Merci pour vos reviews ! Bayas, mes matous sont bien trop vieux pour me faire tourner en bourrique, d'ailleurs l'un d'eux s'éteint doucement. Ca va être dur lorsqu'il faudra le laisser partir …
Hummm, je pense que j'aurais bientôt fini, encore deux ou trois chapitres …
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8 – John était resté un long moment devant le transporteur, fixant les battants colorés et essayant de comprendre ce qui venait de passer. Il sursauta lorsque sa radio se mit en marche. Il cliqua sur son oreillette.
« Sheppard. »
/Colonel, nous vous attendons pour la réunion sur les protocoles de sécurité./
Merde. C'était Caldwell et il n'avait pas l'air très content. John avait en effet oublié cette foutue réunion. L'armée américaine était souvent pire que la bureaucratie ! Comme si les protocoles de sécurité de la Cité la plus sécurisée de cette partie de la galaxie avaient besoin d'être discutés. Après tout, Atlantis pouvait se mettre toute seule en alerte, bloquant toutes les issues, rien qu'en détectant un virus (11).
John jura entre ses dents. Okay, Cadman et McKay attendraient un peu.
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Rodney entra dans ses quartiers dans un état second. Il avança au milieu de la pièce, enleva sa veste, la posa sur le dossier de sa chaise, s'assis sur son lit, le tout comme un automate.
Il laissa la lumière éteinte. Il ne voulait surtout pas de lumière. Il ne voulait pas voir ses mains trembler, il ne voulait pas voir son visage ravagé par les larmes. L'obscurité était rassurante, elle enveloppait son univers dans une espèce de cocon d'ombres, des ombres qui cachaient sa honte, des ombres qui apaisaient sa douleur.
Rodney se leva et s'approcha de la baie. La lumière de la lune dansait sur les vagues de l'océan. C'était magnifique. Bientôt ce spectacle lui serait refusé. Il posa son front sur la vitre. Comment est-ce que c'était possible ? Il avait cru que ce serait bientôt fini. Les Mendeciens retournaient chez eux dans deux jours. Il aurait été libre.
Il allait se rendre sur Mendecia. Il allait repartir là-bas avec une équipe Terrienne. Il allait rester prisonnier de ce cauchemar.
Elisabeth et Caldwell lui avaient annoncé la « bonne nouvelle » tout à l'heure. Ils étaient extatiques. Ils n'avaient même pas remarqué qu'il n'avait rien dit, ils n'avaient même pas remarqué qu'il était devenu blanc et avait du s'asseoir sous peine de s'écrouler. Ils ne l'avaient même pas regardé, concentrés sur Elfidian. Et bien sûr, plus tard lors de la réunion de préparation, aucun d'eux n'avaient remarqué la main qui s'était glissée sous la table de réunion et s'était posée sur les genoux de Rodney. La main était restée là pendant toute la réunion, comme si Rodney lui appartenait déjà.
Rodney avait l'impression d'avoir été vendu, comme une simple marchandise, pire, il avait l'impression d'avoir été l'objet d'un troc : sa vie contre un échange scientifique fructueux.
Il resta debout devant la vitre un long moment, incapable de bouger ou de penser.
Dans deux jours, le piège qu'il avait lui-même aidé à monter, par couardise, par son silence, par aveuglement, il ne saurait trop le dire, se refermerait sur lui.
Et il ne savait pas comment faire pour y échapper.
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« Rodney. »
Rodney était arrivé tôt ce matin dans le laboratoire, sans trop savoir pourquoi. Presque machinalement, il avait mis en route les ordinateurs et avait procédé à quelques mises au point sur le super générateur. Il se tourna vers la personne qui l'avait appelé.
Carson se trouvait là, un sourire timide aux lèvres.
Rodney ne l'avait pas vu depuis des semaines. Ils avaient échangé deux ou trois mots, des banalités, à la cafétéria. Rodney n'aurait pas su dire si le médecin aussi lui en voulait pour ce qui était arrivé sur Dorandan. Certainement, après tout il avait du faire l'autopsie de Collins. Par sa faute. D'un autre côté, Carson avait été très occupé par une sorte d'épidémie sur le Continent (12). Teyla était partie avec lui. Qu'est-ce qu'il lui voulait ?
Rodney décida d'avoir à recours à la tactique rude : être suffisamment désagréable avec le médecin pour que celui-ci quitte le laboratoire en maugréant en gaélique et en maudissant les McKay jusqu'à la septième génération. Il se tourna vers l'écran de son ordinateur et fit semblant de tapoter et d'avoir l'air très occupé.
« Quoi Carson ? Je suis au beau milieu d'une simulation donc si vous vouliez … »
« Rodney, j'aimerais que vous veniez avec moi, à l'infirmerie. »
Rodney cessa brutalement de taper sur son clavier. Il avait l'impression que son cœur s'était brutalement arrêté. Ses doigts restèrent un moment en l'air, juste au dessus des touches, sa respiration coupée. Non. Ce n'était pas possible. Il ne pouvait pas savoir, n'est-ce pas ?
Rodney se tourna lentement vers Carson. Et il aperçu Cadman juste derrière lui, près de la porte. Le visage de la jeune femme était un kaléidoscope d'émotions : colère, pitié, compassion. Ils savaient. Tous les deux.
« Rodney, s'il vous plaît, je … »
« Non. »
Rodney se leva et croisa ses bras sur sa poitrine. Il fixait toujours Cadman.
« Pourquoi lui avez-vous dit. POURQUOI ! Vous croyez que ce n'est pas assez … pas assez difficile comme ça, hein ? Mais noooooooon, l'intègre et infaillible Lieutenant Laura Cadman ne pouvait pas laisser ça passer, hein ? » Il laissa échapper un petit rire, quasi hystérique.
Carson s'avança vers lui, le bras tendu.
« Rodney écoutez, ce n'est pas ce que vous … »
Rodney frappa sa main et recula puis il pointa un doigt accusateur vers Cadman.
« Non, c'est … c'est de sa faute. Sa faute à elle ! Pourquoi … Pourquoi, est-ce qu'elle ne s'est pas tu, comme Wallace ! Il lui a donné ses petites instructions sûrement, hein Cadman : surtout laissez les mendeciens avoir tout ce qu'ils veulent, c'est siiiii important pour Atlantis, pour la Terre, laissez le docteur McKay se faire … se faire … » Il était incapable de finir sa phrase, de prononcer le mot, de dire à voix haute l'horrible vérité, il déglutit péniblement avait de reprendre. « Alors pourquoi maintenant, hein, pourquoi ? Oh, j'y suis, vous croyez que c'est terminé, le super générateur est fini, ils vont rentrer bien gentiment chez eux et donc, ça ne sert plus à rien de garder le silence, hein, c'est ça ? Maintenant, tout le monde peut savoir ce qui s'est passé comment j'ai … comment j'ai jouer les … Vous croyez que vous pouvez parler maintenant parce que … Parce que ça n'a plus d'importance ! » Les larmes coulaient sur ses joues en petite rigoles, et il avait de plus en plus du mal à parler entre chaque sanglot.
En face de lui, le visage de Carson s'était purement et simplement décomposé, horrifié par ce qu'il entendait.
« Mon Dieu Rodney, non, non ce n'est pas ça … »
Cadman s'était avancée elle aussi et se trouvait près de Beckett.
« Rodney, nous sommes ici pour vous aider, rien de plus. Nous … nous sommes vos amis et … »
Rodney éclata de rire. Un rire sinistre.
« Mes amis ? Mes amis ! Oui, bien sûr … Comme c'est facile, hein ! Pouf, plus besoin des Mendeciens et je me retrouve à nouveau avec des amis, de si bons amis non vraiment c'est trop de … »
Cadman l'interrompit brusquement, utilisant son ton le plus militaire possible.
« Rodney, maintenant ça suffit ! Vous allez nous suivre à l'infirmerie, vous avez besoin de soins et … »
« Non, je ne crois pas non. »
Rodney recula encore. Cadman s'avança vers lui, la main en avant.
« Bon sang Rodney, qu'est-ce qui vous prend ? Nous ne vous voulons aucun mal, au contraire, nous voulons … »
Rodney émit un nouveau rire, toujours entre deux sanglots.
« … m'aider ? Oui, je vois ça. Comme c'est charitable de votre part, mais non, désolé, je n'ai pas besoin de votre aide alors sortez de mon laboratoire ! TOUS LES DEUX ! »
« Je ne crois pas non. »
Trois paires d'yeux se tournèrent vers la personne qui avait parlé.
Sheppard se trouvait là et fixait Rodney des yeux.
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Bien entendu cette réunion sur les protocoles blablabla avait été une perte de temps et d'énergie. Après quatre heures à parler dans le vide, John était passé à la cafétéria, il avait avalé un rapide dîner et était allé se coucher.
Le lendemain matin, il s'était mis à la recherche de Cadman. Comme la jeune femme refusait de répondre à ses appels, il avait du demander à son second, le caporal Trent où elle était. Et c'est comme ça qu'il s'était retrouvé à l'infirmerie où bien évidemment, il l'avait raté de peu, Carson et elle.
Il était furieux lorsqu'il entra dans le transporteur. Qu'est-ce qui se passait avec Rodney ? Parce qu'il ne pouvait être question que de lui, n'est-ce pas ? Qu'avait-il encore fait ?
John était arrivé devant le laboratoire et avait entendu des voix. Tendues les voix.
« Rodney écoutez, ce n'est pas ce que vous … »
Ah, ça c'était Carson.
« Non, c'est … c'est de sa faute. Sa faute à elle ! Pourquoi … Pourquoi, est-ce qu'elle ne s'est pas tu, comme Wallace ! Il lui a donné ses petites instructions sûrement, hein Cadman : surtout laissez les mendeciens avoir tout ce qu'ils veulent, c'est siiiii important pour Atlantis, pour la Terre, laissez le docteur McKay se faire … se faire … »
Et ça c'était, Rodney. John fronça les sourcils. De quoi parlait-il ? Et pourquoi … pourquoi pleurait-il ? Parce qu'il y avait peu de doute sur le fait qu'il pleurait, il parvenait à peine à retenir ses sanglots. A l'intérieur du laboratoire, Rodney continuait.
« Alors pourquoi maintenant, hein, pourquoi ? Oh, j'y suis, vous croyez que c'est terminé, le super générateur est fini, ils vont rentrer bien gentiment chez eux et donc, ça ne sert plus à rien de garder le silence, hein, c'est ça ? Maintenant, tout le monde peut savoir ce qui s'est passé comment j'ai … comment j'ai jouer les … Vous croyez que vous pouvez parler maintenant parce que … Parce que ça n'a plus d'importance ! »
Comment il avait joué les quoi ? Qu'est-ce qui n'a plus d'importance ? John se trouvait juste devant la porte du laboratoire. Il se planta devant, hésitant à entrer.
« Mon Dieu Rodney, non, non ce n'est pas ça … »
Carson semblait catastrophé par ce qu'il venait d'entendre et John se dit que ce devait être parce que lui avait compris le sens caché de ce que racontait Rodney.
« Rodney, nous sommes ici pour vous aider, rien de plus. Nous … nous sommes vos amis et … »
A cette affirmation de Cadman, John entendit Rodney éclater de rire. Et ce rire le fit frissonner. C'était comme un rire de désespoir. Presque un cri.
« Mes amis ? Mes amis ! Oui, bien sûr … Comme c'est facile, hein ! Pouf, plus besoin des Mendeciens et je me retrouve à nouveau avec des amis, de si bons amis non vraiment c'est trop de … »
John entra. Il aperçu Rodney près des consoles informatiques, Carson et Cadman se trouvait juste devant le scientifique. Rodney regardait autour de lui avec les yeux d'un animal pris au piège. Cadman essaya une fois encore de le raisonner.
« Rodney, maintenant ça suffit ! Vous allez nous suivre à l'infirmerie, vous avez besoin de soins et … »
Une fois encore, Rodney refusa son aide et recula, son dos contre les consoles. Cadman était visiblement à bout d'argument et Carson était apparemment trop choqué par ce qu'il avait découvert pour dire quoi que ce soit.
« Bon sang Rodney, qu'est-ce qui vous prend ? Nous ne vous voulons aucun mal, au contraire, nous voulons … »
Mais la jeune femme continuait de se heurter à un mur. Rodney ne voulait rien entendre.
« … m'aider ? Oui, je vois ça. Comme c'est charitable de votre part, mais non, désolé, je n'ai pas besoin de votre aide alors sortez de mon laboratoire ! TOUS LES DEUX ! »
Cette fois, John jugea bon d'intervenir.
« Je ne crois pas non. »
Cadman, Carson et Rodney se tournèrent tous les trois vers lui. Il s'avança vers eux quand il vit Rodney pâlir
« Oh Non. Nonnonnonnonnonnonnonnon … »
« Rodney, quoi qu'il se passe je suis sûr que nous pouvons … Rodney, NON ! »
Mais c'était déjà trop tard. Rodney était sorti de la pièce en courant. John le suivi et le rattrapa juste pour le voir disparaître dans un transporteur. Il se tourna vers Cadman et Carson qui venaient de le rejoindre dans le couloir et leur hurla pratiquement dessus.
« Est-ce que quelqu'un peut me dire ce qui se passe ? »
TBC
(11) Episode Hot Zone/Virus, Saison 1.
(12) Je suis incapable de faire de Carson un méchant. Je pense que c'est un peu à cause de la version Nounours de Téli, mais aussi parce que tout le monde est tombé sous le charme de Paul McGillion à la Convention Chevron 1 !
