sérieuse, Colonel. Quelque chose ne va pas. Il a perdu du poids, ce qui d'ailleurs n'est pas étonnant vu qu'il ne semble pas s'alimenter, il lui arrive de rester plusieurs minutes les yeux dans le vague, complètement coupé du monde, et … »

John leva les mains en l'air.

« Wowowowow, de quoi est-ce que vous parlez ? »

Cadman le regarda l'air surpris.

« De son état physique et je le crains, mental aussi. Vous n'avez donc rien remarqué ? »

John n'aimait pas trop le ton de son subordonné. Agacé, peut-être même un peu en colère.

« Désolé Lieutenant, mais le docteur McKay est une grande personne et je ne suis donc pas derrière lui, pour vérifier qu'il a bien pris ses vitamines. »

Cadman le fixait. Un regard intense qui le mit mal à l'aise. Elle reprit avant qu'il ait le temps d'entrer dans le transporteur.

« Vous avez raison. Rodney est un adulte et donc quelqu'un de respsable, n'est-ce pas ? Mais je pensais que c'était aussi votre cas. Je me suis trompée. »

« CADMAN ! Je suis quelqu'un d'extrêmement patient mais je ne tolérerai pas d'insubordination ! »

Cadman sourit.

« Permission de parler librement, Monsieur. »

John serra les dents. Le ton sur lequel elle avait prononcé le « Monsieur » rappelait fichtrement celui qu'il employait parfois avec Caldwell. Autant dire que le mot respect n'était pas toujours celui auquel il pensait dans ces cas là.

« Permission accordée. »

« Depuis combien de temps n'avez-vous pas vu Rodney ? Quand avez-vous pris de ses nouvelles pour la dernière fois ? Une semaine, deux, plus ? Je crois que si j'étais vous je … »

John explosa. Là elle allait un peu trop loin, permission de parler librement ou pas !

« Ca suffit Lieutenant ! Je crois moi que vous devriez vous taire avant de dire quelque chose que vous … »

« Que je regretterais ? Oh mais c'est déjà fait Colonel, je vais voir si je peux trouver une oreille un peu plus attentive. Celle d'un ami de Rodney par exemple. Monsieur. »

Elle le salua, passa devant lui et entra dans le transporteur, laissant derrière elle un John abasourdi.

TBC

(10) Simon Wallis est le compagnon d'Elisabeth Weir. Scientifique, il refuse de quitter la Terre et de rejoindre l'expédition Atlantis. Interrogée par Elisabeth sur les raisons de ce choix, il lui apprend qu'en son absence, il a rencontré quelqu'un d'autre (épisode The Intruder, saison 2).